TOUT EST DIT

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lundi 27 février 2012

L'Allemagne réimprimerait des Marks, selon une ex-conseillère du Président Bush

La nouvelle devrait faire l'effet d'une bombe si cela est avéré : l'Allemagne réimprimerait des Marks, selon les affirmations du Dr Pippa Malmgren sur son blog. L’Américaine Pippa Malmgren, 49 ans, n’est pas n’importe qui, experte du monde politique et économique, ancienne conseillère économique du Président américain Georges W. Bush, elle a une connaissance pointue de la Deutsche Bank. 

Que nous apprend-elle sur son blog ?Selon elle, les Allemands auraient annoncé qu’ils comptent réintroduire le Deutsche Mark sur les marchés. Ils ont déjà commandé la nouvelle monnaie et ont même demandé à leurs imprimeurs de se dépêcher.

Le Vice-chancelier allemand, Philippe Roesler, a prononcé un discours en septembre dans lequel il dit qu’il n’y aura pas un sauvetage de plus d’un pays de la zone euro. Cette déclaration intervient alors que tout le monde sait qu’il faudra bientôt venir en aide à l’Italie et à l’Espagne. Cette déclaration est en totale cohérence avec la position du peuple Allemand qui selon un sondage récent est à 70 % opposé à transférer les richesses allemandes pour sauver les nations sur-endettées. L’Allemagne a annoncé également qu’elles soutiendra ou nationalisera une partie voire toutes ses banques pour les sauver mais seulement ses banques.


Ceci augmente donc le risque d’un défaut de paiement des pays de la zone euro qui sont affaiblis. Ce qui a amené Pippa Malmgren à ce constat c’est la déclaration récente de Christine Lagarde à Jackson Hole qui a reconnu que l’Allemagne ne pourra faire un « chèque » de renflouement pour aider les membres de la zone euro. Elle a dit "quelqu'un doit faire un chèque ou bien nous allons avoir des défaillances bancaires historiques multiples". Dans l’assistance tout le monde a bien entendu qu’il n’y avait aucun chèque à venir.

Pippa Malmgren ajoute qu’il y aurait bien une garantie, celle des réserves d’or mais ces réserves sont insuffisantes. L’autre solution est la remise de propriété de l’actif des nations industrielles ce qui revient à dire une nationalisation des industries par un pays et donc d’un gouvernement étranger. Il n’y a pas pour Pippa Malmgrem de véritables garanties significatives. Et même la Chine ne peut faire un chèque assez gros pour remplir le trou des dettes cumulées des pays de la zone euro. Donc l’Allemagne réimprime ses Deutsche Mark pour se prémunir de la disparition de l’euro, afin de rester souveraine… Qu’attend donc Nicolas Sarkozy pour réimprimer notre monnaie nationale, le franc, et sortir de ce système d’emprunt sur les marchés qui date de 1973 et qui nous a sur-endetté ? (Source Pippa Malmgren http://www.moneynews.com )

L'idéal démocratique passe par la paix 


Syrie, Russie, Sénégal. Les trois situations illustrent combien l'exercice et l'apprentissage de la démocratie se font dans la douleur. Combien de morts en France, en 1789 ? Et jusqu'en 1958 ? Le parallèle est osé, mais hier encore on a pu voir combien l'Homme, une fois enivré par le pouvoir, s'y accroche au mépris des règles élémentaires censées donner la vraie autorité au peuple. En Russie démarre une semaine cruciale avant l'élection présidentielle : hier des milliers d'opposants dénonçaient la candidature de Vladimir Poutine, ancien président et actuel chef du gouvernement. En Syrie, Bachar al Assad organisait hier un référendum censé ouvrir au pluralisme politique et… lui permettant de rester encore seize ans au pouvoir ! Ce, dans un contexte de guerre. Et au Sénégal, Abdoulaye Wade se présentait à sa propre succession alors que la constitution ne le permet pas ; et les soupçons de fraude électorale poussent pour la première fois ce pays, ami de la France et qui passe pour un modèle démocratique, au bord du chaos. Comment croire à ces simulacres de démocratie quand la population est opprimée, que les cartes d'électeurs ne sont pas correctement distribuées, voire que les urnes arrivent déjà pleines dans les bureaux de vote ? Aveuglés par le pouvoir, ces chefs d'État se donnent bonne conscience avec quelques isoloirs, des urnes et des scores à pleurer - de rire ? - flirtant avec les 100 % en leur faveur. Ils ne se rendent pas compte que leur crédibilité nationale et internationale passe d'abord par la paix. Enfin, si, ils le savent parfaitement, et c'est cynique, tragique, insupportable.

Ce que M. Hollande se prépare à garder de l'héritage Sarkozy

Que conserveront-ils de Nicolas Sarkozy? Du quinquennat qui s'achève, les socialistes n'entendent pas forcément faire table rase. Loin de se préparer à un effacement systématique des réformes de son prédécesseur, le candidat socialiste, si d'aventure il lui succédait, a opté pour leur remplacement, voire par un accommodement. 
Une philosophie dont Michel Sapin, responsable de son projet, résume les grandes lignes : "A quoi servirait-il de se lancer dans une bataille d'abrogation?", indique le député PS de l'Indre, qui précise qu'"il y a quelques lois emblématiques sur lesquelles il faudra revenir". Ainsi la "circulaire Guéant" sur les étudiants étrangers, les peines planchers ou la réforme territoriale.

Mais nombre de mesures symboliques, comme la création de Pôle emploi ou l'entrée dans le commandement militaire intégré de l'OTAN, ne semblent pas devoir être remises en cause.
L'IMMIGRATION ET LA SÉCURITÉ
L'interdiction du port du voile intégral. Loi emblématique adoptée en septembre 2010, cette mesure fut érigée au rang de symbole par l'UMP. François Hollande, qui à l'époque avait fait part de son opposition au texte du gouvernement, ne l'a pas évoquée depuis.
L'Organisation de la sécurité. La création de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qui résulte de la fusion de la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG) et la Direction de la surveillance du territoire (DST), ne devrait pas être remise en cause.
Au-delà, concernant la multitude de lois de sécurité intérieure adoptées depuis l'installation de M. Sarkozy Place Beauvau, "l'idée n'est pas de supprimer tout ce qui a été fait, indique François Rebsamen, maire PS de Dijon et chargé du pôle sécurité dans l'équipe de M. Hollande. Sur les 28 lois prises depuis 2002, il faudra évaluer celles qui n'ont aucun impact, aucune efficacité et celles qui marchent".
LA JUSTICE
Les peines planchers. Introduites par la loi Dati de 2007, les "peines planchers" fixent le minimum que doit infliger un juge en cas de récidive d'un accusé ou pour certains crimes et délits. "Il faudra les supprimer", tranche M. Rebsamen.
La rétention de sûreté. Le PS se montre plus prudent quant à la rétention de sûreté, votée en 2008, qui permet de placer, à l'issue de leur peine, des prisonniers jugés dangereux dans des centres socio-judiciaires fermés. André Vallini, responsable du pôle justice dans l'équipe de campagne du candidat socialiste, estime que "si la rétention de sûreté consiste à maintenir en prison quelqu'un qui a purgé sa peine, c'est contraire au droit. Mais on ne peut relâcher dans la nature sans surveillance des gens considérés comme des malades".
Les jurés citoyens en correctionnelle. Mis en place par M. Sarkozy, les premiers ont siégé au printemps. C'est "une idée intéressante mais gâchée par excès de précipitation", indique M. Vallini, qui lui préfère le concept d'"échevinage, avec des citoyens volontaires associés au travail des magistrats".
La réforme de la carte judiciaire. La suppression de 17 tribunaux de grande instance avait déclenché une fronde dans le monde judiciaire. Interrogé sur une réinstallation de ces tribunaux, alors que les crédits manquent, M. Vallini préfère annoncer une "grande réforme de l'organisation judiciaire, qui remettrait notamment à plat la distinction entre tribunaux d'instance et de grande instance".
La réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et de la garde à vue. Le CSM, qui a désormais le pouvoir de nommer les procureurs, sera à nouveau réformé ; les procureurs seront nommés sur le modèle des juges du siège. Autre grande réforme, imposée par l'Europe, la présence d'un avocat lors des garde à vue. Il s'agit pour M. Vallini d'une "réforme minimale qu'il faudra poursuivre pour mettre [la France] au standard des pays européens".
La justice des mineurs. M. Sarkozy a en grande partie détricoté celle-ci en revisitant de nombreuses fois l'ordonnance de 1945. "Cela fait partie des réformes à abroger", assure M. Vallini, qui annonce un "retour au principe de l'ordonnance de 1945, la spécialisation des juridictions, l'atténuation de responsabilité et le primat de l'éducatif sur le répressif".
L'EDUCATION
La Loi LRU. Tantôt critiquée, tantôt saluée comme une réussite, la réforme des universités que M. Sarkozy ne cesse de mettre en avant semble embarrasser le PS. "Ce n'est pas pour nous le sujet majeur, même s'il est emblématique", estime Vincent Peillon, chargé du pôle éducation, qui voit dans la question de son abrogation "un faux débat". "Ce qui est important, c'est ce par quoi on remplace, en l'occurrence une loi-cadre qui interviendra assez rapidement après une courte consultation", plaide-t-il.
La suppression de la carte scolaire. Cette réforme fut combattue par la gauche. Elle n'a pourtant pas entraîné de révolution sur le terrain. Pas sûr que le PS revienne sur ce dispositif, M. Peillon estimant lui-même que "les modèles précédents n'étaient pas formidables".
La formation des enseignants. Le gouvernement de François Fillon a ouvert la voie à une suppression des Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), au profit d'une formation en master des enseignants. Le PS annonce qu'il "reviendra entièrement sur la réforme de laformation des enseignants, qui a été détruite", selon M. Peillon.
LES INSTITUTIONS
La réforme constitutionnelle. Adoptée en 2008, elle limite à deux le nombre de mandats du chef de l'Etat, lui permet d'intervenir en Congrès, renforce le pouvoir du Parlement et instaure la possibilité d'une saisine du Conseil constitutionnel par les justiciables avec la question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Le PS évoque certes de nouveaux aménagements institutionnels (une part de proportionnelle, la parité homme-femme), mais ne parle pas d'un retour en arrière.
La réforme territoriale. Votée en 2010, elle instaure le conseiller territorial, destiné à siéger à la fois au conseil régional et au conseil général. Le PS a promis de revenir sur cette réforme. Selon le président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel, "tout ou presque sera abrogé, à part peut être la partie intercommunalité". M. Bel se dit "favorable au maintien de tous les niveaux : commune, intercommmunalité, départements et régions". Quant à la suppression de la taxe professionnelle (TP), elle sera "plus difficile à défaire", concède M. Bel.
LA FONCTION PUBLIQUE
La Révision générale des politiques publiques (RGPP). Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux a permis de réduire de plus de 100 000 personnes les effectifs de l'Etat. Le PS et François Hollande promettent aujourd'hui "d'en finir avec la RGPP aveugle", mais demeurent flous sur les chiffres. Le candidat socialiste a promis des créations de postes, mais sans augmenter l'effectif de fonctionnaires. Cet effort devrait donc nécessiter la poursuite du non-remplacement.
La création de Pôle emploi. Issu de la fusion de l'ANPE et des Assedic, Pôle emploi a été créé en février 2008 afin de simplifier les démarches et le suivi des demandeurs d'emploi, tout en diminuant les coûts. Son bilan est mitigé. Le PS ne compte pourtant pas revenir sur cette création.
Le service minimum. Instaurée en 2007, la loi sur le service minimum ne sera pas modifiée, a déjà annoncé François Hollande, qui juge qu'elle est "entrée dans les mœurs".
LA SANTÉ ET LES RETRAITES
La carte hospitalière. Le gouvernement de François Fillon l'a réformée en fermant des établissements jugés non rentables ou trop petits. François Hollande s'est engagé à permettre un accès de chacun à un établissement d'urgence accessible en trente minutes, sans préciser toutefois quels seraient les centres hospitaliers ainsi rouverts ou créés.
La réforme des retraites. Votée en 2010, elle a fait passer l'âge minimum de départ à 62 ans et l'âge de départ à taux plein à 67 ans, et le nombre d'années de cotisation à 41 ans. M. Hollande a promis de permettre aux personnes à jour de cotisation de partir à la retraite avant l'âge légal, sans changer celui-ci.
LA CULTURE
La loi Hadopi. Ce texte réprimant le téléchargement illégal sur Internet, voté en 2008, fait l'objet d'une valse-hésitation du PS. M. Hollande promet désormais un "acte II de l'exception culturelle". Aurélie Filipetti, chargée de la culture dans l'équipe de campagne du candidat socialiste, évoque une offre légale, la lutte contre la contrefaçon commerciale et l'élargissement des sources de financement, mais sans licence globale, jugée trop incertaine.
L'INTERNATIONAL
L'Europe. Concernant le traité européen voulu par M. Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, M. Hollande, s'engage à le renégocier. Pour Pierre Moscovici, "la ratification, qui aura été interrompue par la période électorale, ne sera pas engagée s'il n'y a pas une réorientation de la construction européenne".
L'OTAN. M. Sarkozy avait choisi, dès 2007, le retour de la France dans le commandement militaire intégré de l'OTAN, qu'elle avait quitté en 1966. La décision du chef de l'Etat avait alors été critiquée par la gauche. Mais selon M. Moscovici, le départ de la France n'est plus envisagé.
TIEN ! C'EST BIZARRE, D'APRÈS NOS CHERS SOCIALOS, LE BILAN DE SARKO EST UNE VÉRITABLE ABOMINATION, IL A DÉTRUIT LA FRANCE.....MAIS ILS GARDERAIENT L'ESSENTIEL DE SES RÉFORMES, SI PAR HASARD, CETTE BANDE DE BRANQUES ARRIVAIT AUX AFFAIRES.

Pourquoi ADP et Vinci bataillent en Turquie

Les deux groupes français se retrouvent en finale pour entrer au capital de TAV Holdings, le groupe aéroportuaire turc valorisé à 1,3 milliards d'euros. Doté d'un très riche portefeuille, l'aéroport d'Istanbul constitue une véritable pépite.

Vinci, Aéroports de Paris (ADP). Les deux groupes se détestent depuis 2008 quand le premier a fait irruption dans le capital du second en raflant 3 % des actions dans le but de se trouver en première ligne le jour où l'Etat privatisera le gestionnaire des aéroports parisiens. Une tactique qui avait payé pour les autoroutes ASF. Mais là, il n'en fut rien : l'Etat a certes réduit sa participation, mais reste majoritaire à 50,2 %. Mais Vinci ne s'est pas retiré et reste toujours à l'affût d'un éventuel désengagement de l'Etat pour cause de besoin de liquidités.

Ebidta en hausse de 257 millions d'euros
Les deux rivaux se retrouvent aujourd'hui en finale pour le contrôle de l'opérateur turc TAV Havalimanlari. Un gros morceau et une belle pépite. Le groupe, valorisé 3,2 milliards de livres à la Bourse d'Istanbul (1,35 milliard d'euros), appartient à des groupes turcs (Acsen notamment) qui se partagent quelque 60 % du capital (le flottant est d'environ 40 %). TAV possède plusieurs aéroports en Turquie (Istanbul, Ankara, Izmir, Antalya) mais aussi en Géorgie (Tbilisi, Batumi), en Tunisie (Monastir, Hammamet), en Macédoine, en Lituanie et en Arabie Saoudite. Au total, TAV pèse 881 millions d'euros de chiffre d'affaires (en 2011), en hausse de 12 %, et a dégagé un Ebitda de 257 millions (+ 21 %) et un résultat net de 52,8 millions. Sa dette avoisine tout de même 800 millions d'euros.

59 millions de passagers en 2020
L'aéroport Ataturk d'Istanbul est le véritable joyau de ce protefeuille. D'excellente qualité, il pointe au huitième rang des aéroports européens en termes de trafic (37,4 millions de passagers, + 16 % l'an dernier) et profite de l'époustouflante croissance de Turkish Airlines.
Selon nos informations, TAV prévoit 59 millions de passagers en 2020, une estimation exagérée pour faire monter les enchères, selon certains acteurs français. Surtout si une troisième piste n'était pas construite d'ici là.

Le prix contre l'expérience ?
Le verdict pourrait intervenir dans moins de trois semaines. Qui a le plus de chances ? "Tout dépend si les actionnaires turcs vont privilégier le prix ou le projet industriel", explique un analyste. "Si le prix est déterminant, Vinci l'emportera car le groupe a l'habitude d'être plus agressif sur ce point qu'ADP", assure t-il. A la tête de plusieurs aéroports régionaux (comme Nantes), le groupe de concessions veut à la fois grossir et utiliser son savoir faire français comme rampe de lancement à l'étranger où il gère seulement trois aéroports cambodgiens.
En face, Aéroports de Paris est forcément plus armé. A Paris, il gère déjà des aéroports de grande taille. Avec sa filiale ADPM (spécialisée dans la gestion aéroportuaire), il pilote déjà plusieurs aéroports à l'étranger. Même si sa stratégie à l'international, mise en avant depuis l'introduction en Bourse en 2006, n'a pas avancé d'un pouce depuis, le PDG d'ADP, Pierre Graff, cherche à se doter de leviers de croissance pour l'avenir.

Le G20 prêt à sauver l'euro

Divine surprise : au milieu des « bonnes » nouvelles qui ont permis à l’euro de dépasser la barre des 1.34 dollar, on apprenait aussi que selon le FMI, la récession se poursuivrait en Grèce jusqu'en 2013 avant d'être suivie d'un net rebond… Il n’en faut pas plus pour exciter le marché des changes qui peut s’attaquer au seuil de résistance de 1.3482 qui ouvre la porte à une étape de plus défavorable au billet vert. L'optimisme est également  soutenu par le fait que le Parlement grec a adopté un texte permettant d'effacer 107 milliards d'euros de la dette détenue par les créanciers privés du pays ; le lancement de l'offre d'échange devait intervenir dès vendredi afin de respecter les délais serrés et l'échéance des obligations de mars, expliquaient des analystes. Dimanche, les ministres des Finances du G20 réunis en sommet à Mexico, ont estimé dans leur communiqué que le renforcement du pare-feu européen est essentiel avant que les ressources du Fonds monétaire international soient renforcées. Les grands argentiers de la planète ont réfléchi ce week-end à la manière d'éviter une propagation de la crise de la dette souveraine, européenne à l'ensemble de l'économie mondiale, qui remettrait en question une croissance déjà fragile, rapportent les agences. En combinant les ressources existantes et de nouveaux financements, il est question de porter à près de 2.000 milliards de dollars le pare-feu entourant la zone euro. D’ailleurs, les pays de la zone euro ont prévu de se rencontrer en mars pour évoquer cette question. Certains pays, comme la Chine ou le Japon, ont estimé que la décision par la zone euro elle-même de mobiliser davantage de fonds serait "essentielle" avant qu'ils ne décident à leur tour d'offrir davantage de fonds au FMI. L'Allemagne et d'autres pays européens plaidaient pour que cette contribution soit qualifiée "d'importante". Le ministre des Finances britannique George Osborne a lui aussi fait preuve de fermeté. "Nous sommes prêts à réfléchir à un renforcement des ressources du FMI, mais seulement une fois que nous aurons vu la couleur de l'argent de la zone euro, et nous ne l'avons pas vue", a-t-il dit à Sky TV.
Lors de leur prochaine réunion, au mois d'avril, les pays du G20 entendent convenir d'un pare-feu financier de près de 2.000 milliards de dollars (1.487 milliards d'euros) afin d'empêcher la crise européenne de la dette de se propager et de menacer la reprise mondiale. Ceci constituerait l'effort le plus ambitieux depuis la crise financière de 2009, lorsque le G20 a dégagé 1.000 milliards de dollars pour sauver l'économie mondiale. Que d’eau, que d’eau pour éteindre ce feu, aurait dit Mac Mahon…


CHANGES. L’euro a commencé la semaine à 1.3442 dollar, en consolidant lundi  une phase de remontée qui l’a conduit à franchir la barre symbolique des 1,34 dollar pour la première fois de près de trois mois. Vers 12 heures vendredi, l'euro gagnait 1,12% à 1,3398 dollar et 1,07% à 107,9 yens. En revanche, l'euro perdait du terrain face au sterling britannique (- 0,16% à 0,8481) et restait stable contre le franc suisse (0% à 1,2050).  Depuis le début, les performances de l'euro calculées par Cerclefinance.com contre ces quatre devises sont les suivantes : +3,4%, +8,3%, +1,7% et +1%.

A SAVOIR. L'optimisme est soutenu par les dernières nouvelles provenant de Grèce : le Parlement grec a adopté un projet de loi qui définit les modalités permettant de procéder à l'effacement de 107 milliards d'euros de dette détenue par les créanciers privés du pays, rapportent les analystes d'Aurel BGC. Le lancement de l'offre d'échange devrait intervenir dès vendredi afin de respecter les délais serrés et l'échéance des obligations de mars, a annoncé M. Vénizelos, ajoutent-ils. Le bureau d'études du courtier rapporte également que selon le FMI, la récession se poursuivrait en Grèce jusqu'en 2013 avant d'être suivie d'un net rebond.
Certes, les questions en suspens à propos de la crise souveraine européenne restent nombreuses. La mise en place d'un « pare-feu » crédible est loin d'être faite en Europe. L'idée, désirée par tous les gouvernements européens sauf l'Allemagne, est de cumuler les capacités d'intervention du FESF (environ 250 milliards d'euros après l'aide au Portugal et à l'Irlande - 43,7 milliards d'euros - et le nouveau plan d'aide à la Grèce) et le futur MES (500 milliards d'euros) qui devrait être crée en juillet 2012,  indique encore Aurel BGC.
Pour de nombreux partenaires de la zone euro, il revient en effet d'abord aux dirigeants européens de mettre en place les moyens nécessaires pour maîtriser les risques de contagion de la crise de la dette, en combinant par exemple les capacités de prêts de ses deux mécanismes de stabilité financière, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et le Mécanisme européen de stabilité financière (MES).
Ceci porterait leur puissance de feu combinée à quelque 750 milliards d'euros. Les pays du G20 seraient alors plus enclins à répondre à l'appel du FMI, qui souhaite plus que doubler ses capacités d'intervention en levant 600 milliards de dollars de ressources supplémentaires. Additionnées, toutes ces mesures permettraient de créer un pare-feu financier mondial de l'ordre de 1.950 milliards de dollars. Un responsable gouvernemental allemand proche de la chancelière Angela Merkel a cependant estimé dimanche que le MES disposait déjà des fonds adéquats et que Berlin ne voyait pas l'utilité d'une combinaison du MES et du FESF.
Selon Reyters, à Mexico toutefois, les négociateurs présents au sommet du G20 ont laissé entendre un autre son de cloche, celui d'une Allemagne plus souple. "Tout le monde dans la zone euro et même dans l'union européenne est raisonnablement satisfait de voir une combinaison du MES et du FESF, même l'Allemagne, mais il est trop tôt pour dire qu'on en décidera au sommet européen de début mars", a déclaré Margrethe Vestager, ministre des Finances du Danemark, pays qui préside actuellement l'Union européenne.
A NOTER. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a estimé de son côté que l'économie européenne était en train de se stabiliser, avec "une certaine amélioration ici ou là".
Selon lui, "on peut voir qu'il y a un retour de la confiance des marchés financiers en général envers l'euro. Donc le sentiment général c'est que l'euro est maintenant un endroit plus sûr qu'il n'était au moment du sommet de Cannes" début novembre.
L'action de la BCE, qui s'est lancée en décembre dans des opérations inédites de prêts aux banques sur trois ans et sans plafond, a été saluée par le G20. Une nouvelle réunion des ministres des Finances de l'Eurogroupe aura lieu le 1er mars, lors de laquelle il sera notamment question de la Grèce. Chez CM-CIC, on insistait également  sur le sommet du G20 qui s'ouvrait samedi matin et où la question de l'Europe serait également abordée. Mais, indiquaient-ils, malgré les négociations autour d'une augmentation des ressources du FMI, aucune avancée majeure n'est attendue… L'Europe a accompli de nombreuses avancées pour mettre un terme à sa crise mais ses partenaires attendent des gestes plus forts pour lutter contre la crise de la dette avant d'apporter leur soutien, estiment les spécialistes. Quoi qu'il en soit, les problèmes liés à la Grèce semblent avoir reflué et les discussions actuelles dans les salles de marché portent plutôt sur le prochain programme à trois ans LTRO de la BCE et la remontée du pétrole, note Chris Weston, trader chez IG Markets.

ET AUSSI. Pour mémoire, rappelle encore CercleFinance, la BCE ouvrira exceptionnellement ses guichets le mercredi 29 février pour une seconde “méga-opération” de refinancement à trois ans, un programme de liquidité destiné à soutenir le système bancaire européen. En attendant, vendredi après-midi aux États-Unis, les cambistes auront pris connaissance de l'indice « Umich » ( pour Michigan)  de confiance des consommateurs et des ventes de logements neufs pour janvier, qui devaient ressortir en hausse à plus de 310.000 en rythme annualisé selon les analystes.

Horrible farce

 Jour ordinaire, hier, à Homs et dans d’autres villes de Syrie, sous l’habituel déluge d’obus avec, au moins, une cinquantaine de morts de plus dans le macabre décompte. Jour ordinaire, aussi, dans une allégeance forcée à Damas et dans les régions contrôlées par le parti Baas. Partout là où la population était instamment priée de plébisciter le «référendum constitutionnel» de Bachar el-Assad. Pour, paraît-il, introduire des «réformes démocratiques».

Quel cynisme! Le dictateur en place va être renouvelé pour deux fois 7 ans à partir de 2014. Arrivé aux affaires en 2000, il resterait donc au minimum 28 ans au pouvoir... deux ans de moins que son père Hafez el-Assad (1970-2000). Et toutes les décisions gouvernementales et législatives dépendront exclusivement du bon vouloir présidentiel. Même si le parti Baas devait perdre son rôle prédominant. Une horrible farce!

 Les oppositions ont certes appelé au boycott. Mais inutile de se faire des illusions. Dans une dictature, la fraude électorale est institutionnelle. Le résultat acquis d’avance sera sans importance. Plus étonnants et vraiment inquiétants sont les intitulés de ce pseudo référendum. Ainsi, les nouveaux textes précisent que le chef de l’Etat doit être «musulman» (sans appartenance définie, alaouite, chiite ou sunnite) et que le droit découlera de l’islam. Or, le parti Baas (co-fondé par Michel Aflak, un chrétien) se voulait à l’origine «socialiste» et «laïc». Que signifient ces corrections religieuses inscrites dans la nouvelle «Constitution»? Répondent-elles à des exigences du grand allié iranien de Damas? Ou doivent-elles calmer l’opposition sunnite et salafiste? Car la guerre civile syrienne est aussi une guerre de religion dont l’importante minorité chrétienne (presque 10% de la population) pourrait un jour subir les conséquences. Comme en Irak. 

 Évidemment, le vote d’hier ne changera rien au destin de la Syrie. Le régime Assad, qu’il soit soutenu ou non par Moscou et Pékin, est mourant. Malheureusement, l’agonie se prolonge dans de terribles convulsions. Parce qu’une sanglante dictature en place depuis presque un demi-siècle a ses obligés. En commençant par l’état-major d’une armée qui accapare 10% du budget national, premier poste avant l’Education...

L'Allemagne contre le reste du monde sur le fonds de secours

Le sommet européen des 1er et 2 mars s'annonce tendu, malgré l'accord tout frais concernant la Grèce, en raison du refus répété de Berlin d'augmenter les moyens du fonds de secours de la zone euro comme le réclament tous ses partenaires, le FMI et les É tats-Unis.

« La position de Berlin n'a pas changé : il ne voit pas la nécessité d'augmenter le volume du Mécanisme européen de stabilité (MES) pour le moment. » Le porte-parole du gouvernement allemand a été très clair mercredi dernier : l'Allemagne, principale contributrice aux fonds de soutien au sein de la zone euro, refuse de lâcher du lest, même si elle a obtenu en contrepartie un durcissement de la discipline budgétaire.
« Les signaux en provenance d'Italie et d'Espagne le montrent : la situation se stabilise, il n'y a aucune raison d'augmenter le volume » des mécanismes d'aide, renchérit Joachim Spatz, porte-parole du groupe parlementaire FDP (libéral) sur les questions européennes. Et d'annoncer que la coalition au pouvoir (CDU/CSU-FDP) prévoit, demain, de soumettre au vote des députés une motion excluant toute augmentation de l'enveloppe du MES.
La pression est pourtant considérable sur Berlin, plus que jamais isolé. Lors de son entretien téléphonique mardi avec Angela Merkel, le président américain Barack Obama « a exhorté la chancelière à faire quelque chose pour le fonds de secours », confie un diplomate européen. D'un point de vue pratique, l'idée serait de combiner la capacité de prêts du Fonds européen de stabilité financière (FESF, 250 milliards d'euros) avec celle du MES (500 milliards d'euros en théorie). Pour l'instant, Berlin dit vouloir en rester à 500 milliards au total.
Les partisans d'un pare-feu aux ressources accrues estiment que cela permettrait d'empêcher une bonne fois pour toutes la contagion de la crise de la dette à l'Italie et l'Espagne, mais également de convaincre le Fonds monétaire international de participer de manière significative au second plan d'aide à la Grèce. La contribution actuellement envisagée par le FMI est de 13 milliards d'euros sur un plan qui en comprend 130 milliards.
« La moins mauvaise des solutions »
Or l'institution de Washington estime que c'est à la zone euro de faire le premier pas en se dotant d'abord d'un pare-feu convaincant. De la sorte, des pays non-membres de l'union monétaire seraient rassurés et pourraient également contribuer à l'augmentation des ressources du FMI et aider indirectement la zone euro. La directrice du Fonds, la Française Christine Lagarde, mène une campagne très intense sur le sujet.
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, estime pour sa part que « le renforcement du pare-feu financier de la zone euro fait partie d'un ensemble avec le pacte budgétaire » qui renforce la discipline partout dans la zone euro, voulu à tout prix par l'Allemagne. Il sera signé la semaine prochaine.
Malgré son isolement, « on ne sait pas si la situation sera suffisamment mûre lors du sommet des 1er et 2 mars pour que l'Allemagne accepte un renforcement du pare-feu », admet un diplomate européen. L'Allemagne doit déjà faire voter, ce lundi, le second plan de sauvetage de la Grèce et si l'issue du vote ne fait pas de doute, beaucoup de députés approuveront l'aide de mauvaise grâce. « C'est la moins mauvaise des solutions », estime ainsi l'élu FDP Joachim Spatz.

La fin du modèle social européen est déclarée

  Le patron de la Banque centrale européenne annonce la mort du modèle social européen... et se prépare à faire un nouveau chèque de 500 milliards d'euros aux banques. Bienvenue dans le "QE World" ou comment les banques centrales soutiennent massivement le rétablissement de la confiance, au prix d'une austérité sans précédent.
"Le modèle social européen est mort" ! Jamais un banquier central n'avait parlé avec autant de brutalité de la crise que nous traversons. Les propos tenus par l'Italien Mario Draghi, le successeur de Jean-Claude Trichet, dans le long entretien qu'il a accordé au Wall Street Journal vendredi 24 février (lire la retranscription ici), sont tellement violents, par ce qu'ils impliquent, qu'il n'aurait sans jamais pu les tenir ailleurs que dans la « bible » de la finance mondiale. Même Jean-Claude Trichet avait plus de précautions de langage quand il tentait d'expliquer aux peuples européens ce qui les attend.
Pour Mario Draghi, ancien banquier de Goldman Sachs et nouvelle statue du Commandeur de la monnaie en Europe, sauver l'euro aura un prix élevé. Selon lui, il n'y a "pas d'échappatoire" possible à la mise en œuvre de politiques d'austérité très dures dans tous les pays surendettés et cela implique de renoncer à un modèle social fondé sur la sécurité de l'emploi et une redistribution sociale généreuse. Ce modèle sur lequel l'Europe a basé sa prospérité depuis la seconde guerre mondiale a disparu (« has gone »), estime Mario Draghi qui rappelle aux journaliste du WSJ la formule de l'économiste allemand Rudi Dornbusch : "Les Européens sont si riches qu'ils peuvent se permettre de payer les gens pour ne pas travailler".
Provocation
L'intervention du patron de la BCE pourrait sembler une provocation, une semaine avant que la banque centrale ne renouvelle un deuxième chèque de 500 milliards d'euros aux banques qui viendront mercredi 29 févier emprunter de l'argent au guichet illimité qu'elle a mis en place pour sauver l'euro. Comment échapper, avec de tels propos, à la critique montante selon laquelle le système est en train de sacrifier les peuples pour sauver les banques ? Les arguments mis en avant par Mario Draghi sont sans appel : tout recul sur les ambitions des programmes de désendettement publics provoquera une immédiate réaction des marchés qui pousseront les taux d'intérêt payés par les Etats à la hausse, rendant encore plus difficile, sinon impossible, le rétablissement des finances publiques. C'est ce qui est arrivé à la Grèce et a failli se produire au Portugal, en Espagne, en Italie.
Les propos de Mario Draghi ne sont évidemment pas sans lien avec le calendrier électoral européen. En avril en Grèce, en mai en France, au printemps 2013 en Italie, les peuples vont voter pour choisir leur destin. En expliquant, à la façon d'une Margaret Thatcher des temps modernes, que quel que soit le résultat du vote, les gouvernement élus n'auront pas d'autre alternative que de poursuivre des politiques de rigueur extrêmes, de mener des réformes structurelles du marché du travail et de démanteler encore un peu plus leur modèle social, le président de la BCE affiche la couleur. Et qu'on ne vienne pas lui dire que l'accalmie actuelle sur les marchés signifie que la crise est finie. La preuve que ce n'est pas le cas viendra mercredi, quand les banques viendront chercher auprès de la banque centrale le soutien sans lequel le système financier ne peut pas tenir. Sans la perfusion des banques centrales, aux Etats-Unis avec le "Quantitative easing" de la Fed, en Europe avec le LTRO de la BCE, tout s'écroulerait ! Même la Chine en est réduite à soutenir ses banques en difficultés. Bienvenue dans le monde cruel du « QE world ».
"Redressement national" de la "France forte"

Par cette prise de position très dure, Mario Draghi appelle à une prise de conscience. Mieux vaut selon lui en passer par une purge sévère et des réformes structurelles tout de suite pour rétablir la confiance des marchés que de vivre dix années terribles sous leur pression. C'est le choix fait par Mario Monti en Italie, avec succès jusqu'à présent puisqu'en cent jours, cet autre ancien de Goldman Sachs a réussi a sortir son pays de l'œil du cyclone, en changeant comme jamais le visage de l'Italie. La leçon vaut pour les autres pays. En France, François Hollande annonce-t-il autre chose quand il parle de "redressement national", même s'il continue en même temps de faire croire que la gauche française saurait mieux préserver le modèle social que les gauches européennes ? Et Nicolas Sarkozy, qui en appelle au « courage » pour rétablir une « France forte », ne prépare-t-il pas, sans le dire clairement, un nouveau programme d'austérité pour l'après-élection ? Si on écoute Mario Draghi, le modèle social français aura bien du mal à survivre à 2012.  la question est au cœur de la campagne mais chut, il ne faut pas le dire... trop fort !

Docteur Hollande et Mister H
 Quoi de commun entre la mise sous surveillance négative du Royaume-Uni (et de la France au passage) par Moody's..., le film "La Dame de fer" de Phillida Lloyd, avec Meryl Streep en Margaret Thatcher, qui sort en France dans toutes les salles ce mercredi... et l'entretien accordé lundi au "Guardian", le quotidien britannique de "gauche", par François Hollande ? Le lien entre ces événements, c'est bien sûr la finance, le principal "adversaire" désigné par le candidat socialiste lors de son meeting du Bourget.
Pas de leçons à donner
Ce n'est pas la première fois que le Royaume-Uni est menacé d'une dégradation. En 2009 déjà, l'autre agence américaine, Standard & Poor's, avait menacé le triple A de la perfide Albion, pour sanctionner la perte de crédibilité financière du gouvernement Brown, contraint de nationaliser la moitié du système bancaire britannique empoisonné par la crise des subprimes. Même si cela ne faisait pas très bon camarade, François Baroin n'avait donc pas tout à fait tort lorsqu'en janvier il avait fait valoir que si la France devait perdre sa précieuse note AAA, le même sort devait advenir au Royaume-Uni. Avec un endettement public de presque 100% du PIB, un déficit de 8,6% du PIB, notre voisin d'outre-Manche n'a guère de leçons à donner à la zone euro en terme de gestion de ses finances publiques. Certes, le gouvernement Cameron a pris les devants avec un programme d'austérité sans précédent depuis... les années Thatcher. Mais visiblement, cela n'a pas suffit à convaincre Moody's, qui note que le Royaume-Uni n'est pas immunisé contre les effets de la crise de la zone euro, n'en déplaise à ceux qui dans la City, spéculent sur l'éclatement de la monnaie unique.
Pour le gouvernement Cameron, engagé lui aussi dans une guerre contre la finance, comme en témoigne son action contre les bonus excessifs de la City et pour une séparation des activités bancaires et "spéculatives", le réveil est rude. On se souvient au Royaume-Uni qu'en 1976, avant donc l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher, le FMI avait imposé des coupes drastiques dans les dépenses publiques au gouvernement travailliste de l'époque, en échange d'un prêt de 4 milliards de dollars. Cette humiliation qui n'est pas sans rappeler ce qui arrive à la Grèce aujourd'hui reste très présente dans les esprits à Londres, d'où le relatif consensus dans le pays sur la nécessité d'une maitrise de l'intervention de l'Etat.
Lady T, Tony B et Mister H
Ce consensus n'a pas été aisé à obtenir. Maggie y a gagné son surnom de "Dame de fer" en luttant pied à pied contre les syndicats et la fonction publique, jusqu'à réduire massivement, trop massivement sans doute, la part des dépenses publiques. Au cours de ses onze ans, six mois et 24 jours de pouvoir, "Lady T" a réussi à imposé une véritable révolution libérale à son pays, à tel point qu'à un moment, le Trésor britannique n'émettait pas assez de dette publique pour les besoins des investisseurs institutionnels ! Ce fait n'est pas sans lien d'ailleurs avec la réussite de l'internationalisation de la City de Londres qui est devenu la plaque tournante du circuit financier mondial, profitant d'une situation géographique idéale (le Méridien de Greenwich est à équidistance de Wall Street et de Tokyo).
Après les excès du Thatchérisme, vinrent les années Blair, au cours desquelles le Royaume-Uni a de nouveau augmenté ses dépenses, notamment en matière de santé et d'éducation. C'est d'ailleurs bien Tony Blair que François Hollande est venu invoquer dans son entretien au "Guardian", en faisant siennes les réussites économiques de l'ancien Premier ministre, sans en endosser le credo libéral. Le  candidat socialiste à l'élection présidentielle française a aussi tenté de rassurer la City de Londres sur ses intentions à l'égard de la finance. Il a ainsi rappelé que les socialistes français avaient, au moment même où Margaret Thatcher était au pouvoir, "libéralisé l'économie française", "ouvert les marchés financiers" comme jamais les gouvernements conservateurs ne l'avaient fait auparavant. "Vous n'avez pas de raison d'avoir peur de nous". D'où la question, posée sans fioriture par ses adversaires de gauche comme de droite : quel François Hollande, celui du Bourget ou celui du "Guardian", est le vrai ? Sur la dépense publique et l'impôt, il penche à gauche. Sur l'économie, il promeut une politique de l'offre, plutôt libérale. Sur la finance, il promet d'appliquer ce que Cameron a fait dans la City, mais rien de plus. A ce jeu du caméléon, la campagne, qui va entrer dés ce soir dans le vif du sujet avec l'officialisation de la candidature de Nicolas Sarkozy, va devoir apporter des réponses.

Hollande, lui, n'a pas changé

Cajoler son électorat naturel sans prêter le flanc à des assauts trop faciles pour ses adversaires. En d'autres termes, afficher une volonté de s'en prendre à des marqueurs de l'injustice, des excès du laisser-faire libéral sans tomber dans le piège du "demain, on rase gratis". Une partie des mesures annoncées dimanche par François Hollande procède de cette stratégie. Ainsi, la suppression des stock-options, le renforcement de la loi SRU ou même l'encadrement des dépassements d'honoraires des médecins présentent-ils un rapport coût financier/intérêt politique très compétitif.
Après les cafouillages sur le vrai-faux rétablissement de la retraite à 60 ans, l'embauche de 60.000 professeurs reconvertie à la sauvette en redéploiement d'effectifs existants, cela ne peut pas faire de mal. Ces mesures ont en outre l'avantage d'être difficilement attaquables par ces temps de crise. Qui va aller défendre bec et ongles ces municipalités qui préfèrent payer une amende plutôt que de construire des logements sociaux ou ces praticiens spécialistes, dont les tarifs de consultation ont explosé ces dernières années ? Le silence des snipers de la majorité sur ces propositions est à cet égard édifiant.
Ces ballons d'essai dessinent-ils pour autant le style de ce que pourrait être la stratégie économique du candidat Hollande ? Une sorte de libre-service de mesures précises, concrètes, signifiantes qui, additionnées, formeraient la colonne vertébrale d'un programme fortement idéologisé mais raisonnable ? Rien de spectaculaire (éviter à tout prix les ravages qu'avaient provoqués les maladresses de Ségolène Royal sur l'augmentation du Smic, ou alors des slogans qui font de l'effet parce qu'ils "sonnent" mais ne prêtent pas davantage à conséquence). Il en va ainsi de la séparation des activités de dépôt des banques de celles de la "finance spéculative", projet trop technique pour que les polémiques qu'il suscite puissent être audibles pour l'électeur. Un style très hollandais finalement.

Présidentielle : NKM juge Hollande "fuyant"

L’ex-ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, choisie par le candidat Sarkozy comme porte-parole, a fait ses grands débuts médiatiques à ce poste dimanche soir sur BFM-TV.
Interrogée sur l’idée lancée samedi par François Bayrou d’un référendum sur la « moralisation » de la vie politique -qui pourrait avoir lieu, s’il est élu, dès le 10 juin, en même temps que le premier tour des élections législatives- Nathalie Kosciusko-Morizet (surnommée « NKM ») s’est montrée à la fois intéressée et dubitative. Intéressée car, sur le fond, elle assure que le président du MoDem rejoint  plusieurs des propositions déjà  énoncées  par le « président-candidat » (notamment sur l’introduction d’une dose de proportionnelle ou sur la réduction du nombre des députés). Dubitative car, dit-elle, si Nicolas Sarkozy n’a pas exclu dans l’avenir l’utilisation en cas de blocage sur un sujet de fond (par exemple la formation des chômeurs, où il est « anormal » que 4 milliards seulement sur les 32 de la formation professionnelle leur soient réservés), en revanche cela ne peut devenir une méthode de gouvernement. Surtout que, dans la propositions Bayrou, il y a, selon l’ex-ministre de l’Ecologie, des mesures « de niveaux différents ». Et NKM d’ajouter, pour le coup ironique : « On ne va pas demain interroger les Français pour leur demander : êtes-vous pour qu’il fasse beau dimanche ? ».

 "Le FN change de stratégie toutes les semaines"

C’est donc un « non » courtois -mais un non tout de même- à la proposition de François Bayrou. Un « non » courtois car, de son côté, François Hollande n’a pas eu droit à de tels ménagements, ni  non plus d’une certaine façon le Front national « qui, en ce moment, change de stratégie toutes les semaines ».  Mais la vraie dégelée a été, même si elle a été exprimée avec ce sourire qui fait partie de la panoplie NKM, pour le candidat du PS. Il a été décrit comme « fuyant », « incapable de réussir à imposer une des ses idées car il en a peu » et cherchant désormais, car il serait en difficulté, à transformer la campagne présidentielle en « un référendum anti-Sarkozy ». « Mais cela aussi ne marche plus », martèle NKM.

"Je vous invite à regarder ce qui se passe dans le monde"

L’échange final dans cette émission -plutôt musclé- aura opposé l’ex-ministre PS de la Justice Elisabeth Guigou à la porte-parole du candidat Sarkozy. Pour Elisabeth Guigou, Nicolas Sarkozy multiplie les « promesses fallacieuses, qui sont un vrai tour de passe-passe » : « Il recommence, lance-t-elle, à promettre ce qu’il n’a pas tenu pendant cinq ans. Qui va le croire ? ». Réplique cinglante de NKM : « Un petit détail a échappé à François Hollande. La crise, il n’en parle jamais. Or c’est la plus grave sans doute depuis 1929 ».  Et d’ajouter : « Je vous invite, vous les socialistes, à regarder ce qui se passe dans le monde ».  Entre le camp Hollande et le camp Sarkozy, c’est feu nourri et, souvent, tir à volonté.

Pour Bayrou, Hollande pèche par «excès de confiance»

Le candidat centriste, invité dimanche soir du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI», a jugé sévèrement l'attitude de son concurrent socialiste.

Le ton se veut plus offensif. Invité dimanche soir du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI», François Bayrou, après une visite au Salon de l'agriculture dans la journée, a raillé les «courbettes et les salamalecs» de ses concurrents, qui, comme lui, se sont rendus Porte de Versailles. Se présentant comme le seul candidat ayant des «racines paysannes et toujours paysan», le député du Béarn a répété qu'il ne fallait pas prendre les agriculteurs pour des bulletins de vote. «Pour moi, ce ne sont pas des dossiers, mais des visages», assure-t-il.
Quand on lui demandait de commenter le congrès extraordinaire du Nouveau Centre (NC), qui a validé son soutien à Nicolas Sarkozy, le président du MoDem hausse des épaules. «Ils se sont hués et insultés à la tribune, c'est pour moi quelque chose d'assez triste, mais je suis sûr qu'ils retrouveront un jour le besoin d'une famille du centre unifiée», a-t-il biaisé, assurant qu'une vingtaine de sénateurs centristes s'apprêteraient à annoncer leur soutien à sa propre candidature.
L'occasion encore de marteler que, selon lui, «les Français ont assez des deux partis du monopole», lesquels seraient «dans un mélange incessant entre le privé et le public». Et de juger sévèrement l'attitude de son concurrent socialiste: «On a l'impression que François Hollande se promène dans cette campagne, en étant sûr d'être élu, avec une condescendance. C'est un excès de confiance en soi et de mépris assez peu justifié.» Dans son livre sorti cette semaine, le candidat du PS écrit que «le programme [de Bayrou] est un non-programme»…

«On se fout de nous»

Samedi à Paris, en marge d'un forum consacré à son «Agenda 2012-2020» à la Maison de la chimie, devant quelques centaines de partisans, François Bayrou s'en était déjà pris avec véhémence envers «ce duo formé par le PS et l'UMP, qui nous a conduits à la catastrophe».
Bien que cantonné entre 11 et 14% d'intentions de vote depuis plusieurs semaines, le chef centriste pense «que les Français se rendent compte que quelque chose ne va pas dans cette campagne». Bref, à moins de deux mois du premier tour, tout serait-il encore possible pour lui? «Je vais vous le dire comme je le pense: on se fout de nous», avait-il lancé à la salle.
À l'applaudimètre, l'assistance semble apprécier le ton. «Enfin, il remonte sur le ring», se félicite un cadre. Alors, comme il l'avait fait dans son livre Abus de pouvoir en 2009, Bayrou dénonce. Comme «la complicité affichée» entre la droite et la gauche, qui, selon lui, «présentent un programme assez simple et interchangeable: pour Hollande, battre Sarkozy, pour Sarkozy, battre Hollande». Mais «du chômage, de l'appauvrissement du pays, il n'est plus question!».
Décidément seul contre tous, le candidat centriste l'affirme: «Sarkozy et Hollande sont d'accord entre eux et cherchent à imposer au peuple qu'il n'y aura pas de premier tour pour nous imposer un deuxième tour forcé.»
Or, le «troisième homme de 2007» en est persuadé: s'il parvenait au second tour, il l'emporterait face au candidat du PS, comme face à celui de l'UMP. Il en veut pour preuve une étude Ifop pour Paris Match, qui, la semaine dernière, en termes de popularité, le plaçait devant Hollande et Sarkozy… Problème pour lui: comme en 2007, Bayrou ne parvient pas à convertir sa «popularité» en intentions de vote. Il en a conscience. D'où ce nouveau ton, délibérément plus dur, pour tenter de se relancer.
Alors dénonçant les «affaires» d'un camp, ou les «réunions partisanes organisées à l'Élysée» par l'autre, il promet, s'il était élu, d'être un «président impartial et libre». Et met en garde en cas de victoire de François Hollande, le grand favori de sondages: des collectivités locales au Sénat, le PS détiendrait tous les pouvoirs.
D'où cette certitude: «J'en suis arrivé à une conclusion: le monde politique français, tel qu'il est, avec ses deux partis qui ont tous les pouvoirs est incapable de se réformer!» Estimant en conséquence «vain de demander aux abuseurs de se réformer», Bayrou propose donc un référendum sur «la moralisation de la vie publique».

Référendum sur les pratiques politiques

Et de lancer: «Élu le 6 mai, j'organiserai le 10 juin, jour du premier tour des législatives, et en même temps que celles-ci, un référendum» pour réformer les pratiques politiques. Si les Français le suivaient ainsi, le gouvernement passerait à vingt membres, les députés passeraient de 577 à 400, dont un quart seraient élus à la proportionnelle. Le cumul des mandats serait «interdit» pour les députés et «limité» pour les sénateurs. Le vote blanc serait pris en compte à chaque élection. La parité homme-femme «obligatoire».
Pour s'attaquer «aux conflits d'intérêts», il souhaite encore la création d'une «Autorité de déontologie de la vie publique» ou encore des nominations indépendantes du pouvoir pour les présidents de l'audiovisuel public.

PAUVRE BAYROU, IL REFUSE TOUTE ALLIANCE, NI DROITE NI GAUCHE, LE CENTRE, LE CENTRE C'EST OÙ, QUE FAIT-ON AVEC LE CENTRE ? 
LE CENTRE C'EST CENTRALE
QUAND C'EST CENTRALE ÇA TOURNE EN ROND !!!!!!!!