TOUT EST DIT

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mardi 3 avril 2012

Comparer Sarkozy à un "enfant", nouvel angle d'attaque du camp Hollande

"Maintenant, on va le taper", a prévenu François Hollande au sujet de Nicolas Sarkozy, qu'il appelle désormais "le grand prometteur". En attendant que le président-candidat présente son projet, jeudi, le candidat socialiste ne se contente plus de dénoncer son bilan mais axe aussi sa critique sur la personnalité de celui-ci et sa manière d'incarner la fonction présidentielle.

Pour convaincre les électeurs, à trois semaines du premier tour, que M. Sarkozy "a si mal dirigé la France", M. Hollande a inventé une petite histoire au sujet de "celui qui se veut chef de tout mais responsable de rien".
Elle consiste à le présenter comme quelqu'un ayant "brouillonné et crayonné pendant cinq ans", le comparant à ces écoliers avec une "ardoise magique" qui effaçaient leurs brouillons. Une petite musique rodée il y a quelques jours lors d'un "off" avec des journalistes, qu'il raconte désormais lors de ses meetings.
"COMME UN ENFANT QUI VEUT CACHER SES BÊTISES"

Plusieurs membres de cette équipe ont relayé cet angle d'attaque, après la formule utilisée par M. Hollande, rabaissant le "candidat sortant" au statut d'"écolier". Dimanche, une de ses porte-parole, Delphine Batho, a estimé sur RCJ, la radio de la communauté juive, qu'"il est temps de remettre un adulte à la tête du pays", dénonçant "dans l'attitude de Nicolas Sarkozy, dans son caractère, une attitude assez infantile".
"Il transforme en permanence le débat en cour de récréation, n'assume pas son bilan comme un enfant qui veut cacher ses bêtises, qui n'assume pas ce qu'il a fait", et en disant constamment que "le chômage ou d'autres, c'est toujours de la faute des autres..." Mme Batho a conclu en assurant que M. Hollande ne présidera pas de la même manière car il "dirigera avec un cap".
"GAMIN MAL ÉLEVÉ"
Mme Batho a repris cet angle d'attaque dès le lendemain, fustigeant dans un communiqué le "caractère irritable et immature de Nicolas Sarkozy, qui ne tolère pas d'être confronté à son bilan".
Et mardi, c'est Arnaud Montebourg, qui a pris le relais sur France Inter. Le "représentant spécial" de François Hollande a traité M. Sarkozy de "gamin mal élevé" qui "use et abuse de la France comme d'un jouet qui ne lui appartient pas"... en jettant un coup d'œil à ses notes.
Interrogée, une des porte-parole de M. Hollande, Najat Vallaud-Belkacem, assure pourtant qu'au sein de l'équipe de campagne, aucune consigne n'a été donnée pour attaquer le président-candidat sur ce thème.
"BESOIN DE PSYCHANALYSE AU PS"
Les attaques du PS ont été dénoncées, mardi, par des membres de la majorité, sur Twitter. Pour le député de Seine-et-Marne Yves Jego, le PS "démontre à nouveau" qu'il "n'a que l'antisarkozysme comme argument".
STRATÉGIE PS.....ANTI-SARKOZYSME, ILS TRAITENT SARKOZY D'ENFANT, MAIS DE QUELLE BOUCHE SORT LA VÉRITÉ ???
JE PRÉFÈRE ÊTRE TRAITÉ DE GAMIN PLUTÔT QUE D'ÊTRE RIDICULE !

Grèce : la sortie de l'euro, une catastrophe ?

Dans un blog du journal Le Monde, Georges Ugeux a cette semaine imaginé un scénario catastrophe où la Grèce quitte l'euro en 2016, provoquant un cataclysme économique et des faillites en chaine. Laurent Pinsolle conteste l'analyse selon laquelle la sortie de l'euro provoquerait une catastrophe aboutissant à son retour dans l'euro. Il y a quelques jours, dans un blog du Monde, Georges Ugeux a publié un papier qui raconte une sortie de la Grèce de la monnaie unique. Laurent Pinsolle conteste l'analyse selon laquelle elle provoquerait  Naturellement, cela provoquait une catastrophe et Athènes finissait par rejoindre l’euro. Un délire extrêmement aisé à démonter.


La mauvaise foi au pouvoir

La peur est si souvent la dernière ligne de défense des partisans de la monnaie unique… Il y a deux ans, ils nous racontaient encore que l’euro nous avait protégés. Pourtant, la crise avait été aussi forte des deux côtés de l’Atlantique, démontrant de facto que l’euro ne nous avait pas du tout protégé de cette crise venue des Etats-Unis. En fait, la monnaie unique nous a plus affaiblis qu’autre chose, notamment du fait de sa cherté et de la politique totalement absurde de la BCE.
 
Georges Ugeux a donc concocté un scénario où la Grèce quitterait la monnaie unique début 2016, provoquant un cataclysme économique et des faillites en chaine. Dans ce cauchemar destiné à faire peur à tous ceux qui pourraient douter de l’intérêt de la monnaie unique, Athènes oublierait les mesures d’accompagnement et finirait par revenir à la raison. A peine deux ans après être revenu à la drachme, la Grèce déciderait alors de rejoindre à nouveau l’euro…
 
Ce scénario tient du fantasme agité pour éviter tout débat. Je lui conseille de lire les travaux de Jonathan Tepper, qui a étudié la fin de 69 unions monétaires au 20ème siècle et pour qui « dans presque tous les cas, la transition a été douce » et « la sortie est l’outil le plus puissant pour rééquilibrer l’Europe et créer de la croissance ». Ces travaux sont confirmés par ceux d’économistes de Pinceton, Berkley ou de l’université de Berlin. On attend toujours une étude sérieuse disant le contraire…

Et si Papandréou avait fait un autre choix

   Début 2010, le Pasok aurait pu faire un autre choix, quitter la monnaie unique, dévaluer la drachme et restructurer la dette du pays. Bien sûr, la restructuration aurait sans doute été violente, mais après tout, c’est la solution qui vient d’être adoptée pour rester dans l’euro. Il est probable qu’en 2010, les perturbations liées à une sortie de la monnaie unique (forte hausse du prix des importations) auraient pesé sur la croissance, mais le pays n’aurait sans doute pas fait pire que dans l’euro.
 
Encore que l’on pourrait argumenter que la forte baisse de la drachme aurait fortement relancé le tourisme (qui pèse 16% du PIB de la Grèce). Non seulement, plus de touristes auraient sans doute été attirés par les prix nettement plus bas, mais en plus, ceux qui avaient prévu de venir auraient sans doute dépensé davantage du fait du pouvoir d’achat supplémentaire que leur aurait donné la dévaluation de la drachme. Le seul tourisme aurait pu permettre à la Grèce de croître.
 
Et il est bien évident que l’économie du pays serait fortement repartie en 2011, une fois que les importations auraient été en partie substituées par des productions locales, que les exportations et le tourisme auraient progressé. Quel contraste avec la récession de près de 7% enregistrée l’année dernière ! Mieux, pas besoin de baisser les salaires puisque la dévaluation aurait permis à la Grèce de retrouver sa compétitivité. Et le pays ne serait pas rentré dans une dépression.
 
D’ailleurs, la meilleure illustration de l’impasse dans laquelle la Grèce s’enferme pour rester dans l’euro sont les prévisions délirantes de la troïka, qui prévoient une croissance de 2,5% en 2014 alors que l’austérité devrait se poursuivre jusqu’à cette année, bloquant toute croissance…

Dépenses publiques, dette : la gauche esquive le fond

Quand on a pas d’idées, on cogne sur les personnes ! A force d’entretenir un climat délétère d’anti-sarkozysme, la gauche est parvenue à occulter totalement de la campagne les sujets de fond que sont la lutte contre les déficits et la réduction des dépenses publiques qui ruinent l’avenir de notre pays.
Le parti socialiste voulait nous convaincre de ne pas voter pour Nicolas Sarkozy parce qu’il porterait une Rolex au poignet ou qu’il irait dîner au Fouquet’s ! Un débat politique d’une pauvreté insigne dans lequel les médias se sont engouffrés avec entrain. François Hollande oudrait désormais remettre le couvert avec l’enquête à charge (et au timing si opportun) sur la campagne 2007.
Et comme pendant qu’on envoie des boules puantes sur Nicolas Sarkozy, les journalistes ne s’intéressent pas aux enjeux de fond qui devraient constituer le coeur de la campagne, les Français sont privés d’un débat politique adulte et serein sur les défis que le pays aura à relever au cours des années à venir.
La France va-t-elle longtemps faire porter sur les épaules des générations futures le poids de la dette et une fringale de dépense qu’un pays en quasi-récession n’a plus les moyens de s’offrir ? La panacée socialiste de la dépense publique fera-t-elle long feu alors que les électeurs ont pu constater de l’effet en Grèce de ces politiques irresponsables ?
« It’s the economy stupid ! », comme l’expliquait avec sagesse Bill Clinton en 1992 ! L’économie est un fondamental qu’on ne peut pas nier et le rôle des médias serait de mettre la gauche en face de ses contradictions avec la réalité.

En cette année d'érections pestilentielles les écolos ont renoncé à l'affichage sauvage, pour préférer les discours Léninifiant d'Eva.
Auraient ils pris  conscience de la réalité des pollutions sonores et visuelles ? Si tel est le cas qu'ils aillent jusqu'au bout et nous vire leur étron de la radio et des écrans TV.
Cafard haineux (JL Melenchon) se déchaine, et s'il continue à grimper dans les sondages je devrais peut être militer pour la prison de Saint Julien et insister sur le confort des chambres. Je risque fort d'être un des premiers à bénéficier d'un régime de rééducation si cher à nos staliniens.

En tout cas il colle des affiches à tout va, et même s'il ne passe pas on va devoir se payer sa gueule pendant des années. Ses colleurs d'affiches ont reçu une formation aux techniques commerciales et posent leurs affiches dans des endroits ou ils sont surs de toucher leur électorat. Les bacs à ordure et les poubelles pour les bouteilles ainsi que le mur de notre déchetterie.

   Tout le monde n'est pas derrière lui, la preuve.




VOTEZ MÉCHANTCON AU PREMIER TOUR, FAITES LE NIQUE À HOLLANDE 
L'AUTRE PESTILENCE DE GAUCHE












 

Dépenses publiques, dette : la gauche esquive le fond

Quand on a pas d’idées, on cogne sur les personnes ! A force d’entretenir un climat délétère d’anti-sarkozysme, la gauche est parvenue à occulter totalement de la campagne les sujets de fond que sont la lutte contre les déficits et la réduction des dépenses publiques qui ruinent l’avenir de notre pays.
Le parti socialiste voulait nous convaincre de ne pas voter pour Nicolas Sarkozy parce qu’il porterait une Rolex au poignet ou qu’il irait dîner au Fouquet’s ! Un débat politique d’une pauvreté insigne dans lequel les médias se sont engouffrés avec entrain. François Hollande oudrait désormais remettre le couvert avec l’enquête à charge (et au timing si opportun) sur la campagne 2007.
Et comme pendant qu’on envoie des boules puantes sur Nicolas Sarkozy, les journalistes ne s’intéressent pas aux enjeux de fond qui devraient constituer le coeur de la campagne, les Français sont privés d’un débat politique adulte et serein sur les défis que le pays aura à relever au cours des années à venir.
La France va-t-elle longtemps faire porter sur les épaules des générations futures le poids de la dette et une fringale de dépense qu’un pays en quasi-récession n’a plus les moyens de s’offrir ? La panacée socialiste de la dépense publique fera-t-elle long feu alors que les électeurs ont pu constater de l’effet en Grèce de ces politiques irresponsables ?
« It’s the economy stupid ! », comme l’expliquait avec sagesse Bill Clinton en 1992 ! L’économie est un fondamental qu’on ne peut pas nier et le rôle des médias serait de mettre la gauche en face de ses contradictions avec la réalité.

LA GAUCHE NOUS PRÉPARE AUX FINANCES À LA GRECQUE D'"HOLLANDREOU" , comme le tritre joliment "Présent" dans son édition du jour.

Le rythme de diffusion des films à la télévision fait à nouveau polémique

TF1, M6, et la SACD sont vent debout contre la nouvelle case cinéma accordée le mercredi soir à France 4. Un nouvel épisode de la lutte entre partisans et opposants d'un accroissement de la diffusion des films hors des salles à l'heure du numérique.

Doit-il y avoir plus de cinéma à la télévision et sur Internet ? En apparence simple, cette question est aujourd'hui au centre des querelles entre chaînes de télévision, producteurs de cinéma et les sociétés d'auteur. Ces derniers jours, l'accord entre les organisations du cinéma et France Télévisions qui prévoit d'octroyer une nouvelle case cinéma le mercredi soir à France 4 a mis le feu aux poudres, faisant un tas de mécontents, au premier rang desquels M6 et TF1.
Selon nos informations, la Une a écrit au ministère de la Culture pour exprimer son courroux. Elle songe même, si le décret autorisant cette case (actuellement examiné au CSA) était publié, à l'attaquer devant le Conseil d'Etat. Une action qu'elle pourrait éventuellement mener avec la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques (SACD). Une alliance opportuniste tant les motivations de s'en prendre à l'accord de France Télévisions sont opposées entre la chaîne et la société d'auteur.
Le risque de banalisation du film
Ainsi, les chaînes privées, TF1 en tête, auraient souhaité que cette décision soit prise dans un cadre global, où tous les acteurs auraient eu leur mot à dire. Surtout, d'une manière générale, la Une ne souhaite pas accroître la diffusion de films à la télévision. Cela aurait pour effet, selon elle, de banaliser ce genre, et par conséquent de faire baisser la valeur des inédits, auxquels elle contribue financièrement. De fait, la Une investit 3,2% de son chiffre d'affaires dans la production cinématographique d'œuvres européennes (dont 2,5% dans des œuvres françaises). Les producteurs de cinéma soutiennent cet argumentaire. « Il est important de ne pas banaliser le film, dont la valeur doit être préservée », assure Fréderic Goldsmith, délégué général de l'Association des Producteurs de Cinéma, qui soutient que, malgré l'emergence d'Internet, le petit écran reste le principal lieu de visionnage des films.
Pourtant, l'APC, comme d'autres associations du cinéma, ont signé l'accord octroyant la fenêtre de France 4. Dans ce cas précis, ils n'avaient guère le choix, dans la mesure où le groupe public est un important pourvoyeur de fonds. Le groupe verse en effet plus que les chaîne privées, avec 3,5% de son chiffre d'affaires réservé au cinéma. « Le groupe a un plancher de films à diffuser, et coproduit 60 films par an pour 60 millions d'euros », se félicite Frédéric Goldsmith. D'autant qu'en parallèle, France Télévisions est loin d'avoir eu gain de cause sur tout, dans la mesure où, comme l'ont indiqué les Echos, le groupe a renoncé à diffuser, comme il le souhaitait, ses films en télévision de rattrapage, au regard des conditions financières et contractuelles proposées par les ayants-droits.
Un assouplissement sur les "jours interdits"
Si la SACD s'insurge contre la dérogation faite à France Télévisions, c'est qu'elle milite pour une plus grande visibilité des films à la télévision ou sur les nouveaux supports, comme Internet. Dans ses arguments, elle avance que la profusion des nouvelles chaînes et l'émergence d'Internet rendent obsolètes la réglementation des jours interdits et la chronologie des médias. Il est vrai que regarder n'importe quel film, légalement ou illégalement, est désormais possible et de plus en plus facile. Plutôt qu'un accord isolé, la SACD, qui en tant que société de collecte a un intérêt financier à ce que les films soient plus diffusés, souhaitait un assouplissement global des jours interdits « qui rend impossible la diffusion de films de cinéma certains soirs, en particulier sur les chaînes historiques et de la TNT », a-t-elle indiqué dans un communiqué. Sur le papier, l'un n'empêche pas l'autre. Mais dans le fond, la société de collecte craint que cet accord ne soit saisi par les uns et les autres pour reporter sine die une révision globale.
Un traitement identique pour toutes les catégories de films
Hasard de calendrier, ce débat intervient alors que la chronologie des médias - qui fixe les délais de diffusions du cinéma en fonction des formes d'exploitation est en passe de légèrement évoluer. Le délai de diffusion des films en vidéo par abonnement d'art et essai pourrait être raccourci. Une réunion est prévue sur le sujet le 5 avril. Fervent partisan d'une évolution, Pascal Rogard, délégué général de la SACD, a récemment rappelé que « la chronologie des médias était la même pour le confidentiel Belle Epine que pour le blockbuster Les Intouchables. Sur 260 films produits par an en France, environ 130 ont une économie difficile, et doivent pouvoir toucher leur public sur Internet ». Lors de la même réunion, le réalisateur Michel Hazanavicius (OSS 117, The Artist...) a rappelé que son film « La classe américaine », qui avait été diffusé qu'une seule fois sur Canal Plus, avait par la suite existé uniquement grâce au piratage.

Aiguilleurs du ciel

Système baptisé « clairance » : ensemble de pratiques dénoncées dans Le Figaro qui mettent en péril les atterrissages et les décollages : travail à mi-temps illégal, sous-effectif dans la tour de contrôle… Les « petits arrangements » se font au détriment de la sécurité.

VOTEZ HOLLANDE !!!

Le pouvoir d'achat, réalité ou sentiment ? 


En 2007, Nicolas Sarkozy plaçait son quinquennat sous le signe du pouvoir d'achat. Or, comme pour la sécurité, les chiffres ne sont pas objectifs. Les agressions régressent ? Hourra, crie l'État. Et le vote FN dépasse les 30 % dans certains villages très paisibles de nos campagnes ! Le pouvoir d'achat, selon l'Insee, a augmenté de 1,32 % par an les cinq dernières années. Pas mal, en vertu du rôle d'amortisseurs des prestations sociales. Or, le ressenti, le « pouvoir d'achat du revenu disponible brut par unité de consommation » n'est que de + 0,7% par an. Un exemple. Une mère élève seule deux enfants. En 2007, ils ont 6 et 9 ans. Le salaire de la dame a progressé de 1 à 2 % par an jusqu'en 2012. Elle a du mal à s'en sortir. Son plein d'essence lui fait mal. Le prix de la baguette aussi. Ne lui parlez pas des cigarettes ! Ce qu'elle oublie, c'est qu'elle a abonné ses pré-ados à Internet, leur a offert à chacun un téléphone portable et a acquis à crédit le dernier téléviseur grand écran. Mais ça, elle l'entre dans les frais fixes qui grèvent son budget quotidien. Ce ressenti, Brassens le chantait à propos de cette fille à cent sous : « Et ce brave sac d'os dont j'n'avais pas voulu même pour une thune, m'est entré dans le cœur et n'en sortirait plus pour toute une fortune. » Évidemment, la perception est différente chez les Bettencourt – dont le pouvoir d'achat a aussi été réduit, mais pas par les impôts ou le coût de la vie quotidienne ! - ou chez les Sarkozy, Hollande, Joly, Mélenchon ou Le Pen. Or, c'est ce qu'éprouvent les électeurs qui guidera leur vote du 22 avril. Celui du 21 avril 2002 s'était joué sur le sentiment d'insécurité.

Assez faible niveau général 


Le pire, dit-on, n’est jamais sûr, mais parmi tous les sondages qui permettent de tracer, au fil du temps, les courbes de popularité ou d’intentions de vote, il en est un qui inquiète sérieusement les états-majors des candidats à la présidentielle : la courbe – ascendante – de l’abstention. Elle est la mesure de la popularité des élections elles-mêmes, donc de la démocratie représentative, la somme des intentions de voter pour les candidats pris collectivement. Une enquête avait donné l’alerte, début mars, quand 65 % des personnes interrogées avaient jugé la campagne peu intéressante. Un pourcentage jamais atteint. La déception des citoyens est confirmée par un nouveau questionnaire (en page 4) qui révèle que 32 % des inscrits se disent tentés de bouder les isoloirs dans dix-neuf jours. Le contraste avec 2007 est aussi radical qu’affligeant. La mobilisation pour choisir les deux finalistes, entre douze candidats, avait alors atteint 83,77 %, marquant un sursaut citoyen après des années d’érosion civique. L’un des deux finalistes de 2007 – qui plus est, le vainqueur – est à nouveau dans l’arène et son duel avec le champion socialiste s’annonce plus serré, que celui qui l’opposait à Ségolène Royal. Mais rien n’y fait. Le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste, Philippe Poutou, discerne un « écœurement de la politique » qu’il impute surtout à « la gauche qui a contribué à trahir ». Mais alors, le président sortant serait sur un boulevard vers sa réélection ! Rien, aujourd’hui, n’y ressemble pourtant. Force est de constater qu’à ce stade, sans préjuger d’un réveil des motivations, l’inappétence de l’électorat ne tient pas à un camp, mais à la qualité du menu. Il ne ressemble pas à cette gastronomie française que l’on voudrait inscrire au patrimoine mondial de l’humanité, mais évoque parfois la malbouffe.
Quand, dans son entretien avec des journaux régionaux, l’actuel locataire de l’Élysée lâche que « rien n’empêche de parler de la crise », on sent comme un agacement vis-à-vis d’une thématique moins aisée que le redoublement des slogans sécuritaires. Et qui pourtant préoccupe profondément les Français pour le présent et l’avenir, celui de leurs enfants, de leur emploi, de leur patrimoine, surtout quand il est modeste.

Epreuve 

Vous avez vu leurs mines de papier mâché ? Entendu leurs voix éraillées ?…. Nos candidats sont physiquement à bout. Pas tous au point de manquer une marche d’escalier, comme la pauvre Eva Joly. Mais assez pour qu’on s’interroge sur leur santé, et leurs recettes pour tenir le coup : du sommeil, dit l’un, des chocolats, préfère l’autre, du sport, ajoute un troisième… On est loin, dans tous les cas, du cocktail tête de veau-bière de Jacques Chirac. Notre République a changé de régime, mais son élection suprême reste une épreuve. Une compétition impitoyable pour sélectionner le plus fort, le plus résistant, le plus dur au mal, supposé également être le meilleur… C’est peut-être pour cela que le vainqueur est toujours un homme. Pour cela aussi qu’il se révèle souvent meilleur candidat que souverain. En attendant, tous nos vœux de bonne santé à Eva Joly : plus que dix-neuf jours à tenir, Madame…

Vue d’ailleurs… 


La campagne électorale française est suivie de près en Europe. Avec tact diplomatique chez les gouvernements. Avec inquiétude et passion chez les «partis frères» des candidats à la présidence, au niveau du PPE (conservateurs européens), du PSE (socialistes) ou des Verts. Avec incompréhension teintée d’ironie aussi, comme le souligne l’hebdomadaire britannique The Economist. Dans une verve digne de la «perfide Albion», il écrit ce que beaucoup en Europe pensent très bas: les postulants à l’Elysée sont dans le déni des réalités, celles de la crise, de l’immense dette publique de la France, de la perte de compétitivité de ses entreprises, dans l’absence de véritables réformes.
L’incompréhension est totale devant les populismes de l’extrême droite et de l’extrême gauche. Que cette dernière soit représentée par trois candidats signerait une exception bien française. Dans notre pays, l’utopie au verbe fort l’emporterait sur le réel. Tant pis alors si certains programmes, dans leur valse des milliards à distribuer (et à trouver on ne sait où), paraissent dénués de toute logique. En oubliant aussi que la politique économique de la France s’inscrit dans l’ensemble européen et qu’elle est monnayée en euros. Certes, l’Europe et la monnaie unique méritent des réformes, personne n’en doute. Mais dans la concertation et non dans un diktat parisien prôné ici et là…
Outre-Rhin, c’est l’expectative. Surtout à la chancellerie où Angela Merkel s’est prononcée pour Nicolas Sarkozy et a refusé de recevoir François Hollande, bien que, depuis, des contacts existent avec l’entourage du candidat socialiste. Angela Merkel espère la rapide ratification par la France du fameux traité budgétaire (rejeté en l’état par François Hollande), déjà parce que les récents engagements de l’Allemagne dans la zone euro ont été pris au nom de ce traité d’austérité, ensuite parce que celui-ci est nécessaire pour calmer les réticences au sein de sa propre majorité gouvernementale.
Chez les sociaux-démocrates, l’attente est différente. Bien que le SPD ne soit pas en totale harmonie avec le PS, il souhaite le changement en France pour sortir la politique européenne du conservatisme et pour faire exemple. Car une semaine après le second tour de la présidentielle, la Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé, renouvellera sa diète. Et l’expulsion attendue du FDP, le minuscule parti libéral allié de la chancelière, pourrait accélérer la campagne pour les élections fédérales prévues en septembre 2013…

Le phénomène Mélenchon 


Mélenchon, “le vent de la fureur”, selon sa propre expression, fabrique sa force dans ses meetings qui drainent foule après foule, et ses phrases choc pour décrire l’état délétère d’un modèle français violé par les puissances d’argent et les régimes à leur solde. Une force qui se traduit, sondage après sondage, par une indéniable progression des intentions de vote. Les “sondagiers” français sont dubitatif face à la montée spectaculaire du Front de gauche, de son leader Jean-Luc Mélenchon, qui a progressé ces derniers jours à grande vitesse, provoquant la remise en cause des études préétablies par les multiples instituts de prospectives. La droite de l’UMP, qui patine, a essayé d’exploiter ce mouvement de hausse de Mélenchon, pensant tenir enfin le bon argument anti-Hollande. Dès après la démonstration de la Bastille, dimanche 18 mars, Henri Guaino est monté au créneau pour dire tout le bien qu’il pensait de la campagne du Front de gauche et de son driver. Le conseiller spécial du président de la République-candidat de l’UMP n’avait pas de mots assez élogieux pour saluer la force de conviction de Mélenchon. Le président-candidat patine dans les sondages et, au second tour, il n’aurait pas l’once d’une chance. Mélenchon serait alors l’homme providentiel qui siphonnera des voix à Hollande et encouragera un principe parallèle entre Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy. Mais la mécanique des fluides électoraux ne fonctionne pas comme ça. En effet, Mélenchon montait dans les intentions de vote, rattrapant Marine Le Pen sans faire baisser corrélativement Hollande. Au contraire, la progression de l’ancien sénateur socialiste, devenu coqueluche des communistes, contribue, plusieurs enquêtes d’opinion semblent le démontrer, à élargir le socle de la gauche dans son ensemble, qui navigue entre 40% et 44% au premier tour et qui l’emporterait haut la main au second tour. Mélenchon, qui a commencé sa carrière politique chez les Lambertistes de l’extrême gauche trotskiste, a redonné une raison d’espérer à un électorat communiste moribond depuis 20 ans et s’attaque maintenant aux indécis et déçus du quinquennat de Sarkozy ainsi qu’à l’électorat ouvrier qui s’est “égaré” chez les lepénistes. Le discours tonitruant et combatif de Mélenchon et ses mises en scènes, des formes de populisme dont il ne rejette pas le terme, sont plus efficaces que ceux développés par les autres candidats, notamment celle qu’il considère comme sa principale adversaire : Marine Le Pen. Épargné par les effets des séquences de la viande halal où des assassinats de Toulouse et Montauban, le leader du Front de gauche a poursuivi, sans sourciller, vers son objectif de dépassement de la candidate du Front national, arborant en bandoulière le titre “de ferrailleur en chef” du combat contre l’extrême droite. Là aussi les enquêtes le confortent.
Donné cinquième dans les sondages, Mélenchon a dépassé le quatrième, François Bayrou, le candidat centriste, pour être au coude à coude avec la candidate du Front national. 
À ce rythme, il sera troisième sous peu et Hollande ne pourra rien faire sans lui.

Trêve pascale


Au Moyen Age l’Eglise avait institué la paix de Dieu. Les armes des chevaliers devaient être rangées pendant les grandes fêtes religieuses, et la trêve était respectée de tous. Située au printemps, saison propice à toutes les ardeurs, la trêve pascale calmait les seigneurs impatients d’en découdre. 
Je ne me fais pas d’illusion : il n’y aura pas de trêve pascale dans la campagne électorale, d’ailleurs avons-nous à faire à des chevaliers ou des seigneurs ? Je suppose au contraire que, les sondages se succédant, la lutte soit plus ardente et démesurée que jamais. 
Alors, pourquoi évoquer la trêve pascale ?
Simplement parce qu’en la circonstance elle est là pour nous rappeler que des élections, si importantes soient-elles, doivent être ordonnées à des principes plus fondamentaux, dont certains sont purement matériels, et d’autres sûrement intellectuels, voire spirituels. 
Un principe terre à terre est celui qui prescrit une saine gestion de l’économie. La Nouvelle Lettre reprend sans cesse cette antienne : les débats politiques devraient permettre d’améliorer les relations entre le pouvoir et l’économie. Il n’en est malheureusement rien, et tous les candidats se livrent au constructivisme fiscal, comme le dit mon ami Jean-Philippe Delsol. Ils veulent nous construire une nouvelle fiscalité, parce qu’ils sont persuadés que plus d’impôts, plus progressifs, pénalisant par priorité riches, entreprenants et rentiers, restaureraient des finances publiques en ruines. Les candidats se livrent aussi au constructivisme commercial, le même que celui des mercantilistes des 16ème et 17ème siècles, le même que celui de Roosevelt, dont le résultat immanquable est non seulement de créer une dépression profonde, mais aussi de développer le nationalisme xénophobe ; après avoir été le concurrent déloyal, l’étranger devient l’ennemi et on finit par prendre les armes ; comme dans les années 1930. A trop parler de la « guerre économique », on habitue les esprits à l’idée de la guerre. Pâques, c’est au contraire un message d’universalité, de compréhension entre les peuples. Peut-il être entendu quelques jours ? 
Les esprits devraient aussi être libérés quelques jours de l’obsession civique. Que signifie aujourd’hui en France être citoyen ? Le droit de vote ? C’est le droit de choisir sa servitude, puisque l’Etat Providence a transformé les citoyens en esclaves. Parlant de la Sécurité Sociale un siècle avant qu’elle n’existe, Frédéric Bastiat pronostiquait : « Les abus iront toujours croissant, et on reculera le redressement d’année en année, comme c’est l’usage, jusqu’à ce que vienne le jour d’une explosion. Mais alors on s’apercevra qu’on est réduit à compter avec une population qui ne sait plus agir par elle-même, qui attend tout d’un ministre ou d’un préfet, même la subsistance, et dont les idées sont perverties au point d’avoir perdu jusqu’à la notion du droit, de la propriété, de la liberté et de la justice ».Il nous faut donc abandonner un instant l’illusion que l’homme ou le parti providentiel pourrait améliorer durablement le sort du peuple, et nous rappeler que la politique ne peut servir qu’à garantir la liberté et la propriété en assurant leur sécurité. Mais les discours et surenchères sécuritaires démontrent précisément la faillite de la politique à assurer la sécurité, quand l’Etat s’occupe de tant d’autres choses et à si grands frais.
En prenant quelque recul, nous devrions admettre que tout ce qui se produit de désastreux depuis dix ans est dû au retour en force de l’Etat, des hommes de l’Etat, et partout dans le monde, y compris aux Etats-Unis, pays auquel la France a offert une statue représentant la liberté éclairant le monde et tenant dans sa main le livre du droit. Remettre cette image dans nos esprits devrait nous amener à voir la politique et les élections à la lumière de la statue, donc à considérer les résultats prochains comme mineurs par rapport au principe majeur pour lequel nous devons nous mobiliser : moins d’Etat, moins de politique, plus de liberté et plus de droit. Pâques serait une renaissance, une promesse. 
Prendre ses distances à l’égard de la politique, c’est aussi mettre à sa place la religion. Sans doute les Chrétiens reconnaissent-ils avant tout dans Pâques la célébration de la résurrection du Christ. Ils ont besoin de cette trêve, comme du Carême, pour rester fidèles à leur baptême et renouveler leurs vœux. De même, la Pâque juive scelle-t-elle l’alliance de Dieu et de son peuple. Mais tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, chrétiens, juifs ou non, ne peuvent se détacher de la religion, de cette quête du sens de la vie et de cette recherche d’un épanouissement, d’un accomplissement personnel – ce que l’on appelle humanisme. Quelle place la religion occupe-t-elle aujourd’hui dans notre société française ?
Elle se vante d’être laïque, ce qui ne signifie plus respectueuse de la liberté religieuse, mais destructrice de toute religion. Une telle société est sans défense devant le fanatisme religieux, qui occupe toute la place laissée libre par le laïcisme. Mais une telle société rend aussi les êtres humains fragilisés, insatisfaits, condamnés à la peur ou à la servitude, sources de désespoir ou de violence. Certains ont voulu ainsi rayer Pâques, ou symboliquement le lundi de Pâques, pour aller plus loin encore dans la déchristianisation de la fille aînée de l’Eglise. Mais ils n’ont rien à proposer en face, sinon les illusions d’une « société sans classe » construite sur les ruines de la propriété et de la liberté. Pâques, ce n’est pas les œufs, les cloches et les poules en chocolat, ou la féria de Nîmes, c’est l’affirmation d’une foi qui a guidé les peuples vers la civilisation. La trêve devrait nous aider à dire « J’y crois ».
Bonne trêve, bonnes Pâques !

L’illusion qui valait mille milliards

Le 29 mars, les ministres européens des Finances ont assuré qu’ils avaient trouvé la somme suffisante pour protéger la zone euro d’une nouvelle crise. Mais c’est un tour de passe-passe comptable qui pourrait échouer à la première tourmente. 

“Mille milliards de dollars”. Le ministre néerlandais des Finances [Jan Kees De Jager] parle presque en chuchotant lorsqu’il annonce le montant du nouveau fonds de secours européen. Mais lorsque les ministres européens des Finances invoquent le dollar pour garantir la stabilité de la zone euro, cela ne présage rien de bon.
En fait, on ne dispose pas du tout de 1 000 milliards de dollars pour le Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds d’urgence sur lequel l’Espagne et l’Italie doivent s’appuyer en cas de menace de faillite.
Et pas non plus de 800 ou 700 milliards d’euros, les montants que la déclaration officielle des ministres cite avec fierté. Ce que De Jager et ses collègues européens ont présenté est un trompe-l’œil. Une manière de jongler avec les chiffres qui sape dès le début la crédibilité du fonds de secours, qui sera opérationnel à compter du 1er juillet.
Les bases de cette magie mathématique ont été jetées par les chefs de gouvernement européens. A l’automne dernier, ils ont décidé que la capacité de prêt combinée du fonds de secours déjà existant [le Fonds européen de stabilité financière, FESF, créé en 2010] et de celui à constituer devait être limitée à 500 milliards maximum.

Du réchauffé et de la poudre aux yeux

Ils ont ensuite, dans leur message optimiste, surtout mis l’accent sur le chiffre 500. Il était passé sous silence qu’on ne disposait en fait que de 300 milliards d’euros d’argent frais, 200 milliards de l’ancien fonds ayant déjà été employés pour préserver la Grèce, le Portugal et l’Irlande de la déroute.
En décembre, les mêmes dirigeants ont décidé "de reconsidérer" le montant du fonds combiné, le jargon de Bruxelles pour dire "augmenter". Les marchés financiers, les Etats-Unis, l’OCDE, le FMI ont tous fait comprendre que même 500 milliards d’euros d’argent frais ne suffisaient pas à empêcher qu’une action ciblée des spéculateurs contre un seul pays (l’Italie) entraînerait le reste de la zone euro.
La Commission européenne a ensuite proposé un plan clair : en ajoutant les sommes non utilisées de l’ancien fonds (240 milliards) au nouveau MES, on obtient 740 milliards : le "one trillion dollar baby". Cela convaincrait les marchés et encouragerait le FMI à renforcer également son trésor de guerre contre la crise de l’euro.
Cette proposition a été rejetée vendredi [30 mars] sous la pression de l’Allemagne, et d’un coup de baguette magique, les ministres européens ont sorti quelque chose d’encore plus important : 800 milliards d’euros. Il s’est avéré que c’était l’addition des 500 milliards déjà promis, plus les 200 milliards de prêts de l’ancien fonds, plus les 100 milliards de la première aide d’urgence à la Grèce. Du réchauffé donc, truffé d’un zeste de poudre aux yeux.
Ce n’est pas la première fois que les ministres de la zone euro se rendent coupables de bizarreries arithmétiques. L’ancien fonds de secours a également été baptisé "one trillion dollar baby" à sa naissance en mai 2010. Il devait comprendre 750 milliards d’euros : 500 milliards de l’UE et 250 milliards du FMI. Au cours des mois suivants, la part de l’UE s’est racornie à 250 milliards, la conséquence des garanties supplémentaires nécessaire pour prêter de l’argent.

Un rôle de dissuasion

Après beaucoup de lamentations de la classe politique, les pays de la zone euro ont décidé d’augmenter leur contribution à 440 milliards. Les Chinois et les systèmes de leviers financiers multiplieraient ce montant par quatre ou par cinq. Mais on n’a entendu parler ni des Chinois, ni des leviers par la suite.
Il faut dire que 500 milliards représentent beaucoup d’argent pour le MES. Bien assez pour soutenir les banques espagnoles, au cas où Madrid en ferait la demande. Mais si le gouvernement espagnol et le gouvernement italien frappent en même temps à la porte pour demander de l’aide, le MES ne suffit pas.
Selon les ministres, le but n’est pas tant que le fonds d’urgence soit effectivement utilisé. Le fonds a surtout un rôle de dissuasion. Les ministres aiment  bien sortir le “big bazooka”, d’où leur engouement pour les 1 000 milliards de dollars.
Un fonds suffisamment  important que les marchés n’envisagent pas une seconde de lancer une offensive contre un frère de la zone euro plus faible. Mais c’est justement sur ce point crucial que les gouvernants sapent la ligne de défense de la zone euro. Pour la deuxième fois en deux ans.

L’opaque nébuleuse des agences européennes

Peu transparentes, dépensières, sujettes aux conflits d’intérêts : l’indépendance de la vingtaine d’agences spécialisées de l’UE pose des problèmes tant au point de vue financier que du contrôle démocratique, dénonce Die Presse. 


Très exactement 6 157 euros : voilà ce que coûte une réunion du conseil d’administration de l’Efsa, l’autorité européenne de sécurité des aliments. Par personne. On ne sait pas si les quinze membres du conseil d’administration ont été conduit à Parme [siège de l’Efsa] sur des chaises à porteurs, ni s’ils y ont dégusté des œufs de caille pochés tout en parcourant l’ordre du jour.
Ce que l’on sait très bien, en revanche – grâce à l’infatigable Monica Macovei, députée européenne roumaine spécialisée dans la lutte contre la corruption – c’est la conception qu’ont ces gens-là de leur fonction. Sur la seule année 2010, l’Efsa a déboursé 49 millions d’euros pour des contrats externes "de communication et de gestion".

Comment de tels dysfonctionnements sont-ils possibles?

Il ne s’agit pas de la seule anomalie constatée dans les agences européennes, qui sont aujourd’hui au nombre de 24. Ancien patron de l’Agence européenne des médicaments à Londres, c’est ainsi le plus naturellement du monde, ou presque, que Thomas Lönngren a rejoint l’industrie pharmaceutique en début d’année.
Mella Frewen, qui fut longtemps lobbyiste du fabricant de semences américain Monsanto à Bruxelles et qui est aujourd’hui responsable du lobby de l’industrie agroalimentaire, est, quant à elle, sur le point d’entrer au conseil d’administration de l’Efsa.
Les organisations non gouvernementales elles-mêmes ne savent plus faire la part de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas : la patronne de l’Agence européenne pour l’environnement de Copenhague a pris sur ses heures de bureau pour partir aux Antilles avec une poignée de collaborateurs. Pour y étudier la biodiversité. Au profit de l’organisation de défense de l’environnement "Earth Watch" – mais aux frais du contribuable. "Earth Watch" a présenté une facture de 2 000 euros pour chaque participant au voyage. Cela ne ressemble pas seulement à une subvention croisée. C’en est une.
Comment de tels dysfonctionnements sont-ils possibles ? C’est très simple : parce que personne ne s'en soucie. Quand on demande à la Commission européenne ce qu’elle a l’intention de faire pour remédier aux dysfonctionnements de ces agences, on obtient invariablement la même réponse : nous avons les mains liées, le règlement intérieur des agences ne prévoit aucun droit d’ingérence, et nous avons déjà proposé, voilà des années, une réforme du mode de surveillance.
Les gouvernements européens sont manifestement les premiers responsables de cette situation. Depuis maintenant des années, la création d’agences fait l’objet d’une compétition inconvenante entre les pays membres.
Chacun doit au moins avoir la sienne. Etonnamment, lors des habituels blocages qui caractérisent les sommets européens, le fait de proposer l’ouverture de tel ou tel bureau peut faire des miracles pour atteindre le consensus sur d’autres sujets.
Même les politiques autrichiens, qui aiment tant dire du mal des "fonctionnaires de Bruxelles", s’empressent alors de donner leur accord. Lorsque l’Agence des droits fondamentaux a vu le jour à Vienne, le 1er mars 2007, les membres du gouvernement ont rivalisé d’enthousiasme dans leurs déclarations, si bien qu’il fallait les lire deux fois pour être sûr qu’il ne s’agissait pas de parodies de chansonniers.

Fermer les agences superflues

La ministre des affaires étrangères, Ursula Plassnik, s’est laissé aller à déclarer que la création de l’Agence des droits fondamentaux allait "conforter encore la position de Vienne de siège d’organisations internationales majeures".
Le chancelier fédéral Alfred Gusenbauer a parlé d’un "signal envoyé par l’UE aux hommes et aux femmes". Soit dit en passant, l’Agence des droits fondamentaux ne s’est trouvée au cœur d’une vague agitation qu’une seule fois en cinq ans lorsque Viviane Reding, la commissaire à la Justice et aux droits fondamentaux, s’est indignée du projet de transposer en vers la Charte des droits fondamentaux de l’UE.
Le député européen Martin Ehrenhauser a raison : il faudrait fermer l’agence viennoise pour ne rien mettre à la place. D’autant qu’elle fait – chèrement – doublon avec le Conseil de l’Europe.
L’ironie veut que les Européens pourront, s’ils sont plus d’un million, lancer une initiative citoyenne à partir du 1er avril. Plus de démocratie, plus de participation, plus de transparence, selon la formule du moment.
Or, pendant ce temps, les autorisations de nos médicaments et l’évaluation des risques posés par les aliments que nous consommons se font dans l’ombre et dans le flou juridique.
Cette situation est insupportable. Les gouvernements devraient mettre à profit les négociations sur le cadre financier de l’UE pour la période 2014-2020 pour fermer les agences superflues et renforcer la surveillance des autres. A défaut, ces agences de l’ombre pourraient bientôt voler de leurs propres ailes sans retour en arrière possible.

Une obsession ? 


En compagnie de Mgr Marc Aillet, Jean-Pierre Maugendre, Jean-Marie Le Mené (président de la Fondation Jérôme-Lejeune), Hervé Rolland (président de Notre-Dame de Chrétienté), l’abbé Hubert Lelièvre (fondateur de la Famille missionnaire l’Evangile de la Vie), les journalistes Guillaume de Thieulloy, Daniel Hamiche, et les rédacteurs du Salon beige Michel Janva, Jean Lahire et Philippe Carhon, j’ai accepté en ma qualité de journaliste de signer une « Lettre ouverte aux candidats aux élections », demandant qu’ils se « positionnent » clairement par rapport aux « principes non négociables ». Il s’agit du respect de la vie, de la conception à la mort naturelle, du soutien à la famille traditionnelle et de la sauvegarde de la liberté éducative des parents, qui sont « le strict minimum que l’on puisse exiger d’un programme politique ».
Il est clair qu’aucun des dix candidats à la présidence aujourd’hui ne s’affirme partisan de la mise en œuvre complète de ces principes qui, résultant de la loi naturelle, ne sont d’aucun parti ni d’aucun pays, mais s’imposent à tous. En France, ces principes sont tous bafoués, avec plus ou moins de gravité, ce qui signifie qu’il y a à la fois des restes à préserver et des changements à opérer pour que ce « minimum éthique » puisse être instauré.
Ils s’imposent à tous mais c’est peu de dire que dans notre état de dissociété ils ne sont pas seulement bafoués, mais dans l’ensemble, incompris, et de ce fait marginalisés, voire ridiculisés. Ecartés de la sphère politique.
Il va pourtant bien falloir choisir. Et la lettre aux candidats précise que les « catholiques pratiquants ou Français de bonne volonté » voteront « en fonction des principes non négociables », « minimum au-dessous duquel nous quittons l’Etat de droit pour entrer dans la barbarie ».
La barbarie, nous y sommes déjà par l’avortement légal, organisé et remboursé par l’Etat, par une sorte d’égale dignité reconnue à l’attachement homosexuel, au concubinage et au mariage stable, par la mainmise du pédagogisme décervelant et la promotion de l’immoralité, protégée par l’Etat (et les médias, et l’argent des organismes supranationaux), sur la formation des intelligences et des cœurs.
Se déterminer en fonction des principes non négociables, ce n’est pas se réfugier au nom de la pureté de ceux qui « n’ont pas de mains » dans une abstention désolée, parce que « tout est foutu ». Il s’agit de sauvegarder le maximum, voire d’espérer une amélioration là où elle nous est proposée, tout en affirmant haut et fort le but à atteindre.
Car nous crevons des tabous : tabou de la loi Veil et du « droit des femmes », tabou de la non-discrimination, tabou de l’égalitarisme qui est à la base de la spoliation des droits parentaux par l’Etat.
« Obsession » ? C’est ainsi qu’Yves Daoudal qualifie l’affirmation des « points non négociables » dans Daoudal-Hebdo, non qu’il les récuse, mais parce qu’il estime que la condition sine qua non de la promotion du bien commun dont ils participent exige d’abord qu’un pays ne soit pas « ligoté dans une union », qu’il soit d’abord « indépendant » et que « son pouvoir soit souverain ».
Certes, et cette considération orientera à juste titre le vote de beaucoup.
Pour autant, vu l’importance et l’organisation des forces auxquelles nous faisons face, rappeler que les catholiques et les Français de bonne volonté ne trouvent totalement leur compte chez aucun des candidats, chez l’une un peu plus, chez d’autres beaucoup moins ou pas du tout, ce n’est pas vain.
Car quelle que soit la configuration politique, il nous appartient de crier à temps et à contretemps qu’une culture, un pays, une union construite sur le mépris de la vie et l’infernale inversion qui appelle mal, le bien, et bien, le mal, sont en péril de mort. Carthage et ses sacrifices d’enfants ne sont plus. L’empire aztèque a succombé devant quelques centaines d’hommes. La France, et ses « sœurs européennes » qui cultivent la mort, jouent leur identité et leur survie ; elles ont créé le vide où d’autres s’engouffrent : une population étrangère à nos coutumes, nos lois et notre foi, mais aussi des idéologies de plus en plus folles.
Disons les choses autrement : faire tomber les tabous qui empêchent les principes non négociables d’être seulement envisagés par les candidats aux élections, ce sera aussi une façon de permettre la renaissance nationale ou à tout le moins la décélération de la culture de mort qui la déteste. Et il faudra en tenir compte à chacune des échéances qui se présentent.