TOUT EST DIT

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samedi 23 juin 2012

Le Qatar rachète l'immeuble du "Figaro"

Le Qatar, qui vient de procéder à l'acquisition de quatre hôtels français emblématiques, s'est aussi offert "pour environ 300 millions d'euros, les 23 000 mètres carrés de l'immeuble Neo qui abrite notamment Le Figaro, 14 boulevard Haussmann, en plein centre de Paris", annonce samedi 23 juin le quotidien Le Parisien. Le bâtiment regroupe également des services de l'ambassade des Etats-Unis.

Un investisseur qatari a racheté quatre grands hôtels français, dont le célèbre Martinez à Cannes et le Concorde Lafayette de la Porte Maillot à Paris, renforçant encore la présence de l'émirat dans l'hôtellerie de luxe en France, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.
Les autres établissements repris sont l'Hôtel du Louvre, à Paris, et le Palais de la Méditerranée à Nice, sur la Côte d'Azur. Des immeubles qui appartenaient au fonds américain Starwood Capital, depuis son rachat de la Société du Louvre. Selon le quotidien Le Figaro de samedi, l'investisseur aurait déboursé entre 700 et 750 millions d'euros dans cette opération.

Ils profitent de la crise

Entreprises de sécurité, d'affacturage ou courtier en or, ils se sont fait une place au soleil de la crise. Enquête.
La crise est partout et, à en croire l'ambiance générale, elle toucherait tout le monde. Pourtant, le malheur des uns fait le bonheur des autres. C'est le cas de John Paulson, le spéculateur de crise par excellence, qui a fondé son propre fonds Paulson & Co à la fin des années 80. Dès 2005, l'homme commence à spéculer à la baisse sur les subprimes. Riche idée : il réalise fin 2007, année noire pour les marchés, le plus gros profit jamais enregistré dans les transactions financières, soit 15 milliards de dollars. Ce seul profit est plus important que l'ensemble des pertes des banques françaises dues à la crise en 2007 (11 milliards d'euros environ). Récemment, le même Paulson a poussé un peu trop sa chance en pariant une nouvelle fois sur la crise, de la zone euro cette fois. Il a mal apprécié l'évolution du taux d'emprunt allemand et risque bien de battre un nouveau record, de perte cette fois.

Ces secteurs qui aiment la crise

Cependant, la crise n'est pas cantonnée aux transactions financières. Par le rationnement des prêts octroyés, et donc la baisse de l'investissement, elle est transmise à "l'économie réelle". Croissance et consommation en berne, chômage en hausse, il est plus difficile ici d'imaginer que quiconque puisse en profiter. En effet, la plupart des acteurs, même s'ils ne sont pas directement exposés à la crise, dépendent d'autres plus vulnérables. Ainsi, par un phénomène de contagion et de contexte économique morose au niveau du pays, la plupart des acteurs économiques, entreprises comme ménages, sont touchés.

Pourtant, des secteurs entiers voient la crise d'un bon oeil. Ce sont ceux que l'on peut qualifier de "contra-cycliques", qui regroupent toutes les entreprises qui peuvent bénéficier des difficultés des autres. C'est le cas, par exemple, des entreprises d'affacturage (technique de recouvrement de créances qui a progressé d'environ 15 % par an ces trois dernières années) ou des cabinets de conseil en optimisation des coûts, qui, logiquement, tirent parti des périodes difficiles pour se développer.

L'or, éternelle valeur refuge

Stéphane Bonnamour, directeur associé d'Affacturage.com, confie qu'il a créé son entreprise au plus fort de la crise en 2008 par un hasard de son calendrier professionnel, mais que sa progression est rapide. Selon lui, "les entreprises avaient un besoin auquel notre petite structure pouvait répondre rapidement. La crise ? Oui, on en a profité, on en profite. La réactivité et la souplesse qui nous caractérisent sont les ennemies de la crise, nous continuons de jouer cette carte à fond !"
D'autres secteurs ont carrément explosé grâce à la crise, c'est le cas des entreprises de sécurité (dont le chiffre d'affaires a augmenté de près de 80 % ces dix dernières années) qui profitent du sentiment anxiogène ambiant, ou de négoce d'or, qui surfent sur les difficultés financières des Français et les cours très hauts du métal jaune.
Ainsi, un responsable de la Compagnie nationale de l'or nous explique que les dirigeants ont compris dès 2007 que la crise financière pouvait être une opportunité pour eux. Ils réduisent donc leur activité bijouterie pour se consacrer à un réseau d'agences physiques de négoce, qui permettent à des particuliers de vendre leur or. En 2008, ils ouvrent le premier guichet. Moins de quatre ans plus tard, on en compte vingt un peu partout en France ! Le responsable n'hésite pas à parler d'hyper-croissance. "Concernant la crise, on ne peut pas se complaire quand on voit la situation en Grèce, il faut avoir un sens humain et intelligent, mais elle a eu un effet positif sur notre travail. Compte tenu de la situation encore perturbée, on estime toujours avoir de bons espoirs de développement", ajoute-t-il, lucide, en évoquant la qualité de valeur refuge de l'or tandis que la Compagnie ouvre bientôt sa vingt et unième agence.

Guy Carlier : "Valérie Trierweiler a beau s’agiter pour montrer qu’elle existe professionnellement, ça n’intéresse personne !"

Guy Carlier revient sur les temps forts de la campagne présidentielle, notamment sur le rôle essentiel de l'entourage des candidats et sur les rapports homme politique-femme journaliste. Extraits de "Journal de curées de campagne" (1/2).
La campagne électorale s’apparente de plus en plus à une partie d’échecs… Rappelons les règles de base de ce jeu, dans lequel deux camps s’affrontent et dont le gagnant est celui qui neutralise le roi adverse. On dit alors que ce dernier est échec et mat. Chaque roi dispose d’un certain nombre de pièces et tout d’abord, en première ligne, d’une rangée de pions.
La twitVeiler
Les pions de la présidentielle comme aux échecs n’ont pas une grande valeur intrinsèque, mais servent de diversions, et surtout on peut les sacrifier en fonction de la tactique. La partie d’échecs commence par l’ouverture… Nicolas Sarkozy avait commencé son quinquennat par une ouverture classique, une ouverture à gauche, avec Kouchner, Fadela Amara et d’autres, qu’il a sacrifiés ensuite, lorsqu’il changea de tactique et déplaça son jeu sur l’extrême droite de l’échiquier. Il tente désormais de prendre les pions de la reine du FN.
Je disais que les pions n’ont pas une grande valeur, on les avance pour créer la panique chez l’adversaire et tant pis si on les sacrifie. Pour Sarkozy vous avez les pions Morano, Estrosi, Devedjian ou Luca et, pour François Hollande, Harlem Désir ou Jean-Marc Ayrault. Chaque roi envoie ses pions dans les radios le matin pour faire passer ses messages. Comme ils n’ont pas une grande valeur, ça ne vole pas très haut… mais ça permet aux pièces plus importantes d’avancer : les fous, les tours et les cavaliers…
Et surtout, la pièce la plus importante aux échecs, qui est la reine. Et ces derniers temps, il faut reconnaître que, dans chaque camp, les reines s’activent… La reine de Nicolas Sarkozy a accouché, et ça, c’est un coup très important dans une partie, car les reines ont un rôle people qui prime sur la politique… La reine de François Hollande, Valérie Trierweiler, qui est journaliste politique à Direct 8… excusez-moi, mais cette phrase me fait toujours rire, parce qu’une journaliste politique est à Direct 8 ce qu’une astrologue est au journal Le Monde… Moi, je ne savais même pas qu’il y avait une émission politique sur Direct 8. En tout cas, Valérie Trierweiler a dû renoncer à son émission politique, mais tout le monde s’en fout… C’est vrai, autant le cas Audrey Pulvar suscite des passions, autant Valérie Trierweiler a beau s’agiter pour montrer qu’elle existe professionnellement, ça n’intéresse personne !
Elle travaille également à Match qui a annoncé : Valérie Trierweiler « s’abstiendra désormais, et pour la durée de la campagne présidentielle, de toute participation à la vie collective du journal notamment les conférences de rédaction. » Et là, on se dit : « Tiens, quelle déontologie, bravo Match! » Mais pas du tout, ils ont pris cette mesure simplement parce que, pour eux, Valérie Trierweiler est plus intéressante comme people que comme journaliste, c’est-à-dire qu’il est plus rentable pour Match de mettre en une la photo de la compagne de Hollande faisant ses courses que de lire ses articles…
Et puis, aux échecs, il y a les tours. Elles se déplacent sans grande imagination, à angle droit, elles sont prévisibles tant elles sont figées. Fillon en est l’exemple parfait. Il vient d’annoncer un nouveau plan d’austérité avec solennité, un peu comme Churchill promettait aux Anglais du sang, de la sueur et des larmes, sauf que Churchill préparait son peuple aux bombardements nazis et que François Fillon nous prépare aux bombardements des agences de notation. En écoutant Fillon, j’ai compris la stratégie de Sarkozy dans cette partie d’échecs… La crise grecque est une aubaine : Nicolas Sarkozy prend la tête d’une croisade pour sauver l’euro en stigmatisant les Grecs qui passent pour des glandeurs et, en faisant ça, il assimile François Hollande à un buveur d’ouzo qui glande sur une terrasse de Plaka
à Athènes…
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Extrait de Journal de curées de campagne, Editions du Moment (7 juin 2012)

RONGÉE PAR LA JALOUSIE

Elles se détestent depuis toujours: Ségolène Royal, ex-compagne de François Hollande, et Valérie Trierweiler, celle qui lui a succédé au bras du nouveau président. Un duel de femmes qui a tourné au vaudeville, la semaine dernière, avec un tweet tout sauf fair-play.
Elles se battent depuis des années pour le cœur d’un homme: François Hollande. D’un côté, Ségolène Royal, sa compagne pendant vingt-cinq ans, mère de leurs quatre enfants. De l’autre, Valérie Trierweiler, sa nouvelle compagne devenue première dame de France. Depuis la semaine dernière, leur rivalité a basculé sur le plan politique, la nouvelle compagne appelant publiquement à battre l’ancienne, candidate socialiste aux élections législatives, en soutenant le candidat dissident du parti. Un message de 137 caractères diffusé sur Twitter, à l’heure précise où Martine Aubry débarquait à La Rochelle pour apporter à Ségolène Royal le soutien de la majorité présidentielle et de François Hollande: «Courage à Olivier Falorni qui n’a pas démérité, qui se bat aux côtés des Rochelais depuis tant d’années dans un engagement désintéressé.» La veille, François Hollande avait mis le feu aux poudres en diffusant un communiqué adoubant son ex-compagne, du jamais vu sous la Ve République: «Dans cette circonscription de Charente-Maritime, Ségolène Royal est l’unique candidate de la majorité présidentielle qui peut se prévaloir de mon soutien et de mon appui», écrivaitil. Une petite bombe à fragmentation qui atteindra en plein cœur Valérie Trierweiler, que le président n’avait pas mise dans la confidence de son soutien à son ex-compagne. «Tu vas voir de quoi je suis capable», aurait-elle alors glissé à François, furieuse. On a vu.

«LA FOLLE DU POITOU»

En fait, ce dernier épisode est l’aboutissement d’une détestation plus virulente que jamais et qui remonte loin! Valérie Trierweiler a eu la peau de sa rivale, celle qu’elle surnomme la folle du Poitou. Ségolène Royal est en effet la grande perdante des élections législatives, dans sa première circonscription de Charente-Maritime. Une humiliation pour celle qui, il y a cinq ans, incarnait encore tous les espoirs de la France de gauche. La candidate malheureuse à la présidentielle de 2007, qui se voyait déjà signant un retour au premier plan, députée élue et programmée pour être présidente de l’Assemblée nationale, avec son cortège de privilèges et d’avantages, n’a désormais plus que les yeux pour pleurer et criait dimanche à la «trahison politique» quelques minutes avant le délai fatidique de 20 heures, violant ainsi l’embargo et les lois de la République. «Toujours la trahison trahit le traître», dira-t-elle en citant Victor Hugo. «Puis le jour vient où les traîtres sont odieux, même à ceux qui profitent de la trahison...» Un message sibyllin qui n’est assurément pas adressé seulement à son adversaire, le dissident socialiste Olivier Falorni, qui lui a grillé la politesse en refusant de retirer sa candidature.
L’histoire secrète de Ségolène Royal et de Valérie Trierweiler, c’est aussi celle des socialistes français depuis une dizaine d’années. Car tout n’a cessé de se mêler et de s’entremêler, les rivalités sentimentales mais aussi les ambitions politiques. En 2007, Ségolène est candidate à la présidentielle contre son ex-compagnon, qui en voulait aussi mais avait dû se résigner à attendre. En 2012, c’est François qui écarte sèchement Ségolène aux primaires socialistes. La bérézina de La Rochelle n’est en fait que l’épilogue d’une longue guerre sans merci. Entre les deux femmes, un duel à fleurets mouchetés dure depuis des années, officiellement depuis 2005 – mais sans doute depuis bien avant.
Cette année-là, Ségolène apprend qu’il y a une autre femme dans la vie de François. Les amoureux se sont longtemps cachés, passant même des week-ends clandestins à La Rochelle dans la maison d’Olivier Falorni! Ségolène place alors sa famille et ses amis au pied du mur: choisir. Entre elle et «lui». Des proches de François, comme Julien Dray et François Rebsamen, choisissent celle qui deviendra candidate de la présidentielle deux ans plus tard. Mauvaise pioche. Ils sont aujourd’hui exclus de l’entourage de François Hollande par la nouvelle compagne. Et le 16 mai 2007, un site internet révèle au grand jour ce que le Tout-Paris sait déjà. François Hollande officialise donc sa liaison dans Gala et présente «la femme de sa vie» aux Français. «Une voleuse d’homme» pour Ségolène. Une voleuse dont on dit qu’elle avait vécu peu de temps avant une liaison avec un homme politique très proche de Nicolas Sarkozy. Ségolène Royal tente alors sans succès de miner le parcours de sa rivale: elle mandate son fils pour faire pression sur Paris Match. Sans succès. Elle fait ensuite intervenir son frère Gérard Royal, un ancien des services secrets, qui appelle la direction pour que la journaliste soit déplacée. Ségolène veut torpiller sa rivale et tous les coups sont permis. Pendant la campagne, le service de la communication du candidat Hollande doit veiller à ce que les deux femmes ne se croisent pas.

Fin octobre 2011, quand Ségolène commence à convoiter le perchoir de l’Assemblée nationale, c’est Valérie Trierweiler qui envoie un SMS haineux: «Tout ce qu’elle aura, ce sera déjà trop.» Dès la victoire du 8 mai, à la Bastille, elle s’impose comme la première dame sous l’œil des caméras. Le président fraîchement élu ose un geste d’affection envers Ségolène Royal en l’embrassant pudiquement? Valérie le prend par le bras et lui intime: «Embrasse-moi sur la bouche! Maintenant!» Elle intervient dans l’agenda de son compagnon, sélectionne les invités à l’Elysée… Royal, Hollande, Trierweiler: un trio infernal et une équation impossible à résoudre.

TROUVER SA PLACE À L’ÉLYSÉE...

Après des mois de patient travail de communication pour faire oublier «Flanby» et «Hollande le mou», le nouveau président français se voit maintenant caricaturé en chef d’Etat incapable d’asseoir son autorité. Et l’ambitieuse Valérie Trierweiler, qui veut tout manœuvrer en coulisses tout en restant journaliste, semble peiner à trouver sa place à l’Elysée. «Valérie est le plus gros problème de François», chuchote un conseiller du président. «C’est Ségolène en pire», ajoute un dinosaure du PS. La presse française croyait tenir la nouvelle Cécilia. Elle découvre en fait une provinciale fleur bleue au cœur d’adolescente qui ne semble pas en revenir de partager le thé avec Michelle Obama. «Elle a été surprise par la tempête médiatique qu’elle a déchaînée, assure l’une de ses proches, Constance Vergara, une ancienne de Match. Elle est un peu désemparée par les conséquences.»
Le vaudeville fait en tout cas rire toute la France et même au-delà. Il fait les délices des Guignols de l’info qui caricaturent la première dame en Blanche-Neige voulant faire manger la pomme à Ségolène Royal. Sortie de la vie politique, Ségolène Royal est-elle finie? Elle veut désormais conquérir la tête du parti socialiste à la place de Martine Aubry, sortante. Mais plus personne n’y croit. Dimanche soir, les socialistes qui misaient encore un euro sur sa tête semblaient tous s’être volatilisés vers d’autres horizons. Et sa rivale désormais écartée, Valérie Trierweiler peut enfin jouer seule sa partition. Reste à savoir laquelle.

Une population dévitalisée

L’enquête Solidaris/Le Soir/RTBF sur le moral des Belges nous révèle que 10% des sondés souffrent d’angoisse et de dépression et que 57% estiment avoir besoin d’un accompagnement psychologique. Si tant de Belges sont déprimés, ce n’est peut-être pas parce qu’ils sont abandonnés au jeu des forces brutales du marché mais, tout au contraire, parce qu’ils sont prisonniers d’un système social qui les dévitalise.
Nous sommes, affirmait Spinoza (1632-1677), constamment sujets à des "ocursus", c’est-à-dire à des "rencontres" (de personnes, d’êtres, d’objets, d’idées, de principes, de systèmes, etc.) dont certaines nous affermissent et dont d’autres nous détruisent. Telle noble cause anime nos passions, telle musique surélève l’âme, tel prédicateur empoisonne le cœur du jeune islamiste, tel projet fait jaillir notre créativité, tel entourage professionnel nous démotive, tel entraîneur fait exploser nos limites, etc. De là, découle une éthique : est bon ce qui augmente ma "puissance d’agir". Est mauvais ce qui la diminue. Chaque jour, notre humeur est déterminée par de petites gratifications pour l’ego (un sourire, des compliments, etc.) ou, au contraire, par de petites vexations, déceptions et autres blessures (on essuie un refus, une personne feint de nous ignorer, etc.). Les premières accroissent notre puissance d’agir (la joie est un tremplin), les secondes nous rendent fragiles et chagrins. Une conduite avisée consiste à sélectionner les "ocursus", s’unir avec ce qui convient à sa nature, augmenter ainsi sa puissance d’agir et éviter soigneusement de vivre au hasard des rencontres. A contrario, la passivité consiste à suivre les contours sinueux des variations de cette ligne mélodique, en subir les effets et à gémir ou accuser lorsque ces derniers engendrent les innombrables "passions tristes".
L’enquête Solidaris/Le Soir/RTBF sur le moral des Belges nous révèle que 10% des sondés souffrent d’angoisse et de dépression, que 8% ont déjà pensé au suicide (contre 3% il y a dix ans), que 57% estiment avoir besoin d’un accompagnement psychologique, etc. On peut évidemment soupçonner le principal commanditaire de l’étude, Solidaris (ex Mutualités Socialistes) de vouloir noircir le tableau à dessein, surtout lorsque son secrétaire général, Jean-Pascal Labille, estime que des moyens doivent être débloqués pour améliorer la prévention et l’accessibilité aux soins psychologiques. Mais, cette tentative à peine masquée d’émousser les résolutions gouvernementales de restriction budgétaire, ne doivent pas nous faire ignorer la réalité de ces chiffres interpellants.
Pour donner du sens à ce phénomène, il existe évidemment une explication clé sur porte. On peut même gagner du temps en se reportant directement à l’une de ses matrices théoriques, à savoir "La Misère du Monde" publié il y a vingt ans par le sociologue Pierre Bourdieu. Selon cette grille d’analyse victimisatrice, c’est évidemment au marché et au pouvoir dissolvant de l’ultralibéralisme qu’il faut imputer ce mal-être généralisé qui s’accentue au fil des crises. Face à ce sempiternel diagnostic (atomisation du corps social, désintégration, déclassement social, exclusion, précarisation, perte d’identité, société de la peur, etc.), on invoque les sempiternelles recettes socialistes ou socio-démocrates visant à "retisser le lien social" grâce à des politiques ambitieuses et à un accompagnement médical, psychologique, psychiatrique, psychothérapeutique renforcé et à des coûts plus accessibles.
Le seul problème avec ce discours, c’est que le mal empire alors que ces même remèdes sont prescrits et administrés à forte dose depuis des décennies. Il est, par ailleurs, pour le moins étonnant que notre système de santé, considéré à juste titre comme l’un des plus généreux et des plus performants au monde soit accusé de manquer de moyens.
Tentons d’y voir plus clair et croisons certains chiffres. Les Belges sont, avec les Français, les premiers consommateurs mondiaux de produits psychotropes (anxiolytiques, somnifères, antidépresseurs, analgésiques, etc.). Par ailleurs, la Belgique et la France figurent toutes deux au top du palmarès mondial de pression fiscale et parafiscale. La Belgique supplante de peu la France dans un autre domaine : elle détient le taux le plus important de fonctionnaires de tous les pays de l’OCDE. : 820.000 (le chiffre correspondant, pour la Belgique, à la moyenne européenne serait de 600.000). Osons, dès lors, une interprétation à 180° de celle du promoteur de l’enquête susmentionnée : si tant de Belges sont déprimés, ce n’est peut-être pas parce qu’ils sont abandonnés au jeu des forces brutales du marché mais, tout au contraire, parce qu’ils sont prisonniers d’un système social qui les dévitalise. S’ils se sentent démotivés, ce n’est peut-être pas par la baisse de leur pouvoir d’achat consécutive aux crises mais en raison d’un système qui stérilise leur "puissance d’agir".
Dans notre pays, les allocations chômage correspondent (tous avantages inclus) à ce que la littérature économique appelle "salaire de réservation", c’est-à-dire un montant qui n’incite pas ces acteurs économiques rationnels que sont les demandeurs d’emploi à se mettre activement à la recherche d’un emploi, à enrichir leur CV voire même à accepter l’emploi proposé si les perspectives de gains présents ou futurs attachés à cet emploi sont inférieurs aux perspectives de gains présents ou futurs attachés au chômage. Faute de s’accomplir, ils dépriment. Ils souffrent moins d’un sentiment d’inquiétude quant au futur que d’un sentiment d’inutilité, de honte et d’impuissance.
Un jeune Bruxellois sur trois est sans emploi. Si, à 15 ans, vous êtes assuré, quoique vous fassiez, de jouir d’une allocation jusqu’à la fin de vos jours, allez-vous conserver la détermination de traverser les épreuves et consentir aux sacrifices propres à l’acquisition d’une formation ? Ce système distend dangereusement ce ressort qu’est la puissance d’agir. C’est avec des représentants de cette jeunesse démotivée, que Chirac s’entretenait il y a quelques années. "Votre peur, je ne la comprends pas. À vrai dire, cela me fait de la peine." Dans la litanie des contrevérités véhiculées à propos des jeunes, il y a celle-ci : "on ne leur laisse aucune raison d’espérer". En réalité, l’État-Providence a ôté, non pas tout espoir, mais, au contraire, tout motif d’inquiétude quant au futur matériel de ces jeunes et tué ainsi une puissante incitation à se dépasser.
L’État-Providence, magnifique conquête du siècle passé, a dégénéré en une vaste machine hypertrophiée et anxiogène qui pressure la partie productive de la société pour emprisonner l’autre partie dans une logique d’assistanat.
On connaît la complainte : il n’y a pas assez de travail. Faux : c’est le système nécrosé qui engloutit les moyens humains et matériels nécessaires à la création de ce travail. Nous avons besoin non de victimisation mais de responsabilisation. Plutôt que de pousser, "à titre préventif" les adolescents dans la salle d’attente des psychologues, il faut revitaliser leur puissance d’agir. Comment ? En "relançant", non pas la consommation, mais la détermination à travailler. En ouvrant le champ des possibles par une réduction des charges patronales et des taux d’imposition du travail couplé avec une baisse substantielle des dépenses ramenant l’État-Providence à sa juste dimension. Seul un afflux d’oxygène peut relancer l’activité économique et revitaliser la population. Restaurer la puissance d’agir, c’est aussi restaurer l’estime de soi. Se respecter soi-même, c’est refuser de se mentir à soi-même et se poser les questions suivantes : ai-je donné tout ce que je pouvais donner ? Me suis-je appliqué dans mes études ? Ai-je une formation qui me permette de rencontrer l’offre de travail ? Ai-je toujours saisi les perches qu’on me tendait ? Ai-je pris le temps de me recycler ? Ai-je accepté de prendre des risques ? Etc.
Loin de démontrer la nécessité de tempérer la (modeste) politique d’austérité et de réduction fiscale menée par l’actuel gouvernement, cette étude prouve tout au contraire qu’il faut amplifier cette dernière.

Pourquoi la France sera la prochaine cible des marchés financiers

Les marchés financiers réagissent plus favorablement aux plans d’austérité axés essentiellement sur la baisse des dépenses plutôt qu’à ceux qui font la part belle aux augmentations d’impôts. Quand on constate que le programme du président Hollande prévoit des augmentations d’impôts considérables sans coupes budgétaires, on peut penser que la France a toutes les chances de devenir la prochaine cible des marchés financiers.

L'homo-crétinus en période de sommeil, à rapprocher de l'homo-Ça pionce.
Les pays fortement endettés de la zone euro ne savent plus comment financer leur dette souveraine. Ils annoncent des plans d’austérité mirobolants visant à réduire le déficit budgétaire, l’Allemagne vient à leur rescousse à coup de dizaines, voire de centaines, de milliards d’euros. Rien n’y fait : les marchés financiers ne croient pas à la solidité ni à la soutenabilité des efforts consentis, ou tout au moins promis, et imposent des taux d’intérêt de plus en plus élevés aux obligations d’État de ces pays. En même temps, les plans d’austérité poussent les pays qui les appliquent, et partant l’ensemble de la zone, dans la récession.
La faille, car faille il y a, il faudra la chercher dans l’assortiment de mesures utilisées.
Pour avoir la paix sociale, les gouvernements et parlements concernés ont tendance à couper le moins possible dans les dépenses publiques (fonctionnaires, allocations sociales, retraites) et préfèrent plutôt, autant que faire se peut, augmenter les impôts.
Or, l’expérience montre que les politiques ayant le mieux réussi, aussi bien dans le domaine de la relance économique que dans celui de la recherche de l’équilibre budgétaire, sont celles qui ont entraîné une diminution (et non pas une augmentation) des impôts.
Prenons d’abord le cas d’une crise économique qui, pour être peu connue du grand public, n’en fut pas moins dévastatrice : celle qui frappa l’économie américaine en 1920, avec une chute de 23% de la production industrielle et un chômage passant de 2% à 14% en quelques mois.
Le président américain de l’époque, Warren Harding, décide alors de réduire, et les dépenses publiques et les impôts, et parie sur les entreprises privées pour faire le reste. Résultat : en 1922 la production industrielle augmente de 27% et le chômage retombe à 3% en 1923 [1]
Une dizaine d’années plus tard entre en scène la Grande Dépression. Et avec elle deux présidents interventionnistes : Edgar Hoover d’abord, ensuite Franklin Roosevelt, père du New Deal.
Tous les deux ignorent le succès de la politique de Harding et recourent à un autre genre de mesures : augmentation massive des dépenses publiques, protectionnisme (loi Smoot-Hawley), entraves aux licenciements et aux diminutions de salaires, et augmentation des impôts, via, entre autres, un impôt sur les bénéfices non distribués.
Cette panoplie de mesures volontaristes n’empêche pas l’économie américaine de tomber en 1937 dans ce qu’on appelle une « dépression dans la dépression ». Le Dow Jones chute de 49% entre mars 1937 et mars 1938, la production industrielle se rétrécit de 40% entre août 1937 et janvier 1938, et le chômage grimpe de 14% à 19%.
Le président Roosevelt rectifie le tir et introduit un ensemble d’incitations aux investissements privés et à la création d’emplois par le secteur privé. Parmi ces mesures, mentionnons la libéralisation du marché du travail et la réduction, jusqu’à l’élimination, de la taxe sur les profits non répartis. La reprise économique durable commence à ce moment et non pas – comme on a l’habitude de marteler – lors du lancement en 1933 des grandes dépenses publiques associées au New Deal. [2]
Pour lutter contre la stagflation des années 70, Margaret Thatcher et Ronald Reagan se feront connaître par les réformes structurelles et les baisses d’impôts (encore elles), qui marquent le début d’une période de forte croissance économique.
Contrairement à la diminution des impôts, les dépenses publiques ne s’avèrent pas être un moyen efficace pour relancer une économie. Si c’était le cas, l’économie japonaise – qui a fait un usage démesuré de ce genre de dépenses [3] – ne se trouverait pas dans une léthargie qui dure depuis plus de vingt ans. Et ni la Grèce ni l’Italie, pays où l’État a toujours fait montre d’une grande prodigalité, ne seraient aujourd’hui aux prises avec la récession. Quant à la France, sa légendaire gourmandise en matière de dépenses publiques (56% du produit intérieur brut) ne l’a pas empêchée d’enregistrer ces dernières années une croissance économique poussive, inférieure à celle des pays de la zone euro ayant taillé sur les dépenses, telles que la Suède et l’Allemagne.
Rien d’étonnant qu’une étude menée par les économistes Alberto Alesina et Silvia Ardagna, de l’université de Harvard, couvrant les 107 plans d’austérité des 30 dernières années, signale que les plans les plus efficaces sont ceux qui ont comporté des coupes dans les dépenses publiques sans augmentations d’impôts. L’étude va plus loin encore et souligne que les plans comportant des hausses d’impôts ne parviennent pas à réduire la dette publique et risquent de surcroît de provoquer une contraction de l’économie [4].

Une équipe du Fonds monétaire international arrive à une conclusion semblable : les coupes des dépenses publiques et les réformes structurelles sont les seuls moyens de réduire durablement la dette souveraine d’un pays [5].
C’est pourquoi les marchés financiers – qui ont pour principal souci de recouvrer leurs créances – réagissent plus favorablement aux plans d’austérité axés essentiellement sur la baisse des dépenses plutôt qu’à ceux qui font la part belle aux augmentations d’impôts.
Ainsi, quand on constate que le programme du président Hollande prévoit des augmentations d’impôts considérables (entre autres 28 milliards d’euros de charges supplémentaires sur les entreprises, ce qui fera plomber davantage encore leur compétitivité), et qu’on remarque une frilosité certaine à l’égard des coupes budgétaires, on est en droit de penser que la France a toutes les chances de devenir la prochaine cible des marchés financiers.
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Notes :
  1. Alhambra Investment Partners, “A Dearth of Austerity”, 20 mai 2012; et James Grant, “A Cure for What Ails Us”, Wall Street Journal, 8 juin 2012.
  2. Voir Harold L. Cole et Lee E. Ohanian, “New Deal Policies and the Persistence of the Great Depression”, Journal of Political Economy, 2004.
  3. A. Gary Shilling, “Japan’s Unsustainable Debt-Financing Model”, Bloomberg, 6 juin 2012.
  4. Large Changes in Fiscal Policy: Taxes versus Spending.
  5. Paulo Mauro (ed.) Chipping Away at Public Debt: Sources of Failure and Keys to Success in Fiscal Adjustment (John Wiley and Sons, 2011).

Pourquoi l'économie allemande ralentit... (et si c'était aussi une bonne nouvelle pour l'Europe ?)

L'indice des directeurs d'achats PMI au plus bas depuis 3 ans, des chiffres du chômage en demi-teinte : l'Allemagne traverse actuellement une situation particulièrement difficile. L'occasion de réorganiser l'équilibre des forces économiques de la zone euro.

A travers la crise de l'euro, une réalité s'est imposée : la force de l'économie allemande, avec peu de chômage et une forte croissance dans le marasme du continent. Nos décideurs se sont mis à gesticuler en chantant les louanges du “modèle allemand.” Cependant, cette vitalité était toujours illusoire : l'industrie allemande est construite sur une base de subvention monétaire par la banque centrale européenne, qui permet aux pays de la périphérie d'emprunter pour acheter à l'Allemagne.
Il apparaît que le rideau est peut être en train de tomber. En quelques jours, de nombreux indicateurs-clés de l'économie allemande se sont effondrés : un indice de production industrielle, un indice de confiance des entreprises et un indice de confiance des ménages. C'était inévitable. La politique d'austérité promue par l'Allemagne appauvrit les autres pays d'Europe — qui sont aussi ses principaux clients. 

Quels sont les enseignements à retenir de cette évolution ?

Sur le court-terme, c'est bien sûr une mauvaise chose. Le ralentissement d'une économie est toujours mauvais. Et ce n'est pas seulement mauvais pour les allemands, mais pour tous leurs partenaires (la France étant le premier) qui bénéficieront moins de leur croissance.
Mais sur le long terme, peut être qu'un ralentissement de l'économie allemande est ce dont l'Europe a besoin. Pour schématiser brutalement la perspective allemande, les Allemands ont passé la précédente décennie à travailler dur en faisant pression sur leurs salaires pour avoir une économie “saine” alors que les pays du sud ont passé la décennie à bronzer sur la plage en boostant leur économie avec de la spéculation et, pour les grecs, de la fraude fiscale. Dans ce contexte, pour les allemands, le marasme de la périphérie est de sa faute ; ils doivent souffrir pour expier, et ce n'est pas à la fourmi allemande de secourir la cigale méditerranéenne.
La réalité est évidemment plus complexe : la bulle de crédit des pays du sud est l'envers de la pièce de la production allemande, financée par cette bulle. 
Mais tant que l'économie allemande se portera bien sur ses exportations, non seulement ça sera un signal du déséquilibre de la politique monétaire de l'Eurozone, mais il n'y aura pas de pression politique sur les dirigeants allemands pour changer de point de vue.
Nous sommes tous dans le même bateau. La dévastation de l'économie de l'Eurozone ne peut qu'être mauvaise pour l'économie allemande. Et pour être saine, l'économie allemande doit faire partie d'une Eurozone où les autres pays renouent avec la croissance.
Pour ce faire, il faut éponger la dette des pays de la périphérie et mettre en place non seulement certaines réformes structurelles nécessaires, mais également des plans de relance. Pour cela, il faut une politique active de la Banque centrale européenne, et peut être une réorientation de l'économie allemande vers la consommation, voire un peu d'inflation.
Pour l'instant ces idées sont tabou en Allemagne. Mais peut être qu'un coup de frein économique leur ferait comprendre que l'alternative est un marasme sans fin pour tous.

La mission impossible de François Hollande : amadouer les marchés sans renier ses promesses électorales


L’environnement économique s’annonce délétère. Selon un rituel bien établi, le sommet de Rio a prononcé les antiennes rituelles sur la croissance, le développement durable et autres figures imposées, mais sans décisions concrètes. Les pays émergents continuent de soupçonner les nations riches de vouloir freiner leur développement au nom du sauvetage de la planète, mais en réalité pour diminuer la concurrence qu’elles  subissent de leur part. L’Europe continue d’être accusée de tous les maux, au moment où l’économie américaine trébuche, alors que la reprise ne parvient pas à s’installer malgré les injections massives de liquidités.  Les élections grecques n’ont pas  apporté la clarté qui aurait été nécessaire. La situation bancaire espagnole demeure critique : les taux d’intérêt atteignent un niveau record qui relancent la crainte d’un effet de contagion sur les Etats voisins. Quinze grandes banques européennes viennent d’être dégradées par l’agence de notation Moody’s, ce qui va contribuer à renchérir leurs prêts aux particuliers. L’Allemagne commence à son tour à être touchée par le ralentissement de la conjoncture.
Les atermoiements des politiques, l’impression que le monde est livré à lui-même, malgré la multiplication des réunions des dirigeants, continuent de faire prévaloir une situation chaotique sur les marchés avec une volatilité extrême et la crainte d’un effondrement des bourses...
Dans ce contexte, le gouvernement français marche sur des œufs.  Les cadeaux prodigués récemment par le gouvernement comme le retour partiel à la retraite à 60 ans le placent dans le collimateur de la spéculation. Au moindre faux pas supplémentaire, celle-ci pourrait se déchaîner. Pour montrer qu’il a compris le message, deux signaux viennent d’être donnés par le gouvernement : le coup de pouce au Smic annoncé à son de trompe pendant la campagne prendra une forme minimaliste, de l’ordre de 2%, c’est-à-dire bien au-dessous de ce que réclament les syndicats. Par ailleurs, une réduction du nombre des fonctionnaires est bel et bien dans les tuyaux, les démentis officiels étant là pour la façade.
De toute manière, il faudra aller plus loin, car l’objectif de ralentissement du déficit pour cette année risque d’être remis en cause : les impôts rentrent moins bien en raison de la conjoncture tandis que l’aggravation de la pression fiscale met en péril les entreprises déjà touchées par la faiblesse des  marges et le manque de compétitivité. Le mur des lamentations et des résistances au changement prend de l’ampleur. Et ce ne sont pas les talents d’homme de la synthèse reconnus à François  Hollande qui permettront de le renverser, alors qu’il faudrait concentrer tous les efforts sur la réduction de la dépense publique.

Batho, Taubira : guerre entre deux ministres irréprochables

Le nouveau gouvernement de Jean-Marc Ayrault est sensiblement le même que le précédent. Il aura pourtant mis une chose en valeur : la guéguerre de fillettes jalouses que se livrent Delphine Batho et Christiane Taubira, deux ministres qui feraient mieux de se montrer discrètes tant leurs profils ne sont pas compatibles avec la gouvernance irréprochable prônée par le président.
On croirait Ségolène Royal et Valérie Trierweiler tant Delphine Batho et Christiane Taubira ont fait preuve d’imaturité : en moins d’un mois de ministère partagé, les deux femmes ont trouvé le moyen de se déchirer.

A l’origine de la haine que se vouent ces femmes, une maladresse de Hollande et Ayrault. En nommant Delphine Batho ministre déléguée à la justice, sous la tutelle de Christiane Taubira, sans lui donner de fonction précise, le président et son premier ministre ont créé une situation de malaise.
« Je ne suis tenue au courant de rien. Même la nomination du nouveau porte-parole du ministère. Je n’ai pas d’attributions précises (…) je me demande pourquoi j’ai été nommée », a rapidement pesté Delphine Batho, dont le poste consistait finalement à être dans l’ombre de Christiane Taubira, ce qui ne plaisait guère à cette femme de la lumière. De son côté, Christiane ne voulait pas non plus d’une minette dans les pattes pour lui faire de l’ombre.
La tension est vite montée entre les deux femmes avides de gloriole, si bien que « la situation devenait invivable », comme l’explique Europe 1. Le nouveau gouvernement Ayrault a donc permis la séparation des deux femmes avant que leur haine n’éclate au nez du président, comme ce fut le cas avec celle de Trierweiler envers Royal.
L’amusant, dans cette histoire, c’est que ces deux femmes qui se livrent une guerre publique partagent un passé peu glorieux et devraient rester discrètes, tant elles illustrent les renoncements et le reniement du président.
 

Scandale Batho : elle vivait dans un logement social

En effet, Delphine Batho a vécu pendant plusieurs années dans un logement social qu’elle payait environ  37% de moins que le prix du marché, alors qu’elle gagnait plus de 7 000 euros mensuels. Un logement social qu’elle a longtemps refusé de déserter, malgré les attaques violentes des Verts et des associations pour le logement comme Jeudi noir qui avaient déclaré « que quand elle s’en va (si jamais elle s’en va) ce seront des familles en difficulté, en galère, donc les plus prioritaires qui seront hébergées. Moralement c’est indéfendable ! »
Même certains élus socialistes, ulcérés par ce comportement abusif d’enfant gâté, comme Bertrand Delanoë, avaient dénoncé cette situation honteuse. La Régie immobilière de la ville de Paris lui avait vivement demandé, ainsi qu’à Chevènement qui était dans la même situation, de « résilier leur bail pour des motifs déontologiques. » Morale, déontologie, le changement c’est maintenant !
 

Taubira condamnée : « licenciement injustifié » et « rupture de CDD abusive »

De son côté, Christiane Taubira n’est pas en reste. Sa simple nomination comme ministre était un désaveux de François Hollande de ses promesses de campagne. Il avait juré qu’il ne nommerait jamais de ministre condamné et avait fait la leçon à la droite sur sa présidence irréprochable (Moi Président…blablabla…) alors que la ministre de la Justice (un comble) a bien été condamnée. Une condamnation qui sonne comme une double hypocrisie et un double mensonge de la gauche puisqu’il s’agit d’une affaire de « licenciement injustifié » et de « rupture de CDD abusive ». La gauche n’est elle pas censée défendre la justice sociale et les travailleurs ? On voit ici son vrai visage…
Comme Hollande avec sa présidence normale et ses aventures conjugales politico-médiatiques, comme Montebourg dont la femme voudrait rester journaliste partout alors qu’il dénonçait violemment Béatrice Schönberg qui était dans la même position en 2006, les deux femmes symbolisent à merveille l’âme du le Parti socialiste : on donne de belles leçons de morale et on fait exactement l’inverse de ce qu’on exige de nos adversaires.
Pour revenir sur la guéguerre entre les deux ministres, en nommant Delphine Batho Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, l’arbitre Jean-Marc Ayrault a donné son verdict : victoire du logement social sur le licenciement abusif  !

Hollande cède à l'inflation ministérielle

 L’armée mexicaine est de retour. Avec le dernier remaniement ministériel post- législatives et l’ajout de quatre portefeuilles, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault compte désormais 39 membres, premier ministre compris. Même si François Hollande n’avait fait aucune promesse en la matière durant la campagne, voilà qui ne relève guère de l’Etat modeste. L’équipe Ayrault dépasse désormais la moyenne des effectifs de la Vème République, qui est de 35,6 membres, selon une étude réalisée en 2011 par Raymond Ferretti, maître de conférences en droit public à l’Université de Lorraine.

On reste loin du record détenu par Michel Rocard. Avec ses 48 membres, Matignon était contraint d’organiser jusqu’à 23 réunions interministérielles par jour ! Les gouvernements de gauche ont ainsi allègrement dépassé la barre des 40 sous François Mitterrand. A l’inverse, Lionel Jospin s’est distingué avec une équipe resserrée au départ à 26 membres. Le premier gouvernement Fillon était le plus vertueux de la Vème République mais il n’aura duré qu’un mois, les effectifs passant de 20 à 31 membres après les législatives puis à 38. Le dernier gouvernement du quinquennat Sarkozy en 2012 est ensuite redescendu à 33. Pour rappel, un rapport commandé par Matignon à Jean Picq, conseiller maître à la Cour des comptes, en 1994, recommandait un gouvernement resserré à quinze ministres et sept ministres délégués.
Mais François Hollande n’a voulu laisser personne de coté. Ainsi, le bon vieux ministère des Anciens combattants, occupé par Kader Arif, est toujours là, après avoir disparu pendant une brève période sous Nicolas Sarkozy. De même, le ministère des Français de l’étranger a été maintenu histoire de s’assurer les votes des expatriés aux législatives. De quoi rendre fou de rage la CFDT du Quai d’Orsay, mis au régime sec depuis plusieurs années. Selon elle, ce ministère est une "structure redondante, coûteuse, et guère opérationnelle", le syndicat listant trois solides arguments. D’abord, l’Etat dispose déjà de la Direction des Français à l'étranger (DFAE) et du centre de crise, créé par Bernard Kouchner. Ensuite, "la ministre déléguée n'a pas autorité sur cette même DFAE, ce qui en dit long sur la réalité de ses capacités d'action". Enfin, la représentation des Français de l'étranger est déjà assurée par onze députés, depuis 2012, qui s'ajoutent à douze sénateurs et 155 conseillers des Français de l'étranger.
Pas sans conséquences sur les effectifs des cabinets
La réalisatrice Yamina Benguigui, qui détenait ce portefeuille ainsi que celui de la francophonie, était-elle surchargée de travail ? En tout cas, le remaniement a été l’occasion de séparer son ministère en deux, Benguigui conservant la francophonie et les Français de l’étranger revenant finalement à la sénatrice Hélène Conway. Parmi les innovations hollandaises, on trouve aussi un ministre délégué uniquement chargé de l’agroalimentaire, Guillaume Garot, nommé ce 21 juin, ce qui ne manquera pas de faire plaisir au lobby concerné. L’intitulé du poste de George-Pau Langevin, chargée de la réussite éducative, semble aussi légèrement abscons.
Quelles conséquences ce mini-remaniement aura-t-il sur les effectifs des cabinets ministériels ? Dans un souci louable d’économies, Matignon a limité le nombre de conseillers à quinze par ministres et dix par ministres délégués, ce qui permettait de ramener le nombre de collaborateurs à 430, contre 511 dans le dernier gouvernement Fillon et 668 sous Jean-Pierre Raffarin. Désormais, ce total va remonter à 480. Et encore, il ne s’agit que des conseillers officiels. "Certains ministères régaliens ont tendance à contourner les directives en recrutant des chargés de mission", confie un membre de cabinet.

ENTRE UN BORGNE (Mosco.), UN RESPONSABLE MAIS PAS COUPABLE, BORGNE LUI AUSSI (Fabius), UN ETRON CHAUD QUI VIENT JUSTE D'ÊTRE ÉVACUÉ (Taubira), SAPIN EST L'ARBRE QUI CACHE LA FORÊT DES INCOMPÉTENTS SOCIALISTES 
ÇA NOUS FAIT UN GOUVERNEMENT 
"AYRAULT-HIC"

Evasion fiscale : Noah se fâche devant la commission du Sénat

L'ancienne gloire (relative) du tennis français était auditionnée ce mardi par les sénateurs. Yannick Noah n'a pas apprécié qu'on évoque son contentieux personnel avec le fisc. Guy Forget a de son côté défendu les joueurs expatriés.
Yannick Noah est sorti visiblement agacé mardi 19 juin de son audition devant la commission d'enquête du Sénat sur l'évasion fiscale. Alors que l'ex-tennisman était entendu par les parlementaires pour mieux comprendre les raisons qui poussent les sportifs français à s'expatrier, la discussion a tourné pendant quelques minutes autour du cas particulier du chanteur. Ce qu'a peu goûté le principal intéressé.
En effet, comme l'a révélé Le Canard enchaîné le 31 août 2011, Yannick Noah est en contentieux avec le fisc depuis 1996, soit depuis plus de 15 ans. En 1993 et 1994, le tennisman avait déménagé en Suisse pour alléger sa feuille d'impôt. Mais après une minutieuse enquête, effectuée notamment au moyen de relevés téléphoniques, le fisc français estime que le sportif a passé plus de temps en France que de l'autre côté des Alpes pendant ces deux années.
Du coup, le Trésor public lui réclame près d'un million d'euros. Un montant qui a été réévalué depuis à environ 500.000 euros, avec la prise en compte de certaines déductions fiscales et l'annulation d'une amende pour mauvaise foi.
Reste que le bras de fer entre l'une des personnalités préférées des Français et le ministère du Budget se poursuit en justice. Dernier épisode en date : le Conseil constitutionnel a débouté le chanteur en septembre.
Interrogé par le sénateur UMP Louis Duvernois pour savoir s'il n'y avait pas une ambigüité entre sa situation fiscale personnelle et ses commentaires favorables à une tranche d'imposition à 75%, le chanteur s'est d'abord agacé, indiquant qu'on lui avait assuré que ce sujet ne serait pas abordé lors de son audition.
En tout cas, l'ancien champion n'en démord pas. Tant qu'il n'aura pas été condamné définitivement en justice, l'ex-tennisman considère qu'il "ne doit rien" à l'Etat. Dans sa démarche, il assure simplement se défendre "comme tout citoyen" et estime qu'il n'est pas là pour évoquer "quand et combien (il) reverse à la société".
Soutiens inattendus
Ce "traitement de faveur" accordé au cas personnel du chanteur a d'ailleurs provoqué un vif débat entre le président de la commission d'enquête, le sénateur UMP Philippe Dominati, et le sénateur PS Yannick Vaugrenard. Ce dernier s'interroge : ces questions sont-elles liées à l'engagement politique de l'ancien champion, alors qu'il est rare de mettre en cause directement une personne auditionnée au Sénat ?
Un peu plus tôt, la sénatrice centriste Nathalie Goulet avait assuré qu'elle n'était "pas contre les riches" et qu'en tant que parlementaire, "on avait parfois un certain nombre de difficultés à faire comprendre nos rémunérations, nos modes de retraite, etc. et qu'il y a un gros problème en France avec les gens qui gagnent de l'argent".


Fisc : Noah s'agace devant le Sénat quand on... par Challenges
Au cours de l'audition, Yannick Noah a réaffirmé qu'il trouvait acceptable l'idée d'une nouvelle tranche d'imposition proposée par François Hollande pour les très hauts revenus. Il a cependant tenu à préciser qu'il ne conseillerait pas à son fils de payer ses impôts en France, alors que ses revenus proviennent essentiellement des Etats-Unis. Ce serait "aberrant", a-t-il indiqué. Guy Forget, qui accompagnait Yannick Noah devant la commission, a quant à lui défendu les tennismen qui s'expatrient hors de l'Hexagone pour diminuer le montant de leurs impôts. Pour l'ancien capitaine de l'équipe de France, les joueurs ont une carrière assez courte (une dizaine d'années) et sont 8 à 10 mois par an en dehors du pays pour les tournois. Guy Forget explique également le risque de voir ses gains imposer lourdement deux fois : une première fois dans le pays du tournoi, et une autre dans le pays de résidence. Guy Forget est également revenu sur le rôle important des agents de joueurs auprès des sportifs, en particulier en matière d'optimisation fiscale. Il a d'ailleurs rappelé à cet égard que les tennismen fonctionnaient comme de véritables petites entreprises, devant payer leur entraîneur, leur masseur et leurs déplacements. Au total, d'après Guy Forget, la facture s'élèverait en moyenne à 125.000 euros par an, rien que pour les frais de voyage pour les compétitions. Résultat : seuls les 120 premiers joueurs ATP seraient réellement concernés par l'optimisation fiscale, les autres ne gagnant tout simplement pas assez d'argent.

Zone euro : on multiplie les palabres


Les dirigeants des quatre principales économies de la zone euro (Allemagne, France, Italie, Espagne) qui se retrouvaient vendredi à Rome auront certes cherché à mettre en avant les « convergences » pour essayer de parvenir à un « compromis » (Présent d’hier). Mais celui-ci, soulignait d’ores et déjà l’Italie avant le début de la réunion, ne pouvait intervenir pleinement qu’au niveau européen. Et à la condition, serait-on tenté d’ajouter, de répondre auparavant à la question qui sous-tend toutes les autres : comment empêcher l’Europe d’aller dans le mur ?
Car, pour l’heure, chacune des mesures prises par l’Europe paraît, au mieux, arriver trop tard. Ainsi jeudi, la zone euro a-t-elle exhorté l’Espagne à se décider enfin à lancer un SOS bancaire à l’Europe. Sauvetage, ou pas sauvetage ? s’interrogent certains. Il n’est pourtant plus temps de finasser. Madrid doit agir rapidement pour ne pas se retrouver, bientôt, dans la situation d’Athènes.
Car, selon un audit sur le secteur bancaire espagnol, les banques du pays ont besoin de quelque 62 milliards d’euros. C’est – certes ! – moins que l’enveloppe de 100 milliards proposée par la zone euro, comme le disent ceux qui se réjouissent de n’avoir pas à être plus pessimistes. Mais l’édifice ne pourra tenir qu’à condition que la contagion ne soit pas trop importante.
On comprend pourquoi le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a demandé que l’aide européenne soit versée « le plus rapidement possible ».
Cela dit, une autre complication intervient dans ce mécanisme, décidément mal ficelé. Car le Mécanisme de stabilité européen, qui doit normalement entrer en vigueur le 9 juillet, risque d’être retardé par l’Allemagne. Le président Joachim Gauck va, en effet, devoir retarder, pour des raisons juridiques, sa signature, du fait d’un recours de la gauche radicale Die Linke contre le texte. Or la Cour constitutionnelle ne devrait examiner celui-ci que d’ici deux à trois semaines.
Et le MES ne peut être mis en place qu’une fois ratifié par suffisamment d’Etats pour représenter 90 % du capital. Impossible donc de se passer de l’Allemagne, qui en représente plus du quart…
Face à ces difficultés, le FMI, qui n’hésite pas à parler de la possibilité d’une « désintégration » du système financier, est revenu jeudi à la charge, en affirmant que la « priorité immédiate » est la réalisation d’une union bancaire : « Si l’union bancaire est quelque chose de souhaitable au niveau des 27 pays de l’Union européenne, c’est quelque chose d’essentiel pour les 17 de la zone euro. »
La politique monétaire ne peut faire office de « solution durable aux problèmes posés par la crise », conclut l’institution, à l’intention de ceux qui prétendent régler tous les problèmes à coups d’incantation sur la croissance – par exemple…
D’un autre côté, le président russe Vladimir Poutine a appelé ce même jeudi les dirigeants de la zone euro à prendre des « mesures urgentes » pour régler la crise économique en Europe. « A côté des déficits publics et budgétaires, on observe malheureusement un déficit d’actions décisives », a-t-il observé, en soulignant que les « demi-mesures » ne faisaient qu’« aggraver la situation »…
Mario Monti a été encore plus loin. Il affirme, dans un entretien accordé à plusieurs journaux européens, que, en cas d’échec du sommet des 28 et 29 juin à Bruxelles, l’Europe deviendra la proie des spéculateurs. Et l’objet d’une contestation grandissante de la part des peuples qui la composent.
Le constat est assurément clair – et nul ne saurait sérieusement le mettre en doute. Les conséquences aussi.
Il paraît d’autant plus curieux alors de n’envisager de sortie de la crise que dans l’aggravation des causes qui l’ont provoquée. « Pour sortir dans de bonnes conditions de cette crise de la zone euro et de l’économie européenne, davantage d’intégration est nécessaire », affirme en effet Mario Monti.
D’autant qu’aujourd’hui, le décalage est manifeste. Les politiques discutent encore et toujours d’outils qu’il faudra un temps relativement long pour mettre en place (sans parler même de leur efficacité), alors que les marchés réagissent dans l’instant aux manifestations de plus en plus nettes de la crise.
Mais l’idéologie est la plus forte. Face aux difficultés, nos dirigeants ne sont plus capables de réagir qu’en mutualisant les échecs. Une tactique qui, jusqu’à preuve du contraire, n’a jamais donné de résultat positif.

Un gendarme vient de nous écrire. Il réagit au meurtre de deux de ses collègues par un multirécidiviste à Collobrières.

 Il faut lire son texte jusqu’au bout, c’est un témoignage exceptionnel, en intégralité ci-dessous. Car le meurtrier n’aurait jamais dû être en liberté : si la peine plancher avait été prononcée, deux femmes, deux gendarmes seraient encore en vie aujourd’hui.Je souhaitais évacuer l’immense peine qui m’envahit depuis l’annonce du décès de mes deux collègues féminins gendarmes.

Je ne peux m’empêcher d’être en colère et d’avoir le goût du sang dans la bouche. Il n’y a plus aucune limite chez cette partie de la population qui semble avoir acquis ses valeurs dans un univers virtuel ; mais tellement réel pour les familles de leurs victimes !

J’apprends que Abdallah Boumezaar pourrait être mis en examen avec sa compagne. Il était incarcéré jusqu’au mois de septembre dernier ! Il s’agit d’un multirécidiviste incontrôlable qui bénéficie de l’abandon d’une justice étouffée par un pouvoir politique bien-pensant ! Quel est l’intérêt d’une information judiciaire face à de tels actes ? Demander à des gendarmes d’auditionner des membres de sa famille afin de pouvoir dire que c’est un adulte qui a connu une enfance difficile ? Lui trouver des circonstances atténuantes ou un début d’explication à son acte barbare ? Dépenser une fois de plus l’argent du contribuable pour influer sur la décision de la cour d’assises ? Connaître, à travers des expertises et contre-expertises, les angles de pénétration des balles avec lesquelles il a tué les gendarmes ? Avec un peu de chance les délais des expertises lui permettront de ressortir avant son jugement et de pouvoir fuir ; voire faire de nouvelles victimes pour devenir une star du petit écran !

Le ministre de l’intérieur nous explique que la nation va rendre hommage à nos deux collègues décédées alors que dans le même temps M. HOLLANDE souhaite abolir les peines plancher qui « sont contraires au principe de l'individualisation des peines». La justice publique est venue brider la justice privée en lui promettant d’être dissuasive et de protéger l’individu. Où en sommes-nous aujourd’hui ? 90€ pour un dépassement de 6 km/H en agglomération avec un système de recouvrement plus onéreux que la créance et une violence galopante épargnée par un pouvoir condescendant...

Je suis chef de groupe enquêteur en unité de recherches au sein de la gendarmerie nationale (l’Institut pourra relayer vos messages car je me suis clairement identifié auprès de lui et il a pu vérifier mon appartenance à l’institution). Je sors de mon devoir de réserve et de mon anonymat pour crier ma colère. Je suis âgé de 40 ans et cela fait maintenant 18 ans que j’accompagne les victimes. Je me suis investi corps et âme durant plusieurs années de mon existence pour mon métier et au détriment de ma famille. Je ne regrette aucun de ces moments offerts aux victimes et à leur famille. Aujourd’hui je ne me reconnais plus dans ce système régenté par les statistiques et qui permet aux délinquants de faire partie du paysage audiovisuel entre deux sujets d’information au journal télévisé ; quand ce n’est pas entre deux publicités !

Nos représentants ont le devoir de nous protéger des prédateurs qui menacent la cité. Je me tourne vers chacun d’entre vous messieurs et mesdames nouvellement élus. Rappelez-vous que vous avez promis de défendre les intérêts et de garantir les droits de chacun de vos concitoyens. Comment pouvez-vous tolérer et permettre de telles choses qui durent maintenant depuis de si nombreuses années ! Les policiers et les gendarmes sont-ils en guerre ? Doivent-ils mener le combat de la paix publique seuls ? Ne serions-nous pas en droit de brûler des voitures ou des containers à poubelles pour être entendus à notre tour ? Est-ce ainsi que vous apportez votre soutien aux garants des libertés individuelles ?

Je croise les doigts régulièrement pour que l’un de mes proches ne soit pas victime d’un tel individu car je sais que cela aura pour conséquence de m’anéantir. Dois-je prendre les armes pour protéger ceux qui me sont chers ?

Je crains malheureusement que notre justice ne soit de plus en plus défaillante dans les années à venir. J’invite donc toute personne, qui aura pris connaissance de ce mail, à rejoindre l’Institut pour la justice et à inviter les membres de son entourage à faire de même.

Ma colère et mon inquiétude ne sont malheureusement pas apaisées à l’issue de ce message mais mes pensées vont aux proches de mes deux collègues décédées.

Je laisse ce texte à la pertinence de l’Institut qui pourra en faire l’usage le plus opportun à ses yeux.

Un citoyen qui veut croire


Vous aussi, vous pouvez agir en transmettant ce message à tous vos contacts et en signant nos pétitions adressées aux pouvoirs publics.

Si vous n'avez pas encore participé à notre grand référendum sur la Justice, faites-le dès maintenant en cliquant ici. Nous avons créé une vidéo spéciale sur les dysfonctionnements les plus révoltants de la Justice (ici).

Il y a quelques jours, nous avons rassemblé plus de 260 000 signatures contre le laxisme de la justice des mineurs. Si vous n’avez pas encore signé la pétition, vous pouvez le faire en cliquant ici.

Et pour ceux qui souhaiteraient adhérer ou faire un don à l’association, merci de cliquer ici.

Avec tous mes remerciements pour votre action. Ensemble, nous pouvons faire la différence.

Pour les victimes. Pour nos enfants et nos petits-enfants.