TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 20 mars 2012

Une étude confirme l'intérêt du baclofène pour combattre l'alcoolisme

Une étude préliminaire conduite par des médecins français a démontré l'efficacité du baclofène à très fortes doses contre la dépendance à l'alcool, ouvrant ainsi la voie à un essai clinique pour évaluer précisément l'utilisation de ce relaxant musculaire pour traiter l'alcoolisme. L'étude préliminaire a été publiée dans la revue scientifique Alcohol and Alcoholism [accès payant] par un groupe de médecins dont les professeurs Philippe Jaury (université Paris-Descartes) et Renaud de Beaurepaire (centre hospitalier Paul-Giraud), l'un des premiers à avoir prescrit du baclofène à fortes doses en France.
UN TAUX DE RÉUSSITE DE 58 %
Le baclofène est un médicament ancien, initialement prescrit en neurologie, mais de plus en plus utilisé en France, hors autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le traitement de la dépendance à l'alcool. Sa popularité a explosé en 2008 avec la publication du livre Le Dernier Verre, d'Olivier Ameisen. Ce cardiologue, devenu alcoolique, y racontait son auto-expérimentation du médicament et comment, pris à de très fortes doses, il avait supprimé son envie de boire, le "craving".
>> À lire : Olivier Ameisen, le croisé du baclofène, médicament anti-alcoolisme
L'étude des médecins français a inclus 181 patients, gros consommateurs d'alcool. Une évaluation n'a finalement été possible que pour 132 d'entre eux. Après une année de traitement avec le baclofène, 80 % de ces 132 patients étaient devenus soit abstinents (78), soit consommateurs modérés (28). En considérant comme "échecs" les patients "perdus de vue", c'est-à-dire pour qui l'évaluation complète n'a pas pu être possible, le taux de succès atteint 58 %. Bien au-dessus du taux de réussite moyen, estimé entre 20 et 25 %, au bout d'un an de traitement avec les  principaux médicaments aujourd'hui utilisés, le naltrexone et l'acamprosate.


Intervention de Philippe Jaury au colloque sur... par alcool-et-baclofene
UN ESSAI CLINIQUE POUR 320 PATIENTS
Cette étude préliminaire permet également d'asseoir le protocole d'un essai clinique comparatif qui devrait démarrer en mai 2012 et se terminer fin 2013. Ce nouvel essai "en double aveugle, randomisé, contre placebo" sera piloté par le Pr Jaury et mobilisera 60 médecins investigateurs. Il inclura 320 patients alcooliques suivis sur une année, divisés en deux groupes, l'un prenant du baclofène, l'autre un placebo. Un essai financé en grande partie par la Sécurité sociale (750 000 euros) et pour le reste "par un particulier, un mécène", précise le Pr Jaury. Soit un 1,2 million au total.
En mai 2011, Philippe Jaury présentait lors d'un colloque sur le baclofène les premiers résultats de son étude préliminaire.

Pourquoi Tapie votera Sarkozy 


La crise pèse sur les caisses du groupe allemand Metro

Le groupe de distribution Metro a annoncé un recul de 26% de ses bénéfices ce mardi, du à une baisse des ventes en Europe. L'entreprise allemande compte sur une réorganisation pour se rétablir.
La crise de la dette dégarnit le chariot du groupe Metro. Avec un bénéfice net en baisse de 26% en 2011 par rapport à l'année précédente, le géant de la distribution est l'un des groupes allemands les plus touchés par la baisse de la consommation. "La crise de la dette, un chômage élevé et des programmes d'austérité dans de nombreux pays d'Europe ont conduit à une retenue marquée des clients", note ainsi le communiqué accompagnant la publication de ses résultats ce mardi.
2,37 milliards d'euros de bénéfice net
Conformément aux prévisions, son bénéfice d'exploitation (hors exceptionnels), s'est établi à 2,37 milliards d'euros soit un recul de 1,7%. Le bénéfice net, quant à lui, s'élève à 631 millions d'euros. Déjà, en janvier, le groupe avait signalé une baisse du chiffre d'affaire de 0,8% l'an dernier, à 66,7 milliards d'euros.
Seule sa première division, les hypermarchés de Metro "Cash & Carry", a vu ses ventes croître, de 0,2% et réalise un bénéfice d'exploitation en hausse de 4%. Les autres, les grands magasins Kaufhof, les supermarchés Real et les chaînes d'électronique Saturn et Media Markt, enregistrent en revanche un recul de leur chiffre d'affaires avec un recul de la profitabilité pour les deux dernier.
Metro poursuit sa réorganisation
Pour sa stratégie, le groupe Metro compte poursuivre sa réorganisation, en particulier pour ses activités de ventes en gros et ses deux chaînes d'électronique. A terme, Real et Kaufhauf pourraient être cédés. Par ailleurs, l'entreprise allemande souhaite mettre fin à son programme de réduction des coûts dès 2012.
En outre, l'importance du 4e trimestre dans son activité, avec des ventes concentrés à cette période, a conduit Metro a modifier son calendrier pour en faire son premier trimestre. L'exercice fiscal décalé passera 1er octobre au 30 septembre à compter de 2013.
Dividende à 1,35 euro
Face à ses derniers résultats en baisse, le distributeur allemand prévoit une progression "contenue" de ses bénéfices et proposera à ses actionnaire un dividende stable à 1,35 euro par titre.

Valérie Pécresse : “Le meilleur tremplin de Sarkozy, c’est son bilan”

La ministre du Budget, porte-parole du gouvernement, dénonce “l’ultime imposture” de François Hollande : faire croire qu’il va faire payer les riches, “alors qu’il fera d’abord payer tous les Français”.

A deux mois de l’échéance, on voit bien que la réélection de Nicolas Sarkozy dépend, plus que jamais, de sa capacité à rendre confiance à ses électeurs de 2007. Au-delà de la mobilisation réussie de ce dimanche, qu’avez-vous à dire à ceux qui doutent ou vous ont quittés ? C’est simple : regardez d’où nous venons ; regardez où nous en sommes ! L’Europe a traversé la pire crise économique de son histoire récente et la France est le seul pays du continent à avoir vu son pouvoir d’achat maintenu quand tous les autres l’ont vu baisser. Grâce à l’action de Nicolas Sarkozy, non seulement les filets de protection sociale ont été efficaces, mais nous les avons améliorés. Qu’il s’agisse du revenu de solidarité active, de la revalorisation du minimum vieillesse, de l’allocation adulte handicapé, de l’aide aux mutuelles complémentaires, du dixième mois de bourse pour les étudiants, ceux qui étaient les plus exposés à la crise ont vu leur situation se consolider… Et c’est cela qu’on appelle “une politique pour les riches” ?
Non seulement nous n’avons pas détricoté la protection sociale, mais nous l’avons renforcée.
Nous ne nous sommes attaqués qu’à un état de fait, et cela je le revendique haut et fort, car ce n’était pas une protection mais bien une injustice, surtout en période de crise : la fraude sociale et la fraude fiscale. Le résultat est là : en 2011, la lutte contre la fraude sociale aura rapporté 400 millions de plus dans les caisses de l’État, et celle contre la fraude fiscale, un milliard d’euros supplémentaire…
Le fait d’avoir protégé les Français ne nous a pas empêchés de mener à bien notre programme de réformes. J’ose le dire : Nicolas Sarkozy est, depuis trente ans, le seul homme d’État de ce pays à avoir tenu bon face à la rue, conformément au mandat qu’il avait reçu des Français. Voyez la réforme des retraites, qui a jeté un million de personnes sur le pavé ; voyez l’autonomie des universités, qui a bloqué les facultés pendant neuf mois… Et je ne dis rien des réformes qui ont triomphé de blocages qu’on disait insurmontables, comme ceux qu’on nous annonçait quand nous avons refondu la carte judiciaire, instauré le service minimum dans les transports ou modifié l’implantation de centaines de régiments ! Eh bien, malgré la crise, tout ce que nous avions promis, nous l’avons fait. Et je dois dire que cette bataille de tous les instants pour concilier la protection et l’action, la solidarité et la compétitivité, me rend particulièrement fière. Pour réussir cette gageure, il fallait un homme de la trempe de Nicolas Sarkozy.
Vous trouvez donc que les Français sont injustes avec lui ? Il est clair que le Parti socialiste a fait de l’antisarkozysme une arme fédératrice pour dissimuler, à la fois son propre conservatisme (on ne touche jamais à rien !) et ses contradictions… Mais les mystifications n’ont qu’un temps. Les Français ne pourront pas ne pas s’apercevoir que, grâce à Nicolas Sarkozy, grâce à sa ténacité, ils ont été protégés du pire.
À savoir ? Tout simplement l’éclatement de l’Europe, peut-être la fin de l’euro, qui aurait fait bondir notre endettement public et privé, bref, le retour à un chacun pour soi qui aurait débouché sur une faillite généralisée de nos économies ! Je le dis d’autant plus librement que, vous le savez bien, je ne suis pas une sarkozyste historique. Formée par Jacques Chirac, je suis plutôt “une enfant adoptée”… On peut donc faire crédit à mon objectivité quand je dis que la France a beaucoup de chance d’être dirigée depuis cinq ans par son successeur. Et puis, ce que disent les sondages est une chose ; ce que sera l’attitude des électeurs au moment de choisir entre la poursuite de l’action entreprise et la marche arrière toute en est une autre. Car il faut bien voir que, en dépit de la conjoncture épouvantable que nous avons traversée, nos réformes commencent à porter leurs fruits ! Croyez-vous que si nous n’avions pas supprimé la taxe professionnelle, les entreprises, déjà confrontées au ralentissement économique, auraient continué à embaucher comme elles l’ont fait ? Croyez-vous que si nous n’avions pas entrepris la réforme des armées, qui a rendu à notre outil militaire son efficacité, nous aurions pu intervenir en Libye ?
Intervention techniquement parfaite, mais dont on peut discuter les résultats politiques…Politiquement aussi, cette intervention a été décisive. Elle a prouvé que la France était une puissance à vocation universelle, capable de se projeter là où l’on avait besoin d’elle. Et quand j’entends la gauche nous expliquer aujourd’hui que, si elle arrive au pouvoir, elle disposera de marges de manoeuvre grâce à la réduction de nos crédits militaires, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur sa vision de l’intérêt national…
Notre vision à nous, quelle est-elle ? Elle consiste à réformer ce qui doit l’être pour que, dans tous les domaines, la France soit plus forte. Car c’est en étant plus forte qu’elle sera aussi plus juste. Or je cherche en vain, chez François Hollande, des axes de proposition susceptibles de rendre la France plus forte ! Et l’on en trouve d’autant moins que M. Hollande, en parfait caméléon, change d’idées en fonction de ses interlocuteurs… Un candidat caméléon, je ne trouve pas cela particulièrement rassurant, surtout en période de gros temps.
Vous pensez à ses propositions fiscales ? Par exemple. Quel François Hollande est le vrai ? Celui qui promet, sans préavis, de taxer les plus gros revenus à 75 % ou celui qui envoie ses proches expliquer aux footballeurs qu’ils n’ont rien à craindre car il y aura des exceptions ? Celui qui promet d’en finir avec le quotient familial au motif qu’il serait injuste ou celui qui, face à la bronca qu’il suscite, explique qu’on l’a mal compris ?
La seule proposition à peu près claire du candidat Hollande, c’était – je dis bien : c’était –la fusion de la CSG avec l’impôt sur le revenu. Et voilà que l’on découvre, expertises à l’appui, que si on le faisait, des millions de Français paieraient plus d’impôt. Mais attention, pas les riches dont François Hollande adore nous parler ! Tous ceux qui, à un titre ou à un autre, bénéficient d’un avantage fiscal : les retraités, qui sont en partie exonérés de CSG ; les mères seules, qui ont droit à une demi-part supplémentaire ; les étudiants, qui grâce à nous voient leurs revenus défiscalisés… Bref, là-dessus aussi, le candidat socialiste recule.
Au profit de sa proposition de taxation des très gros revenus… qui est vraiment l’imposture ultime ! Après la mystification “Sarkozy = président des riches”, après celle consistant à faire passer le PS comme l’instrument du retour à un État impartial (alors que c’est nous qui avons offert des postes à la gauche, tandis que le PS menace de sanctionner, en contradiction flagrante avec nos principes républicains, les fonctionnaires qui n’ont pas le bon goût d’être “du bon côté” !), voici le dernier étage de la fusée Hollande : le matraquage fiscal… 50 milliards de prélèvement supplémentaires censés remettre le train sur ses rails en créant de nouveaux emplois, publics de préférence.
Mais outre le fait qu’on n’a jamais vu une économie se redresser par une multiplication des fonctionnaires, il y a dans le raisonnement un mensonge très grave. Ce mensonge est celui qui consiste à faire croire que ce sont les riches, et de préférence les très riches, qui vont payer ces 50 milliards. Je dis que c’est un mensonge car tout indique que ce sont tous les Français, sans exception, qui seront frappés.
Car François Hollande l’a admis lui-même : cette super-tranche de 75 % n’est qu’un “impôt spectacle”, une manoeuvre de diversion, puisqu’il ne générera pas de recettes supplémentaires. Cela signifie donc qu’il intègre d’ores et déjà que les 3 000 personnes (et non 30 000 comme l’a dit imprudemment Pierre Moscovici) concernées par la mesure vont quitter la France si le PS revient au pouvoir !
D’où deux questions complémentaires : aura-t-on moins de pauvres quand on aura moins de riches ? La réponse est non. Et surtout : qui va payer ce que les riches ne paieront plus lorsqu’ils seront partis ? Réponse : les classes moyennes, évidemment, mais bien au-delà des classes moyennes, tous les Français ! Voilà bien l’imposture suprême : faire croire qu’on va faire payer les riches alors qu’on va d’abord faire payer les pauvres !
Quelques exemples. Abolition de la réforme des retraites : 5 milliards de cotisations sociales en plus, y compris pour les salariés au smic ; futur impôt dépendance : 4milliards d’euros ; suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires : 4,5 milliards…
François Hollande dit tout de même qu’il veut favoriser les PME… Toujours des déclarations d’amour en forme de déclarations d’impôt ! Est-ce que c’est aider les PME que de supprimer les allégements de charges sur les bas salaires ? Est-ce que c’est aider les PME que de revenir sur la TVA de compétitivité qui baisse de 5 % les charges patronales sur les salaires, mesure qui touche 90 % des salariés des PME et 100 % des TPE ? Est-ce que c’est aider les PME que de revenir sur la défiscalisation des heures supplémentaires, qui sont le seul moyen pour elles d’augmenter le pouvoir d’achat de leurs salariés ?
Nicolas Sarkozy juge très durement l’engagement de François Hollande de renégocier, ou à tout le moins de tout faire pour réorienter les traités européens, s’il est élu. Le président de la République lui-même n’était pas hostile à la création d’eurobonds avant que Mme Merkel ne s’y oppose… À ceci près que, depuis, nous sommes arrivés à un compromis, acté par l’ensemble de nos partenaires. Casser ce compromis, ce serait détruire la confiance. Et comme la crise qui nous frappe est d’abord et avant tout une crise de confiance, prendre ce chemin serait à proprement parler suicidaire. Tout le monde admet que, notre endettement excepté – endettement qui provient majoritairement des plans de relance et des dépenses sociales rendus nécessaires par la crise, contrairement à ce qu’assène le PS du matin au soir – , les fondamentaux de l’économie française sont bons.
Faire croire aux Français qu’on ramènera la croissance en étant moins rigoureux, c’est leur mentir et c’est détruire la confiance, sans laquelle, justement, le retour à la croissance est impossible !
Dans une crise de confiance, l’idée de pouvoir compter sur un président de la République qui tient ses engagements sur le long terme et poursuit inlassablement le désendettement du pays est le meilleur moyen de rassurer ceux qui, par leurs investissements, agissent directement sur l’emploi. Ce que veulent les chefs d’entreprise, c’est de la cohérence et de la visibilité. Par sa ténacité et son dynamisme, Nicolas Sarkozy leur en donne. C’est pour cela qu’il est un homme d’État. Et c’est pour cela que son bilan est son meilleur tremplin.

Dignité


Que ce soient des obsèques militaires qui honorent les paras morts ou un kaddisch pour les enfants tués et leur professeur, la France est endeuillée. Il est hasardeux de préjuger des motifs du tueur qui a apparemment usé de la même arme dans les trois séries de meurtres. Quel lien peut-on établir entre ce crime antisémite devant une école juive et l’assassinat de militaires français dont deux sont musulmans ? Rien ne permet d’étayer la thèse de crimes racistes ni d’écarter la piste d’un psychopathe.
En l’état de l’enquête, dans le feu de la campagne électorale, les candidats, et le candidat-président en particulier, doivent se garder de toute surenchère, interprétation abusive ou exploitation politicienne de ces crimes. On a vu par le passé comment un scrutin pouvait être pollué par un fait divers crapuleux ou par des opérations militaires dûment programmées à des fins électoralistes.
Entre la juste solidarité et la compassion avec la communauté juive une nouvelle fois touchée et la récupération, le chemin est étroit. Jusqu’à présent, les candidats ont évité tout dérapage. Limitant même pour un jour leurs apparitions et déclarations publiques.
Face à ces drames, l’union nationale, concept souvent galvaudé, est la seule réponse digne. Ce sera l’hommage le plus juste à rendre aux trois soldats, aux trois enfants juifs et à leur professeur assassinés. Les électeurs devront tenir comptables le ou les candidats qui s’écarteraient de ce geste républicain.

Enseignements d'une campagne 

  La campagne présidentielle semble souvent manquer de fond. Trop souvent superficielle, politicienne. Elle n'en a pas moins le mérite de nous apprendre beaucoup sur notre société, ses peurs, ses attentes, ses difficultés, voire son refus d'aborder certaines questions. Par ce qu'elle dévoile, comme par ce qu'elle laisse de côté, elle constitue un moment important de notre vie collective.

Premier enseignement : les mots de chômage, de précarité, d'exclusion ou de relégation sociale ne sont pas des abstractions, des problèmes techniques que des experts économiques et des technocrates pourraient régler. Ils désignent des hommes et des femmes qui font ou refont partie du paysage politique. De ce point de vue, la campagne est une grande réussite. C'est ainsi, en particulier, qu'une figure a refait son apparition : celle des ouvriers.
Hier, le prolétariat était le sel de la terre, appelé, en se libérant de ses chaînes, à libérer l'humanité tout entière. Le mouvement ouvrier, depuis l'atelier ou l'usine, menait, avec ses syndicats, des luttes dont le sens pouvait irriguer toute la vie publique, politique, intellectuelle. Puis, désindustrialisation et délocalisations aidant, les ouvriers ont pratiquement disparu de notre imaginaire et des médias, sauf à se mobiliser sur un mode violent pour éviter des fermetures d'entreprise et des suppressions d'emplois. Les voilà qui réapparaissent, constituant un électorat que l'extrême droite tente de représenter - ce qui nous éloigne de l'époque où ils étaient supposés voter à gauche, et notamment pour le Parti communiste.
De façon plus générale, en rendant visibles des figures sociales jusque-là invisibles, la campagne actuelle nous donne une image de la société plus réelle que celle qui prédominait auparavant.

Simplification à outrance

Deuxième enseignement, diamétralement opposé : les enjeux culturels de la vie collective sont gommés, ou traités sur un mode singulièrement défensif. La campagne ne nous dit pas grand-chose des questions de diversité, des demandes de reconnaissance identitaire. Elle n'examine que sur le mode du scandale et de la simplification à outrance les questions de l'identité nationale, de la laïcité ou de l'islam. Les principaux candidats n'ont que le mot de « République » à la bouche, ce qui ne laisse guère d'espace pour réfléchir aux attentes culturelles des minorités, aux statistiques dites ethniques ou au multiculturalisme, mais aussi à l'environnement ou à l'écologie, qui sort sinistrée de la phase actuelle, et pas seulement du fait de la personnalité de sa candidate.
Disons-le d'un mot : dans le contexte général de crise financière et économique, la campagne permet de mieux connaître les enjeux et les problèmes sociaux du moment, en même temps qu'elle dramatise ou refoule les questions culturelles, pratiquement non traitées à gauche, et réduites, à droite et à l'extrême droite, à la défense de l'identité nationale, à la critique de l'immigration et à la hantise de l'islam.
Il faut souhaiter qu'immédiatement après l'élection présidentielle et les législatives qui s'ensuivront, les figures sociales, devenues un temps visibles, ne redeviennent pas invisibles, pour être alors oubliées, et que les questions culturelles, pour l'instant délaissées, bénéficient d'un réel traitement politique.

Grèce : Venizélos abandonne le ministère des finances pour le Pasok

Evangelos Venizélos a annoncé, lundi 19 mars, sa démission du ministère des finances grec pour diriger le parti socialiste du Pasok, à la tête duquel il a été élu dimanche. Il succède à Georges Papandréou, président du parti depuis 2004 et ex-premier ministre.
"J'ai eu l'occasion, lors d'une réunion d'adieu ce matin au ministère des finances, de donner mes dernières consignes", a-t-il déclaré aux médias, à l'issue d'une rencontre avec le président de la République, Carolos Papoulias, et juste avant de rencontrer le premier ministre, Lucas Papadémos, à qui il doit présenter officiellement sa démission.
Sans rival, M. Venizélos a fait de ce vote une occasion "pour rassembler" et "unir" le Pasok, en chute libre dans les sondages des intentions de vote en vue des élections législatives anticipées prévues pour la fin d'avril ou le début de mai.
LA GRÈCE RENOUERA AVEC LA CROISSANCE D'ICI À MOINS DE DEUX ANS
De son côté, M. Papadémos s'est montré optimiste quant à la situation économique du pays. La Grèce renouera avec la croissance "d'ici à moins de deux ans" et est déterminée à éviter une nouvelle restructuration de dette et une sortie de l'euro, a-t-il assuré dans une interview au Financial Times, publiée lundi. "Je suis convaincu que nous avons fait plus de la moitié du chemin de la reprise économique, même si le processus de consolidation budgétaire prendra plus de temps."
Selon le premier ministre, "une grande majorité silencieuse" du peuple grec est prête à tout pour rester dans la zone euro, malgré les manifestations quasi quotidiennes contre la cure drastique d'austérité adoptée par Athènes sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Union européenne.
"LA DERNIÈRE RESTRUCTURATION DE DETTE SOUVERAINE GRECQUE"
Le FMI a de nouveau révisé à la baisse la semaine dernière ses prévisions pour le pays : selon l'institution, la Grèce devrait sortir de la récession en 2013, mais sa croissance sera nulle cette année-là, après une quatrième année de lourde contraction de son PIB, de 4,8 %, en 2012. Malgré la crise, "nous ferons tout ce qui est nécessaire pour assurer que c'était la dernière restructuration de dette souveraine grecque", a également affirmé M. Papadémos lundi.
Selon un nouveau rapport de la troïka de ses créanciers- Union et Banque centrale européennes et FMI - publié la semaine dernière, la Grèce va devoir faire de nouveaux efforts d'ajustement budgétaire dans les deux prochaines années pour atteindre les objectifs fixés en échange du second plan d'aide.

Trop de normes ? Oui ! "L’Union européenne est un empire kafkaïen"

Oui, bien sûr, il faut faire maigrir Bruxelles. Mais sa logorrhée normative ne se tarira pas toute seule. Il y a des causes idéologiques et structurelles à cette pathologie auxquelles il conviendrait de  s’attaquer.
Les spécialistes de science des organisations savent bien  que chaque institution nouvellement créée se croit tenue de justifier son existence et son coût en s’adonnant à une activité compulsive qui s’autoalimente et tend vite à devenir tentaculaire voire… totalitaire. Il suffit, pour s’en convaincre, d'observer la Halde en France.
La Commission européenne et toute la technocratie qui s’agite autour d’elle ont toujours une « action », une « position commune », une « résolution », une « recommandation », une « communication », une « proclamation », un «échéancier », un « calendrier », un « code de conduite », un « livre blanc », ou un « livre vert » à concocter en plus des traditionnels actes officiels que sont les règlements, les directives et les décisions.
Il pleut des normes dans le ciel européen, sans compter les arrêts de la Cour de justice de l’Union qui se permet dans tous les domaines  des interprétations très constructives. L’Union européenne est un empire kafkaïen où se développent des mécanismes absurdes de machine infernale.
Il suffit au visiteur de promener un regard attentif  dans les différents bureaux de Bruxelles pour ressentir l’angoisse d’Anthony Perkins jouant dans Le Procès  tourné par Orson Welles. Philippe Muray a très bien décrit le mode de fonctionnement compulsif et le langage pré-totalitaire de cet « Empire du bien » en quête permanente d’ « harmonisation totale » dans une Union que le traité lui-même veut « sans cesse plus étroite ».
Les causes de cette pathologie, outre le penchant naturel vers l’obésité, sont bien connues.
La première est idéologique : une fois qu’il a été posé que l’Europe était construite pour éviter le retour de la guerre, il est admis que tout ce que produit l’Europe est bon pour la paix,  donc  bénéfique. Toute action ou norme européenne bénéficie ainsi d’une présomption irréfragable de bienfaisance et toute manifestation d’agacement devient suspecte de phobie et d’instinct  belliqueux voire de « nostalgie des heures sombres de notre histoire ».
La seconde est politique: la commission, sa comitologie et les lobbies qui les harcèlent ne sont politiquement responsables devant aucun peuple, et n’ont donc de compte électoral à rendre à personne.
La troisième est juridique et tient au fait que les traités sont rédigés de telle manière qu’ils permettent à l’Union d’aspirer progressivement toutes les compétences des États. On le voit notamment aujourd’hui avec le droit civil et le droit pénal, tout y passe.
L’architecture de l’Union a été calquée sur le fédéralisme allemand hyper-normatif et rigide au lieu de s’inspirer du modèle américain beaucoup plus souple et respectueux de l’autonomie des États. L’interprétation téléologique de la Cour de Luxembourg conduit à accorder à l’Union tous les pouvoirs nécessaires à la réalisation de ses objectifs, lesquels sont décrits dans le traité en des termes parfaitement vaseux et utopiques, sans fin et sans fond.

Il en résulte que les principes de subsidiarité et de proportionnalité des compétences, ainsi que la garantie du respect de la diversité et de l’identité nationales, mollement proclamés par les traités, ne résistent pas au rouleau compresseur bruxellois. La déclaration n°18 annexée au traité de Lisbonne rappelle que les  États peuvent décider de  réviser les traités « y compris en vue de réduire les compétences de l’Union ». Les Britanniques sont demandeurs, appuyons-les.