TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 21 mars 2012

Eva Joly : actes terroristes liés aux « discours de Sarkozy »

Qu’a donc fumé Eva Joly ? Selon la candidate écologiste, les discours de Nicolas Sarkozy et de Claude Guéant seraient responsables des attaques terroristes ignobles de Mohammed Merah à Toulouse. Quand récupération politique et légitimation des crimes deviennent indécents.

« Il y a clairement eu des discours discriminants et stigmatisants de la part de Nicolas Sarkozy et de la part de Claude Guéant », a affirmé Eva Joly sur l’antenne de France 2, une façon pour la candidate écologiste de faire porter la responsabilité des massacres islamistes sur l’exécutif français.
Si cette thèse fumeuse a été largement reprise à gauche hier, quand les médias martelaient à l’opinion publique que le meurtrier était un néo-nazi, elle devient encore plus ridicule à l’heure où la France découvre que la folie meurtrière de Mohammed Merah s’inscrit dans la logique idéologique d’Al Qaïda.
Le fondamentalisme islamiste du groupe terroriste est largement combattu par Nicolas Sarkozy, qui a justement choisi de faire tomber un certain nombre de tabous et de comportements laxistes à l’égard de l’islam radical pour renforcer la République face à ces menaces.
La tentative de récupération d’Eva Joly, qui espère faire de Nicolas Sarkozy un bouc-émissaire alors que sa gestion du drame a pour l’heure été irréprochable (comme celle de François Hollande d’ailleurs qui est pour l’instant resté dans son rôle), est pathétique.

Récupération : Bayrou et Mélenchon pris au piège à Toulouse

François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon qui ont brisé l’union nationale autour du drame de Toulouse pour faire leur beurre électoral sur la dénonciation des « germes de violence » imputables selon eux à la droite et à l’extrême-droite, ont été rattrapés par la réalité qui ne colle pas à l’idéologie véhiculée. Le meurtrier de Toulouse n’est pas un néo-nazi mais un djihadiste d’Al Qaïda.
Toutes les actualités ne sont pas exploitables pour gagner quelques voix ! A fortiori quand l’actualité est en cours et que l’on ne connaît pas encore les tenants et les aboutissements d’un drame. Oui, mais la tentation était trop forte pour Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou de faire la leçon à Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, histoire de leur faire porter indirectement le chapeau du drame toulousain.
La thèse du tueur néo-nazi, excité par les discours « de haine » des candidats de droite et d’extrême-droite, a été immédiatement privilégiée par les médias préférant voir des maghrébins et des antillais là où l’assassin ne voyait que des soldats français. Du coup, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon se sont engouffrés dans la brèche avec une indécence et un manque de recul absolu.
Tandis que Nicolas Sarkozy a été impeccable dans son rôle de chef de l’Etat, mettant en place une traque efficace du meurtrier sans instrumentaliser ce drame. Tandis que François Hollande est demeuré digne et dans un rôle à la fois actif et respectueux du protocole républicain convenant parfaitement à la situation, deux candidats se sont tristement distingués pour tenter de faire de la récupération politique.
Et que vont-ils nous expliquer désormais ? Qui est responsable de ces germes de violence que l’on trouve dans l’islamisme radical ? Pourquoi les attentats en France (et ailleurs dans le monde) sont quasi-systématiquement le fruit de cette mouvance ? Les discours de fermeté de Nicolas Sarkozy sont-ils vraiment porteurs de « germes de violence », ou le discours d’autorité et d’intégration du président de la République est le seul qui pourra permettre que des Français ne tuent plus des soldats de leur pays ?

Comment les riches sont traités en Europe

Alors que François Hollande veut taxer les riches à hauteur de 75%, le premier ministre britannique veut au contraire diminuer l'imposition des plus fortunés. Tour d'Europe, et au delà de la taxation des très hauts revenus.


Taxer les riches, appelés à un effort supplémentaire au moment où tous les contribuables sont contraints à des sacrifices ? L'idée était très en vogue, à travers le monde, l'été dernier. Elle l'est plutôt moins, aujourd'hui. A l'heure où, en France, un candidat au pouvoir suprême annonce vouloir taxer les plus hauts revenus à hauteur de 75% - cela a encore constitué un sujet de conversation pour plus de la moitié des Français la semaine dernière, selon un sondage IFOP- le premier ministre britannique annonce à l'inverse une baisse de l'imposition des revenus supérieurs, qu'il veut ramener de 50% à 45%... Et, en Allemagne aussi, l'idée est discutée d'une diminution des impôts... Dans les pays du sud de l'Europe, ou un plafond a déjà été atteint (Espagne), il est plutôt question de s'attaquer à la fortune qu'aux revenus (Italie). Aux Etats-Unis, rien n'est décidé, tout est encore en débat, et dépendra de la teneur de la campagne électorale. Petit tour du monde des débats fiscaux... qui ne doivent pas masquer la réalité des chiffres souvent surprenants : même avec une tranche à 75%, telle que voulue par François Hollande, un riche célibataire (1,2 million de revenus imposables par an) paierait moins d'impôt à Paris qu'à Madrid. Et, moins aussi, qu'en Belgique, où, paradoxalement, partent les riches français.
Grande Bretagne : on baisse !
C'est la surprise, et aussi un indicateur de tendance : nos voisins britanniques, qui avaient été parmi les premiers, pendant la récession, à relever le taux d'impôt des riches contribuables, s'apprêtent à le baisser. Le premier ministre, David Cameron, veut ramener de 50% à 45% le taux maximum de l'impôt, touchant les revenus au-delà de 150.000 livres (180.000 euros). Il a pris cette décision sous la pression des milieux d'affaire, au nom de la recherche d'une meilleure compétitivité, et afin d'attirer les talents : à Londres on se dit prêt à accueillir tous les riches français effarés par la créativité fiscale des candidats à la présidence. Quant à l'idée un temps agitée de taxer les « belles demeures », elle est abandonnée.
Allemagne : allègement fiscal en discussion
Les Allemands ont des problèmes de riches : que faire quand l'équilibre budgétaire se profile (ce pourrait être le cas en 2014) ? D'où un débat, lancé par les chrétiens démocrates (CDU) sur un allègement fiscal, dont pourraient profiter les plus aisés. Mais le ministre des Finances, Wolfgang Shäuble, a sonné la fin de la récréation : pas question de dilapider ainsi les fruits de la rigueur. En tous cas, si la discussion re-surgit, elle sera sérieusement cadrée : les baisses d'impôts devront être parfaitement ciblées pour soutenir la croissance. Pas question de distribution générale de cadeaux... Le taux maximum allemand est de 45%, auquel il faut ajouter une surtaxe « réunification » correspondant à 5,5% de l'impôt dû.
Espagne : les millionnaires encore plus taxés qu'avec François Hollande
Les différents plans de rigueur soumettent les riches espagnols à une imposition en forte hausse. Avant la crise, l'impôt sur le revenu était déjà élevé, en raison d'un barème très progressif, mais culminant à 43%. Le dernier plan de rigueur a porté ce taux maximum à 52%. Selon des informations recueillies par le site internet myeurop, un célibataire espagnol déclarant 1,2 million d'euros de revenus annuels doit désormais payer 600.000 euros d'impôt. Soit plus qu'en France, même avec la nouvelle tranche à 75% : sous François Hollande, la facture serait de 580.360 euros, pour un revenu équivalent.
Italie : un impôt sur la fortune qui effraie les riches
Après l'avoir annoncé, Silvio Berlusconi a renoncé à la fin de l'été 2011 à augmenter la taxation des hauts revenus. Le taux marginal italien reste fixé à 43%. Mais le débat porte aujourd'hui sur l'instauration d'un impôt sur la fortune, Mario Monti voulant mettre les riches à contribution, après avoir pris des mesures de rigueur drastiques visant l'ensemble de la population (retraites). Le projet de taxes sur le patrimoine a déjà mis des milliers d'italiens sur les routes de l'Europe : beaucoup convertissent leurs liquidités en lingots d'or, qu'ils partent placer en Suisse, notamment.
Belgique : au sommet
En Belgique, on taxe à peine moins qu'en Espagne, aujourd'hui. Notre célibataire avec 1,2 million d'euros de revenus paie 594.400 euros l'an d'impôt. Voilà pourquoi le débat sur une taxation supplémentaire est inexistant. Quant aux riches Français exilés à Bruxelles, ils font tout pour éviter de déclarer des revenus, profitant par ailleurs d'une imposition très faible des plus-values.
Etats-Unis : un débat de campagne électorale
C'est aux Etats-Unis qu'est née, au cours de l'été 2011, l'idée de taxer spécifiquement les millionnaires. Le milliardaire Warren Buffet a fait sensation en déclarant que sa femme de ménage était -relativement- plus imposée que lui. Cet état de fait est rendu possible par la très faible imposition des plus-values (15%) et autres revenus du capital, principales ressources des plus riches. Le mécanisme que Barack Obama a bien l'intention de défendre pendant la campagne électorale, jusqu'en novembre prochain, consiste à faire payer au moins 30% d'impôt aux millionnaires. Il s'agit là d'un taux moyen (l'impôt représente 30% de la totalité du revenu), et non d'un taux frappant la part la plus élevée du revenu. Pour atteindre un tel niveau de taxation global, il faut déclarer en France un revenu de près de 750.000 euros, aujourd'hui (s'agissant d'un célibataire). Autrement dit, Barack Obama voudrait faire en sorte que l'américain touchant un million de dollars annuels soit taxé peu ou prou comme un Français... Alors qu'aujourd'hui, le taux maximum de l'impôt ne dépasse pas 35% Outre Atlantique.
Il va sans dire que, même en cas réélection de l'actuel président américain, un tel projet fera l'objet d'âpres négociations au sein du Congrès.

Ah, si Apple gérait l’Europe…

“Si les gouvernements étaient comme Apple”, rêve Hospodářské noviny après l’annonce par le géant informatique qu’il allait verser des dividendes à ses actionnaires pour la première fois depuis 17 ans. Le quotidien économique pragois rapelle que “Apple a accumulé près de 98 milliards de dollars de cash et est ainsi devenu l'oiseau rare, pas seulement des marchés des titres.”
Jusqu’à présent, les actionnaires ne touchaient des bénéfices qu’en cas de vente des actions. Grâce à cette stratégie la société est devenue la plus grande entreprise mondiale selon sa capitalisation boursière. “Il est regrettable que les 'managers' des nombreux pays développés n’aient pas adopté une attitude similaire”, déplore Hospodářské noviny en évoquant le comportement dépensier des gouvernements européens :
Evidemment, ils se sont laissés porter par l’économie de la dette, qui est d’une certaine manière plus attractive que celle du profit. Il est plus facile de verser des allocations et regarder comment le gouvernement suivant (d’opposition) s’en tirera. C’est comme être soigné par un diabétologue et se demander comment perdre du poids devant une assiette bien garnie. […] Apple pense partager environ un dixième de l’argent accumulé. Quel gouvernement peut se vanter de chiffres pareils ?

Mots partisans et mots républicains

Le temps s'est arrêté. La France est bouleversée par la folie meurtrière du tueur à scooter. Toute la République est concernée, c'est Nicolas Sarkozy qui l'a dit, le Président qui a parlé. L'heure est au rassemblement. Passé le moment de recueillement dû aux familles et à une communauté religieuse en état de choc, est-ce compatible avec la poursuite de la campagne ? Quand l'incompréhension domine, on mesure toute la difficulté de la parole publique. Car on sait peu de choses du tueur, n'était sa monstrueuse froideur. Si l'on ignore si des motivations antisémites l'ont animé, le fait d'exécuter trois enfants devant une école juive relève bel et bien de l'antisémitisme. De même qu'exécuter trois militaires d'origine maghrébine tendrait à suggérer un acte raciste. Tous les candidats se sont exprimés, avec des mots proches, pour manifester leur solidarité et mettre en garde contre l'exploitation partisane de la tragédie. Certains ont suspendu leur campagne. François Bayrou s'est quant à lui aventuré sur un terrain dangereux en induisant un lien entre ce drame et le langage de haine que des responsables tiennent, où s'enracinerait la violence de la société. Reconnaissons-lui néanmoins d'avoir fait fi d'une certaine hypocrisie : bien sûr que l'unité républicaine s'impose - encore que la trêve s'est déjà fissurée - mais on aimerait qu'il en fût ainsi en toutes circonstances. L'action politique ne peut s'éteindre quand il s'agit d'élire celui qui sera chargé de l'essentiel, la cohésion nationale : il doit rappeler que la République, attaquée, sera plus forte que la barbarie et expliquer comment il compte y parvenir.

L’ennemi public n° 1 est islamiste 
 
Le flingueur de militaires, le tueur sanguinaire qui a massacré des enfants juifs de 3, 5, et 7 ans devant leur école, s’acharnant sur une petite fille de 7 ans pour ne pas la rater. L’homme ultra-dangereux le plus recherché de France et sur l’identité duquel les enquêteurs restaient extrêmement prudents (et pour cause) tandis que les médias et plusieurs politiques (voir les infectes déclarations de Bayrou) entonnaient eux le grand air du racisme, de l’antisémitisme et de l’extrême droite, mettant en cause les « discours racistes électoraux ». Cet ennemi public n° 1 de la nation tout entière s’appelle Mohamed. C’est un islamiste de 24 ans.
Il est d’origine algérienne, musulman, se revendique d’Al-Quaïda. Il fait partie de ces « gens de retour de zones de combat qui sont une inquiétude pour les services de la DCRI français » (pas tant que ça apparemment, jusqu’à hier). Il a la nationalité française (encore un à qui on l’a donnée avec discernement). Mohamed a commis sept assassinats de sang-froid, trois enfants juifs, un rabbin et trois parachutistes et comptait en commettre d’autres dans sa logique kamikaze, sa vague d’attentats sanglants, sa guerre sainte.
Une longue opération du Raid tentait de le déloger mercredi de l’appartement du quartier toulousain de la Côte Pavée dans lequel il se retranchait. Ce « moudjahidine » qui se réclame du Djihad et qui a été entraîné en Afghanistan et au Pakistan, s’est montré très bavard sur ses motivations. Il parle beaucoup de sa « cause », de son engagement djihadiste, de ses « attaches salafistes » et dit avoir voulu « venger les enfants palestiniens » et « s’en prendre » à l’armée française à cause de ses engagements à l’extérieur. Il a blessé deux policiers du Raid qui tentaient de l’interpeller.
La mère du coupable présumé que les négociateurs voulaient faire intervenir, a déclaré qu’elle refusait de lui parler et qu’elle n’avait aucune prise sur lui. Ce que l’on veut bien croire… Le frère de Mohamed a également été interpellé. C’est grâce à l’adresse internet du frère (avec laquelle Mohamed avait donné rendez-vous à sa première victime, le militaire de Toulouse, soi-disant pour lui vendre une moto) et au concessionnaire Yamaha de son propre scooter, que la piste du tueur a pu être remontée.
Marine Le Pen a aussitôt déclaré que le « risque fondamentaliste avait été sous-estimé dans notre pays ». Elle a évoqué très lucidement la « guerre » qu’il faut aujourd’hui mener en France avant qu’il ne soit trop tard :
« Des groupes politico-religieux se développent face à un certain laxisme. Il faut maintenant mener cette guerre contre des groupes politico-religieux fondamentalistes qui tuent nos enfants chrétiens, nos jeunes hommes chrétiens, nos jeunes hommes musulmans et les enfants juifs. »
« Ils sont en possession d’armes », a-t-elle rappelé. « Parmi les multiples promesses » qu’elle a entendues en 2007, il y avait, a-t-elle souligné, « celles d’aller chercher les armes dans les caves ». « Je n’ai pas le sentiment qu’on ait fait ça » :
« Quelqu’un qui manifestement possédait chez lui des armes de guerre alors même qu’il était parti deux ans en stage de criminalité au Pakistan et en Afghanistan, c’est vrai que c’est assez inquiétant. »
Le recteur de la Grande mosquée de Paris Dalil Boubakeur a estimé mercredi matin qu’il fallait « se garder de tout amalgame entre la religion musulmane et l’affaire de Toulouse ». Déclarant que « la religion musulmane était à 99 % pacifique, citoyenne, responsable, non violente et tout à fait intégrée ». Il est bien mignon. Mais même son pourcentage angélique de 99 % n’est pas rassurant du tout. Selon le chiffre avoué par Guéant en 2011 de six millions de musulmans en France (largement minimisé, les statistiques religieuses sont interdites), cela signifie que, selon leur responsable religieux officiel, 60 000 d’entre eux sont peut-être animés d’intentions qui n’ont rien de pacifique. C’est une petite armée. Et quand on voit la tuerie terrifiante que parvient à commettre un seul d’entre eux, on imagine 60 000 Mohamed marchant sur la France.

Respect des morts… et des vivants 


« À quelque chose malheur est bon » dit le proverbe. Celui-ci inspire à bien des observateurs la réflexion – ou l’espoir ? – que les drames de Toulouse et Montauban vont pousser à modifier le ton de la campagne présidentielle, pour – parlons clair – en rehausser le niveau.
L’enquête d’opinion qui attestait, récemment, d’une baisse d’intérêt du public pour le débat a montré que la perception d’un certain déficit de qualité, dans cette confrontation d’idées et de projets, n’était pas une lubie.
Sous le choc des inimaginables assassinats commis, lundi, devant et dans la cour de l’école juive Ozar-Hatorah, la classe politique aurait donc pris de bonnes résolutions : privilégier une tonalité plus mesurée, pratiquer des attaques personnelles moins tranchantes, veiller à plus de rigueur dans les chiffres, s’abstenir de comparaisons avec les années noires du passé, dont on voit bien ce qu’elles ont d’outrancier lorsque surgit la vraie barbarie.
Laissons-nous donc surprendre, mais sans illusions. Une bataille électorale a aussi des exigences de conviction, de controverse, de passion, qui favorisent davantage le recours à la bombarde qu’à la musette.
Les joutes préludant aux votes des 22 avril et 6 mai reprendront donc très vite, et de plein droit. Car la démocratie elle-même ne doit pas figurer sur la liste des victimes du criminel anonyme. L’horreur semée par cet individu, si tant est qu’il agit tout seul, se suffit à elle-même et ce criminel ne doit pas obtenir en bonus la paralysie de la République.
Si l’on souhaite, malgré l’approche du scrutin crucial, que le dernier mois de la campagne présidentielle gagne en substance et en sérénité, ce n’est pas seulement sous l’effet des récentes tragédies – et face aux risques de récidives sanglantes – mais parce que le respect, en politique aussi, n’est pas seulement dû aux morts, mais déjà aux vivants. En l’occurrence, les citoyens en quête d’une information honnête et complète sur les intentions de ceux qui prétendent les conduire.

Delphine Batho (PS) refuse de quitter son logement du parc social parisien

Bertrand Delanoë l'assure : pas de "copinage" entre socialistes concernant l'attribution de logements dépendant de la ville de Paris."Depuis l'arrivée aux affaires de l'actuelle majorité municipale, aucun logement n'a été attribué à un élu", affirme-t-on dans l'entourage du maire. Reste que plusieurs personnalités politiques occupent, depuis de nombreuses années, des logements du parc immobilier de la ville de Paris, parmi lesquelles Delphine Batho, députée socialiste des Deux-Sèvres et porte-parole de François Hollande.
En novembre 2011, c'était Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Territoire de Belfort et président du MRC, qui se faisait épingler par la mairie de Paris. En effet, l'ancien ministre occupe, depuis 1983, un appartement dans le 5e arrondissement de Paris pour un loyer très éloigné des prix que les Parisiens sont obligés de payer sur le marché privé : 1 519 euros pour un logement de 120 m².

Une situation qui n'est pas illégale, mais qui est critiquée par Bertrand Delanoë. "J'ai besoin de logements pour les Parisiens dont les revenus justifient qu'ils y aient accès . Dès lors que M. Chevènement rendra son logement du parc social de la ville de Paris, il pourra être attribué à une famille réellement éligible", assurait au Monde le maire de Paris à l'automne 2011. Dans les colonnes du Nouvel Observateur du 1er décembre, Jean-Yves Mano, adjoint au maire de Paris en charge du logement, enfonçait le clou : "Au nom du principe républicain d'égalité, [M Chevènement] devrait comprendre que son appartement pourrait être loué à une famille qui a en besoin." L'ancien ministre, qui était alors candidat à l'élection présidentielle, a fait la sourde oreille à la requête et même porté plainte contre la ville de Paris . Il n'est pas le seul à profiter des faibles loyers de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP).

108 M2 POUR 1524 EUROS PAR MOIS
Delphine Batho, députée depuis 2007, occupe un appartement de 108 m2 pour 1 524 euros par mois. Interrogée sur l'occupation d'un appartement de la ville par la porte-parole du candidat socialiste, le maire de Paris a affirmé, lundi 19 mars, en marge du conseil de Paris que ses déclarations à charge contre l'ancien ministre "étaient également valables" pour la jeune parlementaire.
Mme Batho, dont le mandat de député lui assure une indemnité de 7 100 € brut mensuels, auxquels s'ajoutent 6 412 € brut de frais de représentation et 9 138 € pour rémunérer ses collaborateurs, justifie son occupation d'un logement de la RIVP en arguant du fait que "des locataires avec des revenus nettement supérieurs ne paient pas de surloyer pour le même type de logement". Surloyer dont elle s'acquitte, après en avoir fait la demande à son bailleur, mais qui laisse son loyer loin de ce que doivent payer les locataires du secteur privé (plus de 37 % d'écart selon la Chambre régionale des comptes).
Quant au conventionnement de l'appartement qu'elle occupe et qui selon la RIVP pourrait bénéficier à une famille plus modeste, la socialiste rétorque qu'elle n 'a "pas entendu que le bailleur souhaitait transformer les 6 000 logements intermédiaires liés à la mixité sociale de son parc de logements." Pourtant, depuis 2008 " toutes les attributions de logements se font sous la condition de ressource PLS (prêt locatif social)" rappelle-t-on à la RIVP.
"DES AMALGAMES INJUSTIFIÉS"
La députée estime cependant que c'est sa "personnalité et non sa situation locative qui serait visée par des amalgames injustifiés." Dans un rapport publié en juin 2011, la Chambre régionale des comptes (CRC) explique l'acharnement de quelques élus à se maintenir dans les appartements de la RIVP : "La comparaison avec le secteur privé est sans équivoque, les loyers des logements, même avec surloyers, restant nettement inférieurs à ceux du marché à Paris. Par conséquent, très peu de locataires assujettis quittent leur logement", constatent les magistrats.
La RIVP a invité les politiques à "résilier leur bail pour des motifs déontologiques. Cette action n'a suscité aucune réponse positive" rapportent les magistrats de la CRC.

L’exercice de l’État 

L’odieuse tuerie de Toulouse ne sera pas sans effet sur la course à la présidence. Le choc a été trop violent et le traumatisme collectif est trop profond pour que les candidats à l’élection poursuivent leur chemin sur le même mode conflictuel et reviennent aux dérisoires chicanes domestiques qui ont émaillé le début de campagne.
Ils vont devoir prendre de la hauteur, prouver qu’ils ont les épaules pour endosser le costume de chef de la nation. C’est dans l’épreuve dit-on que l’on reconnaît les hommes d’État. Et celle-ci est de taille.
La difficulté de la tâche est à la hauteur de l’immense émotion qui a traversé le pays ces derniers jours. Dans un contexte aussi douloureux et aussi anxiogène puisque l’assassin court toujours, il est en effet tentant de mettre une intention politique derrière chaque phrase, à l’ombre de chaque geste.
Qu’un candidat soit un peu trop dans l’émotion justement et il sera aussitôt accusé de vouloir récupérer le drame à son profit. Qu’il soit trop détaché et on le soupçonnera de ne pas prendre la mesure de la situation, l’absence l’engloutira alors.
Pour tous, la marge de manœuvre est étroite, l’exercice périlleux. Si près de la ligne d’arrivée, le moindre dérapage ne pardonnera pas.
Tout à l’heure à Montauban, les principaux candidats s’inclineront devant la dépouille des parachutistes, premières victimes du tueur. Ils y seront, malgré les déclarations officielles, en campagne, mais ils y seront à leur place.
Affirmer que la course à la présidence a été mise entre parenthèses ces derniers jours sous prétexte de quelques passages télévisés reportés n’a que le sens d’une formule de circonstance. Un délai de décence a été respecté, rien d’autre. Il était nécessaire pour être en phase avec l’instant.

Silence  

Récupérer, non, mais en parler ? Oui, forcément. Tous, nous ne parlons que de cela, des tueries de Montauban et Toulouse. Nous pleurons les victimes avec les familles, nous enquêtons avec les policiers, nous profilons l’assassin avec les criminologues… et nous disputons des causes : l’acte isolé d’un fou ? Le résultat d’un climat politique délétère ? Nous n’en savons rien, puisque nous ne connaissons pas l’assassin ni ses motivations. Mais s’il fallait toujours savoir avant de parler, nous ne dirions pas grand-chose… Et les candidats ? Ils avaient promis une trêve, elle n’a guère tenu. C’était inévitable : comment exiger que la campagne ignore le sujet de toutes nos conversations ? On aurait pu espérer un temps de silence, le temps du deuil… Notre monde va trop vite pour cela : nous en avons tous parlé, tout de suite, et les politiques aussi — ni pires, ni meilleurs que nous.

Une autre campagne 

L'actualité, surtout quand elle nous submerge d'émotion, peut changer une élection. Même s'il reste plus de six semaines d'ici au second tour, il est probable en tout cas souhaitable que le drame deToulouse modifie cette présidentielle jusque-là déplaisante.
Nécessaire pour encaisser le choc et partager le deuil, la fragile parenthèse politique décidée par plusieurs candidats ne doit pas devenir le moyen d'éluder les questions de fond. Pendant, c'est toujours trop tôt ; après, c'est déjà trop tard : le moment était mal choisi, mais François Bayrou a eu raison, lundi soir, dans son anti-discours sécuritaire de Grenoble, d'expliquer qu'à force d'entretenir, sur les estrades et sur Internet, les tensions qui minent la société, elles s'échappent en jets de violence.
Quand on s'attaque aux symboles de la République que sont l'armée et l'école, on est dans le terrorisme prémédité. Quand on sélectionne, pour les tuer, des musulmans, des juifs, des Français d'origine israélienne, maghrébine et antillaise, on est dans le racisme le plus incontestable. La folie, parfois invoquée pour dire l'innommable, ne saurait devenir une dispense commode de réfléchir aux causes du drame.
Va-t-il changer le ton de la campagne ? Les querelles politiciennes, espérons-le, vont paraître dérisoires. Les outrages, déplacés. Les mots, peut-être, vont reprendre leur sens et les vrais problèmes leur importance. Cette tragédie offre une sorte de prime à la modération. En revanche, elle pourrait compliquer l'emploi de certains arguments pour conquérir l'électorat le plus ancré à droite.
Va-t-il changer le fond du débat ? Faisons un voeu : que le drame toulousain ait ou non un lien immédiat avec le contexte politique c'est à l'enquête de l'établir les candidats se sentiront tenus de retenir le venin électoraliste.
Ce serait si réjouissant s'ils pouvaient ne plus s'affronter sur la viande halal, quinze jours durant, alors que la France étouffe sous sa dette. S'ils pouvaient éviter de faire croire qu'à travers des saillies sur l'Europe ou les civilisations, on va donner de la sécurité et du travail. S'ils savaient faire l'économie de débats identitaires mal posés comme réponse principale au sort des banlieues et au mal-logement.
Pour ces raisons, la campagne doit reprendre ses droits. Du reste, aucun candidat, surtout François Hollande, n'a envie de laisser Nicolas Sarkozy, redevenu plus président que candidat, dominer solennellement l'espace médiatique.
Reprendre, mais dignement, pas pour dire que tout est la faute de l'autre. Reprendre pour dire quelle Europe on veut. Quel effort fiscal et social partagé on accepte pour que chacun trouve sa place dans l'emploi. Quelle politique urbaine pour déghettoïser la ville et remettre l'État sur tout le territoire...
Moins d'accusation, plus de propositions ; moins d'invective, plus d'analyse ; moins de démagogie, plus de pédagogie : même s'il n'est pas complètement sûr que le drame de Toulouse soit le résultat direct de nos errements, on rêve -naïveté ?- qu'il serve de déclic à un sursaut républicain.

La prostitution est-elle vraiment le plus vieux métier du monde?

L'animateur américain Rush Limbaugh a récemment qualifié Sandra Fluke (étudiante en droit à l'université de Georgetown) de «prostituée» et de «traînée» lors d'une émission. Ces propos ont déclenché un tollé à gauche et le retrait d'un grand nombre de ses sponsors. On dit souvent que la prostitution est le «plus vieux métier du monde». Est-ce bien vrai?

En réalité, tout dépend de la définition que l’on donne à ce terme. Les êtres humains échangent de l'argent et des biens contre des faveurs sexuelles depuis plusieurs milliers d'années, et il semble bien, en effet, que toute société capable de générer de la richesse matérielle ne tarde guère à générer aussi de la prostitution. Dans la Bible, beaucoup d'Israélites disposent d'un grand nombre de concubines – qui peuvent être considérées comme des prostituées ou comme des épouses de statut inférieur. Selon 1 Rois 11:3, le roi Salomon avait «sept cents femmes (…) et  trois cents concubines».
Dans les maisons closes de la Rome antique, il était apparemment possible d’échanger un type de jeton contre une faveur sexuelle spécifique. En revanche, l’image populaire des prostituées (en tant que communauté marginale, arpentant les rues) ne date peut-être que de l’ère victorienne – époque à laquelle les responsables de la santé publique leur ont imputé la propagation des maladies vénériennes. Au XXIe siècle, la prostitution existe dans toutes les cultures et dans tous les systèmes politiques (et même dans les sociétés socialistes).

L'expression date de 1888

C’est Rudyard Kipling qui, le premier, a employé l’expression de «plus vieux métier du monde». Sur le mur de la ville (sa nouvelle de 1888, qui traite de l’histoire d’une prostituée) s’ouvre sur ces mots: «Lalun pratique le plus ancien métier du monde». Au début du XXe siècle, alors que les progressistes se demandaient comment appréhender la question de la prostitution aux Etats-Unis, les professionnels de la santé ont pris l’habitude d’employer cette citation (et à la déformer); et la citation finit par devenir une expression à part entière. Certains voulaient enrayer la propagation du vice et des maladies sexuellement transmissibles. Leurs opposants rétorquaient qu’il était inutile de combattre la prostitution, car c’était le plus vieux métier du monde, et qu’il était «impossible de changer la nature humaine».
Il est vrai que ceux qui avançaient cet argument n’apportaient jamais d’éléments historiques corroborant leurs dires: les progressistes chrétiens pensaient peut-être aux filles de joie et aux concubines présentes dans les évènements les plus anciens évoqués par la Bible; pour les autres, ce n’était qu’une figure de style. En 1932, le titre de plusieurs ouvages usaient déjà de l’expression: on peut citer la réflexion sociale et médicale The Oldest Profession in the World: Prostitution de Josephus Robinson (1929), ou le livre d’histoire de Joseph McCabe, The Story of the World’s Oldest Profession (1932).

Chez les animaux aussi

Les actes et les pratiques relevant –ou non– de la prostitution sont encore sujets à débat, mais des éléments prouvent que certains types d’animaux s’adonnent eux aussi à une forme de prostitution. On a ainsi constaté que les chimpanzés femelles de la Côte d’Ivoire pouvaient échanger des faveurs sexuelles contre de la nourriture. Dans le cadre d’une expérience, on a appris à des singes capucins à utiliser de petits disques argentés en guise de monnaie (ils pouvaient s’en servir pour obtenir du raisin); très vite, ils se sont mis à échanger ces disques contre des faveurs sexuelles.
Le docteur Fiona Hunter, chercheuse à l’université de Cambridge, a observé le même phénomène chez les manchots femelles en Antarctique: du sexe contre des pierres et des cailloux. Précisons que les manchots de la Terre Adélie ont en effet besoin de pierres pour construire leurs nids. Certaines des femelles  observées – qui disposaient pourtant déjà d’un partenaire – s’éloignaient parfois pour avoir un rapport sexuel avec un mâle célibataire, avant de lui prendre l’un de ses cailloux.
Ces femelles n’étaient certes peut-être pas uniquement motivées par la récolte des pierres, mais Hunter souligne que ces dernières «sont une monnaie d’échange précieuses chez le manchot», et qu’à ce titre, ils les protègent jalousement. Certains manchots ont répété ce type d’échange à de nombreuses reprises. Toutefois, selon Hunter, «le phénomène ne touche probablement qu’un très faible pourcentage de leur population».

UN AMI DE DODO LA SAUMURE POURRAIT NOUS RENSEIGNER, LUI AUSSI.

Les Camemberts de Normandie assignent Lactalis, Bongrain et Isigny-Sainte-Mère

L'association de défense de l'appellation d'origine protégée (AOP) "Camembert de Normandie" a assigné Lactalis, Bongrain, et Isigny-Sainte-Mère en justice afin qu'ils retirent de leurs fromages non AOP la mention "fabriqué en Normandie", a indiqué mardi son avocate.
"L'objet est de faire retirer de la vente et de faire retirer des emballages les mentions 'fabriqué en Normandie' sur des camemberts qui ne sont pas des AOC" a indiqué l'avocate de l'association, Me Johanna Azincourt. "Cette mention est illégale" pour des non AOC, a ajouté Patrick Mercier président de l'association.
Les assignations ont été déposées au civil jeudi et vendredi devant des tribunaux de Rennes, Caen et Colmar, a précisé l'avocate. Sont visés, outre les trois industriels, des enseignes commercialisant en marque distributeur des camemberts fabriqués en Normandie mais ne répondant pas à l'AOP: Intermarché, Leclerc, Monoprix, Lidl, et les enseignes U.

Tolérance zéro sur le camembert
Selon Me Azincourt, cette pratique existe depuis plusieurs années: "Il y a eu à un moment une tolérance par la loi qui a été supprimée en 2008, (mais) en fait cette pratique a continué".
L'AOP exige notamment une fabrication au lait cru moulé à la louche, issu de vaches normandes et réalisée dans des zones géographiques répertoriées. Les camemberts non AOP sont vendus parfois presque deux fois moins chers que ceux qui respectent ce strict cahier des charges, a précisé l'avocate.
Depuis 2009, le logo européen AOP est obligatoire sur les emballages de tous les produits bénéficiant du logo AOC français qui ont rejoint la famille des AOP européennes.
L'AOP "Camembert de Normandie" regroupe neuf producteurs de fromages et 500 producteurs de lait. Seuls 5% des camemberts, contre 10 à 15% dans les années 2007-2008, sont aujourd'hui fabriqués dans le cadre de cette AOP, soit 4.300 tonnes de camemberts.
Querelle régionale
Une porte-parole du groupe Bongrain interrogée par l'AFP a confirmé qu'il y avait une assignation, sans plus de commentaire. "Je trouve désolant que les fabricants d'une même région arrivent à des choses comme ça", a pour sa part dit Claude Granjon, directeur de la coopérative Isigny-Sainte-Mère, basée à Isigny-sur-Mer (Calvados). La direction de Lactalis n'était joignable dans l'immédiat.
DANS UN PAYS QUI RISQUE D'AVOIR UN PRÉSIDENT NOMMÉ HOLLANDE,
 L'INTÉRÊT EST DE TOMBER D'ACCORD SUR LES APPELLETIONS D'ORIGINES