TOUT EST DIT

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jeudi 26 avril 2012

Délits d’opinion et police de la pensée 


Il y a au moins en France une police qui fonctionne, c’est la police de la pensée. Le ministre de l’Intérieur lui-même en a fait il y a peu les frais pour avoir dit une banalité, à savoir que toutes les civilisations ne se valent pas. Quelques semaines après ce “dérapage”, la journée de la Femme nous a offert une curieuse illustration du double langage de ces “indignés” à la carte.
Que dire en effet de l’étalage de la pensée Guéant chez ceux-là mêmes qui venaient de la dénoncer : que n’a-t-on entendu sur ces civilisations inférieures (comme eut dit Léon Blum, le saint patron de la gauche) qui maintiennent la femme dans une position inadmissible eu égard aux droits de l’homme et à la démocratie issus de nos Lumières ?
Là-dessus, c’est le premier ministre qui émet des doutes sur le caractère authentiquement religieux des abattages rituels, dont l’archaïsme apparaît aujourd’hui évident et devrait mobiliser tous les défenseurs des animaux. Au contraire dénonce-t-on là un nouveau délit d’opinion.
Il faut que ce soit Maurice Szafran qui, dans Marianne, apporte à ce débat raté une note de bon sens : « Il n’est pas […] admissible qu’un consommateur désireux de ne manger de la viande qu’à condition que la bête n’ait pas souffert soit dans l’impossibilité de le faire en toute certitude. N’insistons pas sur les risques sanitaires propres au halal et au casher, non plus que sur leur qualité gustative : chacun est libre d’en discuter, comme des OGM, mais la moindre des libertés est de pouvoir en décider soi-même. C’est pourquoi, oui, l’étiquetage s’impose. C’est ce que demande d’ailleurs l’Europe, qui a fait de la non-souffrance des bêtes par étourdissement préalable une règle générale, tolérant des dérogations sous réserve de bien identifier la viande. »
Dans son récent essai, la Conscience métisse, le philosophe persan Daryush Shayegan analyse le désastre de ce qu’il appelle l’idéologisation de la tradition « lorsque la religion se laisse embarquer dans l’aventure de la modernité dont elle ignore les conséquences catastrophiques, puis se trouve captive dans le piège de la ‘‘ruse de la raison’’ ». En ce qui regarde l’islam, Shayegan relève quatre « modes de déplacement qui ont changé profondément la nature de la religion et de ses répercussions dans le monde ». Il évoque à ce sujet « un déplacement de l’eschatologie à l’historicisme », « un déplacement du sens culturel de la religion en tant que civilisation à son sens littéral », « un déplacement de l’homme parfait, idéal de l’islam spirituel, au révolutionnaire radical qui rappelle les nihilistes et anarchistes russes des romans de Dostoïevski », enfin « un développement discursif où les versets répressifs éclipsent totalement la miséricorde (rahma) contenue dans le Livre sacré ».
La police de la pensée a encore de beaux jours devant elle, surtout lorsqu’elle s’attaque aux mots. Ainsi, paraît-il, faudra-t-il appeler madame des gamines de 12 ans. Ainsi, le candidat socialiste, mais de moins en moins républicain, à la présidentielle envisage-t-il de supprimer de l’article 1er de la Constitution un mot qui gêne quelques trublions qu’il veut flatter, au lieu de se donner pour tâche, qui serait pourtant essentielle, de rétablir dans toute sa rigueur ce qu’édicte l’article 2 de ladite Constitution, qui n’a cessé d’être violé au cours de ce dernier quinquennat, à savoir que « la langue de la République est le français ». Mais il est sans doute préférable électoralement de se ridiculiser plutôt que de respecter et de gratifier notre langue nationale dans son être et dans son usage.

Envie de croire


Mercredi matin avant le premier tour de la présidentielle. Je quitte mon village pour “monter” à Paris. Photos des candidats alignées sur les panneaux devant la mairie. Dix candidats, neuf antisarkozystes et lui, Sarko, dont le sort est scellé, si j’en crois les journaux achetés à la gare de Brive. Tous antisarkozystes, sauf le Figaro.

L’après-midi, j’emmène mon petit-fils aux Invalides pour lui montrer la France avec une majuscule – les trophées sous les voûtes de l’église Saint-Louis, l’Historial de Gaulle, le tombeau de l’Empe reur. Coup de fil d’un proche de l’Élysée.
« C’est plié. » Dîner avec mon ami Philippe Faure, ce diplomate hors gabarit dont la carrière a été absurdement sciée par Sarkozy. Il le voit battu et n’a pas lieu de s’en désoler, mais, comme il est lucide et très averti des réalités macroéconomiques, il craint le pire pour la France, à brève échéance. Moi aussi. Deux bouteilles de saint-joseph pour noyer mon spleen. Jeudi, je déjeune avec Catherine Nay, qui m’offre gentiment son livre. J’ai depuis longtemps un faible pour cette dame belle et futée, qui sait son Paris sur le bout de ses longs doigts de pianiste mais n’a ni perdu ni renié ses attaches périgourdines. Elle pense que les jeux sont faits et me rappelle nos apartés de jadis avec Hollande. Même son de cloche à RTL : pour Cayrol et Thréard, avec qui je dialogue dans l’émission de Hondelatte, les carottes sarkozystes sont cuites.
Dîner avec un grognard des campagnes de la droite, rompu aux moeurs des cabinets ministériels et cependant écoeuré comme un jouvenceau, car quelques dévoyés du chiraquisme cirent publiquement et opportunément les pompes de Hollande. Histoire française ordinaire ; c’est Au bon beurre de Dutourd, l’occupant en moins. Deux bouteilles de santenay pour tromper notre morosité. Vendredi, autre mauvais sondage dans le Monde, dont les plumes ont du mal à feutrer leur joie. Je déjeune avec deux écrivains, diplomates de leur état, un Italien, un Chilien. Ils croient savoir eux aussi que Hollande a gagné la bataille de l’Élysée et que le choix du futur locataire du Quai d’Orsay a déjà été arrêté. Fabius, dit-on, remplacera Juppé. Comme ils sont très francophiles, ils constatent avec une indulgence teintée d’ironie que notre gauche n’en finit pas de ressasser ses fantasmes robespierristes. Comme ils ont beaucoup d’expérience, ils pronostiquent un réveil douloureux. Dans le train du retour, je lis le récit de Catherine Nay sur ce quinquennat lourd de paradoxes. Catherine en a restitué le tempo affolé, les zigzags déconcertants, les bévues majeures et mineures – la saga finalement plus triste que drôle de cet « impétueux » qui aura ouvert des yeux, libéré des mots et procuré à la France l’aubaine d’une catharsis opportune mais en courant comme un lièvre traqué à sa perte politique.
Le train traverse la France de Péguy (Beauce), de Genevoix (Loire), de George Sand (Berry), de Giraudoux (Limousin), et je crois lire le XXIe tome des Rougon-Macquart, l’histoire d’un météore sorti de nulle part, qui affronta avec une sorte de volupté ténébreuse les vents mauvais de l’Histoire en exerçant sur un peuple médusé un règne fatalement précaire. Pauvre Sarko ! Je ne regrette pas de l’avoir soutenu, on s’apercevra à la longue qu’il a réveillé la France avec sa pédagogie à la hussarde, pas toujours cohérente il est vrai, mais jamais insignifiante. Ce qui lui aura manqué, c’est l’arrière-pays mental sans lequel on se fait rétamer par les corps intermédiaires, cette glu de la « vieille France » de Martin du Gard. La prescience des labyrinthes de l’inconscient national, qui ne s’acquiert ni à l’Ena, ni dans les conseils d’administration, ni dans les officines sociologiques. Personne autour de lui ne la possédait. Dommage.
Samedi. Il pleut, mais le cerisier est en fleur et, si les verts sont encore tendres, leurs harmonies annoncent un beau printemps. Enfin, beau pour le “peuple de gauche”. Il déchantera à l’automne, mais il ne veut pas le savoir. Au village, personne ne parle des élections. Cascade de coups de fil éplorés : on va prendre une raclée. Réconfort a minima avec la victoire du Real sur le Barça et le nationalisme catalan, version hard de nos ineptes pulsions régionalistes. Dimanche, je vote après la messe, puis je descends à Tulle. Vingt heures. Ce n’est pas la joie, pas la Berezina non plus. Avec des reports convenables des voix de Bayrou et massifs de celles de Le Pen, ça peut passer. J’ai envie de le croire. Des fans de Hollande klaxonnent dans les rues de Tulle, ça me rappelle des souvenirs d’autres soirées électorales, dans la même ville.

L’épée dans les reins

Droitisation. Ce n’était pas la campagne de Nicolas Sarkozy qui la provoquait, comme le prétendaient les commentaires médiatiques. C’est la France qui s’est droitisée. En dix ans, l’évolution est spectaculaire. Reprenez les chiffres.
En 2002, Jacques Chirac et ses alliés (Madelin, Boutin) font 7 millions de voix au premier tour ; Le Pen et son ex-second Mégret, 5,5 millions. Total : 12,5 millions. Cinq ans plus tard, Nicolas Sarkozy, avec Nihous et Villiers obtiennent à eux seuls 12,7 millions de suffrages, soit, avec ceux de Le Pen, 16,5 millions. Dimanche dernier, le total Sarkozy, Marine Le Pen, Dupont-Aignan fait 16,7 millions. Toutes familles confondues, avec les contradictions et interdits que l’on sait, la droite a progressé de 4 millions de voix en dix ans – c’est-à-dire de 33 % ! Durant ces seules années 2007-2012, Sarkozy avec Le Pen passent de 41,6 % des voix à 45,1 %. On peut toujours discuter, c’est un fait.
Mais au coeur de cette “droitisation”, la droite frontiste a elle-même effectué un bond : un million de voix de plus en dix ans. Record historique. Quant au centre de François Bayrou, on voit à peu près clairement ce qui s’est passé : à force d’entendre leur leader faire le procès systématique de Nicolas Sarkozy, de sa personne et de tout ce qu’il pouvait faire, le tiers de ses électeurs est allé droit chez Hollande dès le premier tour.
Le second tour est donc entre les mains des électeurs de Marine Le Pen. Il l’était déjà en 2007. Parmi eux se trouvent des électeurs de droite qui ont eu envie de mettre une épée dans les reins de Nicolas Sarkozy, contre tous ceux qui lui conseillaient d’aller à la rencontre du “centre”. D’autres, qui ne sont pas nécessairement différents, ont frappé encore un peu plus fort, exaspérés de voir leur voix éternellement méprisée. Dans les deux cas, ce vote est la traduction de ce que Martine Aubry a bien analysé, quoique mal placée pour en parler : une « faillite morale ».
En 1988 déjà, il y a donc vingt-quatre ans, 4,4 millions d’électeurs votaient Le Pen et, depuis, d’élection en élection, ces mêmes électeurs ont été traités de malades, d’obsédés, de xénophobes, d’islamophobes, de nostalgiques, etc. Plutôt perdre une élection que perdre son âme, disait-on même à droite. Instruite par François Mitterrand, la gauche s’employait savamment à diaboliser moins le Front national que les élus de droite tentés de l’avoir comme allié. On se rappelle la bronca des “valeurs communes”, la manière avec laquelle la gauche sut, avec la complicité du centre, ruiner la carrière de Charles Millon parce que celui-ci n’avait pas renoncé au soutien des élus du FN au conseil régional Rhône-Alpes. Stigmatisation – le grand mot ! Défense de stigmatiser les minorités visibles et invisibles mais pas l’électeur populaire de Le Pen.
Que s’est-il passé ? Voués au bûcher par le “politiquement correct”, ces électeurs frappaient à la porte d’une droite qui ne répondait pas parce qu’elle était pétrifiée par les injonctions de la gauche. Résultat : les électeurs lepénistes ont fait battre la droite sourde aux législatives de 1997 en faisant tomber suffisamment de sièges grâce à des triangulaires, offrant ainsi la majorité à Lionel Jospin pendant cinq ans. L’élection de 2002 aura été pour le Front national une victoire paradoxale : Le Pen fut certes présent au second tour, mais ses électeurs furent plus que jamais isolés et parqués.
En 2007, Nicolas Sarkozy a su aller les chercher, les séduire, les extraire de l’isolement, les ramener à la maison. Mais la gauche veillait, et lui-même, malgré des gestes forts, s’est laissé entraîner par cette gauche factice à une politique d’ouverture inutile, à des nominations offertes à ses adversaires, à des débats restés sans suite. La “morale” commandait d’avoir de la reconnaissance pour ces électeurs trop méprisés. Ses discours n’ont pas suffi. Ils se rappellent au bon souvenir de chacun.
Voici que M. Hollande se met à les « comprendre », quand M. Mélenchon qualifiait leur candidate, il y a peu, de « démente ». Mais qu’y a-t-il dans le programme Hollande pour rassurer ces électeurs autrefois bannis et soudain devenus fréquentables ? Le droit de vote aux étrangers ? la régularisation des sans-papiers ? l’inscription de la loi de 1905 dans une Constitution déjà laïque ? la priorité au logement pour ceux qui viennent d’ailleurs ? le RSA pour tous ? Le comble de la “faillite morale” serait que le candidat socialiste soit élu grâce à ces voix-là. Mais d’un autre côté, quand Hollande garantit 22 sièges de députés aux Verts dont la candidate a fait 800 000 voix, Nicolas Sarkozy peut-il ne rien faire pour un parti qui en a obtenu 6,4 millions ? La démocratie, et pas seulement la morale, appelle une réponse. 

François Hollande fait des œillades aux électeurs de « l’innommable »…

« Séduire l’électeur de Marine », titrait hier dans Présent Jeanne Smits en nous entretenant d’un Sarkozy qui essayait pour l’occasion de droitiser un peu son discours. Hollande à son tour fait des clins d’œil vers cet électorat qu’il a tant décrié. En toute indécence. Dans son cas (des plus pendables) cet exercice de séduction ressemble fort à une tentative de racolage sur la voie publique – délit aux yeux de la loi –, d’une totale vénalité électorale, puisque ces électeurs nationaux, Hollande ne les aime pas. On peut même dire qu’il les déteste. On devine combien il doit lui en coûter de s’adresser à eux.
Ces électeurs sans aveux, les deux alliés du candidat socialiste, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly, n’ont cessé de les couvrir d’injures les plus basses. Souvenez-vous d’Eva Joly (voir Présent de samedi et de mercredi), qualifiant tour à tour les électeurs du Front national, à travers leur candidate Marine Le Pen, d’« innommables » et de « taches sur la France ». Mais aujourd’hui, pour le candidat socialiste, les « innommables », dont il est prêt à aller serrer la main, ne sont plus tout à fait des intouchables. La « tache sur la France » se serait-elle, entre-temps, transformée, grâce à la médecine des urnes, en un grain de beauté ?
« A moi de convaincre les électeurs du Front national », annonçait mardi François Hollande en une de Libération… Et de développer sa stratégie : « D’abord il faut mobiliser les électeurs qui ne sont pas venus voter (…). Enfin il y a l’électorat de Marine Le Pen, dont une part vient de la gauche et devrait se retrouver du côté du progrès, du changement, de l’effort partagé, de la justice parce qu’il est contre les privilèges, contre la mondialisation financière, contre une Europe défaillante. » Contre tout ce que, en somme, incarne peu ou prou le candidat socialiste ? Peu importe : « le capitaine de pédalo », porté par l’écume bouillonnante de la vague anti-sarkozyste, n’est pas à un mensonge près. « A moi de les convaincre que c’est la gauche qui les défend. » Après avoir contribué à filer la corde pour les pendre ?
Oublions cela… Les électeurs de Marine, il va maintenant les défendre, même sur « l’immigration ». Oui, vous avez bien lu : l’immigration. Lui qui veut régulariser tous les clandestins. Ah ! pardon… Ce sont les intentions de ses alliés Mélenchon et Joly. Le député de Corrèze a certes aussi parlé de les régulariser, mais « au cas par cas »… Ce sera plus long, plus compliqué, cela mobilisera plus de fonctionnaires – sans importance puisque la gauche va en embaucher de nouveaux bataillons – mais au final on aboutira au même résultat. Et qu’on se le dise : une fois au pouvoir, Flamby va anéantir les mafias « qui organisent les filières clandestines ». Hollande se prend pour Elliot Ness…
Sa priorité : le droit de vote aux immigrés !
Quant à l’immigration légale, pas question bien sûr d’y toucher. « L’immigration zéro n’est pas possible. Et l’immigration divisée par deux (comme le préconise Sarkozy) supposerait de contrevenir à bien des principes de droit européen… » Donc nous continuerons à accueillir légalement 200 000 immigrants chaque année même si nous n’avons plus de travail à leur donner. Et plus de logements à leur offrir, sinon à imposer aux Français de souche, comme l’avait souligné Marine Le Pen durant sa campagne, de se serrer encore davantage dans les appartements qu’ils n’arrivent même plus à trouver, pour faire toujours plus de place aux nouveaux arrivants. Quand il ne s’agit pas tout simplement de leur céder toute la place. On n’a plus de travail et plus de logements pour accueillir les migrants, mais on peut encore leur offrir des subventions en pagaille.
C’est ce « message » que le candidat de gauche s’apprête pourtant à aller délivrer sans vergogne aux électeurs de Marine Le Pen. Le Monde daté de mercredi nous expliquait : « François Hollande va arpenter les terres de l’Est pour séduire l’électorat ouvrier. » Avec, en guise de cadeau, le droit de vote qu’il s’apprête à accorder aux immigrés ? Grâce à lui, il y aura demain, en France, des municipalités halal, dirigées par des maires mahométans. De quoi effectivement enthousiasmer les électeurs de Marine Le Pen…
Le contre-exemple Mélenchon
Hollande devrait tout de même se demander pourquoi le matamore Mélenchon, qui croyait, sur la foi des sondages et de ses succès de meetings, éclipser Marine Le Pen, notamment dans l’électorat ouvrier, se retrouve au final à six points derrière elle, avec des électeurs provenant presque exclusivement de la fonction publique et de la nomenklatura politique et syndicaliste. Un électorat d’où les prolétaires, qu’il prétendait représenter, sont quasiment absents… Hollande devrait s’interroger pourquoi les électeurs de Marine Le Pen venant de la gauche et qu’il veut récupérer, sont allés vers la candidate du Front national plutôt que vers celui du Front de gauche ? Parce que Mélenchon ne possédait pas le bon logiciel. En dépit de ses prouesses de tribun, quelque chose les a rebutés chez le héraut tonitruant de « l’insurrection révolutionnaire et citoyenne » : non seulement ce dernier ne dénonçait pas l’immigration, mais il s’en faisait le chantre échevelé, avec encore plus d’enthousiasme que François Hollande. Or, l’immigration, c’est l’un des maux dont l’électorat populaire souffre le plus.
Les hauts fonctionnaires, les magistrats, les patrons, les banquiers, les diplomates, les vedettes du show-biz et des médias, les universitaires de grande envergure, tous ces notables qui prônent l’immigration et l’imposent à leurs concitoyens plus défavorisés, habitent généralement des immeubles ou des hôtels particuliers ultra-protégés. J’en sais quelque chose : piéton de Paris, j’ai vu ces dernières années, dans les quartiers chics ou simplement cossus de la capitale, se multiplier la fermeture des passages où le vulgaire ne peut plus aujourd’hui pénétrer. Ces passages sont désormais verrouillés par des portails aux codes d’accès sophistiqués. Les résidents de ces forteresses électroniques se protègent contre une insécurité galopante, issue d’une immigration qu’ils ont souvent favorisée. Et qu’ils continuent de susciter. Tant pis pour les Français d’en bas qui eux, n’ayant pas les moyens de s’en protéger aussi bien, doivent en subir les conséquences dans leur vie quotidienne.
Prendre en compte l’inquiétude et la colère de ce petit peuple français victime de l’immigration portes ouvertes, et des effets qui en découlent, comme l’insécurité et l’islamisation, c’est la frontière qui sépare Marine Le Pen des autres partis, soumis eux aux « principes du droit européen ». Un droit pro-immigrationniste, conçus par des élites mondialistes pour assurer la libre circulation des capitaux, des biens et des personnes. Et substituer chez les peuples la préférence étrangère à « l’innommable » préférence nationale. Ce sont ces « principes » que François Hollande entend faire avaler aux électeurs de Marine Le Pen, venus de la gauche. La pilule est vraiment très grosse… Elle risque fort de leur rester en travers de la gorge.
 
Valéry Giscard d’Estaing et l’immigration
Dans Le Point de la semaine dernière, Valéry Giscard d’Estaing, qui aime la littérature de fiction et cherche à occuper ses années de retraite, imaginait, histoire sans doute de se rajeunir de 38 ans, qu’il était candidat à la présidence de la République. « Voici ce que serait ma profession de foi, différente de celle de 1974 et de 1981, car en trente ans l’Etat de la France s’est beaucoup dégradé. ». Il y a lui-même un peu contribué… L’ex-président, qui avait jadis parlé « d’immigration invasion », proposerait aujourd’hui « dans un monde en pleine effervescence démographique (…) un plafond d’immigration, établi en fonction des offres d’emploi, (qui) sera fixé chaque année. Le regroupement familial, justifié dans son principe (c’est lui qui l’a promulgué), sera corrigé pour mettre fin aux déviations abusives. Le droit d’asile s’exercera dans sa stricte définition internationale ». Ce minimum, avancé par un ancien président libéral, c’est pourtant encore beaucoup trop – du giscardo-lepénisme – pour l’internationaliste Hollande, qui préfère, c’est sa spécialité, mixer une synthèse de ses propositions en matière d’immigrés avec celles de Mélenchon et d’Eva Joly : ouvrir grand la porte aux immigrés en ayant l’air de la refermer un tout petit peu. Le farceur Hollande prend vraiment les électeurs de Marine Le Pen pour des canards sauvages. Et en plus il veut les chasser sans permis…

François Hollande fait chuter les bourses européennes

Ce matin, les résultats de l’élection présidentielle française donnant François Hollande en tête, ont fait chuter les bourses des pays européens. Quand l’économie craint l’incompétence démagogique.
Gueule de bois pour l’économie nationale : ce matin, la Bourse de Paris était en nette baisse (-1,62%) et le CAC 40 perdait 51,58 points à 3.137,00 points. Une conséquence directe de l’arrivée des socialo-communistes au pouvoir. De plus, le taux à 10 ans de la France s’est tendu sur le marché obligataire, démontrant la nervosité des investisseurs.
Les spécialistes de l’économie sont donc formels : une victoire de François Hollande serait très nocive pour l’économie française et même pour celle de l’Europe toute entière.
Mieux, ce sont toutes les bourses européennes qui ont ouvert à la baisse, à cause de la place de favori de François Hollande. S’il est élu, les spécialistes savent que l’Europe risque de se retrouver dans une grave situation économique et que les investisseurs vont quitter le continent pour d’autre lieux, où l’assistanat et les dépenses publiques ne sont pas la règle. Deux semaines  avant son élection, François Hollande nuit déjà à l’économie de son pays et de tout un continent. Le seul tour de force qu’il aura réussi dans sa vie…

L'habit fait le clown
Il n’est pas besoin d’être un grand économiste pour comprendre que l’embauche massive de fonctionnaires et la taxation surréaliste des investisseurs ne peuvent que plomber l’économie d’un pays déjà endetté jusqu’au cou. Combien la bourse de Paris perdra-t-elle en cas de victoire de François Hollande dans deux semaines ?

Hamon : les électeurs FN sont « xénophobes et islamophobes »

En une phrase, Benoit Hamon a réussi à résumer l’incompréhension et le mépris du Parti socialiste envers les électeurs de Marine Le Pen. Une déclaration qui pourrait couter cher à François Hollande.

« Une grande partie de l’électorat de Marine Le Pen est un électorat xénophobe, qui exprime à travers son vote une pensée, une conviction, une humeur xénophobe et islamophobe. » Voilà l’analyse fine et mesurée, de l’un des principaux dirigeant du PS, au sujet du vote démocratique des Français. Au Parti socialiste, on estime donc que 20% des Français sont racistes et xénophobes. Des gros cons de ploucs racistes qui ne comprennent rien à la vie, trop loin qu’ils sont des beaux quartiers de Paris et des évènements culturels de la gauche des artistes et des journalistes.
Il est clair que dans ses beaux quartiers parisiens, Benoit Hamon n’est pas confronté aux mêmes problèmes que l’électorat populaire de Marine Le Pen, qui paye chaque jour le laxisme de la gauche en matière d’insécurité.
L’élitisme du Parti socialiste est une honte pour la démocratie. Hamon n’est-il pas lui-même incompatible avec la République en accusant de la sorte un peuple qu’il ne connait visiblement pas, en remettant en question le choix du suffrage universel ? Plus rien n’étonne avec le Parti socialiste.
Louis Aliot, vice-président du Front national, a réagit aux propos honteux de Hamon qui sont, selon le frontiste, ceux « d’un extrémiste de gauche camouflé au PS qui ne trouve aucun problème à s’aligner avec les trotskistes. Il est là pour calmer Mélenchon ».
De son côté, Bruno Gollnisch a expliqué que les électeurs de Marine Le Pen « sont surtout crétinophobes. Ils ne sont pas xénophobes, ils sont francophiles ! » L’homme politique a commenté les propos du porte-parole de monsieur Hollande qu’il juge « indigne d’être un homme politique ». Pour Gollnisch, Benoit Hamon, « c’est le degré zéro du raisonnement politique ».

Nauséabond : L’Humanité compare Sarkozy à Pétain

L’antisarkozysme, et plus globalement le mépris de caste de la gauche bobo contre les électeurs de Nicolas Sarkozy et de Marine Le Pen, a pris une nouvelle ampleur depuis le premier tour de la présidentielle. Le journal communiste L’Humanité, grand laudateur en son temps de Joseph Staline, s’est abaissé à comparer en Une Nicolas Sarkozy au Maréchal Pétain. Les donneurs de leçon de gauche n’ont toujours rien compris !
Les outrances anti-Sarko se portent bien ce matin en kiosque. Alors que Libération, l’organe de presse officiel du parti socialiste et de François Hollande, a choisi de faire dans la subtilité avec une photo en noir et blanc (et volontairement « inquiétante ») du chef de l’Etat, barré de cette phrase qui vaut selon eux toutes les inquisitions, « Le Pen est compatible avec la République », L’Huma a fait encore plus fort.
C’est ni plus ni moins qu’une comparaison nauséabonde (photo à l’appui) entre le régime collaborationniste de Vichy et le candidat UMP, que le journal du parti communiste s’est permis de faire, histoire de stigmatiser encore une fois ce qu’ils considèrent comme des appels du pied de la part de Nicolas Sarkozy aux électeurs du Front National, « fachos » et « racistes », qui selon eux n’ont rien à faire dans le débat public.
Ce mépris peut bien se poursuivre dans les médias, il n’empêchera pas les Français de s’exprimer et encore moins de réaliser qu’au premier tour de la présidentielle, la droite et l’extrême droite ont réuni 46% des suffrages… et que si ce n’était les manoeuvres politiciennes de Marine Le Pen, la droite serait aujourd’hui largement majoritaire pour gouverner la France.
En attendant le deuxième tour, les journaux de gauche nous ressortent en tout cas leur démonologie à laquelle plus personne ne croit. Le FN de Marine Le Pen n’est ni raciste ni fasciste. Nicolas Sarkozy a non seulement le droit, mais aussi le devoir de s’exprimer aux 19% de Français qui ont voté Le Pen au premier tour.
Et ça, les insultes et les anathèmes n’y changeront rien.

Le candidat Hollande se voit déjà président

S'il est élu, il adressera un mémorandum en quatre points aux dirigeants de l'UE.

Comme s'il y était déjà. Derrière lui, un fond bleu, les drapeaux européens et français, mais plus aucun signe distinctif de sa campagne. Seul son slogan figure discrètement sur son pupitre. Face à lui, 280 journalistes, dont 73 étrangers, venus assister à sa première conférence de presse massive. S'il est élu le 6 mai prochain, François Hollande a promis d'en tenir une «tous les six mois, pas à l'Élysée, dans un lieu neutre». Même sur la forme, il cherche à se distinguer de son adversaire en le renvoyant aux débuts maladroits de son quinquennat, lorsqu'il avait évoqué sa relation naissante avec le mannequin Carla Bruni. «Je ne vous confierai pas la même chose que Nicolas Sarkozy, a assuré François Hollande en préambule. Je ne mélangerai pas vie publique et vie privée.»

Feuille de route européenne 

À onze jours du second tour, l'exercice ressemble à une sorte de répétition générale où le candidat socialiste oscille en permanence entre la posture présidentielle et celle du challenger. Les questions l'y poussent en le plaçant tantôt dans les habits du président qu'il pourrait devenir, tantôt dans ceux du candidat qu'il est encore. Il défend ainsi sa proposition d'accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, commente le score de Marine Le Pen, salue Jean-Luc Mélenchon et répond à François Bayrou pour qui «Nicolas Sarkozy valide les thèses du FN». «J'aurais pu dire la même chose, assure François Hollande qui voit Nicolas Sarkozy courir derrière «les électeurs, mais aussi les thèses, les mots et les phrases» du FN.
D'autres questions l'emmènent au-delà du 6 mai. Face à une journaliste chinoise qui l'interroge sur les relations commerciales avec Pékin, il plaide pour «des relations monétaires différentes». François Hollande veut faire fluctuer le yuan. Mais la realpolitique reprend le dessus lorsqu'il est interrogé sur le dalaï-lama. «La première rencontre à faire, ce serait avec le président chinois», élude-t-il.
Mais le point essentiel de son intervention se concentre sur la renégociation du traité européen qu'il a promise. François Hollande se sent en position de force depuis les déclarations du patron de la BCE Mario Draghi qui a souligné la «nécessité d'un pacte de croissance européen» (lire page 21). «Qu'il puisse, lui aussi, ajouter sa voix à d'autres confirme que l'engagement que j'avais pris au début de ma campagne était le bon», se félicite-t-il avant de livrer sa feuille de route européenne. «J'adresserai un mémorandum à tous les chefs d'État. Il comporterait quatre points», a expliqué le candidat.
D'abord la demande de création d'eurobonds «pour financer des projets d'infrastructure». Ensuite «libérer les possibilités de financement de la Banque européenne d'investissement». Puis «la création d'une taxe sur les transactions financières avec les États qui en décideront». Enfin, «mobiliser tous les reliquats des fonds structurels européens». Comme s'il y était déjà. D'ailleurs, la salle l'interroge sur le choix de son premier ministre. Le premier tour a donné une indication. «Vous avez raison d'insister sur Jean-Luc Mélenchon», glisse François Hollande. Le score moins bon qu'attendu du leader du Front de gauche pourrait le dégager de l'obligation d'appeler Martine Aubry. Mais il n'en dira rien. «Une élection présidentielle, ce n'est pas un ticket. Il n'y a pas deux personnes qui se présentent en même temps. C'est ce qui permet de donner de la liberté au président élu», précise-t-il. Élu, François Hollande ne l'est pas encore. Mais, mercredi, il avait déjà enfilé le costume.