TOUT EST DIT

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dimanche 18 mars 2012

Présidentielle : Bernard Tapie appelle à voter pour Nicolas Sarkozy

L'ancien ministre et homme d'affaires Bernard Tapie a appelé dimanche à voter pour Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, parce qu'"il a sauvé le système bancaire en Europe et dans tous les pays occidentaux".

"Ca c'est sûr !", s'est-il exclamé sur France2 alors qu'on lui demandait s'il allait appeler à voter pour le président-candidat.
"Sarkozy a fait plein de choses qui m'ont pas plu et je suis pas UMP. Je ne partage pas leur point de vue sur tout ce qui touche à l'immigration", a souligné l'ancien ministre de François Mitterrand.
Mais quand la banque américaine Lehman Brothers "a explosé" en 2008, "Nicolas Sarkozy prend la responsabilité tout seul de dire : je garantis l'épargne des Français", a-t-il expliqué : "S'il le fait pas, les banques explosent".
Hollande "n'a pas bien compris" la crise
"Il a sauvé le système bancaire en Europe et dans tous les pays occidentaux", a poursuivi Bernard Tapie.
A propos du candidat socialiste, il a affirmé qu'il n'allait "certainement pas appeler à voter pour Hollande". "Je crois qu'il a pas bien compris la crise telle qu'elle se présente. Quand il dit, 'mes adversaires c'est le monde de la finance', il oublie que des milliards nous sont versés par le monde de la finance tous les mois pour payer nos fonctionnaires".
En 2007, Bernard Tapie avait déjà soutenu Nicolas Sarkozy à la présidentielle.
ON PEUT DIRE DE TAPIE TOUT ET N'IMPORTE QUOI, MAIS IL A TOUJOURS EU LE COURAGE DE SES CONVICTIONS, 
IL N' A JAMAIS PRATIQUÉ LA LANGUE DE BOIS, ET, TOUJOURS SU VOIR LES VÉRITÉS SANS LES ESQUIVER.
SES PRISES DE DÉCISIONS LUI ONT FAIT PLUS DE TORT QU'À AUCUN AUTRE HOMME, IL S'EN EST TOUJOURS REMIS.
CE N'EST PAS DONNÉ À TOUT LE MONDE.

Slutwalks, Sandra Fluke: Salopes de tous les pays, unissez-vous

L’animateur radio américain ultra-conservateur Rush Limbaugh a traité une étudiante de «salope» car elle défendait la contraception gratuite. Et si cette polémique donnait l'opportunité d'une réforme de la loi américaine sur le viol?
  Sandra Fluke a fait remarquer que Rush Limbaugh essayait de la réduire au silence en la traitant de salope et de prostituée la semaine dernière. Mais le plus vieux truc utilisé pour faire taire les femmes n’a pas fonctionné cette fois.
Forte de son expérience d’activiste et de l’impeccable coup de fil de soutien du président Obama, Fluke a persévéré dans sa tentative de convaincre l’université de Georgetown d’inclure la contraception dans sa formule de couverture santé.
Elle a 30 ans, pas 14, et à chacune de ses interventions télévisées aussi sobres qu’intelligentes, Sandra Fluke en fait plus que la plupart d’entre nous pour désamorcer la force des insultes visant la sexualité des femmes.
C’est sa force de persuasion qui a poussé Limbaugh à s'excuser pendant le week-end, excuses vaseuses et inappropriées s’il en fut. Comment peut-il prétendre n’avoir pas eu l’intention d’attaquer Fluke personnellement alors qu’il l’avait pilonnée trois jours durant, allant jusqu’à la suggestion débile que les femmes utilisant une contraception devraient mettre les vidéos de leurs ébats en ligne «pour que nous puissions tous en profiter
Puissent les annonceurs qui ont déserté l'émission de Limbaugh, rejoints lundi par AOL, en rester le plus éloignés possible.

Les SlutWalks et Sandra Fluke, même combat?

Le SlutWalks, mouvement de protestation né au printemps dernier au Canada et qui s’est étendu à plus de 70 villes du monde entier, cherche entre autres à se réapproprier le mot de salope (slut).
Inspirées dans leur colère par un policier de Toronto qui avait déclaré que la meilleure façon d’éviter de se faire violer était «de ne pas s’habiller comme des salopes», les femmes qui rejoignent les SlutWalks ont défilé en soutien-gorge, guêpières et autres parures affriolantes.
Cela leur a valu à la fois l’approbation enthousiaste et des réactions ambivalentes de la part de la blogosphère féministe. SlutWalks, et la projection de reconquête au sens plus large que ses membres et Sandra Fluke défendent, représente un virage culturel qui place la sexualité des femmes sur le devant de la scène au lieu de la draper d’un voile pudique.
Ce changement pourrait-il aussi être la clé qui permettra une réforme de la loi sur le viol à l’ère moderne?

Le tournant féministe de la «positivité sexuelle»

C’est la thèse que défend Deborah Tuerkheimer, professeur de droit à DePaul University, l’une des premières universitaires à synthétiser le phénomène des SlutWalks.
Dans un récent article, Deborah Tuerkheimer avance que «l’émergence de la positivité sexuelle», comme elle l’appelle, est «l’initiative féministe la plus significative de ces dernières décennies».
Le trait distinctif de cette reconquête est que les femmes insistent à la fois sur le droit au sexe sans viol et à la sexualité sans jugement. Et c’est cette insistance, souligne Tuerkheimer, qui défie directement la loi traditionnelle sur le viol.
Take Back the Night, le mouvement de protestation de mes années d’étudiante, prenait la forme de manifestations de femmes revendiquant le droit de se déplacer à pied à la nuit tombée sans risquer d’être agressées. Le principal sujet de préoccupation était le viol par des inconnus et la sécurité physique.

Aux Etats-Unis, difficile de faire reconnaître un viol sans violence

SlutWalks est davantage concerné par le viol commis par une connaissance ou lors d’un rendez-vous—viols qui représentent 90% de l’ensemble des agressions sexuelles.
Quand des femmes (ou des hommes) accusent une connaissance de viol, la police ou les procureurs ont davantage de difficulté à gérer le problème car la légalité de la relation porte sur la question du consentement plutôt que sur l’usage de la force.
Traditionnellement, c’est sur cette dernière que se concentre la loi sur le viol. Cela paraît rétrograde, je le sais bien, mais comme nous le rappelle Tuerkheimer, dans la majorité des états américains «le non-consentement d’une femme ne suffit donc pas à lui seul à établir le viol».
Cela rend la tâche très difficile dans le cas d’un viol lors d’un rendez-vous où c’est la parole de l’un contre celle de l’autre. Et cela signifie également qu’un juge ou un jury peut estimer qu’une femme totalement passive parce qu’elle dort ou qu’elle est droguée, par exemple— n’a pas pu être violée, même si elle affirme le contraire.

Si vous ne baisez pas «moralement», vous ne pouvez pas être violée

La loi sur le viol considère encore que certains types de comportements féminins sont inacceptables en les excluant de la loi empêchant d’utiliser l’histoire sexuelle d’une femme à ses dépens lors d’un procès pour viol.
La loi sur la protection des victimes de viol interdit normalement aux personnes accusées d’agression sexuelle de se servir du passé d’une femme pour la décrédibiliser.
Mais les tribunaux permettent encore le recours à ce genre d’éléments si le juge estime que cela démontre, d’une certaine façon, des comportements caractéristiques.
Dans de nombreux cas il est estimé que ce sont des déviances qui caractérisent l’histoire intime d’une femme, ce qui permet au tribunal de donner au jury une chance de conclure que la plainte pour viol est alors moins légitime.
«Les femmes qui ont eu dans le passé, de manière consensuelle, des rapports sexuels que la morale réprouve sont supposées impossibles à violer», écrit Tuerkheimer. «Les plus réprouvés étant les actes de prostitution, de sexe collectif et de sadomasochisme».

Pour la reconnaissance du viol par une connaissance

Les manifestantes de SlutWalks réfutent bien évidemment tout cela. Elles estiment que ce sont les femmes, et non des jugements obsolètes rendus par l’État, qui doivent définir le type de relations sexuelles qu’elles désirent et celles qu’elles n’autorisent pas.
Tuerkheimer voit dans cet emportement féministe un moyen de modifier le paradigme du viol une bonne fois pour toutes. Elle veut que les juges cessent de traiter certaines femmes comme si elles ne pouvaient pas être violées en se basant sur le genre de pratiques sexuelles auxquelles elles ont consenti dans le passé.
Et elle veut que soit créé un nouveau crime, celui de viol par une connaissance, qui fasse tomber la règle selon laquelle le viol n’est légalement reconnu que s’il y a recours à la force.
On constate un progrès sur ce front dans la nouvelle définition du viol annoncée par le département de la Justice en janvier dernier dans le cadre de la collecte des statistiques locales sur les agressions sexuelles.
Ce ministère définit dorénavant le viol comme «la pénétration, aussi superficielle soit-elle, du vagin ou de l’anus» qui se produit «sans le consentement de la victime
Tuerkheimer considère la rébellion à plus grande échelle contre les insultes sexuelles comme cruciale pour imposer un plus grand nombre de changements de ce genre à la fois dans les tribunaux et chez les législateurs.

La sexualité, part intégrante de notre personnalité

La conscience féministe, affirme-t-elle, pourrait «permettre une modification de la loi qui ne serait pas possible autrement.» Ce n’est pas mon genre d’imaginer les féministes investies de ce genre de pouvoir, mais dans le contexte de la tempête déclenchée par Limbaugh, pourquoi pas?
Tuerkheimer presse les manifestantes des SlutWalks de commencer à dialoguer avec les professeurs de droit et les juristes, et vice versa.
Il faut être professeur de droit pour pouvoir dire ça bien sûr, mais peut-être Tuerkheimer a-t-elle mis en évidence une qualité du féminisme musclé qui rejette fièrement les injures sexuelles, ce que les féministes elles-mêmes ont manqué de faire jusqu’à présent.
Sandra Fluke joue aussi un rôle dans cette affaire. En argumentant que les femmes ont besoin d’une assurance santé englobant la contraception —pour protéger leur santé dans certains cas, et dans d’autre, oui, pour avoir une vie sexuelle tout simplement— elle nous rappelle qu’évidemment cela fait partie intégrante de notre personnalité.
Nous n’avons pas à détourner chastement les yeux de cette réalité ou à garder le silence sur le sujet. C’est ce qu’a compris le président Obama lorsqu’il a affirmé à Sandra Fluke que ses parents pouvaient être fiers d’elle.
Les féministes ont un tas de bonnes raisons d’être fière de Sandra Fluke, elles aussi. Parce qu’elle a tenu tête à Limbaugh, bien sûr, mais aussi pour avoir contribué à faire de la révolte contre les injures sexuelles un combat aussi populaire qu’elle l’est devenue elle-même.

Peut-on être riche et de gauche ?

Il n'est pas un homme d'argent, mais il s'attaque aux super-revenus. Que veut François Hollande ? 

Coupables, forcément coupables... Les riches, l'argent, les banques seraient, aux yeux d'une certaine gauche bien-pensante, responsables depuis des années de la spoliation des petits travailleurs par de gros profiteurs. Ils doivent rendre gorge. Chaque élection est l'occasion de raviver ce cliché idéologique. 2012 ne fait pas exception.
Le champion des socialistes a commencé par désigner la finance comme l'"ennemi" lors de son meeting du Bourget, avant de s'en prendre aux super-riches en proposant de taxer à 75 % les revenus au-delà de 1 million d'euros par an. Peu lui importent les commentaires raillant l'irréalisme d'une telle mesure punitive, les protestations des footballeurs et des artistes, le constat du chef de l'État déplorant une initiative qui ferait fuir les meilleurs. Le but de François Hollande est d'apparaître comme le Robin des bois du peuple et surtout de renvoyer Nicolas Sarkozy à son image de "président des riches", cette tunique de Nessus dont le "sortant" tente de se débarrasser depuis qu'il est candidat.
Voilà près de quarante ans, depuis le premier choc pétrolier de 1973, que l'on trouve des boucs émissaires aux malheurs français. Si la crise a bon dos, la gauche y ajoute immanquablement l'action égoïste des privilégiés, l'impudeur des patrons du CAC 40, l'irresponsabilité des maîtres de la finance, tous ne pensant qu'à se "goinfrer" pendant que les pauvres trinquent.

Surenchère

C'est traditionnellement le rôle des socialistes que de fustiger les excès d'inégalités et les abus de position dominante, qui, certes, existent jusqu'à l'indécence. François Mitterrand en son temps avait dénoncé "l'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui tue, l'argent qui ruine et l'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes". Ce qui ne l'empêchait pas d'être entouré de très généreux amis milliardaires. Aujourd'hui, alors que François Hollande n'a rien d'un ayatollah, il reprend l'antienne à sa façon, se plaçant sur le plan de la morale. Bien sûr, il fait de la politique, cherchant à mobiliser au maximum son propre camp en vue d'un premier tour sans doute serré. La plupart des Français ne sont pas dupes. Mais une grande partie du public est acquise.
Face à une crise mondiale sans précédent depuis 1929, les socialistes avaient le choix, une fois de plus, entre proposer de "faire payer les riches" ou accepter une logique mondiale à laquelle le pays devrait s'adapter. Hollande tente un savant mélange, naviguant à vue, un jour promettant la vérité, un autre désignant des méchants. Il n'est pas le seul : Nicolas Sarkozy a donné l'exemple en s'en prenant lui aussi à la "folie" des rémunérations des patrons. La surenchère a suivi, contraignant le président à contrer son adversaire sur le thème tout aussi classique de la démagogie.
François Hollande, pour relancer une campagne qui s'essoufflait sous les coups de boutoir de Nicolas Sarkozy, a fait un coup. Un pari à l'ancienne : mieux vaut solidifier son socle que miser sur un centre incertain. L'essentiel est d'arriver le plus fort possible au soir du premier tour. Il sera toujours temps, pense le candidat socialiste, de se montrer plus compréhensif entre les deux tours. On ne sait si ce choix s'avérera payant. Mais le fait est qu'en France les citoyens ont beau évoluer, l'argent des autres reste un objet d'envie et de suspicion. Nicolas Sarkozy a appris à ses dépens ce qu'il en coûte de passer pour l'ami du "grand capital". François Hollande n'a pas hésité à faire vibrer cette corde peu glorieuse, même si nombre de ses proches sont un peu gênés par son simplisme électoraliste.
Peut-on être riche et de gauche sans hypocrisie ni contorsions ? La mouvance socialiste compte en son sein son lot de millionnaires, qui parviennent à concilier, disent-ils, leurs convictions généreuses et leur train de vie de nabab. Dans les rangs du PS, on leur pardonne, leur talent - et leur argent - étant utile à la cause. Pierre Bergé et Claude Perdriel, par exemple, savent se montrer intelligemment entreprenants.

Goût de luxe

Les politiques fortunés ou aisés tentent de ne pas faire étalage de leurs biens, voire de les cacher. Laurent Fabius, dans sa jeunesse, a réduit le rôle de son père, éminent antiquaire, à celui de "brocanteur". Le couple Badinter - monsieur a été un avocat à succès et madame est l'héritière de Bleustein-Blanchet - est d'une discrétion à toute épreuve côté train de vie. Jack Lang n'en finit pas de se justifier de posséder un "modeste" appartement place des Vosges à Paris. Parfois, les digues craquent. Les socialistes détournent alors pudiquement leur regard. Ils n'ont pas aimé que soient étalés sur la place publique les goûts de luxe de l'ancien ministre des Affaires étrangères Roland Dumas. Encore moins que les ennuis judiciaires de Dominique Strauss-Kahn aux États-Unis aient révélé l'ampleur de la fortune de sa femme, Anne Sinclair, et rappelé ses propres penchants pour l'argent facile. Ne disait-il pas lui-même, avant sa mésaventure new-yorkaise, qu'il avait trois points faibles,"l'argent, les femmes et la judéité" ? Aujourd'hui, c'est le mouton noir de la famille. Comme sont en train de le devenir des barons locaux ayant pris des libertés avec la morale et les fonds publics et que le PS a lâchement couverts pendant des années.
La gauche n'est pas à un paradoxe près : beaucoup de talentueux membres socialistes de cabinets ministériels sont partis à la conquête de l'entreprise et de la banque, se procurant de très confortables revenus. On n'a guère revu ces "pantouflards" rue de Solférino. Ils ont contribué à forger des politiques économiques et fiscales de moins en moins socialistes au fil du temps, au point que Nathalie Kosciusko-Morizet, la porte-parole du président-candidat, s'est amusée à affirmer que c'était la gauche qui avait été la plus favorable aux riches.
N'est-ce pas Laurent Fabius qui avait dit : "La gauche ne court pas beaucoup de risques d'être battue par la droite, mais elle peut l'être par les impôts et par les charges" ? À l'écouter, au rythme où va la campagne, marquée par le "rich- bashing", Hollande pourrait entrer dans la zone de danger. Trop d'impôt tue l'impôt, mais, à en croire les sondages, pas le candidat...


Déjà, Jaurès...

Quand le grand leader de la gauche fustigeait l'argent et les riches.
Sur la laïcité :
" L'argent menace plus que le cléricalisme. "
A propos du scandale de Panama (1891-1893) :
" La puissance de l'argent fausse à sa source la conscience nationale "
Sur les privilégiés :
" Parce que le milliardaire n'a pas récolté sans peine, il s'imagine qu'il a semé. "

«Invisibles» et «super-riches»: le populisme dangereux de la campagne

Les candidats n'usent que de raisonnements simplistes. La France a bien besoin de solutions radicales, mais pas de celles qui sont nostalgiques (ah, le franc!), irréelles (dehors les immigrés! Faisons payer les riches!) ou magiques (y a qu'à...). 

La campagne présidentielle a pris un déplorable tour populiste et cela risque d'empirer dans le mois qui reste avant le premier tour du 22 avril. Les candidats Nicolas Sarkozy et François Hollande sont sous la pression de leurs extrêmes, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Tous les quatre se font la course pour séduire les couches défavorisées, appelées du nouveau nom à la mode d'«invisibles».

Les solutions que proposent Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon aux problèmes des «invisibles» sont totalement absurdes (sortie de l'euro pour elle, nationalisation de l'économie pour lui), mais elles sont simples, compréhensibles et clinquantes.
Si elles étaient appliquées, les «invisibles» en seraient, salement, les premières victimes. Mais elles semblent plaire à près d'un tiers des Français, entraînant Nicolas Sarkozy et François Hollande sur le terrain de la démagogie. Le premier dénonce les immigrés et les fraudeurs de l'«assistanat», le deuxième fait de la finance l'ennemi et les deux s'engagent dans une sorte de concours fiscal quotidien contre les super-riches, les exilés fiscaux, les grands groupes du CAC 40. La radicalité spectaculaire mais fumeuse occupe l'espace électoral.
Le paradoxe est que la France a besoin de solutions radicales, mais certainement pas de celles-là, qui sont nostalgiques (ah, le franc!), irréelles (dehors les immigrés! Faisons payer les riches!), magiques (y a qu'à...).
Les «invisibles» sont des victimes réelles, en effet, du chômage, de la précarité et de la peur du déclassement. Mais croire qu'il est encore possible de répondre aux nouveaux maux sociaux de la France du XXIe siècle, des technologies et de la mondialisation, par la dénonciation de boucs émissaires, par des réflexes protectionnistes et par un renforcement des politiques fiscales et redistributives est un leurre.
Plus d'impôts? Mais c'est ne pas s'interroger pour savoir pourquoi l'impôt est délégitimé. Plus de protection? Mais c'est ne pas voir que les protections d'hier sont devenues le problème puisqu'elles épargnent toujours les mêmes, les hommes blancs salariés de 30 ans à 50 ans, et pénalisent les jeunes, les femmes, les immigrés. Plus d'Etat au secours de l'industrie? Mais pourquoi la politique industrielle qui a échoué dans les années 1980 marcherait-elle aujourd'hui? Plus de volontarisme? Mais quid de l'austérité qui va obliger à réduire les dépenses?

Pourquoi un Etat social si cher et si défaillant?

La France n'a pas eu un seul budget en équilibre depuis trente-cinq ans: cette singularité est maintenant sur la place publique. Mais une autre ne l'est toujours pas: pourquoi la France est-elle le seul pays qui, dans le même temps, n'est jamais parvenu à descendre son taux de chômage sous les 7%?
Pourquoi, plus largement, l'Etat social est-il si cher et pourtant si défaillant? Pourquoi tant d'aides sociales et tant d'«invisibles» et tant de pessimisme généralisé? Pourquoi, justement, au moins un tiers des Français sont-ils perdus dans la société actuelle?
Les réponses sont maintenant assez bien connues. Toute une littérature d'économistes et de sociologues, depuis dix ans, a mis au jour la gravité du mal français. C'est l'Etat social qui fabrique les inégalités en étant devenu une machine de reproduction de classe. C'est l'école républicaine qui laisse en déshérence sans aucune formation un quart de ses élèves. C'est, comme l'explique Pierre Rosanvallon, globalement, l'idée même de justice sociale qu'il faut redéfinir à l'époque de l'individualisme et de la concurrence mondialisée (1).
Reconstruire la République: voilà qui aurait pu être le thème central de la campagne. Avec par exemple pour sous-thème: Quelle école demain? Quelle politique de défense dans l'austérité? Existe-t-il une bonne politique de la culture sans les subventions? Que doit proposer la France face à l'Allemagne pour reconstruire l'Europe d'après-crise? Qu'est-ce qu'une politique de la santé juste? Comment encourager le réformisme syndical pour renouer le dialogue social? Comment remonter le handicap de compétitivité face à l'Allemagne?
Sur tous les sujets, les candidats ne répondent que superficiellement. Soit par calcul électoral: après tout, la démagogie paie puisqu'un Français sur trois est attiré par des solutions absurdes. Soit, plus gravement, parce que la classe politique française n'a toujours pas pris la mesure de la profondeur des maux du pays. La misère des «invisibles» en est, si l'on peut dire, la partie visible, les blessés de la guerre mal conduite, sans mouvement, de la France depuis trente-cinq ans contre la réalité du capitalisme moderne mondialisé.

Zemmour face à Pulvar : signez la pétition contre la journaliste

 Invité chez Laurent Ruquier pour parler de son dernier livre, Le bûcher des vaniteux, Éric Zemmour a du subir l’inquisition socialiste d’Audrey Pulvar. Comme à son habitude, la midinette a défendu becs et ongles les idées du Parti socialiste. Loin d’une journaliste engagée, Audrey Pulvar est une militante. La pétition qui demande son retrait des antennes de télévision pendant la campagne présidentielle a atteint plus de 3000 signatures.

Zemmour ne s’est pas laissé faire et la petite Pulvar s’est ridiculisée face à son successeur. Par ailleurs, il n’y avait pas d’invité politique cette semaine chez Laurent Ruquier. Pourtant, la petite copine d’Arnaud Montebourg continue à déverser sa propagande. Et tous les invités n’ont pas le savoir et la rhétorique de Zemmour pour affronter ce bras armé de la campagne de François Hollande.
C’est pourquoi, il est important de continuer à signer et à diffuser la pétition « Pour qu’Audrey Pulvar ne présente plus On n’est pas couché pendant la campagne », disponible ici. Jamais, depuis l’histoire de la république, une compagne d’un personnage central d’une campagne présidentielle n’est restée à une place de journaliste politique, pour des raison évidentes de déontologie, de séparation des pouvoirs et de respect de la démocratie.
A moins qu’elle ne soit officiellement militante, auquel cas son temps de parole devrait être décompté…
Quelques petites remarques pour ceux qui estiment qu’il n’y a as de problème puisque Natacha Polony représente la droite et Pulvar la gauche. D’abord, Polony ne va pas aux soirées de fête de l’UMP, ni ne vit en couple avant un dirigeant éminent. Ensuite, Polony est censée représenter la droite, pas l’UMP. Pulvar défend clairement le PS et non pas toute la gauche. Et puis, il faut vraiment être un socialiste de mauvaise foi pour estimer que Natacha Polony est de droite. Sympathisante du parti radical (gauche de la droite) elle est de plus en plus molle et ne fait désormais qu’acquiescer les attaques haineuses et partisanes d’Audrey Pulvar.
Pas de temps de parole à la droite dans nos télévisions, la censure socialiste approche…

Merkel vexée par Sarkozy?

Selon Der Spiegel, la chancelière allemande Angela Merkel n'aurait pas appréciée d'apprendre que Nicolas Sarkozy ne souhaitait plus sa présence lors d'un meeting. 

La chancelière allemande Angela Merkel, qui a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy, est agacée par la volte-face du candidat à la présidentielle française et exclut désormais de participer à l'un de ses meetings électoraux, selon la presse allemande.  
La dirigeante allemande et présidente du parti conservateur CDU a manifesté sa mauvaise humeur devant ses proches collaborateurs en apprenant que M. Sarkozy ne souhaitait plus sa présence lors d'un meeting, affirme l'hebdomadaire Der Spiegel samedi dans son édition en ligne (article en allemand).  
Elle l'a fait savoir à l'intéressé quelques jours plus tard en marge du sommet de l'Union européenne à Bruxelles, selon la même source.  
Merkel: "Une campagne électorale, c'est l'affaire des Français"
Toutefois, poursuit le magazine allemand, Angela Merkel ne serait finalement pas si mécontente de ne pas venir soutenir le candidat de l'UMP (droite), en raison des déclarations récentes de Nicolas Sarkozy sur l'immigration.  
Le président sortant a notamment menacé de faire sortir la France de l'espace Schengen si les accords européens sur la libre circulation n'étaient pas révisés.  
M. Sarkozy avait affirmé mercredi qu'Angela Merkel viendrait "à un moment ou un autre" durant la campagne électorale "parler de l'Europe" avec lui. Toutefois, la chancelière ne viendra "pas à un meeting car une campagne électorale, c'est l'affaire des Français", avait-il ajouté.  
Mme Merkel avait apporté publiquement son soutien au candidat Nicolas Sarkozy à l'occasion d'un conseil des ministres franco-allemand début février à Paris. "Je soutiens Nicolas Sarkozy sur tous les plans, car nous appartenons à des partis amis", avait-elle alors déclaré. 
Le même Spiegel avait révélé il y a quelques jours que les principaux dirigeants conservateurs européens avaient décidé conjointement de ne pas recevoir le candidat socialiste, François Hollande. Une information ensuite démentie par les intéressés. 

A Lyon, Sarkozy pilonne les socialistes et Hollande, candidat du "cynisme" et du "mensonge"

le président-candidat Nicolas Sarkozy s'est livré samedi lors d'un meeting dans la banlieue de Lyon à des attaques tous azimuts contre son adversaire socialiste, accusé notamment d'"abandon du champ de bataille républicain", de "mensonge" et de "cynisme". 
  Nicolas Sarkozy a vigoureusement pris samedi les socialistes pour cible, menant la charge contre son principal adversaire François Hollande. "J'en ai assez des donneurs de leçons!", a lancé le président, en lice pour un second mandat, lors d'un meeting électoral à Lyon.

"La France est un peuple libre, frondeur, qui ne laissera personne décider à sa place. Voilà la vérité de cette campagne électorale", a souhaité M. Sarkozy, devant une foule de militants fervents, scandant: "on va gagner, on va gagner". Le camp du président sortant s'est réjoui cette semaine d'une tendance plus favorable dans les sondages, du moins pour le premier tour de l'élection présidentielle.

Dans la capitale des Gaules, Nicolas Sarkozy s'est abstenu de formuler de nouvelles propositions, mais il a axé son discours sur la critique du candidat du PS, François Hollande, donné largement favori du second tour depuis le début de la campagne.

"On ment aux Français si on ne leur dit pas qu'il y a un effort à faire pour réduire la dépense publique", a-t-il accusé. "Si l'on prend le prétexte de la croissance qui reviendra bien un jour pour ne jamais dire non, à aucune clientèle, à aucune demande, alors ce n'est pas croissance qui nous attend, c'est la faillite!", a-t-il averti, dénonçant un hypothétique "pouvoir incapable de dire non". "La poche des Français n'est pas inépuisable, c'est une vérité que les socialistes n'ont jamais comprise", a-t-il lâché.

"Lorsque l'on postule à la magistrature suprême, et que sur un sujet aussi important pour la République que l'interdiction de la burqa, on ne prend même pas part au vote, cela s'appelle un abandon du champ de bataille républicain", a-t-il critiqué. Comme la grande majorité des députés socialistes, François Hollande n'a pas participé au scrutin sur la loi interdisant le port du voile intégral, le 13 juillet 2010, selon le dossier mis en ligne par l'Assemblée nationale.

"J'en ai assez", s'est emporté le président sortant, dressant une longue liste de reproches à l'encontre des socialistes. "J'en ai assez d'entendre tout le temps des mensonges", "assez des donneurs de leçons qui ont commis tant de fautes qu'ils s'avèrent parfaitement incapables de les regarder en face".

"J'en ai assez de recevoir des leçons de volontarisme économique de la part de ceux qui n'ont jamais cessé de répéter quand ils étaient au pouvoir que l'Etat ne pouvait rien (...) et que contre le chô mage il n'y avait plus rien à faire, parce qu'ils pensaient qu'ils avaient tout essayé", a-t-il expliqué. "J'en ai assez de recevoir des leçons de ceux qui ont laissé aux Français la facture de la retraite à 60 ans et des 35 heures".
"J'en ai assez des leçons de morale d'une gauche qui, au cours des trente dernières années, a été à l'origine des plus grands scandales de la République (...) Franchement, quand on a un bilan pareil, on ne donne à personne des leçons de morale", a-t-il asséné.

Les socialistes "préfèrent la guerre des mots plutô t que celle des idées", a estimé Nicolas Sarkozy, pointant du doigt comme une "inconséquence morale" et une "ignorance honteuse" la proposition de François Hollande de supprimer le mot "race" de la Constitution.

"Le mot race a été écrit dans le préambule de 1946 (...) avec le sang, le sang des Français libres, le sang des résistants, le sang des fusillés, le sang des déportés des camps d'extermination (...) pour que nul n'oublie jamais les millions de victimes de la plus grande entreprise raciste que le monde ait connu", a-t-il rappelé.

Enfin, Nicolas Sarkozy a de nouveau critiqué fermement l'attitude des "syndicalistes", dans une allusion claire aux manifestants de l'usine ArcelorMittal de Florange, qui se sont heurtés aux gendarmes mobiles à proximité de son siège de campagne, jeudi à Paris.

Disant s'adresser aux "ouvriers", "certains de vos syndicats vous trahissent: ils préfèrent faire des coups politiques plutô t que de défendre vos emplois", a-t-il affirmé. "Ma porte reste ouverte aux ouvriers, aux vrais ouvriers, aux syndicalistes, aux vrais syndicalistes, pas aux permanents qui veulent faire de la politique derrière le paravent du syndicalisme", a-t-il ajouté.

Comme à son habitude, le président-candidat a conclu son meeting par un appel au "peuple de France". "Aidez-moi à bâtir cette France forte", a-t-il lancé. "Françaises, Français, j'ai besoin de vous".

Sarkozy en pôle position

Selon la première enquête Ifop après le dépôt des candidatures, Nicolas Sarkozy devance François Hollande d’un demi-point au premier tour. Mais à 50 jours du second, le socialiste reste en tête 
 L’essentiel, aux yeux de Nicolas Sarkozy, c’est la première place au soir du premier tour. En une semaine, il a atteint cet objectif après lequel il courait depuis son entrée en campagne le 15 février. Le voilà devant François Hollande d’une courte tête. Un demi-point symbolique pour un Président candidat donné archi-battu depuis des mois et des mois.
Si, dans notre enquête Ifop/JDD, Nicolas Sarkozy a pris la tête (27,5%), son avance est plus que fragile. Il perd un point par rapport à l’enquête Ifop du début de semaine et voit surtout remonter Marine Le Pen (17,5 %). "La dynamique n’est pas encore installée, estime Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop. Nicolas Sarkozy ne bénéficie pas de l’éclaircissement de l’offre électorale et Marine Le Pen se stabilise à la hausse." La candidate du FN reste une menace. Et les reports de voix pour le second tour demeurent compliqués.

Jusqu’où montera Jean-Luc Mélenchon?

À la baisse depuis deux semaines, François Hollande a fini par se faire doubler (27%). Le candidat socialiste avait été le premier à mettre ses troupes en garde. Passé le choc, il affiche sa sérénité et se rassure avec les intentions de vote de second tour (54 % contre 46). Reste que la fébrilité a gagné son camp surtout après sa prestation assez moyenne sur France 2.
Quelques inconnues perdurentt dans cette présidentielle qui pourrait réserver un des plus grands suspenses de l’histoire de la Ve : jusqu’où montera Jean-Luc Mélenchon qui atteint pour la première fois 11 %? François Bayrou peut-il repartir à la hausse? Sans compter le niveau de l’abstention qui pourrait battre des records. Selon l’Ifop, 29% des Français n’ont pas envie de voter. Preuve que la campagne ne les enthousiasme pas. Ni les propositions de changement.

Parrains sous pressions

Les avez-vous vus, nos « impétrants », arborant un large sourire en allant remettre au Conseil constitutionnel leurs 500 signatures ? Ils ressemblaient à des candidats au baccalauréat ayant la certitude d'obtenir leur précieux sésame pour passer à l'échelon supérieur. Certes, ils n'étaient pas tous là. Les premiers de la classe, depuis longtemps assurés de passer l'épreuve avec leurs besaces remplies de milliers de signatures, avaient snobé le déplacement. Et puis, il y avait ceux qui, se sachant recalés, avaient préféré rester chez eux en critiquant un système inique faisant la part trop belle à la tête du client.
Et de fait, cette session 2012 des parrainages pour la présidentielle pourrait bien être la dernière, sous cette forme. Comme le bac, le système est à bout de souffle. Sous réserve des validations du Conseil constitutionnel, il y aura bien une dizaine de candidats admis, sur la trentaine de postulants, mais le processus a révélé des faiblesses grandissantes, après avoir été conçu pour contenir des abus.
Si l'inflation de participants a été évitée, le sérieux des candidatures n'a pas été garanti. Et surtout, apparaissent d'énormes irrégularités. Jamais n'ont été aussi fortes les pressions des états-majors sur les élus sollicités par des « petits » candidats. Résultat : par crainte de représailles, les parrainages de certains maires sont allés plus facilement vers des candidats inoffensifs que vers des gêneurs des grands partis. Voilà comment le « sulfureux » Jacques Cheminade, qui veut coloniser Mars, sera au départ pendant que Corinne Lepage n'est pas certaine (au moment où nous écrivons ces lignes) de pouvoir défendre notre planète.
Le cas de Dominique de Villepin, sabordé volontaire, mérite moins d'apitoiement. L'ancien Premier ministre s'est interdit de « bachoter » pour être parrainé. Son forfait très politique est calculé. Celui que Sarkozy voulait pendre à un croc de boucher pourrait finir en… « raccroc » du Président !

Le citoyen, l'électeur et l'étranger 


Nicolas Sarkozy fut contre, puis pour, puis contre. François Mitterrand disait qu'il allait le faire et ne le faisait jamais. On veut parler du vote des ressortissants étrangers hors Union européenne aux élections municipales.


Quand François Mitterrand le brandissait, c'était pour effrayer le flanc droit de l'opinion et favoriser un Front national qui gênait son opposition. Quand Nicolas Sarkozy le propose avant 2007, c'est pour piquer ses idées au camp opposé et déstabiliser sa base électorale.
Le président-candidat ne le propose plus aujourd'hui parce que l'esprit du temps est au repli sur soi, et qu'il faut mobiliser fortement à droite pour espérer battre un candidat de gauche qui a le vent en poupe.
En réalité, le droit de vote des étrangers aux élections locales ne devrait pas scinder la France entre droite et gauche, mais entre républicains convaincus et républicains vacillants.
La nation française version républicaine est bâtie sur le principe d'une adhésion d'individus libres et égaux à un projet commun. La notion de citoyenneté est donc pour nous étroitement liée à celle de nationalité. La République étant une et indivisible, la citoyenneté, et donc le droit de vote, le sont tout autant.
Le maire détient une part de souveraineté qui pour être locale n'en est pas moins légitime, d'autant qu'il exerce un certain nombre d'attributions au nom de l'État. Un « morceau » de peuple c'est encore le peuple. Il exerce sa souveraineté dans le cadre d'institutions qui se complètent et ne se divisent pas. Cette continuité est démontrée par l'élection de sénateurs, représentants nationaux, par un collège d'élus locaux.
Pour ses partisans, ce qui légitime le vote des étrangers aux élections locales, c'est qu'ils paient des impôts. Étrange argument qui réhabilite le suffrage censitaire. Dans ce cas, il faudrait interdire aux citoyens français non imposables de voter. Personne ne l'a encore proposé !
Une certaine gauche ne reconnaît plus son héritage politique républicain et ne veut plus rien d'autre que l'extension infinie des droits.
Une certaine droite promeut, à travers cet élargissement du droit de vote, la disparition de la notion de communauté de citoyens au profit d'une agrégation d'individus défendant, y compris le jour du vote, des intérêts circonstanciels. L'électeur devient, lui aussi, un consommateur.
Dans tous les cas, on oublie que ces étrangers peuvent voter, et à toutes les élections, en devenant français. Encore faudrait-il que la société française ait en ce moment assez de coeur, de force, et de confiance en elle pour encourager et faciliter ces naturalisations. On n'en est pas sûr.
Un « morceau » de peuple c'est encore le peuple.
Il exerce sa souveraineté dans le cadre d'institutions qui se complètent et ne se divisent pas.

Décès du chef de la plus importante église chrétienne

Le chef de l'église copte orthodoxe d'Egypte, le patriarche Chenouda III, est décédé à l'âge de 88 ans, a annoncé samedi la télévision d’État égyptienne.
Les causes de sa mort n'ont pas été précisées dans l'immédiat mais l'homme souffrait de problèmes de santé depuis de nombreuses années.
Elu primat de l'Eglise copte orthodoxe en 1971, et 117e successeur de l'évangéliste et père fondateur Saint-Marc, cet homme à l'allure frêle et aux rares apparitions publiques a conduit d'une main de fer sa communauté confrontée à l'islamisation de la société égyptienne.
Le chef de la plus importante église chrétienne d'Orient avait dû annuler son sermon la semaine dernière en raison de ses ennuis de santé. Selon l'agence officielle MENA, le pape Chenouda III souffrait d'insuffisance hépatique et de tumeurs dans les poumons.
Au militantisme islamiste, la réponse de cet ancien moine et ermite, né Nazir Gayed Rafaik le 3 août 1923 près du Caire, fut un conservatisme proche de la crispation, n'acceptant aucune contestation.
Il n'a jamais hésité à expulser de l'église les «dissidents» sur les sujets théologiques. Il refusait d'écouter les appels pressants pour une politique plus souple concernant l'interdit quasi absolu du divorce.
Destitué en 1981
Durant 40 ans, il est passé de la confrontation à la conciliation avec le pouvoir en Égypte. Ces dernières années, il a dû faire face à une progression des violences contre les Coptes - attentats ou affrontements meurtriers.
Après son intronisation, ses relations avec le défunt président Anouar al-Sadate tournèrent rapidement à l'orage, Chenouda III s'opposant fermement à la normalisation des relations de l’Égypte avec l'état hébreu. Il avait été destitué et assigné à résidence en 1981.
Il a été rétabli en 1985 chef de l'Eglise copte par décret du président Hosni Moubarak à qui il n'a jamais retiré son soutien. La révolte populaire de janvier-février 2011 le prend au dépourvu alors que nombre de ses fidèles sont dans la rue pour réclamer le départ d'Hosni Moubarak, poussé à la démission.
Craintes pour l'avenir
Il laisse aujourd'hui une communauté inquiète face au raz-de- marée des partis islamistes, qui ont remporté les trois quarts des sièges aux récentes élections législatives.
Chenouda III, dont la communauté est l'une des Églises orientales orthodoxes à ne pas reconnaître la primauté de la papauté catholique ni celle du patriarcat orthodoxe de l'Est, a été à la tête du Conseil Mondial des Eglises ainsi que du Conseil des Églises du Moyen-Orient.
Licencié de l'Université du Caire et du séminaire Copte d'Egypte, il fut ordonné en 1954 au monastère de Deir al-Sourian, dans le Wadi Natroun, avant d'être sacré évêque puis élu pape, à 48 ans.
Les Coptes sont estimés entre 6 et 10% des quelque 82 millions d'Egyptiens. L’Église copte, elle, parle de 10 millions de fidèles.

FMI : Lagarde voit des "signes de stabilisation" de l'économie mondiale

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a estimé dimanche à Pékin que l'économie mondiale montrait des "signes de stabilisation" même si elle a encore des difficultés à affronter certaines "faiblesses".
"Les dernières années ont été extrêmement difficiles dans beaucoup d'endroits du monde. Et ces derniers mois, la situation était même sinistre" a-t-elle affirmé dans le cadre du China Development Forum qui réunit ce week-end à Pékin des chefs d'entreprise et des chercheurs venus du monde entier, ainsi que des dirigeants chinois.
"Et pourtant aujourd'hui nous voyons des signes de stabilisation, des signes que les politiques menées portent leurs fruits. Les conditions de marchés se sont détendues et les indicateurs économiques récents commencent à s'améliorer, y compris aux Etats-Unis", a ajouté Mme Lagarde.
Elle a aussi salué "les avancées importantes avec le renouvellement du soutien à la Grèce de la part du FMI et des partenaires européens". "A la suite de cet effort collectif, l'économie mondiale n'est plus au bord du précipice et nous avons des raisons d'être plus optimistes", a insisté la patronne du FMI.
Elle a cependant souligné qu'il y avait encore des "faiblesses économiques et financières majeures à affronter", comme la fragilité persistante des systèmes financiers, un endettement public et privé qui reste trop fort dans beaucoup d'économies développées ou des prix du pétrole très élevés.
Elle a par ailleurs estimé que la Chine devait "continuer à réorienter les moteurs de sa croissance économique de l'investissement et des exportations vers la consommation intérieure" pour notamment mieux faire partager les fruits de la croissance.
Interrogée lors d'un point de presse pour savoir si elle estimait que le yuan est "proche de son niveau d'équilibre" ou bien encore "substantiellement" sous-évalué, Mme Lagarde a déclaré que le Fonds "poursuit son évaluation" sur cette question, dont ne sera connu que "bien plus tard cette année".
Elle a toutefois souligné que la Chine avait aujourd'hui une balance des comptes courants bien plus équilibrée qu'avant la crise financière. "La balance des compte courants, qui est passée d'un excédent de 10% avant la crise à moins de 3% aujourd'hui, est "une réponse significative aux arguments que nous entendons sur le yuan", selon la directrice générale du FMI. La balance des comptes courants est la mesure la plus large des échanges d'un Etat avec le monde. Lorsque la balance est excédentaire, cela exerce une pression à la hausse sur la monnaie.
Le yuan, qui est considéré comme sous-évalué par les principaux partenaires commerciaux de la Chine, s'est apprécié de 30% depuis 2005 par rapport au billet vert, mais son taux de change reste étroitement contrôlé par la banque centrale.
Aussi l'appréciation du yuan s'est-elle ralentie depuis l'été dernier alors que les exportateurs chinois connaissent des difficultés sur les marchés européen et américain.
Le vice-Premier ministre chinois Li Keqiang, qui devrait selon les observateurs remplacer l'an prochain d'actuel Premier ministre Wen Jiabao, a également insisté dans une allocution sur la nécessité de rééquilibrer la croissance chinoise vers plus de demande intérieure.
A cet égard, il faut "utiliser des projets d'aide sociale comme des vecteurs de croissance", a notamment déclaré M. Li. Une proposition soutenue par le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, pour lequel plus de dépenses sociales en Chine serait bon pour la croissance parce que la population aurait alors "tendance à consommer plus et à épargner moins".

«J'accuse Hollande d'avoir une attitude irresponsable»

L'écart se resserre entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. La dynamique est-elle de votre côté?
François FILLON. - Oui. Il se passe quelque chose. La campagne permet de dissiper le rideau de fumée des mensonges sur le bilan du quinquennat. On répétait par exemple que le pouvoir d'achat avait baissé, alors qu'il a augmenté de 6 % depuis 2007! Sur le chômage, dans un contexte de crise, la situation de la France est meilleure que celle de nos voisins, sauf l'Allemagne. Les masques tombent aussi concernant la fiscalité: Nicolas Sarkozy n'est pas le président des riches. L'imposition du capital est plus élevée aujourd'hui que quand la gauche était au pouvoir. De la même façon, cette campagne révèle les caractères. Plus on s'approche du moment du choix, plus les Français reconnaîtront que Nicolas Sarkozy a l'autorité nécessaire et qu'il a joué un rôle historique dans le sauvetage de l'euro. À l'inverse, François Hollande, qui concentrait tous les jugements positifs du fait de ses propositions inodores, suscite aujourd'hui un doute dans l'opinion.
L'anti-sarkozysme vous inquiète-t-il?
Le filon de l'anti-sarkozysme est épuisé. Et c'est sain. On ne peut pas choisir un président de la République sur la seule critique et le seul rejet.
Regrettez-vous que la question de la dette soit peu présente dans la campagne?

La réduction des déficits, le désendettement, l'assainissement des finances publiques doivent être au cœur de la campagne! Sans l'assainissement des finances publiques, tout le reste est virtuel. J'accuse le candidat socialiste d'avoir délibérément choisi de renoncer à réduire le déficit. Je l'accuse de ne pas vouloir baisser les dépenses de l'État par peur de déplaire. Je l'accuse d'avoir renoncé à respecter les engagements européens de la France. Or, le moindre manquement rallumera la crise. François Hollande, qui sait la gravité de la situation, a commencé par berner les Français en disant qu'il reviendrait à l'équilibre des comptes publics grâce à 40 milliards d'impôts supplémentaires. Mais il accumule les dépenses supplémentaires! Plus grave, il a indiqué que le retour à l'équilibre serait pour 2017, et non pour 2016. Il a dit enfin que s'il n'y avait pas de croissance, aucun de ses engagements ne pourrait être tenu. Oui, j'accuse! C'est une attitude irresponsable. Réduire la dette aujourd'hui, c'est aussi préserver la cohésion sociale de demain. Si un gouvernement devait être amené à réduire les pensions, diminuer les avantages sociaux, nous aurions des tensions terribles.
Ne faut-il pas accompagner l'effort de réduction des déficits publics d'un volet en faveur de la croissance, comme le propose notamment François Hollande?
Oui, il faut une politique de soutien à la croissance mais elle doit être réaliste. François Hollande oppose réduction des déficits et politique de relance, alors qu'il faut faire les deux! Sans réduction des déficits, nous aurons une explosion de l'euro. Pour stimuler la croissance, il faut stimuler la compétitivité et donc baisser les charges. Or, le candidat socialiste propose le contraire.

Partagez-vous le constat de Nicolas Sarkozy sur l'Europe de Schengen, qu'il a qualifiée de «passoire»?
Il ne faut pas faire de l'Europe un bouc émissaire. Mais ça fait longtemps que je pense qu'elle devrait être organisée différemment. Quand on a fait l'euro, on a commis une faute: mettre en place une monnaie sur des territoires qui avaient des pratiques économiques et fiscales différentes, sans qu'il y ait un gouvernement capable de coordonner ces politiques. Pour Schengen, c'est la même chose: on a mis en place un territoire unique entre des pays ayant des politiques migratoires différentes. Certes, ces politiques communes vont dans le bon sens. Mais pour les conduire, il faut des institutions spécifiques. Il faudrait par exemple un pilote de la zone Schengen qui travaille à la convergence des politiques migratoires. Cela nous conduit à une Europe à plusieurs cercles. Il faut avoir le courage de poser clairement les données du problème.
Est-ce que cela passe par des transferts de souveraineté?
C'est ce que le président appelle fort justement la souveraineté partagée. Il faut faire des choix. Toute mon histoire politique est gaulliste et je n'ai rien renié de mes combats pour la souveraineté de la France. Mais je constate qu'au début du XXIe siècle, la seule façon de défendre l'identité française, c'est de défendre une identité européenne.
François Hollande se revendique comme un Européen convaincu. Porterait-il moins haut que Nicolas Sarkozy la volonté de la France en Europe?
Aujourd'hui, être européen, c'est libérer l'Europe des déficits et bâtir la gouvernance politique de la zone euro. François Hollande ne propose ni l'un ni l'autre. Depuis le début de la campagne, il esquive tous les débats difficiles. Avec la conviction que grâce à la crise et en critiquant le président, il gagnera. C'est une stratégie qui ne résistera pas à la durée de la campagne.
Nicolas Sarkozy a lancé un ultimatum à l'Europe, alors que le processus de renégociation des accords de Schengen était déjà bien engagé à Bruxelles: n'est-ce pas contre-productif?
Les Européens ne sont pas étonnés du style que Nicolas Sarkozy donne au débat. Ils l'ont déjà expérimenté avec la présidence française de l'UE qui fut saluée comme brillante mais… sportive. Les institutions de l'Europe sont parfois bousculées par cette façon de faire, mais c'est efficace et cela donne des résultats.
La droite ne fait-elle pas l'impasse sur le bilan du quinquennat?
Il y a une répartition des rôles. Le rôle du président, c'est d'amener les Français sur un projet pour un deuxième quinquennat. Le bilan, c'est le travail du gouvernement. Et ça fonctionne. Je sens que l'atmosphère a changé.
Vous sentez-vous comptable à 100 % de ce bilan?
Bien sûr. Ça ne veut pas dire qu'on a tout réussi, loin de là. Sur le temps de travail, par exemple, je reste persuadé que cette question doit continuer à être au cœur du débat. Si la France veut parler d'égal à égal avec l'Allemagne, elle devra améliorer la compétitivité des entreprises et il faudra continuer à assouplir la réglementation autour du temps de travail.
Hollande veut taxer à 75 % les très hauts revenus, Sarkozy les exilés fiscaux: n'y a-t-il pas surenchère fiscale?
Il s'agit de deux démarches différentes. La première consiste à dire: je taxe de manière confiscatoire les gens qui gagnent beaucoup d'argent. La deuxième consiste à dissuader les Français de s'en aller, car s'ils partent, ils payeront autant d'impôts que s'ils restent. La mesure proposée par Hollande visait essentiellement à frapper les esprits. Pour le reste, elle est sûrement inconstitutionnelle, non efficace, et elle ferait fuir les contribuables les plus aisés. Et comme toutes les mesures proposées par Hollande depuis le début de cette campagne, elle est fluctuante.
Quel langage faut-il tenir à François Bayrou?
Il ne faut pas chercher à tenir un langage spécifique, ni à François Bayrou, ni à ses électeurs, ni à quelque autre catégorie. Il faut mettre sur la table nos convictions. Sur la dette, il y a une grande convergence entre Bayrou et nous. Sur la question européenne, idem. S'adresser à telle ou telle catégorie d'électeurs, c'est contraire à la logique de la présidentielle. Ce n'est pas une élection où l'on négocie.
Certaines thématiques de campagne (immigration, halal, Schengen) ne sont-elles pas de nature à froisser les électeurs centristes?
Au dernier moment, ils auront un choix à faire entre deux candidats. Ils seront devant leur conscience. Ce sera projet contre projet. Celui de Nicolas Sarkozy est équilibré: humaniste et efficace.
Sarkozy propose l'introduction d'une dose de proportionnelle. Comment réagit le gaulliste que vous êtes?
J'ai déjà dit à Nicolas Sarkozy que ce n'était pas la partie la plus enthousiasmante de ses propositions. Je n'aime pas l'idée qu'il y ait deux sortes de représentants du peuple avec des contraintes et des logiques différentes: celui qui a une circonscription à labourer et celui qui est totalement entre les mains de son parti. Un deuxième problème me préoccupe: avec en plus une dose de proportionnelle, il y a un vrai risque que le président élu n'ait pas la majorité absolue et soit contraint de négocier avec les plus petites formations politiques!
Alain Juppé assure qu'il veillera à l'unité de l'UMP après la présidentielle. Est-elle menacée d'éclatement?
L'UMP est un parti très jeune qui a besoin de consolider ses fondations, son unité, l'expression des sensibilités en son sein. Il faut donc tout faire pour maintenir l'unité de l'UMP. Alain Juppé a raison d'être vigilant. Nous le serons tous.
Pour veiller à cette unité, seriez-vous prêt à prendre la tête du parti après la présidentielle?
La question ne se pose pas en ces termes. La présidentielle déterminera tout. Tout le reste n'est que spéculations inutiles.
Vous êtes candidat aux législatives à Paris. Briguerez-vous la mairie en 2014?
Je ne peux pas sauter toutes les haies à la fois. La première, c'est la présidentielle. Pour l'heure, je me bats pour que Nicolas Sarkozy gagne.
Rachida Dati vous critique publiquement. Comment jugez-vous son retour en force dans la campagne?
Je n'entends rien, je ne vois rien, et je ne veux rien entendre.
Regrettez-vous que Jean-Louis Borloo ait été absent du meeting de Villepinte?
Jean-Louis Borloo a toute sa place dans la campagne. Et plus tôt il apportera son soutien à Nicolas Sarkozy, mieux ça sera.
Quelle est la première chose dont vous avez été privé cinq ans durant que vous aimeriez faire en quittant Matignon?
Conduire ma voiture. Pas pour le fait de conduire. Mais parce que je serai libre.
 GAGEONS QUE FRANÇOIS FILLON EN AURA VITE ASSEZ DE CONDUIRE SA VOITURE, 
IL REPRENDRA LE COMBAT POUR LA MAIRIE DE PARIS, 
DELANOE A DÉJÀ FAIT TROP DE DÉGÂTS.

Les Irlandais repartent pour Liverpool

En raison du chômage qui sévit dans une Irlande en crise, l’émigration connaît son plus haut niveau depuis vingt ans. Beaucoup d’émigrés posent leurs valises à Liverpool, la cité portuaire britannique, dont plus des trois-quarts des habitants ont une ascendance irlandaise.

Comme Boston et Glasgow, Liverpool est depuis longtemps synonyme de terre d’émigration pour les Irlandais. Pendant un temps, le tigre celtique a rugi et c’est dans le sens inverse que l’on traversait la mer d’Irlande. Puis la croissance a changé de bord et le Merseyside [comté de Liverpool] est désormais la destination d’une nouvelle génération de migrants.
On estime que 75 000 citoyens irlandais pourraient émigrer en 2012 – soit plus qu’à la fin des années 1980. Dans un pays qui compte 4,5 millions d’habitants, un tel phénomène suscite énormément d’intérêt, à tel point que l’Irish Times a lancé un blog baptisé Generation Emigration, dont le titre est présenté sous la forme d’un tableau d’affichage d’aéroport.
Face à la montée du chômage, des jeunes, en particulier des hommes autour de la vingtaine, se tournent vers d’autres pays européens, vers l’Australie ou le Moyen-Orient pour trouver du travail. A l’heure actuelle, 356 000 ressortissants irlandais ont élu domicile au Royaume-Uni, selon les derniers chiffres de l’Institut statistique britannique, et l’immigration irlandaise n’est devancée que par l’immigration polonaise.
Il faut remonter à l’année 1989 pour trouver une vague d’immigration d’une telle ampleur, lorsque 44 000 personnes avaient quitté l’île. L’impact de cet exode a été mis en évidence lorsque la fédération gaélique de football s’est avérée incapable de former des équipes l’hiver dernier, faute de trouver suffisamment d’hommes sur la Péninsule de Dingle.
Liverpool, qui accueille des Irlandais de longue date – les trois-quarts de ses habitants auraient du sang irlandais – connaît une nouvelle vague d’immigration en provenance de l’île d’émeraude.

Sauter le pas

Michael Mulqueen, ancien journaliste et maître de conférences, et son épouse Fidelma ont acheté la maison de leurs rêves en 2008, à l’époque où Michael donnait des cours à l’université de Limerick. Leurs deux enfants étaient bien intégrés dans leur école et la famille avait des parents proches dans le comté voisin de Clare. On lui propose alors un poste de directeur de la faculté de sciences politiques, médias et communication à l’université Hope de Liverpool. "C’était une décision extrêmement difficile à prendre vis-à-vis de la famille, parce que nous ne voulions pas déraciner les enfants", confie Michael Mulqueen. "Cela risquait de les perturber, mais il y avait aussi l’attrait du poste".
Au départ, Michael Mulqueen faisait le voyage entre l’Irlande et Liverpool chaque semaine, avec le soutien du doyen de la faculté, qui s’était déjà trouvé dans une situation comparable. Il partait le dimanche soir et rentrait auprès de sa famille le jeudi soir. "C’était une période très chargée avec des journées longues et difficiles", se souvient-il. "Pendant la semaine, on discutait sur Skype, mais les enfants m’ont laissé entendre qu’ils n’aimaient pas trop cela. Nous avons donc décidé de sauter le pas et de partir".
La famille pose ses valises à Liverpool en février 2011. L’épouse de Michael travaillait encore à Limerick et a donc commencé par faire la navette dans l’autre sens pendant quelques mois. Trouver des places dans la bonne école pour leurs enfants s’est avéré épineux et Michael suppose que cela aurait été encore plus ardu si l’anglais n'avait pas été leur première langue. La famille apprécie son premier Noël à Liverpool, se fait des amis et dit s’être intégrée rapidement.
Michael Mulqueen voit des points communs entre Liverpool et Limerick. "Si le redressement de Liverpool n’est pas encore terminé, la ville a fait un bond en avant spectaculaire depuis ma première visite, au début des années 1990. Limerick est une ville qui est aujourd’hui confrontée à des problèmes quasiment identiques liés à la misère sociale, au logement et à des quartiers en proie au désespoir". Michael Mulqueen a grandi dans le comté de Galway, une région marquée par la misère sociale et, au début des années 1990, après l’université, une partie des jeunes de son âge ont quitté l’Irlande.
Se sent-il coupable d’être parti ? Selon lui, le gouvernement irlandais a compris que l’éducation jouait un rôle majeur dans la croissance économique et y a investi largement. Il pense donc que les générations futures ne connaîtront pas les mêmes problèmes.

Effondrement irlandais

Michael Noonan, le ministre des Finances irlandais, a provoqué la consternation en janvier en qualifiant l’émigration de "choix de mode de vie" et en déclarant qu’elle n’avait rien à voir avec la crise économique. Père de trois enfants vivant tous à l’étranger, il a ajouté : "Il y a toujours des jeunes qui quittent l’Irlande ou qui y arrivent et certains d’entre eux sont des migrants au sens classique du terme. D’autres ont simplement envie de quitter l’île pour quelque temps". Plus tard, il a fait savoir que ses propos avaient été sortis de leur contexte.
Alan Barrett, du [think-tank irlandais] Economic Social and Research Institute, estime que cette nouvelle vague d’émigration est l’une des incidences les plus marquantes de l’effondrement irlandais. "Entre l’indépendance et la montée en puissance du tigre celtique dans les années 1990, les gens nés en Irlande n’ont jamais pensé qu’ils pourraient trouver du travail sur l’île. Les choses ont changé avec l’avènement du tigre celtique, mais on retrouve aujourd’hui la situation qui prévalait auparavant", analyse-t-il.
"Comme c’était déjà le cas lors des précédentes vagues de départs, le Royaume-Uni reste la destination phare des émigrés irlandais. Toutefois, le triste état du marché de l’emploi britannique et la vigueur relative de l’économie australienne font que les Irlandais de la vague actuelle sont davantage attirés par l’Australie", précise Alan Barrett.
Pour autant, il ne pense pas que cet exode réduira les chances de l’Irlande de renouer avec la croissance économique. "L’expérience des années 1980 et 1990 montre que si les gens partent quand les temps sont durs, ils reviennent quand les choses s’arrangent".

Markus Krall contre les trois géants

Briser le monopole de Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch sur la notation financière : l’UE en rêve, mais c’est un consultant allemand qui tente de le faire en créant une agence de notation européenne.

Markus Krall, 49 ans, est le dernier espoir de l’Europe. Il le sait : le Vieux Continent a besoin de sa réussite. Depuis quelques semaines, l’analyste du cabinet de conseil Roland Berger sillonne l’Europe en avion. Tous les jours, ou presque, il rend visite à une banque, à une compagnie d’assurance ou à un fonds d’investissement. Tous les jours, ou presque, il s’entretient avec un chef d’entreprise, présente son projet et distribue des kilos de documents.
C’est qu’il y a beaucoup à faire. A expliquer. Au total, une soixantaine d’entrevues ont été organisées – Markus Krall espère repartir avec une trentaine de signatures, d’une valeur moyenne de 10 millions d’euros. Réunir 300 millions d’euros, telle est sa mission. Trois cents millions d’euros destinés à monter de toutes pièces une agence de notation européenne. Beaucoup s’y sont cassé les dents ces vingt dernières années.
L’entreprise de Markus Krall est sans doute la dernière chance pour l’Europe de s’opposer aux trois agences anglo-saxonnes qui dominent le marché mondial de la note de crédit : Standard & Poor’s Ratings Services (S&P), Moody’s Investors Service et Fitch Ratings. Les "Big Three", comme on les appelle.

Combat inégal

Markus Krall est convaincu que les "Big Three" n’ont plus beaucoup d’amis en Europe. Or les adversaires du consultant sont puissants. Toute entreprise, toute banque, tout Etat qui souhaite se procurer de l’argent auprès des investisseurs sur les marchés financiers a besoin d’une note de crédit. Plus cette note est élevée, plus les conditions d’accès aux capitaux sont favorables. Pour l’obtenir, la quasi-totalité d’entre eux se tournent vers les trois poids lourds du secteur. Leur pouvoir est profondément enraciné dans les textes réglementaires et leur popularité auprès des investisseurs est intacte. Le combat dans lequel s’engage Markus Krall est donc inégal. Mais il veut tenter sa chance.
La création d’une Fondation européenne de notation (European Rating Foundation) est à la base du projet. Markus Krall espère arriver sur le marché avec ses premières notations entre 12 à 18 mois après le lancement de cette structure. Il veut commencer par classer les Etats. Les entreprises et les banques viendront plus tard. En trois ans, il prévoit d’embaucher un millier de personnes. En cinq ans, la nouvelle agence de notation aura décroché 25 % de parts de marché en Europe. En dix ans, 25 % du marché mondial.
La concurrence ? Certes, d’autres agences de notation existent déjà. Au total, selon les sources, il y en aurait entre 70 et 150 en activité à travers le monde, mais la plupart se cantonnent à l’échelon régional ou à certaines catégories de titres. Or, les investisseurs dont les fonds se chiffrent en milliards n’hésitent pas à faire voyager leur argent à travers le monde et les catégories d’actifs, et préfèrent donc l’évaluation d’une maison unique. Et cela, les "Big Three" sont les seuls à le proposer.

Indépendance de l'agence

Les gouvernements fulminent quand, en cas de dégradation de leurs notes de crédit, il leur devient nettement plus difficile et plus coûteux d’emprunter de l’argent sur les marchés financiers. De manière presque paradoxale, Athènes ou Lisbonne versent pour cela des centaines de milliers d’euros par an aux agences de notation. Selon le schéma classique, auquel Markus Krall entend se conformer dans un premier temps, les agences sont rémunérées par ceux-là mêmes qu’elles notent. Les bénéfices d’exploitation affichés par les trois poids lourds du secteur montrent que la concurrence y est limitée : en 2011, la marge opérationnelle de Fitch se montait à 31 %, celle de S&P de 41 % et celle de Moody’s de 44 %.
Bien qu’il soit conseiller d’entreprise, Markus Krall ne vise pas de telles marges, loin de là. Certes, l’agence de notation européenne doit être financée par des fonds privés – car sinon comment pourrait-elle noter les Etats de manière indépendante ? Mais la nouvelle agence ne sera pas aussi tournée vers le profit que les "Big Three" et ne sera pas cotée en bourse comme l’est Moody’s. Ensemble, les 30 investisseurs, le statut juridique de fondation et la relégation à l’arrière-plan de la recherche du profit sont censés garantir l’indépendance de l’agence. C’est en tout cas ce qu’espère Markus Krall.
Aux Etats-Unis comme en Europe, le législateur veut aujourd’hui relativiser l’importance des notations des grandes agences. Reste à savoir quels critères permettraient de remplacer leurs avis. Leur suppression pure et simple ne ferait qu’engendrer de nouveaux problèmes. Un gestionnaire de fonds, par exemple, se verrait soudain libre de choisir ses titres – et serait alors tenté d’acheter des valeurs plus risquées mais au meilleur rendement
Sans parler de la fidélité des investisseurs : si les trois poids lourds du secteur sont toujours au pouvoir aujourd’hui, c’est surtout parce que les caisses de retraite, les fonds monétaires, les hedge funds, les compagnies d’assurance et les banques se sont habitués à eux au fil des décennies. Leurs systèmes de notation sont simples. Ils diminuent la complexité du monde financier et permettent de comparer les titres à l’échelle internationale. "Si les ‘Big Three’ ont une influence aussi colossale, c’est tout simplement parce qu’ils sont aussi vieux que Wall Street", confie un banquier new-yorkais chevronné.
Même si Markus Krall parvient à monter son agence européenne de notation, il lui faudra encore se constituer une clientèle. Les entreprises et les banques n’engagent une agence de notation que lorsque les investisseurs la prennent au sérieux. Or, les investisseurs ne prennent les agences au sérieux que lorsque celles-ci sont engagées par un grand nombre d’entreprises et de banques. C’est un cercle vicieux.

Conflits d'intérêt

Markus Krall ne baisse pas les bras pour autant. Son cabinet de conseil, Roland Berger, joue depuis longtemps sa réputation sur ce projet en espérant en tirer quelques contrats lucratifs. C’est pourquoi Markus Krall a un autre atout dans sa manche. Un atout qui doit l’aider à changer durablement les règles du jeu. Il s’agit d’une étude de Roland Berger qui montre que les mêmes sociétés d’investissement américaines sont propriétaires de Moody’s et de McGraw-Hill – la maison mère de S&P : Vanguard, Capital World, State Street, BlackRock, pour n’en citer que quelques-unes.
Ces interpénétrations soulèvent la question des conflits d’intérêts, car les agences notent également des entreprises qui figurent parmi leurs actionnaires. L’étude souligne également l’existence de "structures à caractère monopolistique" sur le marché de la notation de crédit, au vu du degré d’interpénétration du secteur et des parts de marché de ses acteurs. Chez Moody’s et S&P, on récuse totalement l’idée d’un "complexe de notation américain" sous tutelle.
"Ce n’est pas parce qu’un investisseur est engagé en même temps chez Moody’s et chez McGraw-Hill qu’il y a conspiration", tempère Daniel Kolter, responsable de Moody’s Allemagne. Son homologue chez S&P dit les choses encore plus clairement. "Pas une seule fois le directeur n’a pesé sur les décisions de nos analystes, affirme Torsten Hinrich, responsable du marché allemand. Les activités ‘analyse’ et ‘business’ sont totalement indépendantes l’une de l’autre". Torsten Hinrich suit l’entreprise de Markus Krall et Roland Berger d’un œil placide : "Nous leur souhaitons beaucoup de succès. Et je suis sérieux".

Mac OS X Mountain Lion d'Apple: toutes les nouveautés

Apple a lancé jeudi la neuvième version de son système d'exploitation Mac OS X, intitulée le OS X "Mountain Lion". A priori, la firme de Cupertino devrait garder le nom anglais car le nom de ce félin se traduit en français, soit par "Jaguar" -qui correspondait déjà à une précédente version du système d'exploitation d'Apple (qui choisit toujours des noms de félins)- soit par... "Cougar". Pas très attractif. Au-delà du nom, le maître mot de ce nouveau système d'exploitation est la convergence. La plupart des nouveautés de cet OS X ont été largement inspirées par les fonctionnalités de la tablette électronique iPad ou du smartphone iPhone.

Dans un communiqué, Apple explique que Mountain Lion apporte aux ordinateurs Mac les applications de messageries, notes, rappels et jeux de l'iPad, de même que les centres de notification, l'intégration du site de micro-blogs Twitter et la fonction AirPlay Mirroring, qui permet de diffuser sans fil de la musique sur une télévision ou une chaîne hifi à partir d'un iPod, iPhone ou iPad.

New York Times, Sarkozy: Après le "Nicolas Le Pen" du Wall Street Journal, le NY Times s'en prend au président français

Nicolas Sarkozy n'a décidément pas bonne presse outre-Atlantique. Après la charge du Wall Street Journal lundi 13 mars, qui avait intitulé son éditorial "Nicolas Le Pen", le New York Times s'est à son tour fendu d'un article peu flatteur envers le président français.
Pour le journal de référence américain, Nicolas Sarkozy mène une campagne "désespérée et un peu dégoûtante", note-t-il dans un éditorial daté du 15 mars. "Sarkozy est parti à la pêche des électeurs d'extrême droite", écrit le quotidien de la côte Est, "en s'attaquant aux immigrés, importations étrangères et même aux lois alimentaires des musulmans français".
Le New York Times rappelle que le chef de l'État "avait déjà mené une politique tendant vers le racisme et xénophobie", tout en assurant que les électeurs français disent de lui "qu'il manque de dignité présidentielle". Le journal lui avait déjà donné quelques conseils en 2008, lorsqu'il avait repris la formule "President bling-bling".
"Sarkozy n'a pas de mal à être désinvolte ou cruel"
Le média américain trouve que le président sortant pourrait faire mieux, en citant la réussite de la réforme des retraites et celle de l'intervention en Libye: "M. Sarkozy pourrait faire une campagne d'un niveau plus élevé", écrit-il, tout en pointant "les propositions économiques irréalistes" de François Hollande.
Les propositions de ces derniers jours sont également passées au crible américain. La renégociation des accords de Schengen, le protectionnisme européen, le regroupement familial... Tout y est. Le journal se paye aussi le luxe de noter que la proposition d'étiqueter les méthodes d'abattage sur la viande vient de Marine Le Pen, "la candidate xénophobe".
En conclusion, le New York Times regrette que "M. Sarkozy n'ait aucun mal à être désinvolte ou cruel, si ça lui permet de prendre quelques voix au Front national..."

POURQUOI PAS ? C'EST CELA OU LA PICROCHOLIE DE HOLLANDE !!!

Lyon : discours très agressif de Nicolas Sarkozy à l'égard du PS 


A Lyon, Sarkozy durcit le ton contre Hollande et met en garde contre un remake de 1981

Le président-candidat a beau répéter qu’il n’en tient aucun compte, les enquêtes d’opinion récentes le donnant en tête du premier tour l’ont convaincu d’accélérer son entreprise de démolition de son adversaire socialiste.
Alors, dans une salle de la banlieue lyonnaise remplie de plusieurs milliers de partisans, 12000 selon l’UMP, et chauffée à blanc aux cris de «on va gagner, on va gagner» ou «Hollande en Corrèze, Sarkozy président», il a lâché ses coups sans retenue pendant près d’une heure.
Et, loin de s’en contenter, il a pour la première fois agité le chiffon rouge d’une victoire de la gauche. «Comment cela se passerait-il si le parti socialiste gagnait les élections? Comme en 1981, comme en 1988, comme en 1997?», a-t-il raillé sous les huées de la foule..., «toutes les vannes ouvertes et après il faudra des années d’effort pour reprendre le contrôle de la situation».

Joel Philippon
«Nous ne pouvons pas nous permettre encore une fois une expérience de ce genre», a insisté le candidat de l’UMP, «les socialistes veulent nous faire croire qu’ils ont changé, mais ils n’ont pas changé».
Pendant de longues minutes, Nicolas Sarkozy a pilonné la gauche tous azimuts. D’abord la politique anti-criminalité de Lionel Jospin (1997-2002) qui, a-t-il asséné, a provoqué «l’explosion de la délinquance». Et puis la volonté de François Hollande de bloquer les loyers ou le prix de l’essence.
«A quand l’interdiction des licenciements? A quand l’interdiction des délocalisations?», a ironisé le chef de l’Etat, «tout cela serait risible si ça ne risquait pas d’avoir des conséquences dramatiques».
Nicolas Sarkozy n’a pas manqué non plus, c’est devenu une figure imposée de ses derniers meetings, de moquer la volonté de son rival de supprimer le mot «race» de la Constitution. Mais en termes encore plus virulents.
«Le mot race a été écrit dans le préambule de 1946, et ici (à Lyon) on comprend que ce mot a été écrit avec le sang, le sang des Français libres, le sang des Résistants, le sang des fusillés et le sang des déportés des camps d’extermination (...) pour que nul n’oublie jamais les millions de victimes de la plus grande entreprise raciste que le monde ait connue», a-t-il lancé.
Pour le plus grand plaisir de son auditoire, le président-candidat a aussi dénoncé les «donneurs de leçons» de la gauche «qui ont commis tant de fautes et qui s’avèrent parfaitement incapables de les regarder en face».
Entre autre exemples, il a accusé les socialistes d’avoir «saigné à blanc la sidérurgie dans les années 1980», d’avoir «abandonné les quartiers et, pour avoir la paix, toléré pendant des années la loi des bandes» ou encore d’avoir «laissé entrer la Grèce dans l’euro».
«J’en ai assez des leçons de morale d’une gauche qui, au cours des 30 dernières années, a été à l’origine des plus grands scandales de la République: l’affaire Urba, la corruption dans les Bouches du Rhône (...) les écoutes de l’Elysée», s’est-il emporté en concluant sa diatribe.
Et même s’il n’a pas répété le «on va gagner» lâché pour la première fois vendredi à Meaux, Nicolas Sarkozy n’a pas voulu masquer son optimisme. «Ils pensent que c’est joué d’avance. Rien n’est joué. Ils préfèrent se répartir les postes. Ils ne les ont pas», a-t-il assuré. Avant de conclure par cette ultime exhortation sortie tout droit de la plume d’Henri Guaino: «Peuple de France, ne te laisse pas voler cette élection présidentielle!»

Sondages


Platon se représentait l’opinion publique sous la forme d’un gros animal, et décrivait la démagogie comme l’art de le flatter en prévoyant ses mouvements et en prévenant ses appétits. Depuis lors nous avons perfectionné la méthode en lui prenant à tout bout de champ sa tension et sa température, ce que nous appelons sondages.

L’exercice ne mériterait pas tant de commentaires si les sondeurs ne se prenaient pour des sondologues, en s’autorisant de ces aperçus pour nous asséner des prognostications à côté de quoi celles des vieux almanachs avaient au moins le mérite d’une involontaire poésie. Pis que des juges anglais, nos augures ont le culte du précédent, censé en l’occurrence nous prouver à quel point leur science est solide : ils ne cessent d’annoncer l’élu de 2012 en prenant pour martingale infaillible l’une ou l’autre des élections précédentes, que d’ailleurs en leur temps aucun d’eux n’avait su prévoir : c’est ainsi qu’on nous a promis, tour à tour ou simultanément, la répétition du premier tour de 2002, du second de 1981, voire, pour les plus archéologues, le ballottage-surprise de 1965. Il est curieux comme la science, poussée à ce raffinement conjectural, peut faire oublier jusqu’aux conditions mêmes de la réalité la plus courante ; comme par exemple, ainsi que le remarquait Paracelse, qu’on ne saurait faire voile au vent de la veille.

Nicolas Sarkozy, très à l'aise au Petit Journal

Invité sur Canal +, le président candidat s'est illustré par sa bonne humer et sa répartie. Et a su imposer son rythme aux journalistes et animateurs de l'émission.
Vendredi 16 mars, Nicolas Sarkozy était l'invité du Grand Journal de Michel Denisot et du Petit Journal de Yann Barthès.
Invité en tant que candidat à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a été aussi et surtout traité en tant que président de la République.
Pas vraiment de questions qui fâchent, pas de clash prononcé, pas de malaises face à Jean-Michel Apathie et le reste de l'équipe qui avait l'air plutôt en petite forme.

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Et quand Nicolas Sarkozy, tout de noir vêtu, s'en va rendre visite à Yann Barthès, qui une semaine avant avait reçu Marine Le Pen qu'il avait réussi à faire rire aux larmes, c'est le même traitement.
Déférence, vannes hyper soft, Nicolas Sarkozy est brossé dans le sens du poil comme s'il avait donné des consignes ou comme s'il faisait peur à ses interlocuteurs.
Face à lui, Yann Barthès tente un timide "Ici, c'est moi le président" et il se fait directement corriger par Nicolas Sarkozy qui lui demande quel effet ça fait de se retrouver en face de quelqu'un qu'on a tant critiqué et dont on s'est tant moqué.
Même s'il tente de garder la face, Yann Barthès tremble et du coup n'y va pas franco alors qu'il n'est pas le dernier à se moquer des autres et c'est clairement Nicolas Sarkozy qui mène la danse.
Il se paye Barthès sur ses chaussures, son chauffeur de salle, il a réponse à tout et c'est bien triste pour le journaliste totalement dominé.