TOUT EST DIT

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mercredi 21 décembre 2011

Iran : attaque à la chaussure contre le président Ahmadinejad

Mahmoud Ahmadinejad partage désormais quelque chose avec George Bush : il a fait l'objet d'une "attaque à la chaussure". Cela s'est passé à Saari, dans le nord de l'Iran, lundi 12 décembre. Selon les récits publiés dans la presse officielle, un ouvrier licencié du textile s'est approché de l'estrade où se tenait le président iranien, qui s'apprêtait à inaugurer un projet de logements bon marché. "Rashid Sh., 45 ans, sans revenu depuis un an", s'est levé et a lancé ses chaussures vers le chef de l'Etat, a rapporté Ghased News, un site proche du président. Une attaque ratée, puisque le président "a réagi à temps" et en est sorti indemne, assure le site Aftab.

La réaction des personnes présentes lors de cette attaque inédite diffère selon les médias. Les sites proches de M. Ahmadinejad, à l'instar de Ghased New, rapportent que "les gens ont scandé des slogans en faveur du président et ont frappé brutalement l'auteur de l'attaque". Pourtant, une lettre anonyme d'un habitant de Saari, largement relayée sur les réseaux sociaux, donne une tout autre version des faits : "En plein discours du président, quelques ouvriers d'une usine de textile fermée récemment, qui n'avaient pas touché leurs arriérés de salaire, ont brandi un drapeau et réclamé leurs droits. Les gens et les ouvriers ont ensuite scandé des slogans contre Ahmadinejad et la situation économique du pays." Selon ce texte, l'attaque à coups de chaussure a mis fin à la cérémonie, et le déjeuner prévu après le discours de M. Ahmadinejad a été annulé.

L'incident a été immédiatement exploité par les adversaires conservateurs du président iranien. Le site Khabaronline – dirigé par Ali Larijani, président du Parlement iranien et proche du Guide suprême, Ali Khamenei, en guerre ouverte avec M. Ahmadinejad – confirme que Rashid Sh. n'était pas le seul, ce jour-là, à exprimer sa colère. D'après ce site, un groupe de travailleurs licenciés du textile "ont fait valoir leurs demandes pendant le discours du président".

Les proches du président n'ont pas tardé à contre-attaquer. Ali-Akbar Tahaie, le gouverneur de la province de Mazandaran, a dépeint Rashid Sh. comme un  "voyou", ayant un casier judiciaire à Téhéran. Le site Ghased News est allé jusqu'à écrire qu'il était un habitué de ce genre de provocations et "avait déjà lancé des œufs et des tomates sur l'ancien président réformateur Mohammad Khatami".

Les plus malicieux n'ont pas manqué de rappeler que lorsque George Bush avait été visé par les chaussures du journaliste irakien Mountasser Al-Zaïdi en 2008, Mahmoud Ahmadinejad avait déclaré : "Il y a une différence entre nous, qui sommes très bien accueillis dans les autres pays, et les Américains, qui ne suscitent aucune sympathie chez les autres."

LE SORT OUBLIÉ DES OUVRIERS IRANIENS
Pendant que les cercles au pouvoir à Téhéran réglaient leurs comptes par le truchement de cet incident, peu ont évoqué le sort des ouvriers iraniens. Pourtant, leur situation s'est sérieusement dégradée ces dernières années, en particulier dans le secteur du textile, soumis à la concurrence des importations chinoises. Selon les rapports officiels, le chômage est de 11%. Un chiffre largement contesté par certains analystes (lire l'article d'Enduring America sur la question).

Les retraités souffrent aussi. Nombre d'entre eux ne touchent plus leurs pensions et n'hésitent plus à descendre dans la rue. Ainsi, les travailleurs à la retraite de l'usine d'acier d'Ispahan ont manifesté, le 13 décembre, devant le Parlement.

La suppression des subventions aux produits de base, mise en œuvre depuis un an par M. Ahmadinejad, frappe durement les couches populaires. Selon Fariborz Raisdana, économiste et universitaire basé à Téhéran, "le pouvoir d'achat des ouvriers a drastiquement diminué suite à l'application de cette loi". Selon elle, "60% à 70% de la classe ouvrière sont touchés" par la hausse des prix. En guise de compensation, le gouvernement distribue chaque mois 22 euros par Iranien. Mais les virements arrivent souvent en retard et de nombreuses familles ne touchent jamais l'argent. Ceux qui protestent sont dans le collimateur des autorités.
L'Association de défense des droits d'ouvriers avait condamné, en novembre, "la pression accrue envers les ouvriers et les militants des droits syndicaux". Cette association iranienne, fondée en 2008, a également fait état de son inquiétude suite aux lourdes peines prononcées à l'encontre de syndicalistes : un an de prison pour Ali Nejati, cadre dirigeant du syndicat de l'usine à sucre de Haft-tappe (Ouest) ; cinq ans de réclusion pour Behnam Ebrahim-Zadeh, militant ouvrier.
L'attaque à la chaussure du 12 décembre marque, peut-être, la fin de la légende de Mahmoud Ahmadinejad "serviteur des plus démunis".

Sous-traitance


Mobiliser policiers et gendarmes pour remplacer dans les aéroports les agents de sûreté en grève, c’est une excellente idée. La meilleure manière de permettre aux Français de décoller et profiter enfin de vacances bien méritées. L’idée est d’autant plus judicieuse que policiers et gendarmes connaissent bien ce travail, parce qu’avant, c’est eux qui en étaient chargés… Avant la sous-traitance au privé de cette activité, il y a une quinzaine d’années, avant la chasse au trop d’Etat. Et si demain on sous-traite au privé l’emploi de tous les pilotes, des contrôleurs aériens- il faudra, à chaque grève, l’armée ou la police pour faire voler les avions. Cela va finir par revenir cher à l’Etat ! Il y aurait certes une solution, créer un corps des fonctionnaires chargés de la sécurité des voyageurs. On pourrait même l’appeler police de l’air et des frontières, ou PAF… Absurde, non ?

Ces prothèses d'où suinte un scandale

Ce sont des problèmes de riches. Des soucis du monde moderne, qui épargnaient nos ancêtres. L'affaire des prothèses du sein de la marque PIP (Poly Implants Prothèses) symbolise les angoisses de notre temps et des années à venir dans nos sociétés occidentales. À l'aube d'une année nouvelle, nous allons tous, en chœur nous souhaiter une « Bonne santé, surtout la santé, hein, tant qu'on a la santé... » Cette thématique figure au premier rang des préoccupations des Français. Ce n'est pas une raison pour basculer dans la panique ou le scandale dès qu'une fissure se présente dans une prothèse mammaire ! Ces questions doivent se régler dans la sérénité. Hier, on apprenait par Libération que les autorités s'orientaient vers un retrait total des prothèses incriminées, conçues à partir d'un gel non conforme et sujettes à déchirement. Voire génératrices de cancers. Sage décision. Comme l'a été celle d'appeler les chirurgiens à ne pas pratiquer de dépassement d'honoraires pour les explantations. Plus sage eût été celle de ne pas habiliter la marque PIP. Mais la procédure d'autorisation des médicaments est sur la sellette à l'occasion d'une autre affaire : celle du Médiator. Un expert responsable au sein de l'Agence du médicament aurait touché plus d'un million d'euros de la part du groupe Servier entre 2001 et 2009. Quand le médicament a été mis sur le marché. Et l'on découvre l'autre mal dont souffre notre société. Plus intemporel et beaucoup moins moderne : la corruption. Quand les valises de billets concernent notre santé et pas les régimes africains, soudain, ça nous fait moins rigoler.

Nicolas Sarkozy durcit le ton contre François Hollande

Le président de la République a reçu une quinzaine de députés sarkozystes, mardi soir à l'Élysée.

Dans les starting-blocks. Nicolas Sarkozy est apparu «offensif comme jamais» mardi soir à l'Élysée, en recevant une quinzaine de députés sarkozystes. Le président a commencé par s'en prendre à François Hollande, qu'il appelle désormais «le petit». Il a notamment critiqué son appel («Nous gagnerons ensemble!») aux sociaux-démocrates allemands, rencontrés à Berlin la semaine dernière. «Hollande est allé en Allemagne dire qu'il souhaitait la défaite de Merkel, s'est-il indigné. S'il est élu, il devra travailler un an avec elle! Comment peut-il espérer négocier avec elle après ça?»
Le président a ironisé sur le fait que François Hollande n'avait rencontré ni Mario Monti à Rome, ni Angela Merkel à Berlin. «Le seul qu'il ait vu, c'est Zapatero à Madrid, qui a été battu!», a-t-il plaisanté. Sarkozy estime qu'Hollande n'est pas parvenu à imposer un seul thème de campagne. «Son problème, c'est qu'il fait la même campagne après la primaire que pendant, a-t-il ajouté. Ce n'est pas lui qui a changé, c'est la lumière. Quand on est candidat à la présidentielle, on est dans une lumière où la moindre peluche sur le costume se voit.»

«Comme un serpent devant une clarinette »

Nicolas Sarkozy a également égratigné Marine Le Pen. «Vous êtes nulle!», a-t-il lancé, comme s'il mimait un face-à-face avec la présidente du FN. «Vous remboursez la dette avec une monnaie dévaluée, mais cette dette doublera alors du jour au lendemain!», a-t-il poursuivi, sûr de son effet. «Comme un acteur, il jouait, raconte un participant. Il a hâte de se lancer dans le combat électoral.» Il a estimé que François Bayrou était le dépositaire de la «marque centre». Et qu'il pouvait être utile pour «dégonfler Hollande». «Un accord Bayrou avec les socialistes est impossible», a-t-il assuré.
En verve, le chef de l'État a plaisanté sur son organisation de campagne: «C'est une organisation peu lisible de l'extérieur. Moi-même, j'ai du mal à m'y retrouver!» Il a redit qu'il n'irait pas à son QG de campagne. «Dans un QG, si vous montez dans les sondages, on vous dit que c'est gagné, si vous baissez, on vous dit que c'est perdu!» Il a rappelé que Giscard, Balladur et Jospin avaient «perdu car ils étaient obnubilés par leur niveau dans les sondages, qui masquait la réalité du terrain». «Celui qui regarde les sondages, il est comme un serpent devant une clarinette», a-t-il glissé. Le président s'est aussi félicité du projet UMP qui n'a «pas fait de ronds dans l'eau». «J'irai beaucoup plus loin, plus fort», a-t-il prévenu. Il s'est félicité de ses meilleures relations avec un Fillon «plus offensif» et s'est montré sévère avec Rachida Dati qui brigue la même circonscription que le premier ministre à Paris. «Il faut traiter le problème», a-t-il sommé.
Plus tôt dans la journée, en Ardèche, le chef de l'État a défendu les réformes de son gouvernement dans le secteur de la santé de proximité devant les médecins et infirmiers d'une maison médicale des Vans.

Le soleil n’est pas prêt de se lever à l’Est

En Transnistrie, république sécessioniste de Moldavie reconnue par aucun pays ou organisation, située aux marges de l’Europe, une véritable élection présidentielle est en cours. Deux journalistes de Presseurop se sont rendues sur place.
"La Transnistrie? jamais entendu parler” : c’est la réponse classique quand on évoque le nom de cette République autoproclamée au sein du territoire de la Moldavie, le pays le plus pauvre d’Europe. Pour quelques personnes cependant, la Transnistrie c’est un “trou noir”, “une plaque tournante du trafic humain et de drogues”, ou bien “le dernier bastion communiste dans le jardin de l’UE”.
D’une superficie de deux fois le Luxembourg et financièrement soutenue par la Russie,  elle n’est reconnue par aucun pays ou organisation. Pourtant, comme ils le font tous les cinq ans,  les Transnistréens se sont rendus aux urnes le 11 décembre afin d’élire leur chef de l’Etat.
Car si officiellement la Transnistrie, coincée entre l’Ukraine et la Moldavie, fait partie de cette dernière, les Transnistréens ne l’entendent pas de cette oreille. Et le conflit gelé a récemment été remis sur l’agenda sous la forme de négociations au format dit “5+2” (les deux parties avec l’Ukraine, la Russie et l’OSCE, et deux observateurs: l’UE et les Etats-Unis).
Depuis que le président sortant, l'ancien mineur russe Igor Smirnov, a proclamé l’indépendance en 1991, lors de l’éclatement de l’URSS, la Transnistrie a tout ce qui fait  une nation : un chef de l’Etat, un Parlement (appelé Soviet Suprême), une monnaie (le rouble transnistréen), un drapeau avec faucille et marteau et, bien sûr, un hymne national.
Dimanche 11 décembre, cet hymne résonnait des haut-parleurs installés aux bureaux de vote. Au bureau central, les électeurs ont même pu assister à un concert donné par un orchestre.
Parce que se rendre aux urnes, c’est une fête en Transnistrie.  Dès  l’aube, le demi-million d’habitants étaient appelés à la radio à participer à “ce moment important de patriotisme”.
A l’issue du scrutin, Igor Smirnov, qui régnait d’une main de fer (les droits de l’homme et la liberté de la presse ont encore un long chemin à faire) depuis plus de deux décennies, a finalement subi une cuisante défaite, recueillant guère plus de 25% des voix. Ses deux opposants principaux se rencontreront le 25 décembre pour un second tour.
Il s’agit d’un côté de Evgueni Chevtchouk (plus de 38% des voix au premier tour), un avocat de 43 ans, chef du parti “Renaissance” et candidat préféré des jeunes. De l’autre côté, d’Anatoly Kaminski (26% des voix), un homme d’affaires de 61 ans et chef du parti “Renouveau” que le Kremlin aimerait voir prendre le pouvoir.
L'idéal d’indépendance est non seulement inscrit sur les programmes des deux candidats du second tour mais est aussi le plus cher désir des habitants. Mais pour Chevtchouk cependant, “Le bien-être de la population et la lutte contre la corruption et les conflits d’intérêts prévalent sur la reconnaissance de l’indépendance de notre Etat”, ainsi qu'il nous l'a affirmé, tout en critiquant “les autorités qui agissent dans l’intérêt d’une seule entreprise”. Il faisait référence à la société Sheriff gérée par le fils de Smirnov, qui semble avoir le monopole sur tout ce qui se fait ou se vend en Transnistrie : les stations d’essence, les supermarchés, la téléphonie mobile, le club de foot national...tous portent l’enseigne de Sheriff.
Quoi qu’il en soit, "Rodina !, Rodina !..." ("Patrie" en russe) était sur toutes les lèvres. Toutes les personnes que nous avons rencontrées, Moldaves ou Russes, ont affirmé qu’elles désiraient plus que tout l’indépendance de leur patrie et que celle-ci était la seule valeur importante à leurs yeux.
De ce point de vue, la capitale de cet "Etat imaginaire, mais hautement stratégique", comme l'a qualifiée Euronews, vit et vivra encore suspendu à un espoir.
Un espoir dont on peut se demander s’il est le syndrome d’un lavage de cerveau ou s’il relève d’une véritable conviction patriotique. Les résultats du second tour n’apporteront probablement pas de réponses à cette question. Le soleil n’est pas prêt de se lever à l’Est.

Moody's conforte le triple A du Royaume-Uni

Londres n'a pas fini de faire des jaloux. L'agence de notation Moody's estime dans son rapport annuel sur le crédit, publié mardi, que Londres mérite toujours son triple A, assorti d'une perspective stable. Elle prévient néanmoins que la crise persistante de la dette dans la zone euro menace la bonne note britannique, et souligne que de nouveaux chocs sur l'économie du pays pourraient saper les efforts du gouvernement en matière de rééquilibrage des déficits.
La perspective stable dont bénéficie actuellement la note britannique dépend en partie de l'hypothèse selon laquelle le programme d'assainissement budgétaire du gouvernement se déroulera comme prévu, souligne l'agence de notation dans son rapport. Elle prévient qu'une nouvelle détérioration des perspectives macroéconomiques ou un besoin de soutenir le système bancaire pourraient temporairement contrarier les efforts du gouvernement.

"En conséquence, la perspective sur la note sera sans doute sensible à l'évolution de la crise de la dette dans la zone euro, même si le Royaume-Uni n'est pas membre de l'union monétaire", conclut Moody's.
PREUVE QUE MOODY'S S'EN PREND À L'EURO.