TOUT EST DIT

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mardi 27 décembre 2011

Sciences Po Paris et la « discrimination positive »

Après l’admission de bacheliers issus de ZEP sur dossier et entretien, instituée en 2001, Sciences Po Paris continue l’application d’une « discrimination positive » portée par « son très politique directeur [dixit “Le Figaro”] », Richards Descoings.

A partir de 2013, l’examen d’entrée en première année comportera une sélection sur dossier, un plus grand nombre d’oraux et la suppression de l’épreuve de culture générale. Réflexion entendue à Sciences Po Paris : « La culture générale nous semble la moins utile. Qui peut prétendre en avoir une à l’âge de 17 ans ? » Eh bien, ceux qui en ont une justement, acquise par la lecture, le travail, la curiosité intellectuelle (1).

Suppression donc de la culture générale qui, paraît-il, serait discriminante (à la différence de la « discrimination positive » qui est tout aussi discriminante, mais comme c’est pour la bonne cause…). Cela ne suffit cependant pas à faire le bonheur de la responsable de l’égalité des chances à l’Essec, Chantal Dardelet : « Ce n’est pas évident de mesurer les conséquences d’un tel changement. Sciences Po supprime (sic) la culture générale, effectivement discriminante socialement [c’est une aberration de le prétendre, mais passons…], mais impose un oral de langue avec une note éliminatoire. Or, les épreuves de langues sont les plus discriminantes : pour bien parler anglais, il faut avoir voyagé à l’étranger, avoir fait des échanges scolaires, etc. »

Pour bien parler anglais, peut-être, mais pour bien parler arabe, un séjour en Seine-Saint-Denis devrait faire l’affaire, non ?

Directeur des études et de la scolarité, Hervé Crès indique : « Un candidat qui a un très bon dossier académique et est très engagé dans une ONG ou qui fait de la musique à haut niveau, par exemple, n’a pas forcément le temps de se préparer au concours. Pourtant, il aura peut-être un profil que nous voudrons avoir chez nous. » Alors autant supprimer carrément le concours pour un gus qui serait impliqué dans une de ces innombrables associations usines à gaz ou qui joue de la flûte traversière… Sur le sujet, Hervé Crès peut être très ferme : « Nous ne voulons pas recruter des copies, mais des individualités. »

Sélectionner les étudiants en fonction de leur « personnalité » plutôt que sur leurs connaissances est destiné – disons les choses clairement – à favoriser les populations des banlieues (2). On fera donc une place au lascar à la tchatche facile (mais sans culture générale) et on éliminera l’étudiant plus réservé, moins démonstratif (mais cultivé). Ça va devenir un truc façon « Star Ac » ou « Loft Story » avec la promotion des grandes gueules mal élevées et l’élimination des personnes plus réservées. Sciences Po ? Oui. Sciences Po de chagrin…

(1) On souligne à Sciences Po : « On s’est aperçu que les questions [de culture générale] étaient parfois trop compliquées et qu’on avait fixé la barre un peu trop haut. »

(2) Ce qu’on nous vend sous le vocable « classes populaires ».

Combattre le chômage sans fatalisme ni tabous

Les conséquences de la crise économique sont, hélas !, implacables. Chaque jour depuis trois mois, la France compte un millier de chômeurs supplémentaires. En un an, quelles que soient les catégories retenues, le chômage a progressé de plus de 5 %. Selon les derniers chiffres, l'on comptait, en novembre, 2 844 800 demandeurs d'emploi, soit le plus mauvais résultat depuis douze ans.

Pour la France entière, départements d'outre-mer compris, deux seuils symboliques ont été franchis : plus de 3 millions de chômeurs de catégorie A et plus de 5 millions d'inscrits à Pôle emploi, toutes catégories confondues. La dégradation est encore plus forte pour les plus de 50 ans (+ 15 %), pour les femmes (+ 7 %) et pour les chômeurs de longue durée (+ 7 %).
L'espoir exprimé par Nicolas Sarkozy de ramener le chômage sous le seuil de 9 % de la population active avant la fin de son mandat ne se réalisera donc pas. Avec la récession annoncée, c'est au contraire la barre des 10 % qui sera franchie en 2012 contre à peine 6 % en Allemagne.
Le chef de l'Etat ne pouvait imaginer pire contexte pour briguer un second mandat. Il a été d'autant mieux avisé, le 1er décembre à Toulon, d'inviter les partenaires sociaux à un sommet sur l'emploi, le 18 janvier, afin que "chacun puisse apporter des solutions, faire des propositions". "La crise ne doit pas nous faire baisser les bras", avait ajouté M. Sarkozy. Mieux vaut tard que jamais. Mais c'est bien tard, et pour deux raisons qui ne permettent guère d'espérer des miracles de ce prochain rendez-vous. La première tient à l'état des relations entre l'Elysée et les centrales syndicales.
Nicolas Sarkozy avait pourtant marqué des points au début de son mandat. En 2007, il avait négocié avec pragmatisme la loi sur le service minimum dans les transports, puis la réforme des régimes spéciaux de retraite. Il avait ensuite eu le courage de réformer les règles archaïques de la représentativité, afin de rendre les syndicats plus légitimes et de faire progresser la démocratie sociale. Mais, depuis deux ans, la réforme des retraites menée au pas de charge, sans réelle concertation, a installé un climat de défiance qu'il sera bien difficile de dissiper à trois mois de l'élection présidentielle.
La seconde raison est plus profonde : le chômage de masse qui gangrène la société française signe l'échec des politiques de l'emploi menées par la gauche et par la droite depuis quarante ans. Or, au-delà de l'amortisseur des emplois aidés, autrefois brocardé par M. Sarkozy et aujourd'hui réactivé, bien des pistes méritent d'être explorées : de l'élargissement du chômage partiel (à l'Allemande) à la "flexisécurité" (à la scandinave), de la "sécurité sociale professionnelle" prônée par la CGT et la CFDT au "contrat de génération" préconisé par M. Hollande ou à l'allégement des charges sociales sur le travail souhaité par le patronat.
A défaut d'amorcer la décrue du chômage, souhaitons au moins que le sommet de janvier, puis la campagne électorale permettent d'affronter le problème sans fatalisme, ni tabous.

La majorité ne veut pas croire au scénario de la France rose

INFOGRAPHIE - Depuis que le Sénat a basculé, la gauche se prend à rêver au «grand chelem» si elle gagne présidentielle et législatives en 2012.


Une France rose en 2012: c'est le scénario catastrophe pour la majorité. Même durant les deux septennats de François Mitterrand, le Sénat était resté la forteresse de la droite. Mais si la gauche remporte en 2012 la présidentielle puis, dans la foulée, les élections législatives, elle aura tout: l'Élysée, Matignon, les deux assemblées parlementaires, 21 régions sur 22, 61 départements sur 101 (dont 56 en métropole), et 27 des 39 villes de plus de 100.000 habitants.Dès le 14 mai dernier, le président du MoDem, François Bayrou, avait évoqué ce scénario, visionnaire à l'époque puisque le Sénat n'avait pas encore basculé à gauche, en soulignant: «L'élection du candidat du PS signifierait la concentration entre les mêmes mains, pour la première fois dans l'histoire de la République, de tous les pouvoirs locaux et nationaux.» Le 10 décembre, à Pau, le candidat centriste à l'Élysée a cette fois mis en garde l'opinion publique: «Je ne crois pas que l'on sortira le pays de ses difficultés en donnant à ce parti (le PS) tous les pouvoirs, de la plus petite commune jusqu'à la présidence de la République.»

 «Cela pourrait mettre la France K.-O.»

 Le scénario est bien sûr «espéré» au PS, comme le précise Jean-Jack Queyranne. Le président de la région Rhône-Alpes, qui ne se représentera pas aux législatives, explique que «si la gauche gagne la présidentielle, elle a de bonnes chances de remporter ensuite les législatives. Ce serait une logique de confirmation .» Queyranne ajoute qu'il y a «de très fortes attentes des présidents de région» qui souhaitent que l'État «leur délègue des responsabilités nouvelles en matière économique». une nouvelle réforme de la décentralisation et une réforme fiscale.
À droite, on ne veut évidemment pas se résoudre à ce scénario d'une France repeinte en rose. «Ce serait une première. Heureusement, cela reste une hypothèse. Il faut mettre le doigt sur le fait que la gauche munie de tous les pouvoirs pourrait mettre la France K.-O.», explique le ministre des Transports, Thierry Mariani.
«Si la gauche gagne tous les pouvoirs, elle aura le pays à dos six mois après», veut croire Jacques Myard (Yvelines). Bien placé pour savoir qu'en 1981 un tel scénario, prédit par le RPR de l'époque, n'avait pas empêché François Mitterrand de rester le maître à l'Élysée pendant quatorze ans, avec tout de même deux législatives perdues et deux fois deux ans de cohabitation.
«Je ne peux pas croire à une marée totalement rose, car cela voudrait dire que les Français n'ont pas compris l'engagement quotidien du chef de l'État pour les protéger de la crise», explique Alain Gest (Somme), pour qui les élus UMP doivent se mobiliser pour «faire la pédagogie» du bilan de Nicolas Sarkozy.

 « Partir à la reconquête »

«On peut encore gagner, c'est l'argument essentiel. Il faut revenir à nos fondamentaux», résume Christian Vanneste (Nord). «La France rose, ce serait un affaiblissement du pluralisme, et un danger pour l'équilibre de nos institutions», estime Patrice Martin-Lalande (Loir-et-Cher).
«Si, par malheur, la gauche avait tous les leviers de pouvoir, on aurait alors un sacré travail de renaissance idéologique à faire», reconnaît Hervé Mariton (Drôme). «C'est un vrai problème. Le fait que nous ayons négligé les élections locales est extrêmement dangereux», prévient Bernard Debré. Le député de Paris se veut lucide: «Si la gauche remporte tous les pouvoirs, nous devrons partir à la reconquête, ville après ville.» Et ce, dès 2014. «Quand on perd, c'est que l'on a été mauvais. Jamais les élections nationales ne revêtiront un tel enjeu», insiste Lionnel Luca (Alpes-Maritimes).

La surprise de Sarkozy

Tout va très bien madame la marquise

Signal d’alarme

Dans les milieux autorisés, on s’autorise à penser (comme disait Coluche en se moquant gentiment des périphrases journalistiques) que les Restos du Cœur sont un indicateur. Leur succès est le signe d’un échec. Et non seulement ils ne désemplissent pas, mais ils affichent presque complet. Une fréquentation en progression de 25 % en trois ans : nombre d’établissements se réjouiraient de ce résultat quand celui-là préférerait tirer le rideau de fer faute de clients.

Le rouge est donc mis. Les prolongements de la « crise » de 2008 sont sur le point de déborder une institution — non-gouvernementale — de la pauvreté. Il n’est plus possible, pour les Restos, de rester une entreprise marginale capable de compenser le déficit de solidarité d’une société qui ne fait pas de quartiers. À leur corps défendant, ils sont devenus « trop» indispensables. Et l’appel à la générosité nationale que leurs responsables ont lancé pour trouver cinq millions supplémentaires résonne comme un signal d’alarme : le pays ne peut plus compter sur quelques-unes de ces associations « exceptionnelles » — comme l’a qualifiée le président Sarkozy — pour relever le défi posé par l’augmentation exponentielle des personnes en situation de précarité, voire de danger.

« Aujourd’hui, on n’a plus le droit d’avoir faim, ni d’avoir froid », chantent toujours Les Enfoirés, vingt-six ans après l’écriture d’une chanson qui espérait provoquer un déclic, et rester éphémère. Comme une évidence oubliée… À quatre mois de la présidentielle, ce refrain devrait résonner dans la tête de tous les candidats comme une musique entêtante. Pas pour les culpabiliser à bon compte, pas pour tirer des larmes misérabilistes et pas davantage pour inspirer des déclarations pleines de bons sentiments aussi indiscutables que sans lendemain en pleine période des fêtes. Non, c’est bien un sursaut politique qu’exige la situation concrète des 860 000 bénéficiaires — dépasseront-ils bientôt le million ? — qui se résignent — c’est le verbe approprié — à venir manger aux Restos du Cœur. Ce n’est pas une affaire d’argent mais de réalisme. Au moment où l’Insee confirme, pour novembre, une aggravation de l’augmentation inexorable du chômage, il est temps de se préparer à affronter sans faux-fuyants de pure communication, et sans slogan commode, la vérité d’un pays qui se fracture sous nos yeux. Et d’envisager comme un programme prioritaire de combattre le sauve-qui-peut qui le guette.

L'Histoire accélère, accrochez-vous !

« Puissiez-vous vivre en des temps intéressants. » Cette traditionnelle formule de voeux chinoise paraît bien superflue en cette fin d'année 2011. Les temps sont devenus trop intéressants. L'Histoire accélère et se complexifie à la fois.

Symboliquement, un long cycle historique de plus de deux siècles se conclut sous nos yeux. Il a vu la domination quasi absolue de l'Occident européen, puis américain, sur le monde. Le flambeau de l'Histoire semble en train de passer de l'Occident vers l'Asie. Un mouvement accéléré dernièrement par la crise de la dette souveraine européenne. Sur ce plan, 2011 a bien été, en partie au moins, « l'Année de l'Europe »... mais à son détriment.

Notre continent est apparu comme « l'homme malade du monde ». Les pays émergeant derrière la Chine vont-ils, avant qu'il ne soit trop tard, venir massivement à notre secours ou vont-ils être entraînés, eux aussi, dans « la grande récession » devenue mondiale ? Ce dernier scénario pourrait avoir des conséquences politiques imprévisibles sur des régimes autoritaires, traditionnellement plus fragiles que les pays démocratiques face aux secousses économiques.

L'Histoire demeure également ouverte sur un plan régional, celui de la Révolution arabe. Pour bien saisir la portée de ces événements, il faut imaginer que nous sommes en juillet 1790. Le Printemps arabe a commencé il y a un an. C'est le début d'un cycle historique long qu'il convient de juger sans angélisme, mais également sans peur irraisonnée. La victoire des partis se revendiquant de l'islam était inévitable. Par un effet de « zoom », nous avons sans doute surestimé la représentativité des manifestants qui, de Tunis au Caire, semblaient si proches de nous. La place Tahrir n'était pas toute l'Égypte. Les partis islamiques sont très divers. Il n'y a pas un islam, mais des islams.

Il n'en demeure pas moins que la situation de « l'Empire du Milieu » du monde arabe ¯ l'Égypte ¯ est très préoccupante, comme celle d'un pays souvent décrit comme « les Balkans » du Moyen-Orient : la Syrie. Le retrait des États-Unis d'Irak et, à terme, d'Afghanistan, ouvre une ère très incertaine où se mêlent les appétits des uns et les peurs des autres, de la Turquie au Pakistan, en passant, bien sûr, par l'Iran.

La quête de modernité ne se limite pas au monde arabe. Elle s'exprime désormais avec force dans une Russie dont les citoyens s'indignent, toujours plus nombreux, de la corruption qui règne dans les plus hautes sphères du système.

À ces mouvements de plaques tectoniques symboliques, il convient d'ajouter un mouvement tellurique bien réel celui-là. Au Japon, pendant quelques heures, sous le double effet du tremblement de terre et du tsunami, l'homme semble avoir perdu le contrôle de l'atome. La catastrophe de Fukushima a été un révélateur tout à la fois de la résilience de la société japonaise et des lourdeurs de son système politique et bureaucratique. Elle nous a aussi rappelé que l'énergie nucléaire n'est pas, ne peut pas être, une énergie comme les autres.

L'année 2011 apparaît bien comme celle de toutes les incertitudes. Elle n'a pas apporté, comme le proclament certains, la démonstration que la dé-mondialisation s'impose. Mais elle nous rappelle avec force que les systèmes démocratiques doivent trouver des réponses à leur incapacité structurelle à agir vite et penser loin.

La tentation suicidaire du centrisme

Certains libéraux ou partis se disant libéraux sont en train de gâcher une chance unique dans le contexte de crise actuel en se rapprochant du centre et de ses positions fédéralistes et pro-euro.

Ils sont en train de répéter le même type d’erreur qui les avait amenés à encenser la politique américaine des années 90, qui n’avait rien de libérale, mais qui était du keynésianisme indirect consistant à utiliser le système bancaire et financier pour créer de la croissance artificielle en gonflant une bulle de crédit géante. Ils y ont laissé évidemment une grande partie de leur crédibilité maintenant que cette bulle est en train d’imploser.

Aujourd’hui, ces « libéraux » — qui n’en sont pas à mon avis — se mettent à soutenir un système de monnaie unique en train d’imploser sous le poids de ses contradictions (comment peut-on croire que la Grèce et l’Allemagne puissent partager les mêmes standards associés à cette monnaie unique ?), et dont le maintien à flot entraîne des coûts exorbitants pour les États dont les finances sont encore à peu près viables.

Il faut être réaliste : la zone euro est déjà en faillite aujourd’hui.

L’euro et plus généralement le « rêve européen » étaient une création de phase euphorique de fin de bull market. L’optimisme extrême aidant, on voulait croire qu’il était possible d’amener la Grèce, le Portugal ou l’Italie du Sud au niveau de l’Allemagne et du Danemark à l’aide de quelques traités, de normes bureaucratiques et de subventions diverses. C’est évidemment l’inverse qui est en train de se produire, à savoir qu’en voulant mutualiser, on supprime toute concurrence stimulante entre pays européens, et les plus irresponsables contaminent les autres et les tirent vers le bas. Le grand marché baissier en train de s’installer depuis la fin 2007 détruira cette utopie, quelles que soient les gesticulations des dirigeants actuels.

Les libéraux français disposent aujourd’hui d’une opportunité historique, il leur suffit de s’opposer de façon claire au courant fédéraliste, à toute initiative visant à poursuivre la fuite en avant dans la dette, en particulier par l’extension à l’échelle européenne de la monétisation (eurobonds, rachats de dettes publiques par la BCE, FESF), à toute initiative visant à ajouter une couche de bureaucratie et de « super-étatisme » fédéral aux couches étatistes déjà en place.

Et de proposer à la place :

* Une restructuration générale (faillite ordonnée proposée par exemple par Vincent Bénard), portant à la fois sur le système bancaire, et sur les dettes publiques des États les plus fragiles.
* Un démantèlement de la zone euro, avec retour aux monnaies nationales, indispensable pour stopper l’hémorragie de la balance des paiements courants des pays européens les moins performants, et leur donner la possibilité d’entamer ensuite un nouveau cycle de croissance comparable à celui observé en Argentine après la restructuration de 2001-2002.

La crise en cours se chargera de toute façon de ce démantèlement.

Aux libéraux d’anticiper, de se montrer intelligents en proposant d’organiser ce démantèlement de façon ordonnée au lieu de se ridiculiser dans les années à venir auprès de l’opinion publique en s’associant à un « troupeau » de dirigeants fédéralistes qui fonce vers le précipice, dont les centristes sont les représentants « en pointe ».

Ron Paul aux États-Unis récolte aujourd’hui les fruits d’un positionnement clair et sans compromissions, et de son opposition au « système Fed ». Il sera certainement au moins en mesure d’avoir une influence importante sur les élections à venir en 2012, et plus la crise se développera, plus cette influence grandira.

Nos libéraux feraient bien de s’inspirer de cet exemple au lieu de soutenir des centristes qui sont aujourd’hui les plus ardents défenseurs de l’eurocratie, des banques centrales et des politiques « coordonnées » de monétisation et de fuite en avant dans la dette, donc de la mutualisation de l’irresponsabilité.

Les Bayrou, Morin et consorts sont pour moi les pires adversaires du libéralisme. Il est à mon avis essentiel que les libéraux le disent et s’opposent à leurs projets de façon claire !

A Moscou : "Poutine a volé nos voix et il ne s'en cache même pas"




Face à la rue, Poutine veut une «psychothérapie nationale»

Le premier ministre russe a encouragé lundi les responsables politiques à mieux communiquer avec leurs concitoyens.

À la rue qui le somme de quitter la scène politique, Vladimir Poutine a répondu lundi par une pirouette. Le premier ministre russe, qui ne s'était guère exprimé depuis sa longue intervention télévisée du 15 décembre, a pris la parole devant le Conseil d'État, un organe consultatif composé de 89 dirigeants de la Fédération russe. À cette occasion, il a invité les responsables politiques à «communiquer» davantage, jugeant que ses concitoyens ont besoin d'une «psychothérapie nationale».
Vladimir Poutine a aussi multiplié les références au Roosevelt de la Grande dépression, dont il entend faire un modèle face à la crise qui ébranle son système de gouvernance. À l'époque, a-t-il dit, «Roosevelt intervenait à la radio sur de nombreux thèmes, pas seulement sur les questions d'emploi. Le but principal était de mener une psychothérapie nationale pour redonner aux citoyens confiance en l'avenir». Poutine somme la classe politique d'investir le champ médiatique, notamment «l'Internet et la télévision». «Nous disposons de nombreux moyens de communiquer avec la société et nous ne les utilisons pas efficacement. Il faut redoubler d'efforts», dit-il.

Contrôle direct

Ce «remède» risque, au mieux, de faire hurler de rire l'opposition qui dénonce l'incapacité du candidat Poutine à faire face aux questions de son temps. «Pour le moment, le pouvoir s'en tient à une imitation d'action politique. Il n'est pas dans l'action mais dans la communication», dénonce le député de Russie Juste Ilya Ponomarev, membre du comité d'organisation du meeting de samedi.
À la différence de Dmitri Medvedev, Vladimir Poutine est réputé pour sa défiance envers les nouveaux moyens de communication, à l'exception notable des web-caméras installées à sa demande sur les chantiers de reconstruction des maisons détruites par les incendies de l'été 2010. À l'époque, ces initiatives avaient été raillées par les éditorialistes moscovites, qui y ont vu un «aveu patent de l'échec de la verticale du pouvoir». Elles traduisent aussi l'incapacité de Vladimir Poutine à concevoir les nouveaux médias autrement qu'à travers le prisme du contrôle direct - l'œil, la voix -, alors qu'ils sont par définition hors de prise.