TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 10 mars 2012

Anniversaires 


C’est la loi du zapping, une actualité chasse l’autre. Les événements les plus graves disparaissent vite à l’arrière-plan, remplacés par un produit plus neuf, plus vendeur. Mais les événements ont droit à une séance de rattrapage, avec la vogue du jour anniversaire. Prenez la catastrophe de Fukushima : elle avait disparu des écrans, elle revient demain pour la célébration, si l’on peut dire, de son premier anniversaire. Nous aurons droit, un ou deux jours durant, à des bilans, des débats, et sans doute quelques polémiques. Sauf… Sauf si un autre anniversaire prend toute la place : la mort de Claude François, également intervenue un 11 mars. C’était il y a vingt-quatre ans, donc pas un chiffre rond. Mais voilà, l’anniversaire coïncide avec la sortie mercredi d’un film qui fait déjà grand tapage. Alors, Cloclo ou Fukushima ? Ainsi va la glorieuse incertitude de l’info.

LE CERCLE VICIEUX 
 MÊME NOTRE FROMAGE N'Y POURRA RIEN.

POURQUOI TANT DE HAINE ?
RELIÉE PAR TOUTE LA PRESSE, C'EST LA PREMIÈRE FOIS DE MA VIE QUE JE VOIS UN TEL 
DÉFERLEMENT DE SALETÉS PROFÉRÉES À L'ENCONTRE D'UN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
HONTE À LA FRANCE !!!!!

Une élection pour le meilleur et pour le pire

Les législatives anticipées devaient porter sur l’Europe et la place que la Slovaquie y occupe. Mais une série de révélations sur la corruption des politiques menace aujourd’hui tout le système.

Lorsqu’en octobre 2011, le gouvernement de droite d’Iveta Radičová est tombé suite aux dissensions sur la participation de la Slovaquie à l’aide financière accordée aux Etats endettés de la zone euro, on a pu penser que les questions européennes allaient redessiner le paysage politique et idéologique de la Slovaquie. Les élections anticipées du 10 mars ne devaient que consacrer une nouvelle ère, dans laquelle l’orientation pro-européenne constituerait un ferment de coalition plus important que les traditionnelles oppositions idéologiques – et culturelles dans le cas de la Slovaquie – entre la droite et la gauche.
Mais aujourd’hui, tout a changé. L’Europe est reléguée aux oubliettes et ce sont les affaires internes de corruption, dont l’ampleur sans précédent gangrène les fondements mêmes de la politique slovaque, qui dominent la vie du pays. La divulgation du dossier Gorila [Gorille] – un rapport des Services de renseignement slovaques (SIS) sur les accointances entre le monde politique et le monde des affaires – a poussé les électeurs, en particulier ceux de la droite traditionnelle, vers de nouveaux partis, qui ont surgi comme des champignons après la pluie. Mais aussitôt, les uns après les autres, ils ont sombré dans leurs propres scandales et luttes intestines, desquels, tellement démolis, ils sont sortis méconnaissables. Conséquences prévisibles de ce chaos, les estimations du taux de participation électorale sont extrêmement basses (45 %), sachant que près d’un tiers des personnes déclarant vouloir se rendre aux urnes ne savent pas encore à qui iront leur voix.

Une classe politique qui a perdu la face

En guise d’illustration, on peut mentionner quelques-unes des affaires qui, outre le scandale Gorila, ont dominé la scène politique et dans lesquelles ont été impliqués de nouveaux venus en politique. Le SaS, parti politique libéral [fondé en 2009], qui par sa position anti-européenne a fait tomber le gouvernement de Radičová, a lui-même ruiné sa réputation, qu’il avait laborieusement construite, de parti intègre et vertueux suite à deux révélations : Ľubomír Galko, ministre de la Défense et membre du SaS, a fait espionner des journalistes par les services secrets militaires ; Richard Sulík, le chef du parti, a quant à lui demandé à un homme d’affaires à la réputation mafieuse de mener une enquête de "lustration" sur les cadres de son propre parti. Une vidéo clandestine publiée anonymement le montre dans sa maison en compagnie de son étrange ami lui transmettant des informations sur les coulisses politiques, alors qu’il était président du Parlement.
Autre candidat à l’entrée au Parlement : Igor Matovič et son parti Les gens ordinaires. Ce jeune leader populiste a quitté le SaS il y a un an et a rassemblé sur la liste de son parti des personnalités appartenant principalement aux milieux intellectuels conservateurs. Suite au déclenchement de l’affaire Gorila, il les a priés de passer le test du détecteur de mensonges, afin de prouver que jamais elles n’ont soudoyé quiconque ni touché de pots-de-vin. Elles ont refusé, décidant de se retirer collectivement de la liste de candidats. Seul Matovič a passé le test. Elles l’ont considéré comme un fou et un menteur patenté.
Le parti Les 99 % est également un nouveau venu. Fondé en octobre dernier, il réunit des noms inconnus mais a réussi à financer une énorme campagne préélectorale grâce au soutien d’une entreprise d’armement. Ce projet à l’évidence de type entrepreneurial, qui a su très habilement exploité les idéaux et le slogan [We are the 99 %] du mouvement Occupy Wall Street, recueille près de 5 % d’intentions de vote. C’est dire la confusion qui règne dans la tête de nombreux électeurs slovaques. Mais sur la base d’une plainte, la police a commencé à examiner la validité des 10 000 signatures obligatoires de la pétition de soutien permettant d’enregistrer le nouveau parti. Or, il apparaît que la plupart ont été falsifiées. Les magistrats de la Cour constitutionnelle ont averti qu’il y avait ici un risque d’invalidation des élections.
Tous ces scandales, et bien d’autres encore, occupent largement l’espace médiatique. Les responsables politiques ont les nerfs à vif, ils refusent de répondre aux questions embarrassantes des journalistes, quand ils ne quittent pas tout simplement les plateaux de télévision, comme ce fut dernièrement le cas avec Ján Slota, le dirigeant du parti nationaliste SNS [le Parti national slovaque], qui chute vertigineusement dans les sondages. Dans ce contexte, le système informatique du Bureau des impôts s’est effondré. Du coup, il plane sur le budget de l’Etat, plongé depuis février dans un profond déficit, la menace d’être confronté à des préjudices considérables, sans parler des difficultés qui attendent tous ceux qui doivent effectuer leurs déclarations de revenus.

En attendant Fico

Le sentiment que les politiciens véreux sont responsables de l’incapacité de l’Etat à assurer ses fonctions régaliennes de base est très largement partagé, quoiqu’il puisse apparaître quelque peu injuste. Un parti en profite principalement : le parti de gauche SMER de Robert Fico. Si les petits partis mentionnés plus haut, couverts de scandales, parviennent à entrer au Parlement, ils provoqueront, au sein d’une droite affaiblie, un chaos absolu. Mais dans le cas inverse, leurs voix "perdues" auront contribué à aider considérablement Fico. La probabilité que SMER obtienne la majorité absolue aux élections est tout sauf négligeable. Et sous certaines conditions favorables, il pourrait même obtenir la majorité constitutionnelle.
Par conséquent, la principale question des élections est celle de savoir combien de sièges gagnera le parti SMER au Parlement. En cas de victoire écrasante, une nouvelle ère s’installera, dont la genèse aura été l’échec absolu d’une classe politique qu’incarne Mikuláš Dzurinda, chef du parti de droite SDKÚ [l’Union démocratique et chrétienne slovaque] et deux fois premier ministre. Son parti assiste aujourd’hui, avec effroi, à une chute des intentions de vote le concernant aux alentours de la barre des 5 %. Il ne lui reste plus qu’à espérer que des électeurs frustrés le sauveront.
Dans une situation où les sondages d’opinion ne constituent qu’un très vague reflet des humeurs extrêmement changeantes de la société, il est tout à fait vain de s’essayer à la divination des résultats électoraux. On peut seulement espérer qu’une fois les élections passées, ce sentiment oppressant d’une situation chaotique et sans issue dans laquelle s’enfonce la société disparaîtra et que le nouveau gouvernement se souviendra des questions importantes, comme celle du futur de la Slovaquie en Europe.
 




Grèce laboratoire de l’Europe

Le Chili a été le laboratoire de la mise en œuvre des théories de Friedman, qui ont conduit au développement du libéralisme le plus débridé sur l’ensemble de la planète, en épargnant à l’époque une partie de la « vieille Europe ». La Grèce va servir de phase de test à une nouvelle offensive du capitalisme en Europe, en livrant les économies nationales aux exigences et à la rapacité des marchés financiers.
Au Chili le chaos qui a suivi le coup d’état de Pinochet a permis l’instauration d’une politique ultra libérale. En Grèce c’est la crise de la dette, voulue, entretenue et développée par l’oligarchie financière qui va servir à briser les résistances. Les médias ont soigneusement préparé le terrain, pareils à une véritable propagande de guerre, car c’est bien de cela qu’il s’agit : une guerre contre les peuples, une guerre contre les pauvres, en gros, c’est l’éternelle lutte des classes, à laquelle les classes populaires ont tourné le dos mais que les classes bourgeoises n’ont jamais oubliée. Les médias nous ont présenté les grecs comme fainéants, fraudeurs avec le fisc, vivant au dessus de leurs moyens avec nonchalance dans une oisiveté coupable, bref, si un pays va mal c’est toujours de la faute de ses pauvres.
En Grèce, les capitalistes veulent tester un système entièrement dominé par des intérêts privés, avec la suppression totale des services publics, la remise en cause des acquis sociaux et une diminution drastique des salaires. Les mesures et les sacrifices que l’on demande aux grecs, ce n’est pas pour assainir leurs finances, mais pour pouvoir continuer à rembourser leurs créanciers. Après avoir interdit aux banques nationales et à la BCE la possibilité de prêter de l’argent aux États et imposé le recours à l’emprunt auprès des établissements financiers privés afin de créer la dette, les capitalistes ont spéculé pour en arriver à cette situation, et maintenant qu’ils sentent la mise à mort arriver, ils sont pressés de toucher « les dividendes » de leur turpitude.
Dans la Constitution grecque il est écrit que les plus riches (les armateurs) sont exemptés d’impôts ! L’Église orthodoxe grecque, le plus grand propriétaire foncier de Grèce, dispose d’un privilège fiscal. En pourcentage du PIB, la Grèce est le pays de l’UE qui dépense le plus en armement, La Grèce consacre plus d’argent à sa Défense qu’à l’Éducation pour le grand bonheur des états et des marchands d’armes européens ou américains. L’impôt n’est payé que par ceux que l’État peut contrôler, puisque c’est lui qui les paye : les retraités et les fonctionnaires. Les professions libérales sont épargnées, alors que dans leur écrasante majorité elles fraudent de façon notoire. Les médecins par exemple déclarent en général moins de 20.000 euros par an. On met toujours la faute sur les plus pauvres, alors que ce qui coûte le plus cher à une nation, ce sont ses riches !
Actuellement le peuple grec lutte jour après jour. Bien sûr ces luttes sont très mal relayées par nos médias, qui nous parlent plutôt de la tyrannie du régime syrien, mais dites-vous bien que le bonheur du peuple syrien, grecque ou français, nos dirigeants n’en ont rien à faire, ils ne prennent position que par rapport à leurs intérêts, et non par rapport à un sentiment humaniste ou « des droits de l’homme ». D’ailleurs nos gouvernants se sont toujours bien entendus et ont même soutenus les dictateurs les plus sanguinaires pourvu qu’ils maintiennent dans leur pays un régime conforme à nos intérêts, enfin aux intérêts de la classe capitaliste qui nous gouverne, et cela que ce soit sous un gouvernement de droite ou « dit » de gauche. Aucun gouvernement si tyrannique soit-il n’a rien à craindre tant qu’il ne va pas à l’encontre des intérêts de nos puissantes multinationales, « approuvez le système et nous vous fournirons les moyens pour réprimer votre population ». Ces gens là trouvent justes toutes les mesures prises contre le peuple grec et ensuite, ils voteront les mesures qui seront prises contre vous. Pour eux vous êtes une quantité négligeable, vous êtes juste bon à produire, vous reproduire et à mourir, ne vous faites aucune illusion !
La Grèce est un laboratoire et préfigure ce que sera l’Europe de demain, car ne rêvez pas votre tour viendra, plus ou moins vite mais il viendra, vouloir gagner du temps ne sert a rien, il vaut mieux agir maintenant que réagir demain. Mais si vous ne faites rien et acceptez votre sort, alors faites le dignement et arrêtez de vous plaindre !

Santini : " Avec Hollande et Aubry aux commandes, ce serait le bordel dans les six mois"

Député et maire (Nouveau Centre) d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le corse André Santini se dit convaincu que la présidentielle n'est pas jouée. Et invite la gauche à « la jouer modeste ». 

Député Nouveau Centre, André Santini, qui milite pour la réélection de Nicolas Sarkozy, n'a jamais cru à la candidature d'Hervé Morin, le président de son parti. Il se réjouit donc qu'avec son effacement les choses se soient clarifiées.  Car, pour André Santini, elles sont devenu claires : d'un côté, des socialistes « arrogants » - qui feignent d'être déjà élus, et feraient mieux de « faire attention » -  et, de l'autre, une majorité qui retrouve peu à peu le chemin de l'unité. Et qui est prête à tendre la main demain à François Bayrou si ce dernier, qui s'était « égaré » en 2007,  se rappelle cette fois où sont ses vraies « racines ».   

"Il dit simplement la vérité"

Mais Nicolas Sarkozy, compte tenu de ce qu'il a dit devant les caméras de BFM-TV, ne se prépare-t-il pas à la défaite en disant que, s'il est battu, il abandonnera définitivement la politique ? Santini, qui connaît depuis si longtemps Sarkozy, considère que la gauche se trompe complètement en voyant là un aveu de faiblesse et même, par anticipation, d'échec : « Il a toujours promis qu'il dirait la vérité. Eh bien, il dit simplement la vérité, sa vérité. Il considère qu'en tout état de cause il aura fait le job.  Mais il ne baisse pas les bras : c'est même tout-fait l'inverse. D'accord, les gens pensent qu'il a fait des conneries comme le Fouquet's ou le yacht de Bolloré, mais ils se rendent compte aussi que, quand la crise a frappé, il était là, et souvent seul. Alors, je conseille à la gauche, dont l'arrogance pourrait finir par indisposer, de se rendre compte que tout peut encore être remis en question. Et qu'un score de 59-41 au second tour, c'est de la rigolade ! »
"Sarkozy est las, mais... de la gauche !"
« Les socialistes, enchaîne Santini, ont raison de s'inquiéter que Nicolas soit las... mais las de la gauche, qui l'aura traité de façon indigne comme jamais aucun chef d'Etat ne l'avait été  avant lui ! ». Et le député Nouveau Centre de se déclarer effaré que le candidat socialiste, sur Europe  1 puis sur France 2,  n'ait rien eu à dire quand on lui demandait s'il était « d'accord ou non avec Nicolas Sarkozy pour qui il y a, aujourd'hui trop d'étrangers en France »: « Comment peut-on, s'écrie André Santini, ne pas avoir d'opinion  et, plus encore, sur l'immigration ? ». Et le ténor UMP d'affirmer, tranchant:  « Avec Hollande et Aubry aux commandes du pays, ce serait le bordel dans les six mois ».