TOUT EST DIT

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mardi 28 août 2012

Sondages : la cote d'alerte est franchie

Face aux mauvais résultats, François Hollande devrait s'exprimer à la télévision le 9 septembre.

Les sondages sont mauvais pour l'exécutif… Jean-Marc Ayrault a botté en touche, lundi soir sur France 2. «C'est un signal qui doit nous mobiliser encore davantage», a-t-il répliqué en assurant n'avoir «pas perdu le moindre instant» dans son action. «Je veux mobiliser les forces de la France», a-t-il ajouté. Pour l'exécutif, il est urgent de montrer qu'on agit. La cote d'alerte a été franchie lundi avec la publication d'une enquête Ipsos où François Hollande perdait 11 points (nos éditions de mardi). «Il n'y a pas eu de période d'indulgence», analyse Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos. À un «petit tassement» à gauche se combine une «hostilité massive» des sympathisants de droite et du FN, poursuit-il. Trois hypothèses d'explication à cela. D'abord le mécontentement social qui «touche d'abord le pouvoir en place». «Les Français sont inquiets», explique-t-il. Ensuite le sentiment que l'exécutif n'était «pas assez mobilisé». «Dans ce contexte la question du prix de l'essence est un sujet sensible.» Enfin, l'image du gouvernement a été écornée par une série de couacs…
Tout cela, on le sait et on l'observe à l'Élysée. Depuis presque une semaine, on admet qu'une «interrogation» traverse l'opinion. L'absence d'état de grâce est théorisée depuis longtemps par le pouvoir. «C'est tout sauf une surprise», assure le député des Hauts-de-Seine Jean-Marc Germain, bras droit de Martine Aubry. «Dans une période comme celle-là, on ne peut pas s'attendre à des sommets de popularité. Il y a une grande attente. Mais les problèmes ne se régleront pas en claquant des doigts.» Côté Élysée, on veut croire l'opinion lucide sur l'état de la société. «Je m'attendais à ce que les gens disent: “il faut aller plus vite, plus loin”, mais non ce n'est pas encore le cas», dit un conseiller. Mais les demi-annonces sur le livret A ou sur la baisse «modeste» du prix de l'essence ne sont pas du genre cependant à susciter l'euphorie. Pour «rassurer», l'exécutif mise sur le «programme de travail» présenté par le premier ministre à la rentrée: «Cela a donné une perspective», estime-t-on. Le chef de l'État François Hollande voudrait installer l'idée qu'il maîtrise son calendrier. «Ce qui sera valorisé, c'est le fait de prendre le taureau par les cornes», pense un membre du gouvernement.

Sous surveillance de l'opinion

Quoi qu'il en soit, l'hiver n'est pas encore arrivé que le gouvernement est déjà sous surveillance de l'opinion. «Ce n'est pas très bon», note un ami de François Hollande. «La baisse était attendue, mais pas dès la fin du mois d'août.» Quelque chose n'a pas fonctionné. «Je regrette que la bataille du bilan n'ait pas été menée avec suffisamment de pédagogie», confie Gérard Le Gall, ancien M. Sondages du PS. Pourtant, les socialistes n'ont presque que ce mot-là à la bouche. «La droite nous a fait le coup de l'héritage pendant dix ans et nous, on serait déjà comptable de tout?», glissait une ministre la semaine dernière. Apparemment l'argument antisarkozyste ne fonctionne plus.
La communication de l'exécutif est critiquée à mots couverts: trop absente. François Hollande en est conscient et, à l'Élysée, on assure que le président compte bien «éclairer son action». Le chef de l'État devrait s'exprimer à la télévision le 9 septembre. Tout en préservant l'équilibre institutionnel avec le premier ministre qui dirige l'action du gouvernement, promet-on. Dans la majorité, certains jugent que Jean-Marc Ayrault ne serait pas assez pugnace. Mais les critiques demeurent mesurées. «C'est injuste», assure un député de l'aile gauche. «Le mètre étalon c'était le coup d'éclat permanent» de Nicolas Sarkozy. Et le nouveau pouvoir ne veut pas reproduire ce style… «Il ne faut pas confondre présidence active et hyperprésidence», explique-t-on à l'Élysée. L'ancien président avait connu sa chute de popularité en février 2008.

LE PEUPLE FRANÇAIS, UNE PARTIE CRÉDULE EN TOUS LES CAS, A ÉLU CE CON 
AU POSTE SUPRÊME DE L'ÉTAT, IL N'EN EST PAS DIGNE, IL FAUT L'ABATTRE COMME UN CHIEN !

La crise de l'euro ne se limite pas à la Grèce

Pendant que tout le monde a les yeux rivés sur la Grèce, des informations alarmantes émergent d'autres pays de l'eurozone : Espagne, Portugal, Chypre, Irlande...

Cela peut sembler totalement évident, mais la crise de l'eurozone ne s'arrête pas à la Grèce. Oui, Athènes fait peut-être face à sa "dernière chance" (dixit Juncker) de rester membre de l'eurozone. Et oui, l'offensive diplomatique lancée par Antonis Samaras pour obtenir une extension de deux ans du programme d'ajustement UE-FMI mérite attention.
Cependant, pendant que tout le monde parle de la Grèce, des informations plutôt importantes émergent d'autres pays de l'eurozone, à propos desquelles, comme toujours, nous vous offrons une revue complète dans notre daily press summary.
En particulier :
- Selon certaines sources recueillies par Reuters, le gouvernement espagnol est en discussion avec ses partenaires de l'eurozone pour que le FESF, le fonds de sauvetage temporaire, achète des obligations espagnoles - mais aucune décision ferme quant à l'opportunité de demander cette aide n'a été prise. Sans surprise, la commission européenne a déclaré qu'aucune négociation n'était en cours, et qu'une demande de renflouement de l'Espagne n'était pas à attendre "sous peu". Très bien
- Selon un responsable très haut-placé du ministère des finances portugais, cité par le Jornal de Negócios, le Portugal ("l'homme oublié" de la crise de l'euro) ne sera pas en mesure de coller à l'objectif d'un déficit de 4,5% du PIB réclamé par l'Union Européenne cette année à moins que de nouvelles mesures d'austérité ne soient adoptées. La principale raison à cet état de fait est surtout le déclin prononcé des revenus fiscaux : - 3,6% pendant les 7 premiers mois de cette année, au lieu des 2,6% de hausse que le gouvernement comptait atteindre en 2012. L'alternative, suggère la presse portugaise, serait de demander à la Troïka (UE-FMI-BCE) de réduire cet objectif. Boa sorte [NdT : Bonne chance] pour ça, surtout étant donné que le Portugal sera en septembre à moins d'un an de revenir sur les marchés. Or, rappellez vous ce qu'est devenue l'exigence du FMI (un pays devrait être prêt à rejoindre les marchés en moins de douze mois) en Grèce
- Un porte-parole du gouvernement chypriote a avoué à la presse jeudi dernier que le déficit public de l'île atteindra environs 4,5% du PIB cette année ; bien plus élevé donc que les 3,5% prévus initialement. Certainement pas une bonne nouvelle, dans la mesure où cela va certainement accroître le sauvetage que Chypre est actuellement en train de négocier avec l'UE et le FMI. Un autre mal de tête pour la Troïka qui est censée se rendre sur l'île à nouveau sous peu (sans qu'une date précise n'ait pour l'instant été spécifiée).
- De nouvelles données publiées par la Banque Centrale Irlandaise ont montré que 30,5 milliards soit 27,2% des 112 milliards de prêts immobiliers actuels des banques irlandaises étaient en arriérés ou avaient été restructurés à la fin du moins de juin, soit plus que les 29,5 milliards (26%) déjà atteints au mois de mars. En outre, le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble a confié à l'Irish Times qu'il s'opposerait à tout plan de soutien à l'Irlande qui "générerait de nouvelles incertitudes sur les marchés financiers et ferait perdre à l'Irlande la confiance qu'elle est juste sur le point de regagner".
Ajoutons à cela les décisions de la Cour constitutionnelle allemande à propos du traité concernant le MES et les élections générales néerlandaises (où le parti socialiste mené par Emile Roemer, critique de l'UE, mène dans les sondages) et on sent qu'on ne va pas s'ennuyer en septembre.

Au front, à droite

En politique, le présent est la seule connaissance qui soit vraiment utile. La mémoire ne pèse rien ou si peu, aux États-Unis encore un peu moins qu’ailleurs, semble-t-il.
Pour Mitt Romney, cette dictature de l’immédiat est une bénédiction. Elle lui permet de déplacer radicalement l’axe d’une campagne qui en manquait cruellement et de mettre la barre «à droite toute!» sans craindre de faire chavirer le bateau républicain.
À un tout petit peu plus de deux mois de l’échéance, ce changement de cap est audacieux mais à double tranchant. Il peut aussi bien rallier les déçus d’Obama qu’effrayer les électeurs indépendants ou modérés.
En attendant, l’extrémisation de son programme dans des proportions encore jamais vues depuis un siècle chez un candidat du «Great Old Party» a relancé une campagne qui patinait dangereusement. L’ancien gouverneur du Massachusetts a cloué le bec à ceux qui le disaient trop mou, trop flou, sans envergure. C’était son premier objectif.
Avec l’idole des partisans du Tea Party, Paul Ryan, comme colistier, il a choisi de s’allier la frange la plus dure de son mouvement, celle qui ne reculera devant aucun sacrifice humain pour arriver à ses fins. En même temps, il a posé sur la table la question du choix de la société à laquelle aspirent les Américains. Le 6 novembre, ce n’est pas seulement entre deux hommes que les électeurs devront choisir, mais entre deux programmes et deux visions du monde que tout oppose.
Privatisation des assurances santé pour les plus âgés, réduction du rôle de l’Etat à ses basiques fonctions régaliennes, baisse des impôts pour les plus riches, interdiction de l’avortement même en cas d’inceste et de viol: tout cela est annoncé et assumé par le ticket républicain. Et qu’importe que Romney lui-même ait mis en place hier dans son Etat le système d’assurance-maladie qu’il entend démolir demain au niveau fédéral, ou qu’il ait défendu les droits des femmes et des homosexuels. On le sait, ce n’est pas la girouette qui tourne, mais le vent. Et celui du moment vient clairement de la droite.

Roms: "Leur stigmatisation est exacerbée par les politiques"

Les préjugés anti-Roms ont la vie dure. A chaque fois que la question revient sur le devant de la scène, les sites d'infos sont submergés de commentaires haineux. Pour Olivier Legros, du réseau Urba-Roms, la violence de la réaction des Français a une explication logique.
"Ils peuvent te tuer, t'enterrer pour un Twix et continuer leur vie normale sans remord", "Parce que vous croyez vraiment qu'ils vont se bousculer au portillon de Pôle Emploi pour chercher du travail? Les alloc familiales, par contre..." Ce ne sont que quelques exemples de commentaires parmi les nombreux messages de haine qui figurent sous les articles en ligne consacrés aux Roms. Ce mardi, ils sont encore nombreux sur l'article concernant l'expulsion d'un camp à Saint-Priest. On leur reproche leur nomadisme, leur supposée saleté ("Je rêverais de Roms bien rasés..."), on les accuse de paresse ("Du travail? Ils n'en veulent pas!"). Un cauchemar pour les journalistes qui modèrent et font face à cette accumulation de clichés discriminatoires dont les auteurs ne semblent même pas avoir conscience qu'ils franchissent la ligne jaune. Sur L'Express.fr, 40% des commentaires qui leur sont consacrés en moyenne sont modérés et donc mis hors ligne, contre 20% pour l'ensemble du site.
Pourquoi les Roms, qui ne sont qu'environ 15 000 en France, sont-ils si mal aimés? Olivier Legros, maître de conférences à l'Université de Tours et membre du réseau Urba-Rom, explique: "Le problème, c'est leur visibilité. Il y a de nombreux Roms originaires de Roumanie, ou de Bulgarie qui vivent en France depuis longtemps, qui ont d'ailleurs la nationalité française et qu'on ne voit pas. Les Roms qui font l'objet d'attaques racistes sont ceux dont les pratiques de survie sont visibles. Ils habitent dans des bidonvilles, font la manche et sont, pour beaucoup de gens, forcément en situation précaire. Chez certaines personnes, cette visibilité provoque une réaction de compassion et d'aide. Chez d'autres, l'amalgame n'est que trop vite fait. Pour beaucoup de Français, le mot 'Rom' est devenu synonyme de peuple misérable et potentiellement dérangeant pour le reste de la population."

"Une stigmatisation exacerbée par les politiques"

Ce spécialiste de la question confie avoir été "choqué par la violences des attaques dont ils sont victimes". "Cela peut s'expliquer également par le fait que notre société ait besoin d'un bouc émissaire. Les Roms sont en quelques sortes sacrifiés et soumis à la violence collective d'une société qui traverse une période de crise. C'est également ce qui se passe en Europe de l'Est avec la montée de ce que l'on appelle 'l'antitsiganisme'. Cette poussée croît à mesure que les situations économiques et sociales de ces pays se détériorent. Il s'agit là du même mécanisme."
Olivier Legros dénonce également la communication politique qui a largement contribué à renforcer ce racisme anti-rom. "Leur stigmatisation a été largement exacerbée par les pouvoirs publics, et particulièrement les hommes politiques. On se souvient du discours de Sarkozy, ou des propos de Brice Hortefeux qui les ont pris pour cible en commettant consciemment l'amalgame Roms égal délinquance. Cette stratégie de communication politique bien huilée a renforcé l'hostilité générale envers les Roms."
En fin de compte, "C'est notre responsabilité à tous de ne pas reproduire les raccourcis utilisés par les hommes politiques, les médias ou même certains scientifiques. Soyons vigilants avec les termes que nous employons."
 
L'EXPRESS EST UN DONNEUR DE LEÇON, LES ROMS SONT LA PLAIE DU L'EUROPE.
BARBIER, DANS CE CAS , FERME LÀ.

Ayrault : première reculade face aux fonctionnaires

Le Ministère de la Fonction Publique va abroger le décret sur la réorientation professionnelle des fonctionnaires dont le poste est supprimé.
Le Ministère de la Fonction Publique a annoncé la prochaine abrogation du décret n° 2010-1402 du 12 novembre 2010 relatif à la situation de réorientation professionnelle des fonctionnaires de l’État mis en place par le gouvernement de François Fillon.
Ce texte concerne les trois fonctions publiques (État, agents hospitaliers et collectivités territoriales) et prévoit le dispositif suivi lors de la suppression de poste d'un agent de la Fonction Publique : il pourrait être mis en disponibilité (sans rémunération, affectation ou indemnisation chômage) s'il refusait trois offres d'emploi de remplacement et ne commençait à courir le risque d'être licencié ou mis à la retraite d'office que s'il en rejetait trois autres. Soit au total six propositions de reclassement.
Avec la sobriété qui les caractérisent les syndicats avaient alors dénoncé « un outil pour casser davantage les services publics » et exigé son retrait sans succès. S'il n'a effectivement pas cédé face aux syndicats, le gouvernement de François Fillon n'aura au final mis en place comme à son habitude qu'une mesure symbolique sans réel impact concret : en effet, aucun licenciement n'a été prononcé en près de deux ans d'après le ministère de la Fonction publique.
Cette prochaine abrogation s'inscrit dans le cadre de la relation que le ministre de la Fonction Publique Marylise Lebranchu construit avec les syndicats : après le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant en retraite dans les ministères non prioritaires ou le gel du point d'indice pour la 3e année consécutive, il fallait bien leur offrir un petit quelque chose en compensation. L'abrogation du décret du 12 novembre 2010 joue pleinement ce rôle de petit cadeau, comme le précise ce syndicaliste cité par notre confrère de La Lettre A :

“Si ce décret n’a jamais été appliqué dans les faits, réagit Christian Grolier, secrétaire général FO Fonction publique, c’est un outil de pression pour contraindre les fonctionnaires visés par les restructurations à accepter tout et n’importe quoi.” Son abrogation est donc selon lui satisfaisante… “mais pas suffisante”. “Les annonces du gouvernement se multiplient, juge Christian Grolier, mais nous attendons toujours des gestes concrets à destination des fonctionnaires, particulièrement en matière de pouvoir d’achat.”
Mme Lebranchu doit rencontrer les représentants des syndicats le 4 septembre pour discuter de l'agenda social de la rentrée.

Quelle diplomatie pour Hollande ? 

Chasse gardée du locataire de l'Élysée, la politique étrangère est, dans un régime semi-présidentiel, un véritable banc d'essai pour tout nouvel arrivant. François Hollande n'avait pas eu de temps d'observation au lendemain de son élection, puisque le G8 et le sommet de l'Otan l'avaient propulsé aux États-Unis. Le test fut d'ailleurs plutôt réussi, surtout pour un politique dépourvu jusque-là d'expérience internationale.
Le rendez-vous qu'avait, hier, le Président avec tous les diplomates du Quai d'Orsay, rendez-vous annuel, était, certes, moins spectaculaire que le passage à la Maison-Blanche, mais probablement plus délicat. Car, tout comme le discours de politique générale « pose » ou non l'autorité d'un Premier ministre, la conférence des ambassadeurs oblige le chef de l'État à exposer sa vision et du monde et de la place que, selon lui, la France doit y occuper.
François Hollande a-t-il imprimé, hier, un nouveau cours ? Pas vraiment. Ou pas encore. Accusé d'attentisme sur le dossier syrien, le Président a tenté de reprendre la main en maintenant, en substance, le cap pris par la diplomatie française depuis quinze mois. Rupture définitive avec Assad, soutien à l'opposition syrienne, invocation de l'Onu et déploration des vétos russes et chinois. C'est davantage une politique des petits pas que la politique arabe dont Paris se targuait par le passé et qui nourrit bien des regrets chez les chrétiens d'Orient, mais cette rupture n'est pas nouvelle.
« Tout dire partout »
Sur le péril nucléaire iranien, sur la menace terroriste au Sahel, sur le caractère irréversible de l'euro ou le pragmatisme qui doit guider la politique méditerranéenne, le Président a tenu des propos que son prédécesseur aurait pu prononcer, les accents volontaristes en moins. Il a même réaffirmé, sans employer le terme, une volonté de rupture avec la Françafrique, d'imposer une «  nouvelle donne ». Il a affiché sa détermination, en matière de défense des droits et des libertés, de « tout dire partout ».
L'intention initiale est louable, certes, mais en la matière, le passé l'a montré, ce n'est que sur pièce que l'on peut se forger un jugement. Une certaine continuité était donc perceptible, hier. Et pourtant, entre les lignes, pointaient quelques éléments de nouveauté, à confirmer. François Hollande entend poursuivre le réchauffement des relations avec la Turquie, entamé depuis trois mois. Il ne cultive pas l'amitié spontanée pour Israël que son prédécesseur évoquait volontiers, et il a demandé aux autorités israéliennes de revenir à la négociation avec les Palestiniens.
Plus encore, sur la crise de l'Euro et l'avenir de l'Union européenne, défi majeur, François Hollande est sorti de sa réserve. En se déclarant disponible à ouvrir la discussion sur l'Union politique proposée par Angela Merkel, en prônant davantage de coopérations renforcées et donc une Europe à deux vitesses, celle de la zone euro et le reste. En souhaitant l'implication de la Commission européenne et un contrôle parlementaire accru. Comme Mitterrand, c'est sur l'Europe que Hollande pourrait laisser une trace et marquer une vraie rupture. À condition de convaincre d'abord ses propres troupes.

Johnny 

On l’aime trop Johnny. On ne voudrait pas qu’il nous quitte, comme ça, loin de nous, son public, presque seul, dans une île paradisiaque… Sans avoir livré son dernier album et fini cette tournée qu’il avait déjà dû quitter sur blessure. Alors bien sûr, apprendre par un tweet qu’il est hospitalisé d’urgence, pire, en salle de réanimation, cela nous secoue, on s’inquiète… Comme si on n’avait pas assez de mauvaises nouvelles ! Parce que Johnny, il est un peu de la famille, pour plein de raisons futiles ou non. Une chanson reprise en chœur au petit matin avec les copains, un slow définitif avec celle qui est devenue Madame, une musique grattée sur une vieille guitare comme si on était lui… Johnny, on connaît ses enfants, les grands et les petites, on connaît ses maisons, ses amis, ses emmerdes… Mais non. C’était rien. Ouf. Une vieille bronchite mal soignée, qui le rend essoufflé bien sûr. Même qu’il a failli se noyer. À Saint-Barth’! Si loin de nous… Il faut qu’il fasse attention à lui tout de même. On n’arrête pas de le lui dire…

Les voilà verts de rage


Pour la colère, le dictionnaire des expressions colorées propose « se fâcher tout rouge », comme Mélenchon, ou « vert de rage », comme les écologistes en ce moment à l'encontre du gouvernement. Les évacuations de camps de Roms, le traité budgétaire instaurant la règle d'or de l'équilibre, et maintenant le nucléaire : le parti d'Éva Joly, de Cécile Duflot et de Noël Mamère a des raisons de prendre ses distances avec le parti socialiste. De « se mettre au vert ». Mais que représentent vraiment les Verts, avec leurs deux ministres ? Le premier tour de la présidentielle a étalé les cartes : 2,31 % des suffrages exprimés. Loin, très loin derrière les deux associés de circonstance de François Hollande : François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon. Et Cécile Duflot qui s'amuse en lançant à ce dernier : « Viens mon lapin, et assieds-toi de l'autre côté de la table du gouvernement » ! Pour être drôles, ils sont champions, les écolos. Ils ne veulent pas « perdre leur âme » mais ont tout fait pour entrer au gouvernement, où leurs membres reconnaissent « porter une muselière ». Ils oublient le piètre score de leur candidate et rêvent de peser dans le quinquennat. Quitte à dogmatiser des sujets qui dépassent de loin les clivages traditionnels, comme le nucléaire. Montebourg, qui a tenu pendant la campagne des propos contradictoires avec sa position actuelle, se rend compte des risques d'une sortie du nucléaire sur l'emploi et l'indépendance énergétique de la France. Il s'est converti au programme du président, rapproché de Valls. L'exercice du pouvoir le contraint à transcender les dogmes... Quitte à se prendre une volée de bois vert de la part des petits hommes verts !

Baromètre Ipsos-"Le Point" : François Hollande, la chute

Le président perd 11 points dans l'opinion en un mois. Et accuse un retard de 17 points par rapport à Nicolas Sarkozy à la même époque en 2007.
Pour la première fois depuis son élection, en mai 2012, François Hollande passe sous la barre des 50 % d'opinions favorables, selon notre baromètre Ipsos-Le Point du mois d'août 2012. Le président obtient à peine 44 % de jugements favorables, contre 55 % au mois de juillet. Il perd donc 11 points dans l'opinion.
Ce sont les sympathisants UMP et FN qui sont les plus déçus par François Hollande, qui a passé le début de son quinquennat à détricoter les réformes de Nicolas Sarkozy et qui a essuyé de nombreuses critiques quant à son "inaction", notamment sur le dossier syrien. 87 % des sympathisants UMP émettent un jugement défavorable (contre 73 % en juillet) et 79 % des sympathisants FN (contre 59 % le mois dernier).
Mis en question par la gauche du PS sur le dossier des Roms, et par Jean-Luc Mélenchon, qui a durement critiqué les 100 premiers jours du président, François Hollande obtient tout de même 81 % d'opinions favorables chez les sympathisants de gauche, soit cinq points de moins qu'en juillet. La tendance est la même pour le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui obtient seulement 46 % d'opinions favorables (- 9 points par rapport à juillet) et 40 % d'opinions défavorables, contre seulement 31 % en juillet.
Lors du baromètre Ipsos-Le Point d'août 2007, soit trois mois après son élection, Nicolas Sarkozy connaissait sa première baisse de popularité (- 5 points par rapport à juillet), obtenant tout de même 61 % d'opinions favorables. Son Premier ministre François Fillon obtenait pour sa part 49 % d'opinions positives (- 7 points)...

Fillon en tête

C'est justement l'ancien Premier ministre qui figure à la première place du palmarès des personnalités préférées des Français. Avec 53 % d'opinions favorables, et malgré une baisse de deux points, François Fillon fait la course en tête, loin devant Jean-François Copé, 19e du classement, avec seulement 34 % de jugements favorables. Le patron de l'UMP, qui vient de déclarer officiellement sa candidature à la présidence du parti d'opposition dimanche, obtient 66 % d'opinions favorables chez les sympathisants UMP, contre 86 % pour François Fillon.
François Fillon est suivi dans le classement principal de Christine Lagarde, qui obtient 52 % d'opinions favorables (+ 4 points), Alain Juppé avec 51 % (- 1 point) et Manuel Valls, 4e du classement avec 49 % de jugements favorables. Le ministre de l'Intérieur, qui a suscité de nombreuses polémiques au mois d'août après avoir annoncé qu'il poursuivrait le démantèlement des campements de Roms, perd un point.
Le maire de Paris Bertrand Delanoë, qui avait retrouvé la tête du classement en juillet, descend à la cinquième place, en perdant sept points, à 49 % d'opinions favorables. Plusieurs personnalités de gauche, en particulier des membres du gouvernement, connaissent les plus lourdes chutes dans le classement : Cécile Duflot a 32 % d'opinions favorables (- 5 points), Benoît Hamon obtient 27 % (- 6 points), Christiane Taubira 27 % (- 5 points) et Vincent Peillon 26 % (- 6 points). La rentrée s'annonce difficile pour le gouvernement, qui a présenté sa feuille de route mercredi dernier.

Prix des carburants : Ayrault souhaite un "observatoire"... qui existe déjà

C'était la seule annonce de son intervention sur France 2, lundi 27 août : outre une baisse du litre d'essence à la pompe de 2 à 4 centimes d'euro dans les prochains jours, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a évoqué la mise en place d'"un observatoire" sur les prix des carburants. Objectif : pouvoir comparer le prix auquel les distributeurs achètent l'essence, et à quel prix ils la revendent. Autrement dit : surveiller la marge réalisée.
Problème : comme le relève FTVi, un tel observatoire existe déjà, et il ne date pas d'hier ! Dès septembre 2005, face à l'augmentation des prix du pétrole, le ministre de l'Economie de l'époque, Thierry Breton, décrète la création d'un "Observatoire des prix des carburants". Changement principal alors introduit par la création de cet observatoire : la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression de fraudes (DGCCRF) se met à pratiquer des relevés hebdomadaires et non plus mensuels des prix, et les consommateurs sont informés en permanence des prix constatés sur le terrain, via le site internet du ministère de l'Economie.

Les marges déjà examinées depuis mars 2011
Nouvelle étape en mars 2011 lorsque, face aux prix records à la pompe, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, annonce que les prix des carburants seront dorénavant examinés par "l'Observatoire des prix et des marges". L'objectif est exactement le même que celui annoncé le 27 août 2012 par Jean-Marc Ayrault : veiller "à ce qu'il n'y ait pas d'abus dans la répercussion" entre les prix de raffinerie et les prix à la pompe, comme le rapporte alors L'Expansion.com.
Un dispositif toujours en vigueur actuellement, comme on peut le constater en consultant, sur le site internet du ministère de l'Economie, le dernier rapport de l'Observatoire des prix et des marges en charge des carburants, portant sur les prix et les marges relevés en juin 2012 (PDF). Un document que Jean-Marc Ayrault aura donc à cœur de consulter au plus vite.

PLUS INCOMPÉTANT QUE LUI, 
C'EST IMPOSSIBLE !

DE QUOI RIRE, NON ?

Ayrault : "réduire" prévision de PIB 2013 


Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a déclaré lundi qu'il faudrait sans doute revoir "un peu" en baisse la prévision de croissance de l'économie française en 2013, que le gouvernement anticipe pour l'instant à 1,2% quand les économistes prévoient en moyenne 0,5% à 0,6%. "Moi je suis volontariste, je ne me résigne à rien et en même temps, je regarde la réalité en face", a-t-il dit sur France 2, pour souligner que la croissance était en recul "partout".  "Aujourd'hui, les hypothèses étaient basées sur 1,2, il faudra peut-être réduire un peu", a ajouté Jean-Marc Ayrault tout en refusant d'en dire plus "parce que je ne veux pas démobiliser" les acteurs de l'économie. 

ENCORE DU VENT, C'EST FOU CETTE PROPENSION À FAIRE DU VENT.

Essence : une baisse de deux à quatre cents, selon Ayrault

À l'issue du premier jour de réunion avec le gouvernement et les pétroliers, les associations de consommateurs se disent à demi-satisfaites. Le prix du diesel a atteint un nouveau record.

Fin de la première journée de réunion sur le prix des carburants. Le gouvernement a reçu ce lundi les spécialistes du secteur pétrolier et les associations de consommateurs. Le ministre de l'Économie Pierre Moscovici s'est engagé sur trois points: «une baisse» des prix à la pompe «dans les jours qui viennent» pour redonner du pouvoir d'achat, «un effort partagé» par les pétroliers, et ensuite «des mesures structurelles», notamment sur la fiscalité car, a-t-il dit, «on ne peut pas rester sur des mesures provisoires et il faut aller beaucoup plus loin», rapporte-t-on du côté des associations de consommateurs, qui sont ressorties de la réunion a demi-satisfaites. «Tout ce que l'on sait, c'est que le prix de l'essence baissera mais il n'y a vraiment aucun engagement, si ce n'est de faire quelque chose», a déclaré de son côté Reine-Claude Mader, présidente de la CLCV.
Les prix des carburants, depuis deux semaines, frôlent leurs records. Pour le diesel, un plafond a encore été atteint: selon les chiffres diffusés par le ministère de l'Ecologie et de l'Energie, le gazole a augmenté d'un centime par rapport à la semaine précédente, à 1,4592 euro le litre, dépassant ainsi son précédent record historique datant de la mi-mars, qui était de 1,4584 euro, tandis que les prix de l'essence se sont encore rapprochés de leurs propres sommets remontant à avril.

Une baisse de 3 à 4 centimes

La baisse des taxes «modeste et provisoire» consentie la semaine dernière entraînerait un prix du litre de carburant moins cher de l'ordre de 2 à 4 centimes. Ce lundi soir sur France 2,le premier ministre Jean-Marc Ayrault a estimé que cette fourchette n'était «pas trop loin de la réalité». Il a ajouté: «ce que nous proposons là, c'est une mesure de blocage pour éviter que les prix repartent à la hausse.»
Il faudra attendre demain (mardi) pour connaître précisément le plan du gouvernement et les efforts consentis par les distributeurs et les pétroliers. Les distributeurs devraient rogner leurs marges d'1 centime au maximum. Au-delà, leurs ventes de carburants se feraient à perte, a affirmé dimanche Jean-Louis Schilansky, le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Dans un rapport daté du 10 avril dernier, publié par latribune.fr, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) confirme cette analyse, évoquant «une marge commerciale nette de 1 centime d'euro par litre très comprimée par une forte concurrence de la grande distribution».
Or, les enseignes de distribution semblent prêtes à jouer le jeu. Interrogé sur RTL ce lundi, Michel-Édouard Leclerc, le président des hypermarchés et supermarchés Leclerc, a promis que ses points de vente vendront les carburants à prix coûtant jusqu'à la fin du mois de septembre. Le groupe coopératif Magasins U a emboîté le pas à son concurrent à la mi-journée, en annonçant dans un communiqué son intention de mettre en œuvre la même mesure, dont l'impact est estimé à «2 à 3 centimes d'euro de moins sur le prix du litre du carburant». Ces initiatives ont été dénoncées par l'Union des importateurs pétroliers indépendants (UIP), qui représente les stations-service sous enseignes Auchan, Carrefour, Casino et Cora. «Nous considérons à l'UIP que les déclarations de l'Ufip ou de certains distributeurs sont tout à fait prématurées, alors même que la réunion mardi (à Bercy) n'a pas eu lieu», a déclaré Alexandre de Benoist, son délégué général, à l'AFP.

L'État perdrait 500 millions d'euros par centime et par an

De même, les associations de consommateurs restent vigilantes face à un possible «effet d'annonce» du gouvernement. Pour Reine-Claude Mader, présidente de la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV), «une réduction de l'ordre de 4 centimes d'euro le litre serait clairement insuffisante». Elle espère que le gouvernement proposera une «solution pérenne» pour garantir une baisse satisfaisante des prix à la pompe. «Une partie importante du prix de l'essence est contrôlée par les pouvoirs publics, via les taxes. Il faut donc remettre à plat le système de taxation du carburant.» Un avis que partage Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes. «L'État dispose d'une marge de manœuvre énorme pour faire baisser les prix, car les taxes en France dépassent largement les minimas fixés par l'Union européenne, de l'ordre de 24 centimes pour le sans-plomb et de 10 centimes pour le gazole.» Seul bémol: «Un geste significatif en faveur du pouvoir d'achat des Français coûterait cher à l'État.» Selon l'association, une réduction d'un centime par litre représente un manque à gagner de 1,5 million d'euros par jour pour les finances publiques. Soit une perte de 500 millions d'euros par centime et par an.
À l'inverse, difficile pour l'État de «jouer» sur les autres composantes du prix de l'essence: les cours du pétrole et l'euro. Sur ce front, la tempête tropicale Isaac qui sévit dans le golfe du Mexique risque de contrarier le cap fixé par Bercy. Les cours du brut étaient en hausse dans les premiers échanges en Asie ce lundi reflétant les craintes sur les installations pétrolières installées sur la route d'Isaac.

TOUT CE TINTAMARRE POUR ÇA ? ON SE FOUT DE NOUS !!

Prix moyen constaté lundi matin en France:
Gazole = 1,479 €/litre
SP 95 = 1,663 €/litre
SP95-E10 = 1,655 €/litre
SP 98 = 1,691 €/litre
GPL = 0,864 €/litre
E85 = 0,922 €/litre
Source: Carbeo.com

En Grèce, une violence sans cesse plus éclectique

En Grèce, les petits évènements – un meurtres, des violences – rejoignent les grands – la crise, l'euro, la marginalisation avancée pays. Panagiotis Grigoriou poursuit son tableau désabusé mais illustré d'un pays plus que jamais meurtri par la crise.
Les séquentialité dense en faits critiques et forcement de crise, dépassent cet été les « communes mesures » de jadis. Entre les mesures annoncées de la bancocratie troïkane par Samaras et ses autres His Master's Voice, l'effondrement du système de santé, et la stratégie holistique des faits devenus trop divers, les habitants d'ici, sur ce champ de tir de l'Union Européenne des Banques, subissent et véhiculent à la fois leurs propres mutations.

Les stratèges du choc nous ont d'abord obligés dans l'adoption d'un vocabulaire, d'une sémantique et d'une grammaire dites « de crise et d'urgence », puis, une fois notre appréhension et construction du temps détruites, le champ, et le « champ de tir » devient enfin aussi « libre » pour nous voir imposer la seule cadence possible, celle du choc et de l'avenir... authentiquement hétéronome.

Nous subissons la violence « d'en haut et d'en bas » dans toute sa sémiologie, puis nous fabriquons nos propres violences politiquement agissantes et surtout orchestrées et/ou récupérées par les tenants des faits du médiatiquement réel. Heureusement que tout le monde n'est pas rémunéré ou contraint d'adhérer à la construction du temps dominant (y compris journalistique), autrement-dit, du calendrier imposé par nos « gérants ». Ainsi, la presse locale de Paros et d'Antiparos, revient sur les faits et gestes dans l'orchestration de l'après-événement de l'agression sur l'adolescente à proximité... de sa Côte d'or.

« Monstre Pakistanais »

L'hebdomadaire Ta Nea Parou Antiparou, daté du 11 Août, souligne l'ampleur de l'orchestration, faits à l'appui, c'est à dire la volonté politique de faire « coïncider » l'arrestation du Pakistanais présumé coupable, et le déclenchement de l'opération policière d'envergure à l'échelle du pays, conduisant à plus de 8 000 d'interpellation d'immigrés et à de milliers d'arrestations. Comme par hasard, c'était un 4 Août (jour « anniversaire » de l'instauration de la dictature du Général Metaxas en 1936), lorsque la police locale aussi sur l'île de Syros, chef lieu des Cyclades, opérait le transfert de « l'ogre de Paros », du « bourreau des Cyclades » ou du « monstre Pakistanais », selon les reportages de la presse nationale et des chaines de télévision, « après les aveux et les résultats des tests ADN, sur Ali M. et sur sa victime, [une jeune grecque âgée de 15 ans], violentée et sauvagement frappée par le présumé agresseur en plein jour et à proximité de la plage célèbre au sable doré ».

J'étais à Syros ce 4 Août et j'avais noté sur ce blog la réaction de certains habitants comme Takis, qui pensait que cette affaire serait plutôt montée. Évidement, cet événement « cluster » est à la fois fort significatif et de plus, un catalyseur des opinions. Moins conspirationnistes que Takis, deux autres habitants d'Hermoupolis rencontrés dimanche matin (05/08) sur le port, partageaient néanmoins le même avis que lui pour ce qui est d'un autre aspect de l'affaire : « on en fait un très gros plat, on médiatise à l'extrême un drame et un crime, et on mobilise une escorte policière comme pour un tueur en série. En plus, en interne depuis la Police on aurait bien délibérément informé les types de l'Aube dorée ». Les rédacteurs de hebdomadaire Ta Nea Parou Antiparou partagent cette analyse et soulignent également « que l'usage du qualificatif "ogre" à l'encontre de l'auteur présumé du crime, est au moins erroné, car à Paros, il n'y a pas eu de tels crimes en série, qui plus est, perpétués par la même personne ».

Ce terme et ses symboliques, c'est un lègue issu de l'holographie sombre des années 1950, lorsque à Salonique, un célèbre criminel fut le protagoniste dans une affaire d'ailleurs assez controversée. Après une série d'agressions et de meurtres de couples dans les environs de Saloniques à la fin des années 1950, tous attribués à « l'ogre du parc boisé de Seich Sou », c'est en 1963 qu'Aristide Pangradidis alors âgé de 23 ans fut arrêté. Pangratidis est un enfant de la misère ayant connu les « Maisons de redressement » et dont le père, a été fusillé par les partisans de gauche durant l'Occupation. L'affaire tombait au meilleur moment pour le pouvoir de l'époque, car l'opinion publique était aussi politiquement... inquiète, après l'attentat perpétué les figures d'hombre du para-État de la droite, du député EDA (Gauche Unitaire) Grigoris Lambrakis. C'était à Salonique, le mercredi 22 mai 1963 (veille de l'Ascension), à la sortie d'un meeting du mouvement pour la paix tenu à Thessalonique, que Lambrakis est renversé par une motocyclette triporteur sur lequel se trouvent deux hommes, Emannouil Emannouilidis et Spyro Gotzamanis.

Satellisation du pays

Grièvement blessé à la tête, Lambrakis est dans le coma et hospitalisé. EDA envoie auprès de lui une délégation formée par le poète Yannis Ritsos, membre du Comité directeur, Mikis Théodorakis et Manolis Glezos. C'est à ce moment que naît l'idée d'un mouvement spécifique autour de Lambrakis qui regroupa toute la jeunesse de gauche de l'époque après le décès du député le lundi 27 mai 1963. C'est aussi cette montée de la gauche qui inquiéta ses adversaires politiques, jusqu'au point culminant de l'instauration de la dictature des Colonels en avril 1967.

Aristide Pangratidis a été exécuté à Seich Sou même, le 17 février 1968, malgré les réticences du procureur qui exprima des doutes sur l'implication de Pangratidis aux quatre meurtres qui lui ont été attribués. L'histoire ne se répète pas mais certaines de ses symboliques ainsi que sa sémiologie peuvent être récupérées, surtout lorsqu'elles demeurent opérationnelles. Les canalisateurs d'opinion le savent bien, ainsi, le qualificatif (« l'ogre »), si facilement adopté par l'ensemble de la presse, n'est pas du tout fortuit. De même, l'arrestation du « braqueur-activiste anti-État » Tasos Theofilou, et assassin présumé du chauffeur de taxi qui avait tenté d'empêcher la fuite des braqueurs de Paros (le 10/08), a aussi été mise à profit par un « aménagement chronologique », cadrant avec le calendrier politique du moment. Par la même occasion, des personnes se réclamant du mouvement activiste anarchiste, expriment leur désaccord avec les prises de positions de Theofilou, par une lettre publiée par l'hebdomadaire satyrique et d'investigation To Pontiki, daté du 23/08.

On dirait que la spirale des événements « étouffants par le bas » rejoignent tout en les masquant, ces autres grands faits venus d'en haut... hautement plus étouffants. Car c'est en ce moment que certaines décisions sont sans doute en cours de précision entre Paris, Bruxelles et Berlin sur la Grèce, et sur la zone euro, même si les positions de François Hollande et d'Angela Merkel semblent quelque peu différentes. Les Grecs n'y prêtent plus tellement d'attention et nos conspirationnistes sur la toile hellénophone, trouvent à dire que toute cette orchestration de la violence interne en Grèce, entre les immigrés, l'Aube dorée et les autres, prépare le terrain à une intervention armée de type « maintient de l'ordre » venue de l'étranger, par les forces « Euro-unionnaises » ou par celles de l'ONU, ce qui dans les deux cas en revient à l'intervention des grandes puissances, sous prétexte de défendre l'ordre, la « démocratie » et les citoyens.

Si ce scenario se confirme, il s'agira sans doute de la dernière phase de la satellisation du pays, après avoir provoqué une crise alimentaire, sanitaire, sociale, politique et finalement ethnique, « on » intervient alors militairement, en y apportant en plus pour complémenter le dessert... les sacs de riz. On pourra alors appeler ce dessert de la méta-Europa « riz au lait » toute comme l'opération future, pour faire dans l'onomatopée créative mais ce n'est pas dit que tout le monde en rigolera.

Du pain mâché pour Aube dorée

Ce qui semble déjà réconforter nos conspirationnistes par contre, tient par une étrange coïncidence de la « Une » du Monde dans sa version électronique datée du 24/08, où, sous le titre : « L'aggravation des violences racistes en Grèce inquiète l'ONU », on apprend que « le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) s'est dit, jeudi 23 août, préoccupé par "l'aggravation" des attaques racistes en Grèce, et a demandé au gouvernement d'agir pour lutter contre ce fléau. Laurens Jolles, représentant de l'Europe du Sud-Est au UNHCR, a exprimé "sa préoccupation face à ce phénomène qui a pris des dimensions inquiétantes et semble être coordonné par des groupes et individus se prévalant d'agir au nom de la sécurité publique, alors qu'en réalité, ils menacent les institutions démocratiques".

Lors d'une rencontre avec Nikos Dendias, ministre grec de la protection du citoyen, M. Jolles "a demandé de prendre des mesures pour lutter contre la hausse du nombre d'attaques racistes, protéger les victimes et poursuivre en justice les auteurs et les instigateurs à la violence" […] Nikos Dendias a récemment qualifié l'immigration illégale "d'un des grands problèmes du pays" et s'est engagé à mettre fin à "l'invasion sans précédent" d'immigrants. Selon l'UNHCR, il a promis la mise en place d'une "force spéciale pour lutter contre la violence raciale". Soulignant le manque d'une procédure adéquate d'octroi d'asile en Grèce, M. Jolles a aussi évoqué le risque d'avoir, parmi les sans-papiers arrêtés, "des personnes qui ont besoin de protection", et appelé le gouvernement à renforcer le mécanisme d'asile. »


Du pain complet, encore bénit et mâché pour l'Aube dorée. Déjà depuis deux jours, les Aubedoriens soutenus par le maire et une partie de la population de la ville de Corinthe, s'opposent violemment à l'utilisation de la caserne de la ville pour y loger des immigrés clandestins en détention. Les... « légionnaires » des « unités » Aubedoriennes sont ainsi « fatalement » entrés en contact avec les unités de MAT (CRS) jeudi et vendredi. Le maire a privé d'eau le bâtiment, et un député Nouvelle Démocratie a été molesté par les Aubedoriens. Au même moment, les échanges au Parlement entre le député Kasidiaris (Aube dorée) et le Ministre de l'Intérieur ont été très vifs. Au moins, on ne pourra plus dire qu'il ne se passe rien en Grèce, y compris au niveau interpersonnel.

Mariages

Mes amis d'Athènes, luttant contre l'installation illégale d'une antenne téléphonique, se sont adressés au comité de quartier. Ils ont découvert que le responsable habite un des immeubles à l'autre bout de la rue. Il n'était pas au courant de l'affaire car la construction n'est pas visible de partout et de toute manière « on » joue le camouflage. « C'est une forme de guerre urbaine que nous subissons, donc nous devons réagir, se connaître d'abord et rester solidaires » précisa un voisin. Des habitants d'un même immeuble et d'un même quartier qui s'ignorèrent depuis toujours, apprennent à se connaître dans l'adversité. « Madame B., avocate prendra en charge le dossier dès lundi, elle est d'ici en plus », a annoncé le responsable du quartier, heureusement que la seule sociabilité de crise ne se résume pas à la surmédiatisation des commandos de l'Aube dorée.

Ailleurs, et en Thessalie (Grèce centrale), les habitants des villages autour de Trikala ne ratent plus un mariage, histoire de s'y retrouver et de sortir maintenant que les tavernes et autres bistrots deviennent progressivement inaccessibles : « Nous y allons dès jeudi chez la future mariée en glissant évidement l'enveloppe contenant le cadeau, c'est à dire un billet de vingt euros. Plus personne presque n'apporte de cadeaux sous forme d'objets et même concernant la somme, les règles ont changé. Avant il était très mal vu que de laisser moins de cinquante euros, car tout se dit au village, mais depuis la crise il y eu... baisse des tarifs » (témoignage d'un habitant de la région de Trikala – Août 2012). D'ailleurs, vingt euros c'est également le tarif actuel pour le « blanchiment » d'un enfant nouveau né, selon les usages adaptés à la nouvelle situation. Il s'agit d'une forme de cadeau que les proches et amis de la famille posent sur le lit du bébé lors de leur première visite chez ses parents à partir du quarantième jour après la naissance.

La baisse des... tarifs est aussi analogue et il semblerait que vingt euros soit pour l'instant une somme socialement, économiquement acceptable sans y perdre la face, autrement-dit, en préservant une certaine dignité plus une obligation mieux acceptable dans l'éventualité toujours possible d'un futur contre-don. « Au mariage de ma fille, Alexandra avait donné à l'époque 80 euros, c'était en 2004. Sa fille se marie samedi mais je ne peux pas lui offrir autant, pourtant c'est la règle mais elle comprend. Je ne suis pas la seule dans cette situation, vingt euros c'est honorable et on fera la fête tous ensemble » (témoignage d'une habitante de la région de Trikala – Août 2012).

Les pratiques changent avec l'effondrement du modèle d'avant et surtout, par la conviction désormais acquise que le retour à la prospérité ne sera pas pour demain. Une économie de crise accompagnée par une réappropriation de la pluralité est en train de s'opérer en Thessalie occidentale :

« Mes parents sont des agriculteurs ils cultivent depuis des décennies le maïs et le tabac mais pour le reste, leur mode de vie était devenu citadin. Tout comme des autres villageois dans le sens où l'auto-consommation avait disparue, les habitants n'y avaient plus de poules, des lapins et plus tellement de cultures disons « vivrières » au village, pour tout approvisionnement nous nous rendions au supermarché de la ville dépenser l'argent des récoltes et des subventions. Depuis six mois, on se met à replanter des lentilles et des haricots, à part les tomates et autres légumes d'été. Le but c'est l'autoconsommation et on échange le surplus avec les voisins. On revalorise ainsi nos arbres fruitiers et nos compétences. L'épouse du coiffeur propose ses confitures aux clients de son époux, c'est le moment de la figue et sa confiture est excellente. Des éleveurs offrent ou vendent à tout petit prix à d'autres villageois, les jeunes agneaux qu'ils ne veulent pas garder pour ne pas diminuer la production laitière des brebis.

Pêche aux marcassins

Ces agneaux, trois au grand maximum, seront nourris par leurs propriétaires pour être consommés au Printemps 2013, à Pâques notamment, encore une vieille pratique qui revient en force. D'autres villageois ou même citadins de la ville voisine, Trikala, achèteraient même auprès des éleveurs de la région, un petit nombre de bêtes, dix à douze moutons ou chèvres et qui restent au sein du troupeau. En échange, l'éleveur qui assure toujours le quotidien des bêtes, garde la moitié des nouveau-nés et les deux tiers du lait transformé en fromage pour ce qui est de la production des animaux vendus, plus l'argent de la vente bien entendu. De toute manière, l'élevage n'est plus rentable, à moins de diversifier certaines pratiques et surtout de produire soi-même le fourrage nécessaire à la prairie familiale, avoine et parfois maïs notamment. Mais il y a aussi du tragicomique dans nos pâturages.

La semaine dernière, un éleveur m'a fait venir pour soigner une de ses bêtes. Il prétendait qu'il avait abandonné le pot trayeur et le lactoduc et préfère désormais traire ses chèvres à la main « car c'est mieux ». En réalité, comme il n'a pas d'électricité à l'étable, il utilisait un générateur mais vu le prix des carburants il a fait marche arrière. En passant par chez lui ensuite, il a réglé ma visite en sortant de son congélateur cinq kilos de viande, cela m'arrive de plus en plus souvent, on me paye totalement ou partiellement à l'ancienne, viande, œufs, poules, on me propose même des animaux mais chez nous le jardin est petit »
(témoignage de D., vétérinaire exerçant dans la région de Trikala, 24/08).

Dans les montagnes du département et à sa frontière administrative avec l'Épire, on peut rencontrer enfin des gens visiblement heureux de vivre. Certes, le barrage controversé sur le fleuve Achéloos est tout proche, on sait que des années de lutte acharnée ont ainsi opposé les habitants et les promoteurs du projet co-financé par les fonds structurels de l'U.E., un non sens écologique et économique selon la majorité des habitants, à Mesohora par exemple. Au café de Mesohora (400 habitants) à plus de 800 mètres d'altitude on peut encore prendre l'air, lorsqu'en bas en plaine, le thermomètre a frôlé les 40° C. Des habitants, des hommes plus précisément, boivent leur ouzo et leur bière en marquant une pose dans leurs occupations du jour. Il est question de météo, d'élevage et de... pratiques de pêche en mer car parmi les convives, T. avait vécu un moment en mer Égée : « Je pêchais la dorade et à présent... je pêche le marcassin. On ne parle plus tellement de la crise ici, la montagne a toujours survécu à toutes les guerres laissant les désordres en plaine et en ville. Nous ne manquons plus de grand chose ici, ni de travail, les médicaments et les soins par contre deviennent désormais une préoccupation des gens mais on s'y ferra comme nos ancêtres ».  

Préhistoire de la crise 

 C'est vrai que le système de santé est mourant, les pharmaciens de la moitié des départements ne délivrent plus de médicaments via le tiers-payant, chez les retraités de la plaine Thessalienne c'est déjà la peur : « Toute notre retraite passera dans les médicaments, pour que nos retraites soient versées en Août, l'organisme a dû emprunter pratiquement deux cent millions d'euros, l'État ne lui verse plus sa contribution, l'hiver sera dur, mais on ira au mariage samedi et on oubliera la crise » (24/08).
Je viens de relire un de mes carnets de notes manuscrits, datant de 1989, lors d'une enquête de terrain au sein d'une communauté villageoise en mer Égée. La préhistoire de la crise est déjà visible, mais pas la crise. Histoires entre pécheurs, plongeurs, « exploitants » de la mer et qui finirent souvent devant les tribunaux. Du profit faisant dans le peu importe comment, le népotisme local et le PASOK, déjà considéré comme étant une « peste » pour une partie des habitants. Loin de l'euro et de ses multiples sémantiques et symboliques de crise, loin aussi de Corinthe et de ses... nouveaux raisins de la colère. D'ailleurs le mot « crise » n'apparait pas une seule fois dans mon carnet.
À l'époque, il était toujours question de pêche, des tempêtes, de foot et des mariages. 
De la tramontane et de la mer, tout simplement.

Le piège de l’antisarkozysme

Tout a déjà été dit sur l’antisarkozysme revendiqué et affiché par Hollande. Le joli coup de com, c’est évident, est à mettre au crédit de celui (ou celle) qui a sorti le premier cette « normalitude ». Destinée d’abord à contrer un DSK symbole d’une gauche (franchement) décomplexée avec le capitalisme, elle a merveilleusement marché contre Sarko.
DSK, depuis sa nomination au FMI, c’est l’ami des puissants, c’est l’argent décomplexé, ce sont des spin doctors en pagaille affichés et connus de tous, c’est une femme célèbre, belle et riche à millions, c’est un Ryad archi luxe à Marrakech propre à sceller les petits arrangements entre amis-ennemis socialistes, c’est un hôtel particulier Place des Vosges à Paris… Bref, la normalité affichée du candidat en scooter, issu d’une terre agricole, la Corrèze, le copain des élus locaux, c’est l’arme absolue anti-DSK.
Et puis, pourquoi le taire, si jamais ça passe, cette normalité fera un bel argument anti-Sarko, lui qui est qualifié comme l’ami des riches et des puissants. C’est une trouvaille de com’ puisqu’elle permet de valoriser une faiblesse. En marketing, tout produit à des forces et des faiblesses (par rapport à ses concurrents). Lorsque la communication est saisie d’une problématique, elle doit mettre en avant les qualités tout en minimisant les défauts du produit promu. L’objectif est atteint lorsque vous parvenez à retourner une caractéristique, autrement dit à faire d’une faiblesse un avantage. Dans ce registre, un produit ringard devient authentique… Une technologie méconnue est jugée avant-gardiste… Un service mal compris est audacieux… Le marketing et la communication regorgent de techniques visant à appeler un chat un … chien !
Ainsi du candidat PS en 2012, à l’allure bonhomme de sous préfet rural de la IV°, petit salarié de la république, stratège mais incapable de la moindre pensée structurante, habile mais dépourvu de toute vision mobilisatrice… Pour lui, le plan marketing a fonctionné à plein : Il n’a aucune expérience significative ? Normal, il est normal ! Est-ce que votre voisin de palier a été ministre, vous ? Même secrétaire d’état ? Non, bon alors…. Il n’a aucun charisme ? Normal, il est normal ! Et puis ça sert à quoi le charisme, hein, franchement…. ? Souvenons-nous, au passage, de sa posture « anti communicant » par rapport au président sortant… De l’antithèse jusqu’à la caricature … de lui-même.
1. Vous vous souvenez de Air Sarko One ? Terminé : Mr Normal prendra le train. Peu importe si les trajets par rail sont plus risqués et finalement plus coûteux puisqu’un avion doit se rendre à la destination du président pour le ramener à Paris en cas d’urgence.
2. Vous vous souvenez de la fête au Fouquet’s ? Oublié : Mr Normal sera en Corrèze. Peu importe le coût des jets privés (au nombre de 3) pour rentrer à Paris et faire la fête à la Bastille.
3. Vous vous souvenez de l’augmentation du salaire du président Sarko (pour l’aligner sur celui du PM et le rendre transparent) ? Fini : Mr Normal le réduit de 30%, ainsi que celui des ministres. Peu importe si le gouvernement Ayraut I est plut coûteux que le Fillon I du fait d’un nombre exorbitant de ministres (34 ministres vs 15).
4. Vous vous souvenez de l’activisme un peu brouillon d’un « Sarko tout puissant » ? Terminé : Mr Normal ne décide de rien, il crée des commissions, il consulte, il discute. Peu importe si la situation exige des décisions courageuses : l’urgence attendra !
On pourrait multiplier les exemples. Malheureusement pour lui, notre nouveau président va vite être rattrapé par ce qu’il est convenu d’appeler la Real Politik… Ou le principe de réalité, si on est expert en Marketing. Bref, une sorte de rappel à l’ordre par la réalité des choses par rapport à des postures intenables.
« Moi Président, je ne serai pas le chef de la majorité » : Manque de pot, il apparait sur un tract de son ex, Ségolène Royal, en campagne pour les législatives de La Rochelle contre un dissident PS. Le président prend donc bien part à la petite cuisine interne du PS… Le 12 juin, le tract de second tour de Royal comprend un encadré avec la photo de notre président des bisous : « Dans cette circonscription de Charente-Maritime, Ségolène Royal est l’unique candidate de la majorité présidentielle qui peut se prévaloir de mon soutien et de mon appui ».
« Moi président, je ne recevrai pas de dictateur à l’Elysée ». Dommage, le 23 juillet, il apparait sur le perron du Palais avec le Sultan du Bahrein, Hamed ben Issa Al Khalifa, qui réprime pourtant depuis un an une révolte de son peuple en lui envoyant l’armée… Signalons que cette rencontre, officielle, n’a pas été inscrite dans l’agenda de Élysée, un oubli sans doute ; comme celui qui a conduit le service de presse du Palais de ne pas inviter le moindre journaliste français.
« Moi président, je n’aurai pas autour de moi de personne jugée ou condamnée ». Dommage, le premier d’entre eux, Ayrault, a été condamné en tant que Maire de Nantes pour favoritisme dans l’attribution d’un marché public… Il a été blanchi par la suite, donnant une nouvelle fois du sens à ce formidable concept né avec Georgina Dufoix : « Responsable mais pas coupable ». De même, le flamboyant Montebourg, Ministre de l’Industrie rebaptisé « ministre du redressement productif »… a été condamné par la justice française pour injure aux dirigeants de l’entreprise SeaFrance, les ayant qualifiés d’escrocs. Un ministre peut donc insulter tranquillement des patrons et être condamné pour ça. Normal.
Là encore les exemples ne manquent pas. Et parions que d’ici la fin du quinquennat, chaque assertion de l’anaphore hollandaise aura été contredite dans les faits, quelques soient les efforts du pouvoir et des journalistes pour éviter d’en parler.
Cet antisarkozysme atteint une forme de paroxysme complètement psy le soir du second tour. C’est une « révélation » du livre de Binet qui a suivi la campagne du désormais président normal… livre qui par ailleurs semble ne pas passionner les foules en cette rentrée littéraire. Mais peu importe. Le soir des résultats donc, la nouvelle 1° journaliste de France demande à une poignée de fidèles quelle revanche ont-ils pris avec cette victoire. Ce qui témoigne d’ailleurs d’une curieuse conception du combat démocratique : une victoire serait donc forcément, selon elle, une revanche sur quelque chose ou quelqu’un. Hollande répondra sobrement : « Sarkozy ».
L’antisarkozysme : une grille d’évaluation de l’action du gouvernement ? Ce que les communicants n’ont pas vu venir, ou n’ont pas anticipé, c’est que cet antisarkozysme comme colonne vertébrale à l’action va en fait se révéler un piège redoutable dans l’exercice des responsabilités. En effet, certains pensent encore que le président sera jugé au prisme de son prédécesseur. Que les français, ébranlés par l’activisme de Sarkozy, lui seront gré de ne pas les brusquer. Et qu’ils apprécieront le temps laissé au temps… quelque soit le degré d’urgence des décisions à prendre. En fait, tout se passe comme si l’antisarkozysme érigée en méthode de gouvernement était la meilleure garantie contre l’impopularité, une sorte d’assurance tous risques contre la déception. Et dès cette fin de mois d’août, c’est exactement l’inverse qui se passe.
En effet, le dernier baromètre CSA- Les Echos (23/08) est alarmant pour le pouvoir. Non seulement, 100 jours après son élection, le président passe pour la 1° fois le plancher de 50% de satisfaits de son action (49% exactement). Les français se déclarant satisfaits chutent de 5 points par rapport au mois précédent, les insatisfaits augmentant d’autant (de 42 à 47%). C’est l’expression d’un jugement sévère des français. Une position d’attente des sondés face aux difficultés et une relative clémence de leur jugement de l’exécutif se seraient manifestées certes par une baisse de la côte de confiance mais surtout pas une hausse significative des « NSP ». Or ici, il s’agit bien de déception : « j’étais confiant, je ne le suis plus ».
Mais l’essentiel est ailleurs. Et c’est finalement la vraie leçon de ce baromètre, qui se révèle être une bombe. Toute la méthode, et donc la posture de l’exécutif, se trouve être balayées par une donnée, une seule. Les français, dans une écrasante majorité (72%), jugent le gouvernement « pas assez actif » en cette rentrée face à la crise. Un chiffre qualifié d’ « impressionnant » par Bernard Sananès, président de CSA.
En quoi ce chiffre est alarmant s’il venait à être confirmé dans les enquêtes à venir ? Parce qu’il donne un éclairage sur la manière dont les français jugent l’action du nouvel exécutif. Loin d’être le repoussoir espéré, l’activisme sarkozyste semble avoir marqué l’opinion et donne aujourd’hui une dimension positive au président battu. Tout se passe comme si les français pensaient qu’« au moins, Sarko, il faisait des choses, il se battait, il prenait des décisions ». De ce fait, l’action du président actuel est jugé à « l’image rémanente » qu’ont les français du début du quinquennat précédent. Les réformes de fond : service minimum, universités, TEPA, les infirmières bulgares, l’initiative en plein été en direction de la Russie pour éviter une escalade violente en Géorgie…
Les souvenirs sont en train de s’équilibrer dans l’inconscient collectif français, et face à la situation d’urgence que vit le pays et l’Europe, le peuple n’apprécie guère de voir son président en maillot de bain dans les eaux bleues des plages varoises de Brégançon, ou en terrasse, s’affichant si normal, en polo et buvant son Perrier. En ce sens-là, la séance « le Président normal en vacances » de Paris Match va se révéler dramatique pour lui. Elle marque en réalité la fin de la séquence du président normal. Les français lui disent : « OK, on a compris, c’était sympa. Mais tu as voulu les clefs, on te les a données. Maintenant, tu fais quoi avec ? » Les français ont joué le jeu de l’apaisement et du symbole pendant 100 jours. Mais l’heure des comptes est déjà venue !
Car derrière ce chiffre de 72%, c’est toute la méthode de gouvernement du tandem Hollande-Ayrault, avec la concertation plutôt que la décision, qui semble s’effondrer. Si ce chiffre venait à se confirmer, c’est la stratégie de communication et finalement toute la gouvernance de l’exécutif qui s’écroule. Cela voudrait dire que le souvenir de Sarkozy s’équilibre dans la tête des français (ce qui a toujours été le cas des ex-présidents). Et que l’antisarkozysme ne sera en aucun cas une grille de lecture de l’action de l’actuel gouvernement. En clair, démolir son prédécesseur aura été tactiquement bien joué pour lui prendre son fauteuil mais cela ne suffira pas pour conduire le camion. Alors le président et le gouvernement seront condamnés à une impopularité record tant dans son niveau que la rapidité avec laquelle elle sera atteinte. Quand on connait la marge de manœuvre d’une part et l’appétence de nos actuels gouvernants pour décider d’autre part, on peut se faire du souci pour notre « petit père Hollande. »

Jeu vidéo : un simulateur de viol en 3D (vidéo)

Une société d’édition de jeux vidéos japonaise a fait scandale en sortant le jeu Rapelay, dont l’objectif est de violer des jeunes femmes puis de les faire avorter.
Le scandale est venu des États-Unis, où le site de vente en ligne, Amazon, commercialisait le jeu via un vendeur tiers. Amazon US a immédiatement retiré le jeu de ses ventes. Un jeu tout à fait légal au Japon, où à peu près tout est permis tant qu’il s’agit de jeux vidéos, de dessins animés et de mangas.
Au début du jeu, le joueur doit suivre une femme dans le métro, avant de la violer violemment. Il peut ensuite violer les deux jeunes filles de la femmes, des lycéennes vierges…

Les joueurs gagnent des points et des bonus en mettant leurs victimes enceintes et en les faisant avorter.
Un jeu sordide, symbole de notre société où tout (sexe, viol, grossesse, avortement, violence…) et banalisé et transformé en bien de consommation.

Rapelay: il Videogioco Simulatore di Stupri par mondoblog

Photos en maillot : la presse étrangère choquée par Trierweiler

Le comportement de femme de dictateur de Valérie Trierweiler à l’égard de la presse française commence à inquiéter les journalistes étrangers. Dans un article espagnol repris par le Courrier International avant d’en être censuré, une journaliste dénonce les pressions exercées par la première concubine de France sur la presse française.
Photographiée en maillot de bain avec son amoureux, François Hollande, pendant leurs vacances à Brégançon (la photo sexy disponible ici), Valérie Trierweiler n’a visiblement pas accepté de voir sa photo publiée dans les journaux. La première petite copine de France a donc fait pression sur de nombreux organes de presse pour qu’il ne publient pas les clichés. Plusieurs journalistes ont dénoncé ces nouvelles ingérences politiques sur leurs choix éditoriaux. Heureusement que le président avait promis que sa vie privée et sa vie publique ne serait plus jamais mêlées…
Choquée par cette énième polémique liée au caractère autoritaire de la concubine présidentielle et à la mainmise du pouvoir politique sur les médias, María Laura Avignolo, correspondante à Paris du célèbre journal espagnol Clarin, a publié un article intitulé « La Première dame, un problème pour le président français ».
Cet article a été traduit et repris, dans un premier temps, sur le site du Courrier International, puis il a été supprimé par magie… Il est bien évident que les pressions de Trierweiler et de Hollande sur les journalistes ne sont pour rien dans ce retrait, qui n’est que le fruit du hasard…

Horreur, la grosse va faire déborder la mer.......
Dans l’article, elle explique que le comportement hallucinant de Trierweiler nuit énormément à l’image de président « normal » que François Hollande essaye de faire passer aux Français. La journaliste rappelle ainsi l’épisode sordide du TweetWeilergate, avant de décrire la colère de Valérie en découvrant ses photos en tenue d’été. Selon la journaliste, la première concubine a d’abord demandé à ses « amis » d’appeler les différents médias pour leur demander de ne pas publier les photos, puis son avocat a envoyé une lettre de menace aux différentes rédactions.
Avec justesse, María Laura Avignolo dénonce également le double statut d’une femme qui se prétend journaliste indépendante mais qui bénéficie d’un bureau à l’Élysée. Elle précise que Paris match, où travaille Trierweiler, est un journal people où Trierweiler s’est faite connaitre pour avoir inventé la « politique célébrité », en allant interroger Ségolène Royal à la maternité quelques heures après son accouchement. Une interview qui a finalement couté très cher à la madone du Poitou…
L’article cite également l’édito du rédacteur en chef de VSD, Mathieu Janin, qui s’est emporté contre les méthodes totalitaires de Trierweiler et dont voici un extrait :
« De qui se moque-t-on? En plein plan com’ depuis le début de leurs vacances – et je prends le train pour aller dans le Midi, et je me balade en ville au milieu des touristes _, le couple présidentiel n’ignore rien des risques d’être photographié lorsqu’il se baigne à Brégançon. Mais, de toute évidence, Valérie Trierweiler continue de penser qu’elle peut régenter les médias, s’énerve Janin. Et dire qu’elle se rêve en Eleanore Roosevelt, la femme journaliste du président du new Deal. Elle devrait aller prendre des leçons de liberté de la presse aux États-Unis… »
Un président « normal » qui emmène sa petite amie lors de ses déplacements diplomatiques devrait être capable de contrôler ses excès de colère ! Surtout, il n’est pas acceptable pour notre démocratie que la femme d’un homme politique essaye de décider de quoi doivent traiter les journaux.
Depuis Leila Trabelsi, peu de femmes de chefs d’État se permettent d’ordonner aux journalistes ce qu’ils doivent publier ou pas…
La démocratie à l’africaine, 
c’est maintenant !