TOUT EST DIT

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mardi 24 avril 2012

Le recul de Sarkozy reste relatif par rapport aux résultats électoraux des partis au pouvoir en Europe

Dans un éditorial pour le quotidien Les Echos, Jean-Francis Pécresse attire l’attention sur le fait que Nicolas Sarkozy, « avec 27,2% des suffrages exprimés, a offert une relative résistance au choc d’une élection de crise ayant pris, de surcroît, l’allure d’un référendum personnel ».
Il relève que le président candidat a perdu 1,7 millions de voix entre le premier tour 2007 et le premier tour 2012, et qu’il a subi des reculs notables chez tous les soutiens sociologiques de la droite (retraités, artisans, commerçants, chefs d’entreprise). La géographie des résultats est aussi plutôt défavorable à Nicolas Sarkozy, notamment dans ses bastions. Il recule par exemple dans plusieurs grandes villes, comme Marseille, Nice, Toulon.
Mais Jean-Francis Pécresse remarque que « ce revers infligé à Nicolas Sarkozy est moins ample que la droite ne pouvait le craindre, compte tenu du contexte économique et de la configuration politique de ce scrutin ». Car il compare cette élection aux suffrages dans d’autres pays d’Europe, en remarquant que « la sanction réservée (…) à Nicolas Sarkozy apparait moins sévère » que celle infligée aux autres partis au pouvoir.
Par exemple, en Espagne, aux élections générales de novembre 2011, le Parti socialiste au pouvoir a subi un recul de 15 points pour tomber à moins de 29%. De même, le Premier ministre socialiste portugais avait reculé de 8 points six mois plus tôt, ce qui lui a coûté son poste. En mai 2010, le parti travailliste britannique a perdu 6 points et a dû céder sa place aux conservateurs.
« Dans aucun de ces pays, le choix de l'alternance n'a pris la forme d'une vague électorale, plutôt celle d'un vote par dépit », note Jean-Francis Pécresse. « Publié dimanche soir, un sondage Harris Interactive montre que seuls la moitié des électeurs de François Hollande (49 %) auraient voté pour lui par « adhésion » (contre 58 % pour Nicolas Sarkozy). La résilience notable du chef de l'Etat ne constitue sans doute pas un socle assez solide pour espérer l'emporter le 6 mai. Mais, dans ce cas, il serait moins victime d'une vague rose que d'une extrême droite à visage populiste revenue, en proportion des suffrages exprimés, à son niveau de 2002. »

Sarkozy défonce Libération, Yannick Noah et la gauche DSK

Plus combatif que jamais, Nicolas Sarkozy a entamé la campagne du second tour sans retenir ses coups contre la gauche, qui a fait depuis cinq ans de l’antisarkozysme son fond de commerce. En meeting à Saint-Cyr, le président de la République a refusé les incessantes leçons de morale de la gauche DSK et dénoncé la collusion entre François Hollande et les médias.
« Je n’accepterai pas de prendre de leçons de morales, et certainement pas d’une gauche qui voulait installer M. Strauss-Kahn à l’Elysée », a lancé Nicolas Sarkozy sous les huées de la foule, rappelant au passage que François Hollande est un candidat de substitution et que les socialistes souhaitaient massivement que DSK soit leur candidat à la présidentielle.
Mais Nicolas Sarkozy, qui a été victime depuis le début de la campagne d’un « matraquage sans précédent » de la part des médias, tout acquis à François Hollande et au parti socialiste, a aussi lancé un clin d’oeil à Libération, pravda socialiste et fer de lance de l’antisarkozysme qui ressasse depuis cinq ans l’épisode du Fouquet’s… mais appartient au milliardaire de la gauche caviar, le baron Edouard de Rotschild.
« Cela fait si longtemps que les dirigeants socialistes préfèrent fréquenter les diners en ville que les ouvriers », a repris Nicolas Sarkozy en faisant référence aux déjeuners trois étoiles réunissant François Hollande et BHL autour d’une salade de mâche à 140 euros. Puis de lancer une pique à Libération, mais aussi au Monde, qui a oublié à l’occasion de cette présidentielle sa traditionnelle neutralité… et qui comme par hasard a été récemment racheté par le mécène du parti socialiste Pierre Bergé et un autre golden boy de la gauche caviar Matthieu Pigasse.
« Ses amis (de la gauche) peuvent acheter de journaux pour faire leur propagande. Ils peuvent se rencontrer dans des restaurants de luxe. Ils peuvent inviter dans les réunions publiques des exilés fiscaux et cela ne choque personne », a conclu le président de la République dans une attaque à peine voilée contre Yannick Noah, soutien star de François Hollande et exilé fiscal notoire.

Après Hollande, Aubry va-t-elle fuir le débat avec Copé ?

Déjà convaincus d’avoir gagné la présidentielle, les socialistes préfèrent se partager les postes que de débattre. Après les dérobades de François Hollande, qui a refusé plusieurs débats contre Nicolas Sarkozy malgré une demande en ce sens des plus grandes radios françaises, comment va réagir Martine Aubry, à qui Jean-François Copé propose un débat entre patrons de partis ?

Certes, Martine Aubry a autrement plus de courage et de suite dans les idées (y compris les plus dévastatrices pour la France) que François Hollande, mais aura-t-elle le cran de relever le défi démocratique proposé par Jean6françois Copé : les dirigeants des deux principaux partis (évoqués de surcroît pour s’installer à Matignon en cas de victoire de leur champion) engagés dans une joute verbale pour aider les citoyens à trancher entre deux programmes ?
Rien n’en est hélas moins sûr, tant les socialistes prennent de précaution à éviter tout embryon de débat contradictoire depuis le début de la campagne électorale, bien aidé en cela par le soutien sans faille d’un appareil médiatique « déchaîné » contre Nicolas Sarkozy et qui se refuse à relever les contradictions du projet de la gauche.
Pourtant, qu’il serait nécessaire d’entendre Jean-François Copé et Martine Aubry expliquer aux Français les options retenus par leurs candidats et présenter clairement leur vision de la France sous le feu de la contradiction. Car pour l’heure, les socialistes ont beau jeu d’enquiller les propositions vagues et de bâtir des châteaux en Espagne.
S’il sont aussi sur de leur fait qu’ils ne le disent, pourquoi Martine Aubry se refuserait le plaisir de venir moucher Jean-François Copé ? On attend avec impatience la réponse de la Dame des 35 heures.

Qui suis-je ??


Mon père était un riche bourgeois (Médecin ORL, propriétaire de plusieurs cliniques) et il militait à l’extrême droite aux côtés de Maître Tixier-Vignancourt et pour l’OAS...
J’ai passé mon enfance à Bois-Guillaume, ville résidentielle (sur les hauteurs de Rouen) où habitent les plus riches normands.


Je fus élevé chez les « bourges du privé », que je critique constamment à « St Jean-...Baptiste de la Salle à Rouen ».


Puis j’ai continué mes études dans la commune des aristocrates et des grands-bourgeois : à NEUILLY SUR SEINE où mes parents avaient acheté une superbe propriété.



Malgré ma fortune et mon patrimoine estimé à plus de 10 Millions d’Euros, je ne paie pas l’ISF car un montage ingénieux sous forme de plusieurs SCI me rend quasiment introuvable par le fisc français.



A la fin des années 70, sortant de l’ENA je sens que la droite va perdre et que Mitterrand est sur la pente ascendante, pour assurer mon avenir je choisis alors de rejoindre le PS.


Je n’ai jamais dirigé une grande ville.

Je n’ai jamais dirigé une grande région.

Je n’ai jamais été ministre ni secrétaire d’état.



Je dirige malgré tout le département de la Corrèze qui est devenu grâce à moi en 4 ans le plus endetté de France (+ 25% de dette soit 3 fois plus que la moyenne nationale) et le seul où le nombre de fonctionnaires a augmenté de 50% dans le même temps (de 831 à 1231).



Pour 2012 dans mon département, j’ai déjà fait voter une hausse de 6.5% de la taxe foncière, de 300% les taxes sur les permis de construire. J’ai supprimé : les bourses étudiantes, la gratuité des transports scolaires, les 1000 € de prime de garde d’enfants et diminué presque toutes les aides aux personnes âgées ou dépendantes.



Je ne déjeune pas au Fouquet's, je vais dans un endroit plus discret mais encore plus chic où j'ai fêté ma récente victoire aux primaires socialistes et où dernièrement j'ai été l'invité d'un assez pauvre, Pierre BERGE. Ma cantine, c'est chez LAURENT dans le 8ème.



J'envisage d'augmenter de 45 milliards d'euros les impôts et taxes en tout genre car c'est plus facile que de diminuer le nombre de fonctionnaires, je souhaite d'ailleurs en embaucher 65.000 de plus ... Ce qui coûtera 100 milliards à la FRANCE car un fonctionnaire est payé par l’état à vie, sécurité de l’emploi oblige!!!



Je n’aime pas les riches qui gagnent plus de 4000 euros par mois mais j'en gagne 7,5 fois plus avec mes 30.387 € par mois !!!
Donc 63% de plus que le Président de la République (19 331 € par mois) que j'accuse d'être proche des riches ...



Je m’appelle………….

François HOLLANDE



Vous avez voté pour moi, je vous ruinerai en 5 ans. Le changement c’est maintenant !



Sources: cour des comptes.

Job 


Mais comment font-ils ? Nicolas Sarkozy était hier soir en meeting à Saint-Cyr-sur-Loire. Il est ce matin à la télévision, ce soir à Longjumeau. Même agenda de folie pour François Hollande, hier soir à Quimper, ce soir sur TF1. Ils en ont encore sur ce rythme pour près de deux semaines. Et ils y sont déjà depuis... depuis longtemps, depuis toujours, dirait-on. La gamelle est bonne, raille le râleur national. Peut-être, mais ça ne suffit pas: on peut gagner plus de 19 000 euros mensuels en manageant beaucoup moins de 65 millions de personnes, et sans l’angoisse du bouton nucléaire. L’attrait du pouvoir, alors ? Sans doute, mais est-ce péché ? L’essentiel est qu’ils fassent bien le job, n’est-ce pas. Ils ont assuré au premier tour, à voir la fréquentation des isoloirs. Souhaitons-leur pareil succès au second, et bon courage: le vaincu sera achevé, le vainqueur en prendra pour cinq ans, au même rythme...

a Grèce devrait quitter l'Euro pour redevenir compétitive (patron d'Ifo)

Le président de l'institut économique allemand Ifo ne voit pas d'avenir pour la Grèce au sein de la zone Euro... Lors d'un discours à New York, Hans-Werner Sinn, a ainsi indiqué que "la Grèce n'a aucune chance d'être compétitive en restant dans la zone Euro". Précisant qu'il parlait à titre personnel, il a ajouté que d'autres pays européens en difficulté auront également du mal à baisser les salaires dans les proportions nécessaires pour une relance de leur économie : "Baisser les salaires et réduire les prix dans les proportions nécessaires sera impossible à réaliser dans certains pays du sud de l'Europe, quoi qu'en disent les hommes politiques", a-t-il ajouté, sans citer nommément d'autres pays que la Grèce...

Au passage, le responsable a critiqué l'injection massive de liquidités de la BCE (1.000 Milliards d'Euros) à travers des prêts à 3 ans. Cette mise sous perfusion encourage selon lui les pays à ne pas accélérer leur désendettement... L'économiste a aussi estimé que "des taux d'intérêt uniformes pour toute la zone Euro conduiront à de nouvelles mauvaises allocation de capital en Europe".

Concernant la Grèce, "si elle reste au sein de la zone Euro, elle subira un chômage de masse de façon durable. Si elle sort, elle verra une rapide amélioration", a affirmé M. Sinn, en ajoutant que le retour à un drachme dévalué par rapport à l'Euro permettrait d'améliorer la compétitivité du pays. Il a ajouté que les quelque 100 Milliards d'Euros déjà versés à la Grèce pour l'aider à rembourser ses dettes auraient été mieux employés s'ils avaient servi à l'aider à abandonner l'Euro...

Rappelons que des élections législatives se tiennent en Grèce le 6 mai prochain, dont les résultats pourraient déboucher sur une remise en cause du plan de rigueur et de réduction de la dette mis au point avec la communauté internationale. Les partis grecs favorables à une sortie de la zone Euro, et qui n'ont pas signé les engagements d'austérité pris par la coalition actuelle, pourraient en effet réaliser une percée électorale importante à l'occasion de ce scrutin...

 ATTENTION, LES ALLEMANDS AIMENT LA GRÈCE, OUI,
MAIS  EN VACANCES

Eva Joly se rend-elle compte qu'elle est l'idiote utile du succès de Marine Le Pen ?

Eva Joly a déclaré au soir du premier tour : "Les apprentis sorciers de l’identité nationale, à force de discours de haine ont permis à Marine le Pen de faire son meilleur score à l’élection présidentielle". Mais les électeurs du Front sont-ils ceux de la haine ou simplement des Français en quête de leur identité ?

André Bercoff : Il faudrait commencer par balayer devant sa porte… et se poser de sérieuses questions concernant les autruches nationales, les apprentis sorciers de l’aveuglement et de la surdité. Ceux-là qui prétendent qu’il n’y a pas de problème d’identité, pas de problème de culture, de communautarisme, de civilisation. "Circulez, il n’y a rien à voir !", disent-ils.
Si j'étais Marine Le Pen, j’enverrais des fleurs tous les jours à Eva Joly et à ceux qui tiennent des discours similaires. Car c’est justement grâce à cette surdité et cette bonne conscience aveugle, grâce à ceux que Lénine appelait les « idiots utiles », que Marine Le Pen progresse autant.
Eva Joly recherche sujet désespérément. Elle ne sait plus où aller. Elle parlait de jours fériés pour juifs et musulmans en début de campagne puis là, on revient aux fondamentaux : attiser les haines. La question que devraient se poser ces autruches c’est pourquoi Marine Le Pen fait 18% pendant qu’eux en font 2% ?
Le vrai problème c’est l’indignation à géométrie variable. Je veux bien que l’on s’indigne, et qu’on soit anti-raciste ; je le suis d’ailleurs. Mais alors, que l’on soit anti-raciste sur tous les plans ! Il faut que la Ligue des droits de l’homme ne soit pas la "Ligue de certains hommes". On doit s’indigner sur le sort des clandestins et de certains immigrés, mais on devrait aussi pouvoir s’indigner sur la condition de la bonne femme qui s’est fait arracher son sac, et qui n’ose plus rentrer chez elle. Aujourd'hui, dire cela c'est passé pour un facho ! C'est ça qui est stupide. 
Ivan Rioufol : La phrase d'Eva Joly est la meilleure démonstration de l’aveuglement collectif qu'on connait depuis longtemps à travers les positions convenues. Je trouve ces propos imbéciles, mais c’est usuel dans le discours commun. Cela revient à dire qu’on refuse de se confronter aux faits et que ce que décrit Marine le Pen est un fantasme. On est dans le déni, c’est une très vielle posture. Cela fait 30 ans qu’on est dans cette position-là...
Nous sommes confrontés à deux crises : une crise économique d’une part, et une crise de la cohésion nationale à laquelle on ne veut pas réfléchir d’autre part. De mon point de vue elle est beaucoup plus importante que la crise économique qui se règlera techniquement. La crise de la cohésion nationale est posée par deux sujets tabous que sont l’immigration et l’islam radical.
Tant que ce ton politiquement correct s’imposera dans les médias, il y aura toujours Eva Joly qui récitera sa leçon. La faute à la pensée dominante qui interdit de se confronter aux réalités. A partir du moment où l’on ne s’adresse pas à cette France, de la classe moyenne, que le sarkozysme ne découvre que trop tard, celle-ci se réfugie malheureusement vers des classes politiques qui auront au moins l’intelligence de l'écouter. Il y a un grand gâchis à laisser au FN le soin d’être le porte-parole de cette France-là. Alors que ce que dit cette dernière est tout à fait admissible. Ça n’a rien de déshonorant d'affirmer sa volonté de maitriser son destin et préserver son mode de vie et son identité. Le Président sortant s’est enfin résolu à comprendre ce que voulait dire ce peuple-là en disant que « le souci de nos compatriotes était de préserver leur mode de vie qui est la question centrale de cette élection ». Effectivement, et ce n’est pas être fasciste ou extrémiste que de dire cela.
On aurait pu croire le candidat du Front de Gauche ait pu capter cet électorat. Seulement, le problème de Jean-Luc Mélenchon est qu’il n’a voulu voir qu’une partie de la crise. Il s’est largement penché sur la crise sociale et économique qui suscite des souffrances mais a omis cette crise identitaire, cette crise du vivre ensemble. Ces petits blancs qui vivent dans des relégations et qui parfois sont obligés de céder la place à un nouveau  peuple. Jean-Luc Mélenchon a fait le discours inverse en disant qu’il fallait accentuer cette communautarisation.
Il a séduit l’électorat des cités mais pas l’électorat populaire traditionnel. Il est intéressant de voir que tous les candidats qui comme François Bayrou n’ont pas voulu aborder ce problème identitaire, ou comme Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly ont voulu flatter ce communautarisme musulman, ont été sanctionnés dans les urnes. Cette élection démontre à ceux qui ne voulaient pas l’entendre, notamment les commentateurs et les sondeurs, que l’immigration et l’islam radical intéressent les Français. Ces deux thèmes portent Marine le Pen et signent l’échec de ceux qui niaient ces réalités-là.  Comme je le dis souvent, les réalités sont plus fortes que les idéologies.

Peut-on parlerà propos de la perception du FN, d'une fracture géographique entre Paris et les grandes agglomérations, et la province  ?

André Bercoff : Je ne sais pas s’il faut parler de fracture géographique ou d’une fracture culturelle ou identitaire. Je m'interroge. Effectivement, François Hollande est majoritaire à Paris et Marseille et en zones périurbaines. Mais je pense que la fracture est surtout culturelle et identitaire, non pas entre immigrés et Français, ou entre "ethnies" différentes, mais il s’agit d’un choc des visions concernant ce qui est choquant ou pas. Selon moi, s’il n’y a plus de porc dans certaines cantines françaises, il y a quelque chose de gênant voire choquant. Je veux bien que les gens qui mangent halal et casher aient totalement ce droit mais je croyais que la République française était d’abord laïque et je ne comprends pas qu’on se soit battu pendant deux siècles contre les curés pour se coucher devant les imams et les rabbins.
J'ai préfacé le livre L’apéro saucisson-pinard à l'invitation des mouvements Riposte Laïque et du bloc identitaire. Même si je ne me sens pas proche de leurs idées, ils représentent des secteurs d’opinion, et en tant que journaliste et écrivain, il m’intéressait de les entendre. Cela m'a été reproché avec virulence sur le plateau de Laurent Ruquier : Audrey Pulvar m'a demandé "Comment pouvez-vous mettre votre notoriété au service de ces groupes ?" Mais qu’ont-ils fait ? Ont-ils tué ou assassiné ? Ce ne sont pas des nazis. Il y a tant d'amalgames qui sont faits par cette police de la pensée ! Audrey Pulvar, ce soir là, a quitté son rôle de journaliste pour devenir une commissaire politique. C'est sans doute anecdotique mais typique d’une certaine manière de voir la réalité, je dirais même qu’il s’agit d’un déni de réalité.
Tous les gens qui votent Marine le Pen ne sont pas Lepénistes au sens traditionnel du terme. Au second tour, deux choses se jouent : il y a ce problème de l’identité, de l’art de vivre à la française que le monde politico-médiatique a tendance à négliger. Je ne crois pas être réactionnaire en disant qu’on doit considérer cette dimension civilisationelle. Et de l’autre côté l’économie : la dette, l’Europe, les marchés… Tant qu’on est endetté, on est à la merci des marchés. Quel que soit le nouveau Président, "les terrifiants pépins de la réalité" sont là, comme disait Prévert. Qui va tenir le cap sur ces deux problèmes là ? Cela va être extrêmement difficile pour Nicolas Sarkozy, mais rien n’est joué.
Ivan Rioufol : Michel Maffesoli a cette phrase qui me plaît beaucoup et qui illustre parfaitement la fracture dont souffre la France « la parole publique n’est pas la parole publiée ». En effet, l’opinion, la parole publique, la parole de la société civile n’est pas la parole des médias, ni celles des hommes politiques. Et s’il y a une crise de conscience dans le monde politique, il y en a aussi une dans la vie médiatique. Les médias ne sont plus, depuis très longtemps, l’écho – si ce n’est très partiel - de ce que pense la France silencieuse, la France des invisibles. Et nous vivons naturellement avec cette grande coupure là : ce sont les médias qui ont des problèmes de perceptions.
Tout le monde médiatique nous annonçait une percée de Jean-Luc Mélenchon. On l’annonçait hier encore dans les premiers sondages à 17 ou 18 %. Il y a des instrumentalisations médiatiques qui ne correspondent pas à la réalité du terrain.
Je pense qu’aujourd’hui on découvre petit à petit que l’opinion publique et les réalités françaises ne sont pas conformes à ce qui en est donné par le discours convenu, notamment par cette caricature faite par Eva Joly - qui lui a valu de récolter 2 %. C’est le côté réjouissant de cette élection !





Les socialistes n’ont jamais eu l’esprit tourné vers la ruralité, supposée rétrograde. Alors même qu’ils ont toujours trouvé dans certains départements ruraux (Ariège, Lot, Landes, Limousin) leurs terreaux électoraux les plus favorables.
À tout le moins, la gauche n’a-t-elle pas contesté une des plus grandes réussites des années 1960-70 : la politique d’aménagement du territoire et de développement rural assortie d’une politique agricole interventionniste appuyée sur l’Europe. La DATAR (Délégation interministérielle à l'Aménagement du Territoire et à l'Attractivité Régionale), créée en 1962, avait connu ses grandes heures à ce moment-là. La majorité de son personnel y était même de gauche.

Cette politique répondait à une double nécessité :
  • Redresser les déséquilibres historiques du territoire français : entre la région parisienne et le reste du territoire, entre les régions de tradition industrielle (au nord-est de la ligne Le Havre-Marseille) et celles qui en étaient dépourvues (au sud-ouest de cette même ligne) ;

    • Accompagner le recul inévitable des effectifs agricoles, tout en maintenant un tissu d’exploitations compétitives.

Les résultats furent largement positifs : les métropoles régionales se sont développées de manière remarquable depuis quarante ans, des régions comme l’Ouest grâce à l’agro-alimentaire ou le Sud-ouest grâce à l’aéronautique se sont dotées d’un tissu industriel.
Malgré ces efforts, un tiers du territoire environ (zones rurales dites profondes) : plateaux de l’Est (Meuse, Haute-Marne), Massif central, la "diagonale aride" des géographes, s’est trouvé vidé de sa population. Seule la politique rurale dynamique des années 1970, marquée par la création du commissariat au Massif central et, parmi d’autres dispositifs, l’instauration de l’aide spéciale rurale à la création d’emplois, put, un temps, mais un temps seulement, enrayer ce déclin.
Or, il faut bien le dire, les acquis de cette politique d’aménagement du territoire se sont trouvés remis en cause dès l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. L’aide spéciale rurale fut immédiatement supprimée. On considéra que la décentralisation tiendrait désormais lieu de politique d’aménagement du territoire. Au lieu d’une grande politique nationale de rééquilibrage, on décida que chaque région gérerait à sa manière ses déséquilibres, ce qui, face à un enjeu national comme la désertification rurale, faisait perdre à cette politique une grande partie de son impact. Encore a-t-elle pu continuer quelque temps à vivre sur ses acquis.
Une autre raison, moins illégitime, explique la remise en cause de la politique d’aménagement du territoire : l’ampleur des restructurations industrielles, en particulier de la sidérurgie et du textile. Avant d’installer des industries là où il n’y en avait pas, on considéra qu’il était plus urgent de la défendre les territoires où il y en avait, ce qu’on ne fit d’ailleurs que très partiellement.
Au tournant des années 1970, une nouvelle antienne vit le jour dans les milieux de gauche : le soutien au monde rural, cela sentait le pétainisme ! Tiens, on ne s’en était pas avisé pendant 45 ans ! Tout cela parce qu’un écrivain issu de la gauche, porte-plume du maréchal, Emmanuel Berl, lui avait fait dire que : « La terre, elle, ne ment pas ! »
Un tel argument portait d’autant plus que durant la même période, la mémoire des horreurs de l’occupation revenait, de manière insistante, à la surface au travers de l’affaire René Bousquet, longtemps étouffée par son ami François Mitterrand, et surtout du procès Maurice Papon.
Il fut également acquis aussi que "à l’heure de l’Europe", seuls importaient désormais les grandes unités : grandes métropoles d’échelle européenne reliées par de grands axes autoroutiers et des TGV, aux dépens des petites unités : moyennes et petites villes, villages dont le maillage fin constitue pourtant depuis toujours un des atouts de la civilisation française.

Cet état d’esprit aboutit à l’effacement de beaucoup de départements ruraux, comme le Lot, de la carte d’éligibilité à la prime d’aménagement du territoire, lors de la réforme de 1998.
Une des conséquences de l’abandon de la politique d’aménagement du territoire fut la crise du logement dans les métropoles, et en particulier dans la région parisienne. On ne favorise pas sans précaution la concentration, d’autant que le laxisme en matière d’immigration, laquelle commence généralement par l’installation dans une grande ville, accroissait encore les besoins de logement.
A la même époque, les logements inoccupés se sont multipliés dans les petites villes.
La loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) du 13 décembre 2000, chef d’œuvre de complication technocratique, limitait aussi la construction de manière draconienne dans les villages. D’ailleurs, son intitulé lui-même constitue une négation de la spécificité du monde rural.



Nicolas Sarkozy convaincu de pouvoir l'emporter

Le président-candidat, qui a livré sa feuille de route pour l'entre-deux-tours, fera un grand discours sur le travail le 1er mai à Paris.
«Tout commence. Demain, on reprend la route…» Dès dimanche soir à la Mutualité, Nicolas Sarkozy a livré sa feuille de route pour l'entre-deux-tours: accélérer encore et se battre jusqu'au bout. Lundi matin, le président-candidat a réuni son comité de campagne, à son QG. Détendu, il a pris le temps d'analyser les résultats, tout en dévoilant sa stratégie. «Les Français me font souffrir mais ils m'ont aussi donné le score qui me permet de faire le match, a-t-il noté. Ce n'est pas plié. Les Français veulent que je souffre encore un peu…» «Avant la rédemption?», a terminé Jean-Marie Bockel, président de la Gauche moderne. «Oui, c'est ça, a souri Sarkozy. Avant la rédemption. Car je vais gagner!»

«Un vote de crise»

Le président a ensuite longuement analysé ce vote FN qu'il n'a pas réussi à «siphoner» dès le premier tour, contrairement à 2007, et dont il aura impérativement besoin pour gagner le 6 mai. «On ne peut pas dire n'importe quoi sur ce vote, a-t-il analysé. Ce n'est pas un vote protestataire, c'est un vote de crise. Il traduit un sentiment de déclassement. Nous devons parler à ces gens.» Sarkozy a répété qu'il ne négocierait pas: «Je ne parle pas aux chefs mais aux électeurs!»Un conseiller décrypte: «Il faut continuer à parler à l'électorat populaire qui a voté pour Le Pen et Mélenchon. Et ne pas donner l'impression de tractation, comme Chirac en 1988.»
Nicolas Sarkozy devrait donc continuer à parler immigration et frontières, sécurité et justice, islam et laïcité, ou encore «protection» contre les délocalisations et les effets de la crise dans un monde mondialisé. «On appuie sur l'accélérateur avec la même stratégie qu'avant le premier tour», confirme un conseiller. Et cette fois, plus question d'«édulcorer» le discours, comme ce fut le cas dans les deux dernières semaines avant le premier tour. «Les gens n'ont pas envie qu'on leur parle d'économie ou de Banque centrale européenne mais d'immigration et d'autorité», relève un proche, qui critique en creux le discours de la Concorde du 15 avril, jugé trop théorique.

«Harceler Hollande»

Sarkozy, qui devrait faire de nouvelles promesses d'ici au 6 mai, compte bien pousser François Hollande dans ses retranchements sur le droit de vote des étrangers - il est persuadé que les Français y sont hostiles - ou la «régularisation massive des irréguliers» (ce que le candidat PS ne propose pas). «On va être odieux!» rigole un conseiller, qui reconnaît que tous les coups seront permis. «Il faut harceler Hollande comme ils m'ont harcelé», a conseillé Sarkozy. Il a précisé à ses proches qu'il s'adresserait aussi aux électeurs de Bayrou. «On répond au vote de crise et on rassemble. On est tous des humanistes.» Même si la veille, à l'Élysée, Sarkozy avait reconnu que les hésitations entre sa stratégie ancrée à droite et les appels du pied à Bayrou lui avaient sans doute «coûté la première place». «J'ai bien fait de ne pas écouter tous ceux qui me conseillaient de me recentrer. Je continuerai à parler au peuple».
Nicolas Sarkozy, qui a effectué son premier déplacement d'entre deux tours à Tours (lire ci-dessous), sera mardi à Longjumeau, mercredi à Mulhouse, jeudi au Raincy, vendredi à Dijon, samedi en Auvergne. Dimanche, il pourrait faire un meeting à Aix-en-Provence. Lundi prochain, ce sera Toulouse. Puis Toulon. Surtout, le président candidat organisera le 1er mai un grand meeting de plein air à Paris, au Trocadéro, autour de la valeur travail: «À la gauche, les syndicats, à moi, le vrai travail et tous ceux qui travaillent dur», a-t-il résumé.
Dimanche soir, le président s'est attardé dans le carré VIP de la Mutualité, entouré de Carla, ses deux fils aînés, du chanteur Didier Barbelivien et de son ami, l'avocat Thierry Herzog. Sarkozy s'est tourné vers l'un des piliers de sa campagne, qui portait autour du cou un chèche de couleur verte: «Cette écharpe, il ne faut surtout pas la quitter. Le vert, c'est la couleur de l'espoir!»

Fillon : «Le match Sarkozy-Hollande, c'est maintenant !»

Pour le premier ministre, le premier tour de la présidentielle montre qu'«il n'y a pas de réelle envie de gauche».
 - La victoire de Nicolas Sarkozy le 6 mai est-elle encore possible?
François FILLON. - J'ai toujours dit que cette élection serait très serrée. Tout était fait depuis des mois pour convaincre les Français que les jeux étaient faits d'avance, que c'était plié. Or, après cinq ans de bombardements intensifs anti-Sarkozy, après une crise qui a provoqué la chute de plusieurs gouvernements européens, après une campagne d'une violence inouïe contre le bilan et le président, il n'y a que 1,4 point d'écart entre Nicolas Sarkozy et François Hollande! C'est la démonstration qu'il n'y a pas de réelle envie de gauche.
La poussée du vote FN vous inquiète-t-elle?
Ce vote protestataire est l'expression de souffrances, d'un mal-vivre, d'une grande inquiétude sur l'identité française et la capacité des vieux pays européens à résister à la mondialisation. Il faut apporter des réponses à cela. C'est ce que fait Nicolas Sarkozy depuis le début de cette campagne. Ses réponses sont plus crédibles que celles de François Hollande, que ce soit sur la sécurité, l'immigration ou la protection des Français dans un contexte de mondialisation.
Malgré tout, Nicolas Sarkozy n'a pas réussi à siphonner les voix FN dès le premier tour, comme il l'avait fait en 2007. Est-ce un constat d'échec?
Mais, entre-temps, il y a eu la crise! Regardez ce qui s'est passé dans la quasi-totalité des pays européens: les gouvernements en place ont été battus! Et dans un grand nombre de pays, on a assisté à la hausse d'un vote de protestation. La France par rapport à ces pays résiste mieux. Ce vote protestataire nous renvoie à la nécessité d'aller plus vite dans la mise en œuvre des réformes. Et il nous concerne tous, à droite comme à gauche.
Le conseiller du président, Patrick Buisson, répète que le centre de gravité du pays s'est déplacé à droite, ce que vous avez toujours contesté. Le premier tour valide-t-il son analyse?
Les Français qui expriment un vote de protestation se moquent éperdument de la droite, de la gauche ou du centre! Ils expriment un ressenti des difficultés de leur vie. La campagne qu'a faite Nicolas Sarkozy au premier tour n'était ni à droite, ni à gauche, ni au centre. Il n'en changera pas au second tour. Il s'agit désormais d'aller à l'épreuve de vérité avec le candidat de gauche, et non pas de zigzaguer pour aller chercher tel ou tel électeur. Ce serait contraire à l'esprit de la Ve République.
Quelle sera votre stratégie entre les deux tours? Comment s'adresser à la fois aux électeurs de Marine Le Pen et de François Bayou?
Il faut parler au peuple français! J'ajoute que Nicolas Sarkozy est le seul qui soit réellement engagé sur la réduction des déficits, tandis que François Hollande a annoncé une série de dépenses nouvelles. Sur la question européenne, le candidat PS remet en cause les engagements européens de la France et les traités. Et son nouvel allié, Jean-Luc Mélenchon, disait dès dimanche soir qu'il fallait casser l'axe franco-allemand! Le seul qui incarne un projet européen fort, c'est Nicolas Sarkozy. C'est donc lui qui répond le mieux aux attentes des centristes. Moi-même, je n'ai d'ailleurs jamais cessé de dialoguer avec les centristes. S'agissant des attentes des électeurs du FN, Nicolas Sarkozy est plus crédible sur l'immigration, la sécurité et la lutte contre les délocalisations. Comme sur la lutte contre les communautarismes et le refus d'accorder le droit de vote aux étrangers non communautaires aux élections locales. Pour résumer, le président ne variera pas de stratégie, comme il n'a jamais varié depuis le début de sa campagne.
Redoutez-vous que le 6 mai se transforme en référendum anti-Sarkozy?
On a déjà présenté le premier tour comme un référendum contre Nicolas Sarkozy ; il ne s'est pas produit! Je crois que les Français veulent le match, dans toute sa vérité. Le match, c'est maintenant! C'est pourquoi Nicolas Sarkozy a proposé trois débats. Il attend avec impatience la confrontation avec un candidat socialiste qui a basé toute sa stratégie sur le «Sarko-bashing», le rejet du président. Ça n'a pas marché. Lors de cette confrontation attendue des idées et des personnalités apparaîtra clairement la détermination du président, son autorité, sa capacité à assumer la fonction de chef d'État dans la crise. Ce qui ne sera pas le cas pour François Hollande.
En cas de défaite de Nicolas Sarkozy, quelle position prendrez-vous, au soir du deuxième tour?
Dans tous les cas de figure, ma position sera la même: j'appellerai à l'unité de la majorité pour conduire la bataille des législatives.

Jean-Marie Le Pen répond à « Présent » 

De façon directe et avec des mots très chaleureux pour notre journal, Jean-Marie Le  Pen nous a livré ses premières impressions à chaud alors que venait de tomber les scores.
Jean-Marie Le Pen, vous êtes un président d’honneur et un père heureux ce soir ?
– D’abord je suis très heureux de vous voir, cela me rappelle tellement de bons souvenirs, c’est bien que vous soyez avec nous ce soir. Cette victoire, voyez-vous, c’est la victoire du mérite, de la ténacité, de la persévérance et de la fidélité à la ligne politique du Front national.
Votre ligne ?
– A vous je le dis, on ne peut pas satisfaire tout le monde et son père. Si la ligne de Marine n’est pas parfaite, je crois vraiment que, vu le contexte, il faut faire avec les idées qui sont les siennes, qui ne trahissent rien de l’essentiel, qui défendent notre voix et qu’elle porte au plus haut niveau. Je pense tout à fait comme vous à Présent – à l’exception notoire du dernier papier de Trémolet de Villers que je n’ai pas compris – et vous avez pris la bonne position. C’est un excellent résultat ce soir avant les législatives. Les millions d’électeurs qui ont confiance en nous seront représentés. Je sais pour ma part ce qu’une campagne présidentielle représente comme efforts et comme sacrifices. Marine a accompli cela de manière héroïque. Elle est une relayeuse. Je lui ai passé le bâton. Tant mieux si elle court plus vite.