TOUT EST DIT

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mercredi 16 mai 2012

Le reniement, c’est maintenant ?

1. L'hommage à Jules Ferry, la première bourde

Première commémoration, première bourde. Voilà François Hollande décidé à inaugurer son quinquennat par un hommage appuyé à Jules Ferry !

Quelqu’un, parmi les nombreux enseignants œuvrant au parti socialiste, pourrait-il rappeler à ce président novice que Ferry, alias «le Tonkinois» selon Clémenceau, fut l’un des principaux inspirateurs de la politique coloniale de la France ? Qu’il déclara un jour : «Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures».
Anti-communard farouche, Ferry s’attira même ce jugement de Karl Marx : «Avocat sans le sou avant le 4 septembre, réussit comme maire de Paris pendant le siège à tirer par escroquerie une fortune de la famine. Le jour où il aurait à rendre compte de sa mauvaise administration serait aussi celui de sa condamnation». Prière de transmettre au Front de Gauche ...

2. La langue de bois au programme

D’une prudence de serpent dans d’autres domaines, François Hollande s’est gardé, pendant la campagne électorale, de faire des promesses dont la trahison serait immédiate. Il lui faut en effet, pour gagner les prochaines législatives, ne décevoir personne d’ici le 17 juin, bref continuer à bercer son public de la douce illusion qu’il lui épargnera les morsures de la crise et ne s’en prendra qu’à la méchante finance et à quelques affreux riches.
Pour cela rien de tel qu’un peu de langue de bois (de rose). Prenons un exemple : l’abandon annoncé de la fameuse «Revue générale des politiques publiques» (RGPP) qui a tant déplu à sa clientèle de fonctionnaires.
Que propose-t-il à la place ? Il s’est engagé à lui substituer un «projet de refondation et de modernisation de l’action publique», avec comme première étape «l’établissement par chaque ministre avant fin septembre 2012 d'un projet pluriannuel de modernisation et de simplification des services et des opérateurs sous sa tutelle». Les fonctionnaires risquent de comprendre en septembre, c’est à dire après les législatives, qu’entre le «PRMAP» et la «RGPP», il y a peu de différence ! La «simplification» annoncée promet des réveils douloureux et l’on attend avec impatience de voir si les syndicats qui conspuaient Sarkozy montrent autant de vigilance à défendre les intérêts de leurs adhérents face à son successeur ...

3. Ayrault anéanti ?

Qu’on se le dise, il serait périlleux d’évoquer une condamnation de Jean-Marc Ayrault prononcée en 1997. Selon son avocat, le socialiste Jean-Pierre Mignard (qui se verrait bien garde des sceaux et accumule pour cela les états de service), cette sanction est "nulle et a été anéantie par [une] réhabilitation intervenue en 2007".
Ce pénaliste averti ajoute même, histoire de bien intimider les éventuels contrevenants : "Nul ne peut plus l'invoquer sans être en infraction avec la loi pénale. Les transgressions dans ce domaine ont fait l'objet régulièrement de condamnations pour diffamation". Brrr ... ça fait peur !
Les esprits taquins se contenteront donc de relever la réaction publique de l’avocat et non les faits en cause, hé, hé. Nous signalerons quand même que l’interdiction de mentionner ces condamnations ne vaut, selon le code pénal, que pour «toute personne qui, dans l'exercice de ses fonctions, a connaissance de condamnations pénales». Pas le commun des mortels ou des plumitifs, donc. N’ayez pas peur, disait François Hollande en conclusion de son débat avec Nicolas Sarkozy ...

4. Ayrault attaqué

Au sujet de cette malencontreuse condamnation de Jean-Marc Ayrault, l’artillerie lourde journalistico-socialiste a tonné pour défendre le futur premier ministre dont elle a tant envie. Le Nouvel Obs.fr vient de prendre une longueur d’avance grâce à Bruno Roger-Petit et Renaud Dély, qui se disputent le rôle de barde du hollandisme.
Dans mon souvenir, l’Antiquité prenait fin à la chute de l’empire romain. Dans celui de Bruno Roger-Petit, il devait s’agir de la chute de l’empire Jospin.
Qu’écrit encore cet historien original ? «François Hollande [...] est placé dans le possible viseur de la droite et de ses relais médiatiques les plus puissants». Ah ? Un groupe Facebook, «plus puissant média» ... L’arroseur antisarkozyste se plaint d’être désormais arrosé alors qu’il n’a encore reçu que quelques gouttes.
Une petite question, qui n’effleure pas l’esprit de ces souples défenseurs de la moralité publique : et si celui ou celle qui a exhumé la condamnation d’Ayrault était en concurrence avec lui pour Matignon ?

5. La droite parviendra-t-elle à retrouver une culture d’opposition d’ici les législatives ?

A ceux qui, comme Claude Guéant, disent que la cohabitation est «contraire à l’esprit des institutions de la Ve République», posons une question : si un suicidaire se procure un pistolet faut-il, par souci de cohérence, lui fournir des balles ?

Et si la Grèce décidait de faire faillite en restant dans l'euro?

Dire que la Grèce agace les Européens est une litote. À tel point que certains, en Allemagne, en Autriche, aux Pays-Bas, et jusqu’au président de la Commission européenne, le menacent de l’exclure purement et simplement de la zone euro et de l’Union européenne. Et ce n’est pas la dernière péripétie grecque qui va les réconcilier avec Athènes : comme c’était prévisible, il y aura de nouvelles élections, soit le 10 juin, soit le 17 juin (dates du premier et du second tour des législatives françaises…), les partis politiques n’ayant pas réussi à former une majorité dans les délais impartis par la Constitution. Les ultimes tractations ont échoué tout à l’heure, le Syriza (gauche radicale) ayant refusé la proposition du Président de la République de soutenir un gouvernement « technique » qui aurait été chargé de mener à bien les réformes en cours. Tout se passe comme si les partis grecs avaient décidé de jouer la faillite.

L’intérêt de la gauche radicale (Dimar, 6,1 % des voix, et surtout Syriza, 16,78 % des voix), qui a capitalisé sur son opposition à la cure de rigueur infligée par l’Union et le FMI, était de ne pas s’engager dans ce qui serait apparu aux yeux de leurs électeurs comme un reniement, mais, au contraire, de provoquer de nouvelles élections afin de conforter sa percée. Les sondages indiquent ainsi que Syriza pourrait atteindre le seuil de 20 % des voix et devenir le premier parti de Grèce dans un paysage politique éclaté comme jamais. On peut sérieusement se demander ce que changeront ces nouvelles élections, puisqu’il est douteux que la gauche radicale réunisse suffisamment de voix pour gouverner sans le PASOK et la Nouvelle Démocratie (le KKE, parti communiste stalinien, environ 9 % des voix, refusant de s’allier à quiconque).
Même si les deux grands partis traditionnels, désormais en voie accélérée de marginalisation, acceptent de renégocier le « mémorandum » imposé par les créanciers de la Grèce et qui liste les réformes à accomplir, cela risque de déboucher sur une impasse. En effet, pour les Européens, il n’est pas question de transiger si ce n’est aux marges : « si apparaissent des circonstances extraordinaires, je n’exclus pas a priori qu’on parle d’une prolongation des délais », a admis du bout des lèvres, lundi soir, Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe à l’issu d’une réunion avec ses collègues. « L’Eurogroupe mesure la portée des efforts consentis par les citoyens grecs. Il ne s’agit pas de relâcher ces efforts, au contraire, les réformes structurelles sont plus que jamais nécessaires », a-t-il martelé. Pas question, donc, d'avoir le beurre (l'aide internationale) et l'argent du beurre (pas de rigueur).
Il faut bien comprendre que le programme imposé à la Grèce vise à rétablir son économie et ses comptes publics et à bâtir un État fonctionnel. Car, si rien n’est fait, même un effacement total de sa dette ne changera rien à son problème qui est celui d’une économie non compétitive et d’un État corrompu et clientéliste. En clair, la Grèce se retrouvera très vite à nouveau endettée… Et les Européens, même s’ils savent qu’ils ne reverront sans doute jamais la couleur de leur argent (240 milliards d’euros versés à la Grèce, soit deux années de budget communautaire), n’ont aucune envie de subventionner ad vitam aeternam ce pays. « Il est dangereux de raconter des boniments aux citoyens en leur disant qu’il existerait une autre voie plus simple qui guérirait la Grèce en évitant toutes les épreuves. C’est absurde », a ainsi déclaré, la semaine dernière le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble.
En clair, si la Grèce refuse d’appliquer les réformes exigées d’elle, la zone euro et le FMI arrêteront de lui fournir leur aide financière, ce qui conduira à sa faillite, mais pas forcément à sa sortie de la zone euro et donc de l’Union européenne, les deux étant totalement liés dans les traités (on peut les modifier, mais cela prendra au moins deux ans, temps dont personne ne dispose). La chancelière allemande, Angela Merkel, a été très claire sur ce point hier : « la solidarité s’arrêtera seulement si la Grèce devait dire « nous ne tiendrons pas nos engagements », mais je ne crois pas que cela arrivera ».
Mais imaginons que la Grèce joue le pire, c’est-à-dire la faillite, tout en restant dans la zone euro (c’est le souhait de 80 % des Grecs et les partis voulant clairement l’abandonner pèsent environ 25 % des suffrages exprimés). Elle n’aura certes plus droit à l’aide européenne et internationale (pas plus qu’aux marchés, mais c’est déjà le cas) et fera donc défaut sur ses 250 milliards de dettes dont les deux tiers sont entre les mains de l’UE et du FMI qui se prendraient donc une paume. Mais comme son budget primaire est quasiment à l’équilibre (en dehors des intérêts de la dette), l’effort supplémentaire à effectuer sera infime au regard de ce qu’elle a déjà fait.
Surtout, ses banques auront toujours accès aux liquidités de la Banque centrale européenne (sauf si celle-ci décide de couper ses financements avec le risque de contagion aux autres pays que cela comporte), ce qui évitera un naufrage de son système financier inévitable en cas de retour à la drachme, et ses entreprises endettées en euros ne feront pas défaut, ce qui serait le cas si la Grèce quittait la zone euro. Enfin, en restant dans l’Union et dans l’euro, la Grèce continuera par ailleurs à bénéficier des fonds européens qui sont loin d’être négligeables… En revanche, la Grèce aura un gros problème avec sa balance commerciale qui est gravement déficitaire : faute d’avoir accès aux financements extérieurs, à la suite de son défaut, les importations devront être réduites brutalement, ce qui sera douloureux et pourrait amener à des ruptures d’approvisionnement.
C’est d’ailleurs la limite de l’exercice : la Grèce, quoi qu'elle en dise, ne pourra pas faire l’économie de réformes structurelles pour regagner des points de compétitivité sauf à s’appauvrir durablement (elle ne pourra plus financer son niveau de vie à crédit). Bref, le soulagement ne serait que temporaire, mais il pourrait tenter un gouvernement dirigé par la gauche radicale.
C’est sans doute pour cela que certains font monter la pression sur la Grèce en la menaçant de l’exclure de l’euro et de l’Union, si elle n’applique pas le mémorandum, ce qui est tout simplement impossible. Un pays peut certes décider de quitter l’euro et donc l’Union, les deux étant juridiquement liés, mais il n’existe aucun moyen légal de l’y contraindre. La partie de bras de fer n’est donc pas terminée.On peut se demander s'il n'aurait pas fallu laisser la Grèce faire faillite début 2010, ce qui aurait éviter d'engager l'argent des contribuables européens. Mais, à l'époque, beaucoup craignaient l'effet de contagion à d'autres pays de la zone euro.
En attendant, l’euro baisse (ce qui est une bonne nouvelle), les bourses plongent (ce qui est une mauvaise nouvelle) et le coût de financement des États fragilisés augmente (ce qui est aussi une très mauvaise nouvelle). La Grèce est pour longtemps le boulet de la zone euro, ce qui devrait amener à réfléchir à deux fois avant d’admettre un nouveau membre…

Les danseuses du Crazy Horse en grève

Les grévistes dénoncent des salaires sous-évalués depuis plusieurs mois et accusent la direction d'ignorer leurs revendications. Les représentations ont été annulées mardi soir et ce mercredi.

Les "filles" du Crazy Horse sont en rogne. Face à une direction sourde à leurs revendications, les jeunes femmes ont voté la grève lundi soir, pour la première fois dans l'histoire du célèbre cabaret.

Les danseuses dénoncent leurs salaires "qui ne correspondent pas à la charge de travail demandée", ont-elles expliqué au micro deRTL. Elles ont donc refusé de mener la revue quotidienne mardi soir et ce mercredi. La direction du cabaret, qui repousse les négociations depuis longtemps, n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.

Clou du spectacle: les danseuses ont manifesté sur les Champs-Elysées, près de leur lieu de travail, mardi soir, afin d'expliquer leur mécontentement. En lot de consolation, les spectateurs privés du show ont pu rencontrer ces grévistes hors du commun.

"C'est quand même agréable de voir une grève de jolies filles qui vous tendent gentiment leur tracts", déclarait hier un client amusé à RTL. Un tableau hors du commun pour un cabaret mondialement connu.

Mitterrand n’était pas socialiste en économie, Hollande ne le sera pas non plus

L’élection de François Hollande donna lieu à une comparaison : celle de mai 1981. Ainsi, François Hollande serait le deuxième Président dit « socialiste » de la Ve République ; le conditionnel est de rigueur : il n’en n’est rien.
La question est : François Hollande, ce nouveau Mitterrand ? Si ce premier est aussi socialiste en économie que le dernier, les libéraux n’ont rien à craindre. François Mitterrand symbole du socialisme économique, c’est Karl Marx symbole du capitalisme. Élu en 1981, Mitterrand tentera d’être socialiste jusqu’en 1983 : l’année de son élection verra une augmentation massive du SMIC (10 %), des allocations familiales et logement (25 %) et handicapés (20 %) tandis que le 13 février 1982, une loi de nationalisation est votée. L’échec de cette politique keynésienne, non contente de creuser les déficits, forcera Mitterrand à engager le célèbre « virage de la rigueur » dès 1983 sous un troisième Gouvernement Pierre Mauroy. En 1984, la crise sidérurgique dans le nord de la France verra la fermeture ou reconversion des anciennes mines de charbon : le monde ouvrier sous le choc permettra la première percée du Front National, notamment aux élections européennes. La période sera un désastre économique : Mitterrand dévaluera le franc en 1981, 1982 et 1983, les salaires ne seront plus indexés sur l’inflation dès 1982. Des réformes sociales sont cependant adoptées : la peine de mort est abolie, une loi d’amnistie sur les « délits homosexuels » est votée, de même que la semaine de 39 heures, la 5e semaine de congés payés et la retraite à 60 ans.
De 1984 à 1986, le gouvernement Fabius rentre en scène et permettra l’adoption de l’Acte Unique Européen, symbole ultime du socialisme ! Laurent Fabius bricolera d’ailleurs une loi sur les grandes fortunes, les exonérant fiscalement pour la détention d’œuvres d’arts et d’antiquité, notamment pour favoriser sa famille et son père André, détenteur de la plus grande collection de tableaux de Georges de la Tour.
La France connait alors sa première cohabitation : de 1986 à 1988, ce sera Jacques Chirac de prendre les choses en mains : la loi supprimant l’autorisation administrative de licenciement est promulguée, les banques et entreprises publiques sont privatisées et l’ordonnance du 1er décembre 1986 instaurera la liberté des prix et de la concurrence.
Durant son deuxième septennat, François Mitterrand confiera le Gouvernement à Michel Rocard de 1988 jusqu’en 1991 : la suppression du contrôle des changes et la signature de la Convention Schengen (très socialiste elle aussi) sont au programme.
Le Gouvernement Cresson (1991-1992) viendra rajouter une pierre à l’édifice européen avec la signature du Traité de Maastricht ; sur le plan de la communication politique en revanche, l’image d’une femme Premier Ministre est désastreuse : Edith Cresson cumule les bourdes, la presse se régale. Lui succèdera un bref Gouvernement Bérégovoy (1992-1993) avant que ce dernier ne se suicide, éclaboussé par un scandale de corruption, et ne laisse sa place à Balladur pour une deuxième cohabitation jusqu’en 1995, date à laquelle l’ancien Ministre Jacques Chirac est élu.
Au total, sur deux septennats, la France cumule sept Gouvernements,  deux cohabitations et… Un mort. Joli record ! Si François Mitterrand introduisit des réformes sociales en début de mandat, il n’en possède pas moins le monopole : à l’exception des revendication issues du Front Populaire de 1934, la droite française a voté TOUTES les réformes sociales jusqu’à aujourd’hui. Si François Hollande se dit aujourd’hui de son héritage, la droite comme le monde n’a aucun soucis à se faire, à la différence de ses électeurs, futurs premiers déçus. La finance non plus n’a rien à craindre, Hollande a lui même affirmé aux journaux anglo-saxons « La gauche a été au gouvernement pendant quinze ans au cours desquels nous avons libéralisé l’économie, ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a rien à craindre ». Quelle belle dualité de discours…
En définitive, ce qui changera ces cinq prochaines années, ce sera la politique, non l’économie : la droite conservatrice s’opposera à une gauche dite « libertaire ». Le candidat « socialiste », s’il l’est autant que le fut Mitterrand, ne pourra rien faire en économie : les règles ont changés depuis les années 1980. L’Europe s’est construite et les marchés financiers responsabilisent les États ; la mondialisation (détestée à tort, elle est la meilleure chose qui soit arrivée à l’Humanité ce dernier siècle), possède ses règles.
Mieux : les citoyens ont une arme redoutable dans les mains grâce à Nicolas Sarkozy, la Question Prioritaire de Constitutionnalité. Le matraquage fiscal proposé par le PS est sans conteste une atteinte délibérée à la propriété : le Conseil Constitutionnel sera le pire ennemi du Gouvernement sur cette question. François Hollande n’est pas socialiste en économie et ne le sera jamais : l’échec cuisant de cette doctrine en Europe aurait dû démontrer aux français l’irréalisme et la démagogie du programme qu’il leur proposait. Il est d’ailleurs fort risible de voir que l’Histoire se répète : la crise ouvrière de 1982 verra la percée du FN, les délocalisations (jugées à tort dévastatrices) engagées bien avant 2007 verront Marine Le Pen gratifiée d’un score d’environ 18% au 1er tour. Au regard du monde actuel, il est aisé d’affirmer qu’Hollande ne pourra pas être socialiste ; au regard de l’Histoire, on peut même affirmer ce qui se passera le cas échéant : nous revivrons « le virage de la rigueur ».

Zone euro : deux désendettements sinon rien!

François Leclerc, chroniqueur de l'actualité de la crise sur le blog de Paul Jorion et auteur de "La grand perdition", aux éditions "Osez la République sociale !", explique pourquoi, au delà du débat sur la croissance, l'Europe n'échappera pas à un nouveau plan de sauvetage qui, malheureusement, risque d'être aussi insuffisant que le précédent...

Les retraits dans les banques grecques auraient atteint lundi la somme de 700 millions d'euros, selon Carolos Papoulias, le président grec. Le gouverneur de la Banque de Grèce, Georges Provopoulos, a annoncé mardi que « la situation des banques est très difficile » et qu'elle serait « pire au cours des deux prochains jours ».Evangélos Vénizélos, le ministre des finances de l'époque, avait déjà évalué à 16 milliards d'euros les sommes soustraites des banques pour être déposées dans d'autres pays, principalement en Grande-Bretagne et en Suisse. Les grandes fortunes et les entreprises n'avaient pas attendu la dernière heure pour prendre leurs petites précautions.
Hier, il a été confirmé que les Grecs allaient être à nouveau convoqués à partir du 17 juin prochain pour élire leurs députés, aucune solution gouvernementale n'ayant pu être trouvée en dépit de consultations répétées ces derniers jours. Une pression maximale va être exercée sur les électeurs, sur le thème d'une expulsion de la zone euro, tandis que les dirigeants européens, au pied du mur, mesurent mieux l'étendue des dangers qu'elle représenterait. Angela Markel et François Hollande ont hier soir réaffirmé leur attachement au maintient de la Grèce dans la zone euro...
Autre craquement, le spread entre l'Espagne et l'Allemagne a ce matin dépassé les 500 points, ce qui signifie que les Espagnols doivent concéder 5% de plus que les Allemands pour emprunter sur les marchés. Dans la presse espagnole, on apprend ce matin que l'agence de notation Moody's, après avoir dégradé 26 banques italiennes de un à quatre crans, s'apprêterait à en faire autant de 21 banques espagnoles. Comme un jeu de massacre, l'examen de 114 banques européennes est en cours, pays par pays, et se terminera par la France, la Grande-Bretagne et le Benelux.
Qu'ont pu se dire hier soir à Berlin Angela Merkel et François Hollande ? Une seule indication a filtré, selon laquelle de nouvelles aides financières destinées à la relance de la croissance grecque pourrait être versées, contredisant l'hypothèse affichée par Jean-Claude Juncker d'une révision du calendrier du plan de sauvetage en cours, qui n'a pas d'autre avenir désormais que d'être revu ou abandonné. Le dîner informel des chefs d'États et de gouvernements du 23 mai prochain va avoir un ordre du jour chargé, qui va faire suite à la tenue du G8 à Washington. Car les Américains exercent une pression maximum pour que soit entrepris en Europe une révision stratégique, qui les prendrait pour modèle.
C'est dans ce contexte que Reuters nous apprend que l'agence Fitch considérerait nécessaire un troisième round d'injection financière massive a destination des banques de la BCE. Anticipant déjà l'impossibilité dans laquelle celles-ci seront de rembourser les précédents et qu'il faudra donc faire rouler la dette. Une telle annonce ne peut avoir d'autre objet que de suggérer une décision de cette nature à plus court terme, car 30 mois, c'est l'éternité par les temps qui courent.
Le moment se précise où les dispositions péniblement adoptées par les dirigeants européens vont apparaître pour ce qu'elles sont : timorées et insuffisantes. D'autant que les socialistes allemands font monter les enchères pour voter au Bundestag la ratification de la création du Mécanisme européen de stabilité, réduisant en attendant le par-feu européen aux seules disponibilités du Fonds de stabilité (FESF).
Le débat sur la relance de la croissance parait dans ces conditions bien accessoire et se réduire à une opération de communication de plus. Quand ni le désendettement des États ni celui des banques ne fonctionne comme prévu, et que toute perspective de croissance est lointaine, que reste-t-il à faire ? Eurostat vient de publier les chiffres du 1er trimestre et d'annoncer une croissance nulle (0,0%) de la zone euro, ce qui permet d'afficher qu'elle n'est pas en récession. C'est techniquement exact, si cela peut être une consolation. Mais cela ne résiste pas à la simple constatation que ce sont les fragiles 0,5% de croissance allemande mesurés qui permettent de justesse de l'éviter.
On change pas une équipe qui gagne. Mais revient-on sur une stratégie qui s'écroule bien avant la ligne d'arrivée ?

MÊME DIEU NE VEUT PAS DE LUI !!!

Passation des pouvoirs: la droite tacle le "manque de classe" de François Hollande

Dans son discours d'investiture mardi, François Hollande s'est contenté d'adresser ses voeux à son prédécesseur sans évoquer son bilan. Une faute de goût selon l'ex-majorité, qui y voit un dernier coup de griffe "anti-sarkozyste". 

Premier avertissement de conduite pour François Hollande. Depuis ce mercredi matin, les figures de l'ex-majorité se relaient pour regretter que le nouveau président n'ait pas rendu hommage à Nicolas Sarkozy dans son discours d'investiture mardi. Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a été le premier à sortir le carton rouge. Sur la matinale de Canal Plus, il a déploré que le nouveau chef de l'Etat n'ait "pas trouvé un mot pour rendre hommage à cinq années d'action de Nicolas Sarkozy en cette période de crise", ni fait de "geste pour le raccompagner jusqu'à sa voiture". 
François Hollande a bien salué le président sortant, mais sans lui reconnaître aucun mérite, contrairement aux anciens présidents. "Je salue mes prédécesseurs (...) Charles de Gaulle qui mit son prestige au service de la grandeur et de la souveraineté de la France, Georges Pompidou qui fit de l'impératif industriel un enjeu national, Valéry Giscard d' Estaing qui relança la modernisation de la société, François Mitterrand qui fit tant avancer les libertés et le progrès social, Jacques Chirac qui marqua son attachement aux valeurs de la République, Nicolas Sarkozy à qui j'adresse mes voeux pour la nouvelle vie qui s'ouvre devant lui", a-t-il égrainé. 
"L'élégance, une vertu en politique"
Un signe "d'anti-sarkozysme" autant qu'une faute de goût, selon Xavier Bertrand. "Il aurait été normal qu'il fasse preuve d'élégance vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, quand il a parlé des différents présidents qui l'ont précédé. (...) On se grandit toujours en prenant de la hauteur, en sachant rendre hommage à ses prédécesseurs. Une démocratie apaisée, ce n'est pas forcément ce que j'ai vu hier", a commenté l'ancien ministre sur Europe1
Mêmes éléments de langage chez Valérie Pécresse sur Twitter, ou encore Henri Guaino. "L'élégance, c'est une vertu en politique. Quand on arrive, on rend hommage à tous ses prédécesseurs et puis après, la vie politique reprend son cours", a estimé l'ancien conseiller de l'Elysée sur France2. 
  Quel souvenir du dernier quinquennat François Hollande aurait-il pu faire passer à la postérité? Le "comportement [de Nicolas Sarkozy] dans les crises, qui était un facteur objectif", a suggéré Alain Juppé. 
A chacun son hommage
Le protocole de l'Elysée, lui, ne dit rien sur les gestes de courtoisie qu'il est de bon ton de réserver à son prédécesseur. Chaque président y a d'ailleurs apporté sa patte. Le 27 mai 1974, Valéry Giscard d'Estaing avait seulement évoqué ses adversaires malheureux, François Mitterrand et Jacques Chaban-Delmas. Sept ans plus tard, Mitterand adressait des "voeux personnels à M. Valéry Giscard d'Estaing" sans plus de précisions. Son successeur, Jacques Chirac, avait lui salué le "président François Mitterrand [qui] a marqué de son empreinte les quatorze ans qui viennent de s'écouler". 
En 2007, Nicolas Sarkozy a été le premier à dérouler la liste de tous les présidents de la Ve République. En finissant par "François Mitterrand, qui sut préserver les institutions et incarner l'alternance politique à un moment où elle devenait nécessaire pour que la République soit à tous les Français", et "Jacques Chirac, qui pendant douze ans a oeuvré pour la paix et fait rayonner dans le monde les valeurs universelles de la France". Il avait aussi raccompagné le Corrézien jusqu'à sa voiture, au bout du tapis rouge. 
Plus largement, si la passation entre François Mitterrand et Jacques Chirac, par exemple, a laissé le souvenir d'une "courtoisie remarquée", toutes ne cachent pas les traces de duels électoraux parfois féroces. Comme l'image d'un René Coty abandonné par De Gaulle d'un cinglant "au revoir Coty", ou un Giscard reparti à pied sous les huées de la foule...
LE PETIT "CASSE TOI, PAUV'CON" DU MINI PRÉSIDENT HOLLANDE.

Hollande-Aubry, l'ouverture des hostilités

Déçue de ne pas avoir obtenu Matignon, la première secrétaire du PS a refusé de faire partie du gouvernement. 

L'état de grâce n'aura vraiment pas duré longtemps. Dès le lendemain de sa prise de fonction, François Hollande doit faire face à ses premiers tourments. Ils viennent de sa propre famille politique, puisque Martine Aubry, déçue de ne pas avoir obtenu Matignon, refuse de faire partie du gouvernement et fait part de sa mauvaise humeur. C'est en tout cas ce que confient plusieurs ténors du PS. Mercredi matin, en secrétariat national, la première secrétaire a décidé de priver Faouzi Lamdaoui, chef de cabinet de Hollande pendant la campagne, de l'investiture aux législatives dans la Somme. À sa place, elle a proposé celle de Pascale Boistard, adjointe de Bertrand Delanoë à Paris et proche de Laurent Fabius. Les militants socialistes de la Somme menacent déjà de soutenir un dissident.
Hollande veut contrer Aubry
Dans le même temps, Jean-Marc Germain, directeur de cabinet d'Aubry à Solférino et à Lille, se présentera dans les Hauts-de-Seine, à la place de Pascal Buchet. Ce dernier est un soutien d'Aubry, mais il est beaucoup moins proche que ne l'est Germain. Pour certains socialistes, Martine Aubry voudrait contrôler le futur groupe socialiste à l'Assemblée nationale pour peser sur la politique nationale. Déjà, à l'automne 2011, François Hollande soupçonnait la patronne du PS de favoriser ses propres amis aux législatives pour se constituer un groupe à sa main. D'autres jugent que Lamdaoui n'était pas le meilleur candidat dans la Somme. Son remplacement ne s'expliquerait que par la volonté d'augmenter les chances du PS dans une circonscription conservatrice.
Selon un proche de François Hollande, le chef de l'État pourrait contrer l'influence de Martine Aubry en proposant à plusieurs chefs de courant du PS un portefeuille ministériel. Ils seraient ainsi ses obligés. Reste le cas de Faouzi Lamdaoui. Fidèle d'entre les fidèles, il était aux côtés du candidat Hollande lorsque ce dernier était au plus bas dans les sondages, délaissé par tous. Ce symbole de la diversité espère, dans la dernière ligne droite, un poste au gouvernement ou à l'Élysée.

Une bombe politique en ce début de mandat. Patronne du parti socialiste depuis 2008, active pendant la campagne, négociatrice avec les partenaires de gauche, Martine Aubry ne sera pas récompensée. Selon le site du Monde, la maire de Lille ne fera en effet pas parti du casting gouvernemental qui sera annoncé un peu plus tard dans la journée de mercredi.
Elle rêvait de Matignon. La décision de François Hollande de confier le poste à son fidèle ami Jean-Marc Ayrault a convaincu Martine Aubry de rester à l'écart. C'est ce qu'elle a dit à François Hollande, lundi, selon les informations du quotidien du soir. Une information confirmée dans la foulée par l'intéressée. "Nous avons discuté de cela lundi avec François Hollande. Il m'a dit qu'il avait fait le choix de Jean-Marc Ayrault. Nous sommes convenus que, dans cette configuration, ma présence au gouvernement n'aurait pas de sens", explique la chef de file du PS. Elle était pourtant pressentie pour devenir ministre d'Etat, à la tête d'un "grand ministère" de la culture, de l'éducation et de la jeunesse. "C'est le choix de François Hollande et je le respecte", ajoute Martine Aubry, qui se dit "absolument pas" déçue.

"Elle s’est roulée par terre pour avoir Matignon"

François Hollande va désormais devoir composer avec une Martine Aubry complètement libre de ses actes et de ses mots. Elle a en effet d'ores et déjà annoncé qu'elle quitterait son poste de première secrétaire du parti socialiste, à une date qui reste à déterminer. "Simple" maire de Lille, elle pourrait devenir un poids pour le pouvoir en place. Paye-t-elle ses attaques contre François Hollande lors de la primaire citoyenne? Elle avait notamment vivement attaqué l'une des mesures phares du programme du candidat Hollande, le contrat de génération. Nicolas Sarkozy s'en était d'ailleurs servi lors du débat d'entre-deux-tours. Le président avait également peu apprécié la faible mobilisation lors du meeting qu'il a tenu à Lille juste avant le premier tour. Les militants de Jean-Luc Mélenchon étaient deux fois plus nombreux, et il en impute la responsabilité à Martine Aubry.
Elle aura en tout cas tout fait pour récupérer le bureau de François Fillon. "Elle s’est roulée par terre pour avoir Matignon", croit ainsi savoir un sénateur proche de François Hollande, cité dans Le Parisien. "Elle lui a posé directement la question au moment du conseil national : qui sera ton Premier ministre?" raconte un autre député. François Hollande a eu beau lui chercher un lot de consolation, Martine Aubry a préféré rester en réserve de la République. Pour devenir le principal recours en cas de changement de Premier ministre après les législatives? D'ici là, elle mènera cette bataille électorale : "J'ai mis toute mon énergie pour la victoire de François Hollande, je la mets encore dans le combat pour les législatives." Et assure qu'elle continuera "à faire de la politique au niveau national".

LE ROTTWEILER EST EN VILLE !!

Hollande a eu le coup de foudre 


François Hollande pourra dire qu’il a connu le coup de foudre en se rendant chez Angela Merkel : l’avion qui emmenait à Berlin le président français a été touché par un éclair au cœur d’un orage, obligeant son illustre occupant à revenir à Villacoublay pour changer d’appareil.
Pas de coup de foudre en revanche – ni même de bise comme du temps de Nicolas Sarkozy – entre le président et la chancelière. Le socialiste français et la conservatrice allemande forment un couple de raison. Sérieux, respectueux, cordial même, mais buté. Le premier veut remettre en cause le dernier traité européen, négocié sur la base d’un accord Merkel-Sarkozy. La seconde refuse absolument de dévier de la politique de rigueur qu’elle a eu tellement de mal à faire adopter aux Vingt-sept, et qui forme l’ossature de ce traité. Elle ne veut pas entendre parler d’emprunts collectifs européens (les eurobonds), alors que Hollande veut mettre le dossier sur la table dans une semaine lors du prochain sommet de Bruxelles.
Il faut donc trouver le plus petit dénominateur commun et il est forcément à chercher dans les généralités.
Premier mot d’ordre : il faut que la Grèce reste dans la zone euro. Comment ? Personne ne sait.
Deuxième point de convergence : Merkel et Hollande se prononcent pour la croissance et annoncent des « propositions communes pour le mois de juin ». Lesquelles ? On verra.
Troisième consensus : « Nous voulons travailler ensemble pour le bien de l’Europe. » Plus flou, tu meurs.
Autant de propos qui ressemblent trait pour trait à ceux que tenaient Nicolas Sarkozy et Angela Merkel… il y a trois ans. Sarkozy réclamait, déjà, un coup de pouce à la croissance et l’intervention directe de la Banque centrale européenne. François Hollande reprend à son début le dialogue entamé entre son prédécesseur et la chancelière.
Il a fallu cinq ans, dont quatre de crise, pour que le couple Merkozy trouve son rythme. Combien de temps faudra-t-il pour que Merkel et Hollande s’apprivoisent à leur tour ? D’ici là, la Grèce aura peut-être explosé, et l’euro avec. Une chose est sûre : il y aura encore beaucoup d’orages, météorologiques, économiques et politiques à traverser. La rencontre d’hier soir n’était qu’un round d’observation.

Justice et rassemblement 

Passer de candidat élu par une moitié du pays à président de tout un peuple : tel est le sens d’une investiture. François Hollande lui même, faisant ses adieux aux socialistes, a confirmé, lundi, qu’il ne participerait plus à aucune réunion partisane. Jean-Louis Debré, le président du Conseil constitutionnel, l’a solennellement rappelé, hier matin, à l’Élysée : le président élu représente l’ensemble des Français.

L’exercice vaut pour les Français eux-mêmes qui vont devoir changer de regard pour la septième fois de la Ve République. Quel que fut leur vote, ils auront à faire du candidat d’un camp leur président. Les électeurs de gauche devront accepter que leur favori privilégie l’intérêt général sur leurs propres attentes. Ceux de droite devront essuyer leurs regrets et admettre qu’un homme différent incarne la France.

Pour que se produise cette alchimie, dont la France divisée a tant besoin, il faut des mots, des symboles et des actes. Nos institutions y aident grandement : malgré la folie d’hier, et la pluie, la solennité nécessaire du protocole et ce parcours des lieux parisiens de l’Histoire offrent aux yeux du monde l’image d’une exemplarité démocratique.

Les mots, dignes, François Hollande les a eus : impartialité, justice, unité, apaisement, rassemblement, sobriété ont émaillé son discours d’investiture. L’exercice aurait été parfait s’il avait eu l’élégance d’une petite reconnaissance à l’égard de Nicolas Sarkozy, à qui il s’est contenté d’adresser des voeux pour sa nouvelle vie.

Les symboles, eux, sautent aux yeux : Marie Curie pour saluer l’intégration, la science et ce que le brassage peut avoir de plus heureux ; Jules Ferry pour confirmer son attachement à la liberté de conscience et sa priorité pour la jeunesse ; et puis aussi les bains de foule…

Mais c’est à travers les actes que se construira – ou pas – la réconciliation. L’état social et financier de la France et de l’Europe est très dégradé. Sans justice dans l’effort et sans une intelligente combinaison entre rigueur et relance, le redressement ne sera pas possible.

Créditons le président Hollande d’une réelle volonté de transformer les aigreurs destructrices, attisées par la campagne, en énergies créatrices. Il n’y a pas d’avenir à cultiver les oppositions entre clans, partis, religions, classes. Voyons en son complice Jean-Marc Ayrault, le député maire de Nantes nommé à Matignon, un mélange intéressant de détermination, de consensus et d’ancrage territorial.

À court terme, on comprend que ce Fillon de gauche, fin connaisseur des rouages parlementaires et de la carte politique, est un atout pour gagner la bataille des législatives, sans laquelle François Hollande s’enliserait dans la cohabitation. La nomination d’un germanophile et germanophone sécurisera la relation franco-allemande.

Car les actes, c’est aussi en Europe qu’il va falloir en poser, et vite. Avec la poussée des  sociaux démocrates allemands, avec une évolution du rapport de forces politique, avec des Grecs obligés de retourner aux urnes, s’engage une négociation intéressante entre Angela Merkel et le président français, fraîchement légitimé. On a dit de François Hollande, à la tête du PS, qu’il était l’homme de la synthèse. Beaucoup attendent qu’il le soit à la tête de l’État et, qui sait, en Europe.

Martine Aubry ne sera pas au gouvernement

C'est de l'entourage de Jean-Marc Ayrault qu'est venue l'information, mercredi 16 mai, un peu avant 10 heures : "Martine Aubry n'entrera pas au gouvernement. Sa présence n'aurait pas de sens, elle n'a rien demandé, rien négocié."
Contactée par Le Monde, la première secrétaire du Parti socialiste (PS) confirme : "Nous avons discuté de cela lundi avec François Hollande. Il m'a dit qu'il avait fait le choix de Jean-Marc Ayrault. Nous sommes convenus que, dans cette configuration, ma présence au gouvernement n'aurait pas de sens."
Pour Mme Aubry, le choix fait par le président de la République de nommer M. Ayrault à Matignon n'était "pas une surprise". "J'ai toujours pensé que François Hollande choisirait Jean-Marc Ayrault, parce que je savais qu'il voudrait quelqu'un de très proche de lui. Au fond, je n'ai jamais eu de doute sur le choix qu'il ferait. Je l'ai dit à mes proches dès le second tour de la primaire" socialiste, le 16 octobre 2011.
Mme Aubry est-elle déçue ? "Absolument pas. C'est le choix de François Hollande et je le respecte", dit-elle. Depuis quelques semaines, la nomination de la première secrétaire du PS à Matignon paraissait de plus en plus improbable. Son nom circulait pour un "super ministère" regroupant la culture, l'éducation nationale et la jeunesse. On la disait promue au rang de ministre d'Etat. Récemment, on la citait aussi pour le ministère de l'économie et des finances.
A tous ces "racontars", comme elle dit, MmeAubry tient à couper court. "J'ai été numéro deux du gouvernement, rappelle celle qui fut ministre de l'emploi et de la solidarité dans le gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 2000. François Hollande a fait un choix politique en ne me nommant pas à Matignon, je n'allais pas entrer dans je ne sais quelle négociation sur un ministère de je ne sais quoi."
Pour le moment, Mme Aubry "reste à la tête du PS". "J'ai mis toute mon énergie pour la victoire de François Hollande, je la mets encore dans le combat pour les législatives", dit-elle, en précisant toutefois qu'"il n'y a qu'un seul patron de la majorité, Jean-Marc Ayrault". Elle-même ne sera pas candidate. Elle reste maire de Lille ("cette ville me comble"), souhaite qu'il y ait "de nouvelles têtes au gouvernement", et assure que "bien sûr", elle "continuer[a] à faire de la politique au niveau national".

Quel scénario politique pour sortir la Grèce de l’impasse ?

De nouvelles élections législatives vont avoir lieu en Grèce après l'échec mardi des discussions sur la formation d'un gouvernement de coalition. Si nul ne saurait prédire les résultats électoraux futurs, l'histoire donne raison à Papandréou, et les Grecs devront choisir de rester ou non dans l'euro aux conditions indiquées.
Que veulent les Grecs ? Les résultats des élections du 6 mai étaient clairs : 67% des votants ont choisi un parti qui s'opposait à l'application totale ou partielle des mesures du dernier plan d'austérité, mais le système électoral a accordé 149 des 300 sièges aux deux partis résolument favorables au maintien à tout prix de ce cadre.

Depuis lors, les tractations politiciennes n'ont pas réussi à obtenir une majorité : le parti communiste refuse toute coopération, l'extrême-droite de l'Aube Dorée est rejetée par tous... Et pour ne pas renier leur campagne électorale, les trois autres partis anti-européens refusent toute coalition avec les « pour », ou l'acceptent sous condition de mesures d'adoucissement inaccessibles.

Malgré les intrigues de personnes et la part de théâtralité omniprésentes, une réalité s'impose : pas de majorité possible, pas de gouvernement, la nouvelle vague de mesures d'austérité qui devait être appliquée en mai, reste en rade. L'anarchie au sens propre.
Donc de nouvelles élections. Pour obtenir quoi ? Les Grecs veulent, pourrait-on dire, le beurre et l'argent du beurre, rester dans l'euro à une écrasante majorité mais à des conditions favorables... L'opinion est soumise à une propagande qui repose sur la peur : refuser de s'allier aux pro-austérité sera mener le pays et ses habitants à la ruine (n'y sont-ils pas déjà ?). Le camp opposé s'appuie sur l'honneur national bafoué : soutenir des mesures dures et jusque-là inefficaces imposées par un étranger méprisant ? Non, merci !

La peur poussera-t-elle les électeurs dans les bras des partisans résignés de l'austérité, ou l'exaspération face à cette tactique du diktat extérieur renforcera-t-elle le clan des opposants irréductibles ? Nul ne le sait. En tout cas la situation se clarifie, la question est précise : rester ou non dans l'euro aux conditions indiquées, ce que voulait demander Georges Papandréou dans son référendum en octobre 2011. Les premiers sondages indiquent un regroupement des voix autour des champions des deux camps, Nouvelle démocratie et SYRIZA, mais aucun ne pourrait gouverner seul.

Si le camp « européen » obtient les deux sièges qui lui manquent, son gouvernement pourra-t-il être qualifié de « viable », pourra-t-il appliquer des mesures aussi largement impopulaires qu'il avait lui-même refusées jusqu'en octobre 2011 ? Peut-on déclarer « démocratique » un vote fondé sur le chantage ? La finance européenne a-t-elle si peur d'un effondrement général pour croire en un tel gouvernement ?
L'incertitude règne. Certains mènent une danse désespérée au bord de l'abîme en « faisant la fête » pour dilapider leurs derniers euros dans un feu d'artifice final, d'autres vident leurs comptes pour placer leurs économies à l'extérieur, sous leur matelas ou en lingots d'or... Les élections ont fait sortir de l'ombre une génération de politiques qui n'ont jusque-là eu aucune responsabilité, est-ce une opportunité fabuleuse face aux efforts de survie d'un Antonis Samaras ou d'un Evangelos Venizélos, loin d'être blancs comme neige ?

Exclusif : Dans la tête des jeunes Français : ce qu’ils attendent de ce quinquennat de crise

Durant toute sa campagne, François Hollande s'est présenté comme le candidat de la jeunesse, celui qui lui donnerait les clés lui permettant d'accomplir ses objectifs. Au moyen d'un logiciel exclusif d'analyse sémantique développé par la société Lidia, plongée au coeur des désirs exprimés par les jeunes au travers de 17 000 contributions déposées sur PropX.fr, la plateforme contributive mise en place par Skyrock pour recueillir les propositions politiques de ses auditeurs pendant les 4 mois précédant l'élection présidentielle.
Dans la mesure où François Hollande fait de son action pour les Jeunes l’un des objectifs de son quinquennat, il est intéressant de voir ce que des Jeunes attendent de leur nouveau Président.

Plongée au coeur des préoccupations et des intérêts des Jeunes Français

Pour cette étude, 17.477 verbatims ont été analysés. Ils répondaient à une question ouverte posée par Skyrock, pendant les quatre mois qui ont précédé le premier tour des élections présidentielles, sur les mesures que les auditeurs voulaient proposer aux différents candidats et souhaitaient voir prendre par le nouveau Président. 
21.383 idées ont été exprimées. Pour faciliter la quantification de cette étude qualitative, ces idées ont été regroupées en 1.086 sujets.
A  partir du corpus général, deux sous-groupes peuvent être considérés: les Jeunes et ceux que Skyrock a accompagnés depuis leur propre jeunesse et qui le sont moins maintenant. Les préoccupations des uns et des autres n’étant pas les mêmes, seuls les résultats se rapportant aux Jeunes sont présentés ici. 
Voir note méthodologique en fin d'article.

Un tournant important

Cette étude montre que nous nous trouvons, sociologiquement, à l’un de ces moments où basculent les comportements. Une page est en train de se tourner : celle de l’après 68. Une génération nouvelle est en train de monter et commence à se trouver et à s’exprimer.
Une première chose est frappante : l’absence des parents. Fini d’être Tanguy. Les parents sont tout simplement occultés.
Non pas par révolte, par besoin de s’affirmer « contre ».Tout simplement, comme le ferait le balancier d’une horloge qui continuerait tranquillement, posément, son lent mouvement d’évolution dans le temps.
Et l’on s’aperçoit que ce dont 68 avait privé la jeunesse, c’était tout simplement la joie. Elle s’était perdue dans l’âpreté des luttes. Et ce que les Jeunes de ce corpus retrouvent, c’est très simplement le dynamisme, l’optimisme, la fierté aussi d’avoir la vie devant soi. Ils savent qu’elle sera dure, ils en connaissent les problèmes, et demandent d’ailleurs à  bien les connaître de plus en plus jeunes, mais ils se sentent suffisamment sûrs d’eux (autre nouveauté) pour y faire face. Avec fierté.
Les professeurs et l’enseignement sont évoqués mais surtout par les participants adultes, comme si les Jeunes les englobaient dans ce monde adulte dont ils se détournent.
Une même cause peut expliquer cette absence de la génération précédente et cet optimisme de la jeunesse : l’importance des réseaux sociaux. Ils permettent à la jeunesse de se regrouper et, en se retrouvant entre eux, de gagner une liberté qui fait apparaître les générations post 68 comme « sous influence ».
Autre fait à souligner : ce dynamisme vient essentiellement de ceux qui ne se sentent pas à l’aise à l’école. Ceux qui veulent entrer dans la vie active jeunes, plus jeunes que la législation ne le leur permet.
Les étudiants se montrent plus intégrés à un système qu’ils cherchent moins à régénérer. C’est pourquoi c’est chez eux que l’on trouve une demande d’aide alors que les autres ne cherchent qu’à se prendre en main.

Une jeunesse qui veut se prendre en main

Ceux qui ne sont pas intéressés par les études.
  • Pour eux, l’enseignement doit leur apporter des pratiques qui leur permettront d’entrer de plein pied dans la vie active. Ils veulent comprendre le fonctionnement du monde du travail et des affaires, et posséder les outils qui leur permettront de s’y intégrer facilement.
  • Ces jeunes font preuve d’un dynamisme qui leur fait souhaiter que l’on fasse confiance, par des prêts, à ceux qui ont des idées, même s’ils sont très jeunes (16 ans).
  • Développer le sport, à l’école et dans la ville. Un jeune qui fait des bêtises, disent-ils, est un jeune qui s’ennuie. Le sport saura l’impliquer et le développer.
  • Au niveau communal, ils souhaitent disposer d’un local où ils puissent se réunir.
  • Par ailleurs, une radio et une chaîne télé devraient être fondées pour les Jeunes et être animées par eux.
  • Ils souhaitent en outre participer à la vie commune par une initiation au fonctionnement de la politique dès l’école et la création de conseils municipaux de jeunes, avec voie consultative.
De même, le Ministre de la Jeunesse devrait consulter des jeunes sur les problèmes qui les concernent. Parallèlement à la vie de la République, se fonderait ainsi une République des Jeunes qui constituerait pour eux un apprentissage pour leur vie future.
Ceux que les études intéressent
Ceux-là se plaignent au niveau du secondaire d’être freinés dans leur avance par ceux qui ne partagent pas leur intérêt pour l’étude.
Etudiants, ils souhaitent davantage de logements étudiants, à bas prix, et des bourses qui leur éviteraient de consacrer une partie de leur temps à faire des petits boulots ;
Les Jeunes venant de quartiers défavorisés souhaitent que les Grandes Ecoles s’ouvrent davantage à eux.
Chez ces deux groupes de Jeunes, il existe une demande d’orientation qui leur permettrait de découvrir des filières, des métiers dont ils n’ont jamais entendu parler et qui leur permettrait de choisir leur avenir et d’éviter les erreurs d’aiguillage qui les marginaliseront.
Chez ces deux groupes de Jeunes l’on trouve une demande de soutien pour ceux qui veulent créer, innover, y compris dans les matières artistiques. L’idée exprimée par le mot Créateur est la 4ème  (sur 1.086 sujets) ayant le Poids le plus élevé (Poids = nombre d’occurrences multiplié par la valeur donnée à l’idée par celui qui l’exprime, cf. Annexe ci-dessous).
Les traits qui se retrouvent chez ces Jeunes sont le dynamisme en même temps qu’une aspiration au bonheur. Ils veulent être heureux. Dans le tableau des Utilités (Utilité = Poids  x Satisfaction) Heureux vient en 7ème position. Ils veulent réussir : Réussite vient en 5ème position, être fiers de ce qu’ils auront accompli : Fierté vient en 32ème position.
Ils sont pleins d’ardeur face à l’avenir : Apprendre vient en 6ème position, Confiance en 15èmee, Fort en 16ème et aussi plein de générosité envers les autres : Solidaire vient en 23ème position.
Et ils aspirent à la beauté. Ainsi, ils demandent un pass culturel  permettant aux Jeunes et aux démunis d’entrer librement dans les salles de concert (il existe une réelle demande de musique et de chant), les stades, les théâtres, les musées. Ils souhaitent voyager en France et à l’étranger, avec des possibilités de séjours qui leur permettent de comprendre le monde tel qu’il est et d’aller à la rencontre d’autres civilisations.
Ils souhaitent également davantage connaître notre littérature et notre histoire. Un retour à nos racines en commençant par une étude de la langue française, de sa grammaire et de son orthographe qu’ils déplorent de ne pas posséder (cf. leur manière de s’exprimer dans les Extraits ci-dessous).
Toutefois, la vie de ces Jeunes possède des zones d’ombre. A l’école, où l’on parle de harcèlement moral et physique. Ce qui conduit à une demande de port d’Uniforme (13ème au niveau des Utilités) pour éviter les discriminations dues à la possibilité, pour certains, de porter des vêtements de marque que d’autres ne peuvent s’offrir.
Dans la vie en société, où l’on évoque les violences, la pédophilie et des viols ce qui fait souhaiter des peines lourdes (des peines réellement effectuées, et jusqu’à la peine de mort) pour ceux qui en sont responsables (Peine vient en deuxième position dans le tableau des Poids)
L’alcool et ses dangers sont également présents dans ces témoignages, ainsi qu’une demande de légalisation de l’usage de la drogue à des fins de prévention.
Et, d’une manière générale, une prise de responsabilité de la part des adultes : dans le tableau des Poids, Arrêter a le Poids le plus élevé,  tandis que Supprimer et Interdire viennent respectivement en position 6 et 7 .
De l’école,  on attend qu’un enseignant sache «tenir une classe», imposer son autorité. L’école doit pourvoir à l’éducation que ne donne pas la famille : apprendre la politesse, le respect de l’autre, et même savoir manger pour pas succomber à la malbouffe...
Dans ces témoignages de Jeunes apparaît l’émergence d’une génération nouvelle qui, sans être ouvertement en rupture avec celles qui l’ont précédée (même si Indépendance vient en 18ème position dans le tableau des Utilités) veut construire un monde différent de celui qu’ils se voient léguer. Ils en ont l’espoir, le courage et la fierté.
Ils ont fondamentalement  bon fond et leur premier mouvement est d’aimer et non de revendiquer.
Peut-être que leur indignation devant la maltraitance des animaux et leur amour pour eux vient-elle du fait que, auprès d’eux, ils trouvent une réponse à un profond besoin d’affection.

Extraits de ce qu’ils disent

A Mantes la Jolie, la Mecque c'est Auchan... Vous parlez d'une sortie culturelle... on a pas autre chose à offrir aux jeunes?Ouvrir les portes de la culture au jeunes imposer au enseignant de faire une visite d'un Musée comme par exemple Le Louvre et d'autres...... .Faire apprendre aux enfants, jeunes des choses qui vont servir dans la vie est pas leur bourer la téte avec des choses qui vont jamais servi .
DONNEZ LES MOYENS AUX ZEP POUR QUE LES JEUNES PUISSENT AVOIR ACCèS A LA CULTURE ET AUX LOISIRS AU MêME TITRE QUE LES RICHES .
Renforcé la sensibilisation au jeunes sur la securité routière et la vie en socièté ( respect, lois, devoir, droit .. etc etc ) .Revoir les films et jeux vidéo trop violent qui insite les jeunes a devenir violent !! .Plutôt que de que faire de la répression auprés des jeunes (cités) obliger chaque villes à organiser des activités (foot,piscine,escalade..) .CREER DES COMMERCES DE QUARTIER TENUS PAR DES JEUNES DE QUARTIER AU MOINS ILS BOSSERAIENT ET SERAIENT RESPONSABLES .Créer une chaine d'entreprise, spécialisé dans la main d'oeuvre, qui emploie uniquement des jeunes, cela pourrais aider des jeunes !Valoriser l'engagement associatifs des jeunes, qu'il soit concrètement prit en compte dans le dossier scolaire et pour l'insertion pro .Proposer aux jeunes qui taguent partout de décorer des écoles avec de jolis tags au lieu de détruire les aménagements. .Pour qu'on ait enfin un ministre de la jeunesse jeuneMettre en place une aide financière pour le permis pour les jeunes qui n'ont absolument aucun moyen de se le payer .Les jeunes qui ne veulent pas bosser en cours, les aider à  entrer dans la vie active plus vite, ça serait mieux pour eux. .Les jeunes eux aussi sont des citoyens, ils ont le droit de s'exprimer, alors écoutez les, et demandez leurs avis! .Arréter de gonfler la tête des jeunes au lycée en leur disant qu'il vont toucher des milles et des cents des leur premier salaire .Proposer au Jeune 15-25 ans une carte Transport à  5 euros par mois pour les trajets dans les transports en commun de sa villeFaire qu'il est plus de maison d'éditions réservé aux jeunes auteursDonner la priorité de l'emploi aux jeunes. Les entreprises oublient trop souvent que nous sommes leurs avenirs et celui de la France.Construire plus de choses par rapport aux jeunes ( exemple: centre de loisirs, journée de la jeunesse dédier express aux jeunes)Offrir plus d'aide aux jeunes homosexuels mit à la porte de chez eux.Le vote a partir de 16 ans car je pense que nous les jeunes avons le droit de penser a notre avenir.Pour que les élèves au collèges et lycées ai des uniformes , pour éviter toutes moqueries , vols a propos de certaines marques...Pour que l'on puisse travailler dès 16 ansLaisser une chance aux Jeunes de développer une entreprise a Partir de 16 ans si leurs projets tiens debout !Obliger les surveillants à sévir dans les cours de récréation et aux abords des écoles contre le racket, les bagarres et autres violences.Pour que les jeunes s'interesse plus aux cours,proposer des documentaires plutôt que des textes que la moitié ne lit même pas!Améliorer le suivi des jeunes diplômés dans la recherche d'emplois!Réduire les heures de cours comme en Allemagne et en Angleterre afin de favoriser des activités sportives et culturelles.Favoriser l'emploi alterner pour les étudiants pour leurs permettre de suivre les cours et avoir des moyens financiers pour subsister .Créer un système de bourses pour les étudiants qui s'apprêtent à travailler pour l'Etat, en échange de cinq ans minimum de service.Ouvrir les médiathèques et bibliothèques le dimanche ; embaucher des étudiants volontaires sur ces créneaux ; rendre leur accès gratuit ! .Améliorer la nourriture dans les restaurants scolaires. Cela éviterait aux étudiants de manger dans les fast food, snacks et l'obésité... .Créer une ligne de bus dans chaque grande ville desservant uniquement les universités et gares de la ville facilitant l'accès aux étudiantsArrêter d'orienter les élèves/étudiants dans les formations sans débouchés professionnels.Régularisez les dates de versement des bourse car sa devient ingérable pour nous étudiants .Développer les crèches universitaires pour les étudiantes-mères. Responsabiliser les universités sur le taux d'insertion professionnelleRendre la Sécurité Sociale gratuite pour tout les étudiants,et pas seulement aux Boursiers. L’accès au soin doit être égal pour tout le monde .Supprimer toutes les charges sociales payées par le salarié dans le cadre d'un contrat étudiant.La prostitution chez les etudiant sa existe malheuresementInterdire l'alcool dans les soirées étudiantes.Former les étudiants en les impliquant dans le service publique : les étudiant en btp à la rénovation des logements sociaux par exemple. .La création de vrais abonnements SNCF pour les étudiants, calqués sur les abonnements forfaits. .Un accès gratuit à la culture (bibliothèques, médiathèques, musées) pour les étudiants !Envisager une carte d'accès à la culture qui englobe de multiples services culturels pour les étudiants (musique, cinéma...). .
  

Note méthodologique 

La méthode que nous utilisons est née de la conjonction de deux  démarches scientifiques : les recherches en sociologie de Jeanne Blum qui ont conduit à sa thèse  L’homme collectif évanescent  (Université de Metz) et mes propres travaux linguistiques (thèse ès-Lettres, Université Paris III).
Pour Jeanne Blum, poser une question ouverte aussi large que possible engendre les réactions d’une population qui, au moment de l’enquête, est celle qui s’intéresse au sujet. Point n’est besoin de constituer un échantillon représentatif: celui-ci s’auto-génère sur le critère fondamental que, étant intéressés par le problème, les participants ont quelque chose à en dire et partageront volontiers le meilleur de leurs idées. L’ensemble de leurs réactions constituant un «homme collectif», celui qui s’intéresse au problème. Cet homme est  toutefois «évanescent» car, sur un autre sujet, ce seront d’autres participants qui interviendront.
Mes propres recherches linguistiques, inspirées des travaux de Du Marsais dans L’Encyclopédie, ont conduit à l’élaboration, au sein de Lidia SA, des logiciels d’analyse de texte qui « savent lire ». C’est-à-dire que, sans dictionnaire pré-établi mais en se fondant sur une analyse syntaxique, ils savent reconnaître les idées exprimées et reconstituer le raisonnement de manière à dissocier ce qui est important de ce qui ne l’est pas et à dissocier  ce qui tient à cœur de ce qui participe d’un pur raisonnement abstrait. Neuf niveaux d’implication sont ainsi distingués, ce qui permet de donner à chaque idée un poids qui correspond à son degré d’implication. C’est ainsi que nous parvenons à quantifier le qualitatif.
Dans la mesure où le logiciel reconstitue le raisonnement de la personne qui s’exprime, il calcule en outre la valeur des associations entre idées et notamment des associations avec ce qui est positif et ce qui est négatif. De la sorte, chaque idée se voit attribuer trois valeurs :
- son Poids : le nombre d’occurrences multiplié par le poids attribué à chacune de ces occurrences compte tenu du degré d’implication de celui qui l’a émise.
- La Satisfaction qui est fonction des associations de cette idée avec les idées positives d’une part et négatives de l’autre.
- L’Utilité: valeur finale obtenue en multipliant le Poids de l’idée par la Satisfaction qui lui est attachée.


Quand les keynésiens se gaussent des austères "libéraux" 

La relance crée des déficits qui entraîne la relance qui à son tour a besoin de relance qu'il faudra relancer encore... Stiglitz considère que baisser le coût du travail ne sert à rien s'il n'y a pas de demande. Ainsi, les pays rigides du point de vue des lois du travail s'en tire mieux en pleine crise. Paul Krugman se moque des Irlandais qui avec leur austérité (1/3 impôts , 2/3 baisse des dépenses)  n'obtiennent que des taux d'emprunt plus élevés. Krugman plébiscite le doux Hollande face à l'avarice de Merckel. Baisser les dépenses publiques est pour lui une hérésie. Les Européens ont donc raison de se révolter, contre ce quelque chose qui est à peine ébauché en Grande Bretagne ou ailleurs. Pour Goucho, cet article de l'éminent Krugmen est limpide et renvoie dans les cordes, une fois de plus, la pensée unique qu'est le libéralisme. Acquiesçons en partie au raisonnement de Krugman : oui, relâchons la pression. En baissant les impôts ! Nos gouvernants sont très prompts à lever des impôts. à chasser comme en Italie, les exilés fiscaux, à contrôler plus encore. Voilà qui n'est pas de nature à permettre la croissance ! Vive la liberté. Gordon Brown avait raillé la Suède qui, il y a quelques années, avait réduit ses impôts. Depuis la croissance est revenue et les impôts avec elle...
Intéressant, également. Krugman annonce la fin probable de l'Euro, ce qu'il ne semble pas voir d'un mauvais oeil.
 
"1. La Grèce sort de l'euro, très probablement le mois prochain.
2. 
Des retraits massifs des banques espagnoles et italiennes, vers l'Allemagne.
3a. 
Peut-être. Les banques interdisant de transférer des dépôts hors du pays et contrôlant les limites sur les retraits d'espèces.
3b. 
Alternativement, ou peut-être en tandem, énorme tension sur le crédit à la BCE afin d'empêcher les banques de s'effondrer.
4a. 
L'Allemagne doit choisir. Accepter d'énormes créances publiques indirectes sur l'Italie et l'Espagne...
4b. 
Fin de l'euro."

Mais qui est Wolfgang Schäuble ?

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, qui souhaiterait prendre la présidence de l’Eurogroupe, assure dans une tribune publiée dans Les Échos que croissance et assainissement budgétaire ne sont pas contradictoires, tout en continuant de dénoncer les relances financées par les déficits et l’endettement. Portrait.
L’élection de François Hollande a un mérite, elle nous en apprend plus sur la politique Outre-Rhin et ses figures éminentes qui la composent. Quelle belle ouverture sur le monde. Et tant mieux !

Car on y découvre quelques surprises, comme ce Wolfgang Schäuble, ministre des finances du gouvernement allemand, et qui semble à peine plus avenant qu’Angela Merkel. En effet il suit la même ligne d’orthodoxie budgétaire que sa patronne. Et il y a une raison à cela : son parcours personnel, qui le fit passer par l’Université de Fribourg. Et cela n’a rien d’anodin, car cette école est le siège de la pensée ordo-libérale, qui s’est développée durant l’entre-deux guerres et dont on dit qu’elle fut à l’origine du miracle allemand (terme inapproprié car cela relevait du bon sens). Elle fut portée par des personnalités telles que Walter EuckenFranz Böhm et Hans Grossmann-Doerth, mais aussi par Wilhelm Röpke et Alexander Rüstow, et dont la revue ORDO a publié des articles de Milton Friedman, Friedrich Hayek (qui a enseigné à Fribourg), Murray Rothbard et Jacques Rueff ; personnalités célèbres de l’école de Chicago ou autrichienne (à l’exception du Français Jacques Rueff, libéral bien solitaire dans un monde de planistes).
Mais attention, malgré son association au socialisme de marché, cette école ORDO, comme l’appellent les Allemands, et qui fait encore la part belle aux interventions d’État, serait qualifiée en France par tous les partis en vigueur d’ultra-libérale. Et dire qu’à quelques encablures de Strasbourg, se réunissaient au nez et à la barbe de tous ces odieux personnages.
Plus admirable encore (ou plus inquiétant selon les points de vue) est le fait que ses tenants ont collaboré avec d’autres penseurs libéraux « plus authentiques », ce qui démontre une ouverture d’esprit, mais aussi une compréhension fine et subtile de la pensée libérale et des mécanismes du marché.
Ce qui n’est pas rien, quand on compare le désert intellectuel qui règne en France dans les manuels d’économie où sont à peine mentionnés un Ludwig von Mises ou un Israel Kirzner, et bien sûr jamais un Murray Rothbard (Hayek et Friedman sont cités, mais en exemple de ce qu’il ne faut pas faire) . Et cela a un impact considérable sur la formation idéologique d’une élite destinée à prendre les rênes du pouvoir, comme pour Wolfgang  Schäuble. Imprégné d’ordo-libéralisme, on comprend aisément pourquoi il ne donne aucun crédit aux plans de relance et considère l’assainissement budgétaire comme la seule voie du salut. Keynes n’est pas sa tasse de thé.
À l’opposé prenons le parcours de François Hollande, qui malgré un passage par HEC (et encore), à sans l’ombre d’un doute été imbibé des mantras hyper-étatistes lors de son séjour à Science Po et à l’Ena, à une époque d’ailleurs où être keynésien était être de droite (et c’est toujours le cas pour les melenchonistes). Et nous pouvons réaliser le gouffre idéologique qui sépare les deux hommes.
Certes l’idéologie n’a plus le vent en poupe en cette époque de relativisme et de pragmatisme effréné, et elle tend à se corroder chez les hommes politiques à force de compromis et de sournoiseries. Il en est ainsi du marché politique qui sélectionne les plus roublards et les moins intègres d’entre nous.
Mais il reste tout de même, malgré ces années de vicissitudes, des réflexes quasi archaïques qui font que nos deux hommes n’auront décidément pas la même vision du monde, et encore moins de l’Europe.