TOUT EST DIT

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mardi 17 avril 2012

LA PHRASE À LA CON !!!
Le Villepin nouveau sera gouleyant, fort en bouche et il aura de la cuisse.  
 Dominique de Villepin

Zemmour ridiculise Hollande et son programme (vidéo)

Dans sa chronique radio, Z comme Zemmour, le polémiste s’est payé François Hollande et son dangereux programme. Fustigeant la « hausse massive des impôts », prévue par Hollande, Zemmour estime que le candidat socialiste ne pourra jamais appliquer les mesures démagogiques de son programme.
Selon Éric Zemmour, le programme de François Hollande et du PS abandonne les classes laborieuses aux profit des thématiques porteuses chez les bourgeois citadins. François Hollande ne gère « pas le social, qui ruine les finance publiques,  mais le sociétal, qui flatte l’égo des minorités médiatisées.[...] On fait plaisir aux bobos du centre ville, sous les applaudissement des médias, pour mieux suivre à la lettre les injonctions libérales de Bruxelles. »
Autrement dit, le candidat socialiste a écouté le Think tank Terra Nova, qui lui recommandait d’abandonner les classes populaires au profit des bourgeois et des classes moyennes aisées des grandes métropoles.
Par ailleurs, pour le journaliste, le programme socialiste ne comporte « pas de réductions de dépenses, seulement des hausses d’impôts. » Hollande va ainsi plomber la compétitivité du pays en tuant l’emploi avec des impôts et des charges salariales exorbitantes, mais il ne compte pas réaliser d’économie sur les dépenses publiques, sa spécialité.
Enfin, comme tout le monde le sait, y compris les journalistes partisans qui cachent aux Français la vérité, Zemmour nous explique qu’il est strictement impossible que François Hollande applique les mesures répugnantes de démagogie qu’il a distillées dans son programme, comme la baisse de l’age de la retraite ou les dizaines  de milliers de fonctionnaires qu’il compte employer.
« Les marchés pourraient trouver cela insuffisant et attaquer la France et faire monter les taux. Alors, il faudrait donner des gages aux affreux marchés. Les mesures sociales prévues après et après seulement. Les 150 0000 emplois d’avenir, les 60 000 postes dans l’Éducation nationale la négociation sur l’age de la retraite seraient sacrifiés au feu. La pause serait venue sans attendre la distribution de cadeaux. »
Voici la vidéo du seul journaliste qui exprime la vérité au sujet du candidat qui va ruiner notre pays comme il a ruiné tout ce dont il a jamais eu la responsabilité (PS, Corrèze…).


Eric Zemmour : "Le programme estival de Hollande... par rtl-fr

Dans l'isoloir, quelle sera votre "électeur attitude" ?

A quelques jours du 1er tour de la présidentielle, le bulletin de vote introduit dans l'urne sera capital mais notre état d'esprit en allant dans l'isoloir le sera tout autant. Votre vote sera-t-il utile, résigné, engagé voire amusé ?

À l'heure du scrutin qui approche, enfin, à l'issue d'une campagne qui finit par s’éterniser, le comportement de vote sera aussi important que le vote lui-même.

Quel sera notre état d'esprit sur le chemin des isoloirs ? Le droit de vote consiste à donner sa voix à un projet politique porté par un candidat. Pour qui, pour quoi, voterons-nous dimanche ? Il est frappant de constater à quel point l'électeur est appelé à voter "contre" plutôt que "pour", c'est même une motivation assumée. Lors d'une dernière enquête Opinionway, sur l'hypothèse second tour, la seule autorisée depuis des mois, la majorité des électeurs de François Hollande ne vote pas pour lui mais contre Nicolas Sarkozy, et l'inverse est également observé.

Ce scrutin présidentiel propose surtout de s'opposer, de faire barrage, aux personnes, aux idées des autres, aux autres aussi, et à un vaste ensemble d'ennemis plus ou moins fantasmagoriques responsables de nos malheurs quotidiens. Nous sommes appelés à être contre la finance mondiale, contre l'Europe, contre l'euro, contre les licenciements, contre les riches, contre les exilés fiscaux, contre le pouvoir et les partis en place, contre la mondialisation, contre les délocalisations, contre l'immigration, contre les frontières passoires, contre le nucléaire, contre le cumul des mandats, contre les syndicats, contre les patrons aussi, contre les élites bien pensantes et déconnectées, etc.

L'opinion publique se désintéresse semble-t-il de cette campagne, je n'en suis pas si sûr, je crois plutôt que c'est la campagne qui se désintéresse de l'opinion publique, par les combats d'ego, par la surenchère des petites phrases tout en s'en défendant, par les mesures conjoncturelles et opportunistes sans mise en perspective globale. Nous sommes en fait passionnés de politique en général, par le débat d'idées, par les enjeux économiques, sociaux, environnementaux, géopolitiques, de long terme et de court terme. Mais l'attente est bien davantage une attente de solutions et d'innovations, qu'une seule attente de diagnostic, d'énumération de boucs émissaires, et d'alternance vertueuse de son seul fait. Une attente pour davantage de comment que de pourquoi, de "pour" que de "contre", mais des "pour" réalistes et concrets, car être pour la justice, pour le travail, pour la croissance, pour l'école, pour l'écologie, pour la réduction de la dette, pour les services publics, pour l'équité, tout le monde est d'accord.

Cette attente de l'opinion, c'est à dire de nous tous, est énorme, et c'est pour cela qu'elle est soit lasse et désabusée soit rebelle et révoltée. C'est l'absence chronique de solutions, d'actions correctives et de projet de société qui développe les extrêmes et les revendications radicales.

On dit souvent qu'il existe un fort risque d'abstention, mais l'abstention n'est jamais vraiment audible, l'abstention est une grande muette, une expression silencieuse, donc de fait rarement entendue. Le risque est aussi celui d'un scrutin certes exprimé mais d'un scrutin résigné, fataliste, s'exprimant en faveur des "partis de gouvernement" comme on dit (merci pour les autres) mais avec pour principale motivation celle de faire barrage à l'autre, ou en faveur d'offres "alternatives" voire "exotiques", pour marquer le coup, instaurer un futur rapport de force, ou envoyer un message, autrement dit un bulletin dans une bouteille à la mer.

Alors, quel sera votre vote dimanche ? Non pas pour tel ou tel, mais quel en sera la tonalité, la motivation, l'état d'esprit ? Vote utile, vote résigné, vote engagé, votre raisonné "j'ai bien réfléchi", vote amusé "un chien dans un jeu de quilles", vote "faut bien", vote repoussoir "surtout pas", vote défouloir "on va leur montrer qui c'est Raoul", vote "leçon aux sondeurs", vote d'impulsion "je verrai bien dimanche". Si possible, évitez quand même le vote absent, le vote "à quoi bon".

Dans quel état d'esprit et comment irez-vous voter ? Enthousiaste, à reculons, si vous avez le temps, les manches relevées, militant, entre deux tweets, en famille, entre amis, affiché ... choisissez votre "électeur attitude", car la façon de faire les choses est aussi importante et révélatrice que la décision elle-même.

Comme l'a si bien illustré Claude Lelouch dans "Itinéraire d'un enfant gâté", il y a plusieurs façon de dire "Bonjour", et même certaines qui disent plutôt au revoir. Il y a plusieurs façons de voter, alors comment vous voterez dimanche est peut-être aussi important que pour qui, en souhaitant que ce soit le plus possible pour que contre. Et à l'heure où tant de peuples se battent et souffrent pour conquérir la banalité de nos sociétés démocratiques, choisissez dimanche votre itinéraire d'un électeur gâté sur les chemins de l'isoloir.

Hollande, « un politique de seconde zone » pour le New York Times

Le célèbre journal U.S., The New York Times, plutôt classé à gauche de l’échiquier politique américain, a publié un article sur François Hollande. Comparé à un « pudding au caramel », le candidat socialiste est décrit comme « un personnage politique de seconde zone » dénué de charisme. Si les journalistes français étaient aussi lucides…

Le journaliste commence par dresser un portrait au vitriol de François Hollande « malgré un régime de pré-campagne », il « a l’air légèrement négligé » et ne fait toujours pas le poids. Reprenant la phrase de Martine Aubry, l’article explique qu’au sein même de son camp politique, Hollande est considéré comme une « couille molle ».
Le très sérieux New York Times revient ensuite sur le bilan politique ridicule de Hollande. Présent à l’élection grâce au prétendu viol de DSK, Hollande s’était même fait doubler par sa propre femme pour la course à la candidature de 2007. Homme politique depuis des décennies, Hollande « n’a jamais été responsable du moindre portefeuille ministériel », ce qui en fait un amateur. Pour le journaliste américain, il a uniquement ses chances grâce à la sarkophobie française. Hollande « n’a pas le cran » pour être un sérieux président.
Un bilan politique affligeant, un charisme d’andouillette, et pas un seul journaliste français pour soulever les évidences qui sautent à l’esprit du premier observateur objectif. Tout le monde sait que François Hollande n’est pas au niveau. Il n’est pas capable de prendre une décision, de dire, non, il n’a aucun charisme. Tout le monde sait également qu’il n’a aucune expérience politique, qu’il est incompétent sur les dossiers (pourquoi ni Mitterrand ni Jospin ne lui ont confié de ministère ?).
Pourtant, nos bons journalistes à la botte du Parti font comme si de rien n’était, n’interrogent pas le PS sur l’inexpérience de son dirigeant et sur ses échecs à répétition. Pourquoi Sarkozy est-il interrogé en permanence sur son bilan et François Hollande jamais ? Pourquoi nos journalistes font-ils semblant de ne pas voir ce qui saute aux yeux de tous les observateurs étrangers ?

Grands meetings : Sarko rassemble deux fois plus que Hollande

Contrairement aux mensonges déclarés par les médias soumis à François Hollande, la police connaît les chiffres des participants aux deux meetings tenus dimanche. Sans surprise, c’est Nicolas Sarkozy qui a réuni presque deux fois plus de militants que François Hollande. La Concorde : 118 000 participants. Vincennes : 67 000 participants.
François Hollande s’est fait battre à plate couture par le président de la République mais chut…, c’est un secret, les journalistes ne doivent surtout pas évoquer cette vérité qui pourrait nuire à leur candidat. Un candidat qu’ils annoncent vainqueur depuis des mois, sans respect pour la démocratie et considérant les instituts de sondages financés par le PS comme d’infaillibles oracles.
Le résultat de ces deux meetings est assez intéressant en lui-même. Il démontre que malgré les concerts, le folklore pathétique, les groupes de musique et toutes les attentions démagogiques pour faire déplacer le bobo, François Hollande ne suscite pas l’adhésion, n’intéresse personne. S’il est élu se sera uniquement par sarkophobie. Il en est d’ailleurs conscient et c’est pourquoi il s’est dégonflé quand le président lui a proposé un second débat lord de l’entre-deux-tours.

Parallèlement, le tour de force réussi de Nicolas Sarkozy, qui a donc rassemblé, selon la police, environ 118 000 personnes (contre seulement 67 000 pour Hollande, qui fait moins bien que Mélenchon), est impressionnant. Le président candidat en a donc encore sous la semelle, il fait toujours déplacer les foules. La dynamique que les journalistes essayent de dissimuler et plus que jamais présente.
En dehors du résultat humiliant pour Hollande et le PS, c’est une fois de plus le traitement médiatique qui est hallucinant dans cette affaire. Pourquoi, comme par hasard, les seuls meetings où les nombres de participants n’ont pas été évalués sont ceux qui prouvent la faiblesse de Hollande ? Au nom de quoi les journalistes et les médias, qui passent leurs journées à compter le nombre de participants aux meetings de Mélenchon, n’ont pas rendu publics les résultats des deux principaux meetings du premier tour ? De quel droit les journalistes de gauche disposent-ils une chape de plomb sur l’information quand celle-ci ne correspond pas à leur idéologie ? Quelle quinquennat nous prépare cette gauche qui refuse de dire la vérité au peuple ?
Car enfin, les journalistes ne parlent que des participations aux meetings depuis des semaines. Hollande prend une gifle terrible et réuni deux fois moins de personnes que Sarkozy : pas un mot, pas un article, pas une dépêche ne viennent donner les chiffres de la police.
La plupart du temps, le double traitement infligé par les médias aux candidats de droite semble de bonne foi. Les journalistes ne se rendent même pas compte comme ils sont partisans. Mais sur cette affaire, l’ampleur de la dissimulation est telle qu’il devient évident que les journalistes ont caché sciemment la vérité.
Une honte de  la démocratie, une honte des journalistes français, dont la déontologie se limite aux consignes de Solferino !!
Le peuple de France n’est pas si sot, il déteste qu’on le prenne pour tel. Les journalistes devront un jour rendre des comptes sur la manière incroyable dont ils ont couvert cette élection.
Ces pantins se sont fait charmer par Sarkozy en 2007 au point de lui cirer les bottes et ils ont désormais honte d’avoir manqué à leur credo socialiste. Ce n’est pas une raison pour compenser, comme on dit dans le sport, et faire la campagne de monsieur Hollande comme de bons moutons militants !

J'espère que la Grèce va foutre le bordel!

La Grèce est mon pays d'origine. Je l'ai connue à 30 ans, et j'en suis tombé amoureux. Mes deux parents étaient grecs. Ils vivaient à Alexandrie, ville grecque, fondée par Alexandre le Grand. Alexandrie abritait aussi une école de philosophie qui en faisait la rivale d'Athènes. Mes parents étaient des fils d'immigrés. Mon grand-père paternel était tailleur, il confectionnait des gilets, des pièces uniques. Il a trouvé l'Égypte accueillante, il s'y est donc installé. Mon grand-père maternel, resté en Grèce, a subi des persécutions qui l'ont contraint à s'exiler, lui aussi.
J'ai attendu l'âge de 30 ans pour me rendre en Grèce. Je ne souhaitais pas faire mon service militaire auquel j'étais astreint si j'y allais. Chaque fois que je renouvelais mon passeport au consulat de Grèce, on me demandait "Et votre service? C'est pour bientôt? Quand vous rendrez-vous en Grèce?" Je leur répondais: "Envoyez-moi une demande officielle, j'y répondrai". Mais, je n'ai jamais rien reçu. À l'ambassade parisienne, la secrétaire me répétait: "Méfie-toi, si tu vas en Grèce, tu risques de te faire attraper..."
Après toutes ces mises en garde, j'ai fini par mettre un pied en Grèce, mais à reculons, même si j'avais passé l'âge du service. Et finalement j'ai fait un voyage merveilleux qui jusqu'à aujourd'hui me laisse des traces affectives très fortes.
La Grèce, je ne peux pas en parler avec une grande rigueur politique. Aujourd'hui, quand mes amis m'appellent pour me raconter leur situation, mon cœur se serre. Ce ne sont pas les plus pauvres, mais la crise a chamboulé tous leurs projets. Ils font partie de la bourgeoisie, ils ont fait des études, tout comme leurs enfants. Pourtant certains ont dû s'expatrier pour échapper à l'ouragan de la crise. Ceux qui sont restés et que l'on pensait à l'abri de tout commencent à connaître la misère.
Bien sûr, les plus riches, les grosses fortunes, les armateurs dont les bateaux battent pavillon maltais, s'en sortent toujours.
Ce que je vais dire maintenant n'est pas politiquement correct, mais à l'heure où la Grèce entrait dans l'Europe, les Grecs ont lentement glissé vers une caricature du modèle européen qu'ils enviaient, ouvrant moult boîtes et restaurants ostensiblement chics. Ils avaient un complexe, celui de croire que chez eux, c'était le tiers-monde et qu'il fallait faire aussi bien que les pays nantis. Ils auraient mieux fait de se réapproprier le mot "Europe" et de recréer un nouveau modèle, à leur sauce, plus enraciné dans leur culture. Après tout, l'Europe est un mot grec, qui signifie "celle qui voit bien".
Aujourd'hui, je suis heureux de voir que les Grecs sont très combatifs. Ils participent aux manifestations, signent des pétitions, lisent des déclarations. J'ai su que mon ami Theodorakis me disait que les Grecs essayaient d'imposer la voix du peuple à leur gouvernement, pour ne pas donner raison aux intérêts financiers de la communauté européenne.
J'espère que la Grèce va foutre le bordel. Ma sympathie va à cette attitude de contestation parce que ce n'est pas le peuple qui a créé la crise. Or, on lui fait en porter le poids. Finalement, c'est lui qui a le sens civique le plus développé, pas ceux qui veulent se conformer aux directives bruxelloises. Que le gouvernement grec ouvre grand ses yeux et ses oreilles.
Les Grecs sont très politisés. Avant la dictature des colonels, tout était sujet à discussion; ils commentaient à tour de bras les événements politiques. À l'époque, j'admirais beaucoup le fait que les Grecs ne discutaient pas l'un contre l'autre, mais l'un avec l'autre. Comme s'ils avaient passé une sorte de pacte tacite, pour le bien commun.
Lorsque les Colonels sont arrivés au pouvoir, ma conscience politique s'est réveillée. Avant, je ne faisais que des chansons d'amour ou d'humour. Depuis, je n'ai eu de cesse de donner une tournure engagée à mes textes.

Il est vrai que Moustaki n'a rien a craindre, il vit en France !!!

Nicolas Sarkozy, l’audace du combattant

Nicolas Sarkozy use souvent de la métaphore cycliste du Tour de France avec ses « étapes de plaine et de montagne » pour parler de ses campagnes. Le summum de l’épreuve, pour lui c’est « le mont Ventoux, le Tourmalet et l’Alpe-d’Huez » , ces cols mythiques où « chaque coup de pédale compte ». C’est dans ce moment d’effort ultime, avant la ligne d’arrivée, qu’il se trouve aujourd’hui. À 57 ans, Nicolas Sarkozy est candidat à sa réélection et son objectif est de franchir en tête le premier tour de la présidentielle pour créer une dynamique en vue du second. Dans son esprit, débuterait alors une autre campagne, une autre histoire à écrire.

L’énergie du sportif

Dans sa fonction de président comme pour sa campagne, Nicolas Sarkozy s’impose une hygiène de sportif car son agenda électoral est rempli matin, midi et soir, sept jours sur sept. Peut-être inspiré par les exploits de ses amis champions Lance Armstrong et Richard Virenque, le chef de l’état entretient sa forme. Oublié le malaise de juillet 2009, sous la canicule. « Tous les jours, je fais du sport. Je pense que c’est extrêmement important. C’est le seul moyen de résister à la pression, au stress, d’être tranquille, de ne pas grossir », a-t-il confié après une sortie à bicyclette le week-end de Pâques.
Du vélo dans le col du Canadel au-dessus de la Méditerranée, un jogging dans Central Park à New York, ou dans le parc de l’Élysée avant et après un voyage de douze heures sur l’île de La Réunion… « Ce n’est pas du chiqué pour la télévision. La course, c’est ce qui le sauve », assure Isabelle Balkany, une fidèle de longue date. L’exercice physique va de pair avec une forme d’ascèse. « À 20 h 30 c’est extinction des feux », plaisante un conseiller de l’ombre. Le président ne boit pas et ne fume pas, à part quelques cigares. Et s’il a un faible pour les chouquettes et les chocolats, gourmandises essentielles à ses loges de meetings, il n’est pas très amateur de bonne table.
« Il est plutôt du genre à manger quelque chose qui va lui faire perdre 500 grammes », sourit un invité de l’Élysée. Il n’a pas la passion de Georges Pompidou pour les plats de paysans ou le coup de fourchette de Jacques Chirac pour la tête de veau. « Au fond, il est mal imprégné de ce qu’aiment les Français » , souligne le gaulliste Jean-François Probst, ancien conseiller de Jacques Chirac et de Charles Pasqua, qui soutient aujourd’hui le centriste François Bayrou.

La puissance de travail

Des semaines pleines de rendez-vous, quelques espaces de liberté les samedis et dimanches : au quotidien, amis et collaborateurs observent un homme « méticuleux » , qui « ne se complaît que dans le travail » et qui, « lorsqu’il s’arrête d’agir, va bosser les dossiers », au point de « les connaître mieux que ses ministres » . « Son énergie est une constante. Il a toujours été comme ça depuis son plus jeune âge. Il a toujours voulu régler les problèmes lui-même. À ses débuts au RPR, il ne partait pas en vacances au mois d’août ! », se rappelle Patrick Balkany, maire UMP de Levallois-Perret, qui partage avec le chef de l’État des origines hongroises.
Isabelle Balkany a une explication : « Nicolas est hypermnésique. Il possède un progiciel de mémoire au-delà de la norme. C’est la capacité à enregistrer une somme phénoménale d’informations. Il en tire la synthèse, l’analyse de la synthèse et des idées personnelles. C’est bluffant. » Des journaux, des contributions ou encore des notes, de droite et parfois de gauche : il lit très vite, surligne beaucoup et se souvient de tout. Jusque dans les détails du cours de l’endive, placé dans un dialogue avec une productrice de tomates lors d’une émission sur TF1. Mais il lit aussi les œuvres complètes de Maupassant ou de Simenon ou visionne de vieux films.
Un conseiller de la présidence assure que ce n’est « pas factice » . Cette communication sur les passions du chef de l’État pour les livres et les films qu’il adore regarder avec son épouse Carla a d’abord pour objectif de faire oublier sa maladresse à l’égard de La Princesse de Clèves , œuvre de Marie-Madeleine de La Fayette qu’il avait eu l’imprudence de dénigrer en 2008. Lui est surtout un dévoreur de télévision, toujours branché sur l’actualité nationale et internationale.

La volonté de convaincre

François Mitterrand et Jacques Chirac voulaient séduire. Nicolas Sarkozy, lui, veut convaincre. Il est avant tout un avocat, son métier d’origine, et un débatteur. L’écrivain Denis Tillinac, très proche de Jacques Chirac et qui soutient Nicolas Sarkozy, se souvient de leur rencontre : « J’ai vu arriver un gars qui parlait comme Gabin, dans un film de Verneuil, avec des dialogues d’Audiard ! J’ai été séduit par sa marginalité par rapport à la technostructure. Il a une espèce de fluidité, une mobilité intellectuelle fascinante, supérieure à tous. Il n’est pas prisonnier du métalangage des énarques ou des rites des préfets. C’est pourquoi il aime bousculer les grands corps ».
Dans ce moteur de l’ambition, l’affectif joue un rôle essentiel, tout comme un certain goût de la provocation. « Il aime ou il déteste, poursuit Denis Tillinac. Il a des emballements. Il “antagonise” toujours un peu. C’est son starter. Il a besoin de ça. » « Son tempérament est de prendre tous les risques », confirme son ami, l’ancien ministre Brice Hortefeux. Pour prendre le pouvoir ou le garder, Nicolas Sarkozy ne lésine pas sur les moyens. Jean-François Probst se rappelle comment Nicolas Sarkozy a ravi la mairie de Neuilly-sur-Seine à Charles Pasqua en 1983, avec « ce côté attachant, machiavélique et culotté, enfant naturel de Mitterrand et de Chirac, cette façon d’entrer par les trous de serrure, cet entêtement du forcené ». « Il veut à tout prix », conclut-il. Ce désir de gagner l’adhésion se traduit parfois par des emportements ou une forme d’agressivité verbale, comme ont pu s’en rendre compte des pêcheurs, des chercheurs ou des magistrats, durant son mandat.

Le sens du récit

Nicolas Sarkozy est à la fois l’acteur et le metteur en scène de sa propre histoire. En 2007, il a mis en avant son statut de « fils d’immigré, de petit Français au sang mêlé » . En 2012, il met en valeur son profil « protecteur » de « président des crises » . « Il n’a pas besoin de gourou en communication car le gourou, c’est lui ! » estime un professionnel.
Officiellement déclaré candidat le 15 février dernier, le président sortant a depuis longtemps « en tête » le scénario de sa deuxième élection présidentielle. Début 2011, il y réfléchissait déjà. Serait-il, confiait alors un proche de l’Élysée, « le candidat de la révolte ou du peuple contre les élites » , face à Dominique Strauss-Kahn, encore directeur du Fonds monétaire international, ou « le candidat de l’union nationale contre l’extrémisme » , représenté par la présidente du FN Marine Le Pen ? Nicolas Sarkozy a fini par choisir d’incarner les deux : « candidat du peuple de France » sur les estrades, à la recherche du vote populaire, et partisan d’un « grand rassemblement d’unité nationale » en cas de réélection, pour tenter de gagner les voix centristes.
« Il aime surprendre, être admiré, se voir sur la scène de l’Histoire. Comme en Libye où il s’est installé en chef de l’armée française. Il a un côté Bonaparte au pont d’Arcole ou France des mousquetaires » , s’enthousiasme Denis Tillinac, qui a accompagné le chef de l’État au Vatican en octobre 2010. Mais à l’heure du vote, remarque Jean-François Probst, « son attirance pour le monde de l’argent, sa défense des banquiers et des grandes entreprises » ainsi que « les promesses non tenues » contribuent à alimenter le « rejet » et s’avèrent « ses principales faiblesses ».

L’exercice solitaire du pouvoir

Nicolas Sarkozy, longtemps qualifié d’« hyperprésident », a « une stratégie élaborée personnellement, avec un petit cercle » , note un responsable UMP.« Comme il a gouverné, il fait sa campagne. Il a la force du combattant. » S’il est fidèle à sa bande de copains et s’il travaille par cercles horizontaux d’entourages et d’alliés, Nicolas Sarkozy s’appuie surtout sur une dizaine de collaborateurs, parmi lesquels le stratège Patrick Buisson et la « plume » Henri Guaino tiennent un rôle essentiel. « Ce sont ses doudous », s’amuse un ténor de la majorité pour évoquer l’alchimie réussie de la victoire de 2007. Pour autant ajoute-t-il, « il n’est pas sourd » même s’il n’est « pas toujours très habile avec ceux qui ne sont pas dans son raisonnement ».
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Son parcours

Une famille recomposée

Nicolas Sarkozy est né le 28 janvier 1955 à Paris. En février 2008 à l’Élysée, il a épousé en troisièmes noces la chanteuse et ancienne mannequin Carla Bruni, maman d’un petit garçon, Aurélien. Il est père de quatre enfants : Pierre, Jean, Louis et Giulia, née en octobre dernier.

L’homme fort des Hauts-de-Seine

Avocat de profession, Nicolas Sarkozy a été maire de Neuilly-sur-Seine (1983-2002), député des Hauts-de-Seine (1988-2002) et président du conseil général de ce département (2004-2007). Il a été ministre du budget (1993-1995), dans le gouvernement d’Édouard Balladur, de l’intérieur (2002-2004 et 2005-2007) et de l’économie (mars-novembre 2004) dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin.

Balladur, plutôt que Chirac

Membre du RPR puis de l’UMP, Nicolas Sarkozy a été, lors de la présidentielle de 1995, un partisan du premier ministre Édouard Balladur, dont il fut le porte-parole, contre Jacques Chirac, qui sera élu. Le 6 mai 2007, il est élu à la tête de l’état avec 53,1 % des voix, face à Ségolène Royal.
« Oui, il est pétri de convictions mais il n’est pas pétri de certitudes. Il teste les idées ou les mesures auprès des uns ou des autres », nuance Isabelle Balkany, qui lui adresse ses remarques par textos. « Il est allé trop loin dans la transgression de la fonction présidentielle alors que les Français veulent un roi, analyse Denis Tillinac. Il y a eu une vindicte contre l’argent et il l’incarne. Il est extrêmement orgueilleux et il doit le vivre comme une injustice. » Pour Jean-François Probst, « comme Giscard et Balladur, il a péché par arrogance et sûreté de soi » et il « a manqué d’esprit d’équipe » , au point de se retrouver aujourd’hui « dans une grande solitude ».
(1) Christian Courrèges, à qui La Croix a confié le soin de photographier les candidats à l’élection présidentielle, n’a pas encore eu l’occasion de le faire avec Nicolas Sarkozy.

Europe : à chacun sa crise...

Quelques îlots privilégiés mis à part, la crise frappe tous les pays européens, mais elle ne les atteint de façon identique. La réaction des classes politiques et de l'opinion varie considérablement d'un pays à l'autre. D'une culture politique à l'autre.
Certains ont tenu un discours de vérité. Ils ont opté pour la politique du « sang et des larmes », notamment parce qu'il n'y avait pas d'autre choix que de manier le bistouri. Dans ces pays, la fonction publique et les retraités ont été les premières victimes, mais tous ont été frappés par des hausses d'impôt sur le revenu et/ou de la TVA. Les politiques sociales ont subi des coupes drastiques et le nombre des chômeurs s'est envolé.
Dans la foulée, tous les gouvernements en place ont été remplacés par de nouvelles équipes. Dans les pays du Nord, la réaction des citoyens a été canalisée par les partis d'opposition et les syndicats. En Grèce, à l'inverse, les partis extrêmes, les mouvements anarchistes et les protestations sociales ont paralysé la mise en œuvre des mesures d'austérité. Les partis de gouvernement (socialistes et droite), habitués depuis des générations à pratiquer des politiques clientélistes, se sont avérés, en définitive, incapables de faire face.
C'est aussi ce qui est survenu en Italie, mais par des voies différentes : le gouvernement d'experts de Mario Monti a succédé à un gouvernement Berlusconi qui niait la crise, faute de pouvoir l'affronter. Monti est soutenu par une coalition parlementaire qui va de la droite au Parti démocrate (l'opposition de gauche), mais les partis eux-mêmes sont disqualifiés et la question de leur retour au pouvoir après la transition des experts reste une inconnue.
La France, elle, se situe dans une sorte de déni de la crise. Les favoris évitent, en période électorale, d'évoquer le sujet qui fâche tandis que la plupart de leurs challengers proposent des solutions qui ne feraient qu'aggraver le mal, tant elles sont irréalistes et utopiques. Seul le candidat centriste, sans grand succès, annonce des lendemains qui déchantent....
Comme on le voit, l'Europe est un patchwork où les systèmes démocratiques ont réagi de manière très diversifiée et, pour ainsi dire, selon leur pente historique naturelle. Les pays les plus sérieux ¯ Allemagne, Finlande, Suède, Danemark et même Pologne - qui ont pris voilà longtemps les réformes qu'imposent les changements radicaux du monde, ne connaissent que peu ou pas la crise. Ceux qui ont une forte tradition de démocratie parlementaire (Grande-Bretagne, Irlande, Islande) ont su faire jouer les mécanismes démocratiques pour faire accepter les potions amères de la rigueur budgétaire.
Là où les partis ont traditionnellement joué la facilité et le clientélisme, le prix à payer est élevé, non seulement en termes économiques (l'inertie rend l'addition plus salée) mais aussi en termes démocratiques. Les partis sont disqualifiés et les formes d'opposition non conventionnelles (protestations violentes, suicides, etc.) se substituent au dialogue et à la confrontation parlementaire. Dans ce panorama contrasté, la France, entre Nord et Sud, pratique la politique de l'autruche en prétendant ne pas vouloir changer (pour certains) ou bien en prônant des solutions révolutionnaires (pour les autres) dont notre pays a trop souvent fait l'expérience pour, hélas, après-coup, en mesurer les coûteuses conséquences.

Leçon 


Il n’est pas d’éloge flatteur sans liberté de blâmer, et d’abord de se blâmer. L’exercice n’est pas familier aux journalistes, davantage portés à pointer la plume contre la paille dans l’œil du voisin. Mais enfin, si la campagne est si nulle, si l’abstention menace, n’y serions-nous pas un petit peu pour quelque chose ? Nous avons décrété que tous les candidats étaient des menteurs, puis qu’ils n’avaient rien à nous dire. Et quand ils rassemblent leurs partisans, nous moquons la claque des militants – ces milliers d’hommes et de femmes qui donnent de leur temps, sans autre espoir que de voir leurs idées l’emporter. Nous avons certes connu des campagnes plus exaltantes. Mais la crise est là, une crise que nous commentons souvent de loin, mais qui dissuade les promesses et douche l’enthousiasme. Ainsi va la campagne, comme elle peut. Et si nous arrêtions de lui faire la leçon ?