TOUT EST DIT

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vendredi 3 août 2012

La réponse à l’éternelle question "ça sert à quoi les maths ?"

L'ancien professeur de sciences politiques américain Andrew Hacker a défrayé la chronique en proposant la suppression des mathématiques, "inutiles" à l'école, responsables selon lui d'une sélection inefficace des élèves. Faut-il aussi supprimer la physique, les langues autres que le français et l'anglais ou encore la biologie, peu susceptibles d'être utiles dans la vie professionnelle future des étudiants ?

Andrew Hacker, professeur de sciences politiques à la retraite, a publié une tribune dans le New York Times intitulée "Is Algebra necessary?", à laquelle Le Monde a donné un retentissement douteux dans sa rubrique Big Brother du 30 juillet 2012, sous le titre provocateur "Faut-il arrêter d'enseigner les maths à l'école ?''
Sa thèse est que le rôle de sélection joué par les mathématiques empêche des tas de gens talentueux d'accéder à l'Université et que les mathématiques enseignées (en particulier l'algèbre) sont beaucoup trop coupées de ce que les gens auront à utiliser dans leur vie professionnelle et devraient être remplacées par des notions de la vie réelle. Je ne vais pas discuter du problème de la sélection (Hacker parle des Etats-Unis où le lycée est à cursus unique contrairement à la France et, en ce qui concerne la France, il faudrait commencer par se poser la question de savoir si une sélection quelconque est nécessaire, si la sélection par les maths existe vraiment - ce n'est pas très clair si on regarde la formation de nos hommes politiques - avant de savoir si elle est néfaste ou pas) ; par contre je vais essayer de discuter le second point.

Ce genre de discours refait surface régulièrement, et à chaque fois je me fais la réflexion qu'en poussant le raisonnement jusqu'au bout, on aboutit à la suppression pure et simple de l'enseignement : en ce qui me concerne, je serais bien en peine de citer beaucoup de choses apprises à l'école et dont j'ai eu à me servir en dehors (à part l'orthographe car j'écris tous les jours, et les mathématiques car je suis mathématicien).J'ai suivi de longues études de physique et la seule application que j'en ai trouvée a été la vidange du bain de ma fille à l'aide d'un tuyau (vive le principe d'Archimède !),technique que j'ai apprise en CM2 pour la vidange de l'aquarium de la classe.
De même, la seule connaissance de chimie que j'utilise consciemment est le fait que le manque d'oxygène pour la combustion produit du CO, qui est un poison, au lieu du CO2, qui est un gaz parfaitement inoffensif (à dose raisonnable). Je fais donc attention à ma chaudière à gaz. Le but de l'éducation n'est certainement pas de préparer les élèves directement à leur futur métier (c'est parfaitement impossible ; il faudrait enseigner beaucoup trop de choses vue la diversité des métiers potentiels), mais de leur donner des bases, aussi étendues que possible, pour leur permettre d'apprendre efficacement ce dont ils auront besoin une fois leur métier choisi, et aussi pour comprendre les informations nécessaires pour prendre les décisions de la vie de tous les jours, sans oublier la constitution d'une base de repères (culturels et autres) pour les relations sociales.
Plus on diminue le niveau de ce qui est offert à l'école et plus on avantage les gens issus de familles capables de prendre le relais (enseignants, cadres, etc.).

De ce point de vue, il est clair qu'il faut faire un gros effort sur la maîtrise du français (pour la vie de tous les jours) et de l'anglais qui, on peut le regretter, est devenu incontournable pour communiquer avec des étrangers, même non anglophones.
Mais il faut aussi faire un gros effort sur les mathématiques qui sont la langue dans laquelle s'écrivent les autres sciences et, de plus en plus, les sciences sociales. Tous les domaines ayant créé de l'argent (pas forcément de la richesse...) au cours des dernières décennies utilisent des mathématiques à haute dose. On peut trouver des mathématiques sophistiquées dans des endroits fort inattendus : un jour où je faisais des maths dans un café, j'ai remarqué que mon voisin consultait sur Internet une page remplie de formules mathématiques impressionnantes. Je lui ai donc demandé s'il était mathématicien et il m'a répondu que pas du tout, il fabriquait des jouets pour les enfants !
Il est indispensable que les enfants maîtrisent les quatre opérations élémentaires à la sortie du primaire, ce qui ne veut pas dire qu'il faut qu'ils sachent faire des opérations avec des nombres comportant plein de chiffres (il vaut mieux laisser cela à une machine), mais qu'ils comprennent quelles opérations faire devant un problème énoncé en mots (par exemple qu'ils soient à même de voir que 20% de rabais supplémentaire sur un rabais de 40%, ça ne fait pas 60% de rabais, mais seulement 52%), et qu'ils aient une idée de l'ordre de grandeur du résultat sans faire les opérations.
Maintenant, il faut savoir de quoi on parle quand on parle de mathématiques. Du point de vue des autres disciplines, c'est un outil très efficace pour formuler et étudier les problèmes, en particulier pour prédire ce qui va se passer (cela a permis à l'Homme de réaliser des exploits impensables comme marcher sur la lune, produire de l'énergie à partir de la fission de l'atome, ou encore de prédire l'existence du boson de Higgs qui a fait les gros titres des journaux récemment).
C'est aussi une science à part entière, avec ses problèmes et une esthétique propre (la notion de beauté revient constamment dans les propos des mathématiciens), mais c'est aussi un jeu avec un aspect assez magique qui peut donner lieu à des compétitions, comme les Olympiades internationales de mathématiques (où la France ne brille pas vraiment) ou les concours Kangourou.

Les tenants de l'aspect utilitaire des mathématiques ont réduit la matière enseignée au collège et au lycée à une succession de recettes et de formules apprises par coeur et déconnectées les unes des autres, et d'algorithmes à exécuter le plus efficacement possible.
Or, apprendre par coeur est une vraie torture pour le cerveau, surtout si ce qu'on doit apprendre est déconnecté de ce qu'on connaît déjà (il ne lui est probablement pas très facile de coder l'information et c'est encore plus dur s'il ne sait pas où il doit la mettre), et faire des calculs sans but est une horreur (disons-le tout de suite, tout ceci n'est pas des mathématiques, même si c'est enseigné sous ce nom).
Le résultat est que les élèves sortent du lycée avec un dégoût des mathématiques et un savoir sans cohérence (et donc qui s'oublie facilement car seul ce qui a un sens se retient facilement), largement inutile car ils ne pourront jamais rivaliser avec les ordinateurs dans l'exécution des algorithmes (version Claude Allègre, ministre de l'Education Nationale, cela donne:  « Les maths sont en train de se dévaluer de manière quasi inéluctable. Désormais, il y a des machines pour faire les calculs »).
Le problème a été grandement amplifié par les diminutions horaires (pour des raisons budgétaires) et l'introduction d'une dose massive de statistiques au lycée. Cette introduction a sûrement été motivée par le rôle grandissant joué par les statistiques dans les sciences expérimentales ou sociales; l'idée que l'on peut extraire de l'information fiable sans avoir une information complète est une petite révolution intellectuelle qui a amplement prouvé son intérêt pratique.
Ceci dit, cette introduction dans un cours de mathématiques, au niveau du lycée, est parfaitement néfaste à plusieurs niveaux. On ne peut pas faire de statistiques sur des objets du cours de mathématiques (on pourrait imaginer faire faire une centaine de lancers de dés à chaque élève pour collecter des données, et glisser 2 ou 3 dés pipés pour pimenter l'expérience, mais on ne va pas aller très loin comme ça). On est donc forcé de faire appel à des données extérieures et donc d'utiliser les statistiques de manière passive, comme une collection de recettes sans vraie signification (la justification mathématique de ces formules est largement au-dessus du niveau du programme), sans s'être demandé ce qu'on voulait mesurer, pourquoi on voulait le mesurer, et comment on devait le mesurer pour ne pas introduire de biais. Cela débouche sur des exercices parfaitement absurdes comme le premier de l'épreuve de Mathématiques du Baccalauréat 2012 de la série ES.
La création d'un cours de sciences économiques et sociales comportant une forte composante de statistiques serait sûrement une bonne idée (c'est en gros ce en quoi Hacker veut transformer les cours de mathématiques aux Etats-Unis), mais remplacer des mathématiques proches des sciences exactes par des statistiques revient à privilégier la gestion sur la création.
L'approche utilitariste a succédé à la vision des mathématiques comme une science propre, concrétisée par l'introduction des « maths modernes » dans l'enseignement.  Du point de vue de la discipline, les « maths modernes » ont été une réussite indéniable : les succès actuels de l'Ecole Française de mathématiques sont largement dus au niveau de l'enseignement datant de cette époque.
Il est assez fréquent de comparer les mathématiques à un arbre, et l'approche « maths modernes » consistait à construire cet arbre niveau par niveau, en partant des racines ; l'approche utilitariste consiste à dire « ces branches produisent des fruits qui nous plaisent, les autres pas, donc on transplante celles qui nous plaisent ailleurs ; elles continueront à produire des fruits sans leurs racines et cela libérera de la place pour autre chose... ». Malheureusement, le programme comportait un certain nombre d'absurdités pédagogiques (surtout au collège) que les tenants de l'approche utilitariste ont utilisées pour discréditer l'ensemble et imposer leur point de vue.
C'est fort regrettable car le programme, une fois débarrassé de ces absurdités, aurait conservé une vraie logique débouchant sur l'acquisition d'un savoir cohérent, d'une grande souplesse d'utilisation, et sur lequel on pourrait construire. Par ailleurs, cette approche permet, nettement mieux que l'utilitariste, de faire faire aux élèves des démonstrations, ce qui structure très efficacement la pensée et induit une certaine forme d'honnêteté intellectuelle (il faut admettre qu'en ce qui concerne les relations sociales, apprendre à bluffer et à séduire est sûrement plus utile au plan personnel, mais pas forcément au plan collectif).

Un autre reproche que l'on pouvait faire aux « maths modernes » était de ne pas utiliser l'aspect ludique des mathématiques et leur pouvoir quasi-magique (toutes choses susceptibles d'allumer une étincelle dans les yeux des élèves et de leur faire comprendre que la science peut procurer beaucoup de plaisir). On peut très tôt faire sentir ce pouvoir des mathématiques aux enfants.  Demander à un enfant de faire des dizaines de divisions avec des nombres à plusieurs chiffres choisis au hasard est une absurdité complète, mais lui demander de calculer 100 divisé par 7, 17, 19, 3, 11, 37, avec 100 chiffres après la virgule peut éveiller sa curiosité et mener à un dialogue intéressant.
Dans le même ordre d'idée, j'ai appris à mes filles ce qu'était la base 3 grâce à un petit tour de cartes assez spectaculaire (surtout réalisé par un enfant) : on prend un paquet de 27 cartes, et on demande à la victime de choisir une carte et de la remettre dans le paquet sans la montrer et de choisir un nombre entre 1 et 27; on retourne alors les cartes 1 par 1, en faisant 3 paquets de 9 cartes, et on demande dans quel paquet se trouve la carte ; on remet les paquets dans l'ordre que l'on veut et on recommence ; au bout de la troisième fois, on compte les cartes une par une, sans les montrer, et au nombre choisi par la victime on fait apparaître, devant ses yeux ébahis, la carte choisie !

En élisant François Hollande, sommes-nous entrés dans l'ère du "moralement correct" ?

"Mensonge" de Peugeot selon Arnaud Montebourg, "avancer en âge" plutôt que "vieillir" pour Michèle Delaunay, abolition de la prostitution pour Najat Vallaud-Belkacem... La vertu comme seule politique ?
François Hollande nous avait promis de « changer de destin », formule si convenue que personne ne l’avait prise au sérieux. Hélas, nous aurions dû. Car rarement la France a été soumise à une tel assaut de morale. Comme si le but était encore de changer l’homme.
Certains optimistes avaient voté pour le PS en espérant que son programme ne serait pas appliqué. Ils avaient été encouragés en ce sens par certains cadres socialistes, en premier lieu Emmanuel Macron, actuel secrétaire adjoint de l’Elysée. Le jeune prodige de la gauche caviar expliquait à toute l’élite économique et financière que, en dépit de regrettables mais nécessaires annonces populistes, Hollande était au fond un farouche libéral, le Tony Blair ou le Gerard Schröder de la France. En fait, il serait plutôt son Tchernenko. Et on attend toujours la démission de Macron, ex-rapporteur général de l’excellente Commission Attali, qui se retrouve aujourd’hui à défendre avec les siens l’alourdissement du code du travail.
Mais c’est oublier que Macron est un spécialiste d’herméneutique ricoeurienne – la science des interprétations – et que des apparatchiks PS formés sous Mitterrand n’ont que peu de considération pour les réalités économiques. Nous devrons donc subir, à rebours des réformes que l’Union Européenne (dont la France !) demande aujourd’hui à la Grèce ou à l’Espagne, l’abaissement de l’âge de départ de la retraite, la hausse massive des prélèvements obligatoires, l’interdiction des licenciements « boursiers » et, cerise sur le gâteau, la fermeture des frontières de facto prônée par Arnaud Montebourg.  Tout cela sans la moindre perspective de réformer notre Etat ventripotent et ceux qu’il emploie, comme les socialistes suédois l’avaient intelligemment fait en leur temps.
Persister dans l’erreur témoigne au moins chez nos gouvernants d’une certaine honnêteté intellectuelle. En revanche, ce qui est plus surprenant, c’est le retour en force de la morale dans le champ de la décision publique. On croyait depuis Locke que, dans les démocraties, le politique devait régler la vie en société, tandis que les questions de bien et de mal relevaient de la conscience de chacun. Manifestement, le nouveau pouvoir n’est guère friand de cette saine distinction. La « morale » s’est très officiellement installée sur le devant de la scène, déjà déclinée en une commission sur la « moralisation de la vie politique » (présidée par Lionel Jospin), et une mission sur la « morale laïque » (lancée par Vincent Peillon).
En quoi consiste cette morale ? Vertu architectonique, la « justice » est invoquée sans relâche par le Président lui-même. A l’aune de cette notion pour le moins floue, un particulier (ou une entreprise privée) peut être accusé d’ « indécence » (Cahuzac sur le salaire de Zlatan Ibrahimovic) ou de « mensonge » (Montebourg sur Peugeot), tandis que d’autres auront la chance d’être considérés « raisonnables » (Duflot sur les propriétaires). Il faut donc faire attention à son comportement, mais aussi à son vocabulaire : dans la plus grande tradition orwellienne, Michèle Delaunay, ministre des personnages âgées, proposait récemment de substituer « avancer en âge » à « vieillir », trop discriminant sans doute. Pour les plus entêtés, les socialistes n’ont pas renoncé à l’idée de changer la nature humaine, comme Najat Vallaud-Belkacem l’a clairement rappelé en voulant abolir la prostitution.
Avec son sens de l’à-propos coutumier, Christiane Taubira vient de proposer l’alourdissement des peines pour « harcèlement moral ». Attention que le Gouvernement n’en soit pas la première victime.
Les années qui viennent s’annoncent horriblement, tristement vertueuses et improductives. L’occasion de se souvenir du Neveu de Rameau : « On loue la vertu, mais on la hait, mais on la fuit, mais elle gèle de froid, et dans ce monde il faut avoir les pieds au chaud ».

Les enjeux du cirque


Trop de JO tuent-ils les JO ? Même pas. Bien avant leur fin, ces olympiades décrochent la médaille d’or de la surexposition médiatique.
Au cœur de l’été, il faut vraiment faire preuve d’un sang-froid olympien pour ne pas avoir l’impression d’habiter à Londres, ses embruns, ses tracas de circulation, ses very british clichés.
Normal, dira-t-on, ce rendez-vous universel transporte la planète sport, jusqu’à l’athlète qui s’ignore – et sommeille parfois – en nous. L’emphase des commentateurs télévisés, les théories de tatamis et toute la liturgie de la performance concourent à la dramatisation, au suspense, à l’intérêt de ce qui dépasse la simple mise en scène des dieux du stade.
Si ces Jeux Olympiques nous cernent à ce point, c’est que leur enjeu déborde le sport. Le journal des JO ressemble de plus en plus au journal du monde. À commencer par la sempiternelle question : ce spectacle en vaut-il le coût?
À la rubrique financière donc, compétition de chiffres et de milliards pour savoir si argent et olympisme seront un jour réconciliables, et qui paiera en attendant la facture. Au chapitre géopolitique, c’est la course aux supputations sur ces pays ennemis qui pourraient se retrouver adversaires sur un parquet. Une affaire de voile dans les arts martiaux suffit à faire assaut d’exégèses sur les droits de l’homme, et de la femme. Tandis que, pour le volet scientifique, les chercheurs qui se sont esquinté les nerfs sur le Tour de France reconsultent leurs calculettes antidopage et la pharmacopée maudite des molécules miracles.
Bref, les JO ont quelque chose des magasins Félix Potin : on y revient. Pendant ce temps, les forêts et les banques peuvent bien se carboniser en Espagne, les centrales à charbon se multiplier en Chine, les massacres atrocement se perpétrer en Syrie. C’est l’une des règles non écrites des Jeux. Rêver de vainqueurs permet d’oublier tant de nos défaites.

Non aux devoirs de vacances ! 


Cet article s’adresse aux parents qui souhaitent que les vacances aident leurs enfants à « repartir du bon pied » dans leurs études. Et il s’inspire d’une expérience de plusieurs dizaines d’années d’enseignement, notamment à Sciences Po Paris, qui concorde avec celle de nombreux autres enseignants de tout niveau.

Il part d’un constat très simple qui a orienté les réformes opérées par Richard Descoings, ancien directeur de cette prestigieuse école : à savoir que, si un très bon niveau de connaissances est nécessaire à la réussite, son facteur principal et son complément nécessaire sont très souvent le goût de découvrir et d’agir. En un mot, la personnalité l’emporte sur le savoir, y compris parce qu’elle le
commande et l’oriente. 

Appliquons ce principe aux vacances. Mon expérience pédagogique confirme la sainte horreur que j’avais, enfant, des devoirs de vacances. Imposés dans une période où les enseignants et les parents eux-mêmes se reposent, ils dotent le savoir d’une couleur punitive : ils risquent alors – ce n’est heureusement pas une fatalité – de produire des forçats du savoir qui ne seront plus tard, ni
des jeunes gens heureux de vivre ni de vraiment bons étudiants et encore moins, plus tard, des professionnels efficaces.

Le temps des voyages

Au contraire, les vacances doivent d’abord rassurer l’enfant sur l’amour que lui portent ses proches ; c’est la partie proprement familiale, qui « répare » éventuellement les blessures affectives de l’année. Elles sont aussi et surtout une période où l’enfant et l’adolescent s’essaient à de nouveaux environnements sociaux, d’abord à l’intérieur du milieu familial puis à l’extérieur.

Progressivement, l’adolescent pourra construire lui-même une partie au moins de ses vacances, comme une sorte d’apprentissage de la liberté : séjours familiaux, colonies puis camps de vacances et enfin – j’ai de grands souvenirs – voyages auprès puis au loin, en groupe ou solitaires…

Je viens de dire le mot important : si l’année scolaire est le temps sédentaire, les vacances peuvent être celui des voyages et de la découverte de l’étranger, celui où l’on pratique son anglais et – pourquoi pas ? – où l’on acquiert l’envie d’apprendre le chinois ! Bref, le temps d’un apprentissage de la mondialisation bien plus important que tout autre, surtout s’il motive des petits boulots de financement !

Et, pour terminer, un dernier mot : ce qui donne sens et valeur aux voyages et aux expériences des vacances, ce sont les méditations qu’elles inspirent et les lectures qui les nourrissent. Mon conseil est donc : durant les vacances, faites bouger vos enfants et glissez quelques livres dans leur sac !

Chaud


C’est l’ordinaire du calendrier médiatique : au printemps, les marronniers fleurissent ; en automne, la rentrée est chaude. Et entre les deux, c’est vacances et séries d’été… Mais cette année pourrait nous réserver quelques surprises. De lourds nuages s’amassent sur l’euro, et depuis hier, l’orage menace la tranquillité de nos plages : le président de la Banque européenne a expliqué, après force rodomontades, qu’il était prêt à tout mais ne ferait rien… Franchement, M. Draghi, il eût mieux valu vous taire et anticiper vos vacances. Car vous avez gâché les nôtres, et celles de notre Président. Vous avez remarqué son air inquiet, au moment de prendre le train pour sa location de Brégançon ? Il s’est promis des vacances normales mais pas ordinaires, le téléphone de crise toujours à portée de main, sous le hamac ou dans le maillot de bain. Son été sera chaud – notre rentrée aussi.

Comparaison internationale des niveaux de vie : les États-Unis loin devant !


Les données internationales de l'OCDE concernant les niveaux de consommation individuelle effective montrent que les Américains bénéficient d'un niveau de vie très supérieur à celui des Européens.
Je ne suis pas un grand fan des bureaucraties internationales, en particulier l'Organisation de coopération et de développement économiques basée à Paris. L'OCDE, financée par l'argent des contribuables américains, est devenue tristement célèbre pour son soutien aux politiques étatistes d’Obama.
Mais je suis un mordu de politique, alors je dois vous avouer que j'ai souvent utilisé certaines statistiques de l'OCDE. Après tout, si les chiffres d'une organisation de gauche permettent de faire avancer la cause de la liberté, il sera plus difficile pour nos adversaires de contrer nos arguments.
Ceci étant posé, regardons quelques statistiques vraiment intéressantes du site web de l'OCDE sur les niveaux de vie comparés des pays industrialisés. Le graphique qui suit montre les niveaux de consommation individuelle effective (CIE) pour 31 pays de l'OCDE. Il existe plusieurs mesures possibles de la prospérité, notamment le PIB par habitant. Toutes sont utiles, mais la CIE est pensée pour mieux saisir le bien-être d'un peuple [1]
Comme vous pouvez le constater sur ce graphique, les États-Unis se classent loin devant les autres nations. Les seuls pays qui restent assez proches sont la Norvège, un cas particulier en raison de la richesse pétrolière, et le Luxembourg, également une exception car c’est une petite nation qui se trouve être aussi un paradis fiscal (unepolitique tout à fait admirable, au demeurant).
Au risque d’énoncer une évidence, ces données clament que "les États-Unis ne doivent surtout pas s’efforcer de ressembler davantage à l'Europe."
En pratique, cela signifie que les Américains sont environ 40% mieux lotis que leurs homologues européens, en partie parce qu’ils ont moins d’État et bénéficient d’une plus grande liberté économique.
Pourtant, le souhait d’Obama, avec ses programmes visant à doper la fiscalité de lutte des classes et à augmenter le fardeau des dépenses publiques, est de rapprocher l'Amérique des nations qui ont des niveaux de vie inférieurs.
Et n'oubliez pas que les niveaux de vie européens vont probablement encore baisser - par rapport aux États-Unis – étant donné que la crise financière des pays comme la Grèce, l'Espagne et l'Italie va se propager à d'autres États-providence comme la France et la Belgique.
Voici un autre tableau qui se penche sur les pays du G-7. Une fois de plus, l'écart entre les États-Unis et le reste du monde est remarquable. 
Peut-être que – c’est une supposition – les États-Unis devraient essayer de copier les nations qui font mieux, et non pas celles qui font pire. Hong Kong et Singapour viennent à l'esprit.
Comment y parvenir est simple. Il suffit de réduire la taille et le périmètre d’intervention de l’État.




Guaino: la campagne présidentielle a été gagnée "sur un mensonge"

Le député UMP Henri Guaino, ancienne plume de Nicolas Sarkozy, a estimé mercredi que la campagne présidentielle de François Hollande avait été gagnée "sur un mensonge", celui que "tout était de la faute" de l'ancien président.
"Cette campagne a été gagnée sur un mensonge, le mensonge c'est que tout était de la faute de Nicolas Sarkozy", a affirmé M. Guaino sur i-Télé.
"Et maintenant on découvre que tout est de la faute de la crise, la crise européenne, la crise mondiale, c'est ce que nous raconte le gouvernement du matin au soir", a-t-il ajouté.
"Comme si il suffisait de changer de président pour que les choses s'améliorent du jour au lendemain", a poursuivi le député des Yvelines. "On constate que Nicolas Sarkozy est parti, mais le chômage continue".
En ce qui concerne le début du quinquennat de M. Hollande, "je dirai (..) qu'on n'a pas fait grand chose mais qu'on a beaucoup défait: la politique du gouvernement c'est défaire tout ce qu'a fait Nicolas Sarkozy, c'est devenu une fin en soi", a affirmé M. Guaino.
En revanche, "chaque fois qu'il y a un problème, on crée une commission, on fait un débat, on fait un colloque", a-t-il accusé.
Interrogé sur l'encadrement des loyers, il a répondu par l'ironie: "ah oui, ça c'est intelligent". "On peut bloquer aussi les prix de l'essence, on peut interdire les licenciements, on peut bloquer les loyers, on peut fermer les frontières, interdire les délocalisations, interdire les plans sociaux".
"C'est le contraire d'une politique du logement, comme l'interdiction des licenciements est le contraire d'une politique de l'emploi, on est pour l'instant dans la chimère", a ajouté l'ancien conseiller spécial de M. Sarkozy.
Au sujet de la Syrie, il a relevé qu'"il n'y a peut-être pas la même détermination, la même énergie que mettait Nicolas Sarkozy sur la scène internationale comme il l'avait fait sur la Libye, mais la situation est très compliquée (..) je ne jetterai la pierre à personne, c'est un problème dramatique, et même tragique, et personne n'a de solution évidente", a-t-il dit.
Enfin, évoquant la situation de l'opposition, M. Guaino l'a qualifiée d'"orpheline", estimant qu'"il faut qu'elle apprenne à vivre sa vie d'orpheline". Nicolas Sarkozy "décidera le moment venu s'il prendra la parole", a-t-il dit, afirmant qu'"aujourd'hui, personne ne cherche à remplacer Nicolas Sarkozy. Pour le moment il s'agit de trouver un président à l'UMP".

Deux têtes de cochon, combien ça pèse ?


Un « acte abject ». « Blasphématoire. » « Révoltant. » « Une provocation raciste et xénophobe. » La profanation d’une maison particulière utilisée comme mosquée à Montauban – la mosquée es-Salem, l’une des trois que compte la ville – a suscité un concert d’indignation à la mesure de la consternation de la petite communauté d’hommes qui l’a découverte, mercredi matin, en se rendant à la première prière du jour à 4 heures du matin. Deux têtes de cochon, l’une piquée sur la grille d’entrée, l’autre sur un poteau, et des litres de sang déversés au seau dans le chemin d’accès : on ne peut pas dire que les dégâts soient importants mais l’intention provocatrice était évidente. Le cochon, c’est « haram ». Impur. Il est intéressant de noter que les autorités françaises en prennent acte.
Deux têtes de cochon – déjà enlevées pour analyse par les services de police – et ces litres de sang non identifié, cela pèse en effet très lourd. Proportionnellement beaucoup plus qu’une chapelle incendiée, un autel profané, des hosties répandues dans une église paroissiale, des croix renversées et des ossements volés dans des cimetières… La liste des profanations anti-chrétiennes ne cesse de s’allonger et s’accompagne le plus souvent d’un retentissant silence médiatique, à peine rompu parfois par une déclaration d’un maire ou d’un préfet sur place s’empressant de réduire l’acte à une bêtise d’ados en mal de publicité. Il est d’ailleurs de plus difficile de faire qualifier ce type d’acte de « raciste », « discriminatoire » au sens de la loi, l’AGRIF en sait quelque chose. Cette qualification fait encourir des peines alourdies : dans le cas de la mosquée de Montauban, jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende, a tout de suite précisé la presse locale.
La presse nationale n’est pas moins diserte. L’affaire de Montauban était en tête des informations de bien des radios, mercredi, non pas parce que c’est l’été et la période creuse, non, non : parce que c’est ramadan et que la profanation n’en est que plus grave.
Le Conseil français du culte musulman s’est joint aux (compréhensibles) protestations de l’imam de la mosquée pour dire sa « profonde » indignation devant cette « profanation odieuse »… Mais aussi le CRIF, le conseil représentatif des institutions juives de France qui s’est associé à « la colère de la communauté musulmane profondément insultée pendant le mois du ramadan ».
Le monde politique a tenu à se faire entendre. Brigitte Barèges, maire UMP de Montauban, a condamné « fermement cet acte odieux et blasphématoire ». Elle est sur place. Elle ne sait peut-être pas que le blasphème, en France, n’est pas un délit ; qu’il est même, les tribunaux ne le démentent pas lorsque les avocats de Charlie-Hebdo l’affirment, une « condition de la laïcité ».
Chargé des cultes, comme il l’a rappelé, le ministre de l’Intérieur n’a pas attendu beaucoup d’heures avant d’adresser une lettre au président régional du rassemblement des Musulmans en France : « Je ne peux que m’indigner devant un acte aussi révoltant qui porte atteinte à la dignité des Musulmans de France et choque l’ensemble de nos compatriotes attachés aux valeurs de tolérance. » Il a dit la « totale détermination » des pouvoirs publics de faire rechercher le ou les coupables.
Plutôt « le », d’ailleurs : le préfet, Fabien Sudry, a refusé de gonfler l’événement en déclarant : « Notre interprétation est qu’il s’agit d’un acte inqualifiable et inadmissible, mais qui paraît isolé. » On n’a constaté récemment « aucun élément particulier permettant de penser qu’il existe un groupe qui pourrait en vouloir à la communauté musulmane ».
Des croyants blessés dans leur foi, à propos d’un précepte qui ne fait de tort à personne (sauf peut-être aux producteurs de cochon !), un acte qui conforte bien des « jeunes » de banlieue dans leur mythologie de la persécution par les méchants Blancs, voilà sans doute la résultante d’un acte qu’il faut bien qualifier de haineux envers les personnes plutôt qu’efficace contre la progression d’une « politique-religion » totalitaire en France… dont les musulmans sont eux-mêmes victimes.
Il aura servi de révélateur de l’état de tension des pouvoirs publics qui font tout pour exprimer une forme de complicité avec l’islam : elle n’est pas nouvelle, c’est elle qui est politiquement remarquable, c’est elle qui tranche par rapport aux réactions quasi inexistantes lorsque les chrétiens sont victimes en France.
Pour ce qui est de la persécution antichrétienne dans le monde, elle est quant à elle sanglante, barbare, de plus en plus fréquente. Allez donc voir le site « observatoire de la christianophobie ». Vous en parle-t-on dans les gros médias ?