TOUT EST DIT

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mercredi 18 juillet 2012

Une femme peut-elle prendre la tête de l'UMP?

Dati, Bachelot, Kosciusko-Morizet, Jouanno... toutes se plaignent du manque de femmes dans les instances de l'UMP et certaines aimeraient les unir. Une volonté que mettent à mal des sensibilités politiques et des stratégies personnelles différentes.
Copé ou Fillon? Fillon ou Copé? ou alors Juppé? et pourquoi pas Bertrand? Bref, le choix en novembre prochain risque bien de se faire entre plusieurs hommes. Mais où sont les femmes?
"A l'UMP, il y une nécessité de féminisation. Le parti n'est pas représentatif de la société", lâche Chantal Jouanno, sénatrice de Paris. Alors, une femme à la tête de l'UMP en novembre prochain?
Roselyne Bachelot aimerait beaucoup. Celle qui a été ministre durant tout le mandat de Nicolas Sarkozy avait regretté dans un tchat sur L'Express le peu de féminisation de son parti, et avait appelé à la "mobilisation des femmes pour chasser en meute". Avec elle comme leader? Non, l'ex-ministre des Solidarités soutient son "ami" François Fillon.
Valérie Pécresse aurait pu, elle-aussi, incarner une candidature féminine, d'ailleurs avancée par l'ex-ministre des Sports, Chantal Jouanno. La sénatrice UMP avait estimé que Valérie Pécresse "méritait de se présenter". Un soutien qui n'a pas reçu d'écho de la part de l'intéressée, qui s'est finalement ralliée derrière François Fillon. Selon elle, il est "le mieux à même de rassembler, de mener la bataille d'opposition, et le mieux à même de reconquérir le pouvoir". Une décision que Chantal Jouanno regrette: "En ce moment, le combat est purement masculin. C'est dommage parce que Valérie Pécresse avait les épaules et la notoriété."

NKM pose les jalons

Rachida Dati, ex-ministre de la Justice, s'est elle-aussi positionnée ce mardi. Celle qui avait incarné la diversité sous Nicolas Sarkozy a affirmé qu'elle pourrait former un trio de candidates pour prendre la tête de l'UMP. Selon un de ses proches, Rachida Dati reproche à son parti "le manque criant de féminisation. Lors des élections législatives, il y avait trois députées parisiennes sortantes, et aucune n'a été réinvestie. C'est choquant". Ira-t-elle jusqu'à briguer la présidence? Non. La preuve, dans la même journée, elle affichait son soutien pour Jean-François Copé.
Reste Nathalie Kosciusko-Morizet. Ses intentions sont floues pour le moment. Officiellement, elle soutient l'idée d'Alain Juppé de dissocier 2012 et 2017 et de proposer une direction collégiale. Mais, vu le peu d'enthousiasme que l'idée a suscité, l'ancienne ministre semble décider à peser.
Dans L'Express, elle annonce vouloir lancer un mouvement au sein de l'UMP, "La France droite". Elle ajoute qu'elle pourrait être candidate dans le cas où ses idées ne seraient pas reprises. Stratégique, l'ex-porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy a décidé qu'elle dévoilerait ses ambitions au mois de juillet. Mais pour l'instant, elle se limite à un tour des fédérations pour échanger avec les militants et voir si ses idées reçoivent un écho.
Bref, ce n'est pas demain qu'une femme semble en position de prendre la direction du premier parti d'opposition. Pas demain, certes. Mais en 2017?

IL EST URGENT QUE LE MACHISME DISPARAISSE DE L'UMP !

Les députés défendent leur petit privilège

Le quinquennat de  sera-t-il celui de la transparence sur les frais des députés? La partie n’est pas gagnée, à voir l’accueil réservé à l’amendement du député centriste Charles de Courson. Ses collègues de la commission des Finances ont rejeté comme un seul homme, la semaine dernière, sa proposition visant à fiscaliser l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM). Cette indemnité, d’un montant de 6412 € par mois, doit permettre aux députés « de faire face aux diverses dépenses liées à l’exercice de leur mandat qui ne sont pas directement prises en charge ou remboursées par l’Assemblée ».

Aucun contrôle n’est exercé

Elle est distincte de l’indemnité parlementaire — le « salaire » — proprement dite (7100 € brut). Elle permet la plupart du temps de payer le loyer et les charges de la permanence, l’essence pour sillonner la circonscription, l’impression des documents, les invitations à déjeuner, les petits fours du Nouvel An, les gerbes de fleurs aux cérémonies, etc. « Récemment, une députée m’a demandé si elle pouvait financer ses robes avec l’IRFM », raconte Courson!

Le hic, c’est qu’aucun contrôle n’est exercé par qui que ce soit sur l’utilisation de l’IRFM. Charles de Courson, qui se bat depuis quinze ans sur ce sujet, estime que le système actuel « favorise les grands élus : certains n’ont pas de permanence et ils ont un autre mandat qui couvre leurs frais, ce qui leur permet de mettre la totalité de l’IRFM dans leur poche ». Son amendement proposait donc de soumettre à l’impôt sur le revenu la partie de l’IRFM qui n’aurait pas été « consommée ». Ce qui impliquerait un contrôle par l’administration fiscale de la nature des dépenses des parlementaires… auquel ces derniers répugnent.

Les révélations du site Mediapart au , selon lesquelles le député  Pascal Terrasse aurait payé des vacances en famille sur son IRFM (ce que le député nie), ont fait prendre conscience aux élus que les choses ne pouvaient rester en l’état. Bernard Roman (PS), questeur de l’Assemblée, affirme que la présidence de l’Assemblée « réfléchit à une voie moyenne, entre fiscalisation et justification, pour sortir de la suspicion ». Claude Bartolone devrait ainsi prendre des initiatives « avant la fin de l’année ».

RTL et Zemmour rappelés à l’ordre sur Taubira : le CSA était moins diligent quand les cibles appartenaient au gouvernement précédent

Eric Zemmour a fait l’objet d’un rappel à l’ordre par le CSA pour l’une de ses chroniques diffusée sur RTL. Il s’en prenait à la ministre de la Justice Christiane Taubira, l’accusant de privilégier les femmes et les mineurs délinquants, au détriment des “hommes blancs”.

Eric Zemmour a fait l’objet d’un rappel à l’ordre par le CSA pour l’une de ses chroniques diffusées sur RTL. Il s’en prenait à la ministre de la Justice Christiane Taubira, l’accusant de privilégier les femmes et les mineurs délinquants, au détriment des “hommes blancs”. Ce rappel à l’ordre vous semble-t-il justifié ?

Gilles-William Goldnadel : Je crois que dans cette décision, on touche vraiment le fond de l’intolérable intolérance. A supposer même, par hypothèse intellectuelle, qu’Eric Zemmour ait eu tort de faire un procès d’intention à Christiane Taubira. Il s’agissait de dire qu’elle allait favoriser certaines catégories considérées comme discriminées, à savoir les femmes et les « mineurs délinquants » au détriment des mâles blancs. Pour autant, il ne s’agit que d’un éditorial.
Je me permets de rappeler que sous la précédente mandature, l’ensemble de l’opposition, y compris de nombreux éditorialistes du service public, ont passé leur temps à faire, à tort ou à raison, le même genre de procès d’intention symétrique à l’ex-majorité : discriminer les étrangers, les immigrés etc. Je ne crois pas que le CSA ait cru devoir entrer en voie de sanction.
Par ailleurs, et je quitte ma pure hypothèse intellectuelle, je rappelle que lorsqu'on a posé à Christiane Taubira, lors de l’élaboration de sa loi mémorielle sur l’esclavage, la question de savoir pourquoi elle ne prenait en compte la traite transatlantique à l’exclusion de la traite arabe ou barbaresque, elle a répondu qu’elle ne voulait pas désespérer les banlieues. Je pense en conséquence que le procès d’intention que lui fait Eric Zemmour n’est pas dénué de toute documentation.
En outre, je rappellerais que, dans d’autres circonstances, le CSA a eu la main infiniment moins lourde, par exemple lorsque Daniel Mermet de France Inter a diffusé des messages d’auditeurs qui reprochaient aux juifs d’exploiter leur capital de pitié depuis 50 ans. Or, j’ai la faiblesse de penser que la catégorie « juif » est davantage identifiable que la catégorie « mineur délinquant », sauf à entrer soi-même en voie de stigmatisation d’une certaine catégorie de population.
De la même manière, plus récemment, lorsque j’avais reproché dans vos colonnes à France Culture d’avoir déprogrammé délibérément Reynald Secher après l’avoir interviewé sur son dernier livre consacré au génocide vendéen, je me suis fait répondre par Michel Boyon en sa qualité de président du CSA (avant que France Culture veuille bien obtempérer à ma mise en demeure) que le CSA n’avait pas à s’immiscer dans la programmation des émissions radiodiffusées. On peut donc en France interroger quelqu’un puis le censurer sans que l’organe de contrôle de l’éthique et de la liberté prévu par la loi n’estime en devoir d’intervenir.

Le contrôle du CSA s’effectue a posteriori et non a priori…

Mais Renald Seicher avait bien été déprogrammé lorsque j’ai saisi le CSA ! Il n’avait pas encore retrouvé la parole, il y avait un fait qui pouvait être examiné, celui de la déprogrammation, dans des conditions particulièrement goujates, puisque quand il demandait des explications, on ne lui répondait même pas.

Le fait d’opposer en permanence Arabes, Noirs, Blancs ou Juifs, ne crée-t-il pas une atmosphère malsaine en France ?

C’est malheureusement le fond de l’air en Europe qui est malsain depuis 30 ans, avec cette obsession du racisme, du métissage ou de la différence. Se crée alors une bataille véritable où les uns reprochent à la droite de discriminer et où, inversement, les autres reprochent une sorte de discrimination à l’envers ou une sorte d’obsession du racisme.
Ce n’est pas de la faute de Zemmour s’il est né dans un monde qui, après avoir longtemps été obsédé par la race, est aujourd’hui obsédé par le racisme.

Récemment, le Conseil français du culte musulman a publié une étude qui montrait que les actes islamophobes avaient baissé de 7 points en juin. Un parallèle est ainsi fait, confirmé par plusieurs spécialistes du sujet, entre cette baisse et une atmosphère générale liée à l’élection de François Hollande qui mettrait moins l’accent sur l’islam que son prédécesseur.

Je suis très sceptique par rapport au discours de ces prétendus spécialistes. Je ne crois pas que l’Islam ait été moins remis en question ces derniers temps, notamment avec Mohammed Merah. Ce type de raisonnement sous entendrait que si les attentats anti-juifs ont augmenté, c’est en raison d’un nouveau pouvoir qui leur serait hostile. Je pense que ces explications mécaniques ne sont pas pertinentes.
Par ailleurs, je ne crois pas que Monsieur Zemmour ait demandé à voir fustiger les hommes qui ne sont pas blancs. Je rappellerais que Zemmour a été, il n’y a pas si longtemps de cela, débouté d’une Cour d’appel après avoir été traité de « con » par un rappeur, Youssoupha, qui demandait même qu’on lui mette une balle dans la tête. Selon la cour, puisque le rap est un genre violent, ce n’est pas spécialement choquant. Autrement dit, si c’était un petit chanteur à la croix de bois, il aurait été condamné. Mais comme le rap et le « gangs ta rap » sont consubstantiellement violents, il n’y a aucun problème. A ce degré-là de soumission intellectuelle, il y a vraiment un problème de liberté et de défense en France...

Et quand le MRAP, qui se dit scandalisé par la chronique d’Eric Zemmour, évoque « une chronique haineuse, raciste et misogyne »…

Je ne considère pas que Zemmour soit raciste. Il a évidemment certains thèmes de prédilection. Pour le connaitre, je ne l’ai jamais entendu, en privé, tenir des propos racistes. Certes, il s’affranchit de ce que l’on appelle, de manière un peu galvaudée, le politiquement correct mais cela n’en fait pas un raciste et lorsque je lis au contraire certaines déclarations de membres d’associations antiracistes qui sont stigmatisantes, je me pose des questions…

Christiane Taubira demeure, pour une grande partie de la droite, une tête de turc et Eric Zemmour, une tête de turc d’une partie de la gauche. Quand Zemmour parle de Taubira, n’est-ce pas là deux France qui s’affrontent ?

Ce sont évidemment deux personnes assez antinomiques, pour autant, l’une est sanctionnée et l’autre est ministre. D’ailleurs, de manière plus large, je sens une sorte de remise au pas ; Ménard perd son antenne, Zemmour est condamné, Alain de Pouzilhac est viré de France 24 et RFi alors qu’il n’avait pas spécialement démérité. Cela m’étonnerait que le nouveau pouvoir en place puisse tenir longtemps comme cela.
En attendant, concernant l’ancêtre du CSA, la Haute Autorité, Mitterrand disait que le respect, ça se méritait. Pour une fois je serai assez mitterrandien.

Duflot et sa robe sifflée, l'opposition va-t-elle trop loin dans ses attaques?

La robe de Cécile Duflot, l'écharpe de Delphine Batho, le manque de charisme de Jean-Marc Ayrault... La droite attaque sévèrement la majorité, quitte à parfois déraper? Explications de stratégie de la nouvelle opposition.
"Il ya deux têtes de turc dans le gouvernement", commente sobrement un député UMP. "C'est Montebourg et Duflot", avoue-t-il. Car après avoir été raillée pour être venue en jeans le jour de son investiture au ministère du Logement, Cécile Duflot est devenue la cible fétiche de l'opposition.
La droite s'en prend à la jeune ministre car c'est une "arriviste", qui doit sa place à un accord, assure un député UMP.
Ainsi, les incidents se multiplient. En témoigne la séance parlementaire du 17 juillet où la ministre socialiste a essuyé quelques remarques machistes de l'opposition pour avoir porté une simple robe à fleurs.
C'est vrai qu'il ne lui manque plus que le cabas et les poireauxs, regardez la tronche que tire Fabius
Si la droite ne souhaite pas commenter l'évènement, elle tente néanmoins de minimiser le geste en déclarant qu'il s'agissait probablement de "simples sifflets" en hommage "à la beauté de cette femme", comme le souligne le député UMP Jacques Myard

"Charrier pour son écharpe en plein été"

Mais Cécile Duflot n'est pas la seule victime des attaques acerbes de l'opposition. La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a échappé de peu à la critique vestimentaire . Elle aurait dû se faire "charrier pour son écharpe en plein été", explique un député mais comme elle intervient peu, elle est "passée entre les mailles du filet". La chanceuse!

Cécile Duflot huée par les députés UMP par LeHuffPost
Quant à Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie, elle doit s'attendre à "se faire chahuter" pour son allure. Mais visiblement critiquer les femmes n'est pas le monopole de la droite. Sous Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, et surtout Nadine Morano furent les cibles des attaques de la gauche.
Ainsi, le machisme est roi à l'Assemblée car si les femmes sont critiquées pour leur style, les hommes, eux, sont attaqués sur le fond.
Arnaud Montebourg, la deuxième tête de turc officielle de l'opposition, est ainsi critiqué pour ses faux airs de chevalier et "ses envolées lyriques" , confie un député UMP. "Il se croit capable de tout résoudre", se moque un membre de l'opposition.

"On n'est pas si agressifs"

D'ailleurs, le ministre du redressement productif a été très chahuté lors de la séance du 17 juillet. A chaque fois qu'il prenait la parole, l'opposition l'acclamait avec des "aaaah!!" moqueurs. 
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, n'est pas épargné non plus. "Son manque de charisme, sa faible aisance à l'oral" lui valent le droit d'être "brocarder" sans état d'âme, confie un député UMP.
En effet, le chef du gouvernement a été soumis à rude épreuve. Lors de son discours de politique générale, l'opposition a passé la moitié du temps à huer le Premier ministre pour tenter de le déstabiliser.
"Chaque fois qu'ils peuvent les coincer, ils le font", explique un député UMP en parlant de Duflot, Montebourg et Ayrault. C'est somme toute le jeu politique. D'ailleurs, un membre de l'opposition relève: "On n'est pas si agressif vu ce qu'on a pris pendant cinq ans." Les cinq années à venir s'annoncent donc très musclées. 



L'insoutenable légèreté de la fiscalité socialiste

Comme prévu, le socialisme à la barre est en train de résoudre tous les problèmes vitesse grand V. Et pour ça, comme prévu là aussi, la technique utilisée consiste essentiellement à saupoudrer de taxes un pays qui n'aurait sans doute pas imaginé héberger autant de ressources. Chaque jour qui passe prouve pourtant que la France dispose d'une richesse insoupçonnée...

En effet, comment ne pas se dire que le pays croule sous des richesses et baigne dans une abondance insoupçonnée lorsqu'on découvre les idées fulgurantes -- forcément fulgurantes -- du François II fraîchement élu ?
Ainsi, on découvre, dans la bouche même de Moscovici, le Commissaire Général du Politburö en charge du plan quinquennal de relance économique et financière de la République Socialiste du Bisounoursland, que le coût du travail français, minutieusement calculé et adapté au micromètre près à la conjoncture mondiale, n'est pas en cause dans la perte de compétitivité dont se réclame pourtant PSA pour son plan de licenciement dans sa filiale en charge de production automobile (car oui, surprise, PSA fait aussi des automobiles).
Sacré Moscovici : pour lui, le fait que les industries françaises soient prêtes à déclencher une tempête médiatique et fermer des sites plutôt que rester en France n'est pas un signal pertinent. Mais ce cuistre minustre républicain ne s'arrête pas là : partant de cette constatation aussi hardie que fausse, il en déduit qu'une bonne petite taxe joufflue à 75% sur les revenus au-delà du million d'euros sera ressentie non pas comme une mesure punitive mais comme une libération patriotique (oui oui), afin d'apporter une contribution exceptionnelle à l'effort du pays en situation de crise. Oui, le culot aussi, c'est maintenant, et on sent que toute la troupe socialiste en aura besoin en quantités industrielle pour faire avaler autant de boas aux entrepreneurs du pays.
Et puis de toute façon, le pays est riche, qu'on vous dit !
Tenez, par exemple, la CSG : elle est toute menue, toute rachitique. Pour elle, c'est évident, la croissance s'impose : une belle et grande croissance, vigoureuse, qui permettra enfin de financer la Sécurité Sociale à la hauteur de ce qu'on peut attendre de ce service national remarquable et surtout, pour éviter de nouveaux déficits. Cela dit, on peut se demander exactement en quoi les mesures qui sont envisagées changeront subitement le sort catastrophique des assurances sociales françaises. Encore une fois, l'enième gouvernement socialoïde français avoue s'être planté sur les 60 précédentes années, et se lance donc dans une enième réforme. Une par an, en somme. En 60 réformes, le système ne fonctionne toujours pas, mais la 61ème sera la bonne !
Reste que les résultats de l'expérience collectiviste laissent songeur : on est de plus en plus mal remboursé, de plus en plus mal indemnisé en cas de chômage, et la retraite ressemble de plus en plus à une parfaite arnaque. Santé à trois vitesses (celle de ceux qui peuvent payer, celle des pauvres, et les heureux tributaires de la CMU), retraite extrêmement coûteuse qui plonge dans la pauvreté voire la misère une partie de notre population, la plus industrieuse de surcroît, assurance chômage qui nous assure à tous d'être au chômage à un moment ou l'autre, et pour longtemps, et le tout pour des déficits de plus en plus abyssaux : vraiment, on comprend qu'il est urgent de remettre au pot en transformant définitivement ce qui était du ressort des assurés en un monstre étatique froid.
Car oui, en déplaçant le financement de la sécurité sociale du domaine des assurés et des syndicats vers le seul domaine de l’État, on comprend qu'on va profondément changer la nature même du système. D'une part, on va rendre sa gestion paritaire parfaitement illégitime, et d'autre part, on va ainsi donner un blanc seing à la puissance publique de régenter parfaitement les trois branches d'assurance. Oui, le président Hollande et le gouvernement Ayrault viennent d'appuyer sur le champignon de la soviétisation de la société française ; vous allez voir, ce sera super génial. Tant de peuples y ont goûté, tant l'ont aimé, adulé, vanté, qu'on ne peut douter une seconde de la réussite de ce plan.
Mais je le répète : le pays est riche ! Il croule sous le pognon, en réalité.
D'ailleurs, la Cour des Comptes l'a dit de façon presque transparente : l'épargne des Français (89 milliards d'euros de capacité de financement) s'est massivement orientée vers l'immobilier (y'a bon, ça, l'immobilier, hein), les placements étrangers (via les gestionnaires de portefeuille) et le financement des administrations publiques (y'a très bon, ça, sur le court / moyen / long terme, les administrations, c'est du solide). Soit, l'ensemble s'est aussi assez peu dirigé "vers le secteur productif" et depuis 2008, les liquidités se sont asséchées au niveau bancaire. Conclusion : du flouze, y'en a plein les tuyaux, voyons. Il suffit juste de bien les choisir.
Mais tout ceci montre que les politiques publiques ont correctement permis d'orienter le marché : plus un rond dans les banques pour investir dans le secteur productif, et tout vers les secteurs de rente pour retraités et pour la sauvegarde du statu quo étatique quitte à creuser les trous à l'explosif nucléaire, histoire d'aller plus vite. Forcément, vu de loin, ces choix de société pris de façon pas toujours consciente alimentent un optimisme de rigueur obligatoire et primesautier.
Eh oui, pas de doute, le pays est riche ! Je me tue à vous le dire : on baigne dans des piscines de bon argent productif !
Ce qui permettra d'ailleurs de sucrer (très vite) la défiscalisation honteuse dont bénéficiaient les heures supplémentaires. Et ça tombe bien : comme je le disais quelques paragraphes plus haut, cela ne jouera en rien sur les coûts du travail qui est, comme le répète Moscovici avec l'assurance des gens qui ne peuvent pas se tromper, pas du tout plus élevé que les autres pays européens. Que nenni.
Et puis tant qu'à refiscaliser, ne touchons pas aux émoluments des députés : ce n'est pas comme si le pays avait vraiment besoin d'argent ou vraiment besoin d'équité, hein.

Marchandage à l’emploi 


Si nous préparons des plans sociaux, c’est parce que la loi protège trop les consommateurs, ont expliqué hier les opérateurs de la téléphonie française au gouvernement. Traduction : laissez-nous verrouiller les forfaits et augmenter les tarifs. Si Peugeot-Citroën va mal, c’est que l’entreprise a été trop patriote, soutient son patron Philippe Varin. Traduction : laissez-nous fermer les usines ici, aidez-nous à trouver du développement ailleurs. Pour sauver les poulets père Dodu, les repreneurs potentiels du groupe Doux quémandent l’aide publique.
La pression est donc énorme sur le nouveau gouvernement, soumis à de drôles de marchandages à l’emploi. Pour le moment, les ministres concernés (c’est de bonne guerre politique) dénoncent les erreurs de leurs prédécesseurs sur ces dossiers, multiplient les consultations et communiquent sur leur hyperactivité face à ce front social brûlant. Mais l’heure du choix approche et dans cette négociation, chacun sait que ne rien changer serait suicidaire. Viendra le moment de dire qui va payer et combien ça va coûter à l’abonné, à l’ouvrier de Peugeot et au contribuable. En espérant, ce qui n’est pas une certitude, que cet argent sauve des emplois à défaut d’en créer.

Sale temps pour le pouvoir d'achat des ménages

La montée du chômage et la rigueur pèsent sur les revenus des ménages et donc sur leur pouvoir d'achat. Il faudra s'y habituer pendant un certain temps. Après avoir respectivement augmenté de 0,9% et de 1,1% en 2009 et 2010, le pouvoir d'achat des ménages rapporté au revenu brut disponible n'a progressé que de 0,5% l'année dernière. Jusqu'en 2008, cet indicateur affichait des augmentations oscillant entre 2,5% et 3,5%...
Le taux de marge des entreprises est historiquement bas
Et cette année ? Le pouvoir d'achat reculerait de 0,5% en 2012 selon les estimations de l'Insee. En cause, le niveau relativement élevé de l'inflation (+1,9% sur un an) et le ralentissement de la masse salariale provoqué par la décélération du salaire par tête qui n'augmenterait que de 2%, contre une hausse de 2,4% en 2011, et le retournement de l'emploi. « Ce dernier reculerait légèrement [-0,2%)] après sa timide progression de 2011. Dans un contexte conjoncturel dégradé et de visibilité réduite, les entreprises seraient en effet incitées à réduire leurs coûts salariaux en limitant les nouvelles embauches et la hausse des salaires. Ceci est d'autant plus vrai qu'elles doivent faire face à une situation financière détériorée », expliquent Olivier Eluère et Werner Perdrizet, économistes au Crédit Agricole dans une note publiée ce mardi. Une situation financière marquée par un niveau historiquement bas du taux de marge moyen que l'Insee l'évalue à 27,3% de l'excédent brut d'exploitation en 2012.
Très légère amélioration en 2013
En 2013, les économistes anticipent une faible progression de 0,4% du pouvoir d'achat. « Dans l'hypothèse d'une accalmie très progressive sur le front de la crise des dettes souveraines européennes, la croissance repartirait très prudemment [+1,1% après +0,3%] et les perspectives d'activités s'amélioreraient. Les entreprises limiteraient néanmoins toujours leurs embauches au regard de l'état détérioré de leurs profits et de la nécessité d'accroître leurs gains de productivité. L'emploi progresserait donc que très modérément [+0,2%] et les salaires par tête connaîtraient une hausse très modeste [+2,2%].
Heureusement pour le porte-monnaie des ménages, « les prix devraient poursuivre leur phase de ralentissement [+1,7%, après +1,9% en 2012 et +2,1% en 2011] ce qui contribuerait à soutenir le pouvoir d'achat », expliquent-ils, même si celui des plus aisés devrait pâtir des mesures attendues dans le cadre du projet de loi de finances 2013.
Les plus aisés dans le viseur du gouvernement
« Les principales mesures évoquées à ce jour sont : l'alignement de la taxation des revenus du capital et du travail avec la suppression du prélèvement forfaitaire libératoire, la réduction du plafond du quotient familial, la création de deux nouvelles tranches d'imposition sur le revenu à 45% pour la partie des revenus supérieurs à 150.000 d'euros et à 75% pour celle supérieure à 1.000.000 d'euros) ou encore la hausse des cotisations retraites... » , détaillent-ils, ces nouvelles mesures s'ajoutant à celles décidées actuellement dans le cadre du collectif budgétaire de juillet 2012. « L'effet sur la consommation serait néanmoins limité, ces ménages ayant une propension à consommer moins élevé que la moyenne et pouvant puiser dans leur épargne pour lisser leurs dépenses dans le temps », expliquent les deux économistes.

Les hausses d'impôts rassemblent la gauche, mais le traité européen...

Aucune voix ne manquera à gauche pour approuver le projet de loi finances rectificative, actuellement en débat à l'Assemblée nationale. Les débats seront certainement plus vifs lorsque les élus devront voter les traités budgétaires européens, ratifiés par Nicolas Sarkozy, et finalement approuvés par François Hollande
Aucune voix ne manquera à gauche pour approuver le projet de loi finances rectificative, actuellement en débat à l'Assemblée nationale. Les débats seront certainement plus vifs lorsque les élus devront voter les traités budgétaires européens, ratifiés par Nicolas Sarkozy, et finalement approuvés par François Hollande Pas d'angoisse pour la majorité. Même si certains députés manquent à l'appel -19 suppléants des députés devenus ministres ne siégent pas encore-, celle-ci n'a aucun souci à se faire, pour le vote du collectif budgétaire, dont l'examen devrait se terminer ce jeudi, à l'Assemblée nationale. A gauche, aucune voix ne devrait manquer. A gauche de la gauche, on se montre étonnamment positif. « Dans l'urgence, ce texte comporte nombre de mesures attendues » a affirmé le communiste Nicolas Sansu. « Nous le prenons comme un encouragement à poursuivre sur le chemin du rééquilibrage du partage de la richesse. Nous afficherons cette volonté lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2013 » qui sera à cet égard « un juge de paix », a-t-il expliqué, au nom du Front de gauche.
Une vraie tête de méchant, salaud, va !!
Attention au pacte budgétaire européen
Toutefois, ce député du Cher a aussi mis en garde le gouvernement contre « l'asservissement à un pacte budgétaire européen porteur d'austérité ». Un pacte budgétaire que les parlementaires seront bientôt appelés à approuver, comme l'a décidé François Hollande le 29 juin, à l'issue du conseil européen. « C'est le procès du libéralisme que les Français ont conduit en mai et juin, et personne ne devra l'oublier, à droite comme à gauche « , a-t-il prévenu. « Je ne suis pas sûr que la gauche gagnera beaucoup à se poser en champion de la diminution de la dépense publique ».
La situation risque donc de se tendre à gauche lors du vote des traités renforçant la discipoine budgétaire au niveau européen... Ces traités donneront de fait un pouvoir accru à la commission européenne, qui pourrait aller jusqu'à bloquer le budget d'un Etat. Ils ont été ratifiés par Nicolas Sarkozy, tandis que François Hollande avait promis pendant la campagne électorale de les renégocier. Cela n'a finalement pas été le cas, le chef de l'Etat a seulement obtenu l'engagement de ses partenaires européens sur un pacte de croissance, avec un investissement de 120 milliards d'euros en Europe, sur cinq ans... A la tête du front de gauche, Jean-Luc Mélenchon avait estimé fin juin que François Hollande avait "capitulé" face à Angel Merkel... Même si le PS n'a pas besoin des voix écologistes ou de celles du Front de gauche, dans l'immédiat -avant une éventuelle réforme de la constitution pour y intégrer la "règle d'or"- cette situation risque de faire désordre.
Les écologistes déplorent l'absence d'un ... volet écologique
Les'écologiste se positionnent presque comme le front de gauche.  Pour Eric Alauzet (Doubs) « le moment est celui de l'urgence plus que celui des interrogations, qui viendront lors du projet de loi de finances 2013 ». Il s'est toutefois livré à une attaque en règle du « néolibéralisme ». « Quel est donc ce système où les uns s'épuisent en laissant les autres sur le bas côté ? », s'est-il interrogé au sujet des heures supplémentaires. « Nous pensons qu'il manque un volet écologique à ce projet de loi et nous serons vigilants sur les mesures à venir : des économies oui, l'austérité non », a résumé une autre écologiste, Eva Sas (Essonne), qui a notamment proposé « une application du principe pollueur-payeur plus large dans le budget 2013".
"Quelle joie de pouvoir débattre de mesures fiscales que nous défendons depuis des années !", s'est exclamé la radicale de gauche Annick Girardin (Saint-Pierre et Miquelon). Elle a particulièrement approuvé l'augmentation des droits de succession prévus dans le texte car « il ne faut pas créer une société de rentiers avec des héritages excessifs".  Mais, a-t-elle nuancé, "ce premier projet répond à des mesures d'urgence permettant de faire progresser l'idée de justice dans le système fiscal, mais pas encore de le faire triompher".


Notre véritable armada d'élus votent d'autant plus facilement des hausses d'impôts qu'ils n'en paient pas eux-mêmes (pas de salaire mais des indemnités non-imposables). C'est pas pour rien que la France est dans un aussi pitoyable état. Irresponsables, incapables et incompétents mais profiteurs !

La gauche détricote, la droite crochète


La gauche a hâte de tourner la page du sarkozysme. L'heure est au détricotage des symboles et à l'enterrement des slogans, tel le « travailler plus pour gagner plus ». La loi de finances rectificative offre un terrain idoine pour mettre en musique les paroles de l'alternance. La démarche est éminemment politique. Elle vise à abroger deux dispositifs emblématiques. L'un, la TVA sociale, comptait parmi les dernières mesures du précédent quinquennat. L'autre, l'exonération des charges sur les heures supplémentaires, parmi les premières. Elle se voulait la réponse pour contourner les 35 heures de l'ère Jospin. L'occasion pour la majorité, qui récuse - sans convaincre - le terme de rigueur, de promouvoir son nouveau credo, le « redressement dans la justice », et d'invoquer une fois encore l'héritage. Et pour la droite de dénoncer l'idéologie de ce collectif budgétaire. Chacun est dans son rôle mais pour le moment de vérité il faudra attendre puisque les vraies mesures identitaires de la gauche - par exemple la création d'une tranche d'imposition à 75 % - sont repoussées à l'automne. La taxation à l'impôt sur le revenu des heures supplémentaires promet des joutes enflammées au Parlement. D'autant que les députés socialistes brûlaient de rendre rétroactive au 1er janvier cette défiscalisation. Autrement dit d'assujettir à l'impôt des rémunérations déjà perçues. L'amendement a fait long feu. Il eût été inconcevable et impardonnable de faire payer les revenus modestes pour quelque chose dont ils n'auraient pas été informés. Cette tentative fiévreuse montre ô combien il est urgent de renflouer les caisses de l'État.

Jon Lord - Durham Concerto (full concert) 

C'ÉTAIT AUSSI AUTRE CHOSE QUE DEEP PURPLE


François Hollande « rénove »… En ressortant le « camarade Michel » de la naphtaline ! 



En 2009 Nicolas Sarkozy nous avait concocté une « Commission Balladur », chargée de réfléchir à la modernisation de la vie publique. Les membres de cette Commission, tous plus éminents les uns que les autres,  avaient cogité une vingtaine de propositions dont aucune, ou à peu près, n’avaient au final été retenues.  A peine élu François Hollande se balladurise donc à son tour et nous sort, autre recyclage de Premier ministre, une « Commission Jospin ».
 
Lors de son interview télévisée du 14 juillet à l’Hôtel de la Marine (voir Présent d’hier), le président Hollande avait  annoncé son intention de  confier « une mission » à l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin, dont il avait loué « l’intégrité ». Une qualité plutôt rare au PS, où elle contraste fortement  avec les turpitudes  de certains pontes socialistes du Pas-de-Calais, des Bouches-du-Rhône , du Vaucluse ou du Val d’Oise, département dont DSK fut l’élu. D’où sans  l’aura d’honnêteté qui entoure Jospin.  En tout cas, pour François Hollande, le « renouveau » de la vie publique, sa « modernisation » et surtout sa « moralisation » commencent par le retour en politique de Lionel Jospin.
Samedi le président de la République nous avait expliqué  « Il y a des règles qui sont demandées, parce que nous sommes dans une période difficile et qu’il y a une exigence de moralisation, de rénovation (…) Donc, je vais proposer une commission dans un délai très court, qui sera présidée par un homme incontestable pour son intégrité … ». Une sorte de renvoi d’ascenseur à celui qui, quinze ans auparavant lui avait  en quelque sorte ouvert la voie élyséenne en l’installant à la tête du PS (1997). Après la dissolution de l’Assemblée nationale par Jacques Chirac,  les socialistes ayant remporté les élections législatives anticipées qui suivirent,  Jospin s’était trouvé  propulsé à  Matignon. Il lui fallait un remplaçant rue Solferino.   
 
Pour « rénover », « moderniser », « moraliser » — trois termes dont le chef de l’Etat se gargarise devant les micros et les caméras —,  ce dernier ne trouve donc rien de mieux que de ressortir le « camarade Michel » de la naphtaline où ce dernier  hibernait depuis dix ans. Depuis en fait ce mémorable 21 avril 2002 où le Premier ministre socialiste, qui se voyait arriver à l’Elysée dans un fauteuil, avait été éliminé, à sa grande surprise, dès le premier tour par Jean-Marie Le Pen, causant un fort traumatisme au PS, à ses élus et à ses électeurs.
 
Quelques mois auparavant, une polémique sur le passé trotskyste de Lionel Jospin avait révélé au grand public l’engagement passé du Premier ministre dans le groupuscule lambertiste l’OCI (Organisation Communiste Internationaliste), devenu aujourd’hui le Parti des travailleurs. Un groupuscule révolutionnaire dont les candidats obtiennent  autour de  0,30% de suffrages, chaque fois qu’ils sortent de la clandestinité pour se présenter à une élection, et dans les rangs duquel Lionel Jospin milita plusieurs années : de sa sortie de l’ENA à son entrée au PS, c’est-à-dire l’ancienne SFIO « rénovée » par François Mitterrand. « Camarade Michel » était le nom de guerre du haut-fonctionnaire ainsi entré, dans une sorte de clandestinité militante, en religion trotskiste… 
 
La Pérestroïka selon Hollande et le « camarade Michel »
 
Aujourd’hui donc le « camarade Michel » reprend du service. Le voici président de la « Commission pour la rénovation de la vie publique » qui vient d’être officiellement créée. A cet effet François Hollande, qui n’a pas perdu de temps entre l’annonce de ladite Commission et sa concrétisation, a rencontré dès lundi matin à l’Elysée l’ancien Premier ministre, afin de lui remettre sa « lettre de mission ». En quoi consiste exactement la « mission » du « camarade Michel » ? D’abord, la dite commission qui se réunira pour la première fois le 25 juillet prochain (toujours au pas de charge : Hollande est pressé de rénover, moderniser, moraliser),  se compose de quatorze membres. Les principaux axes de réflexion de cet aéropage d’universitaires, de magistrats et de hauts fonctionnaires porteront en priorité  sur la recherche et la définition  d’un « meilleur déroulement de l’élection présidentielle (mode désignation des candidats) », mais aussi  sur « le statut juridictionnel du chef de l’Etat ». Autre champ de réflexion à défricher : « La commission examinera les voies  d’une réforme des modes de scrutin concernant les élections législatives et sénatoriales (quelle dose de proportionnelle installer ? Celle-ci doit-elle être appliquée sur le plan national ou de façon plus  restrictive, dans un cadre régional ?) Elle formulera aussi des propositions « permettant d’assurer le non cumul des mandats des membres du parlement et du gouvernement avec l’exercice de responsabilités exécutives locales ».  La parité (comment l’améliorer et peut-être la rendre intégrale) figurera aussi au programme de ce nouveau  « Comité Théodule » — un de plus ! — ainsi que  « l’élaboration de règles de déontologie permettant d’assurer une meilleure transparence de la vie publique  ».
 
En URSS, il y a un peu plus d’un quart de siècle, le camarade Gorbatchev (Mikaïl de son prénom) appelait le train de réformes qu’il s’apprêtait à  mettre sur les rails : la Pérestroïka ! C’est en somme une sorte de Pérestroïka hollandaise que le camarade Michel est chargée de conduire à son tour. « Nous devons travailler à un rythme assez soutenu, le Président attendant que nous lui remettions nos réflexions tout début novembre » a confié le retraité de l’île de Ré à la presse. On frise le stakhanovisme.
 
Début Novembre… La Toussaint n’est-elle pas aussi une date tout indiqué pour enterrer en grandes pompes les propositions que formulera le Comité Jospin ? Et l’occasion, au passage, de déposer quelques fleurs du souvenir à la mémoire des défuntes  propositions du Comité Balladur. Attention aussi que pour l’occasion, le « camarade Michel », dit aussi « l’austère qui se marre », ne devienne pas l’homme qui rie dans les cimetières… Des Comités de réformes !
 
Roselyne Bachelot « crache dans la soupe » 
 
Nous l’avons déjà dit, mais répétons-le : cette commission, strictement paritaire — un homme, une femme —,  se composera de quatorze membres, s’agissant pour l’essentiel d’universitaires, de magistrats, de hauts fonctionnaires. Et parmi tous ces mandarins, d’une ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, exhibée bien sûr par l’Elysée comme une  prise de guerre : Roselyne Bachelot !
 
L’ancienne ministre du gouvernement Fillon, on le sait depuis le soir de la défaite de Nicolas Sarkozy, n’était pas d’accord avec la ligne politique de la campagne présidentielle de son champion,  « impulsée », accuse-t-elle,  par le trio de conseillers du président sortant : Patrick Buisson, Claude Guéant, Emmanuelle Mignon ». Trois conseillers qu’elle nomme « la bête à trois têtes ».
 
Bachelot, qui est elle-même du genre dragon cracheuse de flammes,  vient même d’écrire un livre, A feu et à sang. Carnets d’une présidentielle de tous les dangers (Flamarion), pour flageller ses anciens comparses, coupables à ses yeux de « dérive droitière ». Qu’elle préfère qualifier de « dérive populiste », l’expression lui paraissant plus stigmatisante.
Le populisme… voilà l’ennemi de Roselyne ! Un ennemi qu’elle partage avec toute la gauche. Pas de rapprochement possible avec le Front national. Alain Sanders fustigeait  Dans Présent du jeudi 12 juillet, cette droite ersatz à travers trois de ses représentants : François Baroin, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire : « Ces trois-là (…) entre un socialo-communiste et un candidat de la vraie droite, appelleront toujours à voter pour le socialo-communiste ». La Fillonniste Roselyne Bachelot est un autre spécimen de cette droite là. Une droite qui défend le mariage gay et la parentée homosexuelle, mais prône l’exclusion des nationaux.
 
Dans le livre avec lequel elle espère mettre l’UMP à « feu et à sang », Bachelot n’en finit pas de dénigrer cette stratégie populiste et « maurassienne » qui, selon elle, serait à l’origine de la défaite de Nicolas Sarkozy. « On aurait été mieux qualifié au second tour avec une autre stratégie plus sociale, plus rassembleuse. Le FN est contenu par un plafond de verre et il l’aurait été encore mieux si nous l’avions vraiment combattu ! ». Feu donc, sur le mouvement national !  Avec toute la gauche, rose, verte ou rouge comme compagnon d’armes.
 
« Ces courtisanes qui font tout pour être ministre… »
 
On comprend pourquoi la gauche a si facilement récupéré Mme Bachelot. Certains UMP,  comme Christian Estrosi et Nadine Morano,  l’accusent aujourd’hui sans ménagement  de cracher dans la soupe du sarkozysme  après s’en être goinfré. Henri Guaino, qui la connaît bien, est encore plus méchant. Il fait de Roselyne Bachelot « l’exemple même de ces courtisanes qui font tout pour être ministre et mordent ensuite la main de leur bienfaiteur ».
N’entrons pas dans le jeu des  invectives désobligeantes. Disons simplement que Roselyne Bachelot, , comme François Baroin, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Lemaire et malheureusement beaucoup d’autres, représentent ces élus de droite qui pensent à gauche. Comme le disait Alain Sanders : « C’est sûr qu’avec des gens de “droite“ comme ceux-là, la gauche peut dormir tranquille. Même battue, elle serait toujours au pouvoir ». Au côté du camarade Michel, dont elle va contribué à nourrir la réflexion, Mme Bachelot est enfin à sa vraie place…

Détricotage 


De l’exonération des heures supplémentaires, qui va être supprimée, à la TVA sociale, qui va être annulée avant de voir le jour, le gouvernement Ayrault détricote les mesures fiscales de Nicolas Sarkozy. Pas toutes : la TVA réduite pour les restaurateurs n’est pas touchée. C’est pourtant une niche fiscale qui coûte très cher – trois milliards par an – et dont les effets sur les prix et les embauches n’ont pas été mirobolants. Moralité : quand on a un bon lobby, on peut rester à l’abri de la rigueur budgétaire.
La détaxation des heures supplémentaires était une mesure emblématique du précédent gouvernement, celle qui devait matérialiser le slogan de la campagne 2007 : « Travailler plus pour gagner plus. » Elle a permis à neuf millions de personnes de bénéficier, peu ou prou, d’un coup de pouce au pouvoir d’achat, immédiatement rogné d’ailleurs par la rigueur salariale dans le privé et le blocage des indices des fonctionnaires dans le public. Voilà un cache-misère à l’efficacité économique douteuse et au coût élevé – cinq milliards d’euros annuels. L’exonération des heures supplémentaires a contribué à augmenter l’endettement de la France. Il faut rappeler que cette niche fiscale, comme les autres, a été financée à crédit. Le bricolage ne pouvait perdurer car c’était un pis-aller sans fondement économique.
Il n’en reste pas moins que ce sont bel et bien les classes moyennes qui vont voir augmenter leur contribution. Aussi le gouvernement marche-t-il sur des œufs. L’antisarkozysme qui a présidé aux promesses de campagne aurait voulu que la fiscalisation des heures sup’ soit rétroactive au 1 er janvier. C’est ce que souhaitait d’ailleurs le PS. Après débat, on s’oriente plutôt vers le 1 er août. Tant pis pour les finances publiques, il faut y aller en douceur. Il est vrai que parmi les plus touchés figurent les fonctionnaires, qui ont voté aux deux-tiers pour la gauche.
L’annulation de la TVA sociale, honnie par la gauche, fera passer la pilule des hausses d’impôts. Or, la TVA avait, contrairement à la détaxation des heures sup’, une justification économique en permettant de faire peser sur la consommation – et donc aussi sur les importations – une partie des charges du travail. Voilà ce qui s’appelle jeter le bébé avec l’eau du bain.