TOUT EST DIT

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dimanche 17 juin 2012

Hollande et Ayrault pourront gouverner sans composer

La faible participation enregistrée au 2e tour des élections législatives a profité aux candidats présentés par le PS et ses alliés.

Les électeurs français ont boudé les urnes. 56% seulement d'entre eux auraient voté pour ce second tour. Jamais la participation n'aura été aussi faible pour une élection législative. Et parmi ces abstentionnistes, les sympathisants de la droite ont été visiblement les plus nombreux.
Selon les premières estimations, l'UMP et le Nouveau Centre obtiendraient entre 212 et 234 sièges, l'extrême droite, principalement le FN, entre 2 et 4, le MoDem 2 élus. Le parti socialiste et ses proches alliés remportent donc la majorité absolue avec au moins 293 et peut-être même 326 sièges, selon les estimations. Jean-Marc Ayrault et François Hollande n'auront donc pas besoin de composer avec les députés d'Europe Ecologie-les Vert (EELV) qui seront entre 18 et 24 et ceux du Front de gauche qui seront entre 9 et 11 et n'auraient pas la possibilité de créer un groupe parlementaire en l'état actuel du réglement de l'Assemblée.
Lang, Morano, Bayrou, Le Pen, Alliot-Marie, Novelli battus
Parmi les défaites marquantes, on peut noter celle de Ségolène Royal qui a souligné que son opposant Olivier Falorni, un dissident du PS, avait été élu grâce aux voix de la droite. Quatre candidats UMP qui avaient été ministres durant la précédente législature ont été désavoués par les électeurs : Claude Guéant, Michèle Alliot-Marie, Nadine Morano et Hervé Novelli. Parmi les battus disposant d'une notoriété importante, on compte également le MoDem François Bayrou et le socialiste Jack Lang.
Candidate à Hénin-Beaumont, Marine Le Pen ne siégera pas non plus à l'Assemblée nationale. Le socialiste Philippe Kemel devance la présidente du FN avec quelques voix d'avance. En revanche, au moins deux personnalités de son parti siégeront à l'Assemblée nationale : sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen et l'avocat Gilbert Collard.
Copé appelle à l'unité de l'UMP
La nette défaite de l'UMP a conduit certains de ses dirigeants à s'attaquer à la ligne défendue par leur parti. Ainsi selon Alain Juppé, "l'UMP doit mener un vrai débat sur les valeurs". Jean-François Copé, le secrétaire général du parti fondé par Jacques Chirac, a invité lui les élus de son parti à éviter la division : "J'en appelle solennellement à l'unité de notre famille politique" en attendant le congrès qui en novembre permettra d'élire le nouveau président de l'UMP.
A gauche, on se félicite de cette victoire. "Ce soir, il y a une nouvelle majorité parlementaire en France" a notamment déclaré Laurent Fabius. "Cette nouvelle majorité solide et large va nous permettre maintenant de faire voter les lois du changement et nous confère de grandes responsabilités en France et en Europe", a souligné le ministre des Affaires étrangères, numéro 2 du gouvernement.

Premiers résultats: Majorité absolue pour le PS... sans Royal!

D'après les premières estimations relayées par nos confrères de la RTBF, la candidate socialiste Ségolène Royal serait battue à La Rochelle par le candidat socialiste dissident Olivier Falorni, comme annoncé par plusieurs instituts de sondages ces derniers jours. Dans un entretien au quotidien El Pais, l'ancienne candidate à la présidence française aurait déjà abandonné l'idée de décrocher le perchoir de l'Assemblée. cette place lui était pourtant réservée par François Hollande avant les législatives.
Dans le même temps, Nadine Morano, ancienne ministre UMP, serait, elle aussi, battue par son adversaire Dominique Potier (PS) à Toul.
Selon Twizz Radio, les premières projections de ce second tour donnent ceci: PS et alliés (300-340), UMP et alliés (200-240), Verts (18-22), Modem (1-3), Front national (0-3) et régionalistes (2-4). Concrètement, le PS aurait seul la majorité absolue et les Verts pourraient former un groupe au sein de l'Assemblée nationale.
Taux d'abstention record
Le taux de participation au deuxième tour des élections législatives en métropole atteignait 46,42% dimanche à 17H00, selon le ministère de l'Intérieur, en baisse de plus de deux points par rapport au premier tour à la même heure, 48,31%. Cette tendance se confirme selon l'Institut de sondages CSA qui estime le taux d'abstention à 44% à 20h. La Sofres table pour sa part sur 44.5%. Dans les deux cas cela serait un taux d'abstention record.
En 2007, la participation avait été de 49,58% à 17H00 au second tour, pour un taux définitif de 60,30%.
Au premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril dernier, la participation avait été de 79,48% et au second tour, le 6 mai, de 80,35%. La participation aux législatives est traditionnellement en net repli par rapport à la présidentielle précédente.
La gauche en tête outre-mer
En Outre-mer, la gauche remporte 18 sièges, la droite 7 et le Modem 1. Un siège reste encore incertain. D'autre part, la gauche remporte tous les sièges en Guyane, Martinique, Guadeloupe, Réunion (sauf 1 Modem), St-Pierre. La droite remporte tous les sièges dans le Pacifique et St-Martin.
Une majorité absolue pour le PS ?
Le scrutin est l'occasion pour la gauche de donner au président Hollande une majorité confortable à l'Assemblée nationale. Pour la droite, celle de limiter les dégâts, un mois après son échec à la présidentielle.
Seuls 36 des 577 sièges ont été attribués dès le premier tour (25 à la gauche, 11 à la droite). 541 circonscriptions restaient donc à pourvoir dimanche. A La Rochelle, l'un des points-chauds du second tour, le socialiste dissident Olivier Falorni, et sa rivale, Ségolène Royal, ont tous les deux voté avant midi.
Et, comme à son habitude, François Bayrou, président du MoDem, a été l'un des premiers à voter dans les Pyrénées-Atlantiques, où il joue son avenir politique. Engagés dans un duel serré, Marine Le Pen, la présidente du Front national, et son adversaire PS, Philippe Kemel, ont voté dans le Pas-de-Calais.
Six semaines après l'élection de François Hollande à la présidence de la République, le principal enjeu du scrutin est de savoir si le PS obtiendra seul la majorité absolue à l'Assemblée nationale, qui est de 289 sièges. "Rien n'est joué, les législatives précédentes l'ont prouvé, de nombreux sièges peuvent se jouer à quelques dizaines de voix", a martelé entre les deux tours le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
L'ensemble de la gauche (PS, EELV et Front de gauche) a totalisé 46,7% des voix au premier tour, contre 34,1% pour la droite parlementaire (UMP et alliés).
Cette dernière est confrontée à la bonne tenue du FN, qui avec 13,6% a réalisé un de ses meilleurs scores à des législatives. L'UMP a choisi de répondre à la pression de l'extrême droite par le "ni-ni" : ni Front national, ni Front républicain avec la gauche. Elle a affiché sa fermeté à l'égard de ses candidats qui, localement, contestent cette ligne officielle.
Trente-quatre triangulaires sont disputées, dont 28 avec la présence de candidats FN. Par ailleurs, dans une quinzaine de circonscriptions, les électeurs ne peuvent voter que pour un seul candidat, en raison des accords de désistement.
L'entre-deux-tour et ses polémiques
L'entre-deux-tours a été marqué par plusieurs polémiques. La gauche a accusé l'UMP de préparer "une alliance stratégique" avec le Front national.
A gauche, un tweet d'encouragement envoyé par Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, au rival dissident de Ségolène Royal à La Rochelle a provoqué la consternation au PS. Les sondages donnent Mme Royal perdante.
Historique : retour du FN à l'Assemblée Nationale ?
En revanche, le FN espère faire son retour à l'Assemblée où il n'a plus d'élus depuis 1998. Sa présidente, Marine Le Pen, qui a défait au premier tour le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a des chances de l'emporter à Hénin-Beaumont.
EELV peut envisager entre 13 et 20 sièges et obtenir son propre groupe parlementaire. Cela semble plus difficile pour le FG, crédité de 8 à 10 sièges. Il faut 15 députés pour créer un groupe.
Vers un remaniement ?
Alors que Jean-Marc Ayrault et cinq des 24 ministres candidats ont été élus dès le premier tour, les autres sont en ballottage favorable. Le Premier ministre a annoncé que les membres du gouvernement qui seraient battus devraient quitter son équipe.
L'ex-Premier ministre François Fillon, ancien élu de la Sarthe, se présente à Paris, où il est arrivé en tête dans la 2e circonscription (48,6%). La situation est plus incertaine pour l'ancien ministre de la Santé, Xavier Bertrand (Aisne), et pour NKM.

Grèce : pas de majorité, la droite et la gauche radicale au coude à coude

Selon un sondage au sortir des bureaux de vote lors des nouvelles élections législatives, le parti néonazi Aube conserverait un score entre 6 et 7 %, ce qui leur donnerait une place au Parlement.

La droite Nouvelle-Démocratie pro-européenne devançait de seulement 0,5 % point le score de la gauche radicale Syriza anti-rigueur, selon un sondage diffusé sur les télévisions grecques dimanche à la fermeture des bureaux de vote, lors d’un scrutin crucial en Grèce.
Selon ce sondage, la droite qui se veut « garante » du maintien du pays dans l’euro tout en prônant la nécessité de « renégociation » du plan de rigueur dicté par les créanciers, UE et FMI, est créditée d’entre 27,5 % et 30,5 % des voix contre une fourchette de 27 % à 30 % pour le Syriza, qui lui veut « une annulation de ce plan ».
L’analyste politique Ilias Nikolakopoulos a estimé sur la chaîne de télévision Mega que ces premières estimations ne fournissaient pas d’indication sur le vainqueur final, l’écart entre les deux partis étant inférieur à 1 %. Il a renvoyé à de prochaines estimations vers 18H00 GMT pour obtenir une image plus claire.
Selon une autre projection diffusée sur la télévision Skai, le parti de gauche Syriza arrive en tête avec 31 % des voix contre 30 % pour la Nouvelle Démocratie.
Aucune de ces estimations n’accorde une majorité à un seul parti, ce qui ouvre la voie au besoin de formation d’une coalition gouvernementale.
Le parti neonazi Chryssi Avghi (Aube Dorée) obtient le même niveau que lors du scrutin du 6 mai, avec un score compris entre 6 et 7,5 % des voix, selon le sondage diffusé sur Mega. Le 6 mai, ce parti extrêmiste avait décroché 21 sièges au parlement avec 6,9 % des voix pour la première fois de l’histoire moderne de la Grèce.

Deux grenades devant le siège d’une chaîne de télé

La police a annoncé dans l’après-midi avoir découvert une deuxième grenade devant le bâtiment, où elle menait des recherches après la localisation d’un premier engin par un agent de sécurité de la télévision. Selon la même source, les grenades étaient dégoupillées. « La démocratie grecque est forte, elle ne se laisse pas impressionner », a réagi le porte-parole du gouvernement intérimaire sortant, Dimitris Tziodras, jugeant que l’incident visait à « troubler la tenue des élections ».
Usant des mêmes expressions, le porte-parole de la droite grecque, Yannis Mihelakis et le parti de gauche radicale du Syriza ont condamné une action « dirigée contre la démocratie et la liberté d’expression ». L’enquête a été confiée à la brigade antiterroriste, qui devra notamment déterminer s’il y avait eu négligence policière.
A l’aube, un inconnu avait en effet téléphoné à la police en annonçant que deux grenades avaient été déposées devant les locaux de Skaï, mais la patrouille alors dépêchée sur les lieux était revenue bredouille.
La chaîne de télévision Skaï, qui a été évacuée plusieurs heures, fait partie du groupe de presse, marqué à droite, de la famille grecque d’armateurs Alafouzos, qui compte aussi le quotidien libéral de référence Kathimérini.
Les électeurs grecs doivent départager dimanche la droite de la gauche radicale anti-austérité, dans un scrutin polarisé jugé déterminant pour l’avenir du pays dans la zone euro.

Fin de campagne, début de mandat


Cette semaine d'entre deux-tours n'aura pas été de nature à modifier les grandes tendances politiques de ce printemps - entre tweet impromptu de Valérie Trierweiler, frénésie d'état-major pour sauver le soldat Royal, et, hier, Nadine Morano piégée par un canular de Gérald Dahan... Seule évolution lourde, qui se confirme : la radicalisation de l'électorat UMP et le glissement de la formation de Jean-François Copé vers des « valeurs » de plus en plus partagées avec l'extrême droite. Pour le reste, ces législatives sont bien parties pour n'être qu'un scrutin de validation de la présidentielle. Effet mécanique du passage au quinquennat... Et confirmation de la logique des électeurs qui, après avoir fait le choix du nouvel occupant de l'Élysée, vont lui donner les moyens parlementaires de mettre en œuvre sa politique. Les projections en siège - dont celle de BVA que nous publions ce jour - traduisent une large majorité à la gauche. Voire même une majorité absolue au Parti socialiste et à ses satellites du MRC et du PRG. De quoi faciliter la tâche du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, libéré de l'obligation de négocier avec les plus encombrants alliés d'Europe Écologie, voire avec les élus du Front de gauche. S'ils se voit effectivement libéré de cette contrainte, le PS devra, en revanche, être vigilant à tout excès d'arrogance. L'abstention - qui relativise l'ampleur réelle de l'adhésion à son programme - et les nuages qui s'annoncent, en matière budgétaire comme européenne, font que cette majorité, même large, n'aura en aucun cas « carte blanche ». Pour elle, le plus dur commencera lundi.

Crise : le monde en route vers la tempête parfaite...

Europe, Etats-Unis, Chine : la conjoncture économique a rarement réuni autant de paramètres inquiétants selon Nouriel Roubini, l'économiste américain qui avait prédit la crise des subprimes de 2008.
La flambée des taux d'interets en Europe s'inscrit dans un contexte politique électrique de tensions au sein du couple franco-allemand. Mais l'Europe n'est pas la seule à traverser une tempete économique. La croissance chinoise montre des signes de faiblesse, tandis que les Etats-Unis subissent un inquiétant ralentissement de la création d'emploi.
Ce contexte a éveillé la fibre prophétique de Nouriel Roubini, économiste américain et prophète de la crise des subprimes de 2008, qui s’est risqué à une nouvelle prédiction funeste. Selon lui, l'année 2013 pourrait réunir suffisamment de circonstances exceptionnelles à une crise globale qui n'épargnera personne.
Selon le spécialiste, le ciel s’est brutalement assombri sur le monde économique, plombé par une série de mauvaises nouvelles provenant de toutes les directions géographiques. Tout d’abord, la crise de l’euro s’aggrave. Un euro qui reste obstinément fort, des mesures d’austérité qui accentuent la récession dans de nombreux pays membres, un resserrement du crédit à la périphérie et les prix élevés du pétrole, sont autant de facteurs qui plombent les perspectives de reprise économique. 
"Le système bancaire de l’eurozone se balkanise, alors que les lignes de crédit sont coupées entre les pays et entre les banques, et la fuite des capitaux pourrait bien se muer en véritable panique pour les banques périphériques, si, et c’est très probable, la Grèce procédait à une sortie désordonnée de la zone euro", précise Roubini.
Les pressions sur les dettes souveraines s’aggravent, alors que les taux d’intérêt pour l’Espagne et l’Italie ont renoué avec leurs pics insoutenables. Ainsi, un plan de sauvetage international des banques (comment récemment pour l’Espagne) pourrait ne pas suffire à la zone euro, qui pourrait avoir besoin d’un plan de sauvetage des dettes souveraines, dans un contexte où les pare-feu internationaux échouent à soutenir efficacement l’Espagne et l’Italie. Une rupture désordonnée de la zone euro reste donc dans l’ordre des possibilités de la zone euro.
L'économiste note qu'à l’Ouest, la performance économique des Etats-Unis s’affaiblit, avec un misérable taux de croissance au premier trimestre de 1,9%. La création d’emploi s’est affaiblie en avril et mai à tel point que les Etats-Unis pourraient atteindre la vitesse de décrochage d’ici la fin de l’année. Pire, le risque d’une récession en double creux l’année prochaine s’accentue. 
"Le blocage politique au sujet de la réforme fiscale risque de perdurer", s'inquiète Roubini, et ce quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle, et que ce soit Barack Obama ou Mitt Romney qui remporte l’élection. A cela s’ajoutent "de nouvelles batailles autour du plafond de la dette, et des abaissements de notes pourraient amenuiser un peu plus la confiance des consommateurs et des investisseurs, réduisant ainsi les dépenses et accélérant une fuite des capitaux, le tout exacerbant la chute des marchés d’actions."
A l’Est, la situation n’est pas bien meilleure, en pleine éclatement de la bulle immobilière chinoise. L'économiste considère que le modèle chinois de croissance est insoutenable, et pourrait tomber à l’eau d’ici 2013. La crise d’investissement se poursuit et les réformes mises en place pour soutenir la consommation sont une réponse trop faible et trop tardive. Le nouveau leadership chinois doit accélérer les réformes structurelles pour réduire l’épargne nationale et la part de la consommation dans le PIB.
Le ralentissement économique aux Etats-Unis, dans l’eurozone et en Chine constitue déjà un frein considérable pour la croissance d’autres marchés émergents, en raison de leurs échanges et de leurs liens financiers avec les Etats-Unis et l’Union européenne.
 Pour ne rien arranger, Nouriel Roubini note que les tensions nourries de longue date au Moyen-Orient entre Israël et les Etats-Unis d’un côté, et l’Iran de l’autre au sujet de la prolifération nucléaire pourraient atteindre un point culminant en 2013. Les négociations actuelles risquent d’échouer, et même des sanctions accrues risquent de ne pas suffire à arrêter l’Iran dans sa tentative de fabriquer des armes nucléaires. Une confrontation militaire en 2013 mènerait à un pic historique des prix du pétrole et une récession globale.
Ces risques exacerbent déjà le ralentissement économique, note l’économiste : les marchés boursiers sont déjà en perdition un peu partout, entrainant des effets néfastes sur la consommation et les dépenses de capitaux. Les couts d’emprunt montent pour les plus endettés, le rationnement du crédit mine les petites et moyennes entreprises, et les prix des matières premières en baisse réduisent les revenus des pays exportateurs.
L’aversion pour les risques mène les agents économiques à adopter la stratégie du « attendons pour voir », qui rend le ralentissement économique partiellement auto-réalisateur.
Mais l’inquiétude majeure vient peut-être du manque de perspectives optimistes pour l’avenir.
Le spécialiste compare la situation à celle de 2008-2009. A l’époque, les décideurs avaient une large marge de manœuvre pour agir. Aujourd’hui,  les autorités monétaires et fiscales commencent à manquer de munitions législatives (ou, plus cyniquement, de « lapins législatifs à sortir de leurs chapeaux »). La politique monétaire est contrainte par la proximité des taux d’intérêt zéro et plusieurs phases répétées d’assouplissement quantitatif.
Certes, les économies et les marchés ne rencontrent plus de problèmes de liquidités, mais plutôt des crises de crédit et d’insolvabilité. Dans le même temps, les déficits budgétaires insoutenables et la dette publique dans les économies les plus développées ont sévèrement limité le champ possible de stimuli fiscaux à venir.
La tactique consistant à utiliser les taux de change pour booster les exports est un jeu à somme nulle, dans le contexte actuel, où le désendettement public et privé diminue la demande domestique dans les pays en déficit, et où des problèmes structurels ont les mêmes effets dans les pays en surplus.
Après tout, rappelle Roubini, une monnaie plus faible et une meilleure balance commerciale dans un certain pays implique nécessairement une monnaie plus forte et une balance commerciale plus faible dans un autre pays.
Pour couronner le tout, la capacité à protéger les banques est contrainte par les politiques et l’incapacité pour des états presque insolvables à absorber des pertes supplémentaires de leurs systèmes bancaires. Le risque souverain est donc en train de devenir un risque bancaire. Car les Etats déversent une fraction toujours plus importante de leur dette publique sur le bilan des banques, en particulier dans la zone euro.
Que faire ? Pour éviter un démantèlement désordonné de la zone euro, l’austérité fiscale devrait être bien plus graduelle, selon Roubini. Opposé à la politique allemande et plus proche de la position française, le spécialiste estime qu’un pacte de croissance devrait compléter le nouveau pacte fiscal de l’UE, et qu’une union fiscale avec mutualisation de la dette à travers des eurobonds devrait être établie.
Il recommande également une union bancaire totale, qui commencerait par une garantie des dépôts à l’échelle de l’Union, en parallèle à un renforcement de l’intégration politique, et ce même si la Grèce sort de la zone euro.
Et l’économiste d’attaquer directement la politique menée par Angela Merkel : « malheuresement, l’Allemagne résiste à toutes ces mesures clés, obsédée qu’elle est du risque de crédit auquel ses créanciers seraient exposés dans le cas d’une plus grande intégration économique fiscale et bancaire. En conséquence, la probabilité d’un désastre de l’eurozone s’accroit. »

Pour réagir à cette prédiction alarmiste, Atlantico a interrogé Ludovic Subran, chef économiste chez Euler Hermes.

Que pensez-vous des nouvelles prévisions de Nouriel Roubini ? L'année 2013 sera-t-elle celle d'une crise globale?

Ludovic Subran : A son habitude, Nouriel Roubini dépeint avec beaucoup de talent les déboires de l’économie mondiale. Une Cassandre des temps modernes, son credo est simple : toujours prévoir le pire, il est ainsi sûr de ne pas se tromper… Même si dans les faits, entre temps, le monde change, et ses chiffres et recommandations avec ! 
En effet, personne n’est dupe sur la situation politico-économique difficile dans laquelle l’Europe se trouve, ou sur les risques de ‘falaise fiscale’ aux Etats Unis des 2013, ou encore sur ceux de l’éclatement de la bulle immobilière en Chine. Et pourtant, j’aime a croire (et a démontrer) que les limbes européennes devraient connaitre une issue favorable (chaotique mais favorable!), que les Etats Unis gèreront leur reprise fragile avec le pragmatisme qui leur est cher, ou encore que la Chine saura endiguer à travers son appareil productif a toute épreuve, sa légère surchauffe. Alors c’est vrai, à court terme, on doit s’attendre à un passage (obligé) difficile: décélération de la croissance mondiale, récession en zone euro,  etc. 

Roubini pointe le manque de marge de manoeuvre pour venir en aide aux pays endettés en zone euro. A-t-on épuisé toutes les solutions ?

Le cœur est à l’ouvrage et comme le montre la gestion par tâtonnements de la crise de la zone euro, il suffit parfois de peu pour calmer le sensationnalisme qui prévaut sur les marchés."
Je crois sincèrement par exemple, que la Grèce restera dans la zone euro, il suffira, au bout du bout, de se mettre d’accord sur une rallonge budgétaire a objectif de croissance et un effacement en partie de la dette, peut être au club de Paris ? Et je pourrais décliner cet optimisme, avec la même rigueur macroéconomique (et une analyse post-mortem systématique de mes dires et de mes chiffres, ce que Nouriel fait peu…) sur le reste du monde.


La vraie question cependant, qui génère ce déversement de matière grise de la part des économistes, et a laquelle feu Elinor Ostrom avait partiellement répondu est la suivante : pourquoi l’action collective et les institutions prennent autant de temps pour résoudre un conflit (ici économique) ? Une question qui résonne encore davantage ces jours ci, lorsqu’ autant de G20 défilent sur la philosophie d’action de la BCE, alors que des milliers d’entreprises font faillite en Europe - et des centaines de millions d’enfants développent des carences nutritionnelles en Afrique.



Vague "d'antihollandisme” sur le web : moins visible mais plus organisé que l’antisarkozysme

Quelles premières conclusions peut-on tirer des premières campagnes anti Hollande sur le web ?

Alexandre Villeneuve : L'une des composante de cette tendance est entretenue par des mouvances d'extrême droite. Assez organisées, leurs démarches circulent car elles sont relayées par la presse. Dans tous les cas, ils comptent sur les images et sur le net pour faire connaître leurs initiatives. On est là dans le modèle de l'apéro saucisson-pinard qui avait beaucoup fait parler il y a quelques mois.
L'UMP, de son côté, a toujours été très active sur le net, même sous Nicolas Sarkozy. Des actions ont régulièrement été menées contre le Parti socialiste. On se souvient par exemple de l'achat des AdWord achetés pour dénigrer le PS, une démarche qui a été interdite par la justice.
Les militants de droite peinent à trouver les détails auxquels se raccrocher pour nourrir le buzz contre François Hollande. L'un de ceux qui a relativement fonctionné, c'est l'image des drapeaux étrangers sur la place de la Bastille. Ces photos ont été largement reprises par une partie de la droite, mais surtout par le Front national et le Bloc identitaire.
Dans l'ensemble, les campagnes virales mises en place sont relativement classiques. On prend une information et on cherche à la faire circuler via les réseaux sociaux et les blogs afin de capter l'attention de sites plus généralistes. Là encore, l'extrême droite a créé ses propres outils pour diffuser une information orientée : Metamédia, qui est un wikipédia version extrême droite ou encore des sites comme Novopress ou Fdesouche qui font office de médias attitrés à ces mouvances. Autant de relais qui doivent permettre de donner du souffle aux messages anti François Hollande. D'autant plus qu'ils n'ont pas toujours facilement accès à la presse.

Comparée aux campagnes « antisarko », cette vague « antihollande » a-t-elle le même impact ? La démarche est-elle la même ?

Au départ, les réactions contre François Hollande ne sont pas très spontanées. Le tout semble plutôt oganisé. Nicolas Sarkozy, lui, a rapidement fait des erreurs qui ont mobilisé contre lui des vagues de contestations directement issues de la communauté web.
L'affaire du tweet de Valérie Trierweiler pourrait donner de la matière à des remarques plus spontanées. C'est à la fois gênant, d'un point de vue politique, et drôle, d'un point de vue Internet. Ce type d'incidents est d'autant plus enclins à donner lieu à des campagnes web que les internautes aussi bien de gauche que de droite peuvent être agacés.
Nicolas Sarkozy, déjà en tant que ministre, s'était mis beaucoup de monde à dos. Les rancoeurs tournées vers lui étaient plus fortes que les oppositions qui existent pour l'instant contre François Hollande. L'ancien président est d'ailleurs le seul, à ma connaissance, à avoir fait l'objet d'un Google bombing : suites à des recherches massives associant son nom à « Iznogoud » puis à « trou du cul du web », on tombait sur des pages de Nicolas Sarkozy. Hors pour qu'une telle action fonctionne, il faut qu'elle soit relayée par des personnes influentes et par un nombre massif d'utilisateurs.
Il faut aussi prendre en compte le fait que François Hollande ne s'est pas encore fâché avec la communauté du web. Nicolas Sarkozy, au contraire, en mettant en place toutes les politiques liées à Hadopi, a participé à son statut de paria du net. Dans la foulée, une succession d'erreurs ont contribué à aggraver le phénomène. Le Libdup réalisé par les jeunes de l'UMP, par exemple, n'a en rien arrangé les choses : d'autant plus qu'ils n'avaient pas les droits sur cette musique !
Cela dit, il ne faut malgré pas tout oublié quelque chose : François Hollande vient tout juste d'être élu, il faudra qu'il tienne tout son quinquennat sans commettre ce genre d'erreurs. Les choses peuvent rapidement et facilement déraper : il suffit d'un tweet. Pour l'instant, il cherche même plutôt à arrondir les angles, en remettant Hadopi en cause par exemple, ce qui pourrait lui assurer une certaine magnanimité de la part des internautes.

Des campagnes comme celles-ci peuvent-elles avoir des conséquences visibles sur l'image de François Hollande dans l'opinion publique ?

Pour que de telles campagnes fonctionnent, il faut qu'elles reposent sur des erreurs réelles et flagrantes. François Hollande a évité de commettre de telles erreurs jusqu'ici. Le tweet de de Valérie Trierweiler pourrait être la base pour une telle démarche. Le vol en avion de Tulles à Paris le soir de l'élection peut-être une autre affaire qui le poursuivra.
Les vidéos que font régulièrement aussi bien la droite que l'extrême-droite ne réussissent pas à prendre car il n'y a pas un problème marquant pour stimuler l'aspect viral de ces éléments. Le yacht de Vincent Bolloré ou la célébration de l'élection de Nicolas Sarkozy au Fouquet's ont joué ce rôle en 2007.

Une campagne qui partirait d'une information fausse pourrait-elle circuler de la même manière ? Aurait-elle un impact ?

C'est déjà arrivé. Si elle paraît crédible et qu'elle est bien étayée, cela peut fonctionner, même si cela reste dans le domaine de la rumeur. Nicolas Sarkozy et ses proches trainent beaucoup de casseroles, qui ont été très visibles et médiatisées. Des éléments ont circulé sur le net sans toujours être vérifié, par exemple dans le cas du dossier Bettencourt.
Dans ces cas-là, le tout est d'être réactif et de vite désamorcer ces rumeurs.


Toussaint : le PS offre une semaine de vacances aux profs

C’est ce que l’on appelle pudiquement « soigner son électorat » : Vincent Peillon et le gouvernement socialiste viennent d’octroyer aux enseignants (qui offrent toujours au PS des scores de dictateurs africains) une semaine de vacances supplémentaires à la Toussaint, portant le total des vacances dans l’Education Nationale à environ six mois… et une semaine.
Est-ce vraiment le message que le gouvernement veut faire passer alors que la Grèce est en situation de quasi-faillite, que l’Espagne et l’Italie sont au bord du gouffre et que l’Europe traverse la pire crise économique de son histoire ? Rajouter des vacances aux vacances dans la fonction publique là où il faudrait poursuivre l’effort de dégraissage ?
Le clientélisme a certes du bon pour un parti politique à trois jours du second tour des législatives, mais c’est une catastrophe pour un gouvernement. Il serait temps que le PS, qui est désormais aux manettes,  réalise qu’il est responsable de ce qu’il dit et fait. Une deuxième semaine de vacances à la Toussaint ? Et pourquoi pas un troisième mois de repos en été ?
Et comme le programme de François Hollande (dont on a de plus en plus l’impression qu’il compte hélas l’appliquer) prévoit l’embauche de 60.000 nouveaux employés dans l’Education nationale, il est certain que les candidats vont se bousculer aux portillons pour répondre à cette annonce : « métier de rêve, six mois… et une semaine de vacances, quatre jours de travail par semaine, sécurité de l’emploi à vie, aucune obligation de résultats,… »
La France socialiste, irresponsable et nivelant tout par le bas, est en marche.

La Grèce vote, le monde retient son souffle

Le scrutin des élections législatives s'annonce serré ce dimanche, entre le parti conservateur Nouvelle Démocratie, partisan du mémorandum lié à l'aide de l'Europe et du FMI, et du parti de la gauche radicale Syriza, qui dénonce le document et veut renégocier les conditions de l'aide.
Est-ce un signe néfaste de cette journée cruciale non seulement pour la Grèce mais par son effet domino sur la crise européenne pour l'économie mondiale, de nombreux incendies ravageaient la campagne grecque ce dimanche.Six semaines après des élections législatives qui s'étaient soldées par une impasse politique, les Grecs votent de nouveau ce dimanche pour un scrutin qui pourrait décider de l'avenir du pays dans la zone euro.

La Grèce évitera-t-elle un bleu bite tendance Méchancon ? Nous avons un Hollande, de grâce pas eux !!
Un scrutin qui s'annonce serré
Des sondages réalisés à la sorties des urnes - les bureaux de vote fermeront à 18h00 (heure de Paris) - devraient donner une première indication d'un scrutin qui s'annonce serré, à travers le duel entre les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND), qui défendent les mesures d'austérité liées aux plans de sauvetage financier, et la Coalition de la gauche radicale (Syriza), pour laquelle ce Mémorandum ne fait qu'aggraver la situation.
Ce scrutin apparaît , au moins pour une partie de la population, comme un référendum sur les conditions imposées à Athènes par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) et qui se sont traduites par un accroissement de la pression fiscale, une hausse du chômage et une réduction des salaires, se soldant par une plongée de l'économie dans une profonde récession.
Les banques centrales se tiennent prêtes
Alors que les autorités politiques et monétaires du monde entier se préparent à se protéger d'une possible tempête sur les places financières, les banques centrales des principales puissances économiques mondiales se tiennent prêtes à stabiliser les marchés et à prévenir tout assèchement du crédit.
Ennemi de l'austérité, le dirigeant de Syriza, Alexis Tsipras, 37 ans, menace de revenir sur ce plan de financement international - baptisé par lui "mémorandum de banqueroute" - tout en affirmant que la Grèce restera dans la zone euro. "Nous sommes optimistes. L'avenir appartient aux porteurs d'espoir. Nous allons gagner", a t-il déclaré dimanche, au moment de voter. Alexis Tsipras a promis de nationaliser les banques, de suspendre les privatisations et de geler les mesures d'austérité. Il s'engage à lutter contre la corruption et à taxer les riches.
A droite, le dirigeant de Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras, 61 ans, estime que les Grecs vont devoir choisir entre le maintien dans la zone euro et "le cauchemar" d'un retour à la drachme. Le chef de file des conservateurs a voté dans la matinée dans sa ville de Pylos, dans le Péloponnèse, suscitant bien moins d'attention médiatique qu'Alexis Tsipras. Il a affirmé que les résultats permettraient à la Grèce de prendre "un nouveau départ".
Le réalisme pourrait faire pencher la balance
Les rues d'Athènes étaient calmes, dimanche, bien que deux inconnus aient lancé une grenade - qui n 'a pas explosé - devant le bâtiment abritant la chaîne de télévision grecque Skai. Beaucoup d'Athéniens ont déserté la capitale pour voter dans leurs localités d'origine, en province. Certains électeurs ont exprimé leur malaise, partagés entre leur répulsion pour ND et les socialistes du Pasok, qui soutiennent le plan de sauvetage, et leur crainte d'entraîner une sortie de la Grèce de la zone euro, en votant pour les opposants aux mesures d'austérité.
"J'aurais voulu ne pas avoir à voter, mais il le fallait", a déclaré Kelly Nerantzaki, une vendeuse de 50 ans qui a voté pour l'un des deux partis soutenant le plan de sauvetage. "Malheureusement, la seule option réaliste est de voter pour ceux qui ont provoqué les problèmes du pays. Je ne crois pas que Syriza ou les petits partis aient une chance; les Européens ne les accepteront pas", a-t-elle expliqué.
Une victoire de Syriza risque de plonger les marchés financiers dans le chaos alors que les dirigeants du G20 se réunissent à partir de lundi au Mexique pour un sommet largement dominé par la crise en Europe.

Législatives: et maintenant, on peut publier les résultats avant 20 heures?

Ce dimanche, certaines circonscriptions connaîtront les résultats de leur élection avant 20 heures, tous les bureaux, chez eux, fermant à 18 heures. Donc, contrairement à la présidentielle, on devrait pouvoir communiquer des résultats des élections législatives avant l'heure fatidique? Pas si simple. 
Motus et bouche cousue. Dimanche soir, pour le second tour des législatives, aucun résultat ne devra filtrer avant 20 heures. Même s'ils sont connus pour la circonscription. Ordre de la commission nationale de contrôle de la campagne électorale. Le hashtag #RadioLondres va donc reprendre du service ce dimanche.  
Pour une présidentielle, l'interdiction de publication se justifie dans la mesure où l'élection est nationale. Les électeurs élisent une seule personne et peuvent donc être influencés par le vote des autres citoyens.  
Une moindre rigueur pour certaines élections?
Mais, une présidentielle n'est pas une législative. Tous les bureaux de vote d'une même circonscription peuvent fermer à 18 heures. Le temps de dépouiller, les premiers résultats sont en mesure d'être communiqués par la préfecture dès 19 heures. Alors, pourquoi conserver ce silence? 
A la commission électorale des sondages, qui s'attèle à ce que rien ne fuite, la réponse est ferme. "On fait primer la dimension nationale sur le local. Nous considérons que les députés constituent un bloc indivisible à l'Assemblée et que certains résultats communiqués avant la fermeture des bureaux de vote peuvent en influencer d'autres", décode Mattias Guyomar, membre de la commission.  
Au Conseil constitutionnel, la justification semble beaucoup moins évidente. Les services de l'institution estiment que "l'incidence des résultats d'une circonscription sur un autre n'est absolument pas prouvée".  
Il y a donc ici un flou. Mais un flou, heureusement -pour les instances de contrôle de la vie politique- tranché par un unique article de loi: le onzième de la loi électorale française n°77-808, qui interdit la divulgation des résultats de TOUTES les élections avant 20h.  
Ce qui n'empêche que que cette sacro-sainte règle du 20 heures est toujours autant critiquée: "Elle comporte une part d'hypocrisie car beaucoup de personnes connaissent les résultats", admet maître Philippe Blanchetier, spécialiste du droit électoral. "Il faudrait concevoir que cette loi s'applique avec une moindre rigueur pour certaines élections, comme les législatives."  
En attendant, chut! 

Courses d'Ascot: "dress code" plus strict

Devant le négligé vestimentaire de certains spectateurs aux courses hippiques d'Ascot en Angleterre, rendez-vous des élégantes, les organisateurs ont édicté un code plus strict. Près de 300.000 personnes sont attendues à partir de mardi à cet événement hippique, qui remonte au début du XVIIIe siècle.


A la suite de l'indignation de certains spectateurs, il est désormais interdit, dans la tribune royale, de porter des "fascinators", accessoires pour cheveux surmontés de plumes et prisés notamment de Kate, l'épouse du prince William. Il faudra désormais porter un chapeau. Cependant "les coiffes avec une base de 10 centimètres ou plus de diamètre sont tolérées comme alternative", selon le nouveau code vestimentaire.

Les femmes doivent aussi porter des jupes ou robes de "longueur correcte", soit tout juste au-dessus du genou ou plus bas. Une façon de clarifier le "dress code" précédent, qui stipulait que les minijupes étaient "inadaptées".

Pour les hommes, le costume trois-pièces avec queue de pie, chapeau haut de forme, cravate et chaussures noires est obligatoire. Pour les têtes en l'air, les organisateurs ont cependant prévu de mettre à disposition gilets de costumes trois-pièces et autres cravates.

Dans la tribune grand public, soumise à des règles moins strictes, seules les femmes avec "fascinator" ou chapeau seront acceptées.

Un village du Péloponnèse s'accroche à ses valeurs

Bourgade portuaire lovée au fond d'une baie tout au sud du Péloponnèse, Gythio apparaît, sous le soleil, comme un petit coin de paradis
À Gythio, les collines descendant vers la mer sont plantées d'oliviers centenaires, monoculture qui de tout temps fit vivre cette farouche population de Laconiens, qui, dans leur ombrageuse fierté, rappelle les Corses. Le thym en fleur et le romarin embaument le bord des chemins. Avec ses hautes maisons en pierre aux persiennes à demi fermées, ce gros village (3500 âmes, 5000 en y ajoutant les hameaux périphériques inclus dans la commune) a gardé son charme d'antan. La région a échappé au béton du tourisme de masse des années 1970 et 80. Les plages sont encore relativement vierges. Ici, les investissements touristiques sont restés l'affaire des familles. Quand un fils ou une fille se marie, le père lui donne un petit terrain hérité d'ancêtres paysans ou pêcheurs. Si ce dernier est au bord de la mer, le jeune couple construit un petit hôtel, un camping ou un restaurant.
La belle Iliana n'est pas encore mariée, mais son père lui a déjà donné le terrain familial, dont elle a fait un joli camping ombragé de cyprès, de palmiers et de vigne vierge. Après un mois de mai catastrophique (moitié moins de fréquentation qu'en mai 2011), les touristes allemands, autrichiens et hollandais ont commencé à revenir. Ils ont compris que le prisme des images télévisées, se concentrant sur les épisodiques violences de rue des manifestations athéniennes, ne reflète pas la réalité de tout un pays. Les graves problèmes économiques de la Grèce et leurs répercussions politiques n'en ont pas fait pour autant un Far West.
À l'égard des étrangers, comme entre eux, les Grecs sont restés courtois, serviables, accueillants. Il n'y a pas ici d'insécurité, ni même de xénophobie palpable. Certes, comme l'a montré le récent succès électoral (7 % des voix) du parti néofasciste Aube dorée, une frange de la population est désarçonnée par l'afflux récent et massif d'immigrés illégaux, musulmans en provenance d'Asie centrale et du sous-continent indien, dont la culture est aux antipodes de celle des Grecs.
En revanche, les immigrés de la vague précédente, issus de la chute du rideau de fer (Albanais, Bulgares, Roumains), sont parfaitement intégrés. Ce sont eux qui ont, il y a vingt ans, remplacé les Grecs dans le travail de collecte des olives ou dans la construction. «Les Albanais, qui sont en général extrêmement travailleurs et consciencieux, nous ont, en plus, apporté leur maîtrise du travail de la pierre, que nous, Grecs, avions perdu au profit du ciment», insiste Lefteris, patron d'une oliveraie modèle et compagnon d'Iliana. La politique environnementale suivie par le gouverneur du Péloponnèse a rendu obligatoire l'usage de la pierre pour les nouvelles constructions.
Les jeunes entrepreneurs que sont Iliana et Lefteris ont grandi à Athènes, ont fait des études supérieures et parlent parfaitement anglais. Une fois payées les mensualités de leurs emprunts bancaires, il leur reste moins de 1000 euros pour vivre. Mais ils ne regrettent en rien la «vie stressante et étouffante» de la capitale. «La vie ici est facile et pas chère, expliquent-ils. Les gens se reçoivent entre eux, font la cuisine ensemble avec les légumes du jardin familial et vont ensuite chanter de la musique traditionnelle à la terrasse des cafés du port.»
La sérénité gaie qui anime les visages des deux jeunes gens n'est pas due qu'à leur qualité de vie. Ils n'ont pas peur de l'avenir. Ils savent que les secteurs dans lesquels ils ont investi - le tourisme de qualité et l'alimentation méditerranéenne - ne mourront jamais. La crise, ils la suivent sur leurs iPhone, mais elle ne les affecte pas frontalement. Elle ne les plonge pas dans la dépression psychologique. Dimanche, ils voteront pour un petit parti libéral farouchement proeuropéen, issu de l'alliance du publicitaire Tzimmeros et de l'ancien ministre des Finances Stefanos Manos, qui, dès les années 1990 préconisa le dégonflement du secteur public.
Contrairement aux bataillons d'électeurs qui ont voté le 6 mai dernier pour Syrisa (gauche «mélenchonniste») ou pour les différents partis de la droite nationaliste, Lefteris et Iliana n'éprouvent aucune haine pour le mémorandum européen. Ce document, rédigé par la troïka (FMI, UE, BCE), exige des réformes drastiques du gouvernement d'Athènes (austérité budgétaire et assouplissement du marché du travail), en échange de la continuation des versements de prêts bonifiés à l'État surendetté. «Les gens n'ont pas de rationalité ici. Ils veulent rester dans la zone euro, ils veulent continuer à profiter de cette Europe qui a tant donné à la Grèce, mais ils n'en acceptent pas les règles!», s'exclame Lefteris.

Une «Grèce rêvée»

Le réalisme des deux entrepreneurs s'explique par le fait qu'ils ne sont pas, contrairement à beaucoup de leurs amis de Gythio, des déclassés. À 55 ans, réceptionniste dans un hôtel, Kiki se sent déclassée, car elle ne gagne que 700 euros par mois, le salaire minimum. Trois fois moins que lorsqu'elle était une guide touristique dans l'Athènes du boom économique qui préparait ses Jeux olympiques. Kiki déteste la loi récente qui a aboli les contraintes des conventions collectives dans le secteur privé (lequel a perdu un million d'emplois au cours des cinq dernières années). Dimanche, elle votera pour Syrisa: «Celui-là, Tsipras, on ne l'a jamais essayé, alors peut-être qu'il réussira mieux que les autres!»
Zoi Lyberi, 26 ans, est une autre déclassée. Née dans une famille bourgeoise conservatrice de Gythio, elle est allée faire quatre ans d'études de sciences politiques à Athènes. Ne réussissant pas à trouver du travail dans la capitale après l'obtention de son diplôme, elle a décidé de revenir au village «où, au moins, on est sûr de ne jamais mourir de faim!». Zoi («vie» en grec) survit au smic, comme vendeuse dans la pharmacie de sa mère. En 2009, elle avait voté pour la Nouvelle Démocratie (centre droit), le parti traditionnel de sa famille. Mais dimanche, elle votera pour Aube dorée, le seul parti à entretenir une permanence à Gythio et qui y réalisa l'excellent score de 13 % des voix le 6 mai dernier. Pourquoi ce choix antieuropéen d'extrême droite? Zoi cite pêle-mêle son amour maladif d'une «Grèce rêvée», qui devrait «faire faillite pour repartir à zéro, ne comptant désormais que sur elle-même et sur ses valeurs éternelles», une Grèce débarrassée des étrangers, qu'il s'agisse des immigrés «qui nourrissent la criminalité» ou des technocrates bruxellois «qui nous ont volé notre souveraineté».
Le père Job, prêtre de la paroisse Saint-Georges, l'une des quatre que compte la commune de Gythio, se contente avec beaucoup plus de sérénité de son salaire mensuel de 700 euros, payé par l'État. Il est vrai qu'il jeûne 40 jours avant Pâques, et le mercredi et le vendredi toute l'année. Trois jours par semaine, cet ancien moine du mont Athos donne des cours de musique byzantine et de chant traditionnel, afin d'«améliorer» ses contacts avec la jeunesse du village. La crise? «Avec l'euro, la nation s'est jetée aveuglément dans une folie matérialiste de consommation. J'espère la voir revenir progressivement à davantage de spiritualité!»

Attention, insouciance ! 


Les Français sont invités aujourd’hui à accomplir leur « devoir civique ». Une expression ambiguë, car son juridisme efface la notion de plaisir, en évoquant un autre terme, celui de « devoir conjugal » : deux mots qui, associés de cette manière, évoquent l’ennui davantage que le bonheur.
Dans la mesure où la frontière entre vie publique et vie privée est de plus en plus ténue, ce rapprochement ludique entre les débats démocratiques et les ébats nous sera pardonné. D’autant que la fin de campagne s’est placée sous le signe du gazouillement – tweet en anglais – qui a donné son nom au réseau social « Twitter », dont plus personne n’ignore l’existence, depuis qu’il a été popularisé par la Première dame.
Le pays a peut-être manifesté son besoin de distraction en accordant une telle place, en partie justifiée, en partie démesurée, à cet incident qui joint le futile au désagréable. Il a surgi dans les médias et dans les conversations, à l’issue d’une séquence particulièrement copieuse, avec préambule des primaires à l’automne dernier, puis quatre épisodes, dont le dernier se déroule ce dimanche, second tour des législatives. Jamais une séquence électorale n’aura été aussi longue, véritable feuilleton dont l’épisode présidentiel est privilégié par la Constitution.
Une envie de souffler, voire de penser à autre chose est dans l’air, mais cette perceptible légèreté est trompeuse, puisque l’inquiétude est palpable dans la population. Elle est surtout dangereuse, car le moment est mal choisi pour fuir la réalité, via l’abstention par exemple, qui a franchi il y a une semaine un niveau record.
L’Europe va de sauvetage en sauvetage sans rien sauver durablement – et aujourd’hui, les regards doivent se porter au moins autant sur les élections en Grèce que sur celles qui se déroulent en France –, l’Hexagone ne tourne pas rond, ni économiquement, ni socialement. Notre avenir ne peut s’inscrire que dans un dessein collectif et le vote est l’un des moyens les plus pertinents de participer à son élaboration.
Laisser un peu de place à la légèreté peut se concevoir. Mais de l’insouciance à l’inconscience, il y a un pas à ne jamais franchir…

L’heure de vérité 


L’heure de vérité sonnera ce soir en Grèce et dans toute la zone euro, du moins telle que nous la connaissons. Avec des scenari à rallonge, en commençant par la situation qui régnera à Athènes aujourd’hui et surtout demain lorsqu’il s’agira de former un gouvernement. Comme aucun parti ne devrait atteindre la majorité absolue, malgré une « prime » en députés donnée à la formation arrivée en tête, une coalition s’impose… à l’exclusion des extrémistes. Sans entente entre démocrates, ce sera le chaos, avec une sortie inévitable de la zone euro. S’ajouteraient de graves remous sociaux et politiques, et un énorme risque de contagion.
Si un gouvernement viable est formé, les Européens n’auront plus le choix : toute l’aide à la Grèce sera à renégocier. Non pas parce que le parti Syriza l’exige, plutôt en raison de la chronique incapacité d’Athènes à tenir ses engagements. L’effort grec serait étalé dans le temps et la tutelle qu’exerce la Troïka (UE, BCE et FMI) s’assouplirait… Encore faut-il être très optimiste ou naïf pour croire qu’ensuite la Grèce s’en sortira. Car cette pseudo-solution relève de ce qui caractérise l’Europe depuis 2008 : l’attentisme, faute de véritable volonté réformatrice interdite par le «Nein» allemand.
Mais il y a plus grave que le problème grec. Au sauvetage (encore à préciser) des banques ibériques pourrait succéder celui de l’État espagnol. Et il y a l’Italie en profonde récession, la troisième économie de l’Euroland contrainte d’emprunter à des taux pharamineux. Chypre aussi… Or les mécanismes d’entraide actuels sont, financièrement et politiquement, incapables de faire face à une telle accumulation de marasmes.
Hors de l’Allemagne exportatrice (de moins en moins, cependant), la rigueur étrangle l’économie et douche les espoirs. Elle s’impose mais doit être accompagnée de croissance ou de relance avec un nouveau rôle à attribuer à la BCE de Francfort, avec peut-être un fonds d’amortissement des dettes souveraines ou toute autre forme de mutualisation.
Au prochain sommet européen d’indiquer enfin des pistes ! En espérant que, face à une situation en inquiétante évolution dans toute l’Europe, la chancellerie de Berlin sortira de son dogmatisme libéral. Ou ce sera, tôt ou tard, la fin de l’euro.

Au fait, c'est quoi un député?


Les élections législatives se tiendront les 10 et 17 juin. Elles désigneront les 577 députés, élus pour cinq ans et qui voteront les lois. Mais quel est le rôle du député à l'Assemblée nationale ?Le service politique de la rédaction de France 3 s'est rendu à l'Assemblée et a rencontré Guy Carcassonne, professeur de droit constitutionnel à l'université de Nanterre (Hauts-de-Seine). Il nous donne quelques clés avant ce scrutin.
C'est quoi un député ? bah ça doit faire rire pas mal de gens cette question là ! je me souviens du référendum de 2005 sur la réforme du traité constitutionnel européen... 55% presque 56% même de français disent non, mais eux en comité restreint disent oui à la place des gens !
c'est quoi un référendum au juste ? à quoi cela sert-il si la voix du peuple n'est pas respectée et qu'elle est détournée par des gens qui ne voient finalement que leur intérêt personnel et partisan ? le référendum devait rester là où il en était, il a plus que tout force mais hélas les français s'étant exprimés ont été floués et abusés. merci, ça sert à quoi d'aller voter ?
quand on regarde les débats à l'assemblée, que l'on constate l'absentéisme parlementaire effectivement bonne question ça sert à quoi un député...
proportionnellement à sa population les USA ont moins de parlementaires qu'ici chez nous en France, il n'y a plus lieu d'avoir autant de circonscription dans un pays exsangue financièrement comme le notre, il faut réduire la voilure des dépenses de ce côté là aussi.

Pourquoi les législatives posent problème

Dimanche 10 juin, 19 heures. Le premier chiffre connu du premier tour est celui de l'abstention : 42,78%, un record absolu pour des élections législatives sous la Ve République. C'est peu de dire que la campagne des législatives n'a pas soulevé les foules, après une participation honorable à la présidentielle. On pourra relever le simplisme manichéen des arguments ("donner une majorité à François Hollande" versus "ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier"), mais aussi l'absence de débat de fond, alors que la crise appelle des décisions cruciales pour l'avenir.
Il faut dire que la présidentielle, ultra-médiatisée, est passée par là. Puis, le président a été investi dans un faste quasi monarchique couronnant de longs mois de campagne. Et voilà que démarrent cinq nouvelles semaines de joute électorale. Or, le pays vit au rythme des élections depuis plus d'un an, à l'époque où les socialistes préparaient leur primaire et où DSK cherchait le meilleur moyen de démissionner du FMI pour devenir candidat...
En plus de lasser le citoyen, cet interminable tunnel a comme figé le cours normal des institutions. Le Parlement ne siège plus depuis mars, rendant impossible toute nouvelle loi, même consensuelle, comme celle contre le harcèlement sexuel. Quant au nouveau gouvernement, il doit attendre plus d'un mois le verdict des urnes avant d'entrer dans le vif du sujet... ou de faire ses cartons.

Les fautifs : quinquennat et inversion du calendrier ?

Le désamour des Français pour ces élections résulte aussi du passage de sept à cinq ans du mandat présidentiel, adoptée par référendum en 2000. Le quinquennat est devenu la seule unité de temps institutionnelle. Sauf dissolution – devenue improbable – de l'Assemblée nationale, démission ou décès d'un président de la République, jamais plus des élections législatives ne viendront s'intercaler entre deux élections présidentielles, comme ce fut le cas en 1967, 1968, 1973, 1978, 1986, 1993 et 1997.
Ce décalage des échéances rendait le scrutin législatif identifiable. Il était celui par lequel on pouvait renforcer ou défaire une majorité, conforter ou sanctionner un gouvernement, lancer un avertissement au président, voire lui imposer une cohabitation, comme en 1986, 1993 et 1997.

En 2002, deux ans après l'adoption du quinquennat, un autre événement est venu saper la portée de ces élections. Sous l'impulsion de Lionel Jospin, les socialistes et quelques centristes dont François Bayrou ont voté le report à juin des législatives qui devaient se tenir en mars. De sorte qu'elles se produisent une fois passée la présidentielle. Résultat: les élections de 2002 et 2007 ont confirmé le choix des Français un mois plus tôt à la présidentielle. Dans les faits, les législatives sont devenues une sorte de validation du scrutin présidentiel.

C'est tout le paradoxe de la Ve République qui resurgit : celui d'un gouvernement responsable à la fois devant le Parlement et devant un président de la République élu au suffrage universel direct. "Les attributions du président de la République s’exercent sans contrepouvoirs suffisants et sans que la responsabilité politique de celui que les Français ont élu pour décider de la politique de la nation puisse être engagée", notait en 2007 le comité Balladur, chargé de plancher sur la réforme des institutions (voir PDF). Avec la concomitance des échéances, le régime se présidentialise encore un peu plus, au détriment du Parlement.
Faire coïncider les deux élections, une hypothèse "compliquée"

Pour arracher les élections législatives au désintérêt qu'elles suscitent, certains, comme l'écologiste Noël Mamère, proposent de faire coïncider leurs dates avec celles de l'élection présidentielle. A l'Elysée, on juge cette hypothèse "compliquée". L'écart entre les deux tours de la présidentielle est de deux semaines, tandis qu'il est d'une semaine aux législatives.
D'autre part, même si c'est peu probable, on ne peut pas totalement exclure qu'une dissolution ou un décès de président vienne à l'avenir chambouler le calendrier. Mercredi, Jean-Marc Ayrault s'est dit favorable à un raccourcissement du délai entre les deux élections plutôt qu'à un scrutin le même jour, qui équivaudrait selon lui à un "vote dans le brouillard, dans l'inconnu".
L'entourage de François Hollande a fait savoir la semaine dernière que le chef de l'Etat souhaitait engager "à l'automne" une consultation avec les chefs des partis politiques sur la réforme des institutions. Outre le calendrier électoral, elle pourrait concerner la procédure de parrainage pour l'élection présidentielle, le financement de la vie politique, et l'instauration d'une dose de proportionnelle pour élire les députés.

Drôle d'opération commerciale en Allemagne. Pour son premier jour d'ouverture, un supermarché avait promis d'offrir des bons de 2 000 couronnes (270 euros) aux 100 premiers de ses clients qui se présenteraient nus comme des vers, samedi 16 juin.
Quand les portes du magasin ont ouvert à 10 heures, environ 70 nudistes ont envahi les rayons de ce supermarché discount de la localité de Süderlügum à la frontière germano-danoise. Ils ont immédiatement remplis leur chariots d'aliments et de boissons en tous genres, sous le regard de quelque 250 badauds.
"Tout s'est déroulé dans le calme", a expliqué la police qui n'a procédé à aucune interpellation en l'absence de trouble à l'ordre publique et de motifs sexuels. "Le supermarché avait pris les devants pour sécuriser l'opération en mobilisant un important cabinet d'avocats", a-t-elle précisé.

Week-end de tous les dangers : l'euro est-il entré en phase terminale ?

 Flambée des taux d'intérêt, tensions en sein du couple franco-allemand, élections législatives chaotiques en Grèce... ce week-end est-il celui de la dernière chance pour l'eurozone ?
Le ciel se couvre sur la zone euro de nuages aussi lourds et insistants que ceux qui défigurent notre été désespérément absent. Mais si le lyrisme n’est pas de mise, nous n’osons pas dire pour autant que la zone euro joue son avenir.
En effet, depuis 2009, début de la crise grecque nous l’avons entendu un nombre incalculable de fois. Les sommets de la dernière chance, et j’en passe, qui devaient éteindre l’incendie n’ont été que l’action de pompiers pyromanes résolus à préparer la prochaine crise. Les jours à venir peut-être seront un coup de butoir supplémentaire, voire le dernier, à l’édifice de l’euro si l’on encore on peut parler d’édifice, mais aussi peut être une chance pour l’Europe. La proposition peut paraître paradoxale et folle. Mais elle mérite un petit détour.
A première vue, rien ne peut aller dans le sens de cette proposition. Le couple franco-allemand est au bord du divorce. Madame Merkel fustige la médiocrité de certains propos en matière de stratégie économique. En somme, elle tance tout ce qui rejette la rigueur. M. Ayrault n’a pas de mots tendres pour la position allemande qu’il juge par bien des aspects contreproductive. M Hollande tente un rapprochement avec M. Monti pour promouvoir un plan de croissance. Le président du conseil italien voit les taux intérêt de la dette italienne prendre une direction inquiétante et se propose même de vendre des biens nationaux.
L’Espagne ne se porte guère mieux, plombée par ses banques et mise à genoux par son chômage de masse et emprunte autour de 6%. Chypre, le Portugal sont les prochains candidats au précipice. Et les grecs s’apprêtent peut être à donner la majorité à un gouvernement prêt à remettre sur la table les conditions d’octroi des plans dit d’aide à la Grèce. C’est donc un week end à zyudcoote pour paraphraser le livre de R. Merle qui fait récit de la bataille de Dunkerque, qui se prépare plus qu’une quelconque espérance. 
Pourtant nous nous refusons à souffler sur les braises sans pour autant ignorer la gravité de la situation. En économie, la confiance est clef et force est de constater que l’austérité à tous les étages, les plans de restructuration à répétition, les traités TSCG et autres, les fonds de solidarité financière ont peine à redonner espoir aux peuples ou confiance aux investisseurs.
L’appel au feu risque d’entraîner des surréactions dont les marchés sont les habitués, sans compter les prophéties autoréalisatrices. Lire A Orlean par les temps qui courent serait salutaire pour comprendre le fonctionnement des marchés érigés en juges de paix de nos politiques économiques.
Mais éclairons notre position. Le week end qui s’annonce va être politique et dans toute cette affaire il s’agit de politique, mais au sens noble du terme c’est à dire qui concerne la vie de la cité. Les peuples vont parler alors que tout se lie pour qu’ils se taisent. La France va probablement offrir à l’actuel président de la république une majorité pour gouverner, et les grecs vont s’exprimer. Mais l’Union économique et monétaire tremble car le parti de gauche de M Tzypras pourrait l’emporter. Ce dernier refuse les plans à l’œuvre et souhaite demeurer dans l’euro mais à d’autres conditions. Après tout, acceptons l’événement, le surgissement d’autre chose. Si le Pasok et Nouvelle Démocratie obtiennent la majorité des sièges, chacun criera l’euro est sauvé, en attendant la prochaine crise qui ne manquera pas d’arriver rapidement.
De toutes les manières, les plans proposés depuis trois ans pour sauver la zone n’aboutissent pas, mettent en place un fédéralisme autoritaire, une coordination négative, éloignent les peuples de l’Union, n’apportent pas la croissance et l’emploi. Et il faudrait les continuer , c’est quelque peu absurde.
La Grèce peut être dimanche soir le meilleur allié de l’union car si le vote du peuple grec intime le changement, ce vote n’échouera pas dans le vide. L’Italie, la France, l’Espagne avec leurs différences comprennent que le cocktail réformes structurelles et assainissement budgétaire ne sont pas les bonnes réponses du court et moyen terme. Il ne s’agit pas de croire que certaines réformes ne doivent pas être faites. Mais il convient de voir que leurs effets sont discutables et incertains.
L’OCDE dans une étude du mois de juin 2012 «  perspectives de l’OCDE sur les pensions 2012 » révèle que les réformes des retraites mise en œuvre dans 28 des 34 pays de l’OCDE se soldent par une baisse des 20 à 25 % des prestations. Les réformes structurelles qui ont affecté les marchés du travail italien, français, allemand , portugais ,espagnol ont eu pour conséquence d’accroître la dualisation de ces marchés sans apporter réponse au chômage. Une société de plein emploi quand bien même on y parviendrait n’aurait de sens que si l’emploi proposé est digne.
En l’état, la zone euro est dans l’impasse. Recréer le Merkozy, faire courber les grecs davantage alors qu’ils ont les yeux déjà près du sol, ligoter davantage la souveraineté des peuples ne changeront rien et ne donneront pas plus de vie à la zone euro, ce serait l’extension des moyens palliatifs et rien d’autre. Que ce week end illustre les vertus de la confrontation et non de l’affrontement. L’Europe est dans les pièges d’un conservatisme terrible il ne s’agit pas pour nous de dire qu’elle doit s’appuyer sur un endettement inconsidéré ou oublier les impératifs de compétitivité ou de productivité, mais la voie pour y parvenir n’est pas la bonne.
L’Allemagne doit accepter de rejoindre le débat car la crise va la gagner « Même si les commandes en provenance des pays hors zone euro restent dynamiques (3,6 % début 2012), le poids de la zone euro reste trop fort pour que les exportations vers les pays émergents puissent compenser le recul des commandes adressées par la zone euro à l’Allemagne, ce qui se répercutera inévitablement sur la croissance allemande. Le PIB devrait donc progresser moins rapidement en 2012 qu’en 2011 (0,9 % selon l’OFCE[3], après 3,1 %). L’Allemagne échapperait donc à la récession sauf si la contraction budgétaire devait s’amplifier dans l’ensemble de la zone euro. » Comme le souligne une stimulante note de l’OFCE le 13 juin.
La Grèce nous a offert il y a bien longtemps un legs : celui de la démocratie. Ce principe est celui d’un homme = une voix, dans sa version moderne. Sur les marchés, ce principe n’existe pas. Ce week-end soyons athéniens, retrouvons l’amour de l’agora, discutons d’Europe. Et place à la divergence et tant pis pour les consensus mortifères faits d’austérité impossible et de croissance différée, l’Europe vaut bien une saine querelle.


Merkel tacle Hollande en pointant les difficultés de l'économie française

Angela Merkel s'est livrée vendredi à une critique en règle de l'état de l'économie française au moment même où l'entourage de François Hollande faisait assaut d'optimisme sur les chances d'un accord franco-allemand pour relancer la croissance dans la zone euro.
La chancelière a choisi une conférence d'hommes d'affaires allemands à Berlin pour répondre au président français, qui a transmis jeudi à ses partenaires européens son plan pour stimuler l'activité économique au niveau européen et mettre un terme à la crise de la dette qui déstabilise la zone euro.

Toi, le nabot usurpateur, tu la fermes !
Elle a une nouvelle fois rejeté la proposition française de lancer des euro-obligations pour mutualiser la dette, ce qui "mènerait l'Allemagne à la médiocrité" selon elle, lançant une pique féroce sur l'état de l'économie française.
"L'Europe doit discuter des différences croissantes entre les économies française et allemande", a-t-elle dit, ajoutant que l'Allemagne est le "pôle de stabilité et le moteur de la croissance" en Europe, une manière de dire que la France joue en seconde division dans la zone euro.
Elle a cité l'évolution des coûts du travail entre la France et l'Allemagne au cours des dix dernières années, qui permettraient de constater "qu'au début du millénaire, l'Allemagne faisait plutôt moins bien ou au mieux pareil que son voisin à de nombreux niveaux ; mais les différences se sont fortement accentuées (en faveur de l'Allemagne, NDLR), ce qui est aussi un sujet qui doit être discuté en Europe".
Le message est clair : la France a des problèmes de compétitivité qui seront résolus non pas par des dépenses mais par de douloureuses réformes structurelles déjà mises en oeuvre par l'Allemagne et dont la France ne voudrait pas.
"AVEUGLEMENT IDÉOLOGIQUE"
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, avait envoyé une première torpille sur le même thème mercredi en critiquant la décision de François Hollande de revenir partiellement à la retraite à 60 ans, qui ne correspond pas selon lui à ce qui a été décidé au niveau européen.
L'exécutif français a pu provoquer ces derniers jours cette réaction courroucée de son homologue allemand.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et François Hollande ont reçu mercredi à Paris les dirigeants du parti social-démocrate allemand (SPD) pour débattre des dossiers européens, une manoeuvre de contournement qui n'a guère plu à Berlin.
Le SPD soutient l'idée française de mutualisation des dettes dans la zone euro, même si ce serait à un horizon lointain, et Matignon a publié un communiqué pour vanter la "vision commune" entre le parti d'opposition à Angela Merkel sur "la stabilité budgétaire, les mesures de soutien à la croissance".
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui avait dans le passé accusé l'Allemagne de mener "une politique à la Bismarck", a lui aussi contribué à empoisonner l'atmosphère entre Paris et Berlin.
Dans une interview publiée jeudi par L'Usine Nouvelle, l'ancien candidat à la primaire du PS a reproché à Angela Merkel son "aveuglement idéologique" dans l'austérité qui a selon lui plongé sept pays de la zone euro dans la récession.
Mais les déclarations de la chancelière, formulées à l'avant-veille du second tour des élections législatives en France, sont surtout à relier à l'envoi des propositions françaises sur la croissance aux partenaires européens.
PARIS OPTIMISTE
Lors d'une conférence de presse avec le président du Conseil italien Mario Monti jeudi à Rome, François Hollande a insisté sur la nécessité d'introduire de nouveaux mécanismes de solidarité, dont des euro-obligations sous une forme ou une autre, lors du Conseil européen de fin juin.
"C'est le moment de le faire. Il y eu trop de Conseils européens qui ont annoncé que la solution était trouvée pour que moi-même je me satisfasse, au prochain Conseil européen, de demi-mesures", a-t-il déclaré.
L'entourage de François Hollande a minimisé la querelle, soulignant que "ces déclarations ne modifient en rien la dynamique bilatérale en oeuvre".
Jean-Marc Ayrault avait par avance tenté jeudi matin d'atténuer les tensions en démentant toute volonté française de constituer un front des pays du Sud de l'Europe pour isoler Angela Merkel.
"Ce n'est absolument pas ma position et ce n'est pas celle de la France", a-t-il déclaré sur Europe 1, ajoutant que chercher à isoler Angela Merkel pour la faire plier "serait une grave faute politique qui n'aboutirait à aucune solution".
Cette passe d'armes intervient paradoxalement à un moment où les autorités françaises se montrent de plus en plus optimistes sur les chances d'un accord qui se nouerait le 22 juin à Rome, lors d'une rencontre entre François Hollande, Mario Monti, Angela Merkel et l'Espagnol Mariano Rajoy, avant d'être entériné au Conseil européen des 28 et 29 juin.
"Quoi qu'on en dise, il y a des convergences avec l'Allemagne. Il y a des points techniques, il n'y a pas d'affrontement, ça ne sert à rien de jeter de l'huile sur le feu", a-t-on déclaré dans l'entourage de François Hollande.
"Les Allemands sont d'accord pour parvenir à un accord et des résultats ambitieux à fin juin. Le fait que chacun émette une contribution ne signifie pas qu'on ne veut pas travailler ensemble", ajoute-t-on de même source, soulignant même qu'il n'y a "pas de blocage" sur les euro-obligations.
"Les Allemands n'ont aucun intérêt à ce qu'il n'y ait pas d'accord. L'Allemagne n'est pas dans une situation hégémonique. Il y a objectivement les conditions d'un accord."

Salade


Depuis le coup fumant de La Rochelle, nombre d'indigènes de l'Ardenne sauvage osent grommeler que le président François Hollande est « une houmme coumme t'chéquin d'nous », autrement dit « un homme comme chacun de nous ». Cette affirmation dans leur bouche n'a absolument rien de péjoratif. Tout au contraire, elle s'inscrit dans une compassion on ne peut plus républicaine qu'ils expriment ainsi dans la langue de leurs aïeux : « El pauv', il est coumme ti et mi, il a woit avé sa rougne ! » (Le pauvre, il est comme toi et moi, il en voit avec sa femme !) Il s'impose ici de confier respectueusement à la Première dame de France que dans nos forêts et nos vallées profondes, contrairement à ce que sa consonance peut laisser penser, le mot « rougne » trempe dans la tendresse comme la salade dans le lard fondu. Yauque, nem !

SMIC : le coup de pouce... pour qui ?

Le débat sur le « coup de pouce » au SMIC revient sur le devant de la scène en France. La hausse est-elle aussi juste que ce qu’elle y paraît ? N’a-t-elle pas des effets pervers annulant ses avantages supposés ?
Le débat sur le « coup de pouce » au SMIC revient sur le devant de la scène en France. Selon un sondage Viavoice-BPCE pour les Échos et France Info du 25 mai, l’augmentation du SMIC représente la première attente pour 39% des Français sondés. Le nouveau président de la République entend respecter sa promesse de campagne qui, selon lui,améliorera le pouvoir d’achat des français. Mais pour la Commission européenne et certains économistes, cette mesure fait débat. Est-elle aussi juste que ce qu’elle y paraît ? N’a-t-elle pas des effets pervers annulant ses avantages supposés ?

Critiques traditionnelles
Les critiques traditionnelles à l’encontre de l’augmentation du SMIC en France, notamment en temps de crise, sont régulièrement rappelées : élévation de la barrière à l’entrée sur le marché du travail pour les jeunes et les non-qualifiés, effet inflationniste (les entreprises de certains secteurs répercutant les hausses de coûts sur les prix), écrasement de la grille des salaires, impact négatif sur les dépenses publiques du fait d’allégements de charges dans les entreprises et des rémunérations plus élevées de fonctionnaires, pas d’effet positif sur le recul de la pauvreté.
L’effet pervers majeur est une destruction d’emplois. Le Centre de recherche en Économie et Statistique rappelle qu’« une augmentation de 1 % du SMIC correspond à une destruction d'environ 1,5 % des emplois situés au salaire minimum, soit de l'ordre de 15.000 à 25.000 postes ». Et ce sont « les petites entreprises qui seront affectées : la proportion de salariés au SMIC y est de l'ordre de 24 % dans les entreprises de moins de 10 salariés, contre 4,5 % dans les grandes. Au moment où les PME sont déjà très fragiles, une hausse du SMIC les fragiliserait encore plus. » (1)
« Déhomogénéiser »
Élaborons sur ce dernier effet pervers, pour lui ajouter une dimension territoriale trop souvent omise et en rappelant que le SMIC français est national et que, à 60% du salaire médian (2) il est en réalité assez élevé. Le niveau de développement économique n’est pas le même partout sur le territoire : certaines zones sont en retard, d’autres extrêmement dynamiques. En dépit des moyens de communications qui « floutent » les frontières physiques, la « taille du marché » pour les entreprises et les branches dans ces différentes zones n’est pas la même. Or, l’on sait au moins depuis Adam Smith que la division du travail (et donc la productivité et les salaires) dépend de la taille du marché.
Concrètement, une petite entreprise des Alpes de Haute-Provence n’aura, typiquement, pas le même « marché » qu’une entreprise à Boulogne-Billancourt. Sa capacité à rentabiliser des embauches au même niveau de SMIC qu’à Boulogne sera ainsi bien plus faible. Il n’y a pas de salaire minimum européen pour cette raison-là : imposons le niveau de SMIC français en Bulgarie demain et c’est la catastrophe à Sofia. Et le développement de la Bulgarie est-il si loin de celui des Alpes de Haute-Provence ? Pourtant il y a le même SMIC à Manosque et à Boulogne. Mais le prix du mètre carré pour un appartement à Manosque est en moyenne de 1884€, contre 7123€ à Boulogne… (3).  L’égalité « nationale » et les politiques nationales de redistribution et d’infrastructures communes nous ont sans doute fait oublier ces faits.
Remettre en cohérence
Il ne s’agit bien sûr pas ici de défendre la baisse globale des salaires, de faire l’apologie d’un monde à la Zola ou une quelconque autre caricature. Il faut sortir de l’idée du « patron richissime » qui exploite ses salariés, et réaliser que pour payer des salaires plus élevés les entrepreneurs, notamment les petits, doivent d’abord créer de la valeur, et que cela dépend fortement du territoire économique où ils sont implantés. Il faut donc mettre en cohérence la capacité des entrepreneurs à payer, largement fonction de leur territoire économique, avec tel niveau de salaire minimum. Autrement, ce sont des régions entières que l’on sacrifie sur l’autel d’une illusoire égalité - et de la démagogie.
Cette remise en cohérence permettrait de redynamiser des régions sinistrées. Le rôle des syndicats serait ici fondamental pour négocier le salaire minimum par branches et territoire économique (surtout en période de transition et de fort chômage durant laquelle leurs services seraient essentiels). Du fait de leur connaissance des contraintes et enjeux locaux ils exerceraient – enfin !– une responsabilité majeure en matière de salaire minimum. Cela supposerait cependant une dénationalisation, aux deux sens du terme, de l’activité de services syndicaux.
Augmenter le pouvoir d’achat
On l’oublie trop souvent : augmenter le pouvoir d’achat peut passer aussi par la baisse des impôts et taxes. Un exemple assez ironique en matière de pouvoir d’achat est d’ailleurs celui du blocage du prix de l’essence qui était prévu par le nouveau gouvernement – avant que les cours du pétrole ne piquent du nez, permettant ainsi une annonce électoraliste n’ayant pas coûté un kopek. Près des deux tiers du prix du carburant représentent des taxes : sur 100€ donc, « en gros » 66€ de taxes. Blâmer les « méchants » pétroliers paraît donc quelque peu culotté puisque nous sommes en présence d’une taxation à 200%, qui, bien sûr, n’apparaît nul part sur les tickets de caisse des pompistes : « l’art de la taxation c’est de plumer l’oie sans qu’elle ne criaille » disait Colbert… Voilà donc une autre notion de « niche fiscale » qu’il s’agirait de réduire un tantinet pour augmenter le pouvoir d’achat des Français.
Mais baisser les impôts, cela signifie engager une réduction sérieuse des dépenses publiques non justifiées par l’intérêt commun de la nation, ou, au grand minimum, celles issues de la mauvaise gestion. Le gouvernement actuel ne semble pas prendre le chemin de ce type de réforme, en dépit de quelques annonces sur le train de vie des ministres et du Président. C’est pourtant une des clés de la remise de la France sur les rails de la croissance de long terme, de l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat.
De son côté, l’éventuel coup de pouce au SMIC profitera à ceux qui le touchent. Il ne profitera certainement pas à ceux que le SMIC empêche de travailler.
Notes :
(1) Les Échos, Entretien avec Francis Kramarz le 13 juin 2012.
(2) OCDE pour 2010 : http://stats.oecd.org/Index.aspx?QueryId=7219 (soit deuxième plus élevé dans l'OCDE après la Turquie).
(3) Chiffres disponibles sur le site immobilier http://www.meilleursagents.com, accédé le 13 juin 2012.