TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 21 juin 2012

 SUPER INTERESSANT


Le principe des impôts semble pouvoir s'expliquer par une logique assez simple. Mais beaucoup pourtant, ne le saisissent pas toujours ...
Comme c'est la saison des taxes, laissez-moi vous l'expliquer en des termes simples que tout le monde peut comprendre.

Imaginons que tous les jours, 10 amis se retrouvent pour boire une bière et que l'addition totale se monte à 100 euros.
(On reste dans le simple : cela ferait 10 euros par personne !)
Mais nos 10 amis décidèrent de payer cette facture selon une répartition qui s'inspire du calcul de l'impôt sur le revenu !

Ce qui donna ceci :
 · Les 4 premiers (les 4 plus pauvres !), ne paient RIEN.
 · Le 5ème paye 1 euro
 · Le 6ème paye 3 euros
 · Le 7ème paye 7 euros
 · Le 8ème paye 12 euros
 · Le 9ème paye 18 euros
 · Le dernier (le plus riche !) paye 59 euros.

 Les dix hommes se retrouvèrent chaque jour à boire leur bière et semblaient assez contents de leur arrangement.
Jusqu'au jour où le tenancier décida de leur faire une remise de fidélité !
« Comme vous êtes de bons clients, j'ai décidé de vous faire une remise de 20 euros sur la facture totale ...
... vous ne payerez donc désormais vos 10 bières que 80 euros ! »

 Le groupe décida de continuer à payer la nouvelle somme de la même façon qu'ils auraient payé leurs taxes. Les 4 premiers continuèrent à boire gratuitement.
Mais comment les 6 autres, (les clients payants) allaient-ils diviser les 20 euros de remise de façon équitable ???
Ils réalisèrent que 20 euros divisé par 6 faisaient 3,33 euros. Mais, s'ils soustrayaient cette somme de leur partage, alors le 5ème et 6ème homme, devraient être payés pour boire leur bière !!!
Le tenancier du bar suggéra qu'il serait plus équitable de réduire l'addition de chacun d'un pourcentage du même ordre.

Il fit donc les calculs ... ce qui donna ceci :
 · Le 5ème homme, comme les quatre premiers ne payeront plus rien. (un pauvre de plus !)
 · Le 6ème payera 2 euros au lieu de 3 (33% réduction)
 · Le 7ème payera 5 euros au lieu de 7 (28% de réduction)
 · Le 8ème payera 9 euros au lieu de 12 (25% de réduction)
 · Le 9ème payera 14 euros au lieu de 18 (22% de réduction)
 · Le 10ème payera 50 euros au lieu de 59 euros (16% de réduction)

Chacun des six « payants » paya moins qu'avant et les 4 premiers continuèrent à boire gratuitement !!!

Mais ... une fois hors du bar, chacun compara son économie :

« J'ai eu seulement 1 euro sur les 20 euros de remise ! », dit le 6ème et, en désignant du doigt le 10ème il ajouta : « Lui, il en a eu 9 !!! »

« Ouais ! dit le 5ème, j'ai seulement eu 1 euro d'économie moi aussi ... »

« C'est vrai ! » s'exclama le 7ème « pourquoi le 10ème aurait-il 9 euros d'économie alors que je n'en ai eu que deux ? ...
... c’est anormal que ce soit le plus riche qui bénéficie de la plus importante réduction ! »

« Attendez une minute » cria le 1er homme, « nous 4 n'avons rien eu du tout ... donc, ce système exploite les pauvres !!! »

Les 9 hommes cernèrent le 10ème et l'insultèrent ... et le lendemain notre 10ème homme, (le plus riche !) ne vint pas boire sa bière !

Aussi, les 9 autres s'assirent et burent leur bière sans lui.

Mais quant vint le moment de payer leur note, ils découvrirent quelque chose d'important :

Ils n'avaient pas assez d'argent pour payer ne serait-ce que la moitié de l'addition !
 Et cela, mes chers amis, est le strict reflet de notre système d'imposition.

Les gens qui payent le plus de taxes tirent le plus de bénéfice d'une réduction d’impôts, mais ceux qui ne paient pas d'impôt s'estiment lésés !
Taxez les plus forts, accusez-les d'être riches et ils risquent de ne plus se montrer désormais ... et d'aller boire leur bière à l'étranger !!! 

Moralité :
Pour ceux qui ont compris ... aucune explication n'est nécessaire !!!
Pour ceux qui n'ont pas compris ... aucune explication n'est possible !


 

Macway concurrence Apple sur son propre terrain

Le distributeur de matériel informatique s'est affranchi de sa dépendance à Apple, en se diversifiant dans les périphériques et les matériels de stockage. Il entend redéployer son réseau de boutiques en contrant directement les Apple Stores en centre-ville et en étant beaucoup mieux achalandés 
Dans la communauté française des fidèles des produits estampillés à la pomme, le strasbourgeois Macway est resté une référence pour la vente d'accessoires Apple. Jean-Christophe Linder, dirigeant de cette PME à mi-chemin entre l'e-commerce et la vente des « i-devices » (35 salariés pour 18,1 millions d'euros de chiffre d'affaires), en est conscient. Il ouvrira cet été une boutique à Strasbourg, à quelques pas du futur Apple Store dont l'ouverture est annoncée en septembre. Macway ouvrira aussi un point de vente dans les Alpes Maritimes ( Nice ou à Cannes) en réponse au succès de l'Apple Store de Saint-Laurent du Var. « Apple développe un marché, mais c'est aussi un concurrent redoutable et nous avons appris à nous adapter », observe Jean-Christophe Linder. «Dans les Apple Stores, les accessoires sont soit à la cave, soit relégués à la moins bonne place du magasin. Chez Macway, dans nos trois boutiques historiques, c'est le contraire. Résultat, l'ouverture d'Apple à l'Opéra a dopé de 30 % le chiffre d'affaires de notre boutique dans le 9ème arrondissement ». Bien mieux achalandés que les Apple Store
Après le premier échec de 2001, et un dépôt de bilan dû à une trop forte dépendance stratégique à Apple, Macway a multiplié le nombre de fournisseurs (200 à ce jour) et redressé ses ratios financiers. Les marges commerciales actuelles atteignent 50 % sur certains étuis ou batteries additionnelles, destinées aux produits Apple. Les gammes contiennent plus de 2900 références, et ont été structurées par marques : Novodio pour le son, Storeva pour le stockage. Les accessoires iPhone, iPad et iPod représentent un tiers de l'offre, les périphériques Mac et PC représentent un autre tiers. Le solde se partage entre les accessoires son et le matériel de stockage. Les ventes des produits fabriqués par la marque de Cupertino ne couvrent plus que 5 % du chiffre d'affaires.
Un accord avec Amazon
Pour soutenir sa croissance, estimée à 6 % en 2012, Macway ne mise pas seulement sur les boutiques et l'e-commerce en France. Dans son atelier-dépôt de 1500 mètres carrés, à Illkirch-Graffenstaden, un espace est désormais dédié à la configuration de tours de stockage ou d'autres périphériques sur mesure. « Nous sommes prêts à mobiliser 1 million d'euros pour une croissance externe, mais aucun distributeur complémentaire n'a été identifié pour renforcer nos activités », analyse Jean-Christophe Linder. Alors, pour percer à l'international, le dirigeant a préféré signer un accord avec Amazon. « Nous perdons 7 % de commission, mais cette plate-forme constitue un bon tremplin pour gagner dès cet été nos premières parts de marché à l'étranger », calcule Jean-Christophe Linder. Au bilan, la rentabilité nette (5 %) a fondu de deux tiers depuis les années 1990, quand Apple accordait des marges confortables à ses distributeurs. Mais le dynamisme actuel du groupe américain, qui habitue ses clients à des évolutions fréquentes sur ses appareils, profite encore une fois à Macway. En prévision du futur iPhone 5, dont il déclare ignorer la date de sortie fin 2012, Jean-Christophe Linder effectue déjà des aller-retours chez ses fournisseurs en Asie. Les pochettes, batteries complémentaires et autres accessoires du futur téléphone seront prêts dès la sortie du nouveau terminal.
 

Anthologie des penseurs libéraux, un livre à paraître aux Belles Lettres

Les penseurs libéraux, un recueil de textes choisis et présentés par Alain Laurent et Vincent Valentin, à paraître aux Belles Lettres à la rentrée.

Qu’on s’en félicite ou le déplore, le libéralisme est unanimement considéré comme caractéristique politique, économique et culturelle fondamentale des sociétés occidentales contemporaines – ce qui lui vaut de s’y trouver plus que jamais au cœur du débat public en cette deuxième décennie du XXIe siècle, aussi bien tenu pour indépassable horizon éventuellement améliorable que voué aux gémonies.
En conséquence, savoir de quoi exactement on parle à son sujet et disposer d’un panorama retraçant, grâce aux textes des auteurs qui l’ont édifié, la genèse et les développements de la pensée libérale appréhendée dans toute la pluralité de ses interprétations apparaît relever de la plus élémentaire nécessité intellectuelle.
Or depuis 1986, en France, rien de substantiel dans cet ordre n’est venu prolonger et compléter le recueil séminal proposé par Pierre Manent (Les Libéraux, Hachette/Pluriel) alors qu’entre-temps quantité de travaux et d’exhumations bibliographiques ont abouti à considérablement enrichir le corpus des œuvres jalonnant l’histoire du libéralisme. C’est donc le souci de combler cette criante lacune éditoriale qui a présidé à la confection de la présente anthologie. Récusant la trop convenue et passablement peu pertinente dichotomie entre « libéralisme politique » et « libéralisme économique », elle intègre naturellement les penseurs libéraux de tous temps et tous pays, en veillant à faire enfin toute leur place légitime à nombre d’auteurs français jusqu’alors trop méconnus mais aussi aux auteurs allemands, italiens et espagnols. Sur le fond, la volonté de restituer la diversité des courants de pensée constitutifs de la grande famille libérale nous a conduits à élargir le corpus jusqu’à ses franges opposées et peu connues : les libertariens américains d’une part, et les libéraux « progressistes » (Oppenheimer, Gobetti...) de l’autre, sans toutefois y ranger les liberals d’outre-Atlantique dont tout le monde sait maintenant qu’à cause du sens totalement différent qu’y a le terme « libéral », ils s’apparentent à ce qu’on nomme social-démocratie en Europe. Sur ces choix et critères de sélections intellectuels et éditoriaux, toutes explications sont données dans l’introduction générale et la séquence intitulée Chemins de traverse.
Dans l’anthologie elle-même, une présentation purement chronologique nous a paru trop schématique, impropre à rendre compte de l’évolution des conceptualisations et des préoccupations des penseurs libéraux au fil du temps. Aussi bien se trouve-t-elle combinée à une articulation thématique qui a parfois pour conséquence de faire apparaître le nom de certains auteurs particulièrement polyvalents dans des sections différentes, ou de faire voisiner des textes d’inspiration similaire afin de souligner l’extrême et consensuelle importance accordée à un thème dans un «moment» historique et politique donné.
Toujours introduits par de brefs chapeaux les situant dans l’œuvre de l’auteur et son contexte, les textes retenus sont de nature variée. Aux côtés de ceux que leur notoriété et leur caractère fondateur ont rendus incontournables en figurent d’autres, bien moins répertoriés quoique provenant de penseurs célèbres ou signés d’auteurs malencontreusement retombés dans l’ombre mais qui ont en leur temps illustré un aspect singulier et fécond du libéralisme ou ont significativement contribué à l’élaboration polyphonique de ce dernier – Boisguilbert, Condillac, Humboldt, Ch. Comte, Dunoyer, Spooner, Röpke par exemple et parmi bien d’autres. Enfin, les rares auteurs importants qui, pour des raisons méthodologiques (impossibilité de circonscrire des passages suffisamment continus pour synthétiser leur propos ou en rappeler un point fort), n’ont pu figurer dans le corpus de textes proposé ne sont pas oubliés pour autant : l’essentiel de leur pensée et de leur œuvre est en effet évoqué dans le Dictionnaire des penseurs libéraux.
Car une notable spécificité de cette anthologie doit d’emblée être signalée. Loin de se cantonner à la présentation de textes, elle est accompagnée et encadrée par plusieurs sections qui mettent les auteurs et les extraits de leurs ouvrages en perspective :
►Une Introduction générale consistante traite préalablement des problématiques globales de l’histoire de la pensée libérale à la lumière de sa situation contemporaine.
►Puis, faisant suite à l’anthologie proprement dite, une Généalogie des termes « libéral » et « libéralisme », un Dictionnaire des penseurs libéraux comptant 130 notices biobibliographiques qui allège les chapeaux de présentation des textes, et des Chemins de traverse dont les 90 entrées renseignent d’une manière rigoureusement documentée sur la lexicographie et revisitent les grandes thématiques libérales au gré d’approches transversales ou critiques et d’excursions intellectuelles insolites hors des sentiers battus...
Autant de points de repères et de références qui devraient permettre au lecteur de disposer d’un véritable outil intellectuel intégré pour s’orienter dans la découverte d’une longue tradition de pensée toujours vivante, traversée de tensions fécondes et donc bien plus complexe que ne le donnent à croire trop d’appréciations idéologiquement réductrices volontiers antithétiques.

Table des matières

Avant-propos : Les penseurs libéraux dans leurs textes (Alain Laurent et Vincent Valentin) Introduction générale : L’idée libérale et ses interprêtes (Vincent Valentin)
Les textes : (A. Laurent et V. Valentin)
I. L’émergence du libéralisme contre l’absolutisme
1) Tolérance et liberté politique : La Boétie, Jurieu, Bayle, Milton, Locke, Condorcet, Voltaire, Paine, Sieyès, Mirabeau, Courier.
2) La liberté économique et les Lumières françaises : Boisguilbert, Quesnay, Condillac, Turgot, Dupont de Nemours
3) L’ « Enlightment » écossais : Mandeville, Ferguson, Hume, Smith.
4) L’ « Aufklärung » allemand : Kant, Humboldt.
5) L’invention des constitutions : Locke, Montesquieu, Sieyès, Le Fédéraliste, B. Constant, Paine, Daunou, Laboulaye.
II. L’affirmation du libéralisme à l’âge démocratique
1) Les Idéologues : J.-B. Say, B. Constant, Daunou, Destutt de Tracy, Ch. Dunoyer.
2) Autour du Journal des Économistes: Bastiat, Molinari, Guyot.
3) Le libéralisme politique français : B. Constant, Tocqueville, Guizot, Laboulaye, Faguet.
4) Le libéralisme anglais : Ricardo, Cobden, Bentham, J.S. Mill, Spencer.
5) La veine anarchiste : Proudhon, Molinari, Thoreau, Spooner.
III. Le renouveau du libéralisme
1) Le libéralisme critique » : Pareto, Croce, Gobetti, Oppenheimer, Röpke, W. Lippmann, Ortega y Gasset, Aron, J. Rueff.
2) La défense de la société ouverte : K. Popper, Berlin, Revel, Vargas Llosa.
3) Libéralisme et marché : Mises, Hayek, Friedman
4) Le courant libertarien : R. Nozick, Ayn Rand, Rothbard, David Friedman.
Généalogie d’un mot (Alain Laurent)
Dictionnaire des penseurs libéraux (Alain Laurent)
Chemins de traverses (A. Laurent et V. Valentin) : lexique et thématiques libérales revisitées. Une bibliographie exhaustive.
Index.
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Les auteurs

Alain Laurent : philosophe, essayiste et éditeur (dirige les collections « Bibliothèque classique de la liberté » et « Penseurs de la liberté » aux Belles Lettres). Auteur de Les Grands courants du libéralisme (A. Colin, 1998), La Philosophie libérale (Belles Lettres, 2002 ; Prix de philosophie politique de l’Académie française), Le Libéralisme américain (Belles Lettres, 2006) et Ayn Rand, ou la passion de l’égoïsme rationnel (Belles Lettres, 2011). A contribué au Dictionnaire du libéralisme (Larousse, 2012 ; dir. Mathieu Laine).
Vincent Valentin : maître de conférences en droit public à l’université de Paris-I et Sciences-Po Paris ; auteur de Les Conceptions néolibérales du droit (Economica, 2002) et éditeur et préfacier de l’anthologie Proudhon Liberté, partout et toujours (Les Belles Lettres, 2009).

Hollande et l'empire médiatique 


La France, donc, expédie son président, nanti d'une troupe parlementaire à sa main, vers le plus périlleux casse-tête de l'après-guerre. Ni le monde ni l'Europe ne lui feront des faveurs gratuites : le socialisme de l'exception française y sert partout de repoussoir. S'afficher en Europe à la tête d'un Sud perclus et endetté ne lui vaudra que les faveurs "discount" de la classe touriste. A lui donc, s'il le peut, de réinstaller la France en première. Et pour cela d'inventer, ce qui est dans ses cordes, une social-démocratie enfin rénovée.
À l'intérieur, la confiance populaire ne tombera pas du ciel. Le bilan électoral est trompeur. Il laisse dans le flou 19 millions d'abstentionnistes, 4 millions d'électeurs du Front de gauche à la présidentielle et les 6 millions du Front national laminés par le scrutin majoritaire. Et quid, à l'heure de la diète, des électeurs socialistes à qui l'on fait croire que Sarkozy est le seul coupable de trente ans d'enlisement national ? Ces masses imposantes de désabusés, de marginalisés et d'illusionnés réservent leurs sables mouvants à la réforme. Du moins la France envoie-t-elle dans l'arène un homme politique avec mission d'homme d'État.
Dans l'attente de ses décisions, l'opinion interroge sa manière. Elle pèsera lourd. Le style de la présidence aura, on le sait, desservi Sarkozy. Hollande aborde, lui, l'épreuve dans une "normalité" hasardeuse.
On a déjà beaucoup glosé sur le tweet rebelle de sa compagne et la déconfiture de Ségolène, mère de ses enfants. Si l'on abandonne aux blogueurs et blagueurs le gynécée des "dames de France", on découvre, au-delà de l'anecdote, l'empire sur une présidence monarchique du pouvoir médiatique. Il modifie en profondeur la perception par l'opinion de la chose publique. Que la compagne du président soit une future Mme de Maintenon ou une fortuite madame de maintenant, peu importe ! La leçon de l'épisode, incongru dans la gravité de l'heure, c'est que le pouvoir médiatique voit et amplifie tout.
Chez nous, ni la classe politique ni l'opinion ne sont accoutumées à l'investigation du quant-à-soi privé des hommes publics. En France, les médias professionnels rattrapent, là-dessus, leur "retard" avec une ardeur débridée. Il faut dire que Strauss-Kahn dans le scandale et Sarkozy dans la gestion surexposée d'un divorce et d'un remariage se sont jetés d'eux-mêmes sous les projecteurs.
Il reste qu'une certaine presse se rue désormais aux trous de serrure. Des "journalistes citoyens" déploient à tire-larigot caméras cachées, micros cachés, portables fureteurs, usurpations d'identité et autres instruments de la déloyauté publique. Ils ajoutent au déferlement des citations truquées et amalgames biaisés qui eussent condamné saint Paul pour athéisme. Vilaines pratiques !
Mais on n'oubliera pas que le politique, en France, n'est pas innocent. Langue de bois, cumul des mandats, clientélisme, corporatisme, corruption rampante et omerta publique appelaient, un jour ou l'autre, la grande lessive. Malgré l'abus du Kärcher, elle apparaîtra finalement comme un progrès démocratique.
Plus importante encore est l'emprise sur les foules des réseaux sociaux et de l'univers numérique. Leur masse se déploie au gré mobile des techniques et des moeurs. Saisis par la passion individuelle d'expression collective, un demi-milliard d'hommes sont sur Facebook. Sur Twitter, le narcissisme de l'auteur rencontre la ruche virtuelle de la communauté connectée. Si Mme Trierweiler, bien avant la présidentielle, disait avoir la confiance de François Hollande, "hors les tweets", c'est parce que le tweet est d'abord un message que l'on dit à soi-même. La politique installe un peu d'ordre dans cette révolution : le compte Twitter de Michelle Obama est contrôlé par son staff. Chez nous, pas encore. On y vient.
Ce que je retiens ici, c'est que l'État, agent de la cohésion collective, va devoir compter avec des réseaux qui s'autonomisent. Ils agissent puissamment dans la jeunesse, "sans la médiation de la famille et de l'école, grands transmetteurs de jadis". Ils socialisent en réalité "autrement". Ils renouvellent les composants de l'appartenance qui fonde l'idée de Nation. Dans la dépendance addictive qu'ils suscitent déjà, ils déconnectent de la réalité physique et des contraintes de la vraie vie. "On n'y est plus tout à fait en société, on n'y est plus tout à fait soi-même." (1).
Le nouvel espace médiatique va-t-il ensemencer notre civilisation comme l'imprimerie, le livre et les grandes découvertes du monde ont enfanté, il y a cinq siècles, notre Occident ? Va-t-il plutôt renforcer, chez nous, la décomposition sociale ? Son mystère ajoute aux énigmes d'un quinquennat historique.

1. Olivier Ferrand sur la révolution médiatique (Le Débat n°170).

Pourquoi Ségolène Royal devrait arrêter la politique


La présidente du Conseil régional de Poitou-Charente déclare déjà ne pas exclure de se présenter en octobre, lors du prochain congrès du PS, pour le poste de Premier secrétaire. Un manque de lucidité ?
Depuis sa défaite à l’élection présidentielle de mai 2007, l’itinéraire de Ségolène Royal ressemble à un chemin de croix. Battue dés 2008 pour la direction du PS par Martine Aubry, volée peut-être… Scandale médiatique, menaces de procès, puis renoncement. Écrasée au primaires citoyennes en 2011 où elle n’est arrivée qu’en quatrième position, derrière Arnaud Montebourg. Humiliation, larmes, ralliement forcé à François Hollande.
Encore écrabouillée aux second tour des législatives par un inconnu, Olivier Falorni. Et du coup, écartée de la course au perchoir avant même le départ. Triste image d’une Ségolène Royal cherchant une nouvelle fois à passer pour la victime d’un complot, cette fois ourdi par le PS rochelais allié à la droite locale. Mauvaise perdante, l’ex madone des sondages s’est mise à injurier le « traître », ce prof’ d’histoire à qui la rue de Solférino avait voulu imposer un retrait « volontaire », avant de l’exclure purement et simplement du parti.
Ce n’est pas le fameux tweet de Valérie Trierveiller qui a « tuer » Royal, c’est elle-même qui s’est suicidée. Autant par manque de sens politique que par arrogance.
Après tant de déconvenues, méritées ou pas, la présidente du Conseil régional de Poitou-Charente a perdu toute crédibilité. Pire encore, sa légendaire popularité, son lien privilégié avec la France populaire est érodé. Il y a un moment où il faut savoir dire stop. Arrêter d’être candidate à tout et n’importe quoi. Or, la voici qui déclare déjà ne pas exclure de se présenter en octobre, lors du prochain congrès du PS, pour le poste de premier secrétaire ! Mais enfin,  comment les socialistes justifieraient-ils devant l’opinion le fait que la patronne du Parti du Président soit l’ex-compagne dudit Président, la mère de ses enfants ? Comment le justifier alors que la gauche, dans un unanimisme absolu, avait dénoncé en son temps l’élection de Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD, notamment parce qu’il était le fils de Nicolas Sarkozy ?
La lucidité, crument énoncée, devrait conduire Ségolène Royal à renoncer à toute ambition politique nationale. Désormais, quel que soit son objectif, la fonction qu’elle pourra briguer, elle sera soupçonnée de favoritisme. Car dans notre pays, tous les pouvoirs convergent vers le Président de la République, normal ou pas.
Le soir de sa défaite, sur les plateaux de télévision, je voyais le regard compatissant de Martine Aubry et Laurent Fabius, qui n’ont longtemps éprouvé pour Royal que mépris. Désormais, ils semblent ressentir de la pitié.
Celle-ci n’est pas bonne camarade en politique.

L'Etat, ses origines, son évolution et son avenir

A l'occasion de la sortie, sur notre bibliothèque électronique Librairal, de L'Etat, ses origines, son évolution et son avenir de Franz Oppenheimer, ouvrage fondamental initialement paru en 1913, nous vous invitons à lire la préface de cette édition électronique, annotée et augmentée.
Franz Oppenheimer, né le 30 mars 1864 à Berlin et mort le 30 septembre 1943 à Los Angeles, était un sociologue et économiste politique allemand. Il est pour l’essentiel connu pour le présent ouvrage Der Staat, paru en 1908, dans lequel il développe des théories majeures sur l'origine de l'État, et qui bénéficieront d’une longue postérité.
Oppenheimer étudie la médecine à Fribourg-en-Brisgau et à Berlin. Il pratique ensuite à Berlin entre 1886 et 1895. Il s'intéresse progressivement à l'économie politique et à la sociologie. Il devient à partir de 1895 rédacteur en chef de Die Welt am Morgen.
En 1909, il obtient un doctorat en économie à l'université de Kiel, avec une thèse sur David Ricardo, dont les idées exercèrent une grande influence sur lui. Entre 1909 et 1917, il est Privatdozent (professeur non rémunéré) à l'université de Berlin, puis occupe une chaire entre 1917 et 1919. Cette année, il part à l'université Goethe de Francfort sur le Main, occuper la première chaire de sociologie ouverte dans le pays. Il y dirigera en particulier la thèse de Ludwig Erhard, soutenue en 1925. Il eut aussi le célèbre ordo-libéral Wilhelm Röpke comme élève.
Juif, il part en 1934-1935 enseigner en Palestine. L'année suivante, il est fait membre honoraire de la société américaine de sociologie. En 1938, il émigre définitivement, au Japon puis aux Etats-Unis, s'y installant sur la côte Ouest. Il participe entre autres au lancement de l'American Journal of Economics and Sociology. Il enseigna également à l'université de Kobe.

« Moyen économique » et « moyen politique »

Pour Oppenheimer, il y a deux manières, exclusives l’une de l’autre, d’acquérir de la richesse ; la première est la production et l’échange volontaire avec les autres – la méthode du marché libre, qu’il appelle « la voie économique ». L’autre manière est plus simple parce qu’elle n’exige pas la productivité ; c’est la manière de l’accaparement des marchandises d’une autre personne, ou de ses services, par l’utilisation de la force et de la violence. C’est la méthode de confiscation unilatérale, du vol de la propriété des autres. C’est la méthode qu’Oppenheimer nomme « la voie politique » d’accroissement de la richesse. Comme l’écrit Murray Rothbard dans L’Anatomie de l’Etat, il devrait être clair que l’utilisation pacifique de la raison et de l’énergie dans la production est la voie « naturelle » pour l’homme : ce sont les conditions de sa survie et de sa prospérité sur cette terre. Il devrait être également clair que le moyen coercitif et exploiteur est le contraire de la loi naturelle ; il est parasitaire car, au lieu d’ajouter à la production, il en soustrait. « La voie politique » siphonne la production au profit d’un individu ou d’un groupe parasite et destructeur ; et ceci réduit non seulement le nombre des producteurs, mais abaisse également l’incitation du producteur à produire au-delà de sa propre subsistance. En fin de compte, le voleur détruit même sa propre subsistance en réduisant ou en éliminant la source de son propre approvisionnement[1].

Etat-ours et Etat-apiculteur

Oppenheimer retrace l’histoire universelle de la constitution de l’Etat, indépendamment des races, des époques, des ethnies, des religions, des croyances, des latitudes. Il observe un cheminement qui, plus ou moins lent, plus ou moins systématique, est le lot de toutes les civilisations et de toutes les époques. La première étape de l’Etat, c’est le vol, le rapt, le meurtre lors de combats frontaliers, échauffourées sans fin, que ni paix ni armistice ne peuvent faire cesser.
Peu à peu, le paysan, victime principale de ces hordes barbares, accepte son sort et cesse toute résistance. C’est alors que le berger sauvage, nomade et hostile, prend conscience qu’un paysan assassiné ne peut plus labourer, et qu’un arbre fruitier abattu ne peut plus rien porter. Dans son propre intérêt, donc, partout où c’est possible, il permet au paysan de vivre et épargne ses vergers. La tribu de nomades perd peu à peu toute intention de pratiquer le vol et l’appropriation violente.
Les pilleurs ne brûlent et ne tuent plus que dans la stricte mesure du « nécessaire », pour faire valoir un respect qu’ils estiment salutaire, ou pour briser une résistance isolée. Mais en général, le berger nomade ne s’approprie désormais que l’excédent du paysan. Il laisse au paysan sa maison, son équipement et ses provisions jusqu’à la prochaine récolte.
Dans une métaphore saisissante, Oppenheimer démontre que le berger nomade, qui était jadis comme l'ours, qui, pour voler la ruche, la détruit, devient progressivement, dans un second temps, comme l'apiculteur, qui laisse aux abeilles suffisamment de miel pour les mener jusqu'à l'hiver. Alors que le butin accaparé par la tribu de bergers nomades n’était qu’une pure et simple spoliation, où peu importait les conséquences, où les nomades détruisaient la source de la richesse future pour la jouissance de l'instant, désormais, a contrario, l'acquisition devient rentable, parce que toute l'économie est basée sur la retenue face à la jouissance de l'instant en raison des besoins de l'avenir. Le berger a appris à « capitaliser ». La société est passée de l’ « Etat-Ours » à l’ « Etat-apiculteur ».

La conception libérale de la lutte des classes

Par ailleurs, Oppenheimer montre que l’histoire de toutes les civilisations est celle du combat entre les classes spoliatrices et les classes productives. Il inscrit son analyse de la formation de l’Etat dans le cadre de cette théorie libérale de la lutte des classes.
Cette théorie fut d’abord l’œuvre de Charles Comte au XIXe siècle , l’auteur du journal Le Censeur Européen et l’un des maîtres de Bastiat[2]. Selon Comte, l’homme a le choix entre deux alternatives fondamentales : il peut piller la richesse produite par d’autres ou il peut travailler pour produire lui-même des richesses. On retrouve cette idée chez Bastiat aussi : « Il y a donc dans le monde deux espèces d’hommes, savoir : les fonctionnaires de toute sorte qui forment l’État, et les travailleurs de tout genre qui composent la société. Cela posé, sont-ce les fonctionnaires qui font vivre les travailleurs, ou les travailleurs qui font vivre les fonctionnaires ? En d’autres termes, l’État fait-il vivre la société, ou la société fait-elle vivre l’État ?[3]  ». Comme l’a fait justement remarquer Ralph Raico, la similarité entre cette analyse et celle d’Oppenheimer dans L’Etat est frappante. Sa genèse de l’Etat s’oppose frontalement à celle du gentil-Etat-protecteur, dans la tradition du contractualisme des Lumières, et inspirera Max Weber (« L’Etat, c’est le monopole de la violence physique légitime »).
De plus, L’Etat d’Oppenheimer est un excellent complément au livre de Bertrand de Jouvenel, Du pouvoir, Histoire naturelle de sa croissance (1945). Là où Oppenheimer écrit, en effet : « Qu’est-ce, alors, que l’Etat comme concept sociologique ? L’Etat, dans sa genèse (…) est une institution sociale, imposée par un groupe victorieux d’hommes sur un groupe défait, avec le but unique de régler la domination du groupe victorieux sur le groupe défait, et de se protéger contre la révolte intérieure et les attaques de l’étranger. Téléologiquement, cette domination n’a eu aucun autre but que l’exploitation économique du vaincu par les vainqueurs. », Bertrand de Jouvenel ajoute, comme en miroir : « l’Etat est essentiellement le résultat des succès réalisés par une bande des brigands, qui se superpose à de petites et distinctes sociétés[4]. ».

La postérité de L’Etat

Parmi les auteurs grandement inspirés par Franz Oppenheimer, on trouve indubitablement Murray Rothbard. Dans L’Ethique de la liberté, il considère qu’Oppenheimer définit « brillamment l'Etat comme « l'organisation des moyens politiques ». C'est que l'Etat est d'une essence criminelle. »
Plus encore, sa définition de l’Etat n’est qu’un prolongement des écrits d’Oppenheimer. « L’État, selon les mots d’Oppenheimer, est l’ « organisation de la voie politique » ; c’est la systématisation du processus prédateur sur un territoire donné. Le crime, au mieux, est sporadique et incertain ; le parasitisme est éphémère, et la ligne de conduite coercitive et parasitaire peut être contestée à tout moment par la résistance des victimes. L’État fournit un canal légal, ordonné et systématique, pour la prédation de la propriété privée ; il rend certain, sécurisé et relativement « paisible » la vie de la caste parasitaire de la société[5] ».
De plus, Oppenheimer pointe du doigt une idée reprise et confirmée par nombre d’auteurs : comme la production doit toujours précéder la prédation, le marché libre est antérieur à l’état. L’État n’a été jamais créé par un « contrat social » ; il est toujours né par la conquête et par l’exploitation. Une tribu de conquérants, qui pille et assassine les tribus conquises, et décide de faire une pause, car elle se rend compte que le temps de pillage sera plus long et plus sûr, et la situation plus plaisante, si les tribus conquises étaient autorisées à vivre et à produire, les conquérants se contentant d’exiger comme règle en retour un tribut régulier.
Carl Schmitt ajoute : « Alors que la conception de l'Etat propre au XIXe siècle allemand, systématisé par Hegel, avait abouti à la construction intellectuelle d'un Etat situé loin au-dessus du règne animal de la société égoïste, et où régnaient la moralité et la raison objectives, [chez Oppenheimer] la hiérarchie des valeurs se trouvent à présent inversée, et la société, sphère de la justice pacifique, se place infiniment plus haut que l'Etat, dégradé en zone d'immoralité et de violence[6] ».
D’autre part, la distinction sociologique entre ceux qui vivent du pillage (spoliation) et ceux qui vivent de la production marquera aussi profondément les premiers intellectuels américains de la Old Right au XXe siècle : Albert Jay Nock[7] et Frank Chodorov.
Enfin, il est indéniable qu’Oppenheimer exerça une influence majeure sur nombre de libéraux allemands et américains, comme Ludwig Erhard, père du miracle économique allemand, Benjamin Tucker, Kevin Carson ou Albert Jay Nock. Si ces personnalités ont des idées si éloignées, c'est non seulement à cause des thèses éclairantes de l’auteur, mais aussi parce que l'on peut tirer deux conclusions de celles-ci : soit que l'Etat est une organisation aux fondements injustes et dont on doit se débarrasser ou limiter le pouvoir du nuisance (perspective minarchiste ou libertarienne), soit que l'on doive lutter contre ces injustices, y compris par l'utilisation de l'État et la modification des attributs de ce dernier. C'est la voie choisie par Oppenheimer, pour qui les libéraux doivent accepter une phase de transition durant laquelle le pouvoir politique rétablirait une situation juste. En particulier, pour Oppenheimer, c'est la répartition de la propriété foncière qui est injuste, répartition dont est responsable le pouvoir politique. Il convient d'y remédier en luttant contre les excès du pouvoir politique, qui maintient une société de classes. Pour cela, l'Etat doit être transformé, de moyen de conservation des privilèges et des monopoles à l'adversaire de ces derniers. Ainsi sera possible la transition entre un régime capitaliste non libéral et une vraie économie de marché, dans laquelle l'intérêt général sera atteint par la liberté économique[8].
Mais surtout, de cette lutte ancestrale entre le moyen politique et le moyen économique, le vainqueur apparaît clairement aux yeux d’Oppenheimer. Et c’est bien cela le plus important de sa pensée. En effet, si la tendance de l'évolution de l'Etat se révèle comme la lutte constante et victorieuse du moyen économique contre le moyen politique, le droit du moyen économique, le droit d'égalité et de paix, héritage des conditions sociales préhistoriques, était à l’origine borné au cercle étroit de la horde familiale. Autour de cet îlot de paix l'océan du moyen politique et de son droit faisait rage.
Or, peu à peu, ce cercle s’est de plus en plus étendu : le droit de paix a chassé l'adversaire, il a progressé partout à la mesure du progrès économique, de l'échange équivalent entre les groupes. D'abord peut-être par l'échange du feu, puis par l'échange de femmes et enfin par l'échange de marchandises, le territoire du droit de paix s'étend de plus en plus. C'est ce droit qui protège les marchés, puis les routes y conduisant, enfin les marchands qui circulent sur ces routes. L’Etat, ensuite, a absorbé ces organisations pacifiques qu'il développe. Elles refoulent de plus en plus dans son territoire même le droit de la violence. Le droit du marchand devient le droit urbain. La ville industrielle, le moyen économique organisé, sape par son économie industrielle et monétaire les forces de l'Etat Féodal, du moyen politique organisé : et la population urbaine anéantit finalement, en guerre ouverte, les débris politiques de l'Etat Féodal, reconquérant pour la population entière avec la liberté le droit d'égalité. Le droit urbain devient droit public et enfin droit international.
De là découle la conclusion optimiste du présent ouvrage : « Nous sommes enfin mûrs pour une culture aussi supérieure à celle de l'époque de Périclès que la population, la puissance et la richesse de nos empires sont supérieures à celles du minuscule Etat de l'Attique.
Athènes a péri, elle devait périr, entraînée à l'abîme par l'économie esclavagiste, par le moyen politique. Tout chemin partant de là ne peut aboutir qu'à la mort des peuples. Notre chemin conduit à la vie ! »
Et nous pouvons dès lors faire nôtres les dernières phrases de L’Etat :
« L'examen historico-philosophique étudiant la tendance de l’évolution politique et l'examen économique étudiant la tendance de l'évolution économique aboutissent au même résultat : le moyen économique triomphe sur toute la ligne, le moyen politique disparaît de la vie sociale en même temps que sa plus ancienne, sa plus tenace création. Avec la grande propriété foncière, avec la rente foncière, périt le capitalisme.
C'est là la voie douloureuse et la rédemption de l'humanité, sa Passion et sa Résurrection à la vie éternelle : de la guerre à la paix, de la dissémination hostile des hordes à l’unification pacifique du genre humain, de la bestialité à l'humanité, de l'Etat de brigands à la Fédération libre. »

Notes

  1.  Murray N. Rothbard, L’Anatomie de l’Etat, in Egalitarianism as a Revolt Against Nature and Others Essays, Auburn, Mises Institute, 1974, pp. 55-88, trad. F. Ribet, brochure libéraux.org, disponible sur catallaxia.
  2. Voir notamment : Considérations sur l’état moral de la nation française, et sur les causes de l’instabilité de ses institutions, vol. 1, pp. 1-2, 9.
  3. Tome VII de l’édition Guillaumin des Œuvres complètes de Bastiat, texte 60.
  4. Du Pouvoir, p. 100-101.
  5. Murray N. Rothbard, L’Ethique de la liberté, trad. F. Guillaumat et P. Lemieux, Les Belles Lettres, 1991 ; nouvelle édition, préface de Jérémie Rostan, Les Belles Lettres, 2011.
  6. Carl Schmitt, La notion de politique, 1932.
  7. Albert Jay Nock a écrit vivement que « l’Etat clame et exerce le monopole du crime (…) Il interdit le meurtre privé, mais lui-même organise le meurtre à une échelle colossale. Il punit le vol privé, mais lui-même fait main basse sans scrupule sur tout ce qu’il veut, qu’il s’agisse de la propriété d’un citoyen ou d’un étranger. », Nock, On Doing the Right Thing, and Other Essays (New York, Harper and Bros., 1929), p. 143 ; cité in Jack Schwartzman, « Albert Jay Nock—A Superfluous Man, » Faith and Freedom (December, 1953) : 11.
  8.  Franz Oppenheimer, « Praktische Ökonomik und Volkwirtschafspolitik », Annalen der Naturphilosophie, 12, 1913, p.22, cité par N. Goldschmidt, p. 966.

 

 

 

 

Monsieur Hollande, David Cameron vous dit merci !

Reprenons en détail les mesures qui vont frapper les entreprises françaises dans les prochaines semaines, et leur impact particulièrement néfaste. Néfaste au point d'encourager la fuite vers l'étranger de nombre d'activités.
Lorsque nous avons appris le « coup de griffe » lancé par David Cameron au gouvernement français, nous avons benoîtement cru que la Grande-Bretagne allait offrir des conditions particulières aux entreprises françaises qui décideraient de s’installer de l’autre côté de la Manche, un petit peu à l’instar du « tapis rouge » que l’Etat français déroule devant les investisseurs qataris… Mais voilà, il ne faut pas rêver. Cameron n’est pas Hollande et les politiques britanniques sont dans l’ensemble un tantinet plus pragmatiques que leurs homologues français. Pourquoi offrir des conditions particulières quand la règle est suffisamment attractive et que vos voisins font tout pour la rendre de jour en jour plus attractive en comparaison à la leur ?

Tenez, deux jours après avoir pris une leçon de réalisme économique en public au G20, comment réagit le gouvernement français ? En alourdissant la fiscalité et les prélèvements sur les entreprises ! Royal, non ? Oups, excusez moi Madame Trierweiler, je ne l’ai pas fait exprès, ne tapez pas, je voulais dire « Normal » (comme notre Président), non ?
Trêve de plaisanteries, quand deux mégères se crêpent le chignon au sommet de l’Etat, cela fait les grand titres de la presse française, mais quand notre gouvernement décide de saigner à blanc le peu d’entreprises qui reste en France, vous ne trouvez les infos que distillées au compte gouttes, fractionnées en plusieurs entrefilets ou articles.
Clairement:
- Les dividendes versés aux actionnaires seront taxés à hauteur de 3% au niveau de la société distributrice. Nous sommes bien d’accord que ces 3% viennent en sus de la taxation en aval, CSG/CRDS et réintégration au résultat ou aux revenus selon que nous soyons dans le cas d’un personne morale ou physique. Nous sommes donc bien d’accord qu’à périmètre identique, une société française rémunérera forcément moins ses actionnaires que ses concurrentes étrangères…. Monsieur Cameron vous dit merci!
- La taxe sur les transactions financières sera relevée, avant même d’avoir commencé à fonctionner, pour passer de 0.1% à 0.3% ! 200% d’augmentation avant même d’avoir vécu…….. Du jamais vu ! Si à 0.1%, un certain nombre d’opérateurs se posaient la question de quitter la place de Paris pour rejoindre Londres, à 0.3%, nous avons la réponse ! Monsieur Cameron vous dit merci !
- Le tourisme est particulièrement florissant à Paris, première destination touristique mondiale. Le rêve de Londres est de détrôner Paris et nous nous souvenons de la lutte épique entre les deux capitales pour obtenir les JO. Le premier ministre britannique de l’époque, Tony Blair avait dit que ces Jeux seraient le tremplin permettant cette relance touristique de Londres. Depuis, la crise, le coût de l’organisation, le coût des infrastructures avaient laisser dire qu’en fait Paris s’en tirait beaucoup mieux en ayant perdu (typiquement français, ça, de chercher à transformer un défaite en victoire). C’était sans compter sur Monsieur Hollande qui va décréter ces jours-ci une taxe de 8.5% sur les nuits d’hôtel de plus de 200€ !!! Cela s’appelle « marquer contre son camp », même l’équipe française de foot ne l’a pas encore fait ! Monsieur Cameron vous dit merci !
- Actuellement, les entreprises payent en année N des acomptes d’impôt sur les sociétés (IS) en se basant sur leurs résultats de l’année N - 1, qui peuvent avoir été réduits par l’imputation de déficits plus anciens. Elles règlent ensuite le solde de leur IS de l’année N en avril N + 1. Désormais, les acomptes d’IS se fonderont sur le résultat de l’année précédente, mais avant toute imputation de déficit. Evidemment, le calcul du montant final ne changeant pas (pour l’instant), cela ne semble pas avoir d’incidence…. Sauf pour la trésorerie des entreprises. Cette trésorerie qui est le point faible d’une très grande majorité d’entreprises françaises et que tant d’acteurs ont essayé dans les années passées de résoudre en légiférant sur les délais de paiement, en mettant en place des médiateurs de crédit pour inciter les banques à intervenir…. Encore une embûche supplémentaire pour les entreprises françaises. Monsieur Cameron vous dit merci!
-  A partir du mois prochain, les sociétés changeant d’activité perdront leur stock de déficits anciens à imputer sur les bénéfices futurs. Là encore, cela semble anodin, sauf que, techniquement, il n’y aura plus aucun intérêt à essayer de sauver une entreprise en la réorientant sur une nouvelle activité. L’intérêt sera de la fermer définitivement et d’ouvrir une nouvelle structure pour la nouvelle activité…. En Grande-Bretagne, peut être? Monsieur Cameron vous dit merci !
- Les abandons de créance au profit d’une filiale ne seront plus déductibles de l’IS, sauf en cas de relations commerciales entre les deux sociétés. Ce point est marginal. Néanmoins, c’est vrai que lorsque qu’une société mère évalue l’intérêt de sauver ou non une filiale, l’abandon, souvent du compte courant, dégrade le bilan mais se trouve tempéré par l’intégration de la perte constatée dans le résultat et la réduction fiscale que cela entraîne. Ceci, qu’il s’agisse d’abandon volontaire ou contraint. Encore un point qui ne fera qu’augmenter la taxation des entreprises, compliquer un petit peu plus leur rentabilité et les amener à réfléchir à deux fois avant d’aider une jeune entreprise en prenant une part minoritaire et amener du compte courant. Une façon d’aider les créations en moins! Monsieur Cameron vous dit merci ! (Ceci étant, cette mesure est à surveiller car si, pour l’instant, elle ne concerne que les personnes morales, il se peut qu’elle soit aussi très vite étendue aux personnes physiques…)
- Dans le même esprit de tout faire pour contrer la création d’entreprise, le gouvernement a publié ce matin au Journal Officiel l’avis abaissant de 50 à 45% la part du reliquat des droits à l’assurance-chômage accordés aux créateurs d’entreprise demandeurs d’emplois. Evidemment que 5% des droits restant ouverts, cela ne représente pas grand chose, mais justement, lorsque cela ne représente pas grand chose, on a tendance à interpréter ce genre de mesure comme symbolique de la volonté politique. Une volonté de freiner la création d’entreprise. Pour quelles  raisons ? Idéologiques ? Qu’importe, sans création d’entreprises, pas de dynamisme économique. La nature ayant horreur du vide, les entreprises qui ne se créeront pas chez nous se créeront ailleurs… Monsieur Cameron vous dit merci !
- Histoire de bien rendre la vie impossible aux entreprises, dont on a l’impression qu’elles sont bien plus l’ennemi de Monsieur Hollande que la finance, tout un tas de petites dispositions administratives, comme seule la France et quelques pays du Tiers Monde savent en imaginer, viennent de voir le jour.
Par exemple, la valorisation des échanges entre filiales. Jusqu’à aujourd’hui, si l’administration contestait cette valorisation, elle devait argumenter et un tribunal tranchait. Et bien fini, l’Etat de droit, désormais, comme dans un litige fiscal, l’administration bénéficie de l’inversement de la charge de la preuve. Autrement dit, l’administration pourra décréter de manière totalement arbitraire qu’une valorisation d’échange entre filiales, ou sociétés d’un même groupe, est surévaluée et ce sera à l’entreprise concernée d’argumenter, de prouver et éventuellement d’aller en justice pour obtenir gain de cause. J’en connais quelque unes que ça risque vite de « gaver » comme disent les jeunes…
Allez, une petite dernière : désormais, la déductibilité des intérêts d’emprunt sera plafonnée. Encore une mesure qui va augmenter le coût des investissements et du financement de la trésorerie. Super !
- N’oublions pas la suppression de la TVA sociale mort née et son corollaire le maintien des charges, n’oublions pas la retraite à 60 ans pour quelques travailleurs qui s’accompagne d’une augmentation des cotisations retraite, n’oublions pas l’augmentation du SMIC, n’oublions pas le durcissement des conditions de licenciement…
Pour tout cela, Monsieur Cameron vous dit MERCI, Monsieur Hollande !
Quant à moi, excusez moi, je dois vous laisser, j’ai mon cours d’anglais par Skype dans cinq minutes…

L’espèce humaine
Tiens! Roselyne Bachelot vient d’écrire un livre dans lequel elle éreinte Nicolas Sarkozy.  ”La façon dont le président fait l’impasse sur ses ministres en s’appropriant l’exclusivité de l’attention, me mine. Là encore, je me mords les lèvres. Le président monopolise la parole alors que le moment est venu de laisser les gens s’exprimer. […] Nicolas Sarkozy ne voit pas que ces gens ont apporté de nombreux petits papiers sur lesquels des questions sont griffonnées. Ils repartiront sans avoir pu les poser. J’en suis bouleversée et exaspérée ». Elle en a été ministre pendant 5 ans, a profité sans vergogne du système, n’a jamais cessé de lui lécher les bottes. Et aujourd’hui que l’homme est à terre, bien à terre, inoffensif, elle se retourne contre lui, règle ses comptes en public, le piétine allègrement. Je sais,  ce que j’écris est une évidence, une lapalissade: chacun sait que l’homme est un loup pour l’homme. Pourtant, il y a un niveau d’ignominie, d’indécence, d’indignité auquel je ne m’habituerai jamais. Et cela quoi qu’on pense de l’ancien président bien sûr… L’espèce humaine ne cessera jamais de me surprendre.

Pour Zidane, il est «logique» de plus taxer les riches

Le héros de la Coupe du monde de 1998 s'exprime quasiment pour la première fois sur des questions politiques dans un entretien à paraître dans Le Monde ce week-end.

Il ne s'était jamais exprimé sur des sujets politiques, à l'exception de son intervention en mai 2002 contre Jean-Marie Le Pen. L'icône de la France du football Zinédine Zidane se dit favorable à l'augmentation des impôts des riches et au droit de vote des étrangers, deux mesures qui figurent dans le programme présidentiel de François Hollande.
L'homme qui a conduit les Bleus aux titres de champions du monde en 1998 et d'Europe en 2000 s'exprime dans un entretien au magazine du Monde à paraître ce week-end, alors qu'il va fêter ses 40 ans le 23 juin. «Je n'ai jamais eu de problèmes avec le fait de payer des impôts, de reverser 50 centimes pour un euro gagné. Je ne vis pas en France, mais je ne vis pas dans un paradis fiscal», dit-il. «Je vis en Espagne, je paye mes impôts comme tout le monde. Aujourd'hui, avec ce qui se passe, on va demander de l'argent à ceux qui en ont. C'est logique», ajoute-t-il. Il était interrogé sur le projet du nouveau président socialiste de taxer à 75% la part des revenus supérieure à un million d'euros annuels. Ce projet est critiqué à droite et même à l'étranger.

«Quelqu'un qui contribue à la vie du pays a le droit de voter»

«Zizou», fils d'immigrés algériens devenu idole de l'équipe «black-blanc-beur» des années de gloire des Bleus, se prononce aussi en faveur de l'autre proposition socialiste d'accorder le droit de vote aux élections locales aux étrangers non européens. «On ne va pas faire dix minutes là-dessus, mais, pour vous répondre clairement: quelqu'un qui contribue, en payant ses impôts, à la vie active du pays, a le droit de voter. C'est juste ce que je pense», dit-il.
C'est la première fois que Zinédine Zidane prend une position sur des sujets politiques majeurs, à l'exception de son intervention en mai 2002 contre Jean-Marie Le Pen, parvenu au second tour de l'élection présidentielle. Zinédine Zidane avait alors déclaré : «Il faut dire aux gens de voter. C'est très important et surtout qu'ils pensent aux conséquences de voter pour un parti qui ne correspond pas du tout aux valeurs de la France. C'est sûr que je suis fier d'être français, mais c'est vrai que l'on ne peut pas être content de ce qui se passe. C'est grave quand on voit qu'il y a 30% d'abstention et qu'à l'arrivée cela fait un deuxième tour entre Chirac et… l'autre.»
«Dire que je n'ai pas d'avis, on est loin de la vérité. Bien sûr que je lis les journaux, que je vote aux élections. Je crains juste la récupération. J'ai été souvent très sollicité», explique-t-il aujourd'hui. Il ne compte pas s'engager plus avant, explique-t-il. «Zidane, il va rester à sa place. Qui je suis, moi, pour donner des leçons? C'est déjà tellement compliqué, la vie. (…) Je suis libre, libre comme l'air.»

ENCORE UN SPORTIFQUI DONNE SON AVIS SUR QUELQUE CHOSE QU'IL NE CONNAIT PAS.
EST-CE NORMALE QU'UN PIED DONNE SON AVIS ?

Hollande, la victoire (trop) tranquille

Bien joué. François Hollande a gagné sur toute la ligne. Les dieux sont avec lui. L'ampleur de sa majorité parlementaire dépasse toutes ses espérances. Il pourra gouverner seul, délivré de toutes ces chaînes qui auraient pu l'encombrer : Mélenchon, Royal, et même Bayrou qui, à défaut de suffrages, continue d'entendre des voix. Le pouvoir du nouveau président est tentaculaire. Cette hégémonie tient du miracle. Car, enfin, que valent réellement Hollande et sa majorité parlementaire ?
Soyons généreux : 25 %, un quart de l'électorat, un Français sur quatre, si l'on se réfère au premier tour de la présidentielle, miroir fidèle de l'opinion, et si l'on prend en compte le taux exorbitant d'abstention enregistré hier. Mais ainsi le veulent les institutions. Soyons juste : il est arrivé à la droite de bénéficier de ces tours de passe-passe qui créent la confusion entre la réalité et l'illusion. Et soyons élégant : Hollande a su faire. Sa stratégie a été habile et sa campagne efficace. Bref, qu'il ait été élu par défaut et que son pouvoir soit total, il n'en est pas moins parfaitement légitime. Le pays ne voulait plus de Sarkozy.

Vents défavorables

Tout annonçait cette alternance. Les vents depuis longtemps n'étaient pas favorables à la droite. Elle n'a pas su les contrecarrer. Le "peuple de droite" est l'artisan principal de sa propre défaite. Il ne s'est même pas mobilisé entre les deux tours des législatives. La majorité des abstentionnistes d'hier sont venus de la droite. Le désaveu qu'elle vient d'infliger à ses dirigeants tient pour une large part aux maladresses de ceux-ci, maléfiquement exploitées par la gauche tout au long du quinquennat et particulièrement au cours de la campagne. Le bilan de la politique de Sarkozy ne valait pourtant pas une sanction d'une telle portée. Mais il a été mal vendu, et pollué in fine par une inflexion stratégique qui a ranimé le débat sur les "valeurs", terrain sur lequel la droite est toujours perdante.
Le motif majeur de l'échec de la droite va au-delà de cette explication. Il tient à une fatigue générale du pays, qui ne lui est d'ailleurs pas particulière. A-t-on jamais connu campagne plus terne, victoire plus mollement célébrée, défaite plus résignée ? C'est bien le signe d'un désenchantement. On peut épiloguer à l'infini là-dessus : la crise et l'inquiétude qu'il provoque, la défiance vis-à-vis de la politique et des politiques, le déclin des idéologies, etc.
Les causes sont multiples, mais l'effet est là : la passion a déserté le pays. Sarkozy l'avait réveillée, son rêve a échoué. Ce rêve, il l'a sans doute géré dans trop de tumultes, de désordre, de violence. Il a traumatisé les Français. Hollande a habilement exploité cette blessure. Il est apparu comme l'infirmier bienveillant qui répandrait le baume sur la plaie, l'aide-soignant de la convalescence, l'homme de la mesure, l'homme tranquille.

Irrationnel

Mais on a tort de parler de passion. Le mot est beau, mais il renvoie à l'irrationnel. On fait mieux de dire : ambition. Or, quelle ambition a été soulevée au cours de cette campagne, et sans laquelle un pays va vers son déclin ? Ni ambition nationale, ni ambition de progrès, ni ambition de liberté, ni ambition de réforme. La seule qui a été évoquée est celle d'égalité, l'égalité que, pour faire moral, on appelle justice. Elle est assurément très légitime, surtout par les temps qui courent, mais elle est insuffisante si elle ne s'accompagne pas d'une énergie qui permet de la réaliser. Or, le pays dans sa majorité a voté sur des ressorts de conservatisme, par peur que ses maigres avantages acquis pour les uns, ses privilèges et son confort pour les autres, ne soient remis en cause par une politique volontariste.
François Hollande a de bonnes intentions et il a une majorité. Mais il a fait trop de promesses coûteuses à son électorat pour à la fois les tenir et tirer le pays de sa frilosité. Élu pour sa modération, il se refusera à prendre les risques sans lesquels il n'y a pas de progrès. 
Au demeurant en a-t-il les moyens ?

La bulle des facs

Dans notre monde très effervescent, les bulles viennent souvent de là où on les attend le moins. Aux Etats-Unis, la dernière bulle qui monte s'est formée sur les campus universitaires. Elle englobe les emprunts contractés par les étudiants pour payer leurs études. Pourtant, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Jusqu'au moment où le chômage des jeunes diplômés s'est mis à décoller. Pour ne rien arranger, les salaires de ceux qui trouvaient un boulot se sont tassés. Parallèlement, de plus en plus de jeunes ont choisi de faire des études dans l'espoir d'échapper au chômage. Enfin, cerise sur le gâteau, les droits de scolarité se sont envolés. Au final, ce sont 1 000 milliards d'emprunts que les banquiers surveillent comme le lait sur le feu. Comme ils sont garantis par l'État fédéral, les politiques aussi ont des suées. Cela dit, comparé aux bientôt 20 000 milliards de dollars de la dette américaine, la bulle estudiantine fait figure de bullette (pour vous faire peur :http://nationaldebtclocks.com/france.htm

Siège de la Rochelle par Ségolène Royal - 2012


Près du vieux port antique, dans cette cité fameuse
Se livrait sous nos yeux, une bataille glorieuse
Ces murs avaient connu, le siège de Richelieu
Venu prendre la ville, reparti victorieux
Les siècles sont passés, Mais cette cité fière
Présente sans trembler, son visage à la mer.
Mais celle qui aujourd’'hui, rêve de la faire tomber
Pilotée de Paris, est venue de Poitiers

Elle se croyait sans doute, dans un terrain conquis
Qu’elle arriva certaine, de gagner la partie
Mais c’était sans compter, sur sa capacité
A perdre tous les combats, qu’elle crut toujours gagnés

Sans compter également, sur l’'homme qui terré
Dans les ruelles étroites, de sa ville tant aimée
Regardait amusé, Royal parachutée
Savait bien que  ici,  elle allait s’'écraser

Avec un grand panache, celui de l’'insouciance
Falorni attendait, l’'heure de la résistance
Ramassa le drapeau et le leva bien haut
La bataille commençait contre Solférino

Drapeau de son courage, et couleurs de l’'honneur

C’'est sous ce bel ombrage, qu’'il sortira vainqueur

Face aux déracinés, qui d’orgueil boursouflés

Considèrent les français, dénués de fierté

Rendant ainsi hommage, aux héros du passé
Qui à travers les âges, et désintéressés
Combattirent sans relâche, les plus odieux outrages
Falorni décida, d’écouter les suffrages

Et le déferlement, des momies du parti
Commença aussitôt,dans le plus grand mépris
Et c’est par trains entiers, que nos chers oligarques
Gonflés de suffisance, à la Rochelle débarquent
 
Les ennemis d’'hier, qui jadis l’'insultaient
En cortège mortuaire, à son secours volaient.
Même le président, le père de ses enfants
Soutenait cette intruse, dans un ultime élan
 
Mais dans l’'ombre dorée, de son immense palais
La favorite aimée, sa vengeance préparait.
Elle voulait achever, sa rivale blessée
Celle qui avait osé, avant elle l’'aimer.

D’un message ravageur, elle sonna le signal
Du début prometteur de la curée royale.
Nous révélant ainsi, qu’'en France désormais
C’'est bien au fond des lits, qu’on dirige les français.

Cette gauche si normale, qui n’a jamais cessé
De nous faire la morale, de vanter sa pureté
Montre qu’elle sait maintenant, se gaver de caviar
Tout en nous dirigeant, du fond de son plumard

Falorni mon héros, dresse toi sur tes pieds
Contre tous ces bobos, et ces déracinés
Ecrase cette migratrice, qui rêvait du perchoir
Et bats cette amatrice, vas chercher ta victoire.
 
Et dimanche soir prochain, à travers le pays
S’'élèvera enfin, de la France un grand cri
Celui du soulagement, et de la gratitude
On dira tes louanges, ton immense bravitude.

Tu auras eu la peau, de celle qui croyait
Qu'en la faisant tirer, elle tromperait les français
Ta gloire sera si grande, que pour toi s’ouvrira
Le chemin du pouvoir, qu’elle ne méritait pas.
 

Réaction d'un chef d'entreprise aux propos de David Cameron

Le premier ministre britannique, David Cameron, a appelé les entrepreneur français à fuir la France et sa fiscalité, pour venir s'installer au Royaume-Uni. Réactions d'un chef d'entreprise.

L’investissement est un cercle vertueux ! Ce que nous dit David Cameron c’est: stop à la démagogie ! Il est temps que la France reconnaisse que les riches sont ceux qui investissent dans nos entreprises et continuent à faire croitre notre économie ».
Les déclarations de David Cameron nous rappellent qu’il est temps de restaurer la compétitivité sociale et fiscale de la France et de réduire les dépenses publiques !
Nous sommes loin d’être les plus compétitifs, notre industrie est loin d’être redressée et nous continuons de nous concentrer sur la stigmatisation de la réussite. Ne nous concentrons pas sur les 0,01% de foyers fiscaux les plus riches. Ayons plutôt comme objectif de multiplier la création d’entreprises en France. Encourageons la réussite. Attirons les talents au lieu de les faire fuir. Comment ? Tout simplement, en ne taxant pas de la même façon les revenus issus de la prise de risque et ceux de la rente.
N’oublions jamais que protéger les investissements fertiles, c’est aussi contribuer au financement de nos services publics. Avec 1 millionnaire pour 30 habitants, la France est encore l’une des puissances économiques les plus solides du Monde qui doit être encouragée par la mise en place d’une fiscalité d’entrepreneur.
Faisons de la France le pays de l’innovation, de l’entreprenariat et de la réussite.

« Droitisation » : terminologie médiatique pour tuer la droite

« Droitisation », « dérive droitière »… Les journalistes sont bien décidés à nous faire rentrer dans le crane deux éléments « nauséabonds » : la droite, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, s’est dangereusement rapprochée de l’extrême-droite ; et cette « dérive » a causé la perte de l’UMP qui devrait redevenir « respectable » pour gagner en 2017.
Outre que tout dans ce raisonnement est faux, l’unanimité médiatique à réciter ce catéchisme est totalement hallucinant. La seule leçon à tirer de l’épisode électoral qui vient de s’achever serait le désaveu d’une politique « droitière » ? L’échec de la droite populaire ? Et la volonté des Français pour revenir à une droite « humaniste » et « modérée » ?

On pourrait commencer par rappeler aux journalistes que la droite a été majoritaire à la présidentielle, mais aussi législatives (et gouvernerait en cas de proportionnelle absolue). On pourrait rappeler aussi aux médias, qui louent désormais la « sagesse » de Jacques Chirac ou d’Alain Juppé, que le RPR n’a jamais été le parti pisse-froid qu’ils reconstruisent éhontément.
En gros, la droite n’a pas attendu Nicolas Sarkozy pour avoir des idées qui déplaisaient à l’élite médiatique et à la gauche et la tentative de récupération d’un héritage « respectable » de la droite française est un coup de communication que les socialistes ont le droit de tenter pour asseoir leur pouvoir, mais dans lequel les journalistes se sont rués avec un entrain qui ne fleure pas bon la déontologie professionnelle.
N’en déplaise aux journalistes, c’est au contraire en se battant sur les valeurs de droite que la rénovation se fera. Sans tabou, sans « cordon sanitaire » et autres billevesées anti-démocratiques, mais sans se laisser piéger non plus dans la dialectique exclusive qu’ils veulent imposer entre droite et Front National.

Audrey Pulvar virée : son ministre boycotte-t-il France 2 ?

Depuis qu’elle s’est faite virer de France 2, Audrey Pulvar fait le tour des médias pour cracher son venin au visage de ceux qui lui ont tout donné, à commencer par Rémy Pflimlin. Dans un article intitulé « Montebourg boycotte France Télévision« , Le Figaro estime que le ministre du Redressement productif refuserait de participer aux émission de France 2 pour venger sa « compagne ». Ce qu’il dément toutefois.
L’absence d’Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, sur les plateaux de France 2, le soir des Législatives, a mis la puce à l’oreille des journalistes du Figaro, qui expliquent que le chevalier blanc du Parti Socialiste aurait snobé les plateaux de la chaine publique afin d’exprimer son mécontentement par rapport à la décision de la chaine d’écarter sa compagne, Audrey Pulvar. Celui qui avait dénoncé la corruption du parti qui a acheté son silence contre un ministère aurait également refusé de participer à l’émission d’Yves Calvi, Mots croisés, sur France 2.

Si un ministre ne peut même plus avoir sa femme comme journaliste politique sur les chaines du service public, comment les socialistes pourront-ils continuer à distiller leur propagande ? Audrey Pulvar, qui défend sa liberté d’expression, ne s’était pourtant pas gênée, à travers une procédure qui pose de nombreuses questions, pour porter plainte contre le site indépendant 24heuresactu, afin de faire taire les critiques à son égard. La Liberté de parole est plus acceptable appliquée à soi-même qu’aux autres…
Pour rappel, Béatrice Schönberg, Anne Sinclair, ou Marie Drucker, avait également été écartées quand leurs compagnons étaient devenus ministres. Une sage jurisprudence qui permettait d’éviter trop de collisions entre pouvoir politique et vie privée. Mais ça c’était avant ! Par les temps qui courent, on n’est jamais trop prudent sur cette question de l’implication intime des journalistes dans la vie politique française…
Depuis l’article du Figaro, Arnaud Montebourg a démenti avoir boycotté France 2 par le biais de sa porte parole, Marianne Zalc-Muller.
De son côté, moins discrète et toujours pleurnicharde, la journaliste indépendante qui participe aux soirées socialistes à la Bellevilloise, s’est fendue d’une énième déclaration victimaire. « Je suis outrée de cette nouvelle manœuvre de France Télévisions pour nous discréditer, Arnaud et moi. Ce qui est bien avec France Télévisions, c’est qu’on est sûr que l’élégance de ses dirigeants est toujours au rendez-vous. Voilà maintenant qu’ils inventent un boycott, histoire de passer pour les victimes d’un couple infernal. Quelle imagination ! Quel talent ! », a déclaré l’intello en mini jupe.
Décidément, nos nouveaux dirigeants politiques ont de nombreuses questions essentielles à se poser avant de réfléchir aux problèmes de la France.
Les crises existentielles des petites copines, c’est maintenant !

Vote des étrangers : ils comptent déjà sur la fausse droite !



Le député écologiste et maire de Bègles en Gironde, Noël Mamère, a déjà plaidé mardi sur France Inter en faveur du vote des étrangers non communautaires aux élections locales, estimant que la société y est « prête » comme pour le « mariage » des personnes de même sexe. Il a espéré que des parlementaires de droite s’y rallieront pour permettre la mise en œuvre de cette réforme :
« J’espère que l’on arrivera à convaincre ceux de droite qui nous sont nécessaires pour obtenir cette réforme de la Constitution (… ). Ce serait quand même un comble… que nous ne soyons pas capables en 2012 d’appliquer une proposition qui avait été formulée par François Mitterrand en 1981 » [et à laquelle avait naguère souscrit Sarkozy à titre personnel].
Une telle réforme, pour être adoptée, nécessite une majorité des trois cinquièmes des parlementaires réunis en Congrès (Assemblée nationale et Sénat). L’autre option est le référendum. Faute de disposer des 3/5e de parlementaires, Mamère et la gauche espèrent le ralliement des centristes et de la gauche de l’UMP pour faire passer cet engagement de François Hollande sur lequel le pouvoir reste pour l’heure silencieux. Depuis l’installation du gouvernement, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ne l’a pas évoquée. « Je ne sais pas si ce silence est politiquement parlant mais il faut prendre les choses en main », demande la sénatrice (EELV) Esther Benbassa. Rappelant le travail réalisé au Sénat sur le sujet – le 9 décembre 2011, le Sénat nouvellement passé à gauche avait adopté cette réforme après un débat houleux –, elle espère que « l’UMP aura la sagesse de tirer les leçons de son échec après sa droitisation et son flirt avec le Front national »
« C’est un texte qui devra figurer dans les mesures qui devront être prises durant le quinquennat », renchérit-on dans l’entourage du patron du groupe PS au Sénat (François Rebsamen). « On n’a pas les 3/5 mais il y a les centristes et les humanistes de l’UMP », observe avec « optimisme » la vice-présidente du Sénat, Bariza Khiari, selon la sémantique vicieuse de la gauche [il s’agit de ces mêmes « humanistes » qui ont voté le crime abominable dans le camp « républicain » dit du « progrès » !]. Elle demande « un mois » pour « mettre le sujet sur la table ». Car le PS, selon elle, « est décidé » à faire adopter cette réforme « sur laquelle il a fait campagne »… Cette réforme doit théoriquement entrer en application aux élections municipales de 2014, après une adoption promise par François Hollande en 2013.
L’Assemblée comptant 577 membres et le Sénat 348, si tous les parlementaires votent, la majorité des trois cinquièmes du Parlement nécessaire pour une réforme constitutionnelle, est de 555 sièges, au-dessus des quelque 520 dont dispose la gauche. Il faudrait qu’une partie de l’opposition s’abstienne, pour faire baisser le seuil nécessaire. Mais une abstention bienveillante et globale de la droite reste peu probable, l’UMP soudainement « droitisée » durant la période électorale ayant brandi la promesse de François Hollande comme une « menace communautariste » pour la cohésion nationale.
Faute d’adoption par la voie parlementaire, le Président a prévu un référendum sur un sujet où une majorité pourrait être trouvée, à en croire la désinformation des sondages. Mais « attention, le référendum est dangereux », prévient cependant Esther Benbassa, car « il y a un écart entre glisser un bulletin dans l’urne et répondre à la question d’un sondeur ». Ces « humanistes » républicains ne sont pas vraiment démocrates ! « Ce n’est pas le meilleur moment politique pour aller à un référendum, il ne faut pas le faire dans un contexte de crise », abonde le juriste Serge Slama.
Selon les données publiées mardi par l’office européen des statistiques Eurostat, l’Union européenne a notamment accordé une protection à 84 100 demandeurs d’asile en 2011, mais sept pays seulement, dont la France, assument l’essentiel de l’accueil. Le Royaume-Uni est le premier pays d’accueil avec 14 400 personnes, suivi par l’Allemagne (13 000), la France (10 700) suivis par la Suède, les Pays-Bas et l’Italie.
Face à l’air idéologique connu de la gauche sur ces questions d’immigration, on attend décidément une opposition qui puisse tenir clairement et sans embrouilles le langage d’un(e) Le Pen ou d’un Jacques Bompard : « Si je suis élu, je combattrai le droit de vote aux étrangers. Je déposerai un projet de loi proclamant que les binationaux auront droit à une demi-voix aux élections. Je me battrai pour qu’on institutionnalise le droit au travail en réservant le traitement social du chômage à ceux qui ne peuvent pas travailler.