TOUT EST DIT

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jeudi 8 mars 2012

Sarkozy-Fabius: Christophe Barbier refait le débat 


LA RUSSIE DE POUTINE


Bon appétit !

Il serait trop facile d’écarter d’une chiquenaude les polémiques liées à la viande halal. Elles sont effectivement dérisoires par rapport aux enjeux du chômage, de la pauvreté ou de l’illettrisme. Il faut pourtant y prêter attention car les réactions en chaîne qu’elles ont suscitées en disent long sur les frontières internes de la société française.

Le Front national a lancé le bouchon, le ministre de l’Intérieur s’en est saisi, Nicolas Sarkozy s’est transporté chez les bouchers de Rungis et le Premier ministre a cru bon d’évoquer les « traditions ancestrales ». Ceux qui adorent stigmatiser les musulmans en ont crié d’aise. Puis, patatras, les délégués juifs se sont indignés, ce qui a jeté un froid ; chacun a alors pris conscience qu’on promenait un sacré brûlot.

Le piège de ce débat vicié était pourtant évident : autour du halal, du casher et de l’abattage avec ou sans étourdissement se dessinerait une hiérarchie odieuse dans laquelle les Français musulmans ou juifs seraient réputés moins républicains que les autres. On comprend que, FN mis à part, les apprentis sorciers s’emploient maintenant à éteindre le feu. 

Les interdits alimentaires sont vieux comme le monde, chaque religion a les siens. On a le droit de s’en moquer au nom du rationalisme. Mais impossible de les ignorer tant l’alimentation est un sujet sensible.

 En la matière, personne n’a de leçon à donner, excepté sans doute les végétariens qui se font un devoir d’écarter la viande par refus de se nourrir d’un animal tué à cette fin. Personne n’a non plus à imposer ses codes alimentaires. Ou à les croire supérieurs. Ou à les instrumentaliser à des fins électorales. 

Le marché halal est une réalité sociologique et économique, au même titre que le bio ; il doit être contrôlé comme les autres. Mais il serait stupide d’en faire le grand problème du moment. Dans les cantines scolaires et autres lieux de restauration collective, cela peut être géré par des menus alternatifs. Mieux vaut manger ensemble des cuisines différentes que de picorer dans son coin en haïssant celui qui n’a pas pris la même chose que vous. La cuisine est une affaire sérieuse mais il est sage de ne pas en faire tout un plat.

La journée de la femme de... 


Les femmes ont attendu 1945 avant de voter dans ce pays et 1998 pour obtenir la parité en politique. A suivre cette présidentielle 2012, le combat pour la place des dames en politique n’est semble-t-il pas terminé. Eva, Marine, Nathalie et Corine sont en droit de formuler une revendication en ce 8 mars: l’égalité entre la candidate et la femme du candidat. Les compagnes sont tellement en campagne, que ces messieurs se présentent à deux contre une. Prenez le livre sur François Bayrou.Un chapitre consacré à Babeth nous apprend qu’elle aurait aimé que son mari élève des moutons plutôt que des pur-sangs. Message subliminal: François déteste l’esprit grégaire.
Regardez les meetings de François Hollande. Valérie Trierweiler est placée au premier rang face aux caméras. Elle distille confidences aux confrères et tweets aux followers. Même les ex s’invitent dans la campagne et pas seulement les és-qualité comme Ségolène Royal. Le Président a passé 20 minutes sur ses déboires conjugaux de 2007 avec Cecilia mardi sur France 2. Et le buzz du jour est assuré par Carla Bruni-Sarkozy assurant: «Nous sommes des gens modestes». On avait en effet remarqué cette discrétion chez les femmes de...

PSA et Renault à la croisée des destins 

L'atonie persistante d'un marché européen mature et saturé ne doit pas tromper. L'automobile est une industrie mondiale florissante et d'avenir, quoi qu'on puisse en penser. La profusion et la diversité des nouveaux modèles présentés au salon phare de Genève nous le rappelle avec force. Quitte à tamponner quelques idées reçues. Les gros 4x4 agressifs n'ont pas dit leur dernier mot face aux écologistes.

Plutôt bien armés à court terme sur le terrain des nouveautés, Renault et PSA sont confrontés, aujourd'hui, à des mutations majeures.
- Le déplacement du centre de gravité du marché mondial vers les pays « neufs », Chine et Inde en tête : c'est à Pékin et New Delhi que l'avenir se dessine et s'écrit, pas à Sochaux.
- La primauté grandissante de vrais poids lourds mondiaux, capables de dégager les économies d'échelle sur l'amont de la fabrication et des rentabilités solides sur l'aval d'une commercialisation intercontinentale.
- La montée en ligne progressive d'une production hybride (thermique-électrique) destinée à pallier la fin inéluctable du pétrole. On doit aussi, pour faire bonne mesure, prendre en compte la flexibilité et la réactivité accélérées d'une industrie qui a vu l'américain General Motors se régénérer à une vitesse foudroyante grâce à des fermetures brutales d'usines... et à une recapitalisation massive de l'État, deux recettes apparemment inexportables en France.
Dans ce contexte mouvant et hyperconcurrentiel, nos champions français ont des atouts non négligeables de savoir-faire (industriel, commercial) et de créativité (gamme DS de Citroën, low cost Dacia de Renault) mais aussi des handicaps assez lourds. Ils sont encore trop concentrés sur le territoire national et européen, peu présents (PSA) ou absents (Renault) sur le marché-locomotive de Chine, trop focalisés sur un bas de gamme sensiblement moins rentable, quasiment éjectés du haut de gamme, chasse bien gardée des Allemands.
Bref, les deux groupes tricolores sont condamnés à accélérer leur mutation. Renault a pris une longueur d'avance en rachetant, il y a treize ans, le japonais Nissan qui lui permet de mutualiser efficacement achats, équipements, assemblage et de rapatrier des profits substantiels. Le souci, c'est que la filiale nipponne, requinquée, est devenue plus importante et plus rentable que la maison mère française. Ce n'est pas forcément durable en l'état.
Farouche partisan de l'indépendance et adepte de l'union libre au travers de coopérations techniques limitées (moteurs avec BMW, usine avec Toyota), PSA vient de franchir, avec l'entrée de Général Motors à son capital, une étape vers un partenariat plus conséquent. Et vers une mutualisation accrue des moyens, a priori intéressante. Mais prudence, souvenons-nous de Daimler-Chysler, de GM-Fiat... Trop d'alliances ont capoté, ces dernières années, pour croire aux rapprochements miracles.
Il reste que PSA comme Renault ont un défi de proximité plus immédiat. Ils sont piégés par le débat un peu irrationnel sur le made in France et les délocalisations. Dans une économie mondialisée qui profite largement à la production française, personne ne peut, raisonnablement, laisser croire que les constructeurs ont vocation à tout fabriquer en France. Économiquement, c'est irréaliste et suicidaire. Politiquement, c'est de la démagogie.

Sarkozy arrêtera la politique s'il perd


S'il perd l'élection présidentielle, il arrêtera la politique. C'est ce que le président-candidat Nicolas Sarkozy a déclaré ce matin, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.
«Je ne me mets pas dans cette perspective mais (...) je ferai autre chose», a dit le président sortant, candidat à un second mandat. Prié de dire quelle activité il prendrait dans ce cas, il a répondu : "Je ne sais pas."
Ces propos viennent confirmer les premières confessions que le chef de l'Etat avaient faites -off the record - à des journalistes, lors d'un déplacement en Guyane en janvier.

Le président-candidat a par ailleurs proposé, s'il était élu, de lancer la carte Vitale biométrique pour lutter contre la fraude aux prestations sociales. Il a justifié ce changement par la nécessité de lutter contre la fraude. Selon Nicolas Sarkozy, "rien que cette année, le Fisc a récupéré 4 milliards d'euros par une lutte déterminée contre la fraude". La carte Vitale biométrique faisait partie de 53 propositions sur la fraude aux prestations et cotisations sociales faites par la Mission d'évaluation et de contrôle de la Sécurité sociale (Mecss) de l'Assemblée nationale, en juin 2011.

Il a aussi proposé la création d'une agence de recouvrement des pensions alimentaires "pour soulager les mères" de familles monoparentales "qui n'arrivent pas à s'en sortir".

Des souvenirs… et des regrets aussi !

 Mardi soir, Nicolas Sarkozy était l’invité de l’émission de David Pujadas, « Des paroles et des actes », sur France2. L’une des multiples interventions du chef de l’Etat durant cette semaine que les observateurs politiques ont décrétée, pour le président sortant, « cruciale ». Devancé dans les sondages, depuis le début de cette campagne, par le « capitaine de pédalo » François Hollande, Nicolas Sarkoy devait donc mardi soir essayer de combler son retard.


D’emblée, le président de la République, victime du désamour d’une partie de ses concitoyens, a tenté de dissiper les malentendus entre lui et les électeurs qu’il a déçus, en se livrant, durant 45 minutes, à une série de mea-culpa sur ce qu’il appelle « les erreurs de style » commises au début de son mandat – la soirée du Fouquet’s, ses vacances sur Le Paloma, le yacht de Vincent Bolloré – et qui ont contribué à lui forger une image de « président des riches ». Accusation qu’il estime être « un procès en sorcellerie ». Des maladresses certes… mais commises en plein désarroi sentimental pour tenter de sauver son couple en voie « d’explosion », Cécilia Siganer, la mère de son fils Louis, menaçant alors de le quitter. Ces errances de début de mandat seraient donc la faute de Cécilia, l’épouse infidèle… Le « bling-bling » c’était pour elle. Pour essayer de la retenir…

Cette prestation de mardi soir était très représentative de la tendance qu’ont de plus en plus les émissions de politique spectacle à ressembler à des sortes de séances de psychanalyse où les candidats sont priés de s’allonger sur le divan des journalistes intervieweurs pour nous dévoiler l’intimité de leur vie privée et de leurs émotions dans les moindres détails. Des émissions qui pourraient tout aussi bien s’intituler « Le grand déballage », ou mieux encore « Strip-tease », avec effeuillage psychanalytique à la clé… Un genre d’introspection médiatique où l’ego narcissique de Nicolas Sarkozy semblait, mardi soir, plutôt à l’aise… En tout cas, nous a confié ce dernier, s’il était réélu à l’Elysée, « il célébrerait sa victoire avec ses proches » car maintenant « il a une famille, une famille solide, et je sais où je pourrais fêter cette victoire : avec ceux que j’aime, avec ma femme et mes enfants et peut-être avec quelques amis ». Et un tacle de plus pour Cécilia…  

Ces hommes et femmes de gauche pleins aux as… 

Sur sa proximité avec de riches amis, Nicolas Sarkozy s’est défendu en rappelant « l’amitié de François Mitterrand avec Pierre Bergé ou André Rousselet ». Il aurait pu aussi évoquer la longue amitié de l’ancien président socialiste avec André Bettencourt, le défunt mari de Liliane, qui fut, depuis la fin des années quarante jusqu’à son entrée à l’Elysée, l’un des principaux sponsors de François Mitterrand. Nicolas Sarkozy a aussi rappelé à ses détracteurs de gauche que DSK et Anne Sinclair ne vivent pas « dans une pauvreté absolue », ou même Laurent Fabius, présent dans le studio, en qui il ne perçoit pas « l’incarnation d’une France pauvre ». Et que l’on ne vienne pas lui dire que sa politique fiscale a favorisé les riches : « C’est un mensonge, une malhonnêteté, une contre-vérité ! 

Du fait de la crise je n’ai pu baisser aucun impôt… » Et de s’engager, en revanche, à créer un impôt sur les grands groupes du CAC 40, dont il vient de s’apercevoir que certains d’entre eux étaient, en France, trop légèrement imposés. Peut-être parce qu’ils ne réalisent pas l’essentiel de leurs bénéfices en France ? Parmi la litanie des regrets il est revenu sur sa fameuse phrase « casse-toi alors, pauvre c… », qui l’a fait accuser de « désacraliser » la fonction présidentielle. 

Son regret le plus amer demeure toutefois l’affaire de l’Epad. Il aurait dû dire à son fils Jean, admet-il : « N’y va pas, ça va faire polémique… » Et personne, parmi ses conseillers courtisans, n’a eu le courage de lui dire qu’il commettait un impair ?  

Sa pseudo-« droitisation » ? Baliverne… 

 La droitisation de ses propos de campagne ? Il n’est pas du tout en compétition avec le FN, dont évidemment « il ne partage pas les idées », mais il annonce tout de même qu’il veut « diviser par deux le nombre d’étrangers accueillis chaque année en France ». Le débat avec Laurent Fabius fut parfois vigoureux. D’entrée de jeu, Nicolas Sarkozy rappel à l’ex-Premier ministre de François Mitterrand le peu d’estime qu’il portait à François Hollande, qu’il qualifiait de « fraise des bois » pour stigmatiser sa mollesse. Mais maintenant Fabius adore la « fraise des bois » dont il vante les vertus. Alors que pendant la primaire socialiste il ironisait encore avec mépris : « Franchement, vous imaginez François Hollande président ? On rêve… ». 

Mais le rêve est devenu réalité et menace maintenant de se transformer en cauchemar pour les Français. L’attaque de Fabius sur le chômage fut brutale : « Un million de chômeurs de plus en cinq ans. (…) Votre bilan, c’est votre boulet ». De son côté Nicolas Sarkozy a porté contre le député de Seine-Maritime quelques banderilles acérées : « Je n’ai pas de leçon de style à recevoir de la part d’une personne qui souhaitait porter Dominique Strauss-Kahn à la tête de l’Etat. » DSK, le copain de Dodo la saumure… 

L’émission, rappelons-le, s’appelle : « Des paroles et des actes ». Excellent comme toujours dans les paroles, Nicolas Sarkozy se voit en revanche pénalisé par ses actes manqués…