TOUT EST DIT

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vendredi 13 juillet 2012

Audrey Pulvar nommée à la tête de la rédaction des Inrockuptibles

La journaliste Audrey Pulvar et Arnaud Aubron vont être nommés directeurs généraux des Inrocks. La première s'occupera de la rédaction, le second du développement du magazine.
Audrey Pulvar a trouvé un point de chute: elle rejoint les Inrockuptibles. Avec Arnaud Aubron elle devient directrice générale de l'hebdomadaire. L'ex-journaliste de France Inter et France Télévisions sera en charge de l'éditorial tandis que qu'Arnaud Aubron pilotera le développement du magazine.  
Gros regard d'intelligence, enfouie, très enfouie.
Les deux nouveaux directeurs généraux succèdent à David Kessler, qui a quitté l'hebdomadaire il y un mois pour rejoindre le cabinet du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. L'homme avait été à l'origine de la nouvelle formule des Inrocks.  
Dans un communiqué, la direction souligne que le propriétaire du journal, Matthieu Pigasse, en concertation avec le directeur de la rédaction, Bernard Zekri, ont décidé la mise en place de ce nouveau tandem. 
Malgré une refonte du titre, l'objectif voulu par l'équipe de Bernard Zekri de doubler les ventes n'avait pas été atteint. A la charge du nouveau tandem de redresser le magazine.  
Deux quarantenaires
Compagne à la ville du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, Audrey Pulvar, 40 ans, a été chroniqueuse politique, animatrice de la tranche d'info 6/7 de France Inter, présentatrice et animatrice sur i-Télé après avoir été présentatrice et rédactrice en chef à France 3. Les deux postes lui avaient successivement été retirés en prévision d'un éventuel conflit d'intérêts.  
Arnaud Aubron, 38 ans, est rédacteur en chef à l'hebdomadaire et au site des Inrockuptibles. Il a été un des fondateurs du site Rue 89 après avoir été rédacteur en chef adjoint de Libération jusqu'en 2007.  


Décodage socialiste: 1) le socialiste Pigasse est propriétaire du Monde et des Inrocks... 2) l'ancien directeur des Inrocks David Kessler vient d'être nommé conseiller médias et culture auprès du président normal... 3) l'agressive compagne du ministre socialiste du déclin productif s'est fait virer de "On n'est pas couché" (du gauchiste Ruquier) pour conflit d'intérêts... 4) le socialiste Pigasse nomme la compagne du ministre socialiste du déclin productif au poste de directrice générale des Inrocks... Plus fort que Sarko, très joli système de copinages !! Encore heureux qu'il y ait des médias comme l'Express qui ne soient pas à la solde de la présidence normale socialiste pour nous informer loyalement.

Inconséquents : ces politiques qui font tout pour restreindre l’usage de la voiture avant de se lamenter sur sa disparition

Le groupe PSA Peugeot Citroën a présenté ce jeudi un nouveau plan de restructuration, prévoyant la suppression de 8000 postes. Les hommes politiques, socialistes ou écolos, qui sont contre l'automobile devraient s'en réjouir, pas pleurer.
Vous savez que nous sommes inconditionnel des Inconnus. Nous adorons le sketch culte du reportage sportif dans lequel, comme une litanie, ils répètent le fameux : “Cela ne nous regarde pas” . Et bien nous prenons exemple sur nos modèles et nous disons : PSA , cela ne nous regarde pas.
La première chose que nous assénons est que l’affaire PSA est un grand succès. Un succès pour tous ceux, socialistes, écolos, qui sont contre l’automobile. Ceux là veulent la régression de l’industrie auto. Eh bien, ils l’ont !
Par les taxes sur les carburants, par les restrictions à l’usage de l’automobile, par l’obsession sécuritaire, eh bien… ils ont réussi à faire chuter le nombre de kilomètres parcourus, C’est ce qu’ils voulaient, ils l’ont !
Par les campagnes, les agressions culturelles, la concurrence d’autres modes de déplacement, ils ont cassé l’attrait de la voiture.
Bien entendu, Gribouilles professionnels, cela ne les a pas empêché de doper périodiquement les ventes de voitures par des subventions, subterfuges, primes à la casse ou autre, ralentissant ainsi la nécessaire adaptation de l’outil de production.
Nous sommes en présence d’un cas d’école d’inconséquence des politiciens : ils veulent pour des raisons idéologiques casser l’usage de la voiture, mais ils jouent les pucelles effarouchées lorsque ladite industrie doit prendre les mesures qui découlent de sa régression.
Nous assistons exactement au même phénomène du coté des bistrots et restaurants de campagne. Les gendarmes sont en embuscade à la sortie des cafés et restaurants, verbalisent, font sauter les permis et les points. Ils agissent sur instruction des préfets mais les mêmes préfets s’étonnent de la fermeture des établissements, de la désertification des campagnes, de la recrudescence de la violence provoquée par l’abus d’alcool dans les rues et à domicile.
On organise la mort de tout un secteur, mais on ne comprend pas qu’il meure !
 Ah, les braves gens, heureux qu’ils sont car leur pouvoir gagne à la destruction et en plus il se renforce à la mort .
 L’affaire PSA c’est pain béni pour les socialistes, constructivistes, dirigistes. Ils se paient à l’aller, en organisant la déconfiture, et au retour, en prétendant administrer les remèdes.
Ils ne sont pas, mais alors pas du tout gênés par leur grands succès constructivistes antérieurs : le Plan sidérurgie qui a tué l’acier français, le Plan calcul qui a tué notre informatique, le Plan textile qui a ruiné toute la filière. Ils ne sont pas échaudés par les catastrophes du Crédit lyonnais qui a voulu jouer à la Banque industrielle, par l’IDI qui s’est transformé en une gigantesque prébende, par le CEPME  qui abandonnait ses créances au lendemain d’un prêt politique, etc.
Les communistes avaient raison qui, en leur temps, du temps ou ils avaient une pensée structurée, qualifiaient le système français de système monopolistique d’Etat, de CME. Tient, c’est le même Herzog qui est conseiller de Barnier à la commission européenne. Simple coïncidence, n’est ce pas...
Le capital français est en deuil. PSA c’était l’une des rares familles à faire partie de ce que nous appelons le capital industriel français par opposition au grand capital apatride klepto. Mais la fausse droite, les socio démos préfèrent le grand capital international apatride klepto qui assure leurs fins de mois et paient leurs déficits et frais de déplacements et notes de frais et campagnes électorales.

EADS aime les femmes

Le groupe européen a annoncé ce jeudi qu'il comptait embaucher 1.000 femmes en 2012. Au total, cela représentera un cinquième des recrutements à durée indéterminée prévus cette année. EADS s'est engagé à porter à 25 % la part des femmes dans l'entreprise d'ici à 2020.
"La femme est l'avenir de l'homme", chantait Jean Ferrat en 1975. Une certitude que partage sûrement Louis Gallois, qui a quitté le 31 mai  le groupe. Sous sa direction, il souhaitait alors voir la gente féminine représenter 25 % des effectifs de l'entreprise d'ici à 2020. Un objectif entériné par le conseil d'administration qui a ainsi fait de la diversité dans l'entreprise, et en particulier de la parité hommes-femmes, une priorité. Les femmes représentent actuellement environ 18 % des effectifs contre 15,2 % en 2006. Malgré le changement de direction, le nouveau PDG Tom Enders devrait toutefois continuer sur la voie tracée par son prédécesseur.
5.000 embauches en CDI prévues pour 2012
Dans ce cadre et à l'occasion du salon de l'aéronautique de Farnborough en Angleterre, EADS a annoncé ce jeudi qu'il prévoyait le recrutement de 1.000 femmes cette année. Un chiffre à relativiser toutefois puisque le groupe avait affiché en janvier son intention d'embaucher 9.000 personnes en 2012 au niveau mondial, dont 5.000 en contrat à durée indéterminée. C'est Airbus qui en recrutera le plus (4.000 CDI), l'avionneur avait déjà recruté 4.500 employés l'année dernière, portant l'effectif total de l'avionneur civil à 55.000 salariés sur les 133.000 personnes, qui travaillent au sein du groupe EADS.
Aucune femme au conseil d'administration d'EADS
Aux postes de direction, EADS envisage de porter la part des femmes à 20 % en 2020. Si aucun chiffre ne circule sur le niveau actuel, un accord passé entre les syndicats et les ressources humaines en 2010 rappelait l'objectif en France "d'atteindre à fin 2012 un niveau d'effectif féminin d'au moins 25 % dans la catégorie cadres et d'au moins 12,5 % dans celle des cadres supérieurs". Si, selon le groupe, une femme est présente au sein des comités exécutifs de toutes les filiales, aucune ne figure au conseil, qui compte onze membres. Une situation certainement appelée à évoluer...

Une technique de reconstruction mammaire sans implant, le mécanisme des coups de soleil enfin élucidé, regarder la télé diminue l'espérance de vie...

VIH : Quad, le médicament 4 en 1 contre le Sida jugé efficace

Le Quad, un médicament combinant quatre molécules en un comprimé, vient de passer avec succès un second essai clinique le comparant à un traitement usuel contre l’infection au VIH, dont l'efficacité est comparable. L’agence américaine du médicament (FDA) décidera ou non de son autorisation de mise sur le marché fin août prochain. Quelques petits points noirs sont à signaler malgré tout.
Il s’appelle Quad. Un nom un peu trompeur qui pourrait laisser penser que le temps des trithérapies contre le cancer est révolu. Le nouveau médicament de Gilead Sciences se compose effectivement de quatre molécules actives, mais seules trois sont des antirétroviraux : l’embriticitabine, le ténofovir (les deux composés du Truvada, autre fleuron de la compagnie américaine) et l’elvitégravir, dont l’efficacité est amplifiée par le cobicistat. Il ne s’agit donc pas d’une quadrithérapie au sens strict du terme, mais plutôt de ce que l’on appelle une trithérapie fixe. Mais cela relève du détail.

Reconstruction mammaire : une technique définitive et sans implant

Certaines femmes atteintes d’un cancer du sein ont parfois recours à une reconstruction mammaire après avoir subi une mastectomie. Plusieurs solutions existent mais une technique moderne encore très peu pratiquée, appelée Diep flap, pourrait bien s’imposer dans les années à venir car elle est définitive et ne nécessite aucun implant. Explications.
Le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme. En 2011, l’Institut national du cancer (Inca) dénombrait 53.000 nouveaux cas en France. Pour stopper la maladie, les médecins recourent une fois sur trois environ à la mastectomie, l’ablation du sein en même temps que la tumeur. Une épreuve toujours difficile à vivre pour les femmes qui, souvent, ont le sentiment de perdre une partie de leur féminité.

Plus de 2 heures devant sa télé, c’est un an et demi de vie en moins

Si on sait qu’il est mauvais pour la santé de passer trop de temps en position assise, quel en est l’impact réel sur notre espérance de vie ? Selon des chercheurs américains, rester assis moins de 3 heures par jour allongerait de 2 ans l’espérance de vie et regarder la télé moins de 2 heures quotidiennement prolongerait l’existence de 1,4 an. À vos marques, prêts, bougez !
Les États-Unis sont les champions de l’obésité. Outre-Atlantique, un habitant sur trois est touché par l’épidémie de surpoids. Il n’existe pas une cause unique mais la maladie s’explique par un ensemble de facteurs, parmi lesquels une mauvaise alimentation et un manque d’activité physique.

Coups de soleil : le mécanisme vient d’être élucidé !

Pourquoi attrape-t-on des coups de soleil ? Jusque-là, on en ignorait les mécanismes physiologiques fondamentaux, mais des scientifiques viennent de montrer comment des microARN altérés par les rayons UVB du soleil déclenchent une réaction inflammatoire. Une découverte qui pourrait avoir de nombreuses applications…
C’est l’été. Et même si l’astre du jour n’inonde pas équitablement la France de ses rayons chaleureux, les coups de soleil ont déjà frappé quelques corps et continueront d’agresser les peaux les plus claires toute la saison durant. Mais au fait, comment naissent les coups de soleil ?

Les chiens, plus que les chats, protègent les bébés des infections

Les chiens sont de meilleurs gardiens que prévu : ils protègent même les bébés dans leur première année contre des infections de l’oreille et des affections de l’appareil respiratoire. Les chats aussi, mais dans une moindre mesure. C’est donc une nouvelle étude qui démontre l’intérêt d’avoir des animaux de compagnie.
Les bébés au contact de chiens de compagnie attrapent moins d'infections de l'oreille et d'affections respiratoires que ceux dont les domiciles n'abritent aucun animal, conclut une étude américaine publiée ce lundi dans la revue américaine Pediatrics. Elle n'en explique pas les raisons, mais suggère que vivre au contact d'un chien qui passe au moins une partie de sa journée à l'extérieur pourrait renforcer le système immunitaire d'un enfant dans la première année de sa vie. Les chats, également, semblent fournir une certaine protection aux bébés, bien que l'effet observé ait été plus faible qu'avec les chiens.



Hollande-Trierweiler : Ne me tweete pas !

« Ça brûle rouge au château », comme on dit dans mon pays du Lot-et-Garonne. Ça chaufferait dur à l’Elysée entre Valérie et François. Ils ne se seraient pas adressé la parole pendant des jours. On ne l’a plus vue en public depuis des semaines. Ni pour la réception de la chef de l’opposition birmane Aung San Suu Kyi, qui lui tenait spécialement à cœur, ni pour la visite privée chez la reine d’Angleterre. François et Valérie vont-ils se séparer à l’issue de cette grave crise et Hollande se mettre en couple avec la chanteuse Vanessa Paradis en cours de mandat ? On a vu ça déjà.
Le Point qui est en train de devenir un magazine de gare du niveau de Voici et Closer donne la parole à Thomas Hollande pour qu’il « se lâche » sur sa marâtre. (Confidences privées en réalité de l’aîné et en quelque sorte porte-parole des enfants, qui en avait gros sur le cœur et que la délicate journaliste s’est empressée de publier après lui avoir mouché le nez et tapoté l’épaule.)
C’est le fils qui parle et il dit « mon père » et « ma mère » et plus « Ségolène » et « François » comme il le faisait toujours avec la presse.
« Ce que je reproche au tweet (ndlr : le message de soutien de Trierweiler à Olivier Falorni, rival et vainqueur de Ségo à La Rochelle) c’est d’avoir fait basculer la vie privée dans la vie publique. Ça m’a fait de la peine pour mon père, il déteste tellement que l’on parle de sa vie privée. Ça a détruit l’image normale qu’il avait construite. »
Il décrit un François Hollande « ahuri » par le geste de sa compagne. Et on l’imagine bien en effet, Hollande, on le visualise dans cette posture.
Le fiston poursuit : « Je savais que quelque chose pouvait venir d’elle un jour, mais pas un si gros coup. C’est hallucinant. »
Thomas Hollande ne veut plus voir Valérie Trierweiler. Son frère et ses sœurs non plus :
« C’est logique, non ? Et puis, ce qui compte, c’est qu’on normalise les relations avec notre père. » Ce qui n’a pas l’air gagné.
Après le coup de sang de Trierweiler, François et Thomas ont dîné en tête à tête. Le président a demandé à son fils de « ne pas alimenter le feuilleton ». Thomas a reçu de son père la promesse qu’il s’exprimerait sur le tweet et clarifierait le rôle de la première dame, sans doute lors de son interview du 14 Juillet. Ses enfants lui « mettent la pression dans ce sens », comme on dit à la télé.
Ses quatre enfants, son ex, sa nouvelle, on est très loin de l’Etat là, de la fonction du chef de l’Etat, du sens de l’Etat. On est dans « Amour, Gloire et Beauté » à l’Elysée. Lui qui reprochait tant à son prédécesseur d’étaler sa vie privée au grand jour et de mélanger avec indécence vie publique et sphère intime.
« Soit elle est journaliste, soit elle a un cabinet à l’Elysée », sinon « c’est un facteur d’instabilité », tranche Thomas Hollande, qui supplie : « Et surtout pas de deuxième tweet ! », et ne semble pas rassuré du tout à ce sujet. La première dame est un facteur d’instabilité.
Imaginant la rentrée du PS à La Rochelle, fin août, il pense que Falorni, exclu du parti pour sa dissidence, ne sera pas le bienvenu et cherchera sans doute à faire parler de lui : « Peut-être qu’il s’affichera en terrasse avec Valérie ! » ironise Thomas.
Quant à Ségolène, son fils la voit « ministre, pourquoi pas, dans quelques mois. En politique, on n’est jamais mort ». Ça nous promet encore de sacrés moments.
Ce que les journalistes, les alliés et les ennemis politiques n’avaient pas réussi à faire, les enfants vont l’obtenir. Ils vont parvenir à faire sortir le président de sa réserve, lui « qui déteste tellement parler de sa vie privée ». Et à lui faire arbitrer la rivalité féminine qui se joue dans les plus hautes sphères de l’Etat. Que va nous dire François samedi à ce sujet ? Valérie sera-t-elle bien placée à la tribune ? Que va-t-elle encore nous sortir de son chapeau ?
Vous le saurez dès 9 heures du matin en suivant le défilé des troupes…

André Bercoff : “La repentance, ça suffit !”

Longtemps proche de la gauche, le journaliste et écrivain s’attaque aujourd’hui aux ravages de la “pensée unique” de nos politiques face à l’islamisme.
“Le succès actuel des journalistes et écrivains “politiquement incorrects” est d’abord le résultat, en plus de leur talent, du ras-le-bol des Français à l’encontre de quarante ans de pensée unique aussi convenue qu’oppressante. Ses trois piliers : “vivons à droite, indignons à gauche”, “les minorités ont toujours raison, la majorité a toujours tort”, “l’Occident doit une repentance éternelle au tiers-monde”. Qui osait transgresser ces dogmes était jusqu’alors aussitôt mis au ban de la société ! Mais au fond d’eux-mêmes les Français, qui ont des yeux et des oreilles, n’en pouvaient plus de cette bien-pensance imposée, de ces silences et de ces mensonges : il fallait bien qu’à un moment le couvercle saute ! Aussi, dès que la parole s’est libérée, à la faveur notamment des nouveaux médias, qui ne permettent plus d’enfermer la liberté de penser, l’engouement a été immédiat. Et les grands médias, et les grandes maisons d’édition, ont bien été obligés d’en tenir compte…
Il y a un autre phénomène qui explique ce succès du non-conformisme, c’est l’irruption de l’islamisme radical, qui n’a rien à envier au fascisme ou au stalinisme, et les réponses non adaptées de nos politiques – qui pratiquent trop souvent la politique de l’autruche : “Cachez ce sein, ou plutôt ce voile, qu’on ne saurait voir…” Il y a, de la part des “fous d’Allah”, une volonté assumée d’asservissement, d’écrasement de toute liberté dans le monde. Et le décalage est tel entre ce que les Français observent et ressentent et le discours compatissant et “arrangeant” de leurs dirigeants (défausse, culture de l’excuse, horaires aménagés dans les piscines, abstention lors du vote sur la burqa, etc.) qu’ils sont allés chercher ailleurs que dans la “parole officielle” ces vérités que l’on cherche à taire. Il y a trente ans, on n’avait pas le droit d’être anticommuniste, au nom du “On ne doit pas désespérer Billancourt” ; aujourd’hui, on n’a pas le droit de dénoncer l’islamisme – qui n’a rien à voir avec la pratique de l’islam – au nom du “On ne doit pas désespérer le 9-3”.”

Arnaud Montebourg, le ministre inutile ?

Arnaud Montebourg, qui critiquait les relations entre pouvoir politique et médias est en couple avec une journaliste. Mais c'est loin d'être le plus gros problème auquel est confronté ce ministre inutile, voire néfaste.
Pauvre Arnaud de Montebourg ... On peut dire que l'ex-premier secrétaire du Parti Socialiste, alias Flanby moi-président-de-la-République, lui a donné une sorte de cadeau empoisonné en lui confiant le Ministère du Redressement Productif (et non pas de l'érection fructueuse, n'est-ce pas h16 !).
Notez, il n'y a pas que les super giga ultra libéraux fous qui se demandent ce que Montebourg est allé faire dans ce pédalo cette galère. Il y a aussi David Desgrouilles, blogueur chez Causeur et Marianne. Il y a aussi, très certainement, Audrey Pulvar, qui a troqué la fierté d'être la compagne d'un Ministre contre ses positions féministes et anti-connivence (voir le blog de Jean Quattremer). Il faut dire que Montebourg avait scié par avance la branche sur laquelle il aurait pu rester tranquillement assis.
Maintenant, Montebourg est ministre. Il promet, à défaut de démondialiser la France (et ce alors que 25% du PIB français est lié à l'international), un plan de reconquête industrielle, dixit l'Usine Nouvelle.

Nicolas Doze, le journaliste de BFM, pose de bonnes questions :
  • l'Etat (c'est à dire VOTRE argent, chers lecteurs) va t-il racheter toutes les entreprises en difficulté ?
  • l'Etat va t-il acheter les voitures made in France que les Français n'achètent plus (faute d'envie ou faute d'argent) ?En fait, les socialistes vivent dans un mythe : celui de la supposée supériorité de l'Etat et du public par rapport aux entrepreneurs, quand il s'agit de faire fonctionner l'économie. Les socialistes et les étatistes en général ne croient pas en l'ordre spontané, et ils pensent, même quand les recettes keynésiennes ont prouvé leur inefficacité (lire Croissance et Gouvernements : la grande illusion, sur le blog de Georges Ugeux).
    Que chacun comprenne : il n'y a pas de meilleur moyen que l'entrepreneur pour créer des richesses. Si les Etats pouvaient se substituer au marché, alors, l'URSS, qui avait totalement éliminé le marché, et détenait tous les moyens physiques de gérer l'économie, aurait été un succès. Pour que chacun soit convaincu, il n'y a qu'à comparer la RFA et la RDA en 1989. Parties du même point de départ, ces deux pays ont, d'un coté, été un échec total, de l'autre, le pays de la Golf GTI, de la colle Uhu et du freinage ABS. Plus frappant encore, la Silicon Valley.
    En France, nous avons des écoles d'ingénieurs de top niveau, des chercheurs techniquement très fort et des financiers bien armés. Mais le plateau de Saclay n'est pas la Silicon Valley. Pourquoi ? Parce que l'innovation ne surgit jamais là où on l'attend. Le succès du Sentier n'avait rien de planifié, pas plus que celui d'autres beaux succès Made in France, y compris au sein du CAC 40 (Cap Gemini, Essilor ...).
    Arnaud de Montebourg et sa bande ont beau être très intelligents, ils ne pourront pas remplacer les ingénieurs de Peugeot qui ont crée la 205 des années 80, les marketeurs de Bouygues Telecom qui ont lancé le concept de forfait dans les années 90, les geeks d'Iliad qui ont lancé le concept de box avec Free dans les années 2000, et les milliers d'inventeurs qui créent, échouent, recommencent quelque part chez eux dans leur petit coin de France.
    Les libéraux ne prétendent pas mieux savoir que les socialistes de gauche ou de droite ce qui est mieux pour les autres et pour le pays, ils disent qu'étant donné qu'il est impossible de savoir où émergera le prochain Steve Jobs, alors le rôle de l'Etat devrait se limiter à la création d'un environnement favorable à l'entrepreneuriat.
    Enfin, les libéraux notent que si les consommateurs, partout dans le monde, préfèrent rouler en Audi plutôt qu'en Renault, alors des plans de soutien à l'industrie automobile française sont inutiles. Laissons jouer les préférences du consommateur et la libre concurrence, et que le meilleur gagne !

Elisabeth Lévy : “Tout le monde rêve d’être de gauche !”

Dans “la Gauche contre le réel”, la fondatrice de “Causeur” revient sur le fond des polémiques qui opposent les “néoréacs” et les tenants de la pensée dominante.
Comment la gauche est-elle devenue l’ennemie du réel ? C’est une longue histoire, souvent glorieuse – dont je ne prétends nullement avoir décrypté tous les soubassements. Pour aller vite, la gauche naît en 1789 comme le parti du mouvement, quand la puissance est du côté de l’ordre – l’Église, la monarchie. Pendant un siècle et demi, l’issue du combat reste incertaine : c’est seulement en 1945 que le camp de la réaction est défait, même s’il bougera encore, sous les traits de l’OAS notamment.
En même temps, le changement révolutionnaire a accouché de l’ordre communiste, d’où l’émergence d’une gauche antitotalitaire, appelée “deuxième gauche”, qui lutte sur deux fronts : pour la liberté à l’Est, pour la justice sociale à l’Ouest. La fin du communisme achève de rebattre les cartes. Privé de l’ennemi qui l’obligeait à être meilleur, le capitalisme n’a pas le triomphe modeste.
Comme le résume Alain Finkielkraut, le changement n’est plus ce que nous voulons, mais ce qui nous arrive. Le mouvement devient l’essence du monde – c’est ce que Taguieff a baptisé “bougisme”. Et la gauche est nue : n’ayant plus aucune alternative à proposer, elle feint d’organiser les mystères qui la dépassent. Puisqu’on ne peut rien changer à ce qui arrive, on décrétera que ce qui arrive est formidable. Et, comme il n’y a plus d’ordre ancien à abattre, on l’inventera. C’est à cela que servent le discours de recouvrement du réel et la rhétorique antiréactionnaire.
Pouvez-vous donner un exemple ? Oui, si vous me pardonnez d’y aller à très grands traits. Puisque le capitalisme détruit les frontières, on applaudit à la disparition des frontières et, dans la foulée, à l’accélération des flux migratoires qui en est le corollaire. C’est le sens du slogan “l’immigration, une chance pour la France”. En réalité, un enfant de 10 ans peut comprendre qu’un phénomène aussi complexe et multiforme que l’immigration ne peut être seulement positif ou seulement négatif. Et on ne voit pas pourquoi les mouvements de population seraient en soi une chose admirable. Mais peu importe, seul l’enthousiasme est autorisé et tout bémol est disqualifié sous les espèces du racisme.
Cela présente un autre avantage : privée à la fois d’ennemi à combattre et d’avenir radieux à espérer, la gauche n’a plus d’autre identité que le sentiment de sa supériorité morale. Nous sommes bons parce que nous sommes du côté des faibles. Dans cette perspective compassionnelle, l’étranger sans papiers est une figure de la victime bien plus gratifiante que l’ouvrier en lutte.
En somme, le camp du mouvement devient le camp du bougisme. Cela explique-t-il que les identités, en tout cas certaines d’entre elles, soient tenues pour une chose détestable ? Sans doute, mais ce n’est pas la seule explication. Les sottises de l’antiracisme idéologique ne sauraient justifier la moindre complaisance à l’égard du racisme réel, ou alors on n’aura rien gagné. Nous avons de bonnes raisons de nous défier des conceptions fixistes ou essentialistes de l’identité qui ont engendré des catastrophes.
Du coup, l’Europe en est arrivée à nier l’existence même de son identité, ce que résume la phrase extraordinaire du philosophe et député européen italien Gianni Vattimo : « La définition de l’Europe, c’est l’hospitalité. » L’identité européenne, ce serait d’accueillir toutes les autres identités.
Les cris d’orfraie et glapissements indignés qui ont accueilli le débat sur l’identité nationale ont empêché que soit posée la question essentielle qui est celle du modèle français : “Notre indéfectible attachement à l’égalité des hommes nous impose-t-il de conférer des droits égaux à toutes les cultures ou peut-on considérer qu’il existe une culture d’accueil à laquelle les nouveaux arrivants doivent plus ou moins s’adapter ? ” Les partisans du multi-culturalisme ont des arguments légitimes ; encore faudrait-il que l’on puisse échanger des arguments plutôt que des invectives.
Le plus étonnant, c’est que ce postulat en faveur d’une ouverture inconditionnelle a conduit la gauche à tolérer ou à encourager ce qui devrait lui faire horreur : l’obscurantisme religieux, l’inégalité entre les hommes et les femmes, le refus de la laïcité… Et c’est là qu’il devient impératif d’escamoter le réel au profit d’un récit compatible avec l’idéologie du Progrès et du sens de l’Histoire. Dans cette opération, le rôle des médias est stratégique, car ce sont eux qui élaborent et imposent ce récit.
Le contraste entre l’affaire Merah et l’affaire Breivik n’est-il pas particulièrement révélateur de ce rapport dévoyé aux faits ? De fait, j’ai rédigé la conclusion de mon livre le jour de l’assaut du Raid contre Mohamed Merah. Les réactions d’une grande partie de la gauche et au-delà constituaient une confirmation éclatante de mon propos : tant qu’on ne savait rien, qu’on se plaisait à penser que le tueur était un Breivik français et qu’on pouvait accuser ceux qui avaient “armé le bras” et “fait le lit de”, l’affaire était hautement significative. Quand on a connu la vérité, les meurtres de Merah sont devenus un fait divers, les actes d’un fou isolé. Au prétexte de ne pas stigmatiser l’ensemble des musulmans, ce que personne ne faisait, pas même Marine Le Pen, on a voulu interdire toute question sur l’islamisme radical.
Il est évident que l’islam, qui est la culture de millions de nos compatriotes, ne se confond pas avec l’islamisme et encore moins avec le terrorisme. Mais comment celui-là peut-il, chez certains, se dévoyer en ceux-ci ? Qu’avons-nous raté pour que l’ancien élève de l’école Ernest-Renan rêve de mettre son pays à genoux ? Il serait absurde de nier que le chômage et l’exclusion sociale jouent un rôle, mais tout aussi absurde de prétendre qu’ils sont la seule explication. Je crois pour ma part que le renoncement à l’assimilation est largement en cause.
Escamoter le réel, c’est aussi tenter d’escamoter la parole de ceux qui s’obstinent à le décrire tel qu’il est, aimablement qualifiés de “nouveaux réacs”. D’où ce paradoxe d’une gauche qui ne cesse de dénoncer “la libération de la parole”… L’épisode “nouveaux réacs” a été le point de départ de ce livre. Durant quelques mois, on a entendu de nombreuses et éminentes voix protester parce que quelques trublions avaient le droit de parler. Au-delà de l’anecdote, cette levée de boucliers a de quoi inquiéter quant à l’avenir du pluralisme. Que les héritiers de Voltaire se mobilisent pour faire taire ceux qui ne pensent pas comme eux témoigne d’un étrange renversement.
Je m’empresse de préciser que, contrairement à certains de mes camarades en réaction, je ne crois nullement que l’on devrait pouvoir tout dire. Aucune société ne peut se passer d’interdits. Seulement, j’ai l’impression, peut-être exagérée ou fausse, ce qui serait une bonne nouvelle, que le domaine de l’interdit ne cesse de s’étendre. De plus, il n’est pas certain que les paroles mènent aux actes ; peut-être que, parfois, les paroles empêchent les actes.
Si la gauche est l’ennemie du réel, pourquoi la droite n’est-elle pas le camp du réel ? Dans un monde pacifié, l’affrontement entre la gauche et la droite est largement surjoué. La droite est aussi bougiste que la gauche, comme en témoignent les proclamations de Nathalie Kosciusko-Morizet : « Je suis tout sauf conservatrice ! » ou encore : « Être de droite, c’est être pour le mouvement. »
Christian Vanneste dit que « la droite, c’est la gauche avec vingt ans de retard » – quoiqu’on ait souvent l’impression que c’est plutôt vingt minutes que vingt ans… On dirait que la droite a intégré le sentiment de son indignité morale et que, dans le fond, la plupart de ses représentants rêvent d’être de gauche. Je les comprends ! Moi aussi j’aimerais être de gauche. Il doit être bon de se sentir bon ! Propos recueillis par Laurent Dandrieu

La Gauche contre le réel, d’Élisabeth Lévy, Fayard, 324 pages, 19 €.

Pourquoi les journalistes sont de gauche

Une nouvelle étude le confirme : la majorité des journalistes penche à gauche. Enquête sur les fondements culturels de ce phénomène politique.

« On le subodorait. On le devinait à mille petits signes : les journalistes votent à gauche, sont de gauche et, naturellement, soutiennent la gauche. » Il faut avoir soit le goût de la provocation soit un certain courage pour être aussi catégorique sur un sujet aussi polémique. Fondateur de Reporters sans frontières (dont il a été secrétaire général jusqu’en 2008) et de la revue Médias, journaliste sur iTélé et Sud Radio, Robert Ménard ne manque ni de l’un ni de l’autre. Mais comme il sait qu’on ne peut briser un tabou sans s’exposer à la critique, il a pris soin de commander à l’institut Harris Interactive une enquête sur le vote de ses confrères – et des nôtres. Pas un sondage, car « cela coûte cher », admet-il dans l’entretien qu’il nous accorde, mais une consultation : « Il s’agissait d’interroger les journalistes présents sur Twitter », précise Jean- Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion de Harris Inter active.
Cent cinq journalistes ont répondu à l’intégralité de cette enquête, publiée dans le dernier numéro de Médias. Ses résultats sont éloquents. « Les journalistes ayant pris part à la consultation déclarent un vote beaucoup plus marqué à gauche que le corps électoral français », constate Jean-Daniel Lévy. En tête, François Hollande – comme au premier tour, mais avec 10 points de plus que les Français ne lui en ont accordé. Le deuxième ? Jean-Luc Mélenchon (+ 8 points), devant Nicolas Sarkozy ( – 9). Marine Le Pen n’arrive qu’en sixième position, avec 3 %, soit six fois moins que le 22 avril. Hollande recueille 74 % des suffrages au second tour.
Cent cinq journalistes ne forment qu’un mince échantillon et l’on pourrait contester ces résultats si d’autres enquêtes, plus anciennes, n’allaient dans le même sens. Par exemple, le sondage réalisé par l’Ifop pour l’hebdomadaire Marianne en avril 2001, avant une autre élection présidentielle. À l’époque, 63 % des journalistes consultés avaient l’intention de voter à gauche (dont 32 % pour Lionel Jospin, qui fut éliminé dès le premier tour). La droite ne recueillait que 6 % des voix, les autres ne se prononçant pas. « Il faudrait être quelque peu naïf, après cela, pour s’étonner du fossé abyssal qui se creuse entre la caste journalistique et la population », concluait l’auteur de l’article, Philippe Cohen.
Les simulations électorales réalisées cette année dans plusieurs écoles de journalisme sont elles aussi intéressantes. Au Centre de formation des journalistes (CFJ), les étudiants de première année ont choisi, dans l’ordre : Hollande, Mélenchon, Bayrou. À l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille : Hollande, Mélenchon, Joly. Au Celsa : Hollande, Mélenchon, Sarkozy et Bayrou (troisièmes ex æquo). La droite est éliminée dès le premier tour.
Directeur du CFJ depuis 2008 (et bientôt de Reporters sans frontières), Christophe Deloire souligne que ces consultations concernent moins de cinquante étudiants – l’effectif moyen d’une pro motion de ces écoles. « J’ai su, ajoute-t-il, que certains élèves avaient voté Sarkozy le jour de l’élection alors qu’ils avaient voté blanc à l’école. » Il rappelle aussi que « les étudiants en France sont assez largement de gauche » : ceux des écoles de journalisme ne se distinguent pas de leurs condisciples. Reste qu’ils se distinguent des Français quand ils en sont sortis.
Les élections professionnelles en fournissent un autre indice. Les dernières ont eu lieu en juin. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a recueilli la majorité absolue des suffrages (51,3 %), devant la CGT et la CFDT. Or, même si ce ne fut pas toujours le cas, ses prises de position classent aujourd’hui le SNJ nettement à gauche : il figure parmi les fondateurs de l’Union syndicale Solidaires, adepte d’un « syndicalisme de luttes ». « Les salariés, les chômeurs, les retraités n’ont pas à faire les frais du désastre économique et social dans lequel nous ont plongés les politiques néolibérales et les marchés financiers », pouvait-on lire en janvier dans un communiqué de Solidaires, relayé par le SNJ sur son site.
À cette inclination pour la gauche, on peut trouver des raisons historiques et générationnelles – au moins jusqu’au début des années 2000. « L’histoire de la presse française n’est faite que de jeunes qui ont tâté de la politique et qui ont pour politique suivi dans le journalisme, expliquait en 2002 un journaliste du Monde cité dans un livre de Christophe Nick, les Trots kistes (Fayard). De 1960 à 1980, les militants étaient tous à l’extrême gauche. À une certaine époque, chaque groupuscule avait son quotidien ou son hebdomadaire. Des centaines de journalistes se sont ainsi formés sur le tas », avant d’être accueillis au sein d’autres rédactions, celle de Libération d’abord, puis du Monde – entre autres.
Ce n’est pas le résultat d’une stratégie d’entrisme, expliquait un ancien de la LCR et de Libé, Basile Karlinsky : « La réalité, c’est que le trotskisme, sans le vouloir ni le savoir, a réussi à être une (pas trop mauvaise) école de journalisme. » Parce qu’ils avaient dans leur bagage politique trois outils très efficaces pour s’imposer au sein des rédactions : « une appréhension intellectuelle du monde », le sens de l’organisation et « le goût du pouvoir
symbolique », soulignait Yves Roucaute dans Splendeurs et Misères des journalistes (Calmann-Lévy). Cette génération, qui avait 20 ans en 1968, est en train de passer la main, mais elle a fait école en faisant carrière sans rien abdiquer de ses convictions libertaires.
D’autres complètent cette approche historique par des éléments sociologiques et culturels. « Les journalistes se rapprochent des catégories sociales et intellectuelles les plus intégrées à la culture de gauche, les enseignants et les chercheurs », note le politologue Roland Cayrol dans la revue Médias. « Les étudiants qui présentent notre concours sont, pour beaucoup, issus de cursus d’histoire, de lettres, de sciences politiques. Des catégories sociales plutôt orientées à gauche », constate Christophe Deloire, du CFJ. Ce que confirment diverses enquêtes parues sur les étudiants de Sciences Po – dont beaucoup deviennent journalistes.
« La sensibilité politique des étudiants de Sciences Po se situe assez nettement dans le camp de la gauche. Ce positionnement s’accompagne d’un répertoire de valeurs privilégiant l’universalité, le libéralisme culturel, ainsi que la tolérance et l’ouverture aux autres », écrivait la sociologue Anne Muxel en 2004. Le règne de Richard Descoings n’y a évidemment rien changé. Les étudiants de Science Po ont, eux aussi, organisé une simulation électorale avant la présidentielle : François Hollande devance Nicolas Sarkozy de douze points au premier tour et l’écrase au second avec 63,6 %des voix.
En France, « les grands journalistes sont souvent issus des mêmes écoles que beaucoup de responsables gouvernementaux », remarquait l’ambassade des États-Unis dans une dépêche diplomatique révélée par WikiLeaks. « S’il y a une homogénéité du milieu, au niveau des dirigeants, c’est pour des raisons internes de formation, d’éducation, de milieu social, de mode de vie », avançait Régis Debray, en 2005, dans la revue Médias. Cette connivence intellectuelle favorise la diffusion d’un credo qu’on ne peut discuter sans risquer l’excommunication – comme l’a montré la condamnation d’Éric Zemmour. Laurent Fabius en a résumé les articles d’une formule éclairante : « La politique est une éthique, les droits de l’homme sont la jeunesse du monde et l’antiracisme est l’âme de la France. »
Nul ne conteste que « les droits de l’homme, dans leur acception classique, demeurent un appréciable instrument de lutte contre l’arbitraire des pouvoirs », écrit Élisabeth Lévy dans les Maîtres censeurs. Mais leur manipulation par des minorités réputées opprimées (culturelles, sexuelles, ethniques) menace d’éclatement une société privée de transcendance. « Voué au ministère des justes causes et des bons sentiments, le “machiavélisme du bien” [selon l’expression du philosophe Marcel Gauchet] n’en est pas moins un machiavélisme », conclut Élisabeth Lévy. Et, serait-on tenté d’ajouter, un manichéisme auquel la droite s’est soumise de peur d’être rejetée dans le camp du mal. Une nouvelle illustration en est fournie par la polémique sur la “droitisation” de l’UMP, récusée par d’ex-ministres de Nicolas Sarkozy. Pourtant, la droite ferait bien de méditer cette réflexion : « Les valeurs défendues par l’intelligentsia exercent un ascendant sur toute la société. L’enseignement, la culture ou l’information ne sont jamais neutres », rappelle Jean Sévillia, écrivain et journaliste. À l’inverse, « la gauche valorise le combat politique et la controverse intellectuelle – donc le journalisme – tandis que la droite a déserté le champ des idées pour les métiers de la finance. Les valeurs d’argent l’ont emporté sur le bien commun, l’esprit bourgeois a eu raison des idéaux », analyse le journaliste Marc Baudriller, auteur des Réseaux cathos (Robert Laffont).
Où l’on voit qu’il est nécessaire à la droite, pour reconquérir le terrain des idées, non seulement de ferrailler contre la gauche mais de batailler aussi contre la tentation de sérieux qui l’a gagnée. En opposant à l’esprit bourgeois (bohème ou non) cet “esprit français” que la bienséance commandait autrefois d’opposer aux fâcheux ? C’est le remède que préconisait le philosophe Philippe Muray et qu’appliquent certains humoristes – ceux qu’on n’entend pas souvent sur le service public. « Comment se fait-il que, quand l’Europe de l’Est s’est libérée, tous les gens n’aient pas foncé vers l’est ? », demande Gaspard Proust. Une question à soumettre aux étudiants en journalisme.  Fabrice Madouas
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Entretien avec Robert Ménard : "La gauche est le bain naturel des médias", propos recueillis par Fabrice Madouas,
Une profession complexe et exposée, par François d'Orcival