TOUT EST DIT

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dimanche 29 janvier 2012

L'Allemagne sur le banc des accusés

Lundi 30 janvier, lors du sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement, l'Allemagne devrait parvenir à ses fins : l'adoption d'un nouveau traité renforçant la discipline budgétaire des Etats membres. Rarement l'Allemagne a joui d'un tel leadership en Europe. Rarement, pourtant, sa politique a été aussi contestée. L'Allemagne, responsable de la crise ? Revue de détail des accusations proférées à l'encontre de Berlin. 

Compétitivité
Dans son rapport 2012 publié le 24 janvier, l'Organisation internationale du travail (OIT) estime que "la compétitivité accrue des exportateurs allemands apparaît de plus en plus comme la cause structurelle sous-jacente aux récentes difficultés de la zone euro". Pour l'OIT, cette compétitivité vient des réformes du gouvernement Schröder qui, à partir de 2003, ont conduit à une "déflation des salaires dans les services".

Dans une allusion transparente à l'Allemagne, M. Vénizélos s'est affirmé convaincu que "les dirigeants des pays européens, en particulier de ceux qui ont une responsabilité accrue en Europe de par leur taille, savent comment traiter les questions entre partenaires". Athènes avait déjà rejeté samedi toute concession sur sa souveraineté, après la révélation de la proposition de l'Allemagne, soutenue par d'autres pays, de donner à l'UE un pouvoir décisionnel sur la gestion budgétaire grecque.
UN ABANDON DE SOUVERAINETÉ INSCRIT DANS LA CONSTITUTION
La proposition allemande préconise que la Grèce soit placée totalement sous la tutelle d'un "commissaire budgétaire" européen à l'avenir et en fait une condition pour qu'Athènes puisse recevoir le deuxième programme de prêts européens de 130 milliards d'euros qui lui a été promis. Sans ces prêts, Athènes risque un défaut de paiement autour du 20 mars, date d'une échéance importante de remboursement de prêts.
Concrètement, le "commissaire au budget" serait nommé par les ministres des finances de la zone euro "avec pour tâche d'assurer un contrôle budgétaire" du gouvernement grec, avec droit de veto sur les décisions qui ne respecteraient pas les engagements pris à l'égard des créanciers. La Grèce devrait aussi s'engager dans son budget à "utiliser les revenus de l'Etat d'abord et avant tout pour le service de la dette", c'est à dire le remboursement des intérêts des emprunts contractés. Cet abandon de souveraineté devrait enfin, selon le document, être inscrit "pleinement" dans la législation nationale grecque, "de préférence via un amendement à la Constitution".
En réponse, le ministre des finances grec a réaffirmé la sincérité d'Athènes par rapport à la mise en oeuvre du plan de redressement dicté au pays par l'UE et le FMI en contrepartie de son sauvetage financier. La Grèce est déjà de facto placée sous tutelle partielle de ses créanciers publics qui ont négocié avec elle plusieurs programmes d'économies budgétaires et de réformes et évaluent leur respect à intervalle régulier, avant tout nouveau déboursement de prêts. Mais la proposition allemande marquerait une montée en puissance sans précédent du dispositif en place.
Pour sa part, la Commission européenne a dit vouloir "renforcer" la surveillance des finances publiques grecques et accroître ses "capacités" en la matière à Athènes, tout en insistant pour que l'Etat grec reste souverain.

NEINE !!!

Echaudé par une proposition de l'Allemagne, le ministre des finances grec, Evangélos Vénizélos, a appelé dimanche 29 janvier ses partenaires européens à respecter "l'identité nationale" de son pays et le principe d'égalité entre Etats.

"Quiconque pose à un peuple un dilemme entre l'aide financière et la dignité nationale ignore des enseignements historiques fondamentaux", a affirmé le ministre peu avant son départ pour Bruxelles où il participera au sommet européen de lundi. "Nos partenaires savent que l'unification européenne est fondée sur l'égalité institutionnelle des Etats-membres et le respect de l'identité nationale", a-t-il ajouté, cité par un communiqué.

Dans une allusion transparente à l'Allemagne, M. Vénizélos s'est affirmé convaincu que "les dirigeants des pays européens, en particulier de ceux qui ont une responsabilité accrue en Europe de par leur taille, savent comment traiter les questions entre partenaires". Athènes avait déjà rejeté samedi toute concession sur sa souveraineté, après la révélation de la proposition de l'Allemagne, soutenue par d'autres pays, de donner à l'UE un pouvoir décisionnel sur la gestion budgétaire grecque.
UN ABANDON DE SOUVERAINETÉ INSCRIT DANS LA CONSTITUTION
La proposition allemande préconise que la Grèce soit placée totalement sous la tutelle d'un "commissaire budgétaire" européen à l'avenir et en fait une condition pour qu'Athènes puisse recevoir le deuxième programme de prêts européens de 130 milliards d'euros qui lui a été promis. Sans ces prêts, Athènes risque un défaut de paiement autour du 20 mars, date d'une échéance importante de remboursement de prêts.
Concrètement, le "commissaire au budget" serait nommé par les ministres des finances de la zone euro "avec pour tâche d'assurer un contrôle budgétaire" du gouvernement grec, avec droit de veto sur les décisions qui ne respecteraient pas les engagements pris à l'égard des créanciers. La Grèce devrait aussi s'engager dans son budget à "utiliser les revenus de l'Etat d'abord et avant tout pour le service de la dette", c'est à dire le remboursement des intérêts des emprunts contractés. Cet abandon de souveraineté devrait enfin, selon le document, être inscrit "pleinement" dans la législation nationale grecque, "de préférence via un amendement à la Constitution".
En réponse, le ministre des finances grec a réaffirmé la sincérité d'Athènes par rapport à la mise en oeuvre du plan de redressement dicté au pays par l'UE et le FMI en contrepartie de son sauvetage financier. La Grèce est déjà de facto placée sous tutelle partielle de ses créanciers publics qui ont négocié avec elle plusieurs programmes d'économies budgétaires et de réformes et évaluent leur respect à intervalle régulier, avant tout nouveau déboursement de prêts. Mais la proposition allemande marquerait une montée en puissance sans précédent du dispositif en place.
Pour sa part, la Commission européenne a dit vouloir "renforcer" la surveillance des finances publiques grecques et accroître ses "capacités" en la matière à Athènes, tout en insistant pour que l'Etat grec reste souverain.

Hollande ou « Mr Smith à l’Elysée »

C’est une séquence qui devrait être enseignée dans les écoles de com. Une séquence idéale. Presque un sans-faute. La semaine médiatique du candidat Hollande.
Elle débute, comme la plupart des grandes séquences politiques, un dimanche. Un après-midi au Bourget, en Seine Saint Denis, devant 25 000 personnes. Une salle chauffée à bloc par Yannick Noah, le poing tendu. Une scénographie impressionnante, au service d’un discours puissant, aux accents mitterrandiens, porté par un Hollande qui donne tout, jusqu’à l’épuisement, perceptible, de sa voix.
Ce n’est pas un discours. C’est une histoire. Le récit d’un homme « normal », élevé dans les valeurs républicaines, qui à force de travail finit par incarner son pays. Un homme qui prend la parole, en une période de trouble, pour le défendre. Pour le rappeler à ses valeurs. A nos valeurs communes. On est dans « Mr Smith à l’Elysée ». Dans la fabrication d’un moment historique.
Comme dans « Mr Smith au Sénat », l’homme qui parle ne paye pas de mine. Il n’est ni beau ni laid. Il porte des lunettes et un costume passe-partout. Sa voix, lorsqu’il ne la contrôle pas, part facilement dans les aigus. Mais il s’impose par la force de son récit. Et La salle l’écoute. Recueillie. Les ennemis d’hier. Les amis d’aujourd’hui.
Le récit de Hollande est efficace, parce qu’il raconte une transformation. Celle d’un homme ordinaire en homme d’Etat.
Après, bien sûr, il y a les grosses ficelles.
On conjure les défaites du passé. Le « Je suis socialiste » de Hollande veut faire oublier le « mon programme n’est pas socialiste » de Jospin. Royal disparaît de l’image, comme si 2007 n’avait jamais existé. Comme ces défilés de la Place Rouge, où les têtes s’effaçaient avec le temps.
Hollande attaque Marine Le Pen sur le terrain des valeurs et Jean-Luc Mélenchon sur le thème du « vote utile ».
Mélenchon qui, face à ce discours très marqué à gauche, a dû sentir le terrain s’effriter sous ses pieds.
Le candidat socialiste souffre dans les enquêtes d’opinion d’un déficit de « stature présidentielle ». Donc il martèle l’expression « Présider la République ». Il emploie fréquemment le « Je ». Un « Je » de décision.
Habile, il ne nomme jamais ses adversaires et en particulier le principal d’entre eux, Nicolas Sarkozy. Sarkozy qui a fait de son nom une « marque » politique. En 2007, Hollande n’a pas oublié que c’est l’omniprésence de cette marque dans les médias et le langage courant qui a, pour une large part, contribué à la victoire de Sarkozy, en rendant son élection en quelque sorte évidente. Puissance du marketing politique.
Et puis quelle meilleure façon de marquer une rupture que de l’incarner dans le discours ? Le candidat socialiste crée un espace où son adversaire n’est plus, où le passé disparaît, où il est déjà au pouvoir. Hollande au Bourget, c’est la « verticalisation », comme disent les metteurs en scène de théâtre, de la gauche au pouvoir. C’est « Mr Smith à l’Elysée ».
Grosses ficelles toujours. Hollande rappelle qu’il est un élu rural. C’est l’une des clés de sa différenciation par rapport à Sarkozy, candidat urbain.
Il rappelle aussi que son fief est la Corrèze : « Un département célèbre pour ses personnalités politiques, mais qui est exigeant. Celui qui réussit à obtenir son soutien a au moins des qualités de cœur, même s’il n’a pas toujours raison. » Une allusion, un hommage même, à Chirac. Hollande tente la synthèse de Mitterrand, le cerveau, et de Chirac, le coeur.

« Iconology » – Photo Philippe Moreau Chevrolet – Yes They Can
Hollande aurait écrit seul son discours du Bourget. C’est ce que répètent ses communicants, qui espèrent ainsi renouer avec la tradition du président-écrivain, celle de De Gaulle et de Mitterrand. Et là aussi, marquer une rupture. Un retour à une certaine forme d’authenticité. Sarkozy a beaucoup communiqué sur ses lectures, mais on ne le voit jamais écrire. De fait, Henri Guaino occupe une telle place à ses côtés, est tellement visible.
Dans la foulée du Bourget, l’équipe web du candidat a diffusé le fameux geste du « changement c’est maintenant ». Il s’agissait de prolonger l’ambiance du meeting. L’accueil a été mitigé. Certains, comme Guy Birenbaum, s’en sont moqué. D’autres, comme Serge Moati, y ont vu le reflet d’une transformation profonde du PS. D’autres enfin, comme la journaliste Aurore Gorius, une campagne digitale réussie.
Bouquet final de la séquence, la journée du jeudi. Elle démarre très tôt par la publication des « 60 engagements » du candidat Hollande dans Le Parisien – rappel évident des « 110 propositions » du candidat Mitterrand en 1981. Elle se prolonge par une conférence de presse à la Maison des Métallos dans la matinée, avec discours du candidat et soutiens qui commentent en coulisses. Elle se conclut par l’émission « Des paroles et des actes » sur France 2. Une émission sans grande surprise, dont Hollande est sorti vainqueur.
« Des paroles et des actes » est devenu une pierre angulaire de la stratégie médiatique des candidats, comme on l’avait vu précédemment avec Bayrou et Mélenchon. Elle sert bien les candidats et les aide dans leur dynamique de campagne.
Hollande réunit 5 424 000 téléspectateurs, soit 21,8% du public. Un excellent score sachant que la précédente émission, avec Mélenchon avait rassemblé 13,3% du public et 3,2 millions de personnes et que Bayrou, lui, avait totalisé 2,4 millions de téléspectateurs en moyenne, soit 10 % de part d’audience. Le niveau d’audience aux émissions politiques est devenu l’un des paramètres de la popularité des candidats. Et il est suivi de près par les communicants.
Le duel, tant attendu, entre Hollande et Alain Juppé, a tenu toutes ses promesses.

Juppé a commis l’erreur d’entrer dans un débat de chiffres. Il s’est battu comme un journaliste, et non comme un politique. Oubliant de mobiliser l’émotion et de miser sur ses propres points forts, comme son expérience internationale, qui aurait mis Hollande en difficulté. Par ailleurs, il a donné l’impression de partir perdant, en employant le futur, et non le conditionnel, quand il a dit au candidat socialiste : « On verra bien ce que vous ferez » et non ce que vous « feriez ».
Hollande maîtrise sa com. Mais des gens le conseillent en coulisses. Manuel Valls, secondé par son directeur de cabinet, Christian Gravel, sont omniprésents et veillent jalousement sur la com de « leur » candidat. Aquilino Morelle, l’ancien directeur de campagne d’Arnaud Montebourg pendant la primaire PS, et Guillaume Bachelay, l’ancienne plume de Laurent Fabius, ont fourni des éléments du discours du Bourget. Avec d’autres, comme Jacques Attali, par exemple. On peut, aussi, mentionner Olivier Faure, chargé de la com de Hollande pendant la primaire PS. Il joue toujours un rôle prépondérant. Mais moins en lumière.

A côté de ces politiques, on trouve d’authentiques professionnels.
Selon nos informations, c’est bien Nicolas Bordas, président de TBWA France qui est l’auteur du slogan « Le Changement c’est maintenant », et il est désormais associé à toutes les décisions d’image du candidat. Il était d’ailleurs présent lors de la conférence de presse du jeudi 26 janvier lorsque François Hollande a présenté son projet présidentiel. Nicolas Bordas intervient en tant que publicitaire, sur les logos et les formules. Mais il n’est pas un spin doctor au sens classique du terme. Il ne planche pas sur les thématiques à mettre en avant par le candidat.
Dans ce rôle, ils sont plusieurs. La communicante Valérie Lecasble tout d’abord. L’ancienne journaliste connaît François Hollande depuis l’adolescence. Elle l’a toujours accompagné. Pendant la primaire, elle avait même été détachée de TBWA auprès du candidat socialiste. Désormais, si elle n’est pas dans l’organigramme officiel, elle a l’oreille de François Hollande et est présente à tous les moments importants, comme jeudi 26 lors de la conférence de presse où elle a longuement discuté avec Nicolas Bordas.
Le journaliste Claude Sérillon fait, lui aussi, parti de l’entourage élargi du candidat et était présent le 26 janvier à la Maison des métallos.
Reste, enfin, une interrogation : la proximité personnelle de Manuel Valls avec Stéphane Fouks, le patron d’EuroRSCG entraîne-t-elle une intervention de ce dernier dans la campagne…? Officiellement, non. « Si influence il y a, elle est indirecte, à la marge », nous confie un hiérarque socialiste.
 Comme Mitterrand, Hollande fait intervenir plusieurs cercles sur la question de son image. Pour pouvoir trancher ou faire la synthèse ensuite.
Tous ces efforts et toute cette stratégie seront-ils payants pour le PS ? Réponse les 22 avril et le 6 mai. Dans les urnes.

Les leçons anglaises

La Grande-Bretagne n'a pas de meilleurs résultats économiques que la France mais a su conserver la notation maximale.
Du Royaume-Uni, il est possible de répondre à deux questions posées dans le contexte de l'élection présidentielle en France.
1. Est-il intéressant de quitter l'euro et de dévaluer de 25% sa monnaie, comme l'a été la livre sterling? La réponse est non.
2. Concernant l'austérité, faut-il agir très vite et très fort ou mieux vaut-il attendre, comme le suggèrent les keynésiens, que la conjoncture soit meilleure? La réponse, dans le contexte européen, est que l'austérité immédiate est meilleure.
David Cameron fait mieux que Nicolas Sarkozy. Accessoirement, cela explique pourquoi la Grande-Bretagne a conservé son triple A, contrairement à la France, malgré des résultats aussi mauvais dans les deux pays. Voyons le détail.

Faire le ménage rapidement

Lors des élections législatives en Grande-Bretagne, il y a deux ans, le déficit budgétaire (11% du PIB) est au centre des débats. Tout tourne autour des nécessaires coups de hache dans les dépenses. Les conservateurs de David Cameron proposent de frapper très fort. Effectifs et salaires de la fonction publique, budgets des ministères... tout y passe sauf la santé. La stratégie politique était claire: faire le ménage rapidement pour que les bénéfices commencent à se voir la quatrième année, celle de l'échéance électorale suivante.
D'un point de vue économique, les choses sont également claires. Annoncer l'austérité avant que les marchés ne vous y conduisent les mains dans le dos est une politique préventive qui paie. Autre avantage, la rigueur fiscale permet à la banque centrale d'être plus accommodante dans sa politique monétaire.
Enfin, les conservateurs veulent engager un changement complet de la croissance britannique, trop tournée vers l'endettement, et donc abaisser la demande (notamment par une hausse de la TVA). Cette chute sera compensée, espèrent-ils, par le regain des exportations, la livre ayant perdu 25 % de la valeur depuis 2007.

Un succès? Non

David Cameron a été élu. Sa politique est-elle un succès? Non. La croissance est stagnante (0,7% ou 0,9% attendu cette année après une récession au creux de l'hiver), le chômage est en hausse dangereuse, à 8,4%, le déficit est encore de 8% en 2011.
Le Premier ministre a été pris, comme tout le monde, dans la rechute mondiale sensible depuis le printemps dernier et dans la crise de la zone euro. Conséquence: la demande interne a effectivement baissé. La hausse de la TVA (de 17,5% à 20% au 1er janvier 2011) a ajouté ses effets à celle du prix de l'essence pour donner une inflation de plus de 5%. Comme les salaires étaient contenus, la consommation a reculé.
La déception vient des exportations: rien n'a bougé. La dévaluation n'a pas eu d'effet. Pourquoi? Le gouvernement accuse le plongeon de la zone euro, qui reste le principal client (40% des ventes). Sans doute, mais on ne vend que ce qu'on fabrique: la Grande-Bretagne exporte des services (dont la finance, mais son activité est en fort recul), mais elle dispose d'une base industrielle trop réduite et pas assez musclée pour l'export.
Et les investissements restent décevants: pourquoi bâtir des capacités quand il y en a déjà trop en Europe? Pour la France, qui rêve de réindustrialisation, la leçon anglaise s'appelle prudence. Cela prend du temps. Optimistes à leur habitude, les Britanniques disent encore au moins deux ou trois ans.
Entre-temps, l'économie souffre et les effets de la crise ne s'effacent pas. Paul Mortimer Lee, de BNP Paribas, résume:
«En 2009, le PIB est tombé très vite comme en Allemagne, depuis il remonte très lentement comme en France.»
Le différentiel reste de 4 points de PIB perdus, alors que France et Allemagne sont remontées à zéro.

Une politique budgétaire crédibilisée

Mais l'austérité a convaincu les marchés. «Le gouvernement a réussi à crédibiliser sa politique budgétaire», assure Nick Bate, de Bank of America Merrill Lynch. Sa Majesté a conservé son triple A et le Trésor britannique paie des taux d'intérêt aussi bas que les Allemands. Et ce malgré le déficit persistant. La politique de la Banque d'Angleterre d'achat des titres d'Etat l'explique en grande partie. Mais cette prouesse en dit long sur les énormes avantages d'être préventif... comme, aussi, sur la cote d'amour des investisseurs de la City pour le pays qui les accueille.
En vérité, si la conjoncture mondiale ne s'était pas rétablie (à la suite des Etats-Unis) depuis deux mois, David Cameron, dans la récession, aurait eu bien du mal. Heureusement, tout s'améliore un peu à l'extérieur comme à l'intérieur avec une inflation qui reculera à 2 % fin 2012. Les ménages soulagés, la consommation restera le moins poussif moteur de l'économie britannique.
Eric Le Boucher

UNE SEULE VÉRITÉ.

« Le libéralisme n'est pas une construction intellectuelle comme le marxisme : le monde a été créé ainsi. [...] C'est le meilleur système. La guerre économique fait moins de victimes que les guerres militaires ou religieuses. Le libéralisme est inscrit dans la nature humaine, parfois violente et injuste. » 
Jean Marc Sylvestre
Entretien à VSD, 20/01/2005

Jean-Marc Sylvestre : "Sarkozy veut toucher le plus de monde possible"

Le journaliste d'i-Télé Jean-Marc Sylvestre sera l'un des intervieweurs de Nicolas Sarkozy dimanche, aux côtés de Claire Chazal (TF1-LCI), Laurent Delahousse (France 2) et François Lenglet (BFMTV). LeJDD.fr lui a demandé comment il se préparait à ce rendez-vous.
Fin du suspense, Nicolas Sarkozy parlera aux Français dimanche soir, sur cinq chaînes de télévision en même temps...
Je l'ai appris par ma direction ce matin même (mercredi, Ndlr). Le service de communication de l'Elysée a notamment choisi i-Télé. La demande portait sur une interview à dominante économique et sociale, raison pour laquelle ma chaîne a pensé à moi.
Connaissez-vous les thèmes qui seront abordés?
Je n'ai pas été prévenu des annonces que le président de la République fera. Je pense que je les connaîtrai dimanche, sur le plateau. Il y a une véritable demande d'information sur la crise, ses remèdes, l'emploi, le logement, la zone euro… Je vais travailler en particulier sur deux questions : pourquoi s'est-on planté dans la crise et que fait-on pour en sortir?
Nicolas Sarkozy a choisi de s'exprimer sur les chaînes généralistes mais aussi sur les chaînes d'information. Que pensez-vous de cette intervention multiple?
Je suis fier de la reconnaissance du statut et de la crédibilité d'i-Télé. Nous faisons un travail de fond depuis 3, 4 ans. Notre contenu analytique est reconnu. Il y en a marre de dire que les chaînes d'information sont des petites chaînes.

"Une journée particulière"

A votre avis, pourquoi le président a choisi de s'exprimer aussi sur les chaînes d'information?
Nicolas Sarkozy n'a pas voulu les laisser à l'écart. Il veut toucher le plus de monde possible. Toutes les chaînes sont complémentaires. Certes concurrentes, mais complémentaires. Nous apportons une lecture de l'actualité différente. Les chaînes généralistes apportent, elles, une audience très large.
Vous vous retrouvez aux côtés de TF1 pour cette interview très attendue. Un pied de nez à votre ancienne chaîne?
Mes relations avec TF1 sont excellentes… J'y ai des amis et des souvenirs formidables en 18 ans de collaboration. Il y a eu un désaccord lors de mon départ mais l'histoire est terminée.
Comment vous préparez-vous au rendez-vous de dimanche?
Ce jour-là, je serai à l'antenne le matin et en direct. Rien ne change, mais ça reste une journée particulière. Je suis fier du travail de mon équipe et j'espère être à la hauteur. La responsabilité est très grande. Nous serons confrontés au public de TF1 et LCI. C'est une chance de montrer à un grand nombre de téléspectateurs ce que fait i-Télé.

Nicolas Sarkozy, éternel challenger

Il s'est saisi de ce mandat comme on accepte un « job ». Les Français ont reproché au président d'avoir désacralisé la fonction.

François Hollande est assis sur un nuage quand Nicolas Sarkozy nage en plein doute. Tout change très vite, et même de plus en plus vite, en politique. Mais le temps de l'un n'est pas celui de l'autre. Il passe en accéléré pour le candidat socialiste et au ralenti pour le président.
Voilà encore huit jours, on s'interrogeait sur « l'étrange campagne » de François Hollande et sa capacité à décoller enfin. Un meeting et une émission de télévision plus tard, le candidat « normal » convainc à gauche et inquiète à droite. Nicolas Sarkozy aussi inquiète la droite, mais depuis plus longtemps, très tôt tombé dans une impopularité dont il ne s'est pas encore relevé.

Tiré par son tempérament, il va s'agiter frénétiquement pour tenter de sortir de l'ornière, mais elle est profonde. Nicolas Sarkozy n'est pas battu, mais il est très mal en point. Il est mal en point, certes, mais pas encore battu. On peut énoncer la situation de façon différente selon son point de vue partisan, mais personne ne doute que ce sera difficile pour lui.

La crise des subprimes et celle des dettes souveraines renversent les pouvoirs en place. Les dernières élections dans les pays européens ressemblent à un jeu de massacre. On reproche à ceux qui détiennent le pouvoir de ne pas avoir été à la hauteur des événements.

Le bilan économique et social du président de la République ne lui permet pas d'échapper à la curée « sondagière » pour le moment.

Mais si le désamour entre Nicolas Sarkozy et les Français est si grand, c'est aussi pour une autre raison. Le chef de l'État a cru pouvoir se passer des habits du président, s'exonérer du jeu de rôle entre un peuple et son représentant suprême, sacrifier les rites et les codes de la Ve République.

Il a voulu s'affranchir de ce carcan symbolique, de ce masque qui fait, du jour au lendemain, d'un homme normal quelqu'un d'autre, investi d'une tâche qui le dépasse il n'a pas cru en la transcendance apportée par l'onction populaire il s'est saisi de ce mandat comme on accepte un « job ». Les Français ont reproché au président d'avoir désacralisé la fonction.

Dans la campagne qui s'ouvre, il n'a donc pas le choix. Il ne peut pas, comme François Mitterrand et Jacques Chirac, se faire réélire sur une image consensuelle et rassembleuse. Il doit faire comme si tout recommençait, comme s'il s'alignait pour la première fois à cette élection suprême, comme s'il était le challenger, et François Hollande le tenant du titre.

Ses deux prédécesseurs s'étaient fait ré-élire royalement sans vraiment combattre. S'il gagne cette élection à l'arraché, Nicolas Sarkozy aura enfin réussi la rupture qu'il promettait en 2007.

"L'austérité est suicidaire"

Philippe Askenazy est directeur de recherche au CNRS, professeur à l'Ecole d'économie de Paris et chroniqueur au Monde. Il a notamment publié Les Décennies aveugles (Seuil, 2011), analyse décapante sur l'emploi et la croissance en France entre 1970 et 2010. Entretien, alors que la France compte depuis novembre 2011 plus de 3 millions de chômeurs sans aucune activité.


Existerait-il une malédiction française qui nous condamnerait au chômage de masse ? Dans les situations de crise, il n'y a pas de malédiction française. Le chômage est bien plus bas en France qu'en Espagne ou en Irlande. En 2011, il a été comparable à celui des Etats-Unis ou du Royaume-Uni. Dans les moments difficiles, la France est dans la moyenne. Là où le bât blesse, c'est qu'en phase de reprise économique, elle ne sait pas créer assez d'emplois - ou réduire suffisamment le chômage - pour offrir un temps de respiration à la société, c'est-à-dire un niveau de chômage socialement acceptable. C'est en cela que la France se distingue de la plupart des pays européens. Le chômage reste donc tout en haut de l'agenda politique et des préoccupations des Français.


Comment expliquez-vous cette incapacité à créer de l'emploi ? Le point de vue que je soutiens dans Les Décennies aveugles, c'est que nous n'avons pas eu la chance d'élire ou pas su élire des dirigeants avec une vision de long terme. Une telle vision n'aboutit pas à une absence permanente de chômage ou à une croissance économique continue, mais elle permet à la société de respirer. Ainsi, aux Etats-Unis, la nouvelle économie de Bill Clinton procédait d'une vision. C'était vrai aussi de l'ultralibéralisme de Margaret Thatcher, tout orienté vers la mise en place d'une industrie financière à la City.


Les dirigeants politiques français ont été enfermés dans des visions à court terme. Nombre d'entrepreneurs et experts dominants sont prisonniers de leurs a priori, ou ne parviennent pas à faire passer les messages au niveau supérieur de la décision publique. Le modèle français de planification, adapté à un monde prévisible, n'a pas de successeur dans un environnement économique mondialisé en recomposition permanente.


Que pensez-vous du modèle allemand, qui privilégie la précarité et la compression des salaires, notamment dans les services ? L'Allemagne a un modèle industriel et un modèle d'économie de service. C'est un pays exportateur et son mercantilisme a toujours été présent. Mais le choix de le développer sur des niches technologiques s'est renforcé après la réunification. La réussite de l'industrie manufacturière allemande est le fruit d'une construction stratégique mise en oeuvre dans les années 1990, à partir de deux éléments : l'innovation, et l'usage de l'Europe de l'Est comme moyen de segmenter la chaîne productive. La Finlande a fait de même avec les pays baltes.


Mais ne nous méprenons pas ! Ce modèle industriel et son efficacité ne sont pas le résultat de la politique de Schröder, qui est venue après-coup. Schröder I (1998-2002) a réduit la précarité. Schröder II (2002-2005), face à un chômage endémique, a tenté ce que ses économistes préconisaient : flexibiliser. Le nombre d'heures travaillées en Allemagne n'a pas augmenté. Mais au lieu d'avoir une employée à temps plein, on en a eu trois à temps très partiel, pauvres. C'est un choix de société. Cette politique n'explique pas les performances de l'Allemagne exportatrice, mais elle explique un taux de chômage plus bas.


Le coût du travail est-il trop élevé en France face à l'Allemagne ? Le décrochage français par rapport à l'Allemagne dans l'industrie manufacturière ne s'explique pas par le coût du travail. La TVA sociale ne cible pas les bonnes questions. De même, on se trompe de débat sur le temps de travail. On ne se concentre pas sur des questions plus essentielles pour créer des emplois.


Réindustrialiser la France en est-elle une ? Il y a une valeur politique, sociale, quasi psychologique à produire en France. Le monde ouvrier est idéalisé. De plus, les industries les plus touchées sont localisées sur l'arc est français. Il y a donc là aussi un problème territorial. Chaque année depuis trente ans, la France perd 70 000 emplois industriels. On ne pourrait en sauver qu'environ 15 000 qui soient compétitifs. Construire ou reconstruire une politique manufacturière est légitime en France, mais cela ne réglera pas la question du chômage de masse.


Quel bilan faites-vous, dans le domaine de l'emploi, du mandat de Nicolas Sarkozy ? Nous venions de loin, d'une situation de décomposition de la politique de l'emploi sous le gouvernement Villepin avec des choix honteux : il a créé le contrat nouvelle embauche (CNE), manifestement contraire aux conventions internationales du Bureau international du travail, et trafiqué les statistiques du chômage en bloquant les chiffres de l'Insee, qui montraient une détérioration, ne gardant que les chiffres avantageux de l'ANPE dus à des radiations massives.


Sarkozy a d'abord joué de malchance. Avec la crise, la loi TEPA (travail, emploi et pouvoir d'achat, le "paquet fiscal" adopté en août 2007) s'est transformée en absurdité. A un moment où la durée du travail baissait partout, elle a stimulé les heures supplémentaires. Malgré la crise, Sarkozy s'est obstiné. Il n'a pas eu suffisamment de réactivité.


En outre, ses grandes réformes (les retraites et la loi TEPA) ont été machistes. Dans l'entreprise, par exemple, il est moins coûteux de donner des heures supplémentaires aux hommes que de proposer des temps pleins à des femmes en temps partiel contraint qui, elles, ont vraiment besoin de travailler plus. Au sein des ménages, les heures supplémentaires TEPA sont défiscalisées pour monsieur. Si madame passe à temps plein, ses heures sont fiscalisées. Cette politique, qui n'a pas été pensée, a accru les inégalités hommes-femmes.


Quelles doivent être les priorités du prochain gouvernement ? La situation s'est clairement dégradée. On a déjà un million de chômeurs de plus et de nombreux chômeurs en fin de droits. Les dispositifs pour l'emploi ne peuvent qu'aider à lisser la hausse du chômage, à en limiter les conséquences sociales. L'urgence est macroéconomique. Il faut en finir avec la politique européenne suicidaire de l'austérité. Quand on s'apercevra que les Etats-Unis sortent lentement mais sûrement de la crise et que, en revanche, les perspectives de croissance en Allemagne s'écroulent (dès l'automne, le chômage risque d'y augmenter), quand toute l'Europe sera en récession hormis peut-être la Grande-Bretagne, on comprendra qu'il faut avoir une politique alternative. Cela ne veut pas dire faire du déficit pour faire du déficit, mais soutenir les consommateurs modestes, les classes moyennes, embaucher dans les services publics où, avec une population française sans cesse croissante, il y a des besoins considérables dans la santé, la justice, etc. Avec ses 60 000 créations de postes dans l'éducation, François Hollande est bien timide !


Le gouvernement Fillon a supprimé près de 150 000 emplois publics. Qu'est-ce que cela a fait pour dynamiser l'économie française ou réduire le déficit ? Rien. L'emploi public coûte souvent moins cher que l'accumulation de dispositifs pour l'emploi, en particulier tous ceux qui ont cherché, depuis la généralisation des allégements de cotisations patronales en 2003, à réduire le coût du travail. Ce sont ces coups d'épée dans l'eau à 10 milliards d'euros par an ou la chute de l'imposition sur les hauts patrimoines qui plombent les finances publiques.


Que faire pour les seniors ? Du fait d'une démocratisation scolaire tardive, la France est dans une phase transitoire. Le problème des seniors, c'est leur (dé) qualification et leur usure. Il faut faire en sorte que les quadras d'aujourd'hui ne se déqualifient pas. Et que les plus âgés aient des postes de travail adaptés, faute de quoi l'explosion actuelle de l'inaptitude professionnelle se poursuivra. La "rigidité" du marché du travail n'explique pas le comportement des employeurs. J'en veux pour preuve les CDD seniors créés en 2006, censés l'atténuer : les entreprises ne les utilisent pas.


Que vous inspire le contrat de génération de François Hollande pour aider l'emploi des jeunes et des seniors ? Partons du principe qu'il suscite une certaine attente. Et évitons les écueils passés, comme le zéro charge pour l'embauche de jeunes, avec ses effets d'aubaine massifs sans stimuler l'emploi. Faisons un contrat de génération qui soit un progrès pour les salariés. Donc qui offre un emploi de qualité avec une rémunération décente, des conditions de travail soutenables et, éventuellement, cette protection partielle que peut représenter un CDI. Idem pour les seniors. Pourquoi ne pas donner aux partenaires sociaux la charge d'essayer d'en définir les critères ?

Claude Guéant : « En matière de police, les socialistes ne peuvent être efficaces »

Le ministre de l'Intérieur est en visite dans la métropole demain. Entretien dans son intégralité.

- Vous avez présenté il y a peu les statistiques de la délinquance, en baisse. Pourtant, il y a toujours le sentiment qu'elle progresse...
« Chaque année depuis 2002 la délinquance recule, c'est incontestable. Mais il y a toujours des attentes de la population. Au-delà des faits de délinquance, la population est attentive au climat de sécurité. Elle souhaite être davantage rassurée. Depuis juillet, nous augmentons la présence de la police ou de la gendarmerie sur la voie publique. Au plan national, nous avions en décembre, par rapport à juillet, 25 % de patrouilles en plus, soit 43 000 patrouilles supplémentaires dans l'agglomération de Lille, le nombre de patrouilles est passé de 1 200 à 1 700 en décembre. »
- Cette augmentation de la présence est-elle conciliable avec la réduction des effectifs qui se poursuit ?
« On n'est pas condamné à l'immobilisme. Mes prédécesseurs comme moi même, nous avons mené des efforts pour restructurer les services, gagner de la disponibilité et de la présence. Nous ne sommes pas au bout du compte. Je prendrai encore des initiatives. Au dernier trimestre 2011, nous avions 4 000 policiers et gendarmes de plus sur le terrain, grâce au recours aux heures supplémentaires, aux réservistes de la police et de la gendarmerie. »
- Votre priorité pour 2012 est la lutte contre les incivilités. Comment comptez-vous les faire reculer ?
« Heureusement, la criminalité et même la délinquance touchent relativement peu de nos concitoyens. En revanche nombre d'entre eux sont confrontés aux incivilités; bousculades, insultes, comportements agressifs...Ce n'est pas du pénal mais c'est la vie quotidienne des gens qui ressentent ces incidents comme des traumatismes. C'est un problème de société. Je veux faire donner à plein les mécanismes qui existent, de médiation sociale ou de prévention. La loi de mars 2007 sur la prévention de la délinquance est diversement appliquée, je dois le dire. Malgré l'obligation légale pour les communes de plus de 50 000 habitants de créer des conseils des droits et des devoirs des familles. Ils ont pour fonction, sous la présidence du maire et avec la participation de l'Education nationale, du parquet, de la police, de rappeler à des comportements socialement normaux des personnes qui s'en écartent, notamment des jeunes. Ca marche très bien et je regrette que des communes par principe, refusent de s'engager dans cette démarche. »
- Martine Aubry déplore un déficit de 400 policiers sur la métropole. Venez-vous annoncer des renforts ?
« Non. Lille ne nécessite pas de renforts. J'y viens pour voir comment fonctionne la police d'agglomération, la politique des patrouilleurs, et aussi la participation des élèves de l'école nationale de police de Roubaix à la sécurité de leur quartier. Cela fonctionne depuis quelques semaines et les habitants sont très satisfaits parce que là aussi cela fait plus de présence sur la voie publique. Les effectifs ça compte, mais ce qui compte d'abord c'est la façon dont on les utilise. La démonstration est faite qu'à Lille aussi, parce qu'on utilise mieux les policiers, la délinquance a reculé de 2,5% en 2011. »
- Après l'affaire du Carlton, quelle est la situation des deux responsables de la police du Nord impliqués ?
« M. Menault qui a été déplacé a demandé à faire valoir ses droits à la retraite à compter du 1er février. Quant à M. Lagarde, mis en examen pour proxénétisme aggravé, bien entendu il a été administrativement suspendu. Je conçois que ces malheureux évènements ont créé un trouble dans la police lilloise et au-delà. Mais j'observe que la police elle même a concouru à la mise en cause de M. Lagarde. La police fait le ménage quand c'est nécessaire et elle continue de travailler sans états d'âme. On me dit que la police est morose. Partout où je vais, je vois des gens gonflés à bloc ! »
- Le site « copwatch » dont vous aviez obtenu la fermeture est de nouveau en ligne et met en cause des policiers lillois. Qu'allez vous faire ?
« J'avais obtenu de la justice la fermeture de ce site. Je vais la redemander. Il est extrêmement grave de mettre cause la sécurité de policiers et de leurs familles au motif de dénonciations dont on ne sait pas sur quoi elles reposent. Pour veiller à la déontologie policière, il y a la justice, la hiérarchie, la commission nationale de déontologie de la police. Un site qui incite à la haine à l'égard des policiers est inacceptable. »
- François Hollande a présenté son projet. Sur la sécurité, pensez vous que les socialistes ont changé par rapport à la « naïveté » reconnue en 2002 par Lionel Jospin ?
« D'abord quand M. Hollande annonce des créations d'emplois, dans l'éducation comme dans la police ou la justice, il faut qu'il s'explique sur le financement. S'il s'agit de redéploiement, sur quelles administrations va-t-il prélever ces effectifs ? Ce serait intéressant qu'il le dise. Si ce n'est pas du redéploiement, c'est de la dépense publique qui s'ajoute à bien d'autres annonces de dépenses. Son projet, c'est plus de dépenses donc plus d'impôts. Quant à savoir si le PS est plus crédible sur la sécurité ? J'ai entendu M. Hollande dire avec beaucoup de détermination au Bourget qu'il allait pourchasser les voyous. Mais cette belle intention est-elle accompagnée de moyens pour la mettre en œuvre ? J'observe que dans le même mouvement, M. Hollande veut des sanctions et propose de supprimer les peines planchers et les peines de sûreté. J'ai aussi noté que Mme Lebranchu s'opposait à la création de 30 000 nouvelles places de prison annoncées par le président. Il faut exécuter les peines mais on enlève les moyens ! Comprenne qui pourra »
- François Hollande propose des zones de sécurité prioritaire
« Qu'est ce ça veut dire ? Qu'il y aurait une France à deux vitesses en matière de sécurité ? Notre politique c'est d'améliorer la sécurité partout, dans les quartiers difficiles comme dans les villes moins difficiles, dans les villes comme dans les villages. Il préconise aussi le retour de la police de proximité »
- Depuis 2007, n'êtes vous pas revenus à la police de proximité, sous d'autres appellations ?
« Pas du tout. La police de proximité a été un total échec. Les patrouilleurs, c'est une police de présence et d'intervention. La police de proximité avait un nom très sympathique, mais la réalité a été l'explosion de la délinquance entre 1997 et 2002, avec 620 000 délits et crimes supplémentaires. Plusieurs rapports ont analysé les raisons de cet échec : une police qui ne travaille pas la nuit ; qui privilégie la qualité des relations avec la population par rapport à sa fonction répressive. La police doit avoir une fonction de prévention, de dissuasion et de répression. Les patrouilleurs assument la totalité de ces fonctions. En matière de police, je pense que fondamentalement, les socialistes ne peuvent pas être efficaces. Je suis sûr que s'ils parvenaient au pouvoir nous aurions à nouveau une forte dégradation de la sécurité dans le pays. Et je pèse mes mots en le disant. »
- Comment en êtes vous aussi sûr ?
« Parce que pour les responsables socialistes – et Mme Aubry l'a dit de façon très explicite – l'insécurité vient, je cite, de la violence de la société. Cela veut dire qu'on excuse d'une certaine façon les délinquants. Et si on se met dans cette posture, on ne peut être efficace parce qu'on se limite forcément dans les moyens à mettre en œuvre. On arrive ainsi à cette aberration incroyable d'un parti qui par la voix de beaucoup de ses représentants, continue à regretter la mise en place des grands fichiers de police scientifique comme le fichier des empreintes génétiques qui permet tous les jours d'arrêter des criminels. »
- Vous êtes un proche du président. A-t-il un moral de vaincu comme on a pu le lire ?
« Ah non, il a un moral d'acier et une totale détermination. Quand on l'entend, on n'a aucun doute sur une prochaine déclaration de candidature. Il n'a pas non plus de doute sur sa réélection. »
- Après le lancement de la campagne de François Hollande, ne doit-il pas entrer dans l'arène plus vite que prévu ?
« La France vit une période difficile, le chômage augmente, les turbulences financières nous menacent encore. S'il était candidat, il n'aurait plus la légitimité politique pour faire ce qu'il a annoncé après le sommet social et ce qu'il va annoncer ce dimanche soir. La situation du pays nécessite des réponses urgentes. Il est du devoir du président et du gouvernement de ne pas attendre l'après législatives pour agir. » •

Ô finance! Ô visages ennemis

Il fut un temps où la finance était utile. Aujourd'hui, cet «adversaire» aux multiples facettes est décrié. Un débat sérieux sur ce sujet sérieux est nécessaire.

La finance représentait 2% du PIB des Etats-Unis à la fin de la Seconde Guerre mondiale, aujourd'hui, le chiffre est monté à 8%. Au Royaume-Uni, la City pèse 9% du PIB, contre 5% dans les années 1970. Concernant les profits, la progression est encore plus vive: le secteur financier est passé de 1,5% de l'ensemble des profits des firmes américaines en 1945, à 15% dans les années récentes. Multiplication par dix.
Est-ce justifié? La finance a-t-elle pris une place exagérée? Etouffe-t-elle l'économie réelle?
François Hollande a fait une réponse brutalement politique en désignant cette finance «sans nom et sans visage» comme son «véritable adversaire». Mais il n'est pas le seul. Nicolas Sarkozy a expliqué avant lui qu'elle «pervertissait» l'économie. Barack Obama a soutenu les Indignés de Wall Street; David Cameron limite les bonus et installe une régulation parmi les plus serrées au monde.
Jusqu'à la chute de Lehman Brothers, le principe de Schumpeter était communément admis: une bonne finance est favorable à la croissance. Elle permet les paiements, les transactions, elle transforme les dépôts courts des ménages en financements longs pour les entreprises, elle protège contre les fluctuations des cours et les aléas de la vie.

Pschitt Schumpeter

Dans l'univers d'après-guerre, quelques grandes banques suffisaient à alimenter les grandes firmes. Dans le monde innovant et mouvant d'aujourd'hui, il faut des marchés ouverts et réactifs et des couvertures plus élaborées des risques. La déréglementation a répondu à ce besoin: elle permet un vaste et complexe mouvement des capitaux dans le monde, l'épargne se mobilise au mieux. Les meilleurs marchés financiers américains étaient présentés comme une raison de l'avance des Etats-Unis sur l'Europe, en matière de productivité et d'innovation. Bref, grande finance égale grande croissance.
La crise a remis en cause ce paradigme libéral. Beaucoup d'auteurs contestent aujourd'hui l'utilité réelle d'un monde financier surdimentionné et instable (1). La finance couvre certes les risques, mais elle en crée d'autres qui sont, au bout du compte, plus importants.
Les crises financières se répètent depuis vingt ans et, à chaque fois, il a fallu que les contribuables viennent au secours des banques. D'abord en Amérique latine, puis en Asie, puis aujourd'hui dans le monde développé. Avec des coûts immenses dont la finance s'exonère. Elle bénéficie d'une garantie publique qui, en temps normal, lui offre des refinancements pas chers et qui, à intervalles accélérés, la pousse au crime.

Comment revenir à une finance utile?

D'autre part, ses mécanismes de couverture des risques n'ont pas permis de lisser les cycles, tout au contraire: la finance amplifie les fluctuations, comme on l'observe pour les matières premières. La finance, enfin, travaille pour elle-même en prélevant une part de la valeur toujours croissante, pour s'octroyer des bonus «outrageants», dixit Obama.
Comment revenir à une finance utile? La France se pose la question avec retard. Ailleurs, elle a déjà trouvé sa réponse. Le secteur a perdu depuis un an 120.000 emplois aux Etats-Unis et en Europe. Les revenus des traders sont cette année divisés sans doute par quatre et personne dans les salles de marchés n'entrevoit de retour aux années Ferrari.
La taille de la finance n'a pas encore été réduite de 2 points de PIB, comme le propose l'économiste Thierry Philippon, mais on en a pris le chemin. Etats-Unis et Grande-Bretagne ont adopté des lois de régulation (Dodd-Frank dès l'été 2010 et rapport Vickers en septembre 2011) qui visent précisément à répondre à toutes les critiques, à éviter de nouvelles crises mais à maintenir en même temps une innovation surveillée qui préserve les aspects positifs de la finance moderne.
On est loin de revenir à la banque «ennuyeuse» des années 1960, certes, mais les nouvelles régulations séparant banques d'investissement et banques de détail ne sont pas négligeables. Est-ce assez? Peut-être pas, mais la question est rendue difficile par la compétition mondiale: la City craint beaucoup de voir ses activités partir pour Singapour ou Hong Kong.
Et la France? Les banques françaises, qui estiment n'avoir pas fait de faute grave, voudraient ne pas avoir à payer pour les faillites des anglo-saxonnes. Les découper en deux leur ferait perdre leurs avantages compétitifs, disent-elles. Autrement dit, l'ennemi sans visage emploie beaucoup de personnes qui en ont un. Puisse donc un débat sérieux sur ce sujet sérieux s'ouvrir en France, sans complaisance mais sans effet de bouc-émissaire.



(1) «Why do we need a financial sector?» Wouter den Haan. Voxeu.org

Berlin dicte et doute 

`Quelle intense activité diplomatique, ces derniers jours à Berlin! La chancelière Merkel a reçu bon nombre de dirigeants européens dans la perspective du sommet des 27, demain à Bruxelles. Avec une absence remarquée: celle de Nicolas Sarkozy. Pourtant, depuis des lustres, Français et Allemands se «consultent» avant une réunion de crise – et celle de demain en sera de nouveau une, malgré un ordre du jour officiel plutôt léger.
Pourquoi? Parce que Paris, sans son triple A, ne peut que suivre Berlin? Ou par désir de faire oublier l’ère «Merkozy» à l’heure où les critiques internationales pleuvent sur la politique de l’Allemagne? En dénonçant sa gestion de la crise de l’euro, sans oublier des constats inattendus comme celui de l’OIT – Organisation internationale du travail – mettant les succès économiques du pays au compte de criantes injustices salariales.
Mais les chefs de gouvernement italien et espagnol en tête, les hôtes de la chancelière ont surtout constaté que Berlin restait ferme sur ses positions. Ainsi, les eurobonds sont hors de question, une extension des pouvoirs d’intervention de la BCE de Francfort aussi. Le nouveau Mécanisme de stabilité MES sera limité à 500 milliards, et pour nos voisins, «solidarité» européenne rime toujours avec «responsabilité» des Etats membres: les «cigales» sont d’abord priées de mettre de l’ordre chez elles par l’austérité traduite en cette «règle d’or» arrêtée le 9 décembre, dont la mouture décisive sera présentée demain. Et s’ajouterait une nouvelle clause: selon Berlin, ne pourraient prétendre à la solidarité européenne que les Etats ayant ratifié la fameuse règle dictant l’équilibre budgétaire. Sans même évoquer le cas désespéré de la Grèce, totalement incapable de gérer son budget!
A lire la presse d’outre-Rhin, on s’interroge aussi en haut-lieu sur l’avenir politique français. Ainsi, la CDU/CSU a beau soutenir l’UMP et Angela Merkel participer à l’un ou l’autre meeting électoral de Nicolas Sarkozy, Berlin scrute les sondages annonçant la victoire de François Hollande. Or, le candidat socialiste veut renégocier au niveau de l’euro, notamment sur la règle d’or. Telle qu’elle existe, sa ratification par la France deviendrait alors impossible. Quant à la reconduite de l’actuelle majorité et du président sortant, nos voisins savent qu’elle ne se fera pas par le seul serrage de ceinture... à l’allemande.
Autant dire que les élections françaises pèseront lourd sur l’Europe et l’euro.

Et s'« il » disait finalement « je renonce » ?

Nicolas Sarkozy ne veut pas dévoiler sa candidature avant le mois de mars. Mais il faut bien qu'il trouve une parade aux succès répétés de François Hollande. Il ne suffit pas de le taxer d'arrogance. Il faut frapper fort pour briser sa large avance. Hier, jour de son anniversaire et alors que 89 % des Français pensent qu'il va se représenter, il pense peut-être, ce matin en se rasant, à… renoncer. Voilà qui déstabiliserait tous ses adversaires ! Il en a, ce soir sur six chaînes de télévision, une belle occasion. Imaginez le coup de théâtre. Les anti Celui-dont-on-ne-prononce-plus-le-nom seraient bien marris ! Angela Merkel s'en remettrait. L'UMP aussi. Épuisant à défendre, le président sortant. On l'a vu jeudi soir, avec un Alain Juppé fatigué, peu pugnace, pas très motivé par des arguments pourtant pas mauvais. Inférieur à François Hollande, qui a mangé du lion ! Si le président laissait la main, qui prendrait la suite ? Juppé a baissé la garde jeudi soir, même si le candidat socialiste lui a tendu des perches. Copé ne passe pas si bien que ça dans son propre camp. Xavier Bertrand ? Autant se représenter : le ministre picard du Travail est le clone du président. Reste François Fillon. Banni de la Chiraquie des années 2000, il a réussi à tenir à Matignon pendant tout le quinquennat. Homme des réformes, il est resté dans l'ombre, « collaborateur » du président, mais libre tout de même. Les Français de droite l'aiment bien. L'UMP s'en méfie… Séance rasage terminée. Nicolas Sarkozy a enfilé son costume de Président. Ce soir, il a des mesures fortes à faire passer. Sa candidature - ou non - c'est pour plus tard. Et puis, au fond, il aimerait bien rempiler !

Steve Jobs gardait une lettre de Bill Gates

Bill Gates a écrit une lettre à Steve Jobs peu avant le décès du cofondateur d’Apple, a rapporté l’ancien patron de Microsoft dans un entretien au Telegraph. Dans ce courrier, Bill Gates expliquait à Steve Jobs qu’il pouvait se sentir fier de sa réussite, de l’entreprise qu’il avait bâtie. «Je lui ai parlé de ses enfants, que je connaissais», a-t-il affirmé.

Selon Bill Gates, cette lettre n’avait rien d’une réconciliation entre les deux farouches ennemis de l’informatique. «Nous n’avions pas à faire la paix, car nous n’étions pas en guerre. Nous avons créé de bons produits, et la rivalité a toujours été une bonne chose», a expliqué Bill Gates. «Steve était un formidable génie», a-t-il ajouté.

Peu après la mort de Steve Jobs le 5 octobre dernier, Bill Gates a reçu un appel de la veuve du fondateur d’Apple, Laurene P. Jobs. Celle-ci lui a expliqué que la biographie consacrée à son époux, où figurent plusieurs des propos acerbes prononcés par Jobs à l’encontre de son rival, «ne reflétait pas le respect mutuel» que les deux hommes pouvaient avoir. Et que Steve Jobs avait gardé la lettre de Bill Gates auprès de lui jusqu’au jour de sa mort.

Claude Guéant : «La Corrèze, c'est la Grèce de la France»

Pour l’ancien bras droit de à l’Elysée, , la candidature du président sortant ne fait aucun doute. Et il est confiant, même s’il reconnaît que « l’élan de 2007 n’y est plus ».

On a beaucoup vu François Hollande ces derniers jours. Il a marqué des points ?
Claude Guéant.
C’est un homme combatif qui, dans son discours du Bourget, a incontestablement répondu à l’attente de la France socialiste. Mais il ne s’est adressé qu’à elle, et non pas aux Français en général. Il m’a surtout frappé par son sectarisme. Il met en doute les valeurs républicaines de ceux qui ne sont pas de gauche. C’est insupportable.

Comment jugez-vous son programme ?
Il n’a absolument pas pris l’exacte mesure de la crise : le temps où l’on dépensait l’argent public sans compter est révolu! Or, il propose une gestion financière résolument de gauche que l’on connaît bien : dépenser toujours plus et augmenter les impôts. S’il arrivait aux affaires, on assisterait à une explosion des dépenses de l’Etat, mais surtout à un vrai matraquage fiscal!

Il vise les classes les plus aisées…
Quand il dit que l’impôt ne va frapper que les riches, c’est faux. Pour la bonne raison qu’on n’a pas suffisamment de riches en France pour financer son programme. Et avec sa fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu, il frappe surtout les classes moyennes.

Mais quel que soit le gagnant de mai, ne faudra-t-il pas augmenter les impôts pour revenir à l’équilibre budgétaire ?
Notre objectif est de maîtriser la dépense publique. Notre politique consistera donc à baisser la dépense et à ne pas augmenter les impôts.

La police et la gendarmerie ont-elles besoin d’effectifs supplémentaires comme le propose Hollande, qui prévoit de créer 1 000 postes par an ?
L’impératif, c’est de rétablir l’équilibre de nos finances publiques. Ces dernières années, la police et la gendarmerie ont été soumises à la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Malgré cela, la sécurité s’est améliorée. Ce qui compte, c’est l’efficacité. Or M. Hollande dit qu’il pourchassera les voyous, mais il supprime par exemple les peines planchers et les mesures de sûreté qui s’appliquent aux criminels particulièrement dangereux après qu’ils ont effectué leurs peines, comme les violeurs en série.

Vous voulez dissoudre un groupuscule islamiste ; il représente une menace terroriste ?
Je n’ai jamais dit que cette association était en train de préparer des actes terroristes. Mais elle a un comportement contraire aux lois de la République. Elle prône l’application de la charia, le régime du califat, tient des propos antisémites et anti-Occidentaux, et entraîne ses recrues de manière paramilitaire pour les préparer à la lutte armée.

Vous n’avez pas réussi à capter l’électorat de Marine Le Pen. Or, on vous a souvent assimilé à elle…
Mon travail, c’est de faire appliquer la loi de la République. En matière de sécurité, nos concitoyens, malgré les progrès considérables, ont encore des attentes. Dans le domaine des incivilités, par exemple. Pour ceux qui sont victimes de ces petites violences quotidiennes, comme se faire bousculer dans le métro ou dans la rue, c’est un vrai traumatisme. En matière d’immigration, les gens veulent que notre société reste fidèle à ses principes. Ils veulent que nous régulions les flux migratoires. C’est ce que je m’emploie à faire. Ils veulent également que nous luttions fermement contre l’immigration irrégulière. Nous avons reconduit à la frontière cette année beaucoup plus d’irréguliers que jamais.

Selon un sondage que nous avons publié mardi, Nicolas Sarkozy est moins crédible que Marine Le Pen sur l’insécurité et l’immigration…
Madame Le Pen ne propose strictement rien. Elle dit « sus à l’insécurité », « sus aux voyous », mais nous, nous agissons. Depuis 2002, la délinquance a chuté de 16,5%. L’année dernière, il y a eu 678000 crimes ou faits de délinquance de moins qu’il y a dix ans. Ça, c’est du palpable.

Doit-elle avoir ses 500 signatures ?
Il serait normal que quelqu’un qui représente un courant d’opinion — les sondages en témoignent — soit candidat. Il y a en France 43 000 élus habilités. Ça lui laisse de la marge.

Peut-elle être au second tour ?
Je ne crois pas. Elle est uniquement dans l’incantation, il n’y a pas de propositions.

Elle parie sur l’éclatement de l’UMP si Sarkozy n’est pas réélu…
Ne faisons pas de politique-fiction. Et je suis sûr que Nicolas Sarkozy sera réélu.

Nicolas Sarkozy reste devancé dans les sondages par Hollande. Doit-il annoncer sa candidature ce soir à la télévision ?
A ma connaissance, il n’a pas prévu de le faire. Il ne peut pas être candidat et gérer avec efficacité les affaires de la France. On ne va pas attendre encore six mois que les élections aient eu lieu pour traiter la question de l’emploi.

Il a évoqué la possibilité d’une défaite. Reste-t-il le meilleur candidat ?
Il n’y a aucune raison de douter.

Quand connaîtra-t-on son projet ?
Dans ses déclarations, il y a déjà bien des éléments que l’on peut retenir comme faisant partie de son projet politique. Début janvier, en déplacement à Chasseneuil-du-Poitou, son discours sur l’éducation était par exemple précis.

François Bayrou est-il un adversaire ou un concurrent de Nicolas Sarkozy ?
C’est un concurrent. Le centrisme, ça existe, mais plus je l’entends parler, plus je me dis qu’il appartient à notre famille. Sa pensée politique est très proche de la nôtre. Sur la gestion des finances publiques, par exemple, nous sommes sur la même ligne.

L’antisarkozysme, qui reste très fort, ne vous inquiète pas ?
Il n’y a pas le même élan qu’en 2007, c’est vrai. Mais le président a géré cinq ans d’une crise exceptionnelle. Il faut savoir si on vote pour un président qu’on aime ou pour un président qui va conduire avec efficacité le pays dans des temps qui vont rester très difficiles. Il faut choisir quelqu’un de crédible pour diriger la France. Personne ne peut penser que M. Hollande, avec la suffisance qu’il affiche, va ainsi faire plier M. Obama, Mme Merkel, M. Hu Jintao. Regardez lors des négociations avec les Verts : on dit qu’il a troqué des circonscriptions contre des centrales nucléaires. Mais c’est pire : il a cédé les deux !

Quelles erreurs a-t-il commises ?
En début de mandat, la soirée au Fouquet’s n’était sans doute pas la meilleure des choses… Lui-même en a convenu.

Que lui conseilleriez-vous pour redresser son image ?
Il doit continuer à gouverner la France et apporter des solutions. Les leçons de M. Hollande sont tout de même curieuses : la Corrèze, c’est la Grèce de la France! C’est le seul exemple de collectivité qu’il ait gérée puisqu’il n’a pas été au gouvernement. Or la Corrèze a présenté un plan de redressement au gouvernement. On lui a apporté 11,5 M€. Et puis, comme le fait le FMI, on lui a demandé de prendre des mesures de redressement. Il a augmenté les tarifs des transports scolaires, celui des cantines, etc. Voilà l’exemple de la gestion de M. Hollande!

Vous aviez dit l’été dernier que vous renonciez à l’idée de briguer un siège de député. Pourquoi avez-vous changé d’avis ?
Cet été, j’avais abandonné cette idée parce que j’ai été opéré du cœur et je me demandais si j’aurais la force et le goût d’y aller. Et puis j’ai retrouvé toute ma forme et l’envie. Quand le député et maire de Boulogne m’a proposé de présenter ma candidature à sa succession, je n’ai pas hésité longtemps.

Mais, à droite comme à gauche, les parachutages passent mal…
Je ne suis pas parachuté. S’il y a un lieu où j’ai une histoire, c’est Boulogne : j’y ai habité cinq ans et demi en deux fois, j’y ai été très heureux, je me sens en affinité avec la psychologie de la ville, une population innovante, travailleuse, humaniste… La question principale est de savoir si l’on peut être utile à une circonscription. Dans le débat national, je peux faire valoir un certain nombre de valeurs de respect et de solidarité qui sont celles de Boulogne.

Merkel va faire campagne pour Sarkozy

La chancelière allemande compte participer à des meetings du chef de l'Etat sortant au printemps, a annoncé cet après-midi le secrétaire général de la CDU devant le conseil national de l'UMP.

Officiellement, Nicolas Sarkozy n'est pas encore candidat mais il peut déjà compter sur le soutien d'Angela Merkel dans la campagne présidentielle. La chancelière allemande «se réjouit des rencontres communes prévues lors de la campagne au printemps», a annoncé samedi après-midi Hermann Gröhe, le patron de la CDU, devant les cadres de l'UMP réunis en conseil national. «La France a besoin d'un président fort à sa tête, ce qu'incarne Nicolas Sarkozy (…)L'UMP et la France sont entre de bonnes mains avec Nicolas Sarkozy, qui a su faire preuve de clairvoyance», a-t-il assuré, souhaitant «bonne chance» au chef de l'Etat pour l'élection à venir.
Le secrétaire général du parti chrétien démocrate d'Angela Merkel a réservé aussi quelques piques à l'adresse de François Hollande et du PS, accusés d'être «empêtrés dans leurs rêves de la veille». «Le ‘cavalier seul' d'un homme ou le refus de faire des réformes difficiles, comme sur l'âge de la retraite, affaibliraient la compétitivité de nos Nations», a mis en garde Hermann Gröhe. «M. Hollande, aucune de vos vagues déclarations n'apporte de réponses aux problèmes urgents de notre époque!» s'est-il ensuite exclamé, raillant des «concepts poussiéreux».

Réplique à Hollande et aux sociaux-démocrates allemands

Une réplique de la droite allemande après le soutien apporté par le candidat socialiste aux sociaux-démocrates lors d'une visite, en décembre, à Berlin. «Wir gewinnen zusammen (»Nous allons gagner ensemble»)», avait alors déclaré François Hollande devant les cadres du SPD. Et d'ajouter: «Je ferai tout, je dis bien tout pour réussir le premier acte en attendant que vous posiez le second en septembre 2013», date des prochaines élections législatives outre-Rhin.
«Si le candidat sortant veut inviter Mme Merkel il en a parfaitement le droit. Si Mme Merkel veut venir en France pour défendre le candidat sortant c'est sa liberté», a réagi samedi François Hollande en marge du congrès de France Nature Environnement (FNE) à Montreuil. «Ce n'est pas parce que Mme Merkel ferait campagne pour M. Nicolas Sarkozy que, si je suis choisi par les Français au mois de mai, je ne travaillerai pas en bonne intelligence avec Mme Merkel», a-t-il ajouté.
L'hommage d'Angela Merkel et de son parti à Nicolas Sarkozy constitue aussi un échange de bons procédés. Le chef de l'Etat, qui a d'abord entretenu une relation oscillante avec son homologue allemande, avait clairement soutenu la chancelière à l'automne 2009 pour sa réélection en Allemagne. Depuis, les deux dirigeants se sont rapprochés et ont multiplié les initiatives communes face à la crise. Le couple «Merkozy», omniprésent en 2011, a vu les majorités basculer en Irlande, au Portugal ou en Espagne… Les deux dirigeants ont donc décidé de lier leurs destins politiques, dans une sorte de pacte.
Mais depuis début janvier et la dégradation de la note française par l'agence Standard & Poor's, les échanges bilatéraux entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont faites plus rares. En vue du sommet européen qui aura s'ouvrira lundi après-midi à Bruxelles, la chancelière allemande s'est entretenue avec pas moins de huit chefs de gouvernements européens. Mais la rencontre du couple franco-allemand initialement prévue le 20 janvier à Rome a dû être annulée pour des raisons d'emploi du temps côté français.

Le prix de la Grèce

L’Europe souffre envers la Grèce d’un « complexe d’Œdipe ». Il convient de tuer le mythe, que les Européens reconnaissent que la Grèce est un pays normal, afin de solder la Dette historique et de régler les dettes.
Par Guy Sorman

Grèce : nous ne paierons pas !
L’État grec est une invention des puissances européennes : voici pourquoi il est peu légitime au regard des citoyens grecs eux-mêmes. Cette invention de la Grèce, en 1830, éclaire les comportements des contribuables, peu pressés de payer leurs impôts, et d’un État jamais sevré de ses origines douteuses. Cette histoire contemporaine, mieux que des considérations comptables, éclaire la banqueroute qui menace.
Tout avait commencé avec les Romantiques quand Chateaubriand, grand écrivain mais aussi menteur magnifique, puis Lord Byron crurent retrouver, en Grèce, les sources de la civilisation occidentale. Un malentendu dont nous payons les conséquences : s’il est exact que les Grecs contemporains vivent au même endroit que Aristote et Périclès, il n’existe guère de continuité entre la civilisation hellénistique et la Grèce moderne. La filiation avec Byzance, dont les Grecs modernes se réclament, est tout aussi ténue. Plus réaliste, Mark Twain, visitant Athènes en 1865, admit n’avoir rencontré que quelques bergers dont les moutons paissaient entre les colonnes écroulées du Parthénon. Ces Grecs, en vérité, étaient une tribu chrétienne parmi d’autres dans l’empire ottoman : mais à la manière dont Don Quichotte rêvait qu’une paysanne laide fut sa Dulcinée, des Européens insistaient pour qu’à tout prix, les Grecs fussent des Hellènes. On ne saurait reprocher aux Grecs d’en avoir profité : tout au long du dix-neuvième siècle, les finances de l’État grec furent soutenues par les Britanniques, les Français et les Allemands. Ces derniers payaient pour avoir imposé un prince allemand comme roi de Grèce en 1833 : ce descendant de bais du Grand Alexandre s’appelait curieusement Othon de Bavière et régnait sur une tribu ottomane.
C’est ainsi que la principale ressource du nouvel État grec devint l’exploitation du mythe hellénistique à charge pour les autres Européens de le financer. Alors même que l’État et l’économie grecs ne remplissaient aucune des conditions nécessaires à l’adhésion à l’Union européenne, la Grèce y entra dès 1981, avec le soutien particulier de Valéry Giscard d’Estaing, grand lecteur de Chateaubriand. « La Grèce, déclara-t-il, étant le berceau de la civilisation européenne, les artisans de l’Europe ont envers elle une dette historique ». On a bien lu : ce n’est pas la Grèce qui ne rembourse pas ses dettes, c’est l’Europe qui a une dette. Il n’est pas douteux que la plupart des Grecs partagent cette haute idée d’eux-mêmes, puisqu’elle leur est assignée de l’extérieur. Et pourquoi rembourser la dette du jour aussi longtemps que la dette historique n’est pas soldée ?
La mystification, inépuisable, fut réitérée en 2001, quand la Grèce entra dans la zone euro sans satisfaire aucune des conditions d’accès. On accuse aujourd’hui les dirigeants grecs de truquer la comptabilité nationale, jusqu’au jour où les marchés financiers ont découvert l’imposture. Mais ce n’est pas exact : en 2001, les dirigeants européens savaient et confessaient, en privé, que les chiffres avancés par l’État grec étaient faux, mais il fallait symboliquement que la Grèce en fut. La dette historique là encore.
Et de nouveau, quand Athènes fut candidate aux Jeux olympiques de 2004, le Comité olympique international savait que la Grèce n’en avait pas les moyens, que les dettes ne seraient pas remboursées, mais comment refuser les Jeux Olympiques à Athènes, alors même qu’ils avaient été fondés là, ou par là, et réinventés par Pierre de Coubertin en 1896 ?
Pour toutes ces raisons, l’État grec ne se sent pas vraiment obligé de rembourser ses créanciers, de même que les citoyens grecs ne se sentent pas contraints de payer leurs impôts à cet État venu d’ailleurs. Certes, le gouvernement n’est plus allemand, ni militaire (depuis 1973), mais la République n’est pas complètement légitime pour autant : en raison de la corruption généralisée des politiciens, de l’inefficacité de l’administration, mais aussi – on en parle moins – parce que beaucoup de Grecs n’ont pas digéré la guerre civile de 1949, éteinte par une intervention militaire anglo-américaine. Ajoutez à cela, plusieurs millions de citoyens, contraints à parler grec, minorités culturelles à qui toute légitimité est déniée, alors qu’ils sont d’origine albanaise ou turque ! Au total, la base citoyenne, qui estime l’État grec légitime, est aussi fragile que la base économique qui, pour l’essentiel, est située « off shore », loin du fisc.
Pour toutes ces raisons historiques et culturelles, le gouvernement grec est conduit à multiplier des engagements qu’il ne pourra pas tenir – les impôts ne vont pas subitement affluer dans les caisses de l’État – ou ne voudra pas tenir – les privatisations retireraient à l’État son influence et réduiraient le clientélisme – avec l’espérance implicite que les Européens céderont encore une fois à la fascination du mythe. L’issue est incertaine, puisque l’Europe souffre envers la Grèce d’un « complexe d’Œdipe » : si la Grèce est à la fois notre père et notre mère, il convient de tuer le mythe, que les Européens et les Grecs reconnaissent que la Grèce est un pays normal, afin de solder la Dette et de régler les dettes.

Allemagne – Grèce, la bataille des référendums

Le Premier Ministre grec Georges Papandréou a été contraint d’abandonner son projet de référendum, sous la pression de l’autorité allemande. Mais Angela Merkel pourrait bien être confrontée à d’autres amateurs de référendum, cette fois-ci plus près de chez elle.

Au début de ce qui restera une folle semaine, le Premier Ministre grec Georges Papandréou a surpris en annonçant qu’il souhaitait la tenue d’un référendum à propos du second plan de sauvetage de la zone euro pour la Grèce. Ses arguments étaient les suivants: « Nous faisons confiance aux citoyens, nous croyons en leur jugement, nous croyons en leur décision. »
Une immense consternation a gagné les politiciens européens et les décideurs, que nous avons couvert ici. Le sens général des commentaires était que la décision était irrationnelle et irresponsable, et que plutôt que de rechigner à accepter le cadeau, les Grecs auraient dû exprimer leur reconnaissance d’obtenir ce renflouement. Toutefois, la frustration résulte aussi du fait qu’une bonne partie de l’opinion publique – en particulier en Allemagne – était envieuse à l’égard des Grecs qui obtenaient l’occasion d’exprimer leur point de vue concernant le plan de sauvetage. Si, dans certains cas, cela a été exprimé de façon subtile, à la une du quotidien Bild la demande était explicite: « Mme Merkel, nous voulons aussi un référendum ».
C’est vrai, il est difficile de ne pas mesurer la gêne des dirigeants politiques européens qui se sont efforcés de surmonter la crise de la dette, certes de manière inadéquate. Mais de trop nombreux commentaires semblaient dénigrer – ou même délégitimer – le principe d’autoriser la population grecque à exprimer son point de vue sur un sujet d’importance cruciale tel que l’avenir de son pays. Par exemple, Rainer Brüder, le chef du groupe parlementaire du FDP a déclaré qu’il était « irrité » par ce projet de référendum; rappelons que le FDP a mis un point d’honneur à défendre les intérêts des contribuables allemands durant la crise, mais il semble croire que les contribuables grecs (certes, certains Grecs ne règlent pas leurs impôts) ne devraient pas bénéficier d’un droit de regard sur les mesures qui leur sont imposées suite aux décisions irresponsables prises par leurs élites politiques.
Même si, pour les Grecs, le choix était illusoire étant donnée la solution alternative, à savoir un défaut désordonné, qui pouvait s’avérer encore plus mauvais, l’idée d’avoir son mot à dire n’en est pas moins une importante tradition démocratique, comme l’ont reconnu certains commentateurs allemands, tel que Frank Schirrmacher du FAZ.

Avant la panique et la terreur bientôt hors de contrôle, il est bon de prendre du recul pour voir clairement ce qui se passe ici sous nos yeux. C’est le spectacle d’une dégénérescence des valeurs et des croyances [démocratiques] qui étaient autrefois au cœur même de l’idée d’Europe.
Le moment où Papandréou a plié devant l’autorité allemande incarnée par Merkel
Au terme de quelques journées très agitées, Papandréou a finalement été contraint d’abandonner ses plans de référendum, sous la pression d’une double opposition, interne et externe. Mais il a toutefois réussi à obtenir le soutien du principal parti d’opposition, Nouvelle Démocratie, pour les mesures d’austérité – certains ont soutenu que c’était là son principal objectif. Il en est résulté un petit triomphalisme de la part de certains dirigeants européens, comme Nicolas Sarkozy, qui, un peu désinvolte, a déclaré: « Je suis content qu’il y ait eu suffisamment de personnes responsables en Grèce pour comprendre notre message. » Retournant sa veste, Bild a salué la chancelière allemande Angela Merkel pour son rôle dans la mort du référendum grecque avec un article euphorique:
La chancelière Angela Merkel a ramené… les Grecs à la raison. Un exploit de force majeur à la hauteur de l’un des 12 travaux d’Hercule! La chancelière Angela est désormais véritablement Merkule!
Qui a dit double standard ?
Toutefois, Mme Merkel (sur la photo dans une pose herculéenne) pourrait bien être confrontée à d’autres amateurs de référendum, cette fois-ci plus près de chez elle. Süddeutsche a annoncé il y a deux jours que, inspirés par les Grecs, Thomas Silberhorn et Alexander Dobrindt, des cadres du CSU (le parti frère bavarois du CDU de Merkel), ont tous deux déclaré qu’ils soutenaient le principe de la tenue de référendums sur les questions européennes, Silberhorn affirmant qu’il n’était pas opposé à l’idée d’un référendum sur l’avenir des modifications du traité de l’UE concernant un mécanisme de stabilité permanente. Cependant, M. Peter Altmaier du CDU qui s’est dit «agacé» par les deux compères, a riposté:
Je trouve cela extrêmement problématique de compliquer la situation difficile qui a émergé avec l’annonce du référendum grec en multipliant les demandes pour davantage de référendums.
L’idée d’un référendum allemand a également été critiquée par Jürgen Trittin du parti des Verts allemands (Die Grünen), qui a dit que « réclamer des référendums quand on est contre l’Europe n’est pas démocratique, c’est du populisme de droite. »
Euh, ok.
Comme nous l’avons déjà fait valoir auparavant, la crise la zone euro a multiplié d’un facteur 17 le difficile équilibre entre la gestion efficace de la crise et la responsabilité démocratique. Bien que les projets de référendum de Papandréou soient tombés en ruines, une chose est claire: la bataille des référendums n’est pas encore terminée…