TOUT EST DIT

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dimanche 15 avril 2012

A la Concorde, Sarkozy appelle ses partisans à "un choix historique"

Les cars sont rangés sagement sur l'Esplanade des Invalides. Il n'est pas 14 heures, et les militants UMP pénètrent sagement, drapeau tricolore à la main, sur la place de la concorde. Jean-François Copé monte une première fois à la tribune, se vante de qu'il y a plus de 100 000 participants. Quel est le chiffre exact ? Au moins moitié moins, à l'évidence. La place est clairsemée, avec de grandes allées coupant la foule. Aucun débord sur les Champs-Elysées, la rue Royale ou le Pont de la Concorde. La presse ne peut approcher de la tribune et est renvoyée vertement par un service d'ordre qui a privatisé la place. Des militants de Nantes brandissent leur calicot : "Nicolas, la majorité silencieuse est là."
Pendant que des clips sont diffusés sur des écrans géants, Pal Sarkozy, le père du président, imperméable et pantalon de cuir marron, papote avec Olivier Stirn, éphèmère ministre de François Mitterrand. Les élus arrivent, Françoise Grossetête, députée européenne, s'exclame : "Les gens ont peur, les classes moyennes ont peur pour leurs impôts. C'est pour cela qu'ils se mobilisent." Pierre Lellouche, député du 9e arrondissement de Paris, a arpenté dans la matinée sa circonscription redécoupée. Il estime que "la victoire est possible. Le premier tour se jouera dans un mouchoir de poche", tandis que le commissaire européen Michel Barnier excuse le positionnement droitier du candidat. "Il doit rassembler son camp au premier tour. Mais il est profondément européen", assure l'ancien ministre de l'agriculture.
Quelques people se mêlent à la foule : le chanteur Enrico Macias, le producteur Alain Terzian et le cinéaste Claude Lellouch, qui lâchera plus tard à la tribune : "Dans le scénario qui s'annonce, la France aura besoin d'un grand metteur en scène." Par écran interposé, Véronique Genest et Nadine Trintignant défendent Nicolas Sarkozy. "Je ne suis pas une girouette", dit la première, tandis que la seconde se réjouit de la loi Hadopi.

AVANCER LE DISCOURS POUR DEVANCER HOLLANDE À LA TÉLÉ
A la tribune, le tempo s'accélère. Guillaume Peltier, l'étoile montante de l'UMP et l'ancien ministre socialiste Claude Allègre apprennent qu'ils sont privés de discours. Nicolas Sarkozy a décidé dans la matinée de commencer son intervention à 15h30 au lieu de 16 heures. Officiellement, c'est parce que la pluie s'annonce. En réalité, il ne veut pas se laisser griller par François Hollande qui parle à cette heure-là. Pis, les chaînes d'information continue avaient décidé de diffuser en direct le discours du candidat socialiste, puis, en différé, celui du président sortant. En grillant la politesse à François Hollande, le candidat UMP a été diffusé en premier par BFM TV.
Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, a droit à dire quelques mots, mais la foule peine à entendre sa voix. Claude Guéant arrive essouflé, à ce meeting qui débute si tôt. C'est ensuite le tour de Xavier Bertrand, qui lance à la foule : "Bousculez les sondages !" Pendant que le couple Tiberi, erre clopin-clopant dans les allées, Alain Juppé exhorte les troupes : "Attention au retour en arrière, au rétropédalage dans l'ancien monde. Attention au conservatisme socialiste. Le vrai changement, c'est nous."
Il est 14h55, Frédéric Mitterrand et Luc Châtel arrivent sur la place. Jean-François Copé, l'organisateur de ce rassemblement, monte à la tribune pour la seconde fois : "Nous sommes la France qui marche. Ne lâchez rien. Hollande est le champion du ni oui ni non." Jean d'Ormesson, qui avait organisé avec Nicolas Sarkozy le meeting de soutien à Jacques Chirac sur la même place entre les deux tours de la présidentielle perdue de 1988, se faufile dans la foule. Nicolas Sarkozy est déjà dans sa loge, avec son épouse Carla Bruni en manteau violet, et son fils Pierre, le rappeur.
Pendant ce temps, François Fillon a traversé la Seine. "Durant cinq années, j'ai la fierté d'avoir servi notre pays et l'honneur d'avoir été le premier ministre de Nicolas Sarkozy. Je ne regrette rien. Je ne renie rien. Je ne rougis de rien", assure M. Fillon. "Mais j'espère tout car il nous reste tant de chose à faire ensemble", poursuit le premier ministre. "La gauche est formatée pour répondre oui à tout le monde et dire non à tout ce qui est difficile. (...) La France a besoin d'un chef de l'Etat, pas d'un compteur de bonne aventure, pas d'un homme qui n'est constant sur rien, sauf sur sa sarkophobie."
"N'AYEZ PAS PEUR, ILS NE GAGNERONT PAS SI VOUS LE DÉCIDEZ"
15h25, Nicolas Sarkozy fend la foule. Il a cinq minutes d'avance et s'impose en direct sur les chaînes d'information en continu. Le candidat UMP, donné battu par tous les sondages depuis le début de la campagne, dramatise la situation. "C'est un choix historique que vous allez prendre dans trois semaines (...) Deux voies sont possibles : l'une imposera les solutions du passé, au mieux elle ne résoudra rien. Elle restera prisonnière de tous les conservatismes, de tous les corporatismes. Elle continuera à laisser les frontières s'effacer et la nation s'affaiblir. Au pire, elle découragera la réussite, elle ruinera les classes moyennes, sans enrichir les plus pauvres...L'autre voie, c'est celle qui sera tournée vers l'avenir." Et de conclure : "N'ayez pas peur, ils ne gagneront pas si vous le décidez."
Pas d'annonce pour le grand public, mais un tabou majeur est brisé dans ce discours : celui de la politique de la Banque centrale européenne. "Si la Banque centrale européenne ne soutient pas la croissance, nous n'aurons pas assez de croissance... L'Europe doit apurer ses dettes, elle n'a pas le choix. Mais entre la déflation et la croissance, elle n'a pas davantage le choix. Si elle choisit la déflation, elle disparaîtra. Il faut se souvenir des années 30", assure M. Sarkozy, qui ajoute : "Il ne doit pas y avoir de sujets tabous, il ne doit pas y avoir de débats interdits."
Ainsi, M. Sarkozy rompt, à huit jours du premier tour, le pacte de silence conclu avec Angela Merkel et Mario Draghi, patron de la BCE : ne rien dire sur la Banque et la laisser prendre toutes les initiatives les plus hétérodoxes. Ce pacte, scellé en décembre 2011, avait permis à la BCE d'inonder les banques de liquidités et de mettre fin, au moins provisoirement, aux attaques de marchés sur les pays du sud de l'Europe.
GUAINO FIER DE CE DISCOURS QUI A RATISSÉ L'HISTOIRE DE FRANCE
A la sortie du meeting, Henri Guaino, la plume du candidat exulte. L'eurosceptique a enfin pu aborder le sujet de la BCE. Et le pacte avec Mme Merkel. "Ici, on est place de la Concorde, en France." Ce pacte n'a-t-il pas permis de sauver la Grèce et l'Italie ? "Ce n'est pas suffisant", poursuit M. Guaino, qui continue de prévoir une vague populiste en Europe. Il est fier de ce discours sur la Nation qui a ratissé l'histoire de France, avec Valmy, Césaire, Zola, Victor Hugo. "Je ne sors pas des manuels d'histoire. Il faut que cela parle aux gens."
La foule s'égaie. Ernest Antoine Seillière, l'ancien patron du Medef, repart à pied du meeting, en famille.

Les prisonniers de la campagne


La vie quotidienne des Français est décidément bien oubliée dans cette campagne électorale. Après la viande halal et autres thèmes essentiels, Florence Cassez vient ainsi d'être invitée à l'élection présidentielle. Le voyage d'un ex-ministre au Mexique et une petite phrase du directeur de campagne de François Hollande ont suffi à déclencher une vague d'indignation chez les amis de Nicolas Sarkozy. Même l'avocat et la famille se sont sentis tenus de s'exprimer. Et l'équipe du candidat PS a dû se fendre d'un démenti apaisant. Une tempête dans un verre d'eau, qui montre la nervosité croissante des états-majors des deux favoris au coude à coude dans les sondages à une semaine du scrutin. Hier encore, ce fut aussi au tour de la reconnaissance de « la responsabilité historique » de la France dans l'abandon des harkis. Cinquante ans après, il est temps, mais chacun l'avait déjà compris depuis belle lurette… Chaque parcelle d'électorat, chaque sujet susceptible de déclencher une émotion dans le public devient matière à controverse ou à petite phrase pour gagner quelques milliers de bulletins. Ils sont pourtant bien plus à songer à l'abstention, faute d'entendre parler de leur avenir et de projets concrets susceptibles de répondre à leurs inquiétudes ou à leur rejet de la politique. Les derniers grands meetings de ce week-end sont une des dernières occasions de les convaincre de rejoindre tous ceux qui font encore le choix de voter, tout en éprouvant souvent bien des doutes. Avec des questions bien plus aiguës qu'une éventuelle action en faveur d'une malheureuse prisonnière, prise en otage d'une campagne dont elle reste aussi bien loin.

Étalage de biceps 


À une semaine du premier tour de la présidentielle, François Hollande et Nicolas Sarkozy mesurent aujourd’hui le volume de leurs biceps en organisant leur grand meeting parisien de fin de campagne. Le président sortant mise beaucoup sur le rassemblement auquel il appelle place de la Concorde, où il avait fait une apparition au soir de son élection en 2007, avant de fêter sa victoire au Fouquet’s. Il vient de vivre une semaine difficile, avec un temps de parole audiovisuel aligné sur celui de tous les autres candidats et des sondages à nouveau en berne. Pour lui, c’est peut-être la dernière occasion de reprendre l’initiative.
François Hollande ne peut pas être en reste, sur l’esplanade du château de Vincennes. Lui aussi est désormais noyé à la télé dans la masse des autres candidats. S’il a repris la tête de la course dans la plupart des sondages, ce n’est pas tant parce qu’il a progressé, mais surtout parce que son adversaire a reculé. Le candidat socialiste n’a jamais vraiment réussi à susciter l’adhésion, et s’il mène la course depuis le début, c’est d’abord par antisarkozysme.
Le PS aura fort à faire pour égaler la ferveur des meetings de Jean-Luc Mélenchon, qui a encore rassemblé des dizaines de milliers de personnes, hier à Marseille. Surtout, il faudra rattraper et faire oublier le faux-pas diplomatique mexicain. Voilà des semaines que la droite attaque Hollande sur ses faiblesses à l’international. Cela l’a-t-il poussé à la faute ? Toujours est-il que l’envoi d’une délégation pour « restaurer » la confiance entre le Mexique et la France, se traduit par un bide. La famille de Florence Cassez, condamnée à 60 ans de prison, n’a visiblement pas été consultée sur l’opportunité d’un tel voyage. Elle a été terrifiée par les conséquences de l’initiative. Le rétropédalage de l’équipe Hollande ne redorera pas l’aura mondiale du candidat. Voilà un épisode qui rappelle (douloureusement) aux socialistes celui de la visite, début 2007, de Ségolène Royal sur la Grande muraille de Chine. Avec, cette fois, une dimension humaine plus dramatique que la « bravitude » de l’ex-candidate.
À gauche comme à droite, l’étalage de biceps de cet après-midi aura d’abord pour objectif de se mettre en confiance… ou de retrouver l’espérance. Car la campagne des deux principaux candidats n’a rien eu de flamboyant jusqu’à présent.

LA CONCORDE 



Discours de Nicolas Sarkozy à la Concorde par NicolasSarkozy

FRANCE INDUSTRIELLE EN BERNE

CLAUDE ALLÈGRE DANS "LE POINT"

L’égalitarisme, une passion française

"Salauds de pauvres !" lançait souvent Coluche pour fustiger ceux qui méprisent le prolétariat. En rupture totale avec la pensée dominante, "Salauds de riches !" de Frédéric Georges-Tudo ne cherche pas à défendre les riches mais à combattre les arguments de ceux qui font d'eux les parfaits boucs-émissaires de tous les maux du monde.
Le désir d’État Papa si rassurant s’accompagne d’une vraie passion pour l’égalité, voire l’égalitarisme. Forcément, cela ne joue pas en faveur de ceux qui cherchent à s’élever dans la société. Qui sont donc ces empêcheurs de vivoter en rond qui se piquent de vouloir habiter dans des grandes maisons et rouler dans de grosses voitures ? Ceci alors que notre gouvernement nous garantit qu’il y aura des maisons et des voitures pour tout le monde…
La promesse étant de plus en plus intenable, on aurait espéré que les Français acceptent enfin de croire dans les vertus de la responsabilité indivi­duelle. Ou tout au moins qu’ils commencent à s’intéresser d’un peu plus près aux alternatives permettant de s’en sortir par soi-même. Par exemple, l’entrepreneuriat. Arrêtons là le misérabilisme et notons que certains courageux s’engagent dans cette direction. Plus dynamiques que leurs aînés, ils croient davantage au dicton « aide-toi et le ciel t’aidera ».
Las, une autre frange de la population emprunte le chemin inverse. Moins tolérante que jamais envers les inégalités inhé­rentes à toute société basée sur la méritocratie, elle refuse de prendre son destin en main. Encouragée par Mélenchon et consorts, elle se réfugie dans la revendication du « toujours plus ». Toujours plus de services publics. Toujours plus d’égalité à travers la redistribution verticale. Toujours plus d’intervention publique pour régler les problèmes écono­miques. Toujours plus de droits. Droits au travail, au logement, à la retraite à 60 ans, au bonheur même…
Pour le sociologue François Dubet, ce refus exacerbé des disparités est lié avant tout à une déception. « La France était un État providence qui avait construit toutes sortes de protections sociales contre les aléas de l’existence, explique-t-il dans Le Nouvel Observateur du 12 mais 2011. Pour les cheminots, les paysans, les professeurs… Un modèle efficace en période de croissance et de plein emploi. Or, depuis vingt ans, avec la crise, ce sentiment de sécurité s’est fissuré. Les Français ont l’impression que l’école ne garantit plus les droits, que les grandes entreprises ne défendent plus les emplois. Le désen­gagement de l’État est vécu comme un abandon. » Et comme il faut bien passer cette déception sur quelqu’un, les riches font figure de coupables idéaux.
C’est l’un des principaux reproches adressés à Nicolas Sarkozy : on l’accuse de se préoccuper davantage des intérêts des riches que de ceux de la masse. Oubliées les mesures prises afin de limiter les effets de la crise sur les ménages modestes (crédit d’impôt égal aux deux tiers pour la première tranche, prime de solidarité active de 200 euros versée au début de l’année 2009 aux foyers allocataires du RMI, prime exception­nelle de 150 euros versée aux familles éligibles à l’allocation de rentrée scolaire pour la rentrée 2008, etc.). Évacuées les vingt-deux hausses d’impôt ayant frappé les hauts revenus depuis son arrivée (sur les stock-options, les revenus du capital, les retraites chapeaux, les indemnités de départ, les plus-values immobilières, etc.). Seul le bouclier fiscal reste dans les esprits. Véritable sparadrap du capitaine Haddock pour le « président des riches », le dispositif n’aura pourtant coûté que 550 millions d’euros par an au cours du quinquen­nat. À rapprocher des 822 milliards d’euros de prélèvements obligatoires en 2010…

Extraits de Salauds de riches ! BOURIN EDITEUR (20 avril 2012)

"Il faut arrêter d’avoir, au nom de l’exception française, de fausses bonnes idées qu’aucun autre pays n’a eues"

A une semaine du 1er tour, un collectif de citoyens appelle au rassemblement des compétences. Loin des cercles d'Enarques qui se partagent le pouvoir, ils estiment que l'avenir de la France se trouve dans ceux qui la construisent chaque jour de leurs mains.
Vous avez lancé le 9 avril votre « Appel de Loches », ainsi qu’une "Agence de notation-citoyenne". A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, quel est le sens de votre démarche ?
Michel Godet : Nous voulons montrer que la France d’en bas va bien et que celle d’en haut va mal. Ce n’est pas une question de gauche ou de droite, mais de gens compétents ou incompétents. Notre appel consiste à dire aux cercles du pouvoir : « Arrêtez de vous battre pour vous accaparer un pouvoir dans le simple but de vous servir au lieu de le servir. Faites place à la compétence. »
Cette année marque le 600e anniversaire de la naissance de Jeanne D’Arc, venue en 1429 à Loches chercher le roi Charles VII pour l’emmener se faire sacrer à Reims. Aujourd’hui, l’ennemi n’est plus l’Anglais, mais l’incompétence. Les obstacles au changement ne paraissent grands que parce que nous sommes à genoux. Mais si chacun d’entre nous fait un effort, c’est l’ensemble de la société qui bougera. On a une responsabilité d’initiative, et tant qu’on a pas tout essayé on a rien essayé. Dans les territoires, il y a une France qui entreprend et innove, et de celle-là on ne parle pas dans les médias.
Notre objectif est de faire remonter des bonnes pratiques.  Il n’y a pas besoin d’être dans une grande ville pour se battre. Il y a des entreprises de pointe au fond de la Creuse. On y trouve des projets, des hommes de qualité pour les porter et une bonne qualité de vie. Notre message est donc optimiste.

Concrètement, quels sont les différents points de votre programme ?

Le premier est que la compétence l’emporte sur l’appartenance. Si je ne suis ni franc-maçon, ni Corrézien, ni énarque, est-ce que je peux quand même servir mon pays ? Il y a des justes partout, qui construisent des ponts, qui font avancer des initiatives et servent l’intérêt général avant de se servir.
Pour cela, il faut que l’on cesse de mettre les gens dans des cases. Beaucoup de gens ne sont ni de droite ni de gauche, ils sont du côté du bon sens. Je suis pour plus d’impôts, plus de dépenses publiques, à condition qu’ils soient utilisés efficacement. Quand de l’argent public est utilisé pour sauver une usine en difficulté, il faut se demander s’il n’aurait pas pu être utilisé pour créer encore plus d’emploi ailleurs.
Notre troisième objectif est que la France d’en haut, qui se reproduit sur elle-même et agit de façon jacobine, écoute la France d’en bas qui entreprend et innove. Rien ne remplace un vrai parcours d’expérience pour accéder, ensuite, aux fonctions de responsabilité. C’est ainsi que l’on peut au mieux, plus que par des concours, distinguer les compétences managériales et l’esprit de risque et d’innovation qui sont nécessaires pour entreprendre et pousser le pays en avant.
Enfin, il faut arrêter d’avoir, au nom de l’exception française, de fausses bonnes idées qu’aucun pays n’a eues. Les 35 heures par exemple.  Au contraire, il faut essayer de mutualiser les bonnes pratiques, et il y en a beaucoup dans nos territoires !

De quelle façon votre appel se concrétisera-t-il ?

Nous avons créé une Agence de Notation-Citoyenne, qui est une association à but non lucratif. Elle entend promouvoir les idées qui n’arrivent pas à sortir de leur territoire. Nous souhaitons également créer une certification de compétences en innovation, efficacité et efficience pour ceux qui souhaitent ajouter un label de qualité à leur engagement de terrain politique.
Il y a déjà des exemples de politiques qui fonctionnent. Citons Pierre Choux à Dijon, avec son groupe ID’EES qui remet en emploi-marchand des personnes déclarées « inemployables » par Pôle emploi. Ou l’exemple de Jean-Pierre Gorges, député Maire de Chartres, qui développe son agglomération à la vitesse grand V tout en baissant les impôts, chaque année, depuis 10 ans. Quand on est compétent, c’est possible.

JUL
AVEC HOLLANDE LE PEUPLE PAIERA TRÈS CHER LES POTS CASSÉS

ÉDITO INVITÉ 

Liste des paradis fiscaux

La France vient de publier sa liste officielle des vilains petits canards aux yeux du fisc. Une liste qui, au-delà de son aspect touristique, n’est pas complètement anodine.

La France vient de publier sa liste officielle de paradis fiscaux :
  • Le Sultanat de Brunei,
  • Les Iles Marshall,
  • Montserrat,
  • L’île de Nauru,
  • L’île de Niue,
  • Les Philippines,
  • Le Botswana
Tels sont les pays qui demeurent les vilains petits canards aux yeux du fisc français. Cette liste, au-delà de son aspect touristique, n’est pas complètement anodine. Elle a de vraies conséquences pour les entreprises françaises qui y sont implantées ou simplement présentes :  les taux de retenue à la source sur les revenus passifs (dividendes, intérêts, redevances) sont de 50% (au lieu de 15%) dès lors que les flux transitent par ces pays.
Rappelons que les critères (cumulatifs) qui valent à ces pays de figurer sur cette liste propre à Bercy (l’OCDE publie pour sa part une autre liste établie sur d’autres critères) sont :
  • Ne pas appartenir à l’UE (cela évite à coup sûr à l’Irlande, le Luxembourg, Monaco, Andorre ou la Lituanie… d’y figurer).
  • Avoir signé moins de 12 accords internationaux d’assistance administrative — rappelons pour mémoire que tous les États ont le même poids, ce qui relativise les accords passés entre pays qui l’un comme l’autre pratiquent la totale opacité tant capitalistique (anonymat complet des sociétés) que financière (comptes anonymes à N°).
  • Ne pas avoir d’accord avec la France.
  • Figurer sur la liste grise de l’OCDE.
Ce sont ces règles qui permettent à certains pays notoirement connus pour leurs pratiques accueillantes et leur peu d’empressement à répondre aux sollicitations du fisc français, voire à refuser toute communication puisque ne disposant pas d’accords, de ne pas figurer.
Parmi les pays qui, cette année, sont sortis de la liste, citons :
  • Anguilla,
  • Le Belize (sic),
  • Costa Rica,
  • La Dominique,
  • L’île de Grenade,
  • Les Iles Cook,
  • Les Iles Turques-et-Caïques,
  • Le Liberia,
  • Le sultanat d’Oman,
  • Panama,
  • Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
Après la diffusion de la liste des paradis fiscaux, nous attendons avec intérêt celle des « enfers ». Enfin un classement où notre pays figurera en tête !

Les Grecs rejettent le plan UE-FMI, veulent un gouvernement de coalition :

Une majorité de Grecs rejettent le plan de redressement économique imposé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international pour accorder un prêt au pays et souhaitent que les prochaines élections portent au pouvoir un gouvernement de coalition, indiquent des sondages publiés samedi.
Selon un sondage de MRB 26,2% des personnes interrogées ont l'intention de voter le 6 mai pour un parti opposé à l'impopulaire plan proposé par l'UE et le FMI.
En réponse à une autre question, 66% estiment que la Grèce devrait rester dans la zone euro mais adopter un plan alternatif de redressement économique tandis que 13,2% estiment que le pays devrait quitter la zone euro.
En 2010 la Grèce a demandé à l'UE et au FMI des prêts pour éviter la faillite et a été forcée de remettre de l'ordre dans ses finances.
Afin de faire face à ses déficits budgétaires, elle a adopté des mesures sévères d'austérité entraînant des licenciements, des réductions de salaires et une hausse des taxes.
Selon les statistiques officielles le pays compte un million de chômeurs -- soit plus du cinquième de sa force de travail -- et s'enfonce de plus en plus dans la récession.
Les personnes sondées par MRB pour le compte de l'hebdomadaire "Les vraies informations" ont également porté un jugement négatif sur l'administration sortante du Premier ministre Lucas Papademos, qui a dirigé une coalition de socialistes et de conservateurs qui a contracté un nouveau prêt de la zone euro et procédé à une restructuration de la dette en mars.
Mais plus de 65% des sondés estiment qu'un nouveau gouvernement de coalition serait plus à même de relever les défis auxquels le pays est confronté.
Un autre sondage mené par la société Pulse pour le compte du quotidien Eleftheros Typos donne un résultat semblable avec 64% des sondés favorables à un nouveau gouvernement de coalition.
Le chef du principal parti conservateur Antonis Samaras, a rejeté l'idée d'une nouvelle coalition avec les socialistes.
En juin, la Grèce tentera par de nouvelles mesures de réduire à nouveau ses dépenses de 11,5 milliards d'euros (15 milliards de dollars) à l'horizon 2014 afin de se conformer aux conditions des prêts précédents de l'UE et du FMI.
Tant les conservateurs que les socialistes, qui se sont succédés au pouvoir au cours des trentes dernières années, ont perdu le soutien des partis de gauche, fermement opposés à la politique d'austérité. D'autre part, de nouveaux partis dissidents ont fait surface, ce qui fera de la prochaine campagne, la plus incertaine depuis trois décennies.