TOUT EST DIT

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lundi 19 mars 2012

Le Parlement européen, une démocratie inachevée

Dans une UE que tout le monde souhaite plus démocratique, les députés européens ne remplissent pas encore leur rôle de représentants du peuple. La faute aux système communautaire qui les prive de souveraineté, mais aussi à leur manière de travailler inadaptée.
Le cirque itinérant se rassemble à la gare du Midi, à Bruxelles. De là, un long train spécialement affrété amène les députés européens, leurs collaborateurs et les autres (notamment les journalistes) à leur deuxième lieu de résidence, Strasbourg.
Pour avoir changé de mains, entre la France et l’Allemagne, cinq fois en un siècle, la ville est censée symboliser la réconciliation de l’après-guerre. Mais ces derniers temps, la caravane mensuelle est devenue on ne peut plus emblématique de la propension de l’Union européenne au gaspillage.

Dans leurs voitures avec chauffeur, les députés se rendent rapidement du rutilant complexe du Parlement européen à leurs hôtels et dans les restaurants, lesquels gonflent sans vergogne leurs prix pour l’occasion.

Plus son pouvoir augmente, plus les citoyens s'en désintéressent

La plupart des membres du Parlement détestent toute cette perte de temps. Mais ils n’y peuvent pas grand-chose à cause d’un système à deux sièges (sans compter les fonctions annexes au Luxembourg) inscrit dans les traités, qui ne peut être changé qu’à l’unanimité.
Leurs tentatives de supprimer l’une des 12 sessions à Strasbourg cette année a provoqué l’ire de Paris, qui a déposé plainte. En d’autres termes, le Parlement européen est impuissant.
C’est ainsi que les réjouissances à Strasbourg sont doublement scandaleuses. En premier lieu, les coûts supplémentaires engendrés par les sessions tenues à Strasbourg, évalués à quelque 180 millions d’euros par an, sont choquants en période de rigueur extrême.
En second lieu, le Parlement n’est pas d’un grand secours quand il s’agit de résoudre les problèmes. D’où ce paradoxe : plus son pouvoir augmente, moins les citoyens sont nombreux à se rendre aux urnes pour élire ses membres.
La plupart des sujets qui comptent aux yeux des électeurs, comme la santé, l’éducation et la sécurité, sont du ressort des parlements nationaux. Les accords européens traitent principalement d’obscures questions réglementaires.
Mais cela n’explique qu’en partie le peu de cas fait par les électeurs au choix de leurs députés. C’est la Commission européenne, c’est-à-dire les fonctionnaires de l’Union européenne dirigés par un collège nommé par les Etats membres, qui propose les lois.
Ces textes doivent ensuite être approuvés par le Conseil des ministres (où les gouvernements se mettent d’accord en coulisses) et par le Parlement européen (où les alliances fluctuent au gré des dossiers). Les différences ne seront aplanies qu’après maintes tractations entre les trois entités. Le système permet d’assurer un grand équilibre des pouvoirs. Mais les électeurs ne peuvent pas se débarrasser des incapables.
Ce problème chronique de légitimité démocratique devient aiguë avec la crise de l’euro. Bruxelles a acquis de nouveaux pouvoirs pour surveiller les budgets nationaux et autres possibles  “déséquilibres”. Les pays sauvés de la faillite – Irlande, Portugal et, surtout, Grèce – se sont vus imposer des mesures d’austérité et des réformes.

Le Parlement : un ado agressif

Mais la “gouvernance économique” se fait également sentir ailleurs. En Italie, le technocrate Mario Monti a remplacé Silvio Berlusconi à la tête du gouvernement. En Belgique, quelques jours seulement après son entrée en fonctions le nouveau Premier ministre s’est vu prier de procéder à des coupes budgétaires sous peine de sanctions. La Hongrie, elle, a appris qu’elle perdrait 495 millions d’aides l’année prochaine si elle ne réduisait pas son déficit budgétaire.
“Les gouvernements viennent seulement de se rendre compte à quel point ils ont renoncé à leurs pouvoirs au profit de l’Union”, note un eurocrate. Mais à qui conférer ces pouvoirs ? Le Parlement européen est un organe imparfait dans un système imparfait. Peut-il compenser la perte de souveraineté nationale ?
C'est ce que pensent certains. M. Monti s'est rendu à Strasbourg le mois dernier pour féliciter le Parlement d'avoir soumis à une étroite surveillance la Commission (dont il faisait jadis partie). Dans un article rédigé avec la députée européenne française Sylvie Goulard, il a fait porter la plus grande responsabilité de la crise sur les démocraties nationales. Angela Merkel, la chancelière allemande, parle d'une future "union politique" dotée d'un Parlement fort et d'un président de la Commission élu au suffrage direct.
D'autres considèrent que le Parlement n’apporte pas de solution mais constitue une partie du problème. Jack Straw, ancien ministre des Affaires étrangères britannique, a récemment plaidé pour son abolition. Le "déficit démocratique" serait selon lui mieux comblé par une assemblée de députés nationaux que par un organe élu au suffrage direct.
La Cour constitutionnelle allemande a jugé en 2009 que le Parlement européen n’avait pas une crédibilité suffisante pour que le Bundestag lui cède le contrôle du budget, entre autres. Les députés européens peuvent donc influer sur la façon dont les fonds européens sont dépensés, et non pas sur celle dont ils sont récoltés.
Le Conseil des Ministres considère le Parlement comme un adolescent agressif : ses membres pensent savoir ce qui est bon pour l'Europe mieux que les ministres ; ils parlent beaucoup, ils se comparent au Congrès américain sans en avoir les moyens ; ils exigent constamment davantage de pouvoir et d'argent et ils veulent toujours plus d'Europe, quoi que les électeurs puissent en penser.
Les membres de la Commission expriment également leur exaspération (en privé) : même si le Parlement européen est souvent leur allié, il a le pouvoir de dissoudre la Commission mais n’assume pas les conséquences de ses actes.
Il n'y a pas de solution claire au problème de la démocratie dans ce système qui est en partie intergouvernemental et en partie fédéral. On peut difficilement avancer que Bruxelles a besoin d'une démocratie moins directe à l'heure où elle acquiert davantage de pouvoir.

La légitimité requiert des réformes nationales et européennes

Les affaires européennes sont désormais trop complexes pour être gérées par des temps partiels. Regardez le Conseil de l'Europe, le voisin du Parlement européen à Strasbourg, un organisme plus ancien qui est distinct de l'UE : il possède une assemblée de députés nationaux qui se réunit deux fois par an, mais ses travaux sont tellement obscurs que les conservateurs britanniques peuvent y être alliés du parti Russie unie de Vladimir Poutine.
La légitimité requiert des réformes au niveau national comme européen. Les effectifs du Parlement, 754 personnes, doivent être revus à la baisse de même que ses énormes coûts. Ses travaux donnent lieu à des accords confortables entre les coalitions de grands partis européens. Ceci dit, les Etats demeureront au centre de l'UE quelle que soit l'ampleur de l'intégration. Ce sont eux qui confèrent à l'UE ses pouvoirs et ses fonds. Ce sont les gouvernements qui font appliquer les lois européennes.
Et surtout, la vie politique est essentiellement nationale. Il faut donc que les parlements nationaux soient plus impliqués dans les travaux de l'UE, qu'ils puissent pour commencer examiner plus attentivement ses politiques.
Le système danois est un bon exemple : le Folketing (parlement) autorise les ministres à négocier des mandats avant qu'ils n'aillent à Bruxelles. Malgré tous ses défauts, le Parlement européen est encore là pour longtemps. Les passagers pour Strasbourg, en voiture !




François Hollande peine à séduire les dirigeants de PME

Interrogés dans le cadre du baromètre La Tribune-LCL, ils ne sont que 5% à déclarer qu'ils voteront pour la candidat socialiste.

Heureusement pour François Hollande, le candidat socialiste, les chefs d'entreprises ne seront pas les seuls à se déplacer les 22 avril et 6 mai pour élire le prochain président de la République. Interrogés par la Tribune dans le cadre du baromètre La Tribune-LCL, 42% des dirigeants de PME se disent séduits par Nicolas Sarkozy. Ils ne sont que 5% à trouver des charmes à François Hollande. Il faut toutefois noter que 51% des entrepreneurs ne sont pas du tout convaincu par les deux poids lourds présumés du premier tour.
Un effet Villepinte
Le discours tenu à Villepinte par le président sortant a donc plutôt marqué positivement les esprits, tant et si bien qu'il explique quasiment à lui seul la remontée d'un point de l'indice synthétique d'Ipsos en mars qui mesure le moral des dirigeants de PME. Toutefois, à 99 unités, il reste toujours sous la barre des 100 points, sa moyenne de longue période.
« Il y a un effet Villepinte, les questions censées mesurer les efforts du gouvernement étant en hausse » explique Yves Fradier, directeur de clientèle chez Ipsos. Un entrepreneur sur deux a également été séduit par la proposition de Nicolas Sarkozy de réformer les accords de Schengen.

La demande de la grande consommation en baisse
« Le reste des autres indicateurs est en revanche orienté à la baisse », poursuit-il. C'est le cas notamment de la demande adressée aux PME par la grande consommation, ce qui affecte mécaniquement la production et, in fine, l'emploi. « L'indice des facteurs de production reste à un niveau bas mais progresse légèrement ce qui ne compense que très partiellement la forte chute de points concédée en janvier. Cette remontée cache une évolution hétérogène de ces composantes. Les perspectives d'embauches continuent à se détériorer alors que les achats d'équipement se redressent fortement à un niveau toujours inférieur à son plus haut du dernier trimestre 2012 », constate Werner Perdrizet, économiste chez LCL.
Les pôles de compétitivité sont très peu connus
Dans ce contexte, on se demande où sont les signes tangibles de la reprise que certains commencent à entrevoir, notamment dans l'industrie qui bénéficient d'un soutien important de l'Etat depuis 2005 avec la création des pôles de compétitivité puis avec la refonte du crédit impôt recherche, le lancement du Grand emprunt ... Un soutien qui peut encore avoir du mal à être connu des entrepreneurs.
Interrogé par La Tribune sur le niveau de leurs relations avec les pôles de compétitivité, 89% des chefs d'entreprises ont déclaré n'en avoir aucune ! Ce chiffre est aussi à mettre en relation avec le fait que les PME industrielles ne représentent que 17% de l'échantillon de cette étude.
« Au final, le niveau du baromètre et de ces composantes en mars traduit toujours un climat des affaires dégradé et une activité économique orientée à la baisse. Ces indicateurs appuient ainsi notre prévision d'un recul de 0,3% de la croissance au premier trimestre 2012, consécutif notamment à un recul de l'investissement des entreprises dont la profitabilité s'est détériorée », explique l'économiste.

« Ca c’est sûr »: Bernard Tapie appelle à voter Nicolas Sarkozy 

Interrogé sur France2, Bernard Tapie a appelé à voter Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2012. "Sarkozy a fait plein de choses qui m'ont pas plu et je suis pas UMP. Je ne partage pas leur point de vue sur tout ce qui touche à l'immigration", a souligné l'ancien ministre de François Mitterrand. Mais quand la banque américaine Lehman Brothers "a explosé" en 2008, "Nicolas Sarkozy prend la responsabilité tout seul de dire : je garantis l'épargne des Français". "Il a sauvé le système bancaire en Europe et dans tous les pays occidentaux", a poursuivi Bernard Tapie. A propos du candidat socialiste, il a affirmé qu'il n'allait "certainement pas appeler à voter pour Hollande". "Je crois qu'il a pas bien compris la crise telle qu'elle se présente. Quand il dit, 'mes adversaires c'est le monde de la finance', il oublie que des milliards nous sont versés par le monde de la finance tous les mois pour payer nos fonctionnaires", a poursuivi M. Tapie, qui avait déjà soutenu Nicolas Sarkozy en 2007.

A L'ÉPOQUE OÙ IL ÉTAIT PATRON DE L'OM, TOUTE LA FRANCE L'AIMAIT
AUJOURD'HUI, C'EST FRANCHEMENT DIFFÉRENT ; BIZARRE, NON ?

LES SOCIALISTES FONT LA MÊME CHOSE AVEC SARKOZY...ET POURTANT 




Gilbert Bécaud - L'orange (1964) par Leroidukitch

Ségolène Royal : insultes, insinuations et théorie du complot

L’ancienne candidate socialiste Ségolène Royal vit décidément dans une autre planète. La papesse de la « République irréprochable » s’est laissée aller dimanche à un exercice d’insultes et d’insinuations sans précédent à l’égard de Nicolas Sarkozy. La Madone du Poitou aurait-elle encore entendu des voix ?
Selon Ségolène Royal les motivations de Nicolas Sarkozy ne sont pas que politiques à la veille de cette élection présidentielle. La présidente du conseil régional de Poitou-Charentes est persuadée que le président de la République a surtout besoin d’être réélu pour échapper aux foudres de la justice !
Comme dans un bon vieil épisode de X Files, Ségolène Royal a des preuves irréfutables pour étayer sa théorie du complot. Et d’appeler les « spécialistes du comportement » à la rescousse pour décrypter les attitudes et tics (nombreux) de Nicolas Sarkozy. « Les spécialistes du comportement, lorsqu’ils analysent ce comportement physique survolté, l’expliquent par la peur », a-t-elle affirmé.


S. Royal : "N. Sarkozy a peur de perdre son... par antennerelais
Si elles n’étaient pas aussi grotesques, ces accusations seraient scandaleuses. Que l’une des principales dirigeantes du parti socialiste pollue de la sorte le débat démocratique avec des insinuations fumeuses n’a rien à faire dans une campagne présidentielle. Et que Ségolène Royal se rassure, Nicolas Sarkozy (dont le comportement était déjà « survolté » avant son élection) s’expliquera devant la justice dans 5 ans s’il a quelque chose à se reprocher.

La campagne passe à l'écrit 

La « dictature » du CSA démarre cette semaine. Alors que la campagne présidentielle entre dans sa période la plus intéressante, radios et télévisions vont moins traiter de politique. Absurde, illogique, bizarre… Jean-Pierre Pernaut nous confie : « Les Français vont s'intéresser au fond ; nous devons nous arrêter à la forme. Au temps de parole. Si un candidat annonce une idée intéressante, on ne pourra pas développer. » À la télévision et à la radio, la campagne est presque finie. D'ici le 22 avril, pas de débat. Les émissions politiques s'arrêtent. Plus d'analyses. Ou presque. Pas de panique, la presse écrite prend le relais ! Certains candidats ne manqueront pas de nous le reprocher : nous jouirons d'une vraie liberté pour approfondir, vérifier, contredire, tendre le micro – ou plutôt le stylo – aux électeurs, bref faire du journalisme. Le CSA est devenu l'allié des journaux. Notre liberté nous autorisera à mettre « de côté », voire à dénoncer des valeurs antidémocratiques ou antirépublicaines de certains candidats. Bien sûr, nous redeviendrons séduisants pour ces derniers. Jusqu'ici attirés comme des moustiques par les projecteurs de l'audiovisuel, ils accordaient peu d'intérêt aux sollicitations des journaux. La situation risque de changer. Pas question pour autant que le Courrier picard s'implique pour l'un ou l'autre pendant cette période excitante qui mettra en valeur la force de l'écrit : celle de procéder à un « arrêt sur images » des propositions. Mais ce n'est pas au CSA que nous devons rendre des comptes. C'est à nos lecteurs. Dont les réactions, écrites bien sûr, ont plus que jamais leur place dans ces colonnes.

Le pouvoir moral 

Président de la République en Allemagne, une fonction essentiellement protocolaire ? Oui, dans le courant normal de la vie politique dominée par la chancellerie, le Bundestag et les Länder. Mais le président fédéral détient de vraies prérogatives lors d’une crise parlementaire. Il peut aussi refuser de décréter des lois votées, déjà huit fois depuis que la RFA existe. Surtout, le chef de l’Etat dispose du pouvoir moral, si important outre-Rhin… et difficile à expliquer en France.
Ainsi, la démission pour malversations présumées de Christian Wulff le mois dernier, après celle de Horst Köhler en mai 2010, avait créé un vide constitutionnel. Un désarroi certain, aussi, exprimé à longueur de colonnes dans la presse. Comme si le « Bundespräsident », pourtant largement ignoré ailleurs en Europe où on ne connaît que la chancelière Merkel, était un personnage-clé de la vie publique. Non parce qu’il incarnerait l’Allemagne, plutôt parce qu’il est placé au-dessus de la politique du quotidien, transcendant en quelque sorte l’intendance politicienne dans un rôle de débonnaire « chef de famille » aux relents de monarchie nordique, tout en jouissant d’une liberté d’esprit et de parole pour les questions touchant à la société. Par exemple, en critiquant, le cas échéant, la chancellerie et les partis politiques. Or ces remontrances constitutionnelles ou sociétales, toujours publiques, portent leurs fruits dans la population, et par ricochet, chez les élus. Du moins, quand le président fédéral assume pleinement son rôle, quand il ne prend pas sa résidence du Palais Bellevue pour une « cage dorée » à destination d’hommes politiques « placardisés ».
Ce ne sera pas le cas de Joachim Gauck, membre d’aucun parti. L’ex-pasteur et inlassable prédicateur est connu pour son franc-parler. Quitte à commettre quelques impairs en apportant son soutien au banquier Thilo Sarrazin dans ses critiques sur la place de l’islam ou en désapprouvant ouvertement les manifestations à l’allemande du mouvement « Occupy Wall Street ».
Comme Angela Merkel, Joachim Gauck est originaire de l’ex-RDA, un régime que lui – contrairement à la chancelière – a vraiment combattu. Comme Angela Merkel, il porte ses attentions à l’Europe de l’Est. Juste après son intronisation, il se rendra en Pologne pour renforcer les liens de voisinage. Un symbole ?

La méprise de la Bastille

C’est une révolution ? « Non, sire une indignation » répondrait le Duc de Liancourt s’il conseillait Sarkozy, Hollande ou Bayrou après avoir vu cette place de la Bastille, noire de monde et rouge de colère. La mobilisation réussie derrière un Jean-Luc Mélenchon étreint par l’émotion et galvanisé au sondage à deux chiffres, fait écho au succès d’édition du livret « Indignez-vous » de Stéphane Hessel. Cette insurrection civique se nourrit de la crise, des mesures d’austérité du moment et puise ses racines dans le non à la Constitution européenne de 2005 que nos dirigeants ont contourné par des traités alambiqués pour remettre l’Europe sur son rail libéral. Ce cri du peuple monte pour dénoncer les inégalités, qui à force de se creuser sont devenues des injustices. Mélenchon fédère cette indignation et la gauche de la gauche.
Son ascension complique le deuxième tour de Nicolas Sarkozy qui ne dispose pas dans son camp d’une réserve aussi forte et fiable. Elle affaiblit les écologistes. Pour Hollande et Bayrou, l’idée d’un Président élu par défaut, sur un référendum pour ou contre Sarkozy, n’est plus tenable. Aucun candidat ne peut commettre une méprise sur la Bastille. C’est bel et bien Mélenchon qui secoue la campagne.

Enseignements d'une campagne 

  La campagne présidentielle semble souvent manquer de fond. Trop souvent superficielle, politicienne. Elle n'en a pas moins le mérite de nous apprendre beaucoup sur notre société, ses peurs, ses attentes, ses difficultés, voire son refus d'aborder certaines questions. Par ce qu'elle dévoile, comme par ce qu'elle laisse de côté, elle constitue un moment important de notre vie collective.

Premier enseignement : les mots de chômage, de précarité, d'exclusion ou de relégation sociale ne sont pas des abstractions, des problèmes techniques que des experts économiques et des technocrates pourraient régler. Ils désignent des hommes et des femmes qui font ou refont partie du paysage politique. De ce point de vue, la campagne est une grande réussite. C'est ainsi, en particulier, qu'une figure a refait son apparition : celle des ouvriers.
Hier, le prolétariat était le sel de la terre, appelé, en se libérant de ses chaînes, à libérer l'humanité tout entière. Le mouvement ouvrier, depuis l'atelier ou l'usine, menait, avec ses syndicats, des luttes dont le sens pouvait irriguer toute la vie publique, politique, intellectuelle. Puis, désindustrialisation et délocalisations aidant, les ouvriers ont pratiquement disparu de notre imaginaire et des médias, sauf à se mobiliser sur un mode violent pour éviter des fermetures d'entreprise et des suppressions d'emplois. Les voilà qui réapparaissent, constituant un électorat que l'extrême droite tente de représenter - ce qui nous éloigne de l'époque où ils étaient supposés voter à gauche, et notamment pour le Parti communiste.
De façon plus générale, en rendant visibles des figures sociales jusque-là invisibles, la campagne actuelle nous donne une image de la société plus réelle que celle qui prédominait auparavant.
Simplification à outrance
Deuxième enseignement, diamétralement opposé : les enjeux culturels de la vie collective sont gommés, ou traités sur un mode singulièrement défensif. La campagne ne nous dit pas grand-chose des questions de diversité, des demandes de reconnaissance identitaire. Elle n'examine que sur le mode du scandale et de la simplification à outrance les questions de l'identité nationale, de la laïcité ou de l'islam. Les principaux candidats n'ont que le mot de « République » à la bouche, ce qui ne laisse guère d'espace pour réfléchir aux attentes culturelles des minorités, aux statistiques dites ethniques ou au multiculturalisme, mais aussi à l'environnement ou à l'écologie, qui sort sinistrée de la phase actuelle, et pas seulement du fait de la personnalité de sa candidate.
Disons-le d'un mot : dans le contexte général de crise financière et économique, la campagne permet de mieux connaître les enjeux et les problèmes sociaux du moment, en même temps qu'elle dramatise ou refoule les questions culturelles, pratiquement non traitées à gauche, et réduites, à droite et à l'extrême droite, à la défense de l'identité nationale, à la critique de l'immigration et à la hantise de l'islam.
Il faut souhaiter qu'immédiatement après l'élection présidentielle et les législatives qui s'ensuivront, les figures sociales, devenues un temps visibles, ne redeviennent pas invisibles, pour être alors oubliées, et que les questions culturelles, pour l'instant délaissées, bénéficient d'un réel traitement politique.

Mélenchon à la Bastille: le révolutionnaire en peau de lapin

Ses propositions correspondent partiellement à une véritable nécessité. Mais le candidat de la Bastille ne propose aucune mesure applicable.

«Résistance, résistance!» criait la foule, «Vite, la VIe République!», «Battre la droite et changer la gauche», «Mélenchon, enfant des lumières, le peuple est avec toi», pouvait-on lire sur des pancartes dans le cortège, composé de jeunes mais surtout d'une majorité de plus de 45 ans, dont certains arboraient des bonnets phrygiens.
Acclamé à son arrivée sur la mini-scène toute blanche et rouge devant l'opéra, le candidat du Front de Gauche à l'Elysée, actuellement crédité de la meilleure dynamique de campagne (TNS-Sofres), a déploré, dans un court discours de près de 25 minutes, une «France défigurée par les inégalités». «Génie de la Bastille qui culmine sur cette place, nous voici de retour, le peuple des révolutions et des rébellions en France. Nous sommes le drapeau rouge!», a-t-il lancé, de sa voix grave de tribun, sous un ciel maussade… »
La démagogie fait recette.
Désolé de décevoir tant de belles joies et tant d’enthousiastes élans républicains: Jean-Luc Mélenchon est un rigolo. Un rigolo de prétoire, un rigolo de JT, un rigolo malin, un rigolo drôle. Mais un candidat dont le programme est un tissu de conneries. On peut admettre le but: faire rendre gorge à la finance, renverser le nouvel Ancien Régime, celui des marchés financiers, OK, c’est populaire, c’est tendance.
Ça correspond même partiellement à une véritable nécessité. Mais le candidat de la Bastille propose-t-il une seule mesure véritablement applicable? Une mesurette qui changerait un tant soit peu la vie pauvrette des millions de citoyens asservis? Que dalle.
Jean-Luc Mélenchon, c’est Hugo Chavez, le président du Venezuela, sans le pétrole. La seule référence correcte qui me vient à l’esprit c’est Alphonse Allais: Jean-Luc Mélenchon nous promet l’eau chaude pour tous mais sans les récipients. Jean-Luc Mélenchon veut par exemple et tout simplement abolir la précarité. C’est Alphonse allais qui annonçait l’extinction du paupérisme à partir de 5 heures du soir.
Les Français adorent commémorer la Révolution de 1789. Abattons la Bastille, renversons l’ancien Régime ! Cette fois-ci les tyrans sont les marchés financiers : coupons leur la tête ! Les citoyens d’abord ! L’humain toujours d’abord ! Jean Luc Mélenchon, l’homme du discours incantatoire rencontre un succès facile.
Mais lisez, dans le détail, son programme. C’est bien simple: on est chez les comiques. En dehors de toutes réalités, dans la déclamation. Rien n’est sérieux. Sauf le rêve. Le smic à 1.700 euros, la retraite à 60 ans à taux plein, des bourses pour tous les jeunes, le remboursement de la santé à 100%, le blocage des loyers et 800.000 embauches dans la fonction publique. Le rêve!
On finance comment? Fieffé réactionnaire qui pose la question! On prendra aux banques, et si elles ne veulent pas on les mettra sous contrôle social, les Soviets en 2012.
Jean-Luc Mélenchon veut créer des millions d’emplois, il en détruirait des millions. Si son programme était appliqué, les couches populaires en souffriraient les premières bien plus que les banquiers qui auraient le temps de déguerpir.
Alors je sais bien, il ne s’agit pas d’un programme de gouvernement. Il s’agit de se faire  plaisir et de raconter des sornettes révolutionnaires. Mais, pour le coup, je trouve que Mélenchon ne va pas assez loin: c’est un révolutionnaire en peau de lapin. Qu’il lise jusqu’au bout Alphonse Allais, il verra «qu’il faut demander plus à l’impôt et moins au contribuable».
Et, encore plus fort, il faut «ne plus travailler le lendemain des jours de repos pour, enfin, vaincre définitivement la fatigue du peuple.»
Sacré Alphonse ! Sacré Jean-Luc!

FÉBRILITÉ

Nicolas Sarkozy remonte dans les sondages, il prend la pas sur  "l'autre pays du fromage" au premier tour ; c'est pourquoi les attaques les plus basses se multiplient.
Ségolène Royal en bon petit soldat dépité, aigri et rencunier y va de ses allégations mensongères,
Dupont-Aignan le faux souverainiste, taxe notre président d"être : "un cas de schizophrénie"
Quant à notre Mimolette, ce dernier déclare, tout de go : "Il n'y a pas de grand quinquennat sans grand projet culturel. S'il y a eu un petit projet culturel c'est qu'il y a eu un petit quinquennat." "Tous les présidents - sauf le dernier - ont apporté une dimension culturelle à leur bilan"

C'EST QU'IL COMMENCE À FAIRE VRAIMENT PEUR NOTRE PRÉSIDENT, QUE SON "BILAN" N'EST PAS SI MAUVAIS, QU'IL A LA TÊTE SUR LES ÉPAULES,LUI.