TOUT EST DIT

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jeudi 9 août 2012

La prime "Montebourg" devait subventionner… le Japon !

Encore un article sur la prime « Montebourg » ? Oui, car de nouveaux évènements font de plus en plus craindre à sa parfaite inutilité...
La jolie prime à l’achat d’une voiture électrique que nous a concocté le gouvernement ! Tout pour l’électrique ! Rappelez-vous la manière fallacieuse dont la mesure vous a été présentée par la grande presse : il s’agissait de la réponse du gouvernement, et plus précisément de son ministre du « redressement productif » aux licenciements de PSA. Rappelez-vous, cette prime devait favoriser les voitures françaises car, nous disait on, la technologie française était avancée sur le sujet. Certes, nous avons déjà évoqué la Blue Car, conçue en Bretagne et dont les exemplaires qui circulent en « Autolib’  » à Paris arborent fièrement le Gwenn-a-du et le N°29 de leur département de naissance, mais qu’en est il de ce pauvre PSA que cette prime devait sauver ?
Et bien, au détour d’une information économique, voici ce que nous apprenons : un communiqué officiel de la société Mitsubishi, faisant réponse à une rumeur parue dans un journal économique japonais, déclare que le constructeur nippon «interrompt momentanément l’approvisionnement de PSA en voitures électriques, car PSA doit ajuster ses stocks». Ajuster ses stocks ? En bobolangue, ça veut dire «fiasco», ça, non ? Interrogée, une porte-parole du groupe nous sert un superbe coup de langue de bois:

«Le marché de l’électrique est difficile. Il y a un ralentissement des niveaux de ventes».
Bon, voyons ça de près.
Tout d’abord, qu’est-ce que c’est que cette histoire de voitures électriques «livrées» par Mitsubishi ? C’est là que nous apprenons que les Peugeot Ion et Citroën C-Zéro, les voitures électriques «premier prix» de PSA, celles qui devaient séduire «Monsieur ou Madame Tout-le-monde» grâce à la super-prime du super-ministre du super-redressement productif ne sont en fait que des clones du Mitsubishi i-Miev, conçues et 100% fabriquées... au Japon ! Ainsi donc, cette prime devait subventionner les importations en provenance du Japon, exactement comme la précédente avait favorisé celles de Roumanie ou de Turquie. De l’art de «désespérer Aulnay» ...
Mais si les alliés nippons de PSA ne livrent plus, c’est, apparemment, parce que les ventes s’effondrent. Qu’en est-il vraiment? Et c’est là que nous apprenons que PSA a immatriculé... 150 Ion électriques sur les six premiers mois de l’année en France, et 390 C Zéro, soit à peine 0,04% du marché français de l’automobile sur la période ! Un fiasco. Pour mémoire, les objectifs de ventes fixés initialement étaient de 7.000 ventes en 2011 et 18.000 ventes pour 2012 en Europe et ce ne sont certainement pas les 150 voitures de plus que PSA avait vendues l’an passé à la même époque qui changent fondamentalement le problème.
Surtout que, lorsqu’on connait les Français et leur sens inné de la chasse à la prime, il est à peu près certain que les 150 voitures qui manquent attendaient tranquillement que la prime soit votée et mise en application. Le «retard» eut été rattrapé en peu de temps. Non, c’est un problème plus profond. Qui peut croire qu’une chaîne de montage pour 1000 voitures par an soit rentable ? Mitsubishi fait simplement les comptes et arrête les frais. (Ce qui, au passage, montre toute la confiance que le constructeur japonais a dans l’efficacité de la prime « Montebourg » ...) Un coup dur pour PSA qui n’a plus de petite voiture d’entrée de gamme à propulsion électrique à proposer!
2012 restera certainement dans l’histoire du groupe comme l’annus horribilis. Et elle n’est pas finie!

Nous apprenions, lundi dernier 6 Août 2012, que General Motors, désormais deuxième actionnaire de PSA avec 7% du capital, envisageait de déprécier dans son bilan la valeur de sa participation dans le groupe français. En soi, cela n’a pas de conséquence majeure. En soi. Par contre, sur le plan et du symbole et du message, bonjour la confiance en l’avenir ! Si GM décide de déprécier la valeur de son actif chez PSA, cela veut clairement dire qu’il ne s’attend pas à ce que celui-ci ne remonte de si tôt, donc, qu’il analyse la situation de PSA comme durablement difficile (et paf pour Super Montebourg dont la sagacité dans l’analyse de la situation de PSA semble prise en défaut...)
Cette alliance de PSA avec GM ressemble de plus en plus au baiser de Judas. Après avoir indisposé le partenaire technologique de PSA, Mitsubishi, qui, outre les voitures électriques a aussi apporté les 4X4, avec qui PSA a construit une usine en Russie, l’entrée de GM au capital est aussi à l’origine du désengagement de PSA d’Iran, avec les conséquences que l’on sait... Que GM a-t-elle apporté en échange ? Rien. Voici qu’aujourd’hui, dans la tempête, le partenaire américain lance un message négatif aux marchés... et n’apporte aucune solution au constructeur français. Mieux, alors qu’il n’en était pas question, que cela n’avait jamais été évoqué, le directeur financier de GM, Dan Ammann, se croit obligé d’ajouter auprès des analystes qu’il n’a pas l’intention d’investir d’argent frais dans PSA. À croire que l’objectif de cette entrée dans le capital de l’ex N°1 mondial n’est pas la coopération, mais l’affaiblissement de l’intérieur... histoire ensuite de prendre la maîtrise à moindre coût.
Si erreur stratégique il y a chez PSA, elle semble de plus en plus se situer à ce niveau. La prime «Montebourg» suffira-t-elle à aider PSA à se sortir de ce bourbier ?


Faut-il bloquer le prix de l'essence? 


Pendant que Flamby fait mumuse à Brégançon...

Pendant que Flamby fait mumuse à Brégançon, les citoyens, eux, continuent à être confrontés à cet État républicain censé tous les protéger, dans le respect de l'égalité devant la loi, surtout depuis que l'Elysée est de gauche.


Vous souriez ? Vous avez bien raison. On sait tous que certains citoyens sont plus égaux que d'autres [1], et que, quels que soient son rang, sa religion ou sa couleur, il ne fait pas bon se frotter à la police quand elle est de mauvaise foi.
Prenons le Midi Libre d'hier : Montpellier - Il filme des policiers en train de griller un feu : "Efface ton film ou on t’embarque".
Ça rappelle l'histoire de ce Versaillais mis en garde à vue pour avoir posé une simple question au sujet d'un contrôle d'identité (lire sur le blog MonVersailles.com).
Pourtant, les juristes tels que Maitre Eolas disent que "filmer la police n'est pas interdit donc c'est autorisé". Est-ce que Valls et son administration ne seraient finalement pas mieux que Guéant et ses oukases anti-Copwatch ? Est-ce que les citoyens sont vraiment supposés savoir ce qu'ils n'ont pas le droit de faire, même quand rien n'est spécifié ?
Mais ne vous inquiétez pas, vous, simples citoyens, vous n'avez aucun droit, il y a des gens chargés de penser pour vous. Eux savent mieux que nous ce qui est bon pour nous, un peu comme la vidéosurveillance à Paris. Celle ci est en place dans sa forme actuelle depuis un an maintenant. A-t-elle fait chuter la délinquance à Paris ? Si, parmi les nouvelles zones de sécurité prioritaires de Valls, il y a un arrondissement parisien, il faut croire que c'est que, tous comptes faits, la vidéosurveillance ne marche pas (mais elle coûte !).
Qu'est-ce que Valls et Flamby ont à raconter sur la préservation des libertés civiles des citoyens de CE pays ? Apparemment, le président de la République trouve plus aisé de disserter sur la très confuse situation de guerre civile de Syrie que de s'exprimer sur la surpopulation carcérale chez nous, sur les démantèlements de camps de Roms, sur les abus de pouvoir de la police et, de manière générale, sur toutes les pratiques que les socialistes reprochaient à l'UMP (expulsion de clandestins, etc.).


Un journaliste de Reuters empêché de filmer par... par rue89
Même en matière de Droits de l'Homme, et ce alors que nous sommes en Normalie, le changement, ça n'est pas maintenant. Sans surprise [2].

Cléopâtre n'était pas qu'une bimbo à grand nez

La reine d’Égypte, qui a ensorcelé Jules César puis Marc Antoine, avait bien du charme. Mais pas seulement. C'est ce que démontre Catherine Salles. Extraits de "150 idées reçues sur les grands personnages de l'histoire".
Cléopâtre était-elle belle ? Nous n’avons que peu de portraits de la reine égyptienne qui séduisit successivement les deux plus grands généraux de Rome, Jules César, le conquérant des Gaules, et Marc Antoine, le rival d’Octave. Elle s’est fait souvent représenter sous les traits d’une pharaonne de l’époque ancienne ou de la déesse Isis, ce qui fait qu’il n’y a pas de recherche de la ressemblance. En effet, bien que grecque, Cléopâtre, pour plaire à ses sujets égyptiens, a privilégié les portraits se rattachant aux traditions les plus populaires de son royaume.
Nous n’avons qu’une pièce de monnaie et un buste grec reproduisant sans doute assez fidèlement les traits de la véritable Cléopâtre : elle a un beau visage régulier, de grands yeux, une bouche bien ourlée (et un nez bien proportionné !). Tous les écrivains anciens – en particulier Plutarque – ont loué la beauté de la reine, mais ajoutent tous que Cléopâtre était surtout pourvue d’une grâce irrésistible qui séduisait, plus que son aspect physique, tous ceux qui l’approchaient. À cela s’ajoutaient son intelligence, sa culture indéniable, la finesse de sa conversation et surtout un sens aigu de la mise en scène : pour rencontrer César, elle parvient à pénétrer jusqu’à son camp cachée dans un tapis et, lorsqu’elle en sort, le général romain est frappé à la fois par la hardiesse et la beauté de la jeune femme.
Pour captiver Antoine, elle choisit une autre tactique. Maître de l’Orient, il a convoqué à Tarse en Cilicie les souverains des proches royaumes, dont la reine d’Égypte. C’est à bord d’une galère à la poupe en or, aux voiles de pourpre et manœuvrée par les plus belles de ses servantes vêtues en nymphes et en néréides, qu’elle remonte le fleuve menant jusqu’à Tarse. Cléopâtre elle-même est déguisée en Aphrodite et des enfants travestis en Amours la rafraîchissent avec des éventails.
Rien d’étonnant qu’avec de tels arguments, elle ait su faire tomber sous son charme les généraux romains ! D’où vient cette réputation désastreuse sur la longueur de son appendice nasal ? Tout simplement d’une mauvaise interprétation d’une phrase de l’écrivain Blaise Pascal. En effet, celui-ci écrit dans Les Pensées : « Le nez de Cléopâtre : s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. » Dans la partie de son œuvre consacrée à la « Misère de l’homme », Pascal envisage toutes les imperfections de la nature humaine, toutes ces « vanités » qui ont des conséquences incalculables sur l’histoire de l’univers. Parmi elles, se trouve l’amour, qui « remue toute la terre, les princes, les armées, le monde entier », d’où l’exemple de Cléopâtre. Ce que Pascal a voulu dire, c’est qu’une modification, même infime, dans la figure de la reine aurait peut-être fait que Jules César et Marc Antoine ne soient pas tombés amoureux d’elle. Et, bien entendu, toute l’histoire de Rome et, à travers elle, celle du monde entier auraient pris un cours différent. Pascal d’ailleurs n’a jamais dit que le nez de Cléopâtre était trop long, mais bien le contraire !

Après l'État-providence

Tom G. Palmer est le vice-président exécutif des programmes internationaux à la Fondation Atlas. Il est l’auteur de Realizing Freedom: The Theory, History, and Practice of Liberty dont l’Institut Coppet a traduit un extrait. Il parcourt le monde entier et œuvre depuis plusieurs décennies à la diffusion des idées de liberté et de prospérité.
Son dernier projet en date est d’éditer un livre qui s’intitulera After the Welfare State, en collaboration avec Atlas Foundation for Economic Research et Students for Liberty. Son but est de présenter les solutions concrètes pour une société qui voudrait se passer de l’État providence, ce dernier ayant fait la preuve de son incapacité à résoudre les problèmes sociaux.
Après le succès de The Economics of Freedom: What Your Professors Won’t Tell You (une anthologie de Bastiat en anglais) et de The Morality of Capitalism (qui est en cours de traduction en français), After the Welfare State explique l’histoire et les motivations de l’État providence moderne. Il envisage la crise actuelle et les alternatives aux programmes gouvernementaux de protection sociale qui, selon lui, ont fait leur temps. L’idée centrale de ce livre est que nos politiciens et la génération de nos parents ont échoué. Ils ont utilisé les mécanismes de l’État-providence pour détenir le pouvoir et vivre sur le dos des générations futures. Maintenant, nous devons prendre notre avenir en mains.

Le livre proposera une collection d’essais écrits par une variété d’auteurs dans différentes disciplines. Il comprendra, entre autres, les essais suivants :
  • Castles in the Air par Johan Norberg (La politique du logement aux États-Unis et la crise financière).
  • Mutual Aid for Social Welfare: The Case of American Fraternal Societies par Dr. David Bieto (« Secours mutuel et solidarité privée : le cas des sociétés fraternelles américaines »).
  • Reinventing Civil Society: The Evolution of Mutual Aid par Dr. David Green (« Réinventer la société civile : les progrès du secours mutuel »).
  • The Greek Welfare State par Dr. Takis Michas (« L’État providence grec »).
  • Classical Liberalism, Poverty, and Morality par Dr. Tom G. Palmer (« Libéralisme classique, pauvreté et moralité »).
Cent-vingt cinq mille exemplaires de ce nouveau livre seront imprimés pour la distribution de masse sur les campus universitaires américains cet automne.
Tout groupe d’étudiants qui s’intéresse à l’étude et la diffusion de ces idées peut demander à recevoir jusqu’à 500 exemplaires gratuits de ce livre. Ces livres sont très utiles dans les événements étudiants, les groupes de lecture, les manifestations et même les programmes de classe (oui, les professeurs les utilisent aussi !).
Comme Tom Palmer l’explique,  « nous pouvons éviter la catastrophe et nous pouvons substituer à l’État providence des institutions qui sont plus justes, plus équitables, plus efficaces et plus utiles à ceux qui en ont besoin ». Mais les politiciens ne régleront pas eux-mêmes le problème. C’est pourquoi « nous devons éduquer et motiver nos compatriotes à prendre des mesures », ajoute-t-il.
Tom travaille en étroite collaboration avec l’organisation Students for Liberty (SFL) qui dispose de deux antennes en France, à Aix et à Paris. SFL est née en 2008 avec une centaine d’étudiants réunis pour une conférence à l’université Columbia à New York. SFL cherche à sensibiliser les étudiants aux avantages de la liberté et de la société civile et fournit une abondance d’activités, de programmes et de matériels pour soutenir ceux qui s’intéressent à la liberté.  Les efforts de SFL peuvent être décomposés en 2 grandes catégories :
1) Formation et outils intellectuels : SFL est un leader dans le domaine de la formation en offrant des conseils ciblés directement vers des groupes d’étudiants afin de les aider  à se former et à fonctionner plus efficacement. SFL fournit des outils afin de promouvoir la liberté et de former les étudiants à devenir des leaders. Il s’agit notamment d’une revue universitaire, de séminaires, de « webinars » (séminaires en ligne sur un réseau internet privé) et de livres gratuits pour les étudiants qui se réunissent en groupes de lecture sur leurs campus.
2) Mise en réseau : SFL connecte les étudiants intéressés par la liberté pour renforcer leurs liens et leur montrer qu’ils ne sont pas seuls. SFL offre aussi aux étudiants la possibilité de découvrir les nombreuses organisations qui existent pour promouvoir la liberté.
L’organisation a connu une croissance rapide depuis sa création en 2008. SFL comprend aujourd’hui 699 organisations d’étudiants à travers le monde, dont un réseau en Europe, basé à Bruxelles. Un cercle a vu le jour à l’Université d’Aix-Marseille, la première association française à rejoindre le réseau International Students for Liberty et tout dernièrement un autre à Paris.
Le site de Tom Palmer : http://tomgpalmer.com
À lire : The morality of capitalism (en anglais mais bientôt traduit en français !)


Retour sur un dessin imbécile de Plantu


Comme le MRG dans ses communiqués, dans son dessin en une du Monde daté du 7 août, Plantu s’est voulu paradoxalement et ridiculement apôtre de la laïcité (l’allahïcité !) en se faisant l’avocat de la Saoudienne contre le Jamaïcain, comprenez du voile contre le signe de croix.
Son dessin montre Wodjan Shaherkani d’un côté (avec son fameux bonnet) et Usain Bolt (faisant le signe de croix en quatre plans) avec cette légende : « La Saoudienne arrive “voilée” sur le tatami, tout le monde en parle. Le Jamaïcain fait le signe de croix… » Et ce commentaire sensé être humoristique : « Les J.O., j’y crois ! »
Rappelons les faits avec Rue 89 : « Shaherkani s’est présentée vêtue d’un kimono blanc et d’un bonnet noir. Pas de foulard donc, interdit par la Fédération internationale de Judo (pour des raisons de sécurité [car il est par ailleurs permis dans d’autres sports où il ne gêne pas]), mais un couvre-chef masquait intégralement sa chevelure… La judokate avait créé la première polémique de ces jeux, en refusant de participer au tournoi olympique si elle n’était pas autorisée à porter le foulard islamique. Panique au CIO… Quelques jours plus tard, un compromis est trouvé… Compromis qui “garantit un bon équilibre entre la sécurité et les considérations culturelles”… Un accord un peu surréaliste : si le bonnet de Shaherkani tombe pendant le combat, interdiction de le remettre en place… Beaucoup de bruit pour rien. La jeune Saoudienne n’a pas résisté longtemps… : un petit ippon et puis s’en va… »
Certains diront que cette pauvre jeune fille a été « instrumentalisée » par l’islamisme, envoyée là pour « montrer au monde que l’islam va où il veut, quand il veut »… D’autres objecteront c’est le Comité olympique international qui aurait menacé d’exclure le pays des JO si aucune femme n’était présente dans leur délégation. L’Arabie Saoudite a donc dû inclure une jeune fille d’un niveau très médiocre dans un sport de combat, non pas pour « médiatiser » quoi que ce soit, mais pour que l’équipe du pays puisse concourir.
Quoiqu’il en soit, ce « conflit d’intérêts » entre deux extrémismes  – l’idéologie féministe et le prosélytisme musulman – a eu pour résultat de mettre cette jeune fille en situation d’humiliation, par un traitement déplorable de l’image de la femme, surtout quand on sait jusqu’où il peut aller dans les pays musulmans. Le voile obligatoire (en terre occidentale) signifiait en l’occurrence plutôt un symbole d’enfermement que d’ouverture, contredisant quelque peu l’adage sportif : « Mens sana in corpore sano » (« Une âme saine dans un corps sain »).
En faisant même abstraction du résultat de Bolt, cela rend d’autant plus ridicule l’odieuse comparaison de Plantu. Car le voile, à la différence du signe de croix, n’est pas à proprement parler un signe religieux universel. Il n’est même pas une obligation absolue de l’islam, mais seulement un signe politique de cette religion théocratique et hégémonique, comme le minaret : un symbole de présence islamique, de marquage territorial, un outil de propagande qui fait marcher la communauté musulmane au pas !
On saisit alors la stupidité du dessin de Plantu mettant sur le même plan, dans sa propre croyance laïciste et obscurantiste, deux comportements qui n’ont rien à voir. On pourrait peut-être en revanche associer idéologie laïciste et islamiste dans cette critique célèbre que faisait Soljenitsyne du slogan intrinsèquement contradictoire de la Révolution (« Liberté, égalité, fraternité ») : 
« Quant à la fraternité, elle n’est pas de leur famille… La vraie fraternité, elle est d’ordre spirituelle. » 

Fils caché, compagne non divorcée... Ces rumeurs sur François Hollande qui prolifèrent sur Internet

La première adjointe au maire de Paris Anne Hidalgo a adressé une mise en demeure à Twitter, exigeant l'effacement des messages qui mentionnaient une prétendue relation passée entre elle et François Hollande. Une rumeur parmi d'autres. Explication de ce phénomène.

Plusieurs rumeurs se répandent actuellement sur Internet sur le compte de François Hollande : il aurait un enfant caché avec la première adjointe au maire de Paris, Anne Hidalgo, sa compagne Valérie Trierweiler n’aurait pas divorcé de son premier mari et les membres de la Commission sur la moralisation de la vie publique dirigée par Lionel Jospin seraient rémunérés avec des salaires aux montants exorbitants. Tous ces bruits sont faux. Mais comment expliquer leur coïncidence ?

Philippe Aldrin : Les trois rumeurs que vous citez sont reliées par la séquence politique. Or une rumeur fonctionne toujours comme une contre-version ou une contre-communication en prise avec l’actualité : c’est cela qui différencie la rumeur d’autres récits apparentés comme les contes ou les légendes urbaines. La rumeur tient à son caractère vraisemblable et à son potentiel de révélation qui prétend renverser la vérité établie.
François Hollande a passé son début de mandat à communiquer sur l’aspect moral, éthique et « normal » de sa présidence. Ces rumeurs, de manière presque « naturelle » finalement, proposent des contre-récits à cette communication : elles entendent prendre à revers la communication officielle.
En vérité, les personnes qui s’y intéressent, les relaient et les commentent cherchent dans ces rumeurs essentiellement un prétexte pour discuter d’autre chose : en l’occurrence du caractère véritablement moral ou non du gouvernement socialiste élu récemment.
C’est pourquoi les thèmes abordés dans ces rumeurs évoquent les rémunérations amorales des membres de la Commission de la moralisation de la vie publique, des histoires amoureuses peu conformes à la morale, etc.
Jean Vigreux : La rumeur a toujours existé. Le monde politique en est friand. Elle sert souvent à disqualifier l’adversaire. Dans ce cas précis, il y a eu une victoire dans les urnes et le camp adverse, politisé ou non, souhaite la discréditer en répandant des rumeurs. Cela est typique, au XXe siècle, d’un courant d’extrême droite. En ce qui concerne l'extrême gauche, la rumeur a existé au travers des procès staliniens. Mais concernant les rumeurs sur la vie privée, sur l’éthique ou l’argent, il s’agit plutôt d'un autre registre de discours.
Ces méthodes ont été utilisées depuis des années, notamment à l’encontre de personnages tels que Charles de Gaulle, durant la guerre d’Algérie, ou Léon Blum. Ce dernier affirmait ainsi : "Je suis l’homme le plus insulté de France". D'une certaine façon, il en était fier car il s’inscrivait dans la lignée de Jaurès. Il s’en servait pour montrer qu’aux vues des attaques, il faisait peur à ses adversaires. Il n’a toutefois jamais réagi publiquement aux rumeurs qui le visaient. 
Philippe Aldrin : Que ces rumeurs touchent François Hollande est plutôt logique : les rumeurs politiques ne s’en prennent qu’aux personnages en vue. Pas un président de la République n’y a échappé. Souvenons-nous de la rumeur de tromperie de Carla Bruni avec Benjamin Biolay. Souvenons-nous du fils caché de Jacques Chirac qui vivrait au Japon…

Souvenons-nous également de la fille cachée de François Mitterrand qui était, elle, une réalité, mais dont le grand public n’a eu vent qu’à la fin de son mandat. L’effet « on nous cache tout, on ne nous dit rien » joue-t-il ?

Philippe Aldrin : C’est spécifique aux modes de production d’informations en France. Chaque journal se fixe une ligne rouge à ne pas dépasser. Avec la montée de la presse people, les frontières ont évolué, y compris dans la presse dite « sérieuse ». Mais certaines barrières demeurent, notamment celles liées aux questions de vie privée. C’est aux journalistes de trier le bon grain de l’ivraie.
Pour le chercheur que je suis, la question de la véracité des rumeurs est un peu un piège intellectuel. Ce qui compte c’est qu’elle doit être vraisemblable. C’est à l’histoire de nous enseigner ensuite si cette rumeur était vraie ou fausse. La plupart des histoires sur Mitterrand étaient vraies, mais elles sont restées à l’époque à l’état de rumeur.
En fait, on pourrait dire que la rumeur constitue le « marché noir » de l’information quand les grands médias livrent eux l’information officielle.

Dans ce cadre, quel rôle joue Internet - qui reste encore considéré comme alternatif aux « grands médias » - dans la propagation des rumeurs ?

Philippe Aldrin : Internet accélère la rumeur. Les premiers travaux de psychologie sociale américaine, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont étudié comment le gouvernement pouvait contrecarrer les rumeurs qui nuisaient au moral des troupes. Ils se sont rendus compte que la rumeur se propageait avec de fortes distorsions, des transformations, comme lors de tout bouche à oreille ou de téléphone arabe. Ils en étaient ainsi arrivés à la conclusion que la rumeur n’avait pas d’incidence sur la société parce que l’information se diluait à mesure qu’elle progressait.
Internet change cela. L’information peut circuler via les mails ou les réseaux sociaux en conservant l’entière intégrité du message. L’information est figée par Internet. Par ailleurs, le web est bien sûr un outil de diffusion massif. Et on peut plus facilement connaître la source de la rumeur sur le net.
Jean Vigreux Au XIXe siècle, des historiens comme François Ploux ont montré que la rumeur naissait dans la France populaire et dans le monde rural grâce à l’essor de la presse. Auparavant, les colporteurs parcouraient le pays pour faire commerce. Ils ont contribué à diffuser les informations et a fortiori les rumeurs. Ils ont, d’une certaine manière, précédé la presse écrite. Aujourd’hui, les nouveaux moyens de communication permettent de diffuser ces fausses nouvelles d’une manière plus efficace. En effet, le local rejoint le global. L’espace-temps est réduit en termes de diffusion du message.

Comment combattre la rumeur ? François Hollande devrait-il monter au créneau ?

Philippe Aldrin : C’est délicat. Il existe plusieurs types de stratégies.
Dominique Baudis, après les accusations dont il avait fait l’objet dans l’affaire Alègre, avait voulu affronter la rumeur de front en se rendant sur le plateau du 20h. Il a ainsi exposé cette rumeur à des millions de téléspectateurs, mais a pu également, grâce à son plan de communication, montrer que sa personnalité différait de celle présentée dans cette rumeur en apparaissant notamment en famille dans plusieurs magazines, ou en compagnie de ses enfants.

Plus récemment, Martine Aubry a opté elle-aussi pour cette stratégie de prendre à bras le corps la rumeur en l’évoquant publiquement. Des rumeurs visaient son mari pour l’atteindre personnellement. La première secrétaire du PS les a évoquées dans la presse, précisant qu’elle savait d’où celles-ci provenaient, qui les faisait circuler et qu’il fallait que cela cesse. Aubry a-t-elle perdu la primaire socialiste à cause de cette atteinte à son image ? Difficile à dire. Ce que peut l’on peut affirmer, quand on porte un regard historique sur les rumeurs passées, c’est que celles-ci n’ont jamais mis un terme à la carrière d’un dirigeant politique : ni Pompidou avec l’affaire Markovic, ni Mitterrand avec l’affaire de l’Observatoire, ni Chirac, ni Giscard, ni Baudis n’ont eu à mettre un terme à leur carrière à cause d’une rumeur.
Une autre stratégie consiste à ignorer la rumeur, à rester silencieux. Ce n’est pas forcément une bonne stratégie. Mitterrand a toujours botté en touche sur les rumeurs qui l’ont visé : ce silence n’a pas mis un terme à la propagation de rumeurs le concernant.
Il faut noter enfin que le capital le plus important pour un homme politique – aujourd’hui comme hier – reste sa réputation. Or, depuis quelques années, j’observe une considération presque maladive des hommes politiques pour celle-ci. La communication politique se rapproche de plus en plus de celle de crise. 
Le temps de la communication politique s’en trouve accéléré. 
C’est aussi pour cela que le pouvoir souhaite contrôler Internet.



Contrairement à ce que pense Christiane Taubira, c'est l'absence de peine, pas les courtes peines, qui crée de la récidive

Interviewée par Libération, Christiane Taubira se prononce contre les peines planchers, contre les courtes peines, contre les centres éducatifs fermés... Ne devrait-elle pas d'abord faire en sorte que les peines prononcées par les magistrats soient appliquées ?

Christian Taubira, interrogée par Libération mardi, se prononce contre les peines planchers et les courtes peines de prison, qui selon elle créent de la récidive, en plus d'être en partie responsable de la surpopulation carcérale. Partagez-vous cette analyse ?

 Xavier Bebin : Christiane Taubira se trompe complètement de combat : ce qui produit la récidive, ce ne sont pas les courtes peines, ce sont les 80 000 peines de prison toujours en attente d'exécution, faute de places de prison. Cela devrait être sa priorité, surtout quand on sait que la France compte 88 places de prison pour 100 000 habitants, quand la moyenne européenne est de 144. Le problème est là, dans la capacité de nos prisons depuis des années à accueillir les personnes condamnées. Cela est criminel, et elle n'en dit pas un mot : c'est inquiétant.
D'autant que sur la question des courtes peines, le précédent gouvernement était déjà allé très loin – trop loin selon nous – dans la logique de les réduire, puisqu'il est allé jusqu'à imposer l'aménagement quasi-systématique des peines allant jusqu'à 2 ans de prison, dans la loi Dati de 2009. Elle dit que la peine de prison en matière correctionnelle doit être prise en dernier recours, dans le cas, je cite, où « toute autre sanction est manifestement inadéquate ». La loi demande donc au juge d'éviter la prison autant que possible et a mis en place une procédure qui fait en sorte que lorsqu'on est condamné à une peine allant jusqu'à deux ans de prison ferme, on est presque garanti de ne pas aller en prison. Aller aujourd'hui encore plus loin dans cette logique est incompréhensible, car la loi de 2009 allait déjà trop loin.
Aujourd'hui, il faut prévoir un nombre de place suffisant pour accueillir les personnes condamnées. C'est la crédibilité, la légitimité et l'indépendance de la justice qui est en jeu, car les peines de prison ferme sont bien prononcées par les magistrats. Tous les textes de loi les dissuadent d'en prononcer s'ils le font, c'est bien qu'ils sont face à des profils pour lesquels aucune autre solution n'est possible.

Ce manque de place dans les prisons est donc une sorte d'incitation pour les personnes condamnées à récidiver ?

Il n'y a rien de plus incitatif à récidiver que de se faire condamner par la justice à de la prison ferme et ne jamais voir sa peine exécutée ! Voilà qui encourage à la récidive, alors qu'il n'a jamais été prouvé que les courtes peines l'encouragent. L'absence de peine, ça oui, c'est certain.

Christiane Taubira revient aussi sur les Centres éducatifs fermés (CEF), dont François Hollande avait promis le doublement durant la campagne. La Garde des Sceaux se montre, elle, sceptique quant à leur efficacité...

Là aussi, la priorité de Christiane Taubira devrait être de dire qu'elle va faire reculer la délinquance des mineurs. D'après les chiffres du ministère de la Justice, les violences commises par les mineurs ont augmenté de 575% depuis 1990. C'est quand même un chiffre qui devrait nous interpeller. Les 14-18 ans représentent 5% de la population, mais 25% des viols et des agressions sexuelles, 34% des cambriolages et 45% des vols avec violence.

Ces chiffres ne montrent-ils pas justement que le tout répressif n'a pas fonctionné jusqu'ici ?

Non, cela veut dire qu'on n'est pas allé assez loin dans la logique. Il y a chez les mineurs, encore plus que chez les majeurs, une forme d'impunité qui est très importante, faute de structure pour les accueillir et pour les écarter de leur milieu le temps qu'ils se reforment et qu'on puisse leur donner des outils éducatifs.
Un seul exemple : en début d'année, trois mineurs ont été interpellés après avoir commis un viol collectif à la Part-Dieu à Lyon, en pleine journée. Ces mineurs ont été remis en liberté – le sont toujours – dans l'attente de leur procès. Ils n'ont même pas été placés dans un CEF. On voit avec un tel exemple qu'il y a des personnes accusées de crimes très graves qui ne sont même pas aujourd'hui placées dans des CEF. C'est pour cela qu'il était question d'en doubler le nombre, ce qui était une bonne mesure pour contenir des mineurs souvent multirécidivistes, ou ayant commis des crimes graves.
On revient aujourd'hui à cette lubie, qu'on croyait réservée aux années 70, qui est de dire que l'éducation n'est pas compatible avec la privation de liberté. C'est pour cela que l'aspect fermé des CEF rebute une partie de la magistrature pour enfants, qui est toujours sur des méthodes complètement dépassées. Or, l'éducation peut se concevoir dans des centres fermés, c'est même préférable lorsqu'on a affaire à des multirécidivistes.

Interrogée sur des propos du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, Christiane Taubira botte en touche en répondant qu'elle est place Vendôme, pas place Beauvau. Les deux sont-elles étrangères l'une à l'autre ?

Dans une autre intervention, elle disait déjà qu'elle s'occupait de justice, et que pour les questions de sécurité il fallait voir avec Manuel Valls. Cela montre son inconscience de l'importance du pénal dans la lutte contre la criminalité. Nous disons depuis longtemps que pour faire reculer la criminalité, il ne faut pas se reposer seulement sur la police, les forces de l'ordre et la création de zones de sécurité prioritaires. Il faut aussi prendre en compte la réponse pénale : que les délinquants soient poursuivis, condamnés, et que leur peine soit exécutée. Christiane Taubira fait passer l'idée qu'il y a un partage des rôles entre la Justice qui serait là pour réparer les dommages, et l'Intérieur qui serait là pour faire reculer l'insécurité. C'est cela au fond le plus inquiétant, quand on connaît l'importance que représente la justice et son fonctionnement pour réduire l'insécurité.



Noyer le poisson 

Le Conseil constitutionnel dira demain s’il est nécessaire ou non de modifier la Constitution pour ratifier le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance en Europe signé par 25 des 27 pays de la communauté juste avant la présidentielle. C’est François Hollande qui a saisi les Sages. Il souhaite ne pas être obligé d’inscrire la « règle d’or » interdisant les déficits budgétaires dans la Constitution, car ce serait un reniement de ses promesses électorales. Si le Conseil constitutionnel estime que le traité peut être ratifié tel quel, le gouvernement se contentera d’inscrire cette « règle d’or » dans une loi organique.
Tout est dans la nuance, car l’interdiction des déficits structurels, tant vilipendée par le PS, sera bel et bien gravée dans le marbre. Une loi organique est supérieure aux lois ordinaires et fait autorité, quoi qu’il arrive. Le débat est donc purement sémantique et a pour seul but de tenter de noyer le poisson : contrairement à ce qu’il a juré avant son élection, François Hollande soumet à la ratification un traité de rigueur et d’austérité voulu par le couple Merkel-Sarkozy, qui n’a nullement été amendé, et auquel a tout juste été ajouté un volet de « croissance » destiné à faire joli. Et qui n’ira pas loin, avec les 120 milliards d’euros raclés dans les fonds de tiroirs des projets européens (souvent déjà en cours de lancement), alors qu’il faudrait 300 milliards rien que pour maintenir la tête des Espagnols hors de l’eau.
La ratification du « traité Merkozy » divise la gauche, rappelant furieusement la fracture de 2005 sur le traité constitutionnel. Le Front de gauche votera contre, les écologistes sont déchirés et la gauche du Parti socialiste fulmine. Si Laurent Fabius, qui avait voté « non » au référendum de 2005, a rejoint l’establishement, des ministres comme Arnaud Montebourg et Benoît Hamon sont plus proches des opposants au traité que de la ligne officielle du gouvernement. Le débat s’annonce agité, d’autant que la crise de l’euro fait un retour en force. Le traité devrait être ratifié fin septembre, au moment où l’on commencera à parler du budget 2013 qui, chacun le sait déjà, imposera des sacrifices non seulement aux « riches », mais à tous les salariés. Spectaculaire télescopage en vue…