TOUT EST DIT

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samedi 28 juillet 2012

La sodomie est-elle contre-nature ?

Le plaisir socratique, toléré et chanté depuis l’Antiquité, suscite encore un intense rejet de la part des autorités catholiques et musulmanes - sans parler de leurs talibans respectifs. Ainsi ce dimanche 13 mai, quelques milliers de catholiques traditionalistes (1500 selon police, 6000 selon les organisateurs) manifestaient autour de la statue de Jeanne d’Arc, chantant des chants à la gloire de la Pucelle, pour dénoncer les « promesses destructrices pour la patrie » de François « le rouge ». Et d’abord, le mariage gay. « Nous n'entendons pas que M. Hollande puisse renverser les repères moraux de la société française » a déclaré leur porte-parole. Ils étaient appelés par l’Institut Civitas, l’héritier de la « Cité catholique »,  mouvement fondé en 1945 par Jean Ousset, disciple du nationaliste extrême Charles Maurras et proche de Mgr Marcel Lefebvre, l'archevêque catholique intégriste fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X.
Les catholiques intégristes ne sont pas seuls à condamner les amours homosexuelles. De fait, pour le catéchisme officiel diffusé par l’Église, l’homosexualité est « contraire à la loi naturelle » et « ne saurait recevoir d’approbation en aucun cas ». Un principe naturaliste que certains prêtres, comme l'actualité nous en informe régulièrement, ont beaucoup de mal à respecter, allant parfois hélas, souvent, jusqu'à violenter des jeunes ouailles : ainsi une dépêche AFP nous apprend que Mgr William Lynn, le plus important responsable de l'Église catholique américaine, risque d'être condamné en juillet à une peine de trois à six ans de prison pour avoir couvert deux prêtres pédophiles sodomites.
Ce même dimanche, à la télévision belge, suite au meurtre d’un jeune homo pendant la « gay pride » de Bruxelles, un professeur de religion islamique a, lui aussi, décrété l’amour bougre « antinaturel » et l'a damné. Cet « anti-naturalisme » prétendu de la passion homosexuelle, une autre façon de dire cette atteinte à l'ordre divin, semble bien discutable. C’est pourtant bien dieu, ou la nature, ou l’évolution - la "sélection sexuelle" chère à Charles Darwin - qui a offert au mâle humain un derrière chatouilleux, équipé d’une sorte de clitoris par-dedans : cette glande tendre nommé prostate, du grec "prostatês", « qui se tient par devant », dont les contractions réflexes lancent la semence dans la verge pendant l'amour, déclenchant d’intenses frissons, hâtant la venue de l’orgasme. C'est bien cette fameuse Nature, que le philosophe Spinoza identifiait à  Dieu, qui a fabriqué l'homme, une sorte d’hermaphrodite équipé de plusieurs organes sexuels, tous capables de le mener au plaisir : une verge à l’embout électrique, des bourses procurant des sensations stupéfiantes, une fente musclée et profonde où palpite un véritable « point G » masculin, sans oublier cette peau très innervée et érogène. Que l’on soit homosexuel ou non, ne pas jouir de cet autel créé secula seculorum, n’est-ce pas commettre un blasphème contre les dieux et la vie même ? 

SOUS LA 

HOLLANDIE, CETTE 

PRATIQUE VA 

DEVENIR LE LOT 

QUOTIDIEN DE 

NOMBRE DE 

FRANÇAIS QUI LA 

PRATIQUERONT 

INVOLONTAIREMENT.

Les sénateurs n'iront pas au paradis fiscal


Lutter contre l'évasion fiscale, c'est assurément l'un des défis les plus complexes posés aux dirigeants de la planète. Dans une économie ouverte où l'argent sale circule avec une fluidité plus grande encore que les capitaux, bénéficiant de la complicité de banques privées et de l'inertie d'États peu vertueux, ils peinent à trouver la parade : la réponse sera pourtant mondiale ou ne sera pas. De listes noires ou grises en G20 ou G8, ils multiplient les déclarations de guerre sans endiguer un phénomène abyssal puisque les actifs financiers dissimulés des particuliers, très actifs eux aussi, représenteraient deux fois les richesses cumulées des États-Unis et du Japon. On se prend à rêver des bienfaits que ce « bas de laine » prodiguerait s'il était mis au service de l'économie réelle. La situation est d'autant moins acceptable que pendant ce temps, les États augmentent la pression fiscale pour rembourser leurs dettes et que les pays pauvres s'appauvrissent. Aussi le rapport d'enquête du Sénat - un de plus après la commission Peillon-Montebourg - doit-il être regardé avec une certaine bienveillance mais sans illusions. Il démontre que malgré les certitudes d'un Nicolas Sarkozy, les paradis fiscaux, ces ilôts d'opacité à faible fiscalité, ce n'est pas fini. Que l'évasion fiscale, autant qu'on puisse appréhender des techniques sophistiquées, constitue un manque à gagner de 50 milliards pour l'État. La boîte à outils proposée relève plus de l'approche angélique (un haut commissariat), voire de l'anecdote (l'extinction des billets de 500 €), que du plan de bataille. Les Îles Vierges peuvent dormir et prospérer tranquille.

Un phare dans la tempête sur l'emploi 



Après les incantations de campagne, la présidence de François Hollande est déjà confrontée à la dure épreuve de la réalité économique. Le ministère du redressement productif fait face aux incendies de PSA ou de Doux, tentant péniblement de reprendre la barre sans en avoir ni les moyens financiers. Les discours ne suffisent pas à sauver les entreprises quand il faut plutôt organiser les conditions économiques de relance ou de reprise et soigner l'attractivité de notre marché de l'emploi. L'inflation de textes législatifs et de prélèvements n'aident pas à favoriser la compétitivité, surtout dans les sociétés à fort taux de main d'œuvre. La polémique sur le centre d'appels téléphoniques délocalisé au Maroc par le syndicat des transports d'Île de France, géré par le PS, en est le vibrant rappel. Supprimer des emplois en France, et donc des contribuables, pour faire des économies sur des dépenses publiques est un comble et revient à se tirer une balle dans le pied. « La faute au code des marchés publics » rétorque la région Ile-de-France, mal à l'aise face au patriotisme économique revendiqué par Arnaud Montebourg. « Éviter la surenchère protectionniste, mais être attentifs aux intérêts français » a réagi hier le président, en défendant chez Valeo le rôle des entreprises et de l'innovation. Le phare qui lui a été offert lui sera sûrement utile pour éclairer enfin la direction qu'il veut donner aux entrepreneurs et créateurs d'emploi. Il devra surtout vite moderniser le rapport de sa majorité parlementaire avec l'économie pour simplifier les réglementations et favoriser ainsi le travail et la production en France.

L’esprit des Jeux 


Dans l’Antiquité, les Grecs mettaient les guerres entre parenthèses à l’occasion des Jeux Olympiques. Jamais il n’a été possible d’appliquer cette trêve à leur version moderne. Ce sont au contraire les Jeux qu’il a fallu mettre entre parenthèses, lors des deux guerres mondiales. Ceux de 1916, 1940 et 1944 ont purement et simplement été annulés. Et même quand ils se tiennent normalement, les JO n’ont aucune influence pacificatrice. Pendant ceux de Melbourne (1956) et de Rome (1960), la France se battait en Algérie. Pendant ceux de Mexico (1968) et de Munich (1972), les Américains bombardaient le Vietnam. Pendant ceux de Moscou (1980) et de Los Angeles (1984), la guerre faisait rage en Afghanistan. Aujourd’hui elle ravage la Syrie et, encore, l’Afghanistan, où les protagonistes ont changé, mais pas les malheurs de la population.
La puissance du sport est immense, elle n’est pas infinie. Quand il s’agit d’intérêts économiques ou politiques, les athlètes doivent composer ou s’effacer. En général, ils s’effacent, de gré ou de force, devant la politique. Les Américains et leurs proches alliés ont boycotté les Jeux de Moscou, le bloc soviétique faisant de même quatre ans plus tard à Los Angeles. L’économie, elle, n’exclut pas, elle dévore. « Citius, altius, fortius » (plus vite, plus haut, plus fort) n’est plus une devise propre aux sportifs, mais aussi aux entreprises de BTP, de sponsoring ou de sécurité qui brassent des milliards à l’occasion des JO.
Cet argent est le plus souvent celui des contribuables, mais l’investissement leur profite rarement. Les Jeux d’Athènes en 2004 ont sérieusement contribué à la faillite de la Grèce. Qui ne peut même pas se consoler avec les superbes installations érigées pour l’occasion : elles pourrissent sous le soleil.
Aux bénévoles, la passion et le dévouement ; aux « investisseurs », les honneurs. Lakshmi Mittal, le propriétaire indien d’ArcelorMittal, et son fils, ont eu le plaisir de porter la flamme olympique à travers Londres. Les patrons sidérurgistes, qui sont avant tout des financiers, sponsorisent les Jeux, c’est leur médaille à eux. Les 70 000 volontaires qui aident à l’organisation londonienne n’ont droit, pour leur part, ni aux transports, ni à un hébergement gratuits. Ce sont eux, pourtant, qui ont gardé et qui font vivre l’esprit des Jeux Olympiques. Et qui, avec les sportifs, nous font aimer ce grand rendez-vous malgré tout.

TweetWeilergate : le vrai scandale caché par les médias

Si les journalistes français se sont empressés de traiter abondamment l’histoire sordide du TweetWeilergate, tous sont passés à côté du vrai scandale de ce drame clownesque : en soutenant officiellement la candidate aux Législatives, Ségolène Royal, le président est sorti de sa réserve et a ainsi bafoué la démocratie et la Cinquième République. Fidèle à son habitude il a du coup trahi ses engagements de campagne les plus virulents…

Évidemment, le Tweet de Trierweiler, sa jalousie, sa hargne, la bêtise d’un tel geste en disent long sur le caractère « normal » de la première concubine, sur son ego et sur sa conception de l’honneur de la République, ainsi que sur la force de caractère du président face à sa petite copine. Toutefois, ce n’est pas là le plus important, bien au contraire. D’ailleurs, il y a fort à parier que si les journalistes ont fait un tel tapage sur le Tweet de la copine de l’ex de Ségolène, ils l’ont fait pour dissimuler le réel scandale de toute cette triste affaire…
De toute l’histoire de la cinquième république, jamais un président de la République ne s’était permis de soutenir officiellement de candidat aux Législatives. Pour des raisons logique de respect de la démocratie, de hauteur nécessaire du président de la république, censé représenter tous les français, et non plus les membres de son parti, tous les chefs d’État français depuis De Gaulle s’étaient pliés à cette tradition démocratique seine et de bon sens.
« Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité. »
« Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire. »
« Moi président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d’intérêts. »
« Moi président de la République, j’essaierai d’avoir de la hauteur de vue. »
C’est avec ce beau discours que François Hollande a réussi à convaincre de nombreux gogos qu’il serait un président « normal », éthique. En se faisant élire président de la république avec comme seul programme « regardez comme mon prédécesseur est méchant, je serai plus gentil que lui’, François Hollande devait s’attendre à un retour de bâton. Comment peut on faire une campagne basée sur les prétendus comportements antidémocratiques de son rival et se conduire de cette manière une fois élu ?
Jamais de l’histoire de la cinquième république un président en exercice n’avait soutenu officiellement un candidat pour des raison de démocratie évidente. Même le roi Mitterrand, même le Général de Gaulle n’ont pas osé enfreindre cette règle d’or démocratique. A socialiste, nul perfidie n’est impossible…
Encore une fois, ici, presque aucun journaliste n’a soulevé le problème, aucun éditorialiste ne s’est enflammé pour dénoncer les dangers de notre démocratie, les tentatives hégémoniques et totalitaire du président « normal ».
L’histoire ne retiendra peut être pas le Tweet grotesque de la première concubine de France mais bien l’entrée fracassante d’un président de la république dans un pouvoir que la démocratie avait prévu de donner à d’autres, par soucis de séparation des pouvoirs
Comment ne pas s’étouffer, le 14 juillet, devant l’interview du président par de bons journalistes complaisants aux brushings impeccables. On lui a demandé des comptes sur le Tweet de sa femme,mais pas pourquoi il avait soutenu officiellement Ségolène. C’est donc cela le journalisme ? Car en bafouant les principes de base de notre démocratie pour rendre un petit service à la mère de ses enfants, n’est-ce pas Hollande, plus que Trierweiler, qui a commencé à  mélanger affaires publiques et affaires privées ?
Et dire qu’il a été élu en se faisant passer pour un moralisateur de la vie politique… Ils sont forts ces socialistes, très forts…
Parallèlement, sans que beaucoup de gens ne soient choqués, les médias français sont peu à peu envahis par les compagnes des ministres qui viennent, au nom du féminisme, faire la propagande de leurs compagnons aux frais du service public. Audrey Pulvar nommée à la tête des Inrocks, il y a de quoi s’exiler… C’est d’ailleurs ce qu’à fait l’éditorialiste historique du journal, Thomas Legrand qui a démissionné en apprenant la collusion répugnante de cette situation : « Le journalisme politique, c’est avant tout une lutte contre la communication politique, un contre-pouvoir institutionnel. Un journal traitant de politique ne peut pas être dirigé par quelqu’un d’aussi impliqué personnellement dans la vie politique du pays », a-t-il expliqué.
Le viol de la démocratie, c’est maintenant !

État socialiste : Zemmour frappé par la censure douce

Le CSA vient d’adresser un rappel à l’ordre à Éric Zemmour et à son employeur, RTL, car le chroniqueur s’est permis de critiquer la ministre de la justice, Christiane Taubira. Une critique indéfendable pour notre bonne gôche morale. En conséquence, le temps de parole du polémiste sera divisé par deux sur les antennes de RTL.

A la suite de sa chronique Z comme Zemmour du 23 mai, sur RTL, qui attaquait violemment Christiane Taubira, Éric Zemmour a été une nouvelle fois la cible de la bienpensance, qui n’apprécie décidément pas que l’on pense différemment.
Le CSA a envoyé un rappel à l’ordre à Zemmour, considérant que ses propos « pouvaient apparaître comme stigmatisant ces catégories de population et véhiculer des stéréotypes raciaux et sociaux”.
Il est évident que quand la ministre, spécialisée dans les lois mémorielles et la repentance, nous explique qu’ »il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes », il n’y a rien de « stigmatisant » ni quoi que ce soit qui véhicule « des stéréotypes raciaux et sociaux »…
Comme punition officieuse pour avoir osé dénoncer un ministre socialiste, RTL a donc divisé par deux les chroniques d’Éric Zemmour qui ne sera plus que deux fois par semaine sur les antennes de la station de radio. Une censure en douceur, sous forme de menace et de punition, pour faire comprendre aux journalistes de France qu’ils n’ont pas trop intérêt à critiquer le gouvernement.
En soutien des pressions de l’organisme public (qui n’a reçu aucune consigne de la part du ministère de la justice…), ce sont les traditionnels organismes du totalitarisme socialiste qui sont venus sceller la chape de plomb au dessus de la tête d’Éric Zemmour. Le Mrap s’est déclaré “scandalisé” par cette “chronique haineuse, raciste et misogyne” et SOS Racisme a dénoncé une “haine quotidienne” exprimée avec “la sollicitude de RTL”
Si le PS, le Mrap, SOS racisme et le CSA le disent, c’est que cela doit être vrai…

LA NÉGRESSE SOCIALISTE, AUX COMMANDES DE QUELLE JUSTICE ? 
LES POGROMS NE SONT PAS LOIN.

POURQUOI LA PRESSE VA MAL ? 

LA PREUVE EST LÀ.


TOUS LES GRANDS GROUPES DE PRESSE DÉPENDENT DE CE RAMASSIS D'OUVRIERS
ORGANISÉS EN SYNDICAT POLITIQUE, AUX REVENDICATIONS FLOUES ET IMMONDES
LA CGT DU LIVRE EST UN ARCHAÏSME QUI VA DYNAMITER ET DISCRÉDITER LA PRESSE FRANÇAISE. 
SANS TENIR COMPTE DES RAVAGES QUE CES GRÈVES FONT PARMI LES DIFFUSEURS,
QUI, DE PLUS EN PLUS, FERMENT BOUTIQUE.

Droits de succession : la gauche subit un revers au Sénat

À la surprise générale, la majorité sénatoriale a été prise à revers jeudi 26 juillet au matin. L'article 4 du projet de loi de finances rectificatives 2012 (PLFR), qui concerne la fiscalité des droits de succession et les donations, a été rejeté. Cet article a été retoqué à 5 voix près car le Sénat a adopté, par 170 voix contre 165, un amendement du groupe UMP supprimant le durcissement des droits de succession voulu par le gouvernement et prévu par le budget rectificatif 2012. Un nouveau vote doit être organisé dans la journée de vendredi.

La gauche s'est retrouvée minoritaire au moment du vote. De source parlementaire PS, on minorait cet incident aux conséquences momentanées en indiquant qu'il y avait eu un simple "problème technique" dans les délégations de vote. Le PS avait demandé un scrutin public. Juste avant le vote, la sénatrice UMP Isabelle Debré s'est dite "étonnée que pour ce premier texte important, la majorité de gauche demande un scrutin public parce qu'ils sont minoritaires" dans l'hémicycle.

"UNE ERREUR MATÉRIELLE"
Les résultats du scrutin montrent que sur les douze sénateurs du groupe écologiste, onze n'ont pas pris part au vote. Au Sénat, la majorité de gauche étant très faible (6 voix d'avance), chaque voix compte et cela laisse peu de marges aux erreurs de vote. En fait, l'élu de Bretagne, Joël Labbé, aurait oublié de voter pour son groupe.
Le sénateur écologiste était "marri", a raconté le président du groupe PS, François Rebsamen sur RTL. "J'ai été le voir, il n'a pas l'habitude d'assumer la responsabilité du groupe Verts", a-t-il ajouté. "C'est une erreur matérielle. Il y aura une deuxième délibération et l'article sera revoté dans la journée", a expliqué le président du groupe écologiste au Sénat, Jean-Vincent Placé, au JDD.fr.
Dans tous les cas, l'Assemblée aura le dernier mot et devrait rétablir la version originale du texte.
Le gouvernement pensait avoir fait le plus dur. Il avait convaincu le groupe PS au Sénat de ne pas durcir davantage l'article 4 du texte voté par l'Assemblée. Cet article ramène l'abattement par héritier direct de 159 325 euros à 100 000 euros pour les donations et les successions ouvertes à compter d'août. Le délai entre deux donations (ou successions) en franchise de droits est porté à quinze ans au lieu de dix ans et les barèmes des droits de succession et de donation comme le niveau des abattements ne seront plus indexés sur l'inflation. En revanche, les exonérations de droits de succession bénéficiant au conjoint survivant sont conservées.
"À L'OPPOSÉ DE LA REVALORISATION DU TRAVAIL"
Selon la droite, la disposition en question "réduit le pouvoir d'achat des classes moyennes" et est "à l'opposé de la revalorisation du travail". Le président UMP de la commission des Finances, Philippe Marini, a défendu la suppression de la mesure, en expliquant que "100 000 euros, c'est 12 mètres carrés à Paris, 18 mètres carrés en Ile-de-France, 42 mètres carrés hors l'Ile-de- France". "Cela montre que les catégories visées, ce sont bien les classes moyennes de la société", a-t-il encore affirmé. "On ne peut pas fonder le droit fiscal français en fonction du prix de l'immobilier dans le 6e arrondissement à Paris", a répliqué François Marc, le rapporteur PS du budget.
Du coup, les sénateurs n'ont même pas eu le temps de débattre d'une modification que la commission des finances voulait apporter à cette mesure pour la durcir. Elle avait proposé de l'étendre pour les mutations entre frères et sœurs, qui passeraient de 15 932 euros à 10 000 euros, et en faveur des neveux et nièces, qui seraient ramenées à 5 000 euros au lieu de 7 967 euros. Cela rapporterait, selon le rapporteur général, 230 millions d'euros.
Jeudi matin, les sénateurs devaient poursuivre, voire terminer, l'examen de ce texte qui prévoit 7,2 milliards d'euros de recettes supplémentaires pour permettre de tenir l'objectif d'un déficit ramené à 4,5 % du produit intérieur brut à la fin de 2012.

La standardiste de Casablanca


On aurait donc échappé au plombier polonais mais pas à la standardiste de Casablanca. Envoyer au Maroc les appels des usagers en quête de renseignements sur le tarif réduit du ticket de RER entre Cergy-Pontoise et Bourg-la-Reine, c’est politiquement grotesque et complètement ubuesque sur le fond. Mais c’est légal.
En pleines négociations avec les opérateurs pour relocaliser leurs centres d’appels et avec PSA pour empêcher les délocalisations, le Président a sonné les cloches à Jean-Paul Huchon.
Pourtant l’élu francilien a respecté la loi sur les marchés publics qui ressemble étrangement à la loi du marché… boursier. (Au fait, à quoi ça sert un code qui n’interdit rien ou presque ?).Des députés de gauche, d’autres de droite, si prompts à tomber sur Huchon la gaffe ont voté cette loi qui tire les marchés publics vers le dumping social. Les mêmes, devenus ministres ou toujours élus de la République demandent aujourd’hui de tricher avec cette loi. Belle conception du patriotisme. Changer cette loi c’est sans doute plus compliqué que montrer du doigt M. Huchon et la standardiste de Casablanca.

Taxer les riches les fait fuir

François Hollande est en train de tuer la poule aux œufs d'or. À vouloir trop taxer les riches, la France va perdre des revenus alors que la Grande-Bretagne va gagner davantage en baissant leurs impôts.
Oh, surprise ! De riches cadres d'entreprises quittent la France au moment où le nouveau gouvernement socialiste s'apprête justement à les taxer davantage. Comme tous les êtres humains, ceux qui ont des revenus élevés n'aiment pas travailler pour rien, ou pour très peu. Québec solidaire devrait prendre bonne note, eux qui promettent de taxer à 100% les salaires trop élevés au goût de Françoise David afin de financer leurs promesses électorales.

Monsieur plus, dont le seul programme est de se tromper.
Revenons à la France. Élu en mai dernier, le socialiste François Hollande avait proposé une mesure populaire : taxer les riches. Cette promesse phare de sa campagne consistait à hausser le taux d'impôt à 75% pour les revenus supérieurs à 1 million d'euros. Il a été élu. Et tout d'un coup, plusieurs des 3 600 Français concernés déménagent à Londres qui leur déroule le tapis rouge.
D'autres hauts salariés pourraient rester en France, mais leur rémunération pourrait bien être limitée à 1 million d'euros. Dépasser ce seuil, l'employeur paie beaucoup d'argent et l'employé ne reçoit pas grand-chose. Un exemple : Zlatan Ibrahimovic, un joueur de soccer qui vient d'être recruté par une équipe française aurait fait préciser que son salaire sera de 14 millions d'euros nets d'impôts. Autrement dit, si les impôts augmentent, le club de « foot », comme disent les Français, devra payer l'impôt supplémentaire. Pour lui assurer son 14 millions après impôt, l'équipe devra vraisemblablement débourser entre 70 et 89 millions d'euros chaque année pour ce seul joueur.
Taxer les riches, ce n'est pas une promesse électorale très originale. En 1960, aux États-Unis, les riches étaient taxés à 91%, jusqu'à ce que Kennedy baisse leurs impôts puisque ça ne donnait pas plus de revenus de toute manière. C'est ce que des économistes comme Jean-Baptiste Say et Arthur Laffer expliquent lorsqu'ils disent que trop d'impôt tue l'impôt.
Bref, c'est la fable de la poule aux œufs d'or des temps modernes. À vouloir trop taxer les riches, la France va perdre des revenus alors que la Grande-Bretagne va gagner davantage en baissant leurs impôts. Ne pourrait-on pas régler le « problème » si tous les pays augmentaient l'impôt des riches en même temps ? Outre le fait qu'un tel scénario est improbable, rien ni personne ne peut obliger quelqu'un à travailler fort contre une rémunération qu'il juge insuffisante. Les hauts salariés pourront donc toujours décider de travailler moins et la poule aux œufs d'or cessera alors de pondre.
La prochaine fois qu'un parti promettra une hausse de l'impôt des riches, parce qu'il y en a toujours un qui pense avoir trouvé l'idée du siècle, j'espère qu'un journaliste allumé osera lui demander : « Et où allez-vous couper pour financer cette hausse d'impôt ? »

Même les sociétés primitives recherchent le profit

Les socialistes occidentaux sont souvent désireux d'utiliser une interprétation romantique des cultures traditionnelles pour traiter les marchés ou les profits d’inutiles ou de contre nature. Mais la vérité est différente : tout être humain dans toutes les cultures choisit les meilleurs moyens qu'il peut imaginer pour atteindre les buts qu'il désire. Illustration avec la Kula des îles Trobriand de Nouvelle-Guinée.
Les anticapitalistes aiment utiliser des exemples d'échange de cadeaux prétendument altruistes dans des sociétés « primitives » pour les opposer à l’avidité des comportements sur les marchés modernes. Mais un examen plus attentif d’un système d’échange de cadeaux bien connu, la Kula des îles Trobriand, renforce plutôt les affirmations des libertariens quant à l’universalité de la recherche du profit.
Dans le commerce sophistiqué de la Kula parmi les îles au large de la pointe orientale de la Nouvelle-Guinée, les hommes s'embarquaient pour de nombreux milles nautiques pour recevoir des dons cérémoniels faits de bijoux en coquillages, apparemment dans le seul but de donner ces cadeaux à nouveau dans un an ou deux.
Un tel voyage était à la fois coûteux et dangereux. Les hommes embauchaient des artisans pour construire des canots spéciaux, assez robustes pour la mer et assez rapide pour la tâche. Et les voyages de Kula des Trobriand les emmenaient jusqu’à la patrie des Dobuans, qui vivaient sur une île à 60 milles de là, parlaient une langue différente, et étaient considérés comme des cannibales.
Quand les visiteurs arrivaient, si tout allait bien, leurs hôtes les accueillaient avec des cadeaux de cérémonie, « des bibelots indigènes sales, graisseux et qui ne ressemblent à rien », comme un anthropologue les décrivait en plaisantant [1]. Les plus convoités étaient des colliers et des bracelets de coquillages, appartenant à la catégorie spéciale d'objets de valeur appelés vaygu'a.

Mais en dépit d’avoir fait tout ce chemin pour acquérir ces babioles, les visiteurs n'avaient pas l'intention de les conserver très longtemps. Au lieu de cela, les Trobriandais comptaient donner à leur tour tous les vaygu'a d'ici un an ou deux, quand ils auraient à accueillir à leur tour leurs propres visiteurs venus des autres îles.
En fait, les hommes qui gardaient leurs vaygu'a beaucoup plus longtemps étaient « universellement vus comme blâmables et sans honneur», et appelés « lents » ou « durs » en Kula [2].
Tous ces risques et ces efforts peuvent-ils vraiment être entrepris pour la seule joie de donner à nouveau ces babioles crasseuses ?

"Inutilité évidente" ?

L’économiste socialiste Karl Polanyi semble en avoir été précisément convaincu. Et il admirait les insulaires pour cela. Polanyi faisait l’éloge des échanges de la Kula comme « une économie sans gain et hors marché … l'une des transactions d’échange les plus élaborées connues de l'homme », dans lequel « aucun bénéfice n’est impliqué, ni en argent ni en nature. » [3]
Dans une note informelle, Murray Rothbard se moque de la Kula et de l'amour que Polanyi leur porte :
Il est apparemment enchanté par le « commerce Kula »… Ce que Polanyi en aime spécialement est son manque de vrai gain mutuel - ou bien est-ce son inutilité évidente ? [4]
« Sans gain » ? « Hors marché » ? De toute évidence inutile ? Qu'est-ce qui se passait réellement dans le commerce Kula ?
Lorsque l'anthropologue Bronislaw Malinowski s'est rendu dans les îles Trobriand dans les années 1910, il a constaté que la Kula était la passion dévorante de la vie quotidienne de tout le monde. Recevoir des vaygu'a était la preuve d'un homme « chanceux, audacieux et entreprenant » [5].
En effet,
la propriété temporaire lui permet de tirer beaucoup de notoriété, d'exposer son cadeau, de dire comment il l'a obtenu, et de prévoir à qui il va le donner. Et tout cela constitue l'un des sujets préférés de conversation et de potins dans la tribu, dans lequel les exploits et la gloire reçus via la Kula par les chefs ou d’autres sont constamment discutés.
Ces morceaux de coquilles « sales et gras » étaient en fait des biens de prestige, tout aussi précieux et arbitraires que des montres Rolex, des voitures de luxe ou des trophées sportifs. Ces marchandises attirent l'attention et signalent vos succès. Ils disent, « Je suis assez puissant pour avoir cela. »
En Amérique du Nord, quand une équipe dans la NHL remporte la Coupe Stanley, cela rend très célèbres les membres de cette équipe (du moins au Canada). Mais au lieu de fabriquer une nouvelle coupe chaque année, la NHL utilise le même trophée à chaque fois, de sorte que l'équipe gagnante de la Coupe Stanley la détient seulement jusqu'à ce que l'équipe suivante la remporte. La coupe est un artefact porteur de légende qui apporte la gloire à tout homme qui le possède, même si aucun homme ne peut le posséder pour toujours.
Il en va de même pour les vaygu'a. L’idée n’était pas de les avoir en permanence, mais de les obtenir pour un temps.

Donner pour recevoir

Dans la Kula, chaque acte de générosité était en fait un investissement prudent. Celui à qui vous aviez donné un vaygu'a était obligé de vous rembourser plus tard par un « contre-don » d'un autre artefact qu'il possédait. Donc, un homme prévoyait à qui donner des présents afin de contrôler de qui il recevrait un présent. De cette façon, un donneur de vaygu'a patient et habile pouvait voir passer les objets les plus célèbres dans ses propres mains.
La Kula n'est pas inutile (contrairement à l’opinion de Rothbard) et certainement pas sans profits (contrairement à l’opinion de Polanyi). C’était une recherche organisée de profit personnel. Certes, le bénéfice était de réputation, et non pas strictement matériel. Mais en dernière analyse, tous les « profits » - dollars papier, trophées de la NHL, ou colliers de coquillages - sont un phénomène mental, l'accomplissement de nos fantaisies subjectives dépassant les coûts que nous avons payés pour y parvenir. La chose remarquable à propos des échanges libres comme la Kula, c'est que lors de chaque échange les deux parties en bénéficient.
Mais qu'en est-il de l’allégation de Polanyi selon laquelle la Kula était « hors marché » ? En un sens, il a raison: la Kula elle-même était juste un échange de cadeaux élaboré, pas un marché.
Pourtant, la Kula protégeait et encourageait un vaste troc entre les Trobriandais, les Dobuans, les habitants des îles Amphlett, et les autre cultures qui ont pris part. Dans chaque voyage de Kula, les pirogues des visiteurs regorgeaient de nourriture, ou de poterie, ou d’artisanat – de tout ce que leur société d’origine savait faire de mieux. Et après la première cérémonie de remise des cadeaux sur la plage des hôtes, les visiteurs restaient pendant plusieurs jours à troquer ce qu’ils avaient apporté avec leurs hôtes.
Comme dans une grande part de la Mélanésie, les îles au large de la côte est de la Nouvelle-Guinée connaissaient de fréquentes menaces de guerre, ce qui menaçaient certainement  de rompre le commerce, forçant chaque village à s’isoler économiquement. Mais la Kula atténuait cette menace en fournissant une sorte de « cérémonie de pacification » entre des hommes de communautés et de cultures différentes [6]
Un bon partenariat par la Kula entre deux hommes pouvait fournir un flux constant de vaygu'a à travers de nombreux dons et contre-dons au fil des décennies ; la relation pouvait même être transmise en héritage à un fils. Chacun avait ainsi une bonne raison de protéger contre le vol ou la violence ses partenaires qui se trouvaient de passage sur son île.
En bref, le réseau décentralisé d'échange de cadeaux par la Kula a fourni l'échafaudage social nécessaire pour protéger le commerce international contre le vol et la guerre. Sans besoin d’État.

La puissance de l'intérêt

Les socialistes occidentaux comme Polanyi sont souvent désireux d'utiliser une interprétation romantique des cultures traditionnelles pour traiter les marchés ou les profits d’inutiles ou de contre nature. La stratégie rhétorique consiste à faire jouer aux « primitifs » le rôle de lutins tropicaux généreux et désintéressés, puis à nous présenter par contraste comme des singes bien réels, égoïstes, comploteurs et moins fréquentables qu’eux.
Pris dans cette bataille rhétorique, Rothbard ne peut guère être blâmé pour avoir trop vite rejeté la Kula comme « évidemment inutile ». En effet, si le compte-rendu dénué de sens que fait Polanyi d'une Kula sans profit était exact, la caractérisation de Rothbard serait parfaitement correcte.
Mais la vérité est la suivante : tout être humain dans toutes les cultures choisit les meilleurs moyens qu'il peut imaginer pour atteindre les buts qu'il désire. Chaque participant à la Kula y prenait part parce qu'il s'attendait à faire une forme de profit. Et le résultat net de la Kula, comme celui de tous les systèmes d'échanges vraiment volontaires, a été un gain mutuel et la paix internationale par le biais du profit des individus.
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Paru sur le site du Mises Institute le 20 Juillet 2012. Reproduit avec l'aimable autorisation du site.
Traduction : Benjamin Guyot pour Contrepoints.
Notes :

  1. Bronislaw Malinowski, Les Argonautes du Pacifique occidental (Londres: Routledge, 1922) p. 351.
  2. Malinowski, pp 360, 94.
  3. Karl Polanyi, La Grande Transformation: aux origines politiques et économiques de notre temps , 2e éd. (Boston, MA: Beacon Press, 2001) p. 52.
  4. Murray N. Rothbard, "Down with Primitivism: A Thorough Critique of Polanyi", 1961. Réédité en 2004 sur Mises Daily.
  5. Malinowski, p. 352.
  6. Reo Fortune, Sorcerors of Dobu (Londres: Routledge, 1932) p. 209.


François Hollande, l'hypnotiseur

Le président de la République refuse la manière forte, malgré la gravité de la situation, et repousse les réformes. On peut espérer qu'il attende le moment propice, on peut craindre qu'il ne veuille durer par l'inaction... Pour lui et pour la France, ce serait une stratégie funeste.
Il n'est à l'Elysée que depuis dix semaines, mais paraît président depuis bien plus longtemps. L'imprévisible fracas des temps sarkozyens nous semble une lointaine ère "paléopolitique", tant la placidité de son successeur est vite devenue familière.
François Hollande préoccupé par l'entorse au genou d'un parachutiste blessé lors de la parade du 14 Juillet. François Hollande passionné par le coup de pédale de Thomas Voeckler sur le Tour de France. François Hollande empressé auprès de son prédécesseur, Jacques Chirac, éprouvé par l'âge. C'est le président de toutes les sollicitudes, de toutes les proximités. Mais est-il le président des solutions? A ce poste, on n'a pas le droit, aujourd'hui, d'être bonhomme; ni même d'être optimiste. A moins de faire semblant...

Avec ce président, le pays est sous tranquillisant

A la France qui a voté pour lui, le nouveau chef de l'Etat envoie quelques signes tangibles, bien que coûteux, comme la retraite à 60 ans pour les carrières longues ou le plan d'embauche dans l'Education nationale. C'est là une question de cohérence politique (rentable aux législatives), de fermeté idéologique (utilisable à l'international) et de continuité médiatique (vendable comme suite de la campagne). 
L'édito vidéo de Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L'Express, sur la présidence Hollande.
A la France qui n'a pas voté pour lui, le président Hollande offre un personnage soucieux de sobriété dans l'exercice du pouvoir, de discipline au sein du gouvernement et de sérieux à tous les échelons politiques. Si l'action menée n'est pas approuvée par ces électeurs, la manière est appréciée. Voici donc le pays rasséréné, qui s'abandonne à la torpeur des vacances sans songer aux difficultés qui approchent. Avec ce président, le pays est sous tranquillisants, Hollande est un anesthésiste, le hollandisme est une hypnose.
C'est donc un grand malentendu qui se prépare, ou une terrible mésaventure. Un malentendu si Hollande cache son jeu, préparant pour l'automne un violent rendez-vous du réalisme. L'hypnose peut aussi être une technique pour opérer le malade par surprise et en limitant la douleur... En ce cas, le président annoncera aux catégories populaires et aux classes moyennes qu'elles vont, comme les plus riches, payer le prix du redressement des comptes publics, en perdant du pouvoir d'achat et des prestations sociales.
Il dira aussi aux fonctionnaires que la garantie de leur emploi, si elle n'est remise en question, ne peut être préservée qu'au prix d'une fonte de leur rémunération nette et d'une hausse de leur productivité. Il avouera enfin aux retraités que leur niveau de vie est appelé à chuter durablement. Il sera impopulaire, et la violence du ressentiment de ses propres électeurs sera égale aux espérances placées en lui, multipliées par le temps perdu avant d'annoncer la vérité. Car le président sera alors dans le vrai, c'est-à-dire dans le dur.

Plus de Calonne que de Turgot ou de Necker

Si François Hollande ne choisit pas ce réveil brutal, il entraînera le pays dans une fâcheuse mésaventure. La France ne peut se contenter de dépenses publiques qui n'augmentent plus, elle a besoin d'un plan drastique pour les réduire.
Dans les premiers pas budgétaires du gouvernement Ayrault, il y a plus de Calonne, ce dispendieux contrôleur général des Finances de Louis XVI, que de Turgot ou de Necker, ses rigoureux prédécesseurs. Or, en 2012 comme en 1785, la dépense publique ne peut qu'être de la poudre aux yeux, qui réjouit et rassure, avant que la réalité de la dette ne présente la facture.
Hollande a sanctuarisé -non sans arguments- éducation, police et justice, mais il n'a donné pour le reste qu'une consigne générale; or il ne suffit pas de dire que tous les ministres doivent faire un effort: il faut préciser lesquels et à quelle hauteur. Si son projet est de proroger l'Etat redistributif par des rustines comptables, parce que c'est l'Etat électoral, le président ira vers de graves désagréments électoraux, et le pays, vers un durable châtiment économique.
L'absence de tournant de la rigueur au sommet de l'Etat est d'autant plus dommageable que cette exemplarité est le socle de toute politique de ponction fiscale. Si l'administration est irréprochable, si la protection sociale est subordonnée à l'efficacité, prélever plus d'impôts est légitime. Mais, s'il s'agit de payer plus pour que l'Etat gaspille davantage, alors c'est une double peine insupportable.
Dans son amorce de réforme de la fiscalité, le gouvernement commet deux erreurs: culpabiliser les riches au lieu de les associer à un redressement patriotique mobilisant leurs ressources; conférer à l'impôt une mission de "vengeance" sociale plutôt que d'efficacité économique. Le redressement du pays dans la justice, slogan du nouveau pouvoir, ne doit pas signifier que des torts supposés sont redressés par des justiciers autoproclamés.

C'est à la gauche de réformer le droit du travail

François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont le souci de l'intérêt général: accompagnant une purge des dépenses publiques, l'effort fiscal de tous permettrait à l'Etat de soulager les entreprises et de leur rendre de la compétitivité par une forte baisse des charges. Seule la compétitivité crée du profit, seul le profit permet l'investissement (plus, en tout cas, que le crédit, voir la tribune de Jean Peyrelevade), seul l'investissement entraîne l'emploi.
Et encore: il faut instaurer une flexibilité, le CDI étant moins, aujourd'hui, un contrat à durée indéterminée pour l'employé qu'un risque à coût incalculable pour l'employeur. Le droit du travail est en train de s'autodétruire: il ne protège plus le salarié, puisqu'il dissuade l'embauche. C'est à la gauche de le réformer, comme elle le fit dans les pays nordiques ou en Allemagne, car elle a dans sa besace un indispensable humanisme et la nécessaire confiance des syndicats.
Il est un cauchemar français, que les citoyens endormis par les précautions émollientes de leur président feront peut-être au cours de l'été: pour mieux rompre avec Nicolas Sarkozy, François Hollande devient Jacques Chirac et ne réforme rien, comme si la France était victime d'une sorte de malédiction corrézienne. Même si, dans son interview télévisée du 14 juillet, il n'a prononcé qu'une seule fois le mot crise, il est peu probable que l'actuel président, intelligent et expérimenté, croie qu'à ne rien faire on ne risque pas d'échouer...
Il a vu François Mitterrand échouer en 1981-1983 et Lionel Jospin s'essouffler dès 1999, le premier parce qu'il mena une politique déraisonnable afin d'être fidèle à la présidentielle passée, le second parce qu'il refusa de mener une politique réaliste afin de préparer la présidentielle à venir. En grattant l'image de François Hollande, on espère trouver Jacques Delors, et même Winston Churchill: il serait désolant de tomber sur Henri Queuille...
Pour l'heure, l'intelligence élyséenne est tactique, elle se déploie à ras de terre: le président tient son camp, rassure les marchés, occupe les partenaires sociaux et endort l'opinion. Les "cent jours" devraient s'appeler les "sans jours", et cela ne peut durer. François Hollande doit prendre de la hauteur dans l'analyse de la situation et de la profondeur dans l'action. Alors il pourra à son tour scruter la France au fond des yeux, et pas pour l'hypnotiser; mais aussi, quand viendra l'heure du bilan, se regarder bien en face dans l'incassable et maléfique miroir du narcissisme politique.





Au royaume des animaux, l'homme ne gagnerait qu'au décathlon

Si des olympiades réunissaient toutes les espèces animales, l'homme serait battu à plate couture: largement distancé par le guépard, la star du 100 mètres Usain Bolt serait même à peine face au dromadaire, selon une étude britannique.

"Dans des compétitions purement physiques, comme courir, sauter ou nager... nous ne pourrions rien gagner", explique à l'AFP le professeur Craig Sharp auteur de l'étude publiée samedi dans la revue britannique Veterinary Record.
Le champion olympique Usain Bolt détient le record du monde du 100 mètres avec un temps de 9,58 secondes, soit une vitesse de 37,6 kilomètres/heure, bien loin de la vitesse de l'animal le plus rapide sur terre, le guépard qui avec ses 104 km/h, avale la distance en 5,8 secondes.
Le multimédaillé jamaïcain serait au coude à coude avec le dromadaire capable de courir le 100 mètres en 9,8 secondes, mais clairement distancé par l'antilope pronghorn (89 km/h) et l'autruche d'Afrique du nord (64 km/h). Sur 200 mètres, Bolt avec son record du monde à 19,19 secondes, n'inquiéterait pas davantage le guépard capable de couvrir la distance en 6,9 secondes, le pur-sang anglais Black Caviar (9,98 secondes) ou un simple lévrier de course (11,2 secondes).
Sotomayer battu par la gazelle sud-africaine
De même les champions olympiques sur 400 et 800 mètres seraient largement battus par chevaux, lévriers et antilopes tandis que sur un marathon un cheval d'endurance peut couvrir les 42,165 kilomètres en moins d'une heure et 20 minutes, presque deux fois moins que le champion Kenyan Patrick Makau (2 heures 3 minutes et 38 secondes).
Etrangement, ce sont peut-être les sauteurs qui seraient les moins ridicules face aux animaux: le Cubain Javier Sotomayor avec son saut en hauteur à 2,45 mètres (datant de 1993) ne seraient finalement devancé que de quelques dizaines de centimètres par la gracieuse gazelle sud-africaine springbok et le kangourou australien, tous deux capables de sauter plus de 3 mètres.
Le bond en longueur de l'Américain Mike Powell de 8,95 mètres (ce record du monde date de 1991) serait tout de même dépassé de près de quatre mètres par le kangourou (12,8 mètres).
Les humains ont peut-être un seul avantage sur les animaux en termes de performances physiques, explique le Pr Sharp: ils sont bons dans beaucoup de disciplines à la fois tandis qu'un animal n'est capable de briller que dans une ou deux catégories. "Nous sommes bons en terme de polyvalence: on peut sprinter, courir sur de longues distances, sauter, nager et soulever des poids", indique ce spécialiste en médecine sportive de l'université londonienne Brunel University. C'est dans une "sorte de décathlon" mêlant plusieurs disciplines que l'homme s'en tirerait finalement le mieux face aux bêtes, juge-t-il.