TOUT EST DIT

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dimanche 24 juin 2012

Marc Faber : Le plan de relance de Hollande est une catastrophe 


Fuck Joffrin, c'est la grande classe


Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas penché sur le cas de l'une ou l'autre pitoyable vedette-tartuffe de la gauche dégoulinante de moraline. Jacquard, Hessel, Morin ou Rocard, les Mousquetaires Grabataires de la Purée Bien Pensante se sont nettement calmés dernièrement, l'injection massive de camomille et le basculement mou du pays sur son flanc gauche ayant probablement calmé leurs ardeurs. En revanche, Laurent Joffrin, le frétillant éditorialiste subventionné à la mèche en bataille, est là pour briser le record du plus gros taux d'abrutissantes stupidités au paragraphe carré.
Il est fort bien payé pour ne prendre la plume qu'une fois de temps en temps. Mais quand il le fait, c'est pour dynamiter les vannes sur le barrage à poncifs qui se déversent alors à gros bouillon dans la basse vallée de ses platitudes intellectuelles.
Et c'est donc avec un aussi idiot que grossier "Fuck Cameron" qu'il intitule son dernier billet pour nous exprimer le fond du fond de sa pensée.
C'était inévitable.
La gauche (i.e. les socialistes assumés) n'en peut plus du bonheur sucré, orgasmique même, qui la parcourt en vagues grisantes et onctueuses depuis un mois maintenant à la suite de l'arrivée à la magistrature suprême d'un entremet sucré adoubé par le parti des Bons contre les Méchants (les corporatistes honteux, à droite donc).
A contrario, cette même gauche éructe, avec un peu de bave aux commissures des lèvres, lorsque, de par le vaste monde, certains vilains aigris ont l'outrecuidance de lui rappeler que le changement va coûter un pont et même plus et que toute la joyeuse coterie socialiste de France va droit vers un problème majeur.
Et comme problème majeur, je ne parle même pas de l'océan de dettes dans lequel se prélasse le peuple français (enfin, celui de gauche, celui qui est heureux et qui se détend les orteils dans la bouillasse financière). Je parle simplement de cette réalité qui va refuser de se plier aux désirs bêtes des socialistes : eh oui, c'est bien joli de préparer les braises sous les riches, mais s'ils ne sont pas ligotés, ils ne resteront pas bien gentiment sur la broche.
Surtout que, bien malheureusement, entraver physiquement les riches avant leur fuite serait très mal vu. En plus, la définition de riche commence à englober une part grandissante du peuple, et même, ô surprise, une portion notoire du peuple de gauche (n'est-ce pas Yannick ?).
Alors fatalement, les socialistes assumés enragent lorsqu'on entend un (sale) étranger (d'Anglais) dire tout haut ce à quoi pensent tout bas ceux qui voient les broches et les braises se rapprocher tous les jours. Et lorsque la gauche enrage, ça s'entend, et ça se lit puisqu'elle sort son petit crayon et commence ainsi : "Cameron est un sale aristocrate anglais plein de morgue qui se réclame du libéralisme", et je paraphrase à peine.
 Ici, bien sûr, l'insulte ne porte pas sur "sale", ni sur "anglais" (dont le peuple est admirable à tant d'égard, nous explique notre bel hypocrite), mais plutôt un peu sur aristocrate et beaucoup sur libéralisme. Un aristocrate libéral, c'est, pour le fuckus joffrinus, une engeance insupportable qui file des boutons et des nœuds dans sa courte barbe de penseur de Prisunic.
Car, voyez-vous, le Cameron en question a commis un crime de lèse république. Un. Que dis-je, il en a commis des wagons entiers. En appelant ainsi les Français à rejoindre la perfide Albion, il aide clairement à "saboter des mesures approuvées sans appel au cours de quatre scrutins successifs par le peuple français."
Le brave Joffrin semble oublier que ces quatre scrutins ont à chaque fois montré qu'une faible minorité de citoyens seulement accompagnait vraiment Hollande et son gouvernement, tant aux présidentielles qu'aux législatives. Le président d'un tiers des Français et la majorité absolue de l'Assemblée à 22.7% ont bien du mal à faire croire à un scrutin sans appel. Et ce serait donc cette majorité qui ne soutient pas Hollande qui saboterait ses indécisions et des mesures dont on ne peut pas dire qu'elles soient particulièrement claires ? Diable, c'est surprenant !
Soyons clair, mon brave Laurent : une écrasante majorité de Français n'en a rien à foutre (doesn't give a fuck, precisely) de ton président de merde.
Et pour la haute tenue du langage, vous m'excuserez, mais c'est Lolo qui a commencé, hein.
À partir de là, les vannes lâchent : Le pauvre Joffrin, probablement tout content d'avoir utilisé l'arme ultime de la Démocrassie, enchaîne ensuite dans un flot consternant et continu de moyens rhétoriques oscillant entre le stupide et le nauséabond.
Selon lui, l'appel de Cameron, incitant les Français à la fuite de l'enfer fiscal, est parfaitement comparable à l'attitude anglaise du 18ème siècle lorsque les nobles quittaient la France pour échapper à la ruine, la prison ou l'échafaud : pour le pauvret, si à l'époque, c'était la guerre entre les deux nations, à présent, c'est de guerre économique qu'il s'agit donc :
En déroulant un tapis rouge aux fuyards de la République fiscale, Cameron se prendrait-il pour un William Pitt de l’agiotage ?
Ah, que voilà belle envolée, maître Joffrin de la Métaphore Pourrÿte ! Les "fuyards de la République fiscale", en voilà une belle expression ! Ajoutez-y les traîtres à la Patrie ! Traitez-les même de "collabos" tous acquis au capitalisme apatride de la puissance anglo-saxone, tant qu'on y est ! Après tout, c'est de guerre et d'heures sombres dont on parle, et pas moins : d'après notre nabot en effervescence, Cameron a véritablement établi une stratégie cynique pour, je cite, attirer à lui "ceux dont l’absence totale de civisme les conduit à s’expatrier pour gagner quelques millions de plus".

Ici, notre espèce de pignouf mou à réaction montre à quel point il suinte de jalousie et de haine de celui qui pense un peu au-delà du domaine étriqué de son petit pays, et qui surtout, ne se laissera pas tondre. Joffrin, comme tous les exploitants sordides de lucidité, indique ici clairement sa tendre préférence pour les moutontribuables dociles et ne peut imaginer une expatriation pour d'autres raisons que ce pognon (à millions, même) qui semble lui hanter l'esprit de façon permanente.
Dans la foulée, Cameron tentant de faire de l'Angleterre un paradis fiscal, le thuriféraire faussement patriotique admet en creux que son pays, qu'il feint d'aduler -- le changement, c'est maintenant, je suppose -- est un enfer fiscal. On voit mal alors pourquoi on ne devrait pas le fuir, à moins d'être effectivement contraint de rester, ou, plus simplement, faire partie du peuple des tondeurs.
Où l'on pouffe franchement, c'est lorsque Lolo nous explique que Cameron aurait fait de l'austérité dans son pays, ce qui est, évidemment, une vaste plaisanterie, le pauvre premier ministre étant un keynésien brouillon et dépassé comme les autres dirigeants européens. C'est encore plus drôle lorsqu'on découvre que ce tartuffe de Joffrin (décidément complètement nul en économie de base) propose à Hollande de ... copier Roosevelt dont la belle relance des années 30 a surtout prolongé l'agonie (tiens, Lolo, mange ce petit article, ici - ah, fuck, c'est en anglais !)...
Pauvre Joffrin, finalement, réduit à pester sur les nigauds d'Anglais qui, même tout embrouillés qu'ils sont dans leurs politique économique foireuse, ont tout de même compris qu'il valait largement mieux attirer les riches que les faire fuir ... En réalité, l'éditorialiste démontre à nouveau pourquoi ce pays s'enfonce toujours plus vite : lorsque ses "élites" sont à ce point dépourvues du moindre sens commun, de la moindre culture, de la plus petite parcelle de notions économiques de base, que voulez-vous qu'il arrive ?
Qu'est-ce qui peut arriver à ce pays si, d'un côté, les riches, les cultivés, les lucides et les motivés fuient, et s'il ne reste plus de l'autre que les profiteurs et les aigris pour tondre ceux qui ne peuvent pas fuir ?
Pas de doute : ce pays est foutu.


Nous sommes tous météo sensibles

Science, médecine chinoise ou marketing L'influence du temps qu'il fait sur notre caractère est aujourd'hui reconnue. 
Le bon sens et la langue ne s'y étaient pas trompés. Ne dit-on pas «avoir le moral au beau fixe?», «la tête dans les nuages» ou «l'humeur printanière»? Depuis toujours, les liens entre nos états intérieurs et le temps qu'il fait ont inspiré poètes, paysans et, aujourd'hui, les internautes de Facebook qui peuvent choisir une icône de soleil ou d'orage pour signaler leur état moral quotidien à leurs amis.
Les relations entre humeurs et météo intéressent aussi les psychologues. Marie Romanens, psychanalyste, qui vient de publier avec Patrick Guérin Pour une écologie intérieure, renouer avec le sauvage (Éd. Payot), constate ces influences climatiques sur ses patients: «Les intersaisons, automne et printemps, sont des moments particulièrement critiques pour les plus fragiles d'entre eux, observe-t-elle. J'ai travaillé en psychiatrie et, dans ces hôpitaux, tout le monde sait bien qu'il faut redoubler de vigilance dans ces périodes de l'année.» À l'automne, entrée dans l'hiver où vont s'accentuer le froid et la longueur des nuits, on veut bien comprendre qu'il y ait intensification des troubles anxieux. Mais pourquoi au printemps? «Cette saison demande, après un certain temps d'endormissement hivernal, de réveiller notre agressivité vitale, cet élan de vie qui nous a fait naître au monde et nous permet d'y grandir, explique la psychanalyste. Pour certains, cette transition peut générer de l'angoisse.»

La luminothérapie, un traitement efficace 

Parmi les plus réceptifs à ces changements extérieurs, les seniors et les adolescents qui eux-mêmes voient leur identité soumise à d'importants bouleversements intérieurs et s'isolent davantage qu'à d'autres âges. Une étude menée en 2008 et détaillée dans son dernier livre par le professeur Fischer a d'ailleurs démontré que le souvenir d'une expérience sociale d'exclusion pouvait influencer la perception de la température ambiante et surtout augmenter la sensation de froid.
Les professionnels de la psyché ne s'y trompent pas: «Quand quelqu'un se plaint beaucoup du climat, il dit autre chose bien sûr: sa vulnérabilité, son anxiété, ses sentiments dépressifs, analyse Marie Romanens. C'est une façon de signifier son mal-être tout en restant dans son quant-à-soi.» Le temps qu'il fait comme paravent protecteur? Des peuples entiers s'y adonnent. Ainsi les Anglais, qui ont pour rituel social de parler longuement de la pluie et du beau temps, sont-ils aussi connus pour avoir du mal à exprimer leurs émotions…
S'il n'est pas prouvé scientifiquement que le soleil et le beau temps nous poussent directement à nous sentir mieux (c'est plutôt le fait de sortir de chez soi et de favoriser les interactions sociales et amicales qui rehaussent notre moral quand il y a de belles dispositions climatiques), il est établi par contre que la baisse de température et surtout le manque de lumière génèrent de véritables troubles dépressifs sur de larges populations. C'est le SAD («Seasonal Affective Disorder») décrit désormais dans la psychiatrie américaine: fatigue, manque d'intérêt pour les activités du quotidien, retrait social, besoins compulsifs de manger du sucre, prise de poids… Voici les symptômes qui atteignent ceux qui souffrent de ce syndrome. Il a été montré que plus l'on vit loin de l'équateur, plus on risque d'y être sujet et les périodes de pointe du SAD sont les mois de janvier et février. Mais ceux qui travaillent de longues journées dans des buildings peu ouverts sur l'extérieur peuvent en ressentir des symptômes toute l'année. Pour y remédier, la luminothérapie apparaît aujourd'hui comme un traitement efficace: une demi-heure d'exposition quotidienne à la lumière de lampes spécialement conçues à cet effet nous protégerait de ce mal.
Le marketing s'intéresse aussi à de telles découvertes. On a même créé un terme, la météo sensibilité, pour aider les entreprises à mesurer et pourquoi pas maîtriser cette influence notable de la météorologie sur nos comportements d'achat. Helios Loukos, président fondateur de la société Climpact, qui offre des solutions opérationnelles pour ce qui était jusque-là de simples observations empiriques, s'en enthousiasme encore: «Parfois, l'impact de la météo peut faire doubler les ventes d'un produit… C'est effrayant!» D'après sa pratique cependant, ce sont davantage les saisons et leurs variations climatiques qui nous influencent…, ainsi que notre origine régionale: «Dans le sud de la France, dès 21° de température, les bouteilles d'eau se vendent comme des petits pains, observe-t-il. Par contre, dans le Nord, il faut atteindre les 24° pour que les stocks commencent à baisser.» La météo n'a pas fini de nous interroger.

Résister au blues météorologique

L'influence du temps sur nos humeurs a maintes fois été prouvée. Alors que l'été semble ne jamais vouloir arriver, comment garder le moral ?
Pour la plupart des Français (notamment ceux de la partie nord du pays), l'heure est au plafond bas: depuis des semaines, le ciel voilé par des nuages opaques, les pluies torrentielles et les orages menaçants se succèdent pour finalement dessiner «un mois de juin pourri, après un mois de mai déplorable», ainsi que le résumait un quidam. Agacement, frustration et colère s'expriment dans les conversations. Peut-être aussi une peur insidieuse, à l'heure où le «changement climatique» de la planète est une donnée évoquée quotidiennement dans les médias. Peut-on échapper à ce blues généralisé?
D'un point de vue objectif, l'influence tangible de la météo sur nos humeurs a maintes et maintes fois été prouvée. Ainsi, on a défini le terme de «dépression saisonnière» pour parler des pics de déprime observables notamment dans les pays du Nord au moment des longs hivers. «La diminution du temps d'exposition à la lumière a de réelles répercussions sur notre humeur, explique le Pr Michel Lejoyeux, professeur de psychiatrie et d'addictologie à Paris 7, qui a publié Changer… en mieux (Éditions Plon). Nous avons réellement besoin d'une dose minimale de lumière pour aller bien au niveau de l'humeur». Autre impact d'un temps sans soleil: nos rythmes biologiques veille/sommeil ont tendance à se désynchroniser. Le matin, des difficultés à se réveiller sont fréquentes car la production de cortisol n'est pas stimulée. Et des envies de dormir, l'impression d'être fatigué sont aussi induites par l'ombre généralisée. «On peut alors parler d'un véritable jet-lag psychologique se superposant à la désynchronisation biologique», ajoute le Pr Michel Lejoyeux.

Oser des activités nouvelles

Par ailleurs, de nombreuses études démontrent que nos comportements ont tendance à se modifier sous l'influence du climat: le Pr David Strohmetz, de l'université de Monmouth, a ainsi observé que les clients d'hôtels donnent des pourboires plus importants aux grooms qui leur annoncent le beau temps dehors. Cette générosité s'expliquerait selon lui par le désir des clients de garder, en «l'achetant», leur bonne humeur générée par le soleil. Cependant, le beau temps n'est pas toujours facteur de bonnes actions: les suicides, par exemple, sont en nombre croissant les mois d'été. Voir les autres s'épanouir peut en effet renforcer les sentiments négatifs des personnes dépressives qui, stimulées par l'énergie du soleil, décident d'en finir et de passer à l'acte.
En définitive, selon le Pr Michel Lejoyeux, nous avons surtout besoin, pour notre équilibre psychique, d'alternance météorologique. «Ce qui pèse sur le moral, ce sont ces pensées catastrophistes qui nous laissent croire que nous allons avoir une longue période de temps identique, explique-t-il. Ce qu'on peut appeler une «vision tunnelique» du climat, et celle-ci est toute aussi pénible à envisager qu'il fasse très chaud ou qu'il pleuve». Pour pallier à ce blues, et ne pas se laisser contaminer par la routine météorologique, une méthode selon lui: oser des activités nouvelles, pour éprouver des sensations renouvelées, et infuser cette variabilité dont nos humeurs ont tellement besoin.. quel que soit le temps dehors.

Un panier de crabes à domestiquer 


Cécile Duflot a largement surjoué son émotion hier, en transmettant le secrétariat général d’Europe Ecologie-Les Verts à Pascal Durand. Elle peut, certes, être heureuse du chemin qu’elle a parcouru. Mais son bonheur est d’abord personnel. Elle a arraché au PS, en négociant, un siège de député inexpugnable à Paris, qui lui garantira une rente politique de longue durée, et en plus, elle est devenue ministre. À 37 ans, sa trajectoire est lancée… et sécurisée.
On ne peut pas en dire autant de l’avenir du mouvement dont elle a tenu les rênes pendant six ans. Si les écologistes ont connu d’indéniables succès lors des européennes et des régionales, grâce à la locomotive Cohn-Bendit, les derniers rendez-vous électoraux ont été décevants. Avec 2,30 %, Eva Joly fait un très mauvais score à la présidentielle, et si EELV parvient à constituer, pour la première fois, un groupe à l’Assemblée nationale, c’est uniquement grâce à un accord au sommet avec le Parti socialiste. Là où les écologistes se sont présentés au milieu d’autres candidats de gauche, ils sont loin derrière.
Daniel Cohn-Bendit, qui, en 2010 à la tête d’Europe Écologie, avait largement devancé la liste socialiste aux européennes en Ile-de-France, est dur avec ses « amis ». « On existe à l’Assemblée, au Sénat et au gouvernement, mais plus dans la société », tempête-t-il, fustigeant la politique « clanique » de Cécile Duflot et « la chasse aux maroquins ministériels ».
Pascal Durand, le nouveau secrétaire général, parviendra-t-il enfin à faire de la politique « autrement », un slogan revendiqué depuis les débuts de l’écologie politique et qui n’a jamais été appliqué au sein du mouvement ? Proche de Nicolas Hulot, il est l’un des artisans de la fusion d’Europe Écologie et des Verts. Nul doute qu’il se voudra rassembleur. Le problème, c’est que la politique politicienne a vidé le parti de plus de la moitié de ses adhérents en un an, et que ceux qui restent forment le noyau dur des irréductibles, qui ont préféré l’écologie punitive et la rigidité d’Eva Joly au charisme de Nicolas Hulot. EELV ressemble, plus que jamais, à un panier de crabes, qu’il ne sera pas facile de domestiquer, surtout dans un contexte de gauche dominante, où toutes les ambitions apparaissent réalisables.

Clinique politique !

Cela ressemble à la fois à de la schizophrénie, à un trouble bipolaire et même à de la paranoïa mais ce n'est rien de tout cela. C'est assez courant et cela peut même se soigner avec le temps.
Il s'appelle Jean-Pierre, il est âgé d'une petite cinquantaine d'années, il est plutôt avenant, petit, tout en rondeur et ses yeux pétillent de malice derrière ses lunettes. S'il est dans mon cabinet ce jour c'est parce qu'il est inquiet pour son fils aîné prénommé Thomas. D'après lui, il est atteint d'une pathologie grave mais rien n'y fait, ni les menaces ni les encouragements : son fils ne veut pas consulter.

Lorsque je lui demande ce qui l'amène à songer que son fils serait malade, le père m'explique que depuis une dizaine d'années son fils est dans une sorte de délire mystique. Et s'il est venu me consulter c'est que très récemment, juste après les élections présidentielles et législatives, son fils s'est transformé comme s'il était entré dans une sorte de transe mystique. Depuis quelques temps déjà il l'avait surpris à murmurer "le changement c'est maintenant", ne comprenant pas vraiment ce que cette phrase voulait dire surtout que lorsqu'il prononçait cette phrase, son fils se mettait à croiser ses bras l'un au dessus de l'autre d'une manière curieuse.
Au début il a mis cela sur le compte de la jeunesse mais à vingt-trois ans passés, son fils n'est plus un adolescent et le temps est révolu où l'on se met à admirer et singer bêtement des idoles. Il a tout envisagé pour tenter de comprendre ce qui lui arrivait. Il a pensé que son fils glissait doucement sur la pente de la schizophrénie et qu'il s'agissait de délires sans queue ni tête et cela lui a fait peur.
Il a même envisagé que son fils puisse être homosexuel quand dans sa chambre il a punaisé un poster de François Hollande mais il ne savait pas trop. D'après lui, un homosexuel aurait plutôt mis des posters de jeunes types musclés aux dents blanches et non la photo de notre président. C'est inconcevable de tomber amoureux d'un homme affligé d'un pareil physique. Il se dit que c'est comme si un jeune hétérosexuel avait eu l'idée de décorer sa chambre avec la photo de Martine Aubry. Certes son fils aime le rose mais ce n'est pas suffisant, il a tout de même une copine avec qui il s'entend bien.
Et puis, lorsque face aux émissions de soirées électorales, il a vu Thomas s'agiter et éprouver une joie intense en écoutant des politiciens parler, il a eu d'autres idées. Il ne comprenait pas ce qui pouvait enthousiasmer ainsi son fils dans le discours de ces politiciens professionnels. D'après lui, quelles que soient les idées politiques que l'on puisse avoir, on a toujours un peu de distance vis-à-vis de la politique. On peut être content quand son camp gagne mais on garde une certaine distance, convaincu que finalement rien ne changera vraiment. C'est un peu comme dans le foot, passé la fièvre de la victoire, on revient à son quotidien. Mais là, le jeune Thomas en voyant les résultats des présidentielles s'est tourné vers lui en hurlant que le changement c'était maintenant en refaisant ce geste curieux avec ses deux bras.
Le soir des législatives, Thomas lui a vraiment fait peur. Il était animé d'une telle joie, à croire qu'il ruisselait de bonheur. Jean-Pierre a eu peur, il s'est dit que même lorsque Bernadette Soubirous avait vu la vierge dans la grotte de Massabielle, elle n'avait pas dû être aussi transportée de joie que son fils. Cela lui a rappelé un de ses amis qui s'était tapé un mauvais trip aux acides quand ils étaient en faculté au début des années soixante-dix quand on faisait un peu n'importe quoi. Cet ami s'était mis à sourire bêtement, avec un air crispé, les mâchoires serrées et ça avait duré deux jours avant qu'il ne fasse une descente terrible mais libératrice. Mais il est sûr que son fils ne se drogue pas, ce n'est pas le genre. Comme il me l'explique, il termine une formation d'expert-comptable alors ce n'est pas vraiment le genre à porter les cheveux longs et à tester tous les stupéfiants de la terre. Il a tout de même eu si peur qu'il s'est imaginé appeler le le samu ou alors lui faire prendre une douche glacée.
C'est pour cela que Jean-Pierre s'est imaginé le pire pour son fils. Il a cherché sur le net et a envisagé un trouble bipolaire. Selon lui, le soir des législatives, Thomas aurait fait une crise maniaque du moins son état correspondait à ce que raconte la littérature spécialisée à propos de ces brusques changements d’humeur. Jean-Pierre m'explique qu'il a lu que l'accès maniaque se caractérise par la survenue d'un état d'euphorie, des idées de grandeur, une mégalomanie et une suite d'idées rapides avec une logorrhée envahissante. Il a aussi lu que le patient présentait souvent une labilité affective et une hyperactivité et que les crises de rire n'étaient pas rares.
Il sait que les troubles bipolaires se traitent mieux de nos jours mais il a été abattu par la nouvelle. Il ne sait vraiment pas ce qui arrive à son fils. Il avait aussi envisagé qu'il soit dans une sorte de secte parce qu'à son âge on est vulnérable aux discours et qu'on se laisse embobiner par le premier gourou venu. Le manque de repères, la baisse des croyances et l'abandon des traditions laissent les gens paumés qui peuvent alors se raccrocher à n'importe quoi. Jean-Pierre m'explique que lui est ingénieur de formation et peu enclin à croire en n'importe quoi mais que son fils est différent, sensible, enthousiasme, prompt à s'enflammer pour tout et n'importe quoi. La piste de la secte l'a séduit sans pour autant pouvoir trancher entre cela et le trouble bipolaire.
C'est pour cela qu'il s'en remet à moi pour tenter d'y voir plus clair. Je lui pose alors des questions afin de mieux comprendre ce qui accable son fils. Je lui demande ainsi si dans le passé, son fils n'a pas eu d'autres comportements aberrants. Il m'explique qu'il y a déjà pensé et qu'il se souvient d'un fait troublant. Thomas devait avoir seize ans et il s'est embringué dans une drôle d'association. Comme il lui faisait confiance, Jean-Pierre n'a posé aucune question. Un jour il a vu traîner une carte MJS dans la cuisine avec un logo orné d'une rose. Il ne s'en est pas plus préoccupé. Il a songé que MJS cela signifiait Maison des Jeunes et de je ne sais quoi car il n'a pas cherché à ce que voulait dire le S. Quant à la rose, il aurait pu s'agir aussi bien d'un club de jeunes horticulteurs que de danseurs de tango. Il ne s'en est pas vraiment soucié.
Mais il se souvient que c'est là que les ennuis ont commencé. C'est pour cela qu'il parle aujourd'hui de secte. Parce que c'est à peu près à cette période que son fils a beaucoup changé. Il s'est alors lancé dans de drôles de diatribes. Jean-Pierre se souvient ainsi que son fils lui avait expliqué que l'impôt était un instrument de justice sociale destiné à gommer les inégalités de classe. Quand il a voulu en parler, son fils l'a traité de gros bourgeois et de facho. Au lieu de s'en inquiéter, Jean-Pierre a été amusé, mettant cela sur le compte de la jeunesse. Comme il me l'explique, lui-même se rêvait en guitar-hero un peu comme Jimmy Page et finalement la vie l'a rattrapé et il est devenu ingénieur. Aujourd'hui, il a les cheveux court et roule calé dans les sièges en cuir d'une berline haut de gamme : il faut bien que jeunesse se passe !
Mais chez Thomas cela s'est accentué et son langage s'est modifié. Il n'a eu de cesse de parler de démocratie et de tolérance alors que tout dans son attitude dénotait que ces notions lui étaient devenues étrangères. Péremptoire et rigide, son fils lui tenait des discours curieux, un peu comme s'il répétait des choses entendues mais qu'il n'aurait pas comprises. La tonalité était toujours la même, cela parlait d’État, de bonheur, de planification, de lutte contre les inégalités, d'égalité des chances et de tout un fatras assez délirant maintenant qu'il y repense. Cela n'avait ni queue ni tête, c'était incohérent et indigeste. Maintenant qu'il y pense, il y avait presque une tonalité mussolinienne dans ce discours : tout dans l’État, rien hors de l’État, rien contre l’État.
Et Jean-Pierre se tait alors, n'ayant plus rien à dire. Je prends un temps de pause et je lui explique que je crois savoir ce dont souffre son fils. Il me regarde un peu inquiet mais je le rassure d'un geste. Je lui explique que son fils est militant socialiste et que tous les symptômes s'expliquent. Cela ressemble à la fois à de la schizophrénie, à un trouble bipolaire et même à de la paranoïa mais ce n'est rien de tout cela. C'est assez courant et cela peut même se soigner avec le temps.
Jean-Pierre pressé de savoir son fils hors de danger me demande alors ce qu'il y a à faire et ce que dit la science de tout cela. Je lui explique alors que les récentes études ont prouvé que l'on ne pouvait être intelligent, militant socialiste et de bonne foi : il y a toujours quelque chose en trop. Tel que je le ressens, mais ce n'est qu'intuitif parce que je n'ai pas vu son fils, il me semblerait qu'il soit intelligent et de bonne foi. Je doute alors qu'ils soit réellement socialiste. Je pense que cet accès délirant n'est que passager, c'est une forme de bouffée délirante aiguë, un coup de tonnerre dans un ciel d'été comme l'on dit, qui généralement cela se dissipe et ne revient jamais.
Il veut être sûr que j'ai raison, que j'ai bien saisi tout ce qu'il m'a expliqué. Je l'apaise et lui dis que je suis à peu près sûr de moi. Que son fils comme bon nombre de jeunes exaltés et un peu sensibles a dû être piégé par des manipulateurs de haut vol qui l'ont enrôlé dans une sorte d'escroquerie politique visant à les faire élire. Je lui explique qu'à cet âge-là, tout juste sorti de l'adolescence, on est encore malléable, on ne connait pas grand chose de la vie et que si on a des idées sur tout, on a surtout des idées. Que puisque son fils a fini ses études, il va enfin se mettre à travailler vraiment.
Je le rassure définitivement en lui expliquant que j'ai déjà eu plusieurs cas de ce type dans mon cabinet. Généralement au bout de deux ou trois déclarations d'impôt, ils prennent de la distance vis-à-vis de leurs anciennes croyances. Le réel est toujours le mur sur lequel se fracassent les idées sottes. Même l'URSS a fini par se disloquer vaincue par la réalité. Je rajoute que s'il y a les grands système macroéconomiques, il ne faut pas oublier qu'à la base, il n'y a que des êtres humains. Et que rares sont ceux qui ont envie de trimer pour rien.
Je lui explique ainsi qu'une théorie de la motivation dénommée théorie de l'équité qui fait qu'à un moment on pratique tous un ratio rétribution/contribution que l'on a tendance à comparer à celui des autres. Et dès lors que l'on s'aperçoit que ce ratio tourne en notre défaveur, on commence à en avoir marre de payer tout le temps pour les autres. On devient lucide et on cesse d'être socialiste. Je pourrais lui dresser une longue liste de jeunes qui n'avaient aucun scrupule à bénéficier de l'argent des impôts des autres mais qui ont retrouvé le chemin de la saine logique quand il s'est agi à leur tour de payer pour les autres.
Il me demande alors si moi aussi j'ai été comme cela. Je lui explique alors que non, bien que plutôt généreux et altruiste, je n'ai jamais été socialiste. L'idée d'être généreux avec l'argent des autres m'a toujours semblé d'une tartuferie ignoble et pour tout dire d'une perversité redoutable. Je lui explique que dans mon métier de toute manière c'est important d'avoir un cerveau en bon état si l'on veut être utile aux patients. Il me demande alors combien de temps cela prendra pour que son fils soit guéri définitivement.
Je lui explique que c'est variable mais que je suppose que d'ici deux ou trois ans, il devrait être définitivement vacciné et ne plus être militant socialiste. "Attendez deux ou trois déclaration d'impôt et vous verrez que tout rentrera dans l'ordre. Les gens comme votre fils finissent toujours à l'UMP" lui dis-je sûr de moi. Et je conclus l'entretien en lui expliquant que "de la même manière que vous avez rangé votre Fender et coupé vos cheveux, vous verrez que d'ici peu, Thomas mettra au placard ses drôles d'idées".
Il me règle, me remercie et s'en va.

La taxe Tobin ne se fera pas dans l’UE

Le projet d’instaurer une taxe sur les transactions financières, appelée souvent taxe Tobin, dans l’Union européenne est mort. Vive celui de la «coopération renforcée» entre certains Etats.

L’Europe à géométrie variable a pris une nouvelle dimension, hier à Luxembourg, où les ministres des Finances des Vingt-Sept ont enterré le projet de la Commission européenne d’instaurer une taxe sur les transactions financières (TTF) sur l’ensemble du territoire communautaire.
Le dossier n’a pas été jeté pour autant aux oubliettes de l’histoire: un «nombre significatif» d’Etats sont prêts à aller de l’avant sur ce thème sans attendre les autres, en lançant une «coopération renforcée» prévue par les traités européens, a constaté la présidence danoise de l’UE, au terme d’un «débat d’orientation» qui, une fois de plus, a révélé de profondes divergences au sein du club communautaire.
Vu les attentes de l’opinion publique et le risque de fragmentation du marché unique qu’entraînerait la mise en œuvre de mesures au niveau purement national (la France, par exemple, va introduire sa propre taxe en août), «il vaut mieux une coopération renforcée que de faire chou blanc», a reconnu, résigné, le commissaire européen à la fiscalité, Algirdas Semeta.
Dans l’urgence
C’est d’autant plus souhaitable que l’Autriche, un des neuf Etats (avec l’Allemagne, la France, la Belgique, l’Espagne, la Grèce, la Slovénie, le Portugal, l’Italie et la Pologne) qui se sont – plus ou moins, dans le cas de Rome et de Varsovie – clairement prononcés en faveur de la formation de ce groupe pionnier, a agité une sérieuse menace: si aucun accord ne se dessine sur une coopération renforcée, le Parlement autrichien ne ratifiera pas le Mécanisme européen de stabilité – le nouveau fonds de sauvetage des pays de la zone euro, censé entrer en vigueur en juillet.
Pour la ministre autrichienne des Finances, Maria Fekter, il y a donc «urgence» à progresser. Sur le lancement de la procédure de coopération renforcée, en tout cas, car sur le fond du dossier, on demeure dans le flou: la France et l’Espagne ont insisté sur la nécessité d’adopter une «approche graduelle» – qui exclurait dans un premier temps les produits dérivés, les fonds de pensions et peut-être les fonds d’investissement du champ d’application de la TTF – alors que d’autres pays semblent plus ambitieux.
Le calendrier est lui aussi incertain, vu la lourdeur de la procédure. Entre le moment où neuf Etats au moins (c’est le minimum obligatoire) demanderont officiellement à la commission d’examiner leur demande de coopération renforcée, à la lumière de critères précis, et celui où le parlement ainsi que les Vingt-Sept (à la majorité qualifiée) devront se prononcer sur la proposition législative que Bruxelles fera ensuite, plusieurs mois, voire années, vont s’écouler. La TTF en comité restreint, «ce ne sera pas pour demain», a souligné la ministre danoise des Finances, Margrethe Vestager.
Blocage anglais
C’est que les pays les plus hostiles à l’instauration d’une TTF européenne – la Grande-Bretagne et la Suède – ont déjà annoncé qu’ils ne signeraient pas un chèque en blanc, lorsque la proposition de la commission sera soumise au vote des grands argentiers communautaires. Il faudra avant tout s’assurer que l’introduction de la taxe «n’aura pas d’impact négatif sur les Etats qui ne feront pas partie de la coopération renforcée», a insisté le Suédois Anders Borg. I

En Grèce voici venu le temps des fonds vautours

La situation désespérée de l’économie grecque ne fait pas que le malheur des uns, elle fait également le bonheur d’autres. Un groupe « d’investisseurs » financiers a fait des affaires en or sur la dette grecque mardi, simplement en se montrant les plus dénués de scrupules du marché.

Les « investisseurs » financiers ont déjà fait un malheur sur la dette grecque, mais leur intervention n’est pas inéluctable : ces vautours peuvent être combattus.
Dart Management est un fonds d’investissement basé aux îles Caïmans, territoire britannique connu pour son statut de paradis fiscal. Son modus operandi lui a valu le nom de « fonds vautour ».
Les vautours « investissent » dans les dettes souveraines des pays victimes d’une crise, c’est-à-dire qu’ils rachètent cette dette à vil prix. Puis ils résistent à toute forme d’allègement de cette dette, espérant ainsi se la faire rembourser en totalité. Comme ils n’ont payé qu’une fraction de sa valeur, le remboursement total représente un profit gigantesque.

Les fonds vautours ont fait leurs armes contre les pays en développement. Elliott Associates, un fonds d’investissement spéculatif étasunien a ouvert la voie dans les années 1990 en gagnant un procès qu’il avait intenté au Pérou, ce qui lui a permis d’empocher le quadruple de ce qu’il avait « investi » en rachetant la dette de ce pays. Elliott est également soupçonné de détenir une partie de la dette grecque. Dart, quant à lui, a gagné 600 millions de dollars avec le Brésil après la crise de 1993.
Au cours de ces dernières années, les fonds vautours ont fait main basse sur les pays les plus pauvres. Le Liberia et la Zambie ont tous deux été traînés devant les tribunaux britanniques et ont été condamnés à rembourser des fonds spéculatifs qui avaient racheté des dettes très anciennes à des régimes dictatoriaux pour des prix dérisoires.
Lorsque les pays refusent de payer, les vautours les chassent à travers le monde, tentant de saisir leurs actifs situés à l’étranger. Un fonds vautour particulièrement coriace a même tenté de saisir une aide publique à destination de la République du Congo. À ce jour, la République démocratique du Congo est poursuivie par un autre fond du nom de FG Hemisphere et est engagée dans un litige portant sur des actifs basés à Jersey. L’appel en dernière instance se déroulera le 28 mai prochain à Londres, mais aux termes de la législation de Jersey. Une loi adoptée dans les derniers jours de l’ancienne législature empêche désormais les fonds vautours de faire des profits sur d’anciennes dettes de pays à faible revenus en portant leur litige devant des tribunaux britanniques, ce qui représente un progrès considérable. Mais cette loi ne s’applique pas aux autres pays (du Nigeria à la Grèce), ni aux dettes récentes.
Le cas de l’Argentine est emblématique de ce qui attend la Grèce dans les années à venir. Depuis que le pays s’est déclaré en cessation de paiement en 2001, après des années à ployer sous le poids d’une dette injuste, il a été assailli de poursuites par des fonds vautours qui ont refusé l’allègement de sa dette. Parmi ces fonds, on retrouve Dart et Elliott, ainsi qu’un groupement connu sous le nom d’American Task Force Argentina, qui a tenté d’utiliser les affaires étrangères des États-Unis pour forcer l’Argentine à payer ses dettes.
Pour ces entreprises, une crise comme celle de la Grèce a de quoi faire saliver. Depuis des mois, les fonds vautours travaillent à la meilleure manière de poursuivre leurs manœuvres prédatrices contre la Grèce. Les vautours ont racheté les obligations grecques soumises à des lois étrangères car les obligations relevant du droit grec ont subi une décote importante.
L’allègement grec a cependant été une aubaine pour les détenteurs d’obligations, qui ont reçu 50 % de leur valeur d’origine à un moment où ces obligations n’en valaient plus que 35 %, en plus d’empocher pour cela une incitation sonnante et trébuchante. Mais ce n’était pas assez pour les vautours. Un cabinet de conseil juridique américain, Bingham McCutchen a été signalé comme essayant de fédérer de tels fonds pour réclamer devant la justice le paiement de la valeur totale de ces obligations.
Pour certains de ces fonds, c’était jour de paye, mardi. Plutôt que de risquer des poursuites, la Grèce a décidé de rembourser 436 millions d’euros de ses dettes soumises au droit étranger. Dart Management aurait reçu près de 90 % de ce total. Alors que l’état providence grec s’effondre et que la société subit une hausse des taux de suicide, de meurtre et une recrudescence du VIH, Kenneth Dart peut se prélasser dans son yacht de 70 mètres au large des îles Caïmans et compter ses sous.
Les détenteurs d’obligations à hauteur de plus de 6 milliards d’euros ont refusé d’échanger la dette grecque : de nouveaux scandales sont donc à prévoir. Mais nous ne sommes pas voués à l’impuissance. Un dirigeant d’un fonds vautour a confié au Financial Times : « Nous prospérons sur le manque d’informations de la population. » La première étape est de rendre transparent le commerce d’obligations. Il est choquant que le peuple grec ne sache même pas qui détient sa dette, quand elle a été rachetée et pour quelle somme.
David Cameron et George Osborne ont clairement affirmé que l’UE devait régler ce problème, mais ils n’ont rien fait pour arrêter les fonds vautours dont la dette relève du droit britannique. Le gouvernement peut forcer les créanciers dépendant de la législation britannique à accepter l’allègement convenu. Il pourrait également aller plus loin et empêcher les gains exorbitants tirés de dettes achetées sur le marché secondaire : une telle loi a déjà été proposée devant le Congrès des États-Unis.
La Grèce est aux avant-postes d’une bataille opposant des investisseurs peu scrupuleux et un peuple qui veut que son économie fonctionne dans l’intérêt général. Il ne suffit pas aux gouvernements de hausser les épaules et de dire « C’est comme ça ».

Valeriegate: a farce that threatens to undermine Hollande

The row over Valérie Trierweiler's indiscreet tweet threatens the French president's carefully constructed character.
On the face of it, François Hollande has it all. Elected president on 6 May , his Socialist Party gained an absolute majority in last week’s parliamentary elections. The left now control everything. The National Assembly, the Senate, the Regions, the Cantons, the Town Halls, the presidency; everything. This is unprecedented.
What could possibly go wrong? Well something trivial, and seemingly insignificant, has gone very wrong. Yet it could turn out to be one of the most important and problematic events of François Hollande’s presidency.
On Tuesday 12 June – between the two rounds of the parliamentary elections, Hollande’s partner Valérie Trierweiler tweeted (to her 80,000 followers, many of them fellow journalists), her support for the dissident Socialist candidate in the La Rochelle constituency, Olivier Filorni. This indirect attack made a direct hit upon the official Socialist candidate, who, by definition, was backed by the party and, of course, the president. This alone would have been enough to cause a stir. But the official candidate was none other than Ségolène Royal, the former partner of Hollande, and the mother of his four children. The incident exploded in the media, and, in fact, the political and media world has spoken of little else since.

Salope-jalouse vs Garce-ambitieuse
What came rapidly to light was the seemingly obsessive jealousy of Trierweiler in relation to her "rival". Everyone was aware of a kind of glacial formality between the two women, but this incident was like something out of Dallas.
Royal is one of the Socialist Party’s best known figures. The party’s failed presidential candidate in 2007, she supported Hollande in his 2012 campaign, and was rewarded with a (kind of) promise of the Speaker of the House role in the new 2012 Parliament. Her party opponents may have come to terms with her, but her ‘rival’ hadn’t. After ‘the Tweet’ and the hundreds of hours and column inches in the media, it became clear that Trierweiler’s inability to control her hatred of Royal was neurotic at least, and politically dangerous for the President. She lobbied to have Royal’s 2007 contribution to socialism’s 100-year history edited out of Hollande’s campaign video, and seeing Hollande give Ségolène a public, reconciliatory peck on the cheek, strode up to him – in front of the celebrating crowds at Le Bastille on 6 May – and said ‘Kiss me on the mouth’. All of this is as hilarious as it should be insignificant. But, in fact, these almost pedestrian, soap opera incidents have shaken Hollande’s presidency severely. Why?
The contextual reason is that Trierweiler, independent, protective of her own privacy, and seen as the quiet power behind the throne, incessantly stressed her desire to reflect Hollande’s normal presidency and carry on with her job and independence. She did not want to be a ‘potiche’ (a trophy ‘First Lady’). Suddenly, since her tweet, she has certainly proved herself ‘independent’, but somewhat bizarre and politically catastrophic, like Cecilia Albéniz, Sarkozy’s own 2nd wife, who herself wrecked the beginning of his presidency, and then left him. Hollande had been elected to stop all this nonsense, and he spent most of his campaign saying that is exactly what he would do.
Hollande ‘envisioned’ the presidency as the antithesis of Sarkozy’s treatment of it. He would have it ‘normal’, ‘simple’, respectful, and so on – everything that Sarkozy, the hyperpresident, was not. The first of these was to not be involved in everything, so that there would be a decent ‘distance’ between the presidency and its expression. And the core of this notion is the crucial, and traditional distinction between the public and the private. This distinction was stressed again and again by Hollande as a near-moral issue. The more he stressed it, the more sanctimonious he seemed. And then came Valérie’s tweet, throwing all of Hollande’s deliberate depiction of the presidency into relief, and – lethal in France, particularly as regards the presidency – into ridicule.
Above all, the situation undermined his constructed ‘character’, bringing into relief doubts about his resolve – doubts that had existed before he was elected, just as doubts about Sarkozy’s intemperate character before he became president came to haunt him once elected.
Here, in the best French tradition, a wealth of caricatures come in to play. By failing to respond to the situation Hollande seems indecisive. Worse, he is indecisive in the context of two very independent, strong-minded, and difficult women. How can he stand up to Angela Merkel if he can’t stand up to his own girlfriend, the media cries in unison. This plays into long standing rumours of Hollande’s indecisiveness. Royal is reported to have said he could never take any decisions. Another of his rivals, again a woman, Martine Aubry, during the Socialist primaries for the candidacy, referred to Hollande representing the ‘Gauche molle’, the latter word in French full of sexual connotations of impotence. The press constantly references the notion of ‘Vaudeville’– in English it would be translated as ‘farce’.
In the parliamentary elections themselves, Royal did not profit from Trierweiler’s attack, gaining just 37% of the vote. The impact on Hollande could be far greater, his character now permanently vulnerable to indecision. As they say in France, if you want to find the root cause of a problem, Cherchez la Femme – look for the woman.

Angela Merkel’s mania for austerity is destroying Europe

The German Chancellor is terminating growth and pushing us towards a new Depression.
Which world leader poses the biggest threat to global order and prosperity? The Iranian president, Mahmoud Ahmadinejad? Wrong. Israel’s prime minister, Binyamin Netanyahu? Nope. North Korea’s Kim Jong-un? Wrong again.
The answer is a mild-mannered opera fan and former chemist who has been in office for seven years. Yes, step forward, Chancellor Angela Merkel of Germany, whose solution to Europe’s financial crisis – or lack thereof – has brought the continent, and perhaps the world, to the edge of a second Great Depression. “World Bank warns that euro collapse could spark global crisis”, read the headline on the front of the Observer on 17 June.
With apologies to Mike Godwin and his eponymous law, Merkel is the most dangerous German leader since Hitler. Her eight predecessors – from Konrad Adenauer to Gerhard Schröder – presided over a manufacturing miracle at home and the rehabilitation of Germany’s reputation abroad. Under Merkel, however, the country finds itself isolated once again, loathed and feared in equal measure.

Terminator-Merkel
Cartoons in the newspapers of Germany’s neighbours have depicted the chancellor with a Hitler moustache or wearing a spiked, Bismarck-era military helmet. Commenting on the phenomenon, the columnist Jakob Augstein observed: “Her abrasive pro-austerity policies threaten everything that previous German governments had accomplished since World War II.” Merkel, Augstein rightly noted, is “a radical politician, not a conservative one”.

Neighbourhood bully

Merkel did not cause the financial crisis; that (dis)honour still belongs to the world’s “top” bankers. But her deficit fetishism and obsession with spending cuts are exacerbating the continent-wide debt-and-growth crises that threaten to upset more than six decades of pan-European unity and stability.
Then there is her bullying tendency. The majority of Greeks voted on 17 June either to delay or to cancel the EU-imposed austerity plan; up popped Merkel the next day to warn: “No departures can be made from the reform measures . . . We have to count on Greece sticking to its commitments” – and to slap down her foreign minister, who had suggested that the EU might give Greece more time to do cuts.
Merkel prefers to fiddle as Athens burns – and Madrid and Rome, too. Youth unemployment in Spain and Greece is hovering around 50 per cent; in Italy, a third of 15-to-24-year-olds are out of work. Riots beckon as Europe’s far right attracts new supporters. It is ironic that the leader of a nation paranoid about and offended by any mention of its Nazi period seems so relaxed about the rise of anti-austerity, neo-Nazi parties across the EU, from Marine Le Pen’s National Front in France to Greece’s black-shirted Golden Dawn to the fascists of Jobbik, now the third-largest party in Hungary’s parliament.
Merkel’s supporters argue that this is unfair. She is, they say, standing up for hard-working Germans who are weary of bailing out their feckless southern European neighbours. This is nonsense. First, figures released by the OECD show that the “lazy” Greek worker labours for 2,017 hours per year, which is more than the average in any other EU nation – and more than 40 per cent longer than the average German works. So a little less Schadenfreude, please.
Second, it isn’t just southern Europeans who are revolting against fiscal sadism. In May, Mer­kel’s Christian Democrats suffered a humiliating defeat in an election in Germany’s most populous state, North Rhine-Westphalia. It was the party’s worst result in the state since the Second World War. Ordinary Germans are starting to acknowledge that austerity isn’t working.
But Merkel won’t budge. She is a purveyor of the conventional wisdom which says that the economy is like a household that can’t borrow or spend more than it earns. But economies are not households – or credit cards! – and common sense tells us that the solution to a downturn caused by a prolonged drought in demand is not to reduce demand further (by slashing spending). History teaches us that the Great Depression wasn’t helped by Herbert Hoover’s cuts in the US and, in pre-war Germany, it was mass unemployment, not hyperinflation, that propelled Hitler to power in 1933.

Fiscal self-flagellation

In a study published in 2010, analysts at the International Monetary Fund found just two cases, out of 170 examples across 15 advanced economies between 1980 and 2009, in which cuts in government spending turned out to be expansionary for the economy overall. They concluded: “Fiscal consolidation typically has a contractionary effect on output.”
Merkel’s insistence on fiscal self-flagellation, her unwillingness to countenance any fiscal stimulus by Germany or an easy-money policy by the European Central Bank, have pushed depressed countries such as Greece further into depression. The recent announcement at the G20 summit in Mexico that Merkel may now be willing to allow eurozone institutions to buy up the debt of crisis-hit member countries is too little, too late.
This isn’t just about geopolitics or macro­economics. Europe’s austerians have blood on their hands. Suicide rates are up by 40 per cent in Greece; the birthplace of western democracy is being remorselessly reduced to the status of a developing country. Meanwhile, Merkel, as the US economist Robert Kuttner wrote earlier this month, “continues to pursue Germany’s narrow self-interest . . . [because] Germany benefits from the rest of Europe’s suf­fering in two ways – expanded exports and dirt-cheap money”.
In denial and bent on austerity über alles, Merkel is destroying the European project, pauperising Germany’s neighbours and risking a new global depression.
She must be stopped.

Premier sondage européen sur la crise de la zone euro

Mettre face à face les citoyens d’Europe et leurs dirigeants. Et les réponses des électeurs des quatre pays les plus concernés par la crise des dettes sous le projecteur de quatre grands médias européens : le Bild am Sonntag, deuxième "bible" du dimanche de dix millions d’Allemands, le quotidien conservateur madrilène ABC, et le Corriere della Sera, premier quotidien d’Italie.
À l’initiative de ce projet, avec notre partenaire, l’Ifop-Fiducial, au lendemain du vote grec, à trois jours d’une nouvelle rencontre Merkel-Hollande à Paris, qui se tiendra la veille du grand sommet européen de Bruxelles. Là où devront se préciser les mécanismes de la fameuse "solidarité financière" entre les États et les banques.
Les chiffres que nous publions sont déstabilisants : plus des trois quarts des sondés dans chacun des quatre pays estiment que la Grèce ne pourra pas rembourser. Les Espagnols et les Italiens affichent cependant leur différence : 44% des premiers et 56% des seconds pensent malgré tout que l’Europe peut aider la Grèce à s’en sortir, comme si c’était ce qu’ils souhaitaient pour eux-mêmes. Selon Frédéric Dabi, directeur des études d’opinion de l’Ifop-Fiducial, "les Italiens et les Espagnols montrent très clairement leur peur d’être les prochains sur la liste". Mais le verdict est alarmant en cas d’échec. Si la Grèce se retrouve en défaut de paiements, alors oui, il faudra qu’elle soit exclue de la zone euro. En tête des partisans de l’exclusion, les Allemands (78%), les Français (73%), mais également un Italien et un Espagnol sur deux.
À tous ceux qui, en France, pensaient que nous étions devenus les porte-parole du "Club Med" pour faire payer à l’Allemagne les politiques inconséquentes des Latins, les chiffres démontrent que les Français sont aussi lucides que leurs voisins d’outre-Rhin. Quitte même à faire preuve de sévérité. Pour autant, à la question de savoir si les opinions publiques dans nos quatre pays sondés souhaitent revenir à leur monnaie nationale, seule l’Allemagne se détache avec 39% de oui, un score inchangé par rapport à l’an passé, ce qui prouve que, pour les Allemands, les péripéties grecques et la dérive des banques espagnoles n’ont pas fondamentalement changé la donne. Dans les trois autres pays, l’attachement à l’euro reste très fort, c’est ce qui console les personnalités que nous avons interrogées. Qu’il s’agisse du nouveau ministre des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, ancien partisan du "non" au traité de Lisbonne, de Michel Barnier, commissaire européen, qui veut saisir l’opportunité de la crise pour aller vers plus de fédéralisme, ou de Jacques Attali, convaincu que davantage de pédagogie et de courage politique parviendront à nous faire échapper au chaos.
Regards européens sur la crise de la zone euro

Plus si verts


En matière environnementale, le gouvernement se met aussi au recyclage, avec un deuxième ministre de l'Écologie en moins de deux mois. Exit Nicole Bricq. Bonjour Delphine Batho, exfiltrée du ministère de la Justice. Considérée comme sérieuse et bûcheuse, cette dernière est plus connue pour ses compétences sur les questions de sécurité que pour sa fibre écologiste. Et cette proche de Ségolène Royal doit, de fait, surtout sa promotion à la nécessité de régler les incompatibilités d'humeur avec Christiane Taubira, son ex-ministre de tutelle... et à la volonté de conforter la présidente de Poitou-Charente après son échec à La Rochelle. En prenant la décision d'attribuer le portefeuille de l'écologie à un(e) socialiste, le gouvernement marquait sa volonté de « dé-ghettoïser » la question environnementale et d'en faire un sujet prioritaire. Là, il donne un signal inverse. Effet renforcé par le camouflet subi par Nicole Bricq sur la question de la reprise des forages pétroliers au large de la Guyane... Pour autant, les écologistes ne sont pas exempts de reproches. Paradoxalement, le renforcement d'Europe Écologie à l'Assemblée pourrait se traduire par une diminution de leur singularité. Leur « liberté de vote » est déjà remise en cause. Et les propos de Daniel Cohn-Bendit, hier dans Libération, déplorant l'arrivisme des leaders verts, pour vachards qu'ils soient, n'en mettent pas moins l'accent sur l'institutionnalisation accélérée du mouvement, soupçonné d'avoir vendu son âme contre un plat de lentilles, même pas bio. Pour Pascal Durand aussi, qui succède à Cécile Duflot, ce week-end, le plus dur commence...

Rendez nous Nicolas Sarkozy !

Mesdames et messieurs les responsables politiques de l’UMP arrêtez, svp, vos débats stériles par médias interposés sur une soi-disant droitisation de l’UMP.
Il est temps de regarder la vérité en face. Une partie de la droite a glissé, par défaut, vers l’extrême. Vous avez pu le vérifier lors des élections présidentielles et législatives.
L’UMP doit trouver des réponses pour les électeurs qui ont choisi de voter FN (présidentielles) et de ne pas se déplacer (législatives), même si cela ne plait pas aux centristes et bien sur à la gauche qui par cette manœuvre a tous les pouvoirs.
Nous avons un président et des députés élus avec des taux de bulletins blancs et d’abstention record. L’état n’a jamais été aussi peu représentative des français.
Les quelques points qui ont manqué à Nicolas Sarkozy viennent de ce manque d’unité et de flou pour une partie des responsables politiques qui sont sensés représenter notre famille politique et qui auraient dû le soutenir sans hésiter.
La pensée unique et bien pensante voudrait mettre sur la même ligne, défense des valeurs travail, sécurité, identité nationale, sérieux budgétaire et idéologie du FN. Bien sur, par commodité intellectuelle, assimiler les convictions défendues par l’ancien chef de l’état à une droitisation de sa politique. En prime, on lui fait un procès d’intentions sur ses prétendues alliances souterraines et diaboliques avec ce parti.
Mais si L’UMP avait fait des alliances avec MLP, elle n’aurait pas perdu ces élections, ni mêmes, les précédentes !
Le raccourci du fascisme n’étant pas très loin, cela justifie les caricatures des socialistes, osant parler de Nuremberg, de Pétain, de Hitler comme arguments chocs. Aussitôt suivis par les commentateurs médiatiques qui se sont engouffrés dans la brèche, sans garder un minimum de discernement. Et ils nous resservent aujourd’hui, les mêmes fadaises.
Quels intérêts avez-vous à entrer dans leur jeu ?
Demandez plutôt des comptes sur les accords passés par Hollande avec le FDG et EELV pour obtenir le pouvoir.
Après la remontée spectaculaire de Nicolas Sarkozy dans l’opinion pendant les dernières semaines des présidentielles, comment ne pouvez-vous pas reconnaitre l’importance des valeurs et visions défendues avec conviction ?
A l’évidence, les français ne veulent pas de gestionnaires aux propositions fades, interchangeables qui voudraient tout régler à l’eau tiède.
Ils n’ont pas besoin de robots, de techniciens formatés et encore moins d’harangueurs à la Mélenchon, de succédanés de Mitterrand ou d’agitateurs lepénistes. Sachant manier le verbe mais aux idées inefficaces, dangereuses, courtes et creuses.
Pourquoi cédez-vous à la bobo-attitude des socialistes ?
Avec leur parité et mixité sociale d’affichage, leur position alambiqué sur l’exercice du pouvoir, leurs contorsions ridicules sur la normalité les amenant, l’air de rien, aux plus hautes responsabilités de l’état.
Pourquoi avez-vous si peur d’affirmer vos idées, vos convictions, ce qui vous incarne et vous anime ? Pourquoi voulez-vous pratiquer une politique sans saveur, grise et sans relief ?
Les français ne demandent pas des actes extrêmes mais que vous soyez sincères, en phase et en lien avec eux. Ils attendent d’être représentés et défendus avec détermination et courage dans leurs soucis quotidiens. Ils ont besoin d’une vision d’avenir, de positions claires, de femmes et d’homme solides, fiers des idées qu’ils portent.
Mais surtout pas de ces querelles pitoyables qui alimentent un monde politique et médiatique pressé de voir exploser l’UMP. Alors « Soyez dignes, soyez patriotes, soyez français »…pour que l’on puisse vous aimer !

La sclérose nationale


La vie politique française marche lentement mais sûrement vers un état de sclérose généralisée.
La classe dirigeante se fige en blocs hermétiques qui se haïssent, ne se parlent pas sinon pour s’injurier. Ce règne de la haine politique est sans précédent historique. La rage permanente a d’ailleurs un sens bien précis : elle sert à cacher que les uns et les autres sont incapables de se différencier par les programmes. A l’étranger, les partis travaillistes et conservateurs britanniques entretiennent des contacts, passent des accords sur certains sujets. En Allemagne, le FPD et la CDU gouvernent ensemble. Chez nous, la politique ne fait que ruisseler de haine.
Les institutions donnent lieu à un immobilisme invraisemblable : avec un président élu pour 5 ans et une majorité de gauche à l’Assemblée, des crises sociales gigantesques peuvent se produire, elles n’auront aucune traduction dans la sphère politique car les parlementaires inféodés au chef de l’Etat ne bougeront pas d’un pouce et quoi qu’il arrive, rien ne changera pendant cinq ans.
Les dirigeants, faute de pouvoir ou de vouloir agir, mettent en avant les symboles, les emblèmes qui attirent l’attention mais ne servent à rien et détournent des vrais sujets : réduire de 30% les salaires des ministres, taxer à 75% les hauts revenus, adopter des codes de déontologie, etc. Ou bien ils pratiquent l’incantation. Ce n’est pas parce que l’on répète cent fois le mot croissance qu’elle va revenir.
Les grands sujets de la société française sont totalement évacués, érigés en tabous, en interdits absolus. Les questions qui préoccupent les gens sont diabolisées : les frontières, la lutte contre les délocalisations, les disparitions d’emplois, la montée des violences, la question de l’immigration. D’ailleurs, plus personne ne parle de ce dernier thème mais chaque année s’accumulent toujours 200000 migrants supplémentaires, dont beaucoup ne parlent pas le français et n’ont pas de formation professionnelle. On les laisse s’installer, sans perspective de travail – alors que le pays compte 10% de chômeurs – et se concentrer derrière les hauts murs de la « banlieue » et  dans les « cités interdites » ce qui permet d’occulter la réalité, jusqu’à l’inévitable explosion. On nage dans laTartufferie. Une sorte de terreur pèse sur la société française : celui qui effleure la vérité, se contente de dire les faits, est qualifié d’immonde raciste. Une affreuse inquisition, police des consciences se met en place (dont Mme Morano a été victime). Du coup, voit-on apparaître les lâches de l’ancienne majorité, qui cèdent à ce chantage et les rares courageux qui y résistent. En attendant, ce n’est plus un fossé mais un abîme qui se creuse entre le microcosme et les citoyens.
Force des non dits et de l’hypocrisie : la gauche française prétend détester le  Front national mais elle a absolument besoin de lui comme d’un puissant allié : il lui sert à prendre le pouvoir, les socialistes étant minoritaire dans le pays, à marginaliser les questions sensibles, à les rendre maudites. Le rêve des socialistes français, je vous le promets : voir ce parti protestataire prendre la tête de l’opposition sur les ruines d’une ump dévastée par la bêtise et la lâcheté d’une partie de ses dirigeants, ce qui lui assurerait 60 ans au pouvoir dans un pays voué sous leur égide à disparaître. Un printemps sombre pour la France.

Les Européens doutent du maintien de la Grèce dans la zone euro :

Les citoyens des quatre principaux pays de la zone euro (France, Allemagne, Espagne, Italie) doutent de la capacité de la Grèce à s'y maintenir mais restent très attachés à la monnaie commune, selon un sondage européen Ifop-Fiducial publié dimanche dans plusieurs médias.
Pour la grande majorité d'entre eux, "l'argent prêté à la Grèce est de l'argent perdu" parce qu'Athènes ne pourra jamais le rembourser. Cette opinion est partagée par 85% des Français, 84% des Allemands, 72% des Espagnols et 65% des Italiens.
Ils sont également pessimistes sur les problèmes de la zone euro dans l'hypothèse où la dette grecque ne sera pas sauvée: 84% des Français, 76% des Allemands, 90% des Espagnols et 88% des Italiens pensent que "les difficultés vont s'accroître dangereusement".

Et l'opinion selon laquelle la Grèce va réussir à réduire sa dette et son déficit grâce à l'Union européenne et à ses propres efforts est minoritaire partout, sauf en Italie (56%, contre 39% en France, 27% en Allemagne et 44% en Espagne).
Dans le cas d'un échec, beaucoup sont favorables à l'exclusion de la Grèce de la zone euro. Mais les plus sévères sont les Allemands (78%) et les Français (65%) alors que les Espagnols (51%) et les Italiens (49%) sont plus indulgents.
Cependant, les opinions des Allemands et des Français se sont un peu infléchies depuis novembre 2011, lorsqu'ils avaient été interrogés pour un précédent sondage. Ils étaient alors respectivement 81% et 73% à souhaiter l'exclusion de la Grèce.
Pour ce qui concerne leur propre pays, la plupart des personnes interrogées sont opposées à un retour à l'ancienne monnaie nationale: 74% des Français sont contre un abandon de l'euro au profit du franc, 75% des Espagnols contre le retour de la peseta et 72% des Italiens celui de la lire. L'opposition est moins forte chez les Allemands, où 61% d'entre eux disent non à une remise en circulation du mark.
Ce sondage a été réalisé en ligne par l'institut de sondage Ifop-Fiducial du 18 au 21 juin, selon la méthode des quotas, avec des échantillons de 1.001 personnes en France, 1.003 en Allemagne, 976 en Espagne et 967 en Italie.
Il est publié simultanément par Le Journal du Dimanche (France), ABC (Espagne), Bild am Sonntag (Allemagne) et Corriere della Sera (Italie).

Christiane Taubira, un garde des Sceaux sous influence

L'avocat Philippe Bilger dénonce "la ritournelle des poncifs humanistes" que constitue le discours de la ministre de la Justice Christiane Taubira.
Deux pages sont consacrées à Christiane Taubira dans Le Parisien. A l'évidence femme de caractère, personnalité forte, aux antipodes de ce que la Chancellerie a parfois accueilli comme ministres.
En même temps, étrange sentiment d'être confronté à un discours appris tant il est prévisible. Malheureusement la suppression des peines planchers est confirmée en dépit des crimes terrifiants dont deux femmes gendarmes ont été victimes et qui ont révélé, par leur existence même et le parcours du mis en examen, leur nécessité. Ce n'est pas parce que les syndicats les récusent au nom de la sacro-sainte liberté absolue du juge qu'elles doivent être abolies, pas davantage parce qu'elles n'auraient jamais convaincu alors qu'appliquées même pour moitié dans leur rigueur obligatoire, elles ont probablement évité délits et crimes répétés de la part des personnes concernées. Le garde des Sceaux affirme ne pas être "dans l'opposition de principe" et cite en exemple la réforme de la carte judiciaire. Les peines planchers ne mériteraient-elles pas une tolérance semblable ?
Pour garantir une justice plus indépendante, Christiane Taubira est infiniment prudente et je sens même dans sa réponse comme une réserve qui n'annonce pas forcément des lendemains qui chanteront pour les partisans d'une autonomie totale. En tout cas, rien ne laisse penser que le pouvoir se privera de mettre aux endroits stratégiques sur le plan judiciaire des magistrats qui le rassureront et donc, éventuellement, feront ce qu'on leur demande.
Dans les propos généraux et forcément généreux du garde des Sceaux, je suis agacé par la ritournelle des poncifs humanistes qui embellissent le fond d'un entretien mais ne constituent pas à proprement parler une politique.
Puisque la réalité est là et qu'au grand dam des socialistes, elle n'a pas encore appris et n'apprendra jamais à se métamorphoser pour complaire à ceux qui la désireraient idéale alors qu'elle est obstinément dure, violente et rétive à toute philosophie qui ne saurait pas allier efficacité, sévérité et humanité.
Les banalités sur le "tout carcéral", sur "la prison facteur de récidive", sur la justice des mineurs, d'une part, me semblent relever d'un corpus inlassablement repris plus que d'une approche lucide et, d'autre part, focalisent l'attention sur des problèmes qui ne sont certes pas dérisoires mais ne représentent pas l'essentiel pour une démocratie prête à se battre, sans se renier, à l'encontre de la délinquance et de la criminalité.
A lire cette interview dont les questions, il est vrai, ne sont guère percutantes, j'ai l'impression, en dépit de l'intelligence nette et tranchée de Christiane Taubira, de voir évoquer un monde irénique, avec des enfants, des malheureux condamnés, des prisons malfaisantes, des innocents à foison, une sorte d'univers de "bisounours judiciaire" qui n'a rien à voir avec les tragédies et les transgressions au quotidien que la magistrature est appelée à affronter.
Sur un plateau de la balance, il y a certes l'heureux gel de la loi sur les citoyens assesseurs dans les tribunaux correctionnels - on attend la restauration du jury plein et entier dans les cours d'assises - mais sur l'autre, tant d'interrogations, d'abolitions systématiques, d'idéologie soft qu'on ne peut qu'être inquiet pour la suite.
La référence au projet de François Hollande ne saurait être la clé de tout dès lors que, depuis son élection qui m'apparaît comme une bonne chance pour la France, des infléchissements sont apparus et des corrections opérées qui montrent qu'entre le dogme et le réel, celui-ci parfois l'emporte. Pourquoi ne serait-ce pas le cas pour la Justice ?
Une telle domestication par l'idéologie serait d'autant plus inconcevable que pour échapper à un garde des Sceaux sous influence nous avons la chance de pouvoir compter sur une femme de caractère et qu'heureusement, elles ne font qu'une ?