TOUT EST DIT

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samedi 31 mars 2012

Rama Yade revient et Bayrou recule 

Pour son journal de campagne, Christophe Barbier s'arrête sur trois événements de la semaine. Le meeting réussi de François Bayrou au Zénith, qui ne lui permet tout de même pas de remobiliser ses électeurs, les arrestations d'islamistes - et leur récupération politique, et le retour annoncé de Rama Yade vers Nicolas Sarkozy. 


L'insécurité de retour au galop


Le fait divers est clos mais l'histoire continue. On voit des prédicateurs soudain surgir des mosquées, se faire interpeller, et le candidat-président se reprendre à espérer. La dérive meurtrière de Merah a relégué la crise aux oubliettes. La question sociale avait envahi la campagne, elle en a été chassée. Cette présidentielle ressemble à un zapping électoral. C'était pourtant écrit. Les Français éliraient leur président sur l'économie. Nicolas Sarkozy le clamait dans son habit de capitaine dans la tempête ; il appellerait même Angela Merkel sur l'estrade. Il s'est ravisé. Marine Le Pen surferait sur la sortie de l'euro. Elle a remisé sa chimère au placard et s'est recentrée, façon de parler, sur les valeurs sûres de l'extrême droite - insécurité, immigration - teintées d'islamophobie. Nicolas Sarkozy, lui, n'a pas il est vrai attendu la tragédie pour changer de stratégie et revenir aux fondamentaux qui permettent de marquer les clivages et de glisser la poussière du bilan sous le tapis. Cette stratégie d'évitement produit son effet sondagier, reste à savoir comment les Français, dont les préoccupations restent très majoritairement tournées vers l'insécurité... de l'emploi, réagiront. Car si les coups de filet contre les milieux islamistes sont nécessaires et approuvés, si le combat contre une idéologie radicale ne saurait être ralenti par le calendrier électoral, la ficelle est un peu épaisse. Le candidat est hyper-réactif, que n'a-t-il, comme président, frappé plus tôt et plus fort ! Et dans la surenchère du moment, est-il raisonnable, quelle que soit l'émotion, qu'il compare le traumatisme de Toulouse au cataclysme du 11-Septembre ?

Chirac : "Personne n'a dit autant de mal de moi que Sarkozy !"

C'est peu de dire que la campagne présidentielle n'intéresse pas Jacques Chirac. Il ne lit guère les journaux, regarde à peine la télévision. Mais il est resté rivé à son écran pour suivre les développements de l'affaire Mohamed Merah, l'auteur revendiqué des tueries de Toulouse et de Montauban. Bien sûr, l'ancien président a aussitôt voulu écrire aux familles des sept victimes, au président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), au grand rabbin de France.
A ce dernier, il a dit combien il était "horrifié par la tuerie" commise le 19 mars dans le collège Ozar-Hatorah de Toulouse, où trois enfants ont péri. "Je tenais, en ces moments si douloureux pour la communauté juive, à vous dire mon immense peine et ma grande douleur devant un acte de barbarie inqualifiable", écrit-il, assurant Gilles Bernheim qu'il est à ses côtés "dans cette terrible épreuve".
Et soudain, c'est le président éternel qui parle : "C'est la Nation tout entière qui est endeuillée et pleure (...). Comme à chaque fois qu'elle est frappée en son coeur, la République doit se rassembler et se lever pour protéger toutes ses filles et ses fils, et lutter sans merci contre toutes les formes de terrorisme, de racisme et d'antisémitisme." Même retiré de la vie politique, même doté d'une santé chancelante et souvent absent à lui-même, il garde la force de ces mots, fussent-ils rédigés pour lui et non par lui. A chacun de ses correspondants, il a adressé quelques lignes de sa main.
Pour le reste, et en dépit des manifestations appuyées de soutien de Bernadette Chirac à Nicolas Sarkozy - "Il sera réélu", "Je suis une militante du sarkozysme" -, l'ancien président s'en va répétant qu'il votera Hollande. "Il est en dents de scie, mais il est parfaitement net et clair quand il le dit", note un ami.
En 2007, il avait confié à Pierre Péan : "Je me fous éperdument que Sarkozy ou tel autre... Je me fous de beaucoup de choses." En 2012, il a retrouvé sa virulence contre le président sortant. Alors qu'il a mis un point d'honneur, une fois élu, à ne jamais critiquer son prédécesseur François Mitterrand et qu'il s'est astreint au silence depuis cinq ans sur son successeur, il a martelé devant un visiteur familier : "Personne n'a dit autant de mal de moi que Sarkozy, vous m'entendez bien, personne !"
EMBARRASSANT AVEU
L'ancien président a-t-il jugé que son épouse était allée trop loin en assurant que le candidat socialiste n'avait "pas le gabarit d'un président" ? Toujours est-il que l'élue de Corrèze a fait machine arrière, pour le site de Nice-Matin, mercredi 28 mars : "Qu'est- ce que je vais vous dire sur François Hollande ? (...) Oublions cela. Est-ce qu'il ne vous est pas arrivé dans la vie, une fois, de dire un mot qui est un p'tit peu... trop... fort par rapport à ce qu'on pensait ?"
L'état de santé de Jacques Chirac lui permettra-t-il d'aller voter en Corrèze, dimanche 22 avril et dimanche 6 mai ? La mémoire vacillante de l'ancien président a rendu sa vie compliquée et éprouvante. Ses proches s'interrogent sur l'éventualité d'un vote par procuration. Nul doute qu'ils y voient aussi le moyen d'éviter les micros tendus à la sortie des urnes vers un embarrassant aveu.
CHIRAC N'A JAMAIS ÉTÉ UN BON  PRÉSIDENT, IL N'A RIEN GLANDÉ PENDANT TOUT LE TEMPS DE SES MANDATURES, IL A TÂTÉ LE CUL DES VACHES TOUT EN SE GRATTANT LES ROUBIGNOLLES.


Je vole, tu voles… 


« voler pour gagner de l’argent ». Il ne s’agit pas d’une injonction. Ni d’un conseil. C’est un cri. Venu de Grèce, où ces mots sont tagués sur les murs.
Bien que d’un lointain écho, cet appel à rébellion nous est compréhensible. Et choque en tant que tel. Parce qu’il n’est pas question de voler pour manger, s’habiller, se loger. Le but est clairement de « gagner de l’argent ». Constat numéro un : à nos besoins élémentaires s’ajoute l’absolue nécessité du gain monétaire.
On frémit à ce slogan, aussi, pour sa subversion explicite. Comme si étaient placées en équivalence l’immoralité de voler et celle de gagner de l’argent. Sans doute traduit-il le désenchantement suscité par des inégalités de plus en plus appuyées. Les masses qui se sacrifient en Grèce, se révoltent en Espagne, se serrent la ceinture en Grande-Bretagne, forment un contraste saisissant avec un pays comme l’Allemagne et ses airs de gagnant au Loto du commerce extérieur. Constat numéro deux : le désespoir qui monte chez les plus mal lotis ne les rend sûrement pas moins envieux, ni aveugles.
Enfin, le slogan grec du « Voler pour gagner de l’argent » a ceci de gênant qu’il ravale des projets politiques au rang de mièvreries passagères, voire de bluettes circonstancielles. En ces périodes électorales, les « travailler moins » de la gauche, ou les « travailler plus » de la droite, livrent un rapport un poil plus distant à la question des revenus, presque poétique. Troisième et dernier constat : l’argent finit par acquérir une dimension révolutionnaire.
Perdues ou pas, les causes de la Grèce, de l’Espagne, ou de tous les faillibles suivants, vont bien au-delà d’un slogan. Avant, l’Europe était une fédération d’État. C’est devenu une collection de notes financières. Avant, habitaient sur ce continent des Européens. Maintenant y vivent surtout des débiteurs. À l’image de la France qui préserve sa balance publique. Mais au prix de quoi ? L’endettement, encore…

« Un nouveau contrat social » 


« Le temps n'est pas à la revanche du peuple contre le gouvernement des riches », écrit, dans Libération du 19 mars, Pierre Beckouche, professeur à la Sorbonne. Il ajoute : « C'est surtout l'insertion de la France dans la mondialisation qui est l'enjeu. » Cela suppose d'avoir réponse à une dizaine de questions nationales qui ne sont pas d'abord partisanes : l'Europe fédérale, l'Euroméditerranée, la dette publique, le déficit de nos comptes, l'élévation socialement équitable de l'âge de la retraite, le système fiscal, le statut de la fonction publique, la création d'entreprises, la transition énergétique, les révolutions numériques, biologiques, nanotechnologiques, la réforme de l'enseignement primaire, l'urbanisme et la ségrégation sociale.
On le voit, ces questions touchent tout le monde : elles exigent des réponses solides si l'on veut éviter l'enlisement progressif de notre pays.
Malheureusement, les élections qui devraient permettre de proposer des solutions sont l'occasion de dénigrer l'autre qu'on s'efforce de discréditer, qu'on traite, au besoin, en ennemi. Comment pourrait-on alors écouter tranquillement les arguments opposés, entretenir le nécessaire débat contradictoire, reconnaître ce que l'autre apporte de positif, s'enrichir de son point de vue ? Comment ensuite pourrait-on vraiment coopérer et travailler ensemble loyalement à l'instauration du Bien Commun ? On sème le doute dans les esprits. « Il est hélas plus facile de caricaturer la réalité pour faire 'saliver' sur les riches que d'argumenter de manière rationnelle », écrit Pierre Méhaignerie, dans le livre qu'il vient de publier, Une France forte et juste, et il ajoute : « La France doit sortir du pessimisme et d'un certain climat de méfiance sinon elle aura beaucoup de difficultés à réduire ses faiblesses... Aux petites phrases, aux conflits de personnes, je revendique le combat d'idées, la modération, l'absence de caricatures... La première exigence que l'on attend des hommes politiques est qu'ils disent la vérité. »
Un pacte incontournable : union nationale
Or, précise M. Beckouche, « la scène politique française reste dominée par un jeu théâtral de discrédit de l'adversaire, de la simplification de ses positions et de l'opposition radicale, factice... C'est ce qui empêche un consensus qui est à portée... un nouveau contrat social auquel la plupart des acteurs du pays serait prêt, pour autant qu'on n'instrumente pas les débats, qu'on laisse un minimum de temps pour la confrontation des arguments et l'appropriation collective du résultat. »
Pour Pierre Méhaignerie, « il appartient aux partis politiques de dire la vérité, de réduire les blocages, de mobiliser les énergies. » C'est en effet bien différent des petites polémiques qui nous enferment alors que « la crise est d'une telle ampleur qu'elle appelle nécessairement une remise en cause profonde ».
C'est à ce genre de remise en cause profonde qu'aboutit M. Beckouche, qui conclut, dans Libération : « Nous avons besoin, pour réussir, de la gauche réformiste, de la droite parlementaire, des Verts et des centristes... Nous avons cinq ans pour préparer un pacte dont le nom peut fasciner ou horripiler, mais qui est incontournable : une union nationale sur au moins deux mandats quinquennaux. » On le voit, les enjeux sont de taille. Saurons-nous relever, plus tôt que trop tard, les défis qui sont aujourd'hui devant nous ?

Contre l’islamisme : la laïcité, ou autre chose ?

Mohamed Merah ayant attiré l’attention sur la réalité de l’islamisme en France, les autorités ont décidé de supprimer les visas accordés dans un premier temps à quatre prédicateurs qui sont désormais « soupçonnés », comme on dit, d’inciter à la haine et à la violence. Ils étaient attendus au congrès de l’Union des Organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans) qui se tient au Bourget du 6 au 9 avril (oui, à l’occasion de Pâques…).
Les quatre prédicateurs concernés par l’interdiction sont les Saoudiens Ayed Bin Abdallah Al Qarni et Abdallah Basfar, l’Egyptien Safwat Al Hijazi, et le Palestinien Akrima Sabi. Celui-ci, selon une source gouvernementale française, a affirmé que « des centaines de femmes sont prêtes à se sacrifier ou à sacrifier leurs propres enfants ». Al Qarni aurait lui qualifié, dans un ouvrage, les juifs de « frères des singes et des porcs ». Al Hijazi aurait revendiqué son antisémitisme, appelant sur une chaîne de télévision à « dévorer les juifs avec (les) dents », selon la même source. Quant à Abdallah Basfar, il aurait légitimé « le fait de battre son épouse si elle n’obéit pas à son mari ».
Deux autres de ces délicats prédicateurs ont renoncé d’eux-mêmes à faire le déplacement, Nicolas Sarkozy ayant notamment appelé l’émir du Qatar en début de semaine pour dire « indésirable » la venue du Cheikh sunnite Youssef Qaradaoui.
La vraie information n’est pas, ici, le fait que ces prêcheurs du Coran intégral ne soient plus les bienvenus en France. C’est qu’ils aient pu l’être. Et qu’un rassemblement où l’on brûle de les entendre puisse se tenir, sans que soit posé de questions, aux portes de Paris… Bien entendu, il est certainement intéressant du point de vue du renseignement et de la surveillance de l’islam en France de pouvoir jauger son discours et d’identifier ses sympathisants. Mais c’est une attitude qui est déjà sur la défensive. Une attitude qui prend acte d’une présence, d’un courant, d’un risque majeur dont on sait combien il est difficile à réduire.
Car pour quatre ou six invités vedettes que l’on va chercher à l’étranger, histoire de souligner la réalité de l’Oumma – la communauté islamique, qui est une communauté non seulement religieuse, mais avant tout politique, combien d’« autochtones » ? De lecteurs attentifs du Coran « toulousains », « lillois », « franciliens » ?
J’allais oublier la Suisse. Une dépêche de l’AFP souligne : « Le gouvernement regrette par ailleurs l’invitation par l’UOIF de l’intellectuel suisse Tariq Ramadan “dont les positions et les propos sont contraires à l’esprit républicain, ce qui ne rend pas service aux musulmans de France”. » Intellectuel suisse, si, si ! Ça ne s’arrête pas aux frontières, ça.
Pas plus que les idées, d’ailleurs.
Et s’il y a un terreau fertile pour une interprétation littérale du Coran – la seule qui soit acceptable dans l’islam, quelle que puisse être la modération de tel ou tel individu musulman – la réponse n’est pas dans des mesures pointillistes. Mais dans une critique juste de ce qu’il commande.
La réponse française est entravée par le discours et la loi sur la non-discrimination, et par le relativisme d’Etat. Le jugement de valeur est interdit, la préférence religieuse est hors-la-loi. La tentation est grande alors de se laver les mains de tout, et de remplacer la vérité et la justice par la « laïcité », ou de céder à l’illusion qu’on peut contrôler le danger en changeant la substance de l’islam pour le rendre laïco-compatible – c’est le choix de Sarkozy.
La réponse encore plus laïque consiste à imposer les mêmes limites exactement à toutes les religions – en considérant l’islam comme une religion pure et simple, sans tenir compte de sa dimension politique et expansionniste – en interdisant leurs signes extérieurs par exemple.
C’est la loi sur la burqa, et jeudi au lycée Edmond-Rostand de Saint-Ouen-l’Aumône dans le Val-d’Oise, le rappel à l’ordre d’une jeune fille dont la jupe trop longue a été jugée « non conforme » au code vestimentaire et « à connotation religieuse » (elle avait ôté son voile à l’entrée). On en arrive à l’absurdité d’interdire un vêtement décent alors que les trottoirs de nos lycées se remplissent chaque jour de jeunes filles qui semblent faites pour eux…
Marine Le Pen, elle, souhaite interdire les signes religieux pour tous dans les lieux publics, notamment dans les trains, lors des sorties scolaires.
« Cela signifie que les nonnes voilées ne peuvent plus prendre le train ? », lui a demandé 20 minutes.
Réponse : « C’est assez dramatique de voir que vous ne savez pas que la laïcité à la française fait qu’on n’a jamais demandé à des religieux de s’habiller autrement qu’en religieux. »
Sauf par le décret du 28 avril 1792, sauf par l’exil des congrégations à partir de 1901 et ses 30 à 60 mille départs, et les religieux « clandestins » qui ne pouvaient plus porter l’habit religieux en public…
La réponse n’est pas là. Elle est dans un rétablissement du respect de la loi et de la morale naturelles dans la société. Elles sont – notamment sur le mariage – islamo-incompatibles. Et si on commençait par là ?

Jean-Luc côté pile, Mélenchon côté face

La puissance montante de Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, gêne François Hollande et ravit Nicolas Sarkozy. Son tempérament explosif est tout autant son piège que son atout.
Debout au milieu d'une maison de quartier mal éclairée de la banlieue de Lyon, le 29 janvier 2011, face à une vingtaine de personnes, Jean-Luc s'enivre : « Nous avons pour points communs une grande déchirure et le goût du bonheur. » 18 mars 2012. A Paris, isolé sur la scène d'une place de la Bastille reconquise, Mélenchon se shoote, en lançant à l'essaim populaire : « On se manquait ! On s'espérait ! On s'est retrouvé. » En un an et demi, le candidat du Front de gauche a plus que doublé le score de ses intentions de vote. Le voici désormais autour de 11 %. Installé en première classe du train qui mène à l'Elysée, il doit payer son billet au prix fort : il est monté sans réservation. Se retrouver instrumentalisé par la droite comme le meilleur ennemi de François Hollande peut lui coûter très cher en termes de responsabilité aux yeux du peuple de gauche. Trop longtemps méprisé au PS, l'ancien sénateur socialiste ne compte faire aucun cadeau : « Je me nourris de tout », prévient le vorace. Suivant qu'il penche d'un côté du balancier ou de l'autre, Jean-Luc Mélenchon se régale. Ou s'écoeure.

Sarkozy, l'homme qu'il rêve d'affronter
Jencule Méchancon
« C'est un guerrier » : Jean-Luc Mélenchon tient l'actuel président pour un fin politique et « rêve » de débattre avec lui. Quand la plume présidentielle fait un copier-coller de l'une de ses expressions, il jubile : « J'ai remarqué qu'Henri Guaino utilisait l'expression "l'entre-soi", que je prononce depuis longtemps. » Dans une interview parue dans Le Monde daté du 14 mars, que Mélenchon a dévorée, le chaman élyséen Patrick Buisson explique que « le candidat de la gauche populiste sera toujours plus crédible qu'une pâle copie sociale-démocrate dans le registre de la lutte des classes qui réclame une certaine tonicité ». De cet entretien, l'ancien ministre de la gauche plurielle jospinienne retient aussi le dépassement du clivage droite-gauche. Le tribun de la campagne en est persuadé : « La France du non au traité constitutionnel européen de 2005 n'est pas morte. » Buisson-Mélenchon, deux hommes qui se connaissent depuis l'époque où ils débattaient souvent sur LCI et qui échangent encore régulièrement au téléphone. A un journaliste qui réalise son portrait, le premier a suggéré d'interroger le second.

Mais le plaisir s'arrête là. Lorsque Le Figaro , dès la mi-janvier, lui réserve une manchette flatteuse, et qu'il est interrogé sur ce fait, Mélenchon explose dans son bureau : « Non, mais vous me faites chà avec vos questions, là ! » Les baisers de l'UMP à l'endroit du Front de gauche contiennent du cyanure. Après s'être démarqué de François Hollande à l'automne 2011 et avoir consciencieusement tabassé Marine Le Pen pendant l'hiver, le candidat du Front de gauche compte réserver son printemps au président sortant.

Le concurrent socialiste, l'adversaire Hollande
Jean-Luc Mélenchon garde un attachement nostalgique au Parti socialiste, ne serait-ce qu'en raison du second mot qui compose son nom. A Clermont-Ferrand, le 14 mars, il a exigé de la salle qu'elle ne siffle pas le PS, « qui n'est pas notre adversaire, mais notre concurrent ». L'ancien responsable socialiste de l'Essonne est obsédé par ce qui se passe au PS. Dans le huis clos de sa loge, avant de monter à la tribune auvergnate, Mélenchon ne tient pas en place. Il parle de sondages, bien sûr, mais aussi de son ancien parti : « A l'idée de se répartir les postes en cas de victoire, ils sont dans tous leurs états », constate-t-il, fort des informations dont il dispose. Un commentaire dans lequel on peut lire, c'est selon, le dégoût ou l'envie.

Il n'y a, en revanche, pas de double lecture à faire du souvenir qu'a Jean-Luc Mélenchon de François Hollande : mauvais, pour l'éternité. Alors, quand ce dernier commence à se tasser dans les sondagesà « Il paraît qu'il est nerveux. Je crois surtout qu'il est fatigué », entame-t-il, en route pour Marseille, le 15 mars. « Je sais pourquoi il fatigue : il a repris 5 kilos, et l'organisme, dans ces cas-là, prend une châtaigne. » La campagne du socialiste ? « Elle suinte l'ennui. Sa ligne politique ne vaut rien. » La plume du socialiste ? « Aquilino Morelle, c'est un ami, mais il est chiant. » L'argument massue du socialiste ? « Hollande dit vote utile. Mais il lui faut quoi ? Etre en tête dès le premier tour ? Dans les enquêtes, il est entre 10 et 12 points de distance avec Marine Le Pen ! » Quand, le 6 mars, à Rouen, Jean-Luc Mélenchon se félicite d'avoir réuni en meeting plus de monde que « François », il lâche : « Il s'agit pour moi d'une revanche personnelle. »

Les journalistes, nouveaux amis, éternels ennemis
Quand il est de bonne composition, celui qui fut reporter d'un journal local dans sa jeunesse s'inquiète pour la presse. « Appuyez-vous, pour prendre vos notes », enjoint-il dans un train tremblant. Partageant un autre jour son succès actuel, il lance à sa suite médiatique : « C'est bien : maintenant, vous n'êtes plus les crevards de vos rédactions ! » Si le candidat a de l'humour, il garde également une certaine lucidité, quand les questions se font trop positives : « N'essayez pas de me cirer les pompes avec les sondages, de me faire oublier la manière dont je fais campagne. »

A l'inverse, Jean-Luc Mélenchon a gardé de sa jeunesse trotskiste l'idée qu'un viseur ne sert à rien sans cible. Récemment, Le Nouvel Observateur était un hebdomadaire « charognard » et ceux qui y travaillent des « fils deà [censuré] ». L'Express ? « Un journal d'extrême droite ». Quant à Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles et vigilant dénonciateur de l'absentéisme de l'euro-député, il fait partie des « ennemis », à l'instar de Christophe Barbier, Jean-Michel Aphatie, le journaliste politique de RTL, et d'autres. Auteur du livre Sexe, mensonges et médias (Plon), Quatremer agace prodigieusement un candidat traumatisé à l'idée qu'on puisse s'intéresser à sa vie privée. « Méluche » l'accuse d'être « le premier à écouter dans les chiottes ».

La fatigue qui rend faible, la rage qui rend fort
Longtemps, Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas couché de bonne heure. A la tête d'une distribution dont les personnages secondaires sont peu connus, le héros du film s'occupe de tout ou presque, depuis presque deux ans qu'il bat la campagne. « Son agenda n'est pas humain, reconnaît son conseiller, Eric Coquerel. L'idée, c'est qu'il ne soit pas surhumain. » Outre ses déplacements, la susceptibilité de son allié, le PCF, requiert aussi du temps et de l'énergie. Sa phrase décrivant, dans le Journal du dimanche, François Hollande comme « un capitaine de pédalo », avait courroucé les communistes soucieux de ménager l'avenir avec le partenaire socialiste. Au moment de l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn, à New York, il lui a été difficile de trouver le sommeil, tant il était agité par la stupéfaction. Entretenant un rapport passionnel avec la politique, Mélenchon est un homme aux nerfs à fleur de peau, capable, dans le même après-midi, d'envoyer balader un chauffeur de taxi comme de s'arrêter dix minutes pour discuter avec une jeune fille dans la rue.

Sondages en hausse autant que salles pleines, voilà l'EPO du candidat : « On porte une ambition historique, et je ne rigole pas quand je dis ça. Ça aide à se lever le matin. » En Auvergne, le Zénith était compact, chaud, magnifique. A Paris, la Bastille était « rouge » de monde.

Peut-on transformer la liesse en avenir politique commun ? Si le Parti de gauche l'espère, le PCF, lui, temporise. Le soir du 18 mars, Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, et leurs amis ont célébré le succès de la Bastille, dans un restaurant du XIe arrondissement. Et se sont époumonés sur des refrains révolutionnaires. Mais passé le mois de mai, chanteront-ils encore ensemble ?

vendredi 30 mars 2012

Suppression de 20% des vols à Orly lundi et mardi en raison d'une grève des contrôleurs aériens

PRISE D'OTAGES

Les syndicats appelant à la grève dénoncent un plan de restructuration visant à fermer "la moitié des services de contrôle d'approche en France métropolitaine avec leurs services supports et de maintenance, la totalité des services régionaux d'information de vol et une partie du contrôle d'aérodrome". L'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle ne devrait pas connaître de perturbation du trafic.
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a annoncé vendredi qu'elle demandait aux compagnies aériennes de supprimer 20% de leurs vols lundi et mardi au départ ou à l'arrivée d'Orly, en raison d'un appel à la grève de trois syndicats de contrôleurs aériens. "Des perturbations sont à prévoir sur l'ensemble du territoire" et notamment dans les aéroports régionaux à partir de dimanche soir, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la DGAC.
Vendredi, un appel à la grève de certains syndicats d'Air France avait eu un impact très faible sur le trafic, limité à quelques retards. La CGT, la CFDT et l'Unsa de l'aviation civile ont déposé un préavis de grève pour lundi et mardi afin de s'opposer à un plan de restructuration des services de contrôle aérien de province, qui impliquerait à terme une diminution des effectifs. Selon la DGAC, l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle ne sera pas touché. Des agents seront grévistes dans les aéroports de province concernés par une réforme de l'organisation du travail, mais aussi des agents d'Orly ou de centres régionaux de contrôle de navigation en vol, a précisé la DGAC. Les syndicats appelant à la grève dénoncent un plan visant à fermer "la moitié des services de contrôle d'approche en France métropolitaine avec leurs services supports et de maintenance, la totalité des services régionaux d'information de vol et une partie du contrôle d'aérodrome".
Les services chargés de la sécurité et du contrôle du trafic aérien dans des villes comme Mulhouse, Biarritz, Metz-Nancy ou encore Beauvais sont "directement menacés de délocalisation ou de fermeture", avance l'Usac-CGT, qui déplore également que la politique de la DGAC fasse "peser de lourdes menaces sur les conditions de travail des agents en organisant le sous-effectif". Le SPAC-CFDT (syndicat CFDT des personnels de l'aviation civile) appelle également à la grève pour demander à la direction de cesser d'appliquer "de manière aveugle" la Révision générale des politiques publiques (RGPP), soit le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite, fait "sur le dos des conditions d'emploi des personnels et des services". Maurice Georges, directeur des services de la navigation aérienne, a expliqué vendredi à l'AFP la volonté de la DGAC de "réorganiser le contrôle aérien afin d'améliorer le service et d'optimiser toutes ses ressources". "On a fait ce type de réorganisation depuis 20 ans, un peu au fil de l'eau, mais là, on voudrait avoir une vision plus globale jusqu'en 2020", a précisé Maurice Georges.
Le contrôle aérien est effectué à trois niveaux, selon ce responsable de la DGAC: dans plus de 80 tours de contrôle en France, dans l'un des cinq centres régionaux de contrôle en vol (Paris, Brest, Reims, Aix-en-Provence et Bordeaux) et dans une trentaine d'aéroports pour le contrôle d'approche. "C'est ce troisième type de contrôle que nous voulons réorganiser en faisant des centres plus grands mais sur un nombre moins important d'aéroports", a indiqué Maurice Georges. Après cet appel à la grève, "nous avons mis en oeuvre les dispositions du service minimum prévu par la loi de 1984 et donc des réquisitions", a dit le directeur de la navigation aérienne. "Il y aura des perturbations, car le service minimum ce n'est pas d'astreindre tous les contrôleurs, mais seulement un certain nombre en fonction d'un bon équilibre entre le droit de grève et le service minimum prévu par la loi", a ajouté Maurice Georges. "Nous avons aussi demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vol vers Orly de 20%", a-t-il ajouté.

Présidentielle : Sarkozy sent la victoire et s'amuse

"Les choses commencent à changer, les mines commencent à s'allonger...", s'est amusé vendredi Nicolas Sarkozy, en se moquant du "petit club des socialistes heureux" qui l'avait juste "oublié". "Mais je suis là!"

Officiellement, Nicolas Sarkozy n'est ni « pessimiste » ni « optimiste » pour ne pas être taxé d'arrogance. Mais à 23 jours du premier tour, la « bête politique » sent le parfum de la victoire et il a du mal à ne pas exulter. En meeting à Besançon vendredi, le candidat UMP s'est lâché. « Les choses commencent à changer, les mines commencent à s'allonger... », s'est-il ainsi moqué, dans une allusion à son adversaire socialiste François Hollande.
« Un certain nombre de candidats sont en train de se rendre compte que c'était plus difficile qu'ils ne l'avaient imaginé... », s'est-il amusé alors que la salle scandait « on va gagner! On va gagner!  ».

"Mon dieu il est encore en campagne!"

« Tout d'un coup, certains qui étaient tout contents de faire campagne quand ils étaient tout seuls, ils trouvent que c'est plus compliqué quand je suis là.... Oui mais je suis là! », a-t-il lancé, bravache, à une salle ravie. Mais « soyons indulgents pour eux... Imaginons ce qui se passe dans leur tête (…) Imaginez la migraine: tous les matins ils doivent se dire: "mon dieu il est encore en campagne!" »
Pourtant, avant qu'il soit officiellement candidat, « on m'a dit: "c'est fini! Vous avez perdu (...) C'est pas la peine d'y aller M'sieur Sarkozy..."(…) J'ai dit "ha bon? Mais je suis pas encore candidat!" ». Et d'évoquer une Une de Libération dans laquelle François Hollande affirmait imprudemment être « le prochain » président : « Ha? (…) c'est plus les Français qui décident? On s'auto-désigne? ».

"Le petit club des socialistes heureux"

Sarkozy s'est aussi moqué des primaires socialistes de l'automne 2011, avec « Ségolène qui voulait battre François qui voulait battre Martine et qui était pas soutenu par Laurent... ». Les socialistes « discutaient entre eux, en famille. Les sondages leur promettaient une réussite extraordinaire; je me disais: "pourquoi ils font pas 100% tant qu'ils y sont?" », a-t-il ironisé. « Et puis je me rappelais: "quand même, je suis président de la République!" Ils m'avaient oublié... ».
Nicolas Sarkozy a fustigé ce « petit club de socialistes heureux, heureux de se regarder le nombril (...) La crise n'existait pas, l'Europe n'existait pas, le monde n'existait pas, il n'y en avait plus que pour eux... ». Et d'appeler ses partisans à écrire « la plus formidable histoire de la vie politique récente », celle « d'une majorité silencieuse qui ne veut pas se laisser faire ». Comprendre: celle de sa victoire le 6 mai prochain.

ATTENTION TOUT DE MÊME  LA MAJORITÉ DES FRANÇAIS EST CONNE, ELLE VOTE AVEC SES PIEDS, PARTISANE DU MOINDRE EFFORT, ELLE VOTERA POUR CELUI QUI LUI DIRA: "JE RASE GRATIS"
....LE VRAI DÉBAT N'EST PAS LÀ.

Hollande veut "s'inspirer" de Mitterrand, le cloner surtout.

En meeting jeudi soir à Mont-de-Marsan, dans les Landes, François Hollande a multiplié les références à l'ancien président socialiste, qui "venait régulièrement puiser des ressources" dans ce département de gauche. "Je vais m'en inspirer", a fait savoir le candidat du PS à la présidentielle, qui a vanté la capacité de "rassemblement" de François Mitterrand. Une réponse à la montée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages.
Jeudi soir à Mont-de-Marsan, l'esprit de "Tonton" était présent. En meeting dans la préfecture des Landes, François Hollande a multiplié les références au seul président socialiste de la Ve République. Pour le candidat, "en 2012, il y aura un président socialiste qui succèdera à François Mitterrand!", a-t-il lancé, sans se nommer. Clin d'œil : pour se faire applaudir par les 7.000 sympathisants présents, le prétendant à l'Elysée avait choisi de faire son discours à... l'Espace François Mitterrand. Situé à 80 km de Latche, lieu de vacances de l'ancien chef d'Etat.
Attention au pantalon !!!!
François Hollande a d'ailleurs fait les louanges de ces terres socialistes. "Je ne suis pas dans n'importe quel département de France", a affirmé le socialiste. Un "département de gauche, dans lequel François Mitterrand venait régulièrement puiser des ressources qui lui permettaient de repartir au combat". "Je vais m'en inspirer", a promis le candidat.

"Je suis le candidat de la gauche de changement"

Une des "leçons" apprises de l'ancien président est "celle du rassemblement des socialistes, de la gauche, des Français", a relevé François Hollande qui a pointé "trois risques" dans cette élection : l'abstention, la dispersion et la confusion, appuyant son propos "sur le premier tour, tour majeur ou les dynamiques se construisent". Une allusion claire à la percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, le leader du Front de gauche qui lui dispute également l'héritage de François Mitterrand.
"La pluralité est nécessaire à gauche" mais il faut "savoir" qui "a la responsabilité, la mission, la tâche de gagner l'élection présidentielle", a-t-il dit, ciblant encore l'ancien socialiste, parti en 2008 fonder le Parti de gauche. Et le candidat PS d'affirmer encore qu'il n'était pas "un candidat comme les autres". "Je suis le candidat de la gauche de changement et de gouvernement parce que nous avons une tâche bien supérieure à toutes les autres : nous devons diriger, gouverner et transformer notre pays, comme l'ont fait avant nous François Mitterrand et Lionel Jospin", a-t-il déclaré.

"Je ne méconnais pas l'influence d'autres candidatures"

Il s'est également posé en candidat "pour répondre aux urgences, pour entendre les colères" mais "surtout, pour demain transformer notre pays", a-t-il martelé, appelant à avoir la "même volonté" qu'en 1936, qu'après la guerre, qu'après la décolonisation et qu'en 1981. "Je ne méconnais pas l'influence d'autres candidatures" mais "si les Français veulent tourner la page, alors je suis le seul qui, avec vous et avec la gauche rassemblée, et au delà, peut écrire la prochaine", a-t-il souligné.
Mais si François Hollande s'est surtout préoccupé des électeurs de la gauche de la gauche, il n'a pas pour autant oublié d'attaquer le président sortant. Il s'en est pris notamment à son absence de projet présidentiel, bien que celui-ci doit être dévoilé la semaine prochaine. "Une impatience nous saisit, mais que va-t-il aller chercher?", a ironisé le socialiste. Et d'ajouter : "J'ai eu la confidence, son projet c'est son bilan!"
"Il nous fait cet aveu, il a changé", a-t-il poursuivi à l'égard de Nicolas Sarkozy, qui de son côté dénonçait les "tartufferies" de son adversaire. "Il a compris ce qu'était être président de la République. Il a mis du temps! Il était en apprentissage, long! Moi j'appelle ça la période d'essai. On a vu! Et bien je vous propose de ne pas renouveler le contrat", a lancé François Hollande. Citant les qualités que devra monter le nouveau chef de l'État, il a notamment fait valoir "le respect des syndicats qui ne sont pas des ennemis mais des partenaires dans un changement nécessaire", allusion à Nicolas Sarkozy qui fustige régulièrement la CGT dans les meetings.

PAUVRE FOUTRIQUET  PREMIER, PÂLE COPIE DU GRIMPEUR DE  SOLUTRÉ, IL NE PROPOSE TOUJOURS RIEN, IL CAUSE, IL CAUSE, IL GLOSE. 
CE N'EST PAS UN PROGRAMME ÇA !!!

Le Crépuscule des intellectuels

Pour l'écrivain Mircea Cărtărescu, depuis la chute du communisme, la société roumaine a produit du mauvais goût, de la violence physique et verbale, du racisme et du sexisme. Et tandis qu’un nouveau populisme émerge via les médias, les intellectuels, eux, n’arrivent plus à se faire entendre. 

Je me demande pourquoi la société roumaine produit des personnalités d'une telle discordance... J'ai voyagé ci et là et j'ai vécu plusieurs années dans quelques pays occidentaux. Mais je ne peux pas dire que je connais ces mondes aussi bien que la Roumanie, que je connais à tort et à travers.

Cependant, je peux dire que nulle part ailleurs il ne monte à la surface de la société tant de négativité, tant d'âmes ulcérées et avides de vengeance sur tout et n'importe quoi, sur les autres, sur eux-mêmes ou sur la vie.
Ce qui ne signifie pas que le peuple roumain n’est pas harmonieux en soi-même. Je l'ai toujours dit: notre peuple est composé d'une grande masse de gens de bon sens, bons et intelligents, mais dont la voix n'arrive pas à percer pour se faire entendre.
Nous avons en revanche une petite fraction très vocale, une masse cacophonique d'individus avec des problèmes évidents de positionnement par rapport au monde.

Les monstrueux égoïstes

Cette fraction est celle qui choque. Et pas seulement qui nous choque nous, Roumains, mais aussi ceux qui nous rendent visite ou qui entrent pour la première fois en contact avec nous, sur place ou à l'étranger.
Ces Roumains-là donnent l'impression que nous sommes tous semblables. Ils sont ceux qui méprisent la loi, parce qu'ils méprisent les gens. Ils sont les monstrueux égoïstes.
Ils sont ceux qui changent sans sourciller le blanc en noir et le noir en blanc. On tombe sur eux partout: dans la vie politique, parmi les "vedettes" de télévision, sur les forums, dans les stades, chez les voisins.
On ne peut pas s'empêcher à un moment donné de se demander pourquoi et comment notre société produit tant de grossièreté, de violence extrême, physique et de langage, de sexisme, de racisme et tous les autres ingrédients qui vont de pair.
Historiquement, je pense que les racines de ce phénomène sont très profondes. Dans l'histoire moderne, le communisme a joué, bien sûr, un rôle essentiel. Par le retournement social qu'il a causé, il a aussi provoqué un énorme retournement de mentalités : il a propagé la haine de classe, il a détruit la mince couche de civilisation dont on jouissait, il a porté au pouvoir des gens non-éduqués et non-civilisés.
Aujourd'hui, leurs héritiers utilisent la plus grande conquête, peut-être, de l'ère post-décembriste [la Révolution de décembre 1989, qui a marqué la fin de l’époque communiste], le droit à la parole, en tant que redoutable tremplin. Ils ont tous retrouvé la voix, mais ceux qu’on entend le plus sont les méchants, ceux à la voix stridente.

Un monde inculte et barbare

Nous voyons tous les jours comment les grands hommes de culture sont harassés, comme des cerfs cernés par une meute de loups, par des individus qui n'ont ni l'autorité morale, ni la compétence pour le faire.
Des individus qui ne les lisent pas, qui les haïssent intensément, parce qu'ils voient dans leur popularité leur propre échec humain et professionnel.
De même, nous voyons tous les jours, comment un petit nombre de gens, par l'injure et le bâton, chassent progressivement des débats les gens civilisés, qui auraient aimé utiliser la liberté d'expression pour échanger calmement des idées.
Il s'érige aujourd'hui en Roumanie pour bientôt arriver au pouvoir, non pas la classe moyenne, éduquée et active, dont nous rêvons tous, mais un nouveau populisme [Plusieurs partis populistes sont apparus en Roumanie, dernièrement comme PPDD – le Parti du Peuple], aux côtés duquel celui de la dernière décennie semblera n'être qu'un mouvement d'amateurs.
Le crépuscule des intellectuels ne devrait réjouir personne. Il signifie le crépuscule de l'éducation et la transformation de notre monde en un endroit inculte et barbare. Nous ne lisons plus et nous ne pensons plus, nous laissons les chaînes de télévision décider ce que nous aimons et de ce que nous n'aimons pas. Nous avons le sentiment amer d'avoir raté la grande chance de la démocratie, d'avoir avili cette idée – comme nous l'avions fait pour celle de l'égalité, à l’époque du communisme.


Alerte rose


Dans une présidentielle, la dynamique compte autant que les intentions de vote. Nicolas Sarkozy le vérifie à son profit, François Hollande à ses dépens. Même si un sondage ne fait pas l'élection - le candidat socialiste reste le favori final - le resserrement des tendances relance le suspense.
Il est toujours difficile de gérer une avance. Donné trop facile vainqueur depuis trop longtemps, François Hollande ne pouvait que baisser jusqu'à voir sa courbe rejoindre celle de son principal rival. Pour ne pas accélérer la glissade et éviter ce moment psychologiquement sensible, il s'en tient à son projet, évite la moindre faute, mais reste immobile.
Cette manière de préserver son capital, un temps efficace, ne l'est plus. Pourquoi ?
Depuis le discours du Bourget, François Hollande ne dit presque plus rien de remarquable. À l'exception du 75 % d'impôt pour les plus riches, sa campagne manque de marqueurs. À l'inverse, Nicolas Sarkozy, qui n'a certes pas de projet global, martèle des thèmes qui frappent et flattent.
L'impression d'immobilisme du candidat socialiste est renforcée, par effet de contraste, par l'énergie de Jean-Luc Mélenchon.
D'un côté, François Hollande ne peut pas gauchir son discours sans effrayer les centristes, dont il aura besoin au second tour. Nicolas Sarkozy, qui sait appuyer là où ça fait mal, se plaît d'ailleurs à flatter les talents du candidat du Front de Gauche.
De l'autre, le même François Hollande, pourtant conscient des périls financiers du pays, n'ose pas critiquer le projet, fantaisiste à ses yeux, de Jean-Luc Mélenchon, par crainte de s'aliéner son électorat. Compliqué.
Mélenchon atout ou... obstacle
Quand on n'est pas le favori, on n'a pas à se poser cette question tactique : il faut attaquer, attaquer toujours. C'est ce qui donne plus de liberté et de combativité à Nicolas Sarkozy. Le président sortant profite, en outre, du retrait de tous les compétiteurs de la majorité. Et du drame de Toulouse qui l'a représidentialisé et qui a occulté, un temps, le débat sur le bilan et le projet.
Dans ces conditions, c'est bien la moindre des choses qu'une dynamique s'installe à droite. Compte tenu de reports potentiels qui ne sont pas illimités, il faudrait, pour que Nicolas Sarkozy puisse espérer gagner, qu'elle s'amplifie largement.
François Hollande, quoique proche du niveau de Ségolène Royal en 2007, dispose de réserves plus assurées. Jean-Luc Mélenchon capitalise mieux que les petits candidats de gauche, il y a cinq ans. Tant qu'il accroît le poids de son camp, il contribue à sa victoire. Mais s'il devient un épouvantail pour les électeurs de François Bayrou, il peut aussi le faire perdre. Mélenchon atout ou... obstacle.
Pour autant, François Hollande ne peut pas camper sur son immobilisme. S'il y a toujours une majorité de Français à rejeter Nicolas Sarkozy, on ne peut pas dire que l'on sent un enthousiasme fou pour le candidat corrézien. Celui-ci n'a pas commis de faute et a bien accompagné l'épisode délicat de Toulouse, mais il n'a plus rien fait qui crée de l'envie.
Alors que les compétiteurs sont fatigués et que la règle du temps de parole interdit de monopoliser le débat, cette alerte rose donne le coup d'envoi d'une autre phase de la campagne.

Mille milliards de calmants 

 Alors qu’elle agite toujours les pays les plus exposés — hier c’était l’Espagne — la crise de la dette dans la zone euro et la rigueur qu’elle engendre ne tiennent pas, dans la campagne présidentielle, une place proportionnée à l’inquiétude qu’elles suscitaient il y a quelques mois. Les Français, eux, ne sont pourtant pas rassurés, comme en témoigne le niveau, inédit depuis vingt-neuf ans, atteint par leur épargne. Mais d’autres sujets, comme la sécurité, l’immigration, la souveraineté, sans doute plus faciles à traiter, ont été poussés au premier plan. Le ton général de la campagne hexagonale face aux défis économiques a d’ailleurs valu à ses acteurs, hier, une volée de bois vert du quotidien économique britannique « The Economist ». Certes, « les vérités dérangeantes » sont généralement malvenues dans la bataille avant un scrutin, admet celui-ci, mais il estime qu’il « est inhabituel, ces derniers temps en Europe, qu’ils (les responsables) les ignorent aussi totalement que le font les hommes politiques français ».Pourtant, hors campagne, des signes prouvent que la situation financière et budgétaire en Europe, singulièrement parmi les pays qui partagent l’euro, continue de nourrir l’inquiétude. De grandes manœuvres ont ainsi été lancées autour du montant du « pare-feu » que l’Union édifie pour démontrer sa capacité à aider n’importe lequel de ses membres en difficulté, notamment vis-à-vis des agences de notation, et pour dissuader la spéculation de s’attaquer à l’un d’entre eux. La France a frappé les esprits, hier, en proposant à l’Europe de constituer un fonds d’intervention de mille milliards d’euros ! C’est un doublement par rapport aux 500 milliards projetés pour le nouveau fonds de secours, qui doit entrer en vigueur en 2013, et plus encore comparé aux 440 milliards du fonds initial. Le sort réservé à cette proposition sera, sans doute, un compromis. Berlin, après avoir refusé d’aller au-delà du demi-milliard, a évoqué en 48 heures un nouveau plafond relevé à 700, puis, hier soir par la bouche de Wolfgang Schäuble, à 800 milliards d’euros.Ces tractations sont surtout le signe que la crainte du feu reste vivace. Mais n’alarmons pas trop les électeurs.

L’erreur

 Huit millions deux cent mille personnes, en France, sont pauvres. C’est l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) qui l’affirme dans son dernier rapport.Concrètement, cela veut dire qu’en 2009 (derniers chiffres connus), 13,5 % de la population vivaient avec un niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian (954  € pour une personne seule). C’est l’indicateur le plus communément admis en Europe pour « mesurer » la pauvreté.Ce taux grimpe-t-il ?Oui, si on compare 2009 à 2008 (13 %). Non, si on le rapproche du taux de 1970 (17,9 %).De fait, comme pour toute série statistique, il vaut mieux, avant tout commentaire savant, regarder loin en arrière, et dans la durée. Selon l’INSEE, ce taux de pauvreté a baissé dans les années soixante-dix, puis est remonté dans les années quatre-vingt-dix. Depuis une décennie, il oscille entre 12,6 % et 13,6 %.La pauvreté est-elle donc stabilisée ?Oui, si l’on reste à la surface des courbes. Mais non, si l’on creuse un peu. Car dans ces pauvres, nous explique l’ONPES, les plus pauvres sont de plus en plus nombreux — ceux qui cumulent les difficultés d’emploi, de logement, d’éducation, de santé, ne s’en sortent pas et ne rêvent même plus d’en sortir leurs enfants.C’est la troisième leçon des statistiques — et le troisième risque d’erreur. Il faut regarder derrière. Derrière les chiffres, il y a des hommes, des femmes, des enfants. Qui mangent mal, qui se soignent mal, qui sont mal logés, qui vivent mal, dans la peur du lendemain.Ceux-là sont donc 8 200 000, qu’on voit plus souvent à Pôle Emploi, à Caritas, au Secours populaire, aux Restos du cœur, dans les services sociaux, que dans les studios de télévision ou dans les Palais de la République. Huit millions deux cent mille citoyens pauvres dans un pays riche. Là aussi, cherchez l’erreur.

Il n’y a plus de Pyrénées 


Le commentaire La plus grande grève d’Europe depuis cinq ans a eu lieu hier. Nos polémiquettes nationales et cette campagne désespérément franco-française occultent ces marées humaines charriant le désespoir et la colère dans toutes les villes d’une Espagne exsangue. La lucidité commande pourtant de lever la tête pour regarder par-dessus les Pyrénées.Avec entre autres malheurs, un chômage des jeunes à 45 %, un ménage sur quatre surendetté et la moitié des salariés en dessous de 1 050 euros par mois, l’Espagne est un grand pays au bord du précipice et ne laisse pas d’autre choix à son peuple que la rigueur ou le chaos. Se rassurer en se disant « ça va mieux de ce côté-ci », c’est nier la réalité de notre monde. La fameuse exclamation de l’ambassadeur d’Espagne en 1 700 à la cour de Louis XIV « Il n’y a plus de Pyrénées » a fini par devenir réalité dans l’Europe de 2012. La monnaie unique, les échanges interbancaires, les investissements croisés ont imbriqué les économies.Si demain l’Espagne menace ruine comme la Grèce hier, la France basculera aussi du mauvais côté. Tous nos candidats devront remballer leurs promesses et ranger leurs propositions franco-françaises. Que sont-ils prêts à décider pour sauver l’Espagne ? C’est la question la plus importante pour notre avenir.

L’avenir, c’est le vent, le whisky et le pétrole

Alors que l'Ecosse doit se prononcer sur son éventuelle indépendance en 2014, la possession des champs de pétrole en mer du Nord pourrait en faire un des pays les plus riches du monde. Extraits.
"It's Scotland's oil" ["C'est le pétrole de l'Ecosse", référence au "it's the economy" de la campagne de Bill Clinton] est aujourd'hui l'un des slogans politiques les plus populaires dans le pays. Lancée pour la première fois en 1974 par le Scottish National Party (SNP), l'idée que l'Ecosse "possède" jusqu'à 90% des réserves pétrolières de la mer du Nord a toujours été l'une des principales doléances des nationalistes.
Alors qu'Alex Salmond doit préparer le pays à se prononcer sur son indépendance d'ici deux ans, cette idée pourrait fort bien devenir un de leurs principaux arguments de campagne. Pour les nationalistes écossais, l'avenir du Royaume-Uni pourrait se jouer sur cette question-là.
Depuis que l'on connaît le potentiel de richesse lié à l'exploitation du pétrole de la mer du Nord, le SNP affirme que les gouvernements successifs de Westminster n'ont fait que dilapider ces revenus.

L'exemple de la Norvège

Les nationalistes prennent notamment l'exemple de la Norvège : ce pays, dont la population de presque cinq millions d'habitants équivaut à peu près à celle de l'Ecosse, a économisé l'essentiel de ses revenus pétroliers pour l'investir dans le système de retraite national, aujourd'hui premier fonds souverain européen avec 3300 millions de couronnes norvégiennes [434 milliards d'euros].
D'après le SNP, si l'on trace une ligne vers l'est à partir de la frontière anglo-écossaise, au nord de Berwick, la répartition des eaux territoriales donnerait à l'Ecosse le contrôle de presque toutes les réserves pétrolières et gazières de la mer du Nord.
Aujourd'hui, le gouvernement écossais peaufine son argumentaire pour revendiquer ces 90% d'exploitations pétrolières en même temps qu'il prépare le référendum sur l'indépendance.
D'après ses calculs, le pétrole de la mer du Nord devrait générer environ 54 milliards de livres sterling [64 milliards d'euros] sur les cinq prochaines années. En tant qu' "actif", le pétrole de la mer du Nord est estimé à mille milliards de livres sterling [1 119 milliards d'euros], toutes réserves comprises.
D'après Salmond, cette richesse pétrolière, cumulée avec le fort potentiel de production d'énergie éolienne et marémotrice ainsi que d'autres industries nationales comme le whisky, pourrait placer l'Ecosse au sixième rang des pays de l'OCDE, loin devant le reste du Royaume-Uni en 15e position.
Salmond devra toutefois rassurer les spécialistes du secteur qui se demandent si l'Ecosse pourra offrir les mêmes garanties que le Royaume-Uni en terme d'influence internationale, de réglementation et de politique fiscale.

L'indépendance dans la balance des pétroliers

Pour les experts, les sociétés pétrolières et d'ingénierie impliquées dans l'exploitation du pétrole de la mer du Nord vont peser le pour et le contre d'une indépendance de l'Ecosse. Ces sociétés pourraient notamment avoir à jongler entre deux régimes fiscal et réglementaires différents: le Royaume-Uni possède des services sanitaires et environnementaux contrôlés par Whitehall. L'Ecosse n'a pas encore créé les siens.
Indépendante, l'Ecosse serait également un des plus petits pays membres de l'Union européenne (EU). A ce titre, on peut se demander si elle aura les moyens de rivaliser avec l'influence politique du Royaume-Uni vis-à-vis de Bruxelles et sur la scène internationale.
Il y a aussi le problème des licences d'exploration à long terme que le gouvernement britannique a accordé aux entreprises. La plupart sont prévues pour une durée de trente ans. Comment faudrait-il les transférer?
On peut également s'interroger sur les capacités de défenses de l'Ecosse pour protéger ses plates-formes pétrolières. Le gouvernement d'Edimbourg aura-t-il les moyens d'entretenir une flotte capable de parer une attaque terroriste?
Les sociétés pétrolières pourraient toutefois aussi s'attendre à un régime fiscal plus avantageux en cas d'indépendance de l'Ecosse. Les revenus pétroliers représenteraient en effet une part bien plus importante dans l'économie d'une Ecosse indépendante que dans celle du Royaume-Uni aujourd'hui.
Si les chiffres varient d'année en année, on estime que les revenus du pétrole et du gaz représentent environ 2% du PIB du Royaume-Uni. Selon les calculs des autorités écossaises, ce chiffre passerait à 12% si le pays devenait indépendant.

40% des réserves non exploitées

En matière d'énergies renouvelables, Salmond s'est également fixé un objectif ambitieux: être capable de couvrir 100% de la demande nationale en électricité à partir de 2020 (en cas de conditions favorables).
Deux centrales nucléaires et les centrales à charbon existantes seront maintenues pour palier les baisses de production. Charles Hendry, le ministre britannique de l’Energie,  a soulevé toutefois un problème: si l'Ecosse est indépendante en 2014, elle ne pourra plus bénéficier des subventions britanniques pour le secteur des énergies renouvelables.
Les Ecossais devront payer leurs infrastructures pour l'exportation et l'importation d'énergie. Ils se retrouveront également en concurrence avec les fournisseurs français, irlandais et norvégiens.
Ainsi que le porte-parole du secrétaire écossais aux Finances, John Swinney, l'a déclaré: "Alors que la dette nationale du Royaume-Uni a pour la première fois atteint les mille milliards de livres sterling [1190  milliards d'euros], l'Ecosse possède mille milliard de livres sterling avec le pétrole de la mer du Nord, dont 40% des réserves n'ont pas été exploitées. Alors que le prix du baril de pétrole devrait dépasser les 200 dollars, ces chiffres montrent combien il est urgent pour l'Ecosse de contrôler ses ressources pour le bénéfice du pays à long terme ".

C’est bien une guerre

Quasiment un matin sur deux en ce moment sur RMC, Charles Magnien et Matthieu Belliard, les deux zozos qui font du mauvais remplissage dès 4 heures du matin en préparant le terrain de la célèbre matinale de Jean-Jacques Bourdin, se couvrent la tête de cendres et se couchent sur l’interpellation véhémente d’auditeurs algériens. Ils expriment leurs regrets répétés à l’antenne d’avoir « trop souvent précisé », au début de l’affaire, que Mohamed Merah était d’origine algérienne :
« C’est vrai, on a eu tort, mea-culpa, il faut arrêter avec le mot “algérien”, Merah était d’abord Français, un loup solitaire, on va faire attention », etc.
Et puis quoi encore ? La terreur règne. Qu’elle soit idéologique ou en armes.
Mohamed Merah était bien algérien. Bien avant d’être Français. Il avait déclaré la guerre à la France et se voulait combattant algérien du djihad islamiste. C’est en Algérie que son corps va être rapatrié et inhumé. Son père, son frère, toute sa famille sont algériens et c’est depuis l’Algérie que son père a tenu une conférence de presse d’une rare indécence pour insulter la France et annoncer ses poursuites.
C’est encore une avocate algérienne, Me Zahia Mokhtari, qui a été chargée par Mohamed Benalal Merah, le père du tueur, de poursuivre le Raid devant la justice française. Pour « assassinat ». Les assassins, ce sont les policiers du Raid…
« M. Merah s’est présenté dans notre cabinet à Alger pour nous charger formellement de poursuivre les services de sécurité français (Raid) pour n’avoir pas respecté la procédure pendant la tentative d’interpellation de Mohamed Merah et son assassinat », a déclaré Me Mokhtari. « Nous commencerons la procédure dès l’enterrement achevé. »
Me Mokhtari a précisé qu’une convention signée entre la France et l’Algérie autorise les avocats des deux pays à plaider devant leurs tribunaux respectifs.
L’avocate est connue pour défendre les islamistes. Elle a gagné en 2005, à Alger toujours, le procès devant le tribunal de Memmengen (Allemagne) d’un autre Algérien, Ibrahim Badaoui, poursuivi pour appartenance à Al-Qaïda. Badaoui a été libéré et a pu rentrer en Algérie. Elle a par la suite fait annuler en 2008 en Algérie une condamnation à mort par contumace de Badaoui. Mais oui, vraiment, quoi d’algérien dans tout ça ?
« Je n’aurais pas accepté une telle affaire s’il n’y avait pas assez de preuves que la procédure n’a pas été respectée par les services de sécurité français (Raid) », a osé affirmer l’avocate.
Mardi le père de Mohamed Merah a tenu une conférence de presse très encadrée, très préparée, depuis Alger, dans les bureaux du quotidien local arabophone Echourrouk qui a diffusé cet entretien. La conférence était fermée aux autres journaux et à la presse étrangère.
Mohamed Benalal Merah s’en est pris aux responsables français qui lui avaient demandé de se taire :
« Aucun responsable français n’a le droit de me demander de me taire. Je suis citoyen algérien libre dans mon pays, je m’exprime comme je veux. C’est mon droit de défendre mon fils et mon pays (…). Moi je n’ai peur que d’Allah. »
Ce Mohamed Benalal Merah, père prodigue qui vient nous donner des leçons, avait abandonné son fils qu’il n’avait pas revu depuis l’âge de 5 ans. Il a également été condamné à des années de prison par la justice française pour trafic de drogue.
Faire avancer la charia
Mohamed Merah, le moudjahid, s’était lancé dans une série d’attentats terroristes contre la France. C’est une guerre, la guerre sainte, que ce jeune djihadiste se réclamant d’Al-Qaïda a déclarée contre la France. Il n’est pas le seul. Il est le plus emblématique de ces dernières années. Il a sauvagement assassiné trois parachutistes français, en haine de leur engagement pour la France contre ses frères islamistes et talibans. Il a massacré deux petits garçons de 4 et 5 ans et leur père ainsi qu’une petite fille de 7 ans qu’il a poursuivi à l’intérieur de l’école pour l’achever d’une balle dans la tête. En haine de la « race », bien sûr, selon lui, et de la religion de ces enfants. « Pour venger les enfants palestiniens » et « protester contre l’interdiction du port du voile en France ».
Mohamed Merah a également tenté d’emporter le maximum de policiers français dans sa mort, les armes à la main. Il a blessé cinq d’entre eux. Ce fou d’Allah, ce combattant de l’Islam qui a abattu l’un des militaires au cri triomphant d’« Allah Akhbar », voulait continuer sa guerre. Il a formulé un seul regret : celui de ne pas avoir pu tuer plus de militaires français et plus d’enfants juifs.
Des profils comme celui de Mohamed Merah, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, il en existe d’autres en France. Un pied dans la délinquance, l’autre dans un islamisme de plus en plus violent, fanatique. Prêts à entrer en guerre à leur tour. Plusieurs quartiers français sont aux mains des fondamentalistes musulmans. Leurs mosquées, leurs prêches, les voyages, les « stages » en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen, en Egypte, qu’ils financent pour leurs meilleurs éléments, sont connus. Et, nous dit-on : « surveillés ». Comme Mohamed Merah était surveillé.
L’influence de l’islamisme fondamentaliste se propage dans notre pays. Marine Le Pen a parfaitement raison d’accuser le Qatar de financer le djihadisme dans le monde, les milices djihadistes comme en Libye et d’investir à ce titre en France :
« Non seulement on minimise l’avancée et le risque fondamentalistes dans notre pays, mais dans un certain aspect, on l’encourage. Le rapport entre la Qatar et la campagne présidentielle est essentiel puisqu’on s’aperçoit encore une fois que le Qatar, qui est un des meilleurs amis de Nicolas Sarkozy depuis des mois, investit dans nos entreprises stratégiques et dans nos banlieues. Vous croyez qu’ils investissent uniquement pourquoi ? Pour aider l’économie des banlieues françaises. Moi je ne crois pas. Il y a une volonté de la part du Qatar de faire avancer le fondamentalisme, de faire avancer la charia, y compris au cœur de la France. »
Les investissements dans le foot, c’est bien évidemment un des moyens d’atteindre la jeunesse des banlieues. Le PSG, Total, EADS, les hôtels, le groupe Lagardère et les nombreux investissements en banlieue : 
derrière chacune de ces reprises en main économiques, il y a la mainmise et l’influence d’un islamisme conquérant.

jeudi 29 mars 2012

Le Monde , cible récurrente de Sarkozy

Mardi, Nicolas Sarkozy a accusé Le Monde "de faire campagne pour François Hollande". La quotidien du soir est régulièrement la cible des attaques de Nicolas Sarkozy, celui-ci n'appréciant pas le trio Pigasse-Niel- Bergé à sa tête depuis juin 2010. Retour sur une guerre par médias interposés. 

"Je n'ai pas de commentaires à faire là - dessus, aucun", a déclaré Nicolas Sarkozy, mardi, à propos d'un article du Monde évoquant des soupçons de financement de sa campagne de 2007 par la milliardaire Liliane Bettencourt. Mais le président-candidat en a tout de même lâché un : "Le Monde fait campagne pour François Hollande, il a le droit".
Une nouvelle pique de la part du Président de la République, qui n'a pas l'habitude de mâcher ses mots vis-à-vis du quotidien du soir. Il y a un mois, au micro de RTL, il faisait déjà part de la même accusation. "C'est moi qui suis l'ami de Pierre Bergé, propriétaire du Monde, financier revendiqué de François Hollande, de Mathieu Pigasse, richissime, mettant l'ensemble de ses moyens au service de Dominique Strauss Kahn d'abord, puis de François Hollande?", avait-il demandé à Jean-Michel Apathie.
Au soutien du candidat UMP, Xavier Bertrand avait également fustigé les "Unes de Libération et du Monde". "Le PS veut faire passer [Nicolas Sarkozy] pour l'ami des riches mais rappelez-moi qui a financé le loyer de la permanence de campagne de madame Royal? (Pierre Bergé,Ndlr)", avait-il lancé lors d'un entretien accordé au JDD.fr. Et d'ajouter : " Quand des journaux sont financés par des millionnaires de gauche, quelqu'un trouve-t-il quelque chose à redire?"

Une intervention dans la reprise du Monde

En visant Le Monde, Nicolas Sarkozy s'attaque en réalité au trio qui a repris le quotidien en 2010 : Xavier Niel, Mathieu Pigasse et Pierre Bergé. En 2007, ces deux derniers - proches du parti socialiste - avaient apporté leur soutien à sa rivale Ségolène Royal. Pour le président-candidat, Mathieu Pigasse, directeur de la banque Lazard , représente cette "gauche caviar" qu'il a en horreur.
Eric Fottorino a ravivé les animosités avec son livre, Mon tour du Monde, sorti la semaine dernière. L'ancien directeur de la publication évoque une intervention du chef de l'Etat dans le choix des repreneurs du quotidien, Nicolas Sarkozy préférant Claude Perdriel , patron du Nouvel Observateur, au trio gagnant. "En tout cas, si ce Niel devient propriétaire du Monde, il ne faudra pas compter sur l’argent du contribuable pour le dossier industriel", aurait dit Nicolas Sarkozy, selon les dires de l'ancien directeur du titre.

"L'argent, je ne l'ai pas hérité"

Le match s'est poursuivi par médias interposés. La semaine dernière toujours, Mathieu Pigasse a répondu sur le site du Nouvel Observateur à Nicolas Sarkozy. "J'ai mis mes moyens en totalité à disposition des entreprises dans lesquelles j'ai investi", réplique-t-il. "J'ai pris des risques pour créer de l'emploi en France ", ajoute-t-il, reprochant au candidat de l'UMP "cette stigmatisation après avoir exhibé l'argent pendant tout ce quinquennat". Auparavant, le coactionnaire du Monde avait ironisé, sur France Inter : "C'est bon de se sentir aimé. [...] Je découvre que je suis richissime mais l'argent que j'ai, je l'ai gagné, je ne l'ai pas hérité".
Quant au patron de Free, il se montre plus neutre. En janvier, sur BFM business, Xavier Niel déclarait qu'il préférait que le journal ne donne pas de consignes de vote pour l'élection présidentielle, sauf "en cas de danger pour la démocratie". "A chaque fois que Le Monde s'est engagé pour un candidat, il a moins vendu, personne ne veut qu'il soit partial", a-t-il également dit. Et d'ajouter que "profondément et réellement", il ne "se plaçait pas dans le débat politique". Ce qui n'a pas empêché les attaques du président de la République.
Emilie Cabot - leJDD.fr

Présidentielle : Sarkozy promet "une surprise

 Le candidat poursuit sa remontée spectaculaire et rêve tout haut de créer "la plus grande surprise électorale de la Ve République".
On le croyait définitivement à terre, le nez dans la poussière, inerte et, de surcroît, promis aux Enfers. Et voici qu'à la faveur d'une série de sondages inespérés, où il tutoie les 30 % d'intentions de vote au premier tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy bouge encore.

Il ne bouge pas seulement. Il court, se démène, rit, charme, taquine, attaque, émet des idées, fronce les sourcils aussi. En somme, il est vivant. N'est-ce pas cet activisme de tous les instants, cette foi démesurée en lui, cette tension permanente, qui manquent à François Hollande ? Le socialiste se comporte comme un gestionnaire de Livret A, quand Sarkozy, lui, a l'audace du trader avec, certes, la part d'incertitude que cela suppose. Reste que le président sortant est certain de créer l'exploit. "Vous verrez ! Je vous réserve une surprise" : ainsi apostrophait-il les journalistes, lors d'un récent déplacement. Il n'a de cesse de le marteler : la réélection ne peut lui échapper, parce que Hollande déçoit, parce qu'il se montre tel qu'en lui-même et tel que ses amis socialistes le dépeignent en privé, c'est-à-dire mou et hésitant, manquant d'entrain et de nervosité. Le président-candidat, comme il l'a confié à Philippe Ridet du Monde, considère son adversaire comme un "nul", allant jusqu'à se réjouir de ne pas avoir eu à ferrailler contre Martine Aubry, jugée plus solide et frontale. Bref, des caractéristiques nécessaires en temps de crise.
Éloge 
Le meilleur allié de Sarkozy dans cette compétition n'est autre que Jean-Luc Mélenchon qui, à force d'être bon sur l'estrade, renvoie cruellement Hollande à cette satanée mollesse. D'où la manière dont l'UMP épargne habilement le leader du Front de gauche. D'où les récents propos élogieux d'Henri Guaino à l'endroit de l'ancien sénateur socialiste. La confiance de la majorité se justifie également par la livraison de sondages sur les reports de voix de Marine Le Pen et de François Bayrou, qui passeraient dans les deux cas de 30 % à près de 50 %, en quelques semaines. Sarkozy nous disait, l'autre jour, qu'il créerait "la plus grande surprise électorale de l'histoire de la Ve République." Et s'il disait vrai ?

L’homme sans divertissement

Un président doit-il être cultivé ? Il n’est pas un discours entendu ces jours-ci sans citation ni hommage dans le style du Lagarde et Michard. Ces discours, les candidats qui les prononcent ne les ont pas écrits, comme la plupart d’entre eux n’ont pas lu les Jaurès, Camus ou Michelet dont cette campagne nous abreuve.
Peut-être en gardent-ils un vague souvenir du lycée. Ils ne s’en croient pas moins obligés de nous jurer qu’ils ne partent jamais en vacances sans l’intégrale de Proust. Qu’on les trouve généralement dans un coin, penchés sur le dernier Spinoza dès qu’ils ont un moment de loisir. C’est une particularité française. En Grande-Bretagne, passer pour intelligent est déjà suspect mais un ministre cultivé, personne ne lui fera confiance. Aux États-Unis, les présidents peuvent aimer l’histoire, mais pour le reste mieux vaut s’en tenir au golf. En Allemagne, la musique de chambre, la lecture et les musées sont considérés comme des activités privées dont il serait outrageant de faire état en public. En Italie, personne n’en parle parce que tout le monde est cultivé. Non, il n’y a qu’en France que les hommes politiques se tuent à faire semblant pour imiter leurs prédécesseurs.

Nous aurons tout de même appris que François Hollande ne lit jamais de romans. 
 On s’en doutait. Qu’il se rassure, ce candidat sans divertissement, son rival non plus. M. Sarkozy a beau disposer sur son bureau les titres les plus accrocheurs et réciter par coeur les Cahiers du cinéma, il restera l’homme qui a renvoyé la princesse de Clèves aux poubelles de l’histoire. Et c’était mieux ainsi. Il y avait quelque chose de sympathique chez cet homme qui ne craignait pas de révéler que lire lui cassait les pieds. J’avoue que je ne l’ai pas vu sans regret s’appliquer, comme Jacques Chirac en son temps, à rejoindre le général de Gaulle et François Mitterrand à l’étage supérieur des présidents nourris de littérature, d’histoire et de géographie. Notez que Chirac avait astucieusement choisi les arts primitifs, qu’il devait rebaptiser arts premiers, parce que l’on pouvait en dire n’importe quoi ; c’était une science neuve qu’il n’y avait qu’à inventer. Son successeur en choisissant les lettres est obligé de reprendre tout le programme du Moyen Âge à nos jours, d’aller en une heure de Christine de Pisan à Michel Houellebecq, puisqu’on l’apprend dans les écoles. Je comprends Hollande qui s’est affranchi du roman et ne cite que des philosophes du XVIIIe siècle. Avec ces grands bavards, on peut affronter n’importe quelle campagne électorale.
Tout de même, aucun roman c’est beaucoup. 
 Le général de Gaulle adorait Henry Bordeaux, Georges Pompidou l’Aurélien d’Aragon, Valéry Giscard d’Estaing les odeurs mouillées de Maupassant. Et Roger Nimier, dont ce sera bientôt le cinquantenaire de la mort, en a fait le Robert de Cheverny des Enfants tristes.
J’ignore quel romancier pourrait faire un personnage de François Hollande. Il décourage le talent.
Et pourtant, qu’il est français ! Je le verrais bien chez un de ces romanciers de la IVe République qui écrivaient des livres solides et documentés. Chez Maurice Druon par exemple. Dans la suite des Grandes Familles : la Chute des corps et Rendez-vous aux enfers. C’était excellent dans le genre. Tandis que Nicolas Sarkozy est nettement plus contemporain. Je ne citerai pas de nom d’auteur. Il n’y a que l’embarras du choix. Vous voyez ce que je veux dire, et j’en ai déjà trop dit. On va bientôt remettre les prix littéraires de printemps et il y a assez de compétition comme ça. N’en rajoutons pas avec de la politique. Quoiqu’il me semble que du côté des écrivains, la réserve est de mise. On voit les cultureux, les fonctionnaires à tempérament, les habitués des postes faire leur cour aux socialistes après avoir lâché les libéraux. C’est bien normal. C’est de jobs qu’il s’agit.
Depuis Chirac, et tant d’exemples me montent aux lèvres de délégués à ceci ou membres de cela, le train passe tous les cinq ans et il faut se dépêcher de monter dedans, surtout qu’avec l’austérité qui vient, les places seront rares. Mais les écrivains, l’avez-vous remarqué, se taisent. Ceux qui sont allés déjeuner chez le président Sarkozy s’empressent de le faire oublier, un peu vite peut-être. Les autres sont ailleurs. Les présidents ne les impressionnent plus. C’est notre première élection sans littérature. 

Rémunérations : Sarkozy et son équipe répliquent à Hollande en pointant Elisabeth Badinter

Nicolas Sarkozy a raillé mercredi les déclarations de François Hollande condamnant le bonus de 16 millions d'euros versé au patron de Publicis Maurice Lévy en rappelant que ce sont les actionnaires "qui ont le cœur à gauche" qui l'avaient voté, visant par là Elisabeth Badinter, actionnaire du groupe publicitaire.

"Il y a des rémunérations exorbitantes, des rémunérations choquantes, dans la finance ou ailleurs. Je les combats mais qu'on ne vienne pas me donner des leçons parce que, dans des exemples récents (...) qui a voté des rémunérations faramineuses ? Ce sont les actionnaires, ceux-là mêmes qui ont le cœur à gauche", a lancé M. Sarkozy lors d'une réunion publique à Elancourt.
Ce sont ceux "qui soutiennent dans l'avion le soir M. François Hollande et qui, dans la journée, votent pour le président d'une grande entreprise des rémunérations exorbitantes", a-t-il poursuivi en faisant allusion, sans la citer, à Elisabeth Badinter, l'épouse de l'ex-ministre socialiste de la justice Robert Badinter, une des principales actionnaires de Publicis.

"Pas de leçon de morale, de l'honnêteté, de la droiture, de la sincérité et de la vérité, voilà la campagne électorale que je souhaite", a poursuivi le candidat de l'UMP sous les applaudissements de ses partisans.

"Le matin m'insulter dans une radio, c'est facile quand je ne suis pas là, me rendre coupable ou responsable de rémunérations faramineuses alors que c'est ses propres amis qui sont actionnaires de la société qui viennent décider de rémunérations scandaleuses qui choquent les Français", a-t-il insisté aux propos tenus mercredi sur Europe 1 par M. Hollande.

"POURQUOI CEUX QUI CONDAMNENT L'UN NE CONDAMNENT PAS L'AUTRE ?"
Quant à la porte-parole du candidat de l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, elle s'est demandé lors d'une conférence de presse au QG de campagne pourquoi le PS condamnait le bonus de Maurice Lévy, patron de Publicis, mais "pas les derniers mouvements de capitaux d'Elisabeth Badinter".
"Je ne suis pas juge pour condamner les uns et les autres, mais à ceux qui condamnent, par exemple, au Parti socialiste, je voudrais demander pourquoi dans ce cas-là, ils n'ont pas condamné les derniers mouvements de capitaux, et finalement la situation financière d'Elisabeth Badinter", a affirmé Mme Kosciusko-Morizet.

"Héritière de son père", le fondateur de Publicis Marcel Bleustein-Blanchet, Mme Badinter "est propriétaire de 10 %" de Publicis, "je crois qu'elle a touché 85 millions d'euros de dividendes, elle a une fortune qui a été évaluée en 2010 à 652 millions d'euros - ce sont des chiffres publics - en augmentation de 27 millions d'euros par rapport à 2009. 27 millions d'euros en un an : pourquoi est-ce que ceux qui s'empressent de condamner l'un ne condamnent pas l'autre. Moi, je ne condamne ni les uns ni les autres", a affirmé la porte-parole de M. Sarkozy.
La révélation par les médias que M. Lévy allait percevoir 16 millions d'euros de rémunération différée (bonus) en plus de sa rémunération régulière a provoqué un tollé parmi les candidats à la présidentielle, notamment de la part du socialiste François Hollande et du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.