TOUT EST DIT

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dimanche 18 décembre 2011

Nicolas Sarkozy rend hommage à un "ami" de la France

Plusieurs responsables politiques français ont rendu hommage, dimanche 18 décembre, à l'ancien président tchécoslovaque Vaclav Havel, décédé le même jour.

Nicolas Sarkozy lui a rendu hommage, voyant en lui un "Européen engagé" et "ami" de la France, qui incarnait "un engagement infatigable en faveur de la démocratie et de la liberté". "Son accession à la présidence de la République après la Révolution de velours en 1989 a couronné une vie tout entière vouée au combat contre le totalitarisme et pour la défense des valeurs qui inspiraient son action – la tolérance, la promotion des droits de l'Homme et la lutte contre l'oppression", écrit le président de la République dans une lettre à son homologue tchèque.

Selon Nicolas Sarkozy, "avec la disparition de Vaclav Havel, la République tchèque perd l'un de ses grands patriotes, la France perd un ami, l'Europe perd l'un de ses sages". "Cet Européen engagé, convaincu de l'unité profonde et de la solidarité nécessaire de notre continent, restera dans la mémoire des Français", conclut le chef de l'Etat.
De son côté, le premier ministre François Fillon souligne, dans un communiqué, que "par son opposition constante au régime communiste, par son rôle décisif lors de la Révolution de velours, puis par ses treize ans à la présidence de la République, Vaclav Havel aura marqué près d'un demi-siècle de l'histoire et de la vie de son pays". "Grande conscience européenne, père de la République tchèque contemporaine, ayant préparé l'adhésion de son pays à l'Union européenne, Vaclav Havel restera un modèle de courage politique et moral et de fidélité aux valeurs humanistes de notre continent", écrit François Fillon.
"Avec lui, nous perdons une grande conscience européenne", a estimé de son côté le ministre des affaires étrangères Alain Juppé, qui "salue la mémoire d'un combattant de la liberté". "Les Français n'ont pas oublié la rencontre du dissident et de ses compagnons avec le président Mitterrand, à Prague, le 9 décembre 1988", rappelle-t-il.
Le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, salue un "dramaturge totalement engagé dans son art comme dans la vie de la cité". "Depuis plusieurs années, Vaclav Havel luttait contre la maladie et la mort avec le courage que lui connaissaient déjà ses compagnons de combat, écrit Frédéric Mitterrand. Homme de lettres et homme d'Etat, artiste et homme d'action, il savait que les mots peuvent être des armes."
"UNE DES VOIX LES PLUS ADMIRABLES DE NOTRE HISTOIRE"
François Hollande, candidat socialiste à l'élection présidentielle, a rendu hommage à "une des voix les plus puissantes, les plus singulières et les plus admirables de notre histoire contemporaine". "Vaclav Havel laissera dans l'histoire le souvenir exemplaire d'un homme qui avait fait de ce qu'il nommait 'la politique antipolitique' un instrument implacable de libération et de progrès, écrit François Hollande dans un communiqué. Sa mémoire, pour les Tchèques bien entendu, pour les Européens à l'évidence mais, au-delà, pour l'humanité toute entière, restera une source vivante de probité, de courage et d'espoir."
Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a salué celui qui, "comme dissident, écrivain ou homme d'Etat, n'a jamais cessé de revendiquer les droits de la conscience morale individuelle et collective, à défendre les droits humains partout où ils étaient menacés, à commencer par la Tchéquie, son pays, qu'il a su intégrer dans l'Union européenne".
Le président du Mouvement démocrate (MoDem) et candidat à la présidentielle, François Bayrou, a estimé que M. Havel, au "parcours original et même unique", représentait "le plus formidable amour de la liberté". "Celui qui vient de s'en aller a été pour notre génération et toute la famille de pensée des démocrates dans le monde, un inspirateur et un repère. Il représentait le plus formidable amour de la liberté", a déclaré M. Bayrou.
Pour Dominique de Villepin, fondateur de République solidaire et lui aussi candidat à la présidentielle, "cet homme de liberté et d'engagement a su faire de son immense culture une exigence de tous les instants au service de l'homme". "C'est avec lui comme avec Jorge Semprun une génération de témoins et de bâtisseurs qui s'efface pour passer le relais de l'espérance à une nouvelle génération, plus épargnée par les tragédies, les persécutions et les guerres. Charge à elle d'être digne de ces grands exemples", poursuit M. de Villepin.
L'"IMMENSE CHAGRIN" DE JACK LANG POUR SON "AMI"
L'ancien ministre socialiste de la culture Jack Lang a fait part de son "immense chagrin" après le décès de son "ami" Vaclav Havel, dont la vie a été "une exemple de courage, d'honnêteté intellectuelle et de fidélité". Jack Lang avait fait sa connaissance par le théâtre dans les années 1970, au moment où Vaclav Havel s'était "imposé comme un des dramaturges les plus féconds et les plus brillants de sa génération".
"Un seul désaccord nous a momentanément séparé" à propos de la création d'une confédération de la grande Europe, à laquelle le président tchèque était opposé, note Jack Lang dans son communiqué. "A ceux qui parfois aujourd'hui doutent de la politique, Vaclav Havel offre un exemple de la noblesse et de la dignité de la vie civique", poursuit-il.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a salué "la mémoire du cofondateur de la Charte 77 qui aspirait à ce que 'l'amour et la vérité vainquent la haine et le mensonge'". "Hier dissident du régime communiste, puis premier président de la Tchécoslovaquie post-socialiste, monsieur Havel ne ménageait pas aujourd'hui ses critiques à l'égard du libéralisme. Son humanisme ne se satisfaisait d'aucun dogme politique quel qu'en soit le nom", déclare Pierre Laurent dans son communiqué.

Eva Joly : "L'économie verte" peut créer "un million d'emplois"

Eva Joly a détaillé son programme, notamment ses quatre priorités, ce samedi devant quelque 300 membres du parti EELV.

Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle, a détaillé ce samedi ses priorités pour 2012, devant l'Agora d'EELV réunissant plus de 300 délégués et « coopérateurs ». Elle a souligné que le projet du parti, qui doit être adopté dimanche, était une « boussole pour (le) mouvement », base de son « contrat écologique pour la République » qui sera présenté le 11 février prochain à Roubaix (Nord).

"Dépenser moins pour vivre mieux"

Toute de blanc vêtue, Mme Joly a affirmé que sa « seule règle d'or serait de ne laisser personne au bord du chemin », avant de détailler ses « quatre priorités » dans un discours de 40 minutes. Candidate de la sortie du nucléaire, Eva Joly a d'abord parlé d'un « temps d'urgence sociale et écologiste pour sortir de la récession », refusant « les logiques mortifères de l'austérité ». En résumé, « dépenser moins pour vivre mieux ».

Le blocage des loyers

Très applaudie, elle s'est notamment prononcée pour le « blocage des loyers », relevant qu'« il y a même un petit pays où cela fonctionne, un petit pays exotique, l'Allemagne ! » Selon elle, alors que « la France est malade du chômage », il est possible de « créer un million d'emplois » dans « l'économie verte » d'ici à 2020. Le chiffrage de cette annonce ne sera dévoilé qu'en janvier prochain. « C'est le seul chemin pour sortir intelligemment et efficacement de la crise », a-t-elle dit, fustigeant la « toute puissance » des marchés financiers. « Les spéculateurs ne gagneront pas », a souligné l'ex-juge, experte en « combat contre les paradis fiscaux ». Évoquant le cargo échoué dans le Morbihan, l'eurodéputée a également proposé « une section au sein de la Cour pénale internationale chargée de poursuivre et réprimer sévèrement les crimes écologistes ».

"La xénophobie d'Etat made in France, ça suffit"

Deuxième idée, un « pacte de fraternité ». L'occasion de s'en prendre à « Hortefeux, Besson et Guéant qui n'ont eu de cesse de caresser le Front national dans le sens du poil, avec une expression bien de chez nous "expulsons français" ». Avant de lancer : « La xénophobie d'Etat made in France, ça suffit comme ça ! »

"En finir avec la Ve République"

Troisième priorité, « la République des biens communs » pour « en finir avec la Ve République », a poursuivi Eva Joly, s'attaquant aux « pratiques claniques et aux méthodes barbouzardes comme dans l'affaire des fadettes » du quinquennat de Nicolas Sarkozy. « Takieddine, Karachi, Marseille, Hénin-Beaumont », cela « relève du même processus délétère », a-t-elle jugé, faisant allusion à l'UMP comme au PS.

"Une préférence sociale et environnementale, pas nationale"

Enfin, elle s'est prononcée pour une Europe fédérale, persuadée que les Français « se refusent à une vision hexagonale et chauvine du monde ». A ceux qui parlent d'« acheter français », elle répond que la « réindustrialisation » doit se faire par les PME innovantes et écologiques, « pas contre, ni dans le dos de l'Europe ». « Ma préférence n'est pas une préférence nationale mais une préférence sociale et environnementale », a-t-elle résumé.
  
La candidate d'EELV a indiqué qu'elle proposerait « rapidement » avec Daniel Cohn-Bendit « un autre chemin » que celui d'Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sur le Traité européen. Sous les « Eva présidente » scandés par une salle debout, elle a appelé à « voter juste » pour un projet de société « et non pas un rafistolage du système ».

Pour Cécile Duflot : "Un projet dense, ambitieux et réaliste"

La secrétaire nationale d'EELV, Cécile Duflot, avait pris la parole dans la matinée. Face à la « crise d'un système et d'un modèle de développement » fondé notamment sur « l'ultra-court terme », et « au moment où on essaie de nous faire croire que la seule solution est de renier les acquis sociaux et aller vers des sacrifices plus importants », c'est un « programme d'action pour les temps qui viennent » avec l'objectif de « s'attaquer à la racine de nos difficultés et présenter des solutions globales écologistes », a-t-elle dit. « Ni un petit livre vert ni une Bible », ce projet porte « l'étendard affirmé de vivre mieux » en « respectant la planète et les équilibres sociaux », a-t-elle ajouté, relevant que « l'originalité de l'écologie politique est d'avoir tiré les leçons de ce qu'il s'est passé au XXe siècle ». Ce projet « dense, ambitieux, large, synthétique, radical et aussi réaliste et fondamentalement écologiste », « apporte des nouvelles solutions » car il ne faut « pas se cantonner à des solutions dépassées », selon la patronne d'EELV.
CAUSE TOUJOURS !

Présidentielle 2012 : MAM attaque tous azimuts

Michèle Alliot-Marie s'est lancée dans la campagne pour la présidentielle 2012 en vantant son candidat favori Nicolas Sarkozy et en critiquant ouvertement ses rivaux, ce dimanche. Ainsi, François Hollande, Hervé Morin et Dominique de Villepin en ont pris pour leur grade. 

Cela faisait un moment que l'on n'avait pas entendu Michèle Alliot-Marie. Et pour marquer le coup, l'ancienne ministre des Affaires étrangères s'est chargée d'attaquer tous les rivaux de Nicolas Sarkozy ce dimanche lors du grand rendez-vous Europe 1-I-télé-Le Parisien. Pourtant, MAM n'hésite pas à pointer du doigt un problème de communication au sein du gouvernement sur l'éventuelle perte du triple A. « Ça m'est apparu comme une erreur de communication et je ne crois pas que Nicolas Sarkozy ait lui-même utilisé ces arguments. Pour moi, la dégradation du triple A n'a qu'un pouvoir limité », a-t-elle commenté dédouannant le Président de la république. Ce dernier trouve d'ailleurs grâce à ses yeux. « Je souhaite que Sarkozy soit candidat. Il est le candidat que je souhaite et que je soutiendrais de toutes mes forces », affirme celle qui a pourtant été débarquée en février dernier.

Hollande dans la ligne de mire de MAM

Et afin de soutenir son candidat à fond, Michèle Alliot-Marie a profité de son passage médiatique pour égratigner les rivaux du président sortant. À commencer par François Hollande. « Monsieur Hollande a une attitude irresponsable. Il ne sait pas comment se passe un conseil des ministres, à fortiori le conseil européen », a attaqué l'ancienne ministre avant d'en rajouter une couche. « Dans son attitude il a commis une faute. Il va dire à Berlin qu’il souhaite la défaite d’Angela Merkel, alors que s’il était élu, pendant des mois, il aurait à discuter avec elle. Comment voulez-vous que ce soit possible ? ».

Morin et Villepin également visés

Autre proie de MAM : le centriste Hervé Morin. « C’est quelqu’un qui parle pour lui et qui, si j’ai bien compris, représente entre 0,5 et 1% d’intentions de vote », a-t-elle taclé. Alliot-Marie affirme qu'elle « n’aime pas cet état d’esprit » n'acceptant « pas que l’on dénigre la France. Notre pays et solide, il est dans une tempête mondiale, et ce n’est certainement pas Hervé Morin qui est le bon capitaine. ». Enfin, Dominique de Villepin n'y aura pas échappé non plus. L'ancien premier ministre est accusé de prendre « une posture dont il pense qu’elle est gaullienne, mais il n’est certainement pas de Gaulle, et même certainement pas gaulliste, car être gaulliste, c’est d’abord l’intérêt général, avant des ambitions ou des egos personnels ». La sortie médiatique de MAM aura été généreuse. Tout le monde aura reçu sa critique acerbe.

Vaclav Havel est mort

L'ancien président tchèque, symbole de la résistance à l'oppression communiste devenu homme clef de la révolution de Velours en 1989, est décédé à l'âge de 75 ans. En 2008, L'Express l'avait rencontré. Entretien. 
Un héros de la révolution disparaît. Vaclav Havel, l'ex-président tchèque, est mort ce dimanche à l'aube à l'âge de 75 ans, a annoncé son office. 
A l'heure de la politique spectacle, Vaclav Havel offrait à L'Express en 2008 un entretien. Attablé au café Slavia, à Prague, haut lieu de l'âme tchèque, il contemple les scènes de rue de cette ville qui a connu tant d'événements dramatiques. Il y a quarante ans, dans la nuit du 20 au 21 août 1968, les chars du pacte de Varsovie écrasaient le Printemps de Prague. Jusqu'à aujourd'hui, l'itinéraire de Vaclav Havel symbolise à lui seul la résistance à l'oppression communiste.  
Courageux dissident, il s'est imposé d'évidence comme l'homme clef de la révolution de Velours, en 1989. "Président philosophe" de 1990 à 2003, homme de théâtre, "faiseur" de paix, il incarne l'âme d'un peuple, mais aussi une autre manière de faire de la politique et une haute vision de l'Europe. C'est pourquoi sa parole est d'or. Entretien. 
L'Express: "Vous avez connu trois chocs majeurs : l'occupation allemande, l'occupation soviétique puis l'éclatement de l'ancienne Tchécoslovaquie. Pouvez-vous dire aujourd'hui que le peuple tchèque est enfin heureux?
Vaclav Havel: Un homme peut rarement se dire complètement heureux. Il est vrai que notre pays a aujourd'hui atteint un niveau de sécurité qui n'a pas d'équivalent dans le passé. Maintenant que nous sommes membres de l'Union européenne et de l'Otan, nous sommes en sécurité. Nous avons toutes les libertés de base, un Etat indépendant, et la situation économique générale est bonne. Mais cela ne veut pas forcément dire que les gens sont heureux. 
Milan Kundera dit que "[votre] vie est une oeuvre d'art". Quel est désormais votre combat?
Durant ma période de dissidence, j'ai constaté à quel point le soutien international est important pour le combat en faveur des droits de l'homme. C'est là que je ressens l'obligation de m'engager. Je participe à des rencontres de dissidents de plusieurs pays (Birmanie, Cuba, Biélorussie, Iran...). Je les rencontre fréquemment et je fais partie de différents comités de soutien. Telle est ma mission. Car la défense de la démocratie est plus d'actualité que jamais. Souvenez-vous, par exemple, qu'il existe encore une vraie dictature en Europe, en Biélorussie. 
Justement, quel jugement portez-vous sur l'action et le style de Vladimir Poutine?

Avec Poutine, nous avons découvert un nouveau type de dictature, très sophistiqué. Ce n'est plus le communisme. Ce n'est plus le pur nationalisme. Il faut en parler ouvertement. On ne peut pas continuer à fermer les yeux. Ce régime tout à fait particulier va de pair avec une certaine expansion économique, ce qui n'est pas vraiment surprenant. L'éclatement de l'Union soviétique a été traumatisant et Poutine souhaite reconstruire, peut-être d'une façon nouvelle, cet ensemble dissolu. Il supporte très mal la diminution de la sphère d'intérêt de l'ancienne URSS. En réaction, le système qu'il a bâti est fondé sur une sorte de confrérie politique et économique. C'est un système clos où le premier qui viole les règles du jeu est envoyé en Sibérie. 
Quelle attitude adopter face à ce régime?
Je pense qu'il faut maintenir des relations amicales avec la Russie, mais rester exigeant. Il n'y a pas d'amitié possible en gardant les lèvres serrées. Il faut rouvrir le dossier de la démocratie, même dans des réunions officielles, les entretiens semi-officiels, etc. On ne peut pas laisser se perpétuer cette image d'une Russie forte, pays important et bien armé, qui a toutes les matières premières imaginables, devant lequel on se met à genoux dès qu'il hausse le ton. Non. Il faut toujours marcher droit en suivant nos principes. Même au risque de disposer de moins de gaz ou de moins de pétrole. 
Votre pays célèbre ces jours-ci les 40 ans du Printemps de Prague, le soulèvement du peuple tchèque, écrasé par les chars du pacte de Varsovie. Considérez-vous que ce type d'intervention appartient définitivement au passé?
Il me paraît très peu probable qu'un événement de ce type puisse se reproduire aujourd'hui. Mais il est évident que nos sociétés démocratiques sont menacées par de nouvelles formes de violence. Je pense en particulier au terrorisme. Il ne faut jamais perdre de vue notre sécurité. C'est pourquoi il faut vraiment bâtir des systèmes de défense adaptés. Il serait irresponsable de penser que l'on a gagné et que la paix régnera pour toujours. Il y a encore des menaces, mais elles sont différentes. 

Quelle mémoire gardez-vous de l'intervention soviétique, de ce qui s'est passé sur la place Wenceslas, tout près d'ici?
 Je ne peux pas oublier l'union absolue du peuple, la solidarité et la volonté de faire quelque chose pour autrui. Le fait de signer des pétitions pour les prisonniers avait beaucoup de force suggestive. Ceux qui ont vécu tout cela au coeur de l'action s'en souviendront toute leur vie. 
Depuis le non irlandais au référendum sur le traité de Lisbonne, on dénonce le fossé qui sépare les élites de Bruxelles et les peuples de l'Union. Qu'en pensez-vous?
Cela demanderait une analyse très pointue. Je pense que l'Union européenne a surmonté tant de situations compliquées, si diverses, depuis sa création, que le non irlandais n'est qu'un obstacle passager. Il y en aura d'autres; il me semble néanmoins que le processus d'intégration européenne est irréversible. 
En 2004, la République tchèque entrait dans l'Union. En 2008, le gouvernement est réservé, voire eurosceptique. Est-ce que l'Europe a déçu?
Il existe une tradition tchèque qui consiste à se plaindre. Mais il en est une autre qui s'ancre dans l'universalisme. Quand on invoque notre passé "impérial" pour expliquer parfois un certain scepticisme vis-à-vis des grands ensembles supranationaux, je réponds qu'il faut être particulièrement peu éclairé pour comparer les ensembles supranationaux dont nous avons fait partie et l'Union européenne. Le fait que les Irlandais puissent dire non à une majorité de 150 000 voix et bloquer tout le mécanisme de réforme de l'Europe est une preuve de l'esprit démocratique qui règne dans cet ensemble.
Croyez-vous vraiment que, sous l'Empire austro-hongrois ou au temps de la domination soviétique, quelque 150 000 personnes eussent pu forcer le pouvoir central à reconsidérer une décision politique? 
Tout de même, le président tchèque actuel a eu des formules féroces contre l'Europe, notamment en disant que "le traité de Lisbonne est mort"...

Notre président aime bien provoquer. Je prends ce qu'il a dit comme un discours provocateur, mais contradictoire. Le processus de ratification va continuer, même si l'Europe se trouve aujourd'hui dans une impasse. C'est très important parce que, même si ce traité n'entre jamais en vigueur, ce processus sera un témoignage sur lequel on pourra bâtir la phase suivante. D'ici à dix ou quinze ans, il faut établir une Constitution européenne très brève, compréhensible par tout le monde, contrairement au traité de Lisbonne, qui n'est pas vraiment conçu pour être lu par le grand public. Cette Constitution doit être un texte que les enfants puissent apprendre facilement à l'école. Tout le reste doit être renvoyé à des annexes réservées aux experts. Dès maintenant, dans un silence absolu, on devrait mettre en place une équipe de quatre ou cinq personnes pour essayer de rédiger un tel texte. 
Est-ce que l'Europe souffre d'un déficit de leaders?
Il est toujours bon qu'une structure soit dotée d'une tête. Cela peut être une fonction symbolique, ou pas, mais, ce qui compte, c'est que les gens sachent qu'il y a bien quelqu'un là-haut, au sommet de la pyramide. Du moment qu'ils connaissent son nom et son visage, les citoyens peuvent se raconter des blagues à son sujet, se moquer de lui ou le respecter ; peu importe, pourvu qu'ils se l'approprient. Quant au profil du dirigeant, la seule chose qui compte c'est qu'il délivre une vision du futur et incarne la dimension spirituelle de l'unification européenne. Il ne peut pas être uniquement le gardien des douanes, des quotas, des tarifs, etc. Aujourd'hui, l'Union européenne paraît être une institution bureaucratique qui ne s'occupe que de sujets techniques et administratifs. Or l'Union comporte une dimension culturelle, historique, traditionnelle, spirituelle. La tâche principale du "leader" devrait être de souligner cette profondeur. 
Vous avez soutenu l'intervention militaire en Irak, en 2003, qui divisait profondément l'Europe. Le regrettez-vous maintenant?

J'ai toujours partagé la même opinion au sujet de la guerre en Irak: l'homme ne peut pas être indifférent aux crimes qui s'accomplissent autour de lui ni rester passif. La vie d'un être humain représente une valeur plus importante que la souveraineté d'un Etat; c'est mon point de vue. Cela veut dire qu'on a le droit d'intervenir par la force là où s'accomplissent des crimes de masse, où le mal opprime les peuples. Mais il faut toujours bien peser ses choix avant d'agir. En l'occurrence, il fallait bénéficier d'un appui international, mobiliser les milliers d'experts dont disposait le gouvernement américain afin d'évaluer les suites d'une intervention éventuelle. Je l'ai toujours dit, y compris au président Bush, avant le début de l'intervention. Tout cela n'a pas été fait, ou mal fait dans le cas de l'Irak. 
Soutenez-vous l'initiative américaine, acceptée par Prague, d'installer un bouclier antimissiles en Pologne et en République tchèque?
Je ne pense pas qu'il y ait dans cette initiative quoi que ce soit qui aille contre l'esprit de l'Otan, ni contre les valeurs de l'Union ou l'esprit européen. Le fait que deux pays signent des accords bilatéraux est prévu par les textes en vigueur. Je ne suis pas un expert en matière balistique, mais je crois qu'en l'occurrence on peut se comporter comme de vrais alliés et aider les Etats-Unis dans leur projet. 
Votre adhésion au bouclier n'est-elle pas l'expression d'une vieille peur face à la Russie?
Cela fait partie d'un raisonnement beaucoup plus vaste, qui s'étend à l'ensemble de notre planète et répond à des menaces prévisibles ou potentielles. Un système de défense consiste à se défendre! Il est tout à fait absurde que la Russie y voie un motif de protestation. Elle ne fait que montrer que ce système de défense a une vraie raison d'être. Autrement, les Russes ne seraient pas gênés. 
Avez-vous fait un choix entre John McCain et Barack Obama dans la course à la Maison-Blanche?

Si j'étais encore président, je ne pourrais me prononcer. Citoyen, je peux en dire un peu plus. Je connais McCain en personne et c'est vraiment quelqu'un de très bien. Je ne connais pas Obama, mais, malgré tout, je voterais pour lui. Car, à ma manière, j'ai été de tout temps un démocrate américain. Idéalement, j'aimerais que Hillary devienne la vice-présidente d'Obama. 
Qu'attendez-vous de la présidence française de l'Union européenne, et que pensez-vous de Nicolas Sarkozy, au style si opposé au vôtre?
Je ne connais pas personnellement Nicolas Sarkozy. Je ne l'ai jamais rencontré. Mais j'ai l'impression qu'il est très dynamique en politique internationale. Il est omniprésent, très actif. Je trouve cela sympathique. En particulier, il essaie d'améliorer les relations entre la France et les Etats-Unis, ce qui est très important, car je me souviens d'avoir été témoin, à plusieurs reprises, lors de ma présidence, de la vive tension entre le président Chirac et les Américains. J'apprécie également l'intérêt de Nicolas Sarkozy pour l'Europe centrale. ll s'est rendu en République tchèque avec la ferme volonté de mener une politique européenne active. Il y a là un espoir au niveau de l'Union. Je souhaite que la présidence française donne une impulsion nouvelle, ravive la flamme. 
 EN QUELQUES PHRASES :
"Avec Poutine, nous avons découvert un nouveau type de dictature, très sophistiqué"

"La vie d'un être humain représente une valeur plus importante que la souveraineté d'un Etat"

EN QUELQUES DATES :
5 octobre 1936
Naissance à Prague. 
1968
S'engage dans l'opposition à la suite de l'écrasement du Printemps de Prague  
1977
Auteur de pièces de théâtre et cofondateur de la Charte 77, organisation de défense des droits de l'homme, il est emprisonné à plusieurs reprises. 
1989
Révolution de velours. Il devient président de la République. 
20 juillet 1992
Démissionne : il refuse de cautionner la partition de la Tchécoslovaquie. 
Janvier 1993-2003
Président de la République tchèque. 
2007
Il publie une pièce, Partir, sur l'abandon du pouvoir. 

Cette année qui a changé le monde arabe

C'était il y a un an. Un jeune Tunisien, exaspéré et désespéré, s'immolait à Sidi Bouzid. Et cette étincelle-là a embrasé le Maghreb et une bonne partie du monde arabe. Douze mois après, si le feu a été en partie circonscrit, les braises ne sont pas éteintes. L'autre enseignement, c'est que la révolution n'est toujours pas un dîner de gala. En Tunisie, un équilibre précaire a été trouvé, faisant cohabiter un président laïc de gauche et un gouvernement à dominante islamiste. En Libye, les combattants de la Liberté parés de toutes les vertus apparaissent désormais sous des traits plus contrastés. De plus en plus isolé en Syrie, Bachar El-Assad tente de se maintenir par la terreur et en jouant sur la lassitude de ses opposants. Au Yémen, avec moins d'éclat, le président sortant a lui aussi dû quitter le pouvoir. En Algérie et au Maroc, les velléités de révolte ont été stoppées, matées ici, intelligemment canalisées par une réforme, là. Mais c'est en Égypte que la situation est aujourd'hui la plus tendue. C'est maintenant l'armée - qui avait su s'éloigner de Moubarak - qui est confrontée aux révoltés de la place Tahrir. Au milieu du tumulte et au-delà des différences entre pays, c'est bien un certain monde arabe qui s'est effondré cette année. À moins de faire partie des conservateurs qui regrettent le « bon vieux temps » des dictatures figées - et parfaites pour des peuples pas assez mûrs pour les joies de la démocratie élective - il y a plutôt à se réjouir de cette vague révolutionnaire. Une vague qui est de toute façon - c'est le propre d'une révolution - difficile d'arrêter avant son terme.

La politique sous la pression des marchés

« La politique de la France ne se fait pas à la corbeille », disait le général de Gaulle. Mais elle se fait de plus en plus aujourd'hui dans les bureaux des agences de notation. Le « triple A » est peut-être sauvé pour quelques mois, mais la récession, elle, est déjà là. Face à cette dégradation de la situation économique et des perspectives qui ne pourront qu'être aggravées par l'austérité générale programmée lors du dernier sommet européen, les gouvernants sont en mauvaise posture. Ou réduits à prendre une posture qui tient du paradoxe ironique : alors qu'il veut imposer une évaluation des professeurs, le gouvernement français joue au mauvais élève en relativisant l'importance de toute dégradation à venir de sa propre note... Ce discours aurait été plus audible s'il ne venait pas après des propos strictement contraires, voilà à peine trois mois, lorsqu'il s'agissait de stigmatiser une gauche refusant de voter la « règle d'or ». À l'époque ce triple A était la démonstration du bien-fondé de la politique passée de Nicolas Sarkozy et la justification de celle à venir, face à l'irresponsabilité de l'opposition. Cette volte-face serait juste dérisoire si elle ne traduisait un fait plus sérieux. Ayant abdiqué largement leurs prérogatives face aux marchés, en 30 ans de néolibéralisme, les politiques apparaissent de plus en plus comme de simples commentateurs d'une crise qui leur échappe. Le roi est nu. Une situation tout sauf facile à l'aube d'une campagne présidentielle. C'est vrai pour le président sortant, mais cela vaut aussi pour son principal opposant, François Hollande, tous deux subissant le même procès en impuissance.

LA MASCARADE DU TRIPLE A

Depuis le temps que l'on entend cette mise en condition, la France va perdre son triple A, elle sera même dégradée de deux crans, un de plus que l'Allemagne et des autres triple A. Leurs conclusions ne sont pas sans reproche, et leurs erreurs ou leurs favoritismes sont sujets à des critiques qui entament leur crédibilité, même si elles se tarent de toute impartialité. La dégradation de la note Américaine le 06 août 2011 par Standard & Poor's fit apparaître à la suite du contrôle du trésor Américain une erreur de 2.000 milliards de dollars dans les prévisions budgétaires. La foudre s’abattit sur les marchés mondiaux, les États-Unis venaient de perdre leur triple A qu'ils avaient depuis 1941, le monde eu peur. Mais rien n'y fit l'erreur de 2.000 milliards de dollars de l'agence fut maintenue.
Il faut savoir qu'une agence de notation à pour but de prévoir à court terme l'évolution de la structure financière qu'elle est chargée d'étudier. Évolution qui tient compte d'un ensemble de paramètres comme la dette, les possibilités de croissance, le carnet de commandes, le potentiel industriel d'une société et les conditions sociales, un ensemble de paramètres qui classent la structure étudiée, c'est donc une extrapolation donnant une indication bonne ou mauvaise qui est délivrée au donneur d'ordre.
Une agence de notation fonctionne en fonction d'un contrat d'études qui lui est demandé par une société privée pour connaître la fiabilité financière d'un groupe privé avec lequel elle est sensée faire une affaire. Les agences financières telles que Fitch Ratings, Moody's et Standard & Poor's, opèrent, contre rémunération, elles sont donc liées au donneur d'ordres de sorte qu'elles ne peuvent être totalement impartiales, devenant juges et parties. Selon le barème 2009 de Standard & Poor's pour les États-Unis par exemple, une entreprise doit verser au minimum 70.000 dollars au début du processus de notation, puis un abonnement de «surveillance» atteignant environ la moitié de cette somme initiale. Chaque fois qu'elle émet de la dette sur les marchés, elle s'acquitte alors en plus d'une commission de 0,045% de la transaction. 90% du chiffre d'affaires des agences de notation provient des entités notées. Ce modèle économique donne une haute rentabilité aux agences.
Dans le cas qui nous intéresse ce sont les banques privées qui prêtent aux États, et qui passent des contrats aux agences de notation, il faut en avoir conscience et être très prudent sur leurs conclusions. La société Enron une des plus grandes entreprise Américaine fit faillite en décembre 2001 en raison des pertes occasionnées par ses opérations spéculatives sur le marché de l'électricité, qui avaient été maquillées en bénéfices via des manipulations comptables. Cette faillite entraîna dans son sillage celle d'Arthur Andersen, qui auditait ses comptes. De plus, elles n'ont pas vu venir la faillite financière de Lehman Brothers qui est à l'origine de la crise des subprimes entrainant le crash financier de 2008-2009. Dernièrement le maquillage des comptes de la Grèce par des conseillés de Goldman Sachs, voir Démocratie ou agences de notation.
Le pire, c'est qu'elles agissent sans la moindre impunité et que les banques acceptent pour du pain bénit leur conclusion, qu'importe si les États courent à la faillite par les taux d'emprunts qu'elles imposent. Elles sont trois agissant en quasi monopole et dominant 90 % du marché. A l'origine leurs activités étaient vers les entreprises.
On se rappelle que Standard & Poor's dégrada la France le 11 novembre. «Une incroyable bourde de cette agence de notation, annonçant par erreur en pleine crise de la dette que la France avait perdu son précieux triple A», a suscité la colère de Paris et l'ouverture d'une enquête des marchés, voir également Démocratie ou agences de notation. J'avais écrit que c'était pour nous préparer à une perte de notre triple A, ce qui reste valable eu égard à cette mise en condition.
Dans cette mascarade des agences, notre président est à l'aise, après avoir annoncé que si la France perdait son triple A, il serait mort. Bien que ce ne soit pas encore fait de façon explicite, il s'y résout, mais pas à mourir. D'ailleurs on ne voit pas pourquoi notre note n'est pas encore dégradée quand on se rapporte, non seulement à notre dette, mais à nos possibilités nulles de croissance, et si de plus on tient compte de notre déficit commercial extérieur dont on ne parle surtout pas. Le déficit cumulé pour les douze derniers mois de l''année donné par l'antenne le 9 novembre 2011 est de - 67,655 milliards d’euros. Il était de - 51,293 milliards pour l’année 2010. La France se dirige vers un déficit commercial annuel record. Pour l'Allemagne il est en hausse. Ses exportations ont grimpées à + 95 milliards d'euros, et ses importations ont reculées à - 77,6 milliards d'euros, mécaniquement son excédent commercial est de + 17,4 milliards d'euros. Il faut savoir que le commerce extérieur est pour presque la moitié affecté par l'achat d'énergie, les prix se sont envolés faisant la richesse des grandes sociétés pétrolières. Notre spread sur le commerce extérieur est de - 85 milliards par rapport à l'Allemagne.
En l'espace de quelques mois la perte de notre triple A n'est plus un problème pour Nicolas Sarkozy, qui déclare, «je n'ai pas été élu pour que la France connaisse un jour les problèmes de la Grèce, de l'Irlande ou du Portugal», il oublie l'Italie. «Avec les socialistes, on aurait perdu notre note 3 A». Au cours du temps notre cote fut soumise à des appréciations variables négatives par les agences mais glorifiés par la politique gouvernementale. Normal, reconnaître que la politique menée est catastrophique serait de suite reconnaître la réalité, tandis que dire que tout ce qui a été fait est bien fait, c'est la politique de la désinformation. De plus, accuser les socialistes s'ils étaient aux commandes que ça serait plus grave, c'est d'une part admettre que ça l'est, et c'est faire de la diffamation.
Exemple, le 19 août François Fillon exulte, «certains préconisent la création d'obligations européennes, les euro-bonds, qu'ils présentent comme une panacée». Mais ils oublient de dire que cela renchérirait le coût de la dette Française et pourrait même remettre en cause sa notation. Les euro-bons sont préconisés par François Hollande, ils reviennent à mutualiser les taux d'emprunts. Un pays qui aurait un taux d'emprunt très bas comme l'Allemagne par exemple verrait celui-ci s'élever au niveau du taux mutualisé, tandis que les autres verraient leur taux baisser. Seulement, dès lors que notre cote va être abaissée, ce n'est plus la même situation, notre taux d'emprunt sera plus élevé, les euro-bons seraient une bonne chose, le raisonnement d'hier de François Fillon n'est plus bon aujourd'hui. C'est une politique sans vue.
En fait le Merkozy a fait accepter à 23 pays au dernier sommet à 27 du 09 décembre une perte de souveraineté par le projet du traité intergouvernemental, voir L'Europe se rétrécie, mais refuse les euro-bons préférant que les pays très endettés soient écrasés par les spreads et contraints à des plans d'austérité draconiens, ce qui, dès le départ, mine le plan élaboré. Une politique à une jambe.
Le 17 octobre la charge contre François Hollande. Il «n'a pas la carrure», accuse le ministre de l'intérieur, Claude Guéant. «Avec Hollande, c'est le concours Lépine de la dépense, des impôts et des déficits», ironise-t-il. «Notre objectif, c'est la crédibilité, la responsabilité», assure la ministre du budget, Valérie Pécresse. Le 06 décembre, François Fillon, «les agences de notation, c'est très important, mais ce n'est pas le seul élément qui doit conduire le gouvernement dans ses choix». Le triple A, «c'est une façon de payer moins cher la dette, ce n'est pas un totem» explicite alors l'entourage du premier ministre. Rappelons que le 23 octobre selon le Canard enchaîné il y a encore six semaines, si la France perd son triple A, je suis mort ! Déclarait Sarkozy, il est maintenant ressuscité !
Nous sommes en récession c'est l'INSEE qui l'annonce ce qui coupe tout mensonge de gouvernement. Le dernier trimestre 2011 verra un recul de 0,2 % du PIB puis au premier de 2012 un recul de 0,1 % pour une quasi stabilisation de l'activité, il sera difficile d'atteindre les 1 % de croissance prévue pour 2012. Pour que la France atteigne péniblement ce demi-point de croissance l'an prochain, l'Insee calcule qu'il faudrait 0,6 % de croissance au troisième trimestre et au quatrième. De quoi renforcer la probabilité d'un troisième plan de rigueur dès le lendemain de la présidentielle. Sans doute plus dur que les précédents.
Quant au chômage c'est mal parti les salariés sont jetés comme des chaussettes usées par les entreprises qui broient du noir. Les 10% de chômeurs sont prévus d'ici à 2012.
Quand au feuilleton du triple A il semble qu'il se termine bientôt. Pour l’Élysée, mais pas dans les 24 heures, avant Noël ? Selon deux conseillers de l’Élysée cités par Nathalie Schuck, journaliste au service politique du Parisien, «L’Élysée ne s'attend pas à une dégradation du triple A dans les 24 heures, mais pense que ce sera fait avant Noël» selon le Parisien libéré.fr du 14/12/11.

Le Père Noël, une histoire à dormir debout

Le vieil homme rebondi et barbu, vêtu d'une houppelande rouge, parcourt la planète en une nuit sur un traîneau volant et pénètre dans les cheminées pour en ressortir, malgré sa corpulence, sans une trace de suie. Plus c'est gros, plus ça passe. Le Père Noël n'est pas seulement magicien, il est aussi omniscient, puisqu'il n'ignore rien des souhaits de chacun. Manifestement doté du don d'ubiquité, il est bien entendu immortel.

La grande majorité des adultes déploient des trésors d'inventivité pour convaincre les enfants de croire à ces calembredaines. Les mêmes exigent de leur progéniture le respect de la vérité, en toutes circonstances. Cette contradiction heurte au moins deux catégories de parents : les catholiques pratiquants, qui continuent à considérer cette invention païenne comme une hérésie, et les rationalistes, opposés à toute hypocrisie ainsi qu'au consumérisme qui marque la période des fêtes.
Amélie Piégay, mère d'un fils de 4 ans, fait partie du deuxième groupe. "L'amener à croire au Père Noël, ce serait lui manquer de respect", tranche-t-elle. Elle s'agace de rencontrer des parents "invoquer la crise économique pour justifier leur choix, sur le mode "si on leur enlève le Père Noël, que leur restera-t-il ?"" Elle poursuit : "Je ne veux pas l'éduquer à recourir aux paradis artificiels."
Dans un texte datant de 1999 et toujours accessible sur son blog (Barbery.net), le psychologue Stéphane Barbery, considère que "faire croire au Père Noël à des enfants, c'est, ni plus ni moins, leur mentir". "En mentant de façon systématique et sur une longue durée aux enfants (...), les adultes créent un précédent", écrit-il. L'enfant, ainsi berné, se demande quel crédit accorder à la parole des adultes et en déduit qu'il peut mentir lui aussi, affirme en substance le psychologue.
Un jugement bien radical, que réfutent la plupart des psys. Pour la psychanalyste Claude Halmos, auteure de Grandir, les étapes de la construction de l'enfant (Fayard, 2009), "le Père Noël est une manière d'incarner l'amour des parents dans un personnage magique. Le merveilleux n'a jamais fait de mal à personne", estime-t-elle. Rien à voir, selon elle, avec le mensonge, "que l'on commet avec la volonté de tromper l'autre". Dominique Tourrès-Gobert, pédopsychiatre et psychanalyste, qui a écrit Il était une fois le Bon Dieu, le Père Noël et les fées (Albin Michel, 1992), partage ce point de vue. "Le mythe du Père Noël, qui s'évapore en une nuit", doit être rapproché de ces "histoires que les enfants inventent à propos de tout", affirme-t-elle.
La plupart des parents s'accommodent de la tradition tout en conservant leurs principes éducatifs. Malgré un "athéisme idéologique" qui s'oppose aux "superstitions de toutes sortes, incompatibles avec l'honnêteté", Eric Hamelin, père de Nilo, 6 ans, a accepté voici quelques années de s'affubler d'un habit rouge et d'une barbe blanche. Et, chaque 25 décembre, sous le sapin, Nilo trouve un cadeau du Père Noël, mais un seul. "Les autres présents lui sont remis par la famille, parents et grands-parents, qui lui montrent ainsi leur attachement", précise Eric.
Génebaud et Carole Gérandal ne mentent "jamais" à leurs enfants. Et pourtant, Sidonie, 9 ans, a longtemps cru au vieil homme à la hotte emplie de cadeaux, ainsi qu'à la Petite Souris. Garance, 7 ans, y croit toujours. "Nous cultivons l'émerveillement, cette attente de Noël et l'apothéose que constitue la découverte des cadeaux, le matin du 25 décembre", explique M. Gérandal.
En revanche, l'enfant risque de mal interpréter la magie de Noël si les parents prennent l'habitude de lui mentir sur des sujets le concernant intimement. C'est le cas, par exemple, "si on lui cache la mort de sa grand-mère, la vérité sur sa filiation", prévient Mme Halmos.
La découverte du pot aux roses, entre 6 et 8 ans, constitue un moment crucial. "C'est un rite initiatique. Chaque enfant, d'une certaine façon déniaisé, s'emploie alors à convaincre les plus jeunes de l'existence du Père Noël", résume Mme Tourrès-Gobert.
"Le lendemain du dernier Noël, raconte M. Gérandal. Sidonie nous a raconté qu'elle était descendue, en pleine nuit, dans le salon, et qu'elle avait surpris le Père Noël en train de s'affairer au pied du sapin", sourit le père de famille.
Les adultes peuvent aider un peu l'enfant à dépasser le stade. Eric a répondu "la vérité", lorsque son fils l'a interrogé. L'enfant avait cru reconnaître, sous la barbe blanche, le visage de son oncle. "Lorsque l'un de mes trois enfants me demande si le Père Noël existe vraiment, raconte Véronique Bertrand, je lui retourne la question : "Et toi, tu y crois ?"" La réponse de l'enfant, quel que soit son âge, vaut conviction.
LE PÈRE NOËL EST UNE BONNE CHOSE, MALHEUREUSEMENT CERTAINS ADULTES Y CROIENT ENCORE; QUAND ILS VOTENT SOCIALISTE. 
LÀ ILS SE RENDENT COMPTE QUE CE N'EST QU'UNE JOLIE FABLE QUI SE TRANSFORME EN CAUCHEMARD.

Une guerre chère, et pour longtemps

A l'heure où les finances sont au plus mal, le coût de l'intervention en Irak a cristallisé de nombreux débats aux Etats-Unis, d'autant plus que ce gouffre financier ne se ferme pas avec le retrait des troupes américaines sur le terrain.

Depuis l'invasion américaine du pays en mars 2003, au moins 126 000 civils irakiens sont morts des causes directes du conflit, selon Neta Crawford, professeur à la Boston University. A cela, il faut ajouter 20 000 soldats et policiers irakiens et plus de 19 000 insurgés. Selon l'organisation britannique IraqBodyCount, les pertes civiles s'étaleraient entre 104 035 et 113 680 depuis 2003. Quelque 1,75 million d'Irakiens ont trouvé refuge dans les pays voisins ou ont été déplacés dans le pays, selon l'ONU.

DES EFFECTIFS NOMBREUX ET LOURDEMENT ÉQUIPÉS
Lors du déclenchement de l'opération, quelque 150 000 soldats américains étaient déployés en Irak, soutenus par 120 000 autres militaires américains soutenant l'opération depuis l'extérieur. Plus de 40 000 Britanniques ont également participé à l'invasion. Les effectifs de la coalition tombent ensuite régulièrement et atteignent 165 000 fin 2006 avant que Washington ne décide d'envoyer 30 000 hommes en renfort pour tenter d'endiguer l'explosion de violences. En septembre 2010, l'opération prend fin, 50 000 soldats américains restent sur place pour aider à la formation de l'armée irakienne. Ils doivent quitter le pays d'ici la fin du mois.
Le Pentagone a affecté près de 770 milliards de dollars depuis 2003 aux opérations en Irak. Pris sur le poste des opérations extérieures, ces sommes s'ajoutent au budget du Pentagone, dont une fraction indéterminée a également servi à financer la guerre en Irak. Il faut également ajouter le coût de l'aide américaine à l'Irak, de la prise en charge des blessés, des vétérans.
LE COÛT EXHORBITANT DE LA PRISE EN CHARGE DES VÉTÉRANS
Pour les vétérans, les coûts propres aux conséquences de l'Opération Iraqi Freedom sont difficilement séparables de ceux des opérations en Afghanistan, les quelque 1,25 million de vétérans de ces conflits ayant fréquemment été déployés sur les deux théâtres. De fait, les statistiques publiées par le gouvernement américain ne font pas la distinction entre les deux.
Fin 2010, les Etats-Unis avaient ainsi déjà dépensé près de 32 milliards de dollars pour la prise en charge des soins médicaux des blessés et le versement des pensions d'invalidité, dont les vétérans bénéficient à vie. Les coûts futurs à venir sont exponentiels. Linda Bilmes, professeur à l'université d'Harvard, estime que les coût médicaux et des pensions d'ici 2055 pour les vétérans seront de 346 à 469 milliards de dollars.

Les Américains laissent un Irak en pleine tourmente

Huit ans et neuf mois après le début de l'opération Iraqi Freedom, le dernier convoi de soldats a traversé la frontière avec le Koweït à l'aube. Ce retrait intervient alors que Bagdad traverse une nouvelle crise politique.

Après huit ans et neuf mois de guerre et plusieurs semaines de cérémonies, le retrait américain d'Irak s'est achevé dimanche à l'aube. Le dernier convoi de 110 véhicules de l'armée américaine a traversé la frontière irako-koweitienne à 7H30. Les 500 soldats, à son bord, ont quitté furtivement, au couvert de la nuit, la base de Camp Adder (près de Nassiriya au sud du pays) vers 2H30 en empruntant une route déserte de 350 km pour rejoindre le Koweït. «Je suis impatient d'appeler ma femme et mes enfants pour leur dire que je suis en sécurité. C'est seulement maintenant que je réalise que je suis sain et sauf», a confié un des hommes de ce convoi au New York Times. Nombres de ses camarades ont applaudi à leur arrivée sur le sol koweitien.
Pour des raisons de sécurité, ces derniers soldats n'ont pas pu dire adieu aux Irakiens avec qui ils travaillaient et beaucoup se demandent comment leurs contacts réagiront. Afin d'éviter que des insurgés ne posent des bombes le long de la route menant au Koweit, les interprètes ont téléphoné comme si de rien n'était aux responsables et aux cheiks irakiens locaux pour leur dire que dimanche serait une journée ordinaire, ne pipant mot de leur départ.

Le premier ministre veut évincer son vice-premier ministre

Face au refus de l'Irak d'accorder l'immunité à des milliers de soldats américains chargés de poursuivre la formation des forces irakiennes, le président Obama a entériné le 21 octobre, le retrait total des troupes. Désormais, il ne reste en Irak plus que 157 soldats américains chargés d'entraîner les Irakiens et un contingent de Marines pour protéger l'ambassade. Celle-ci est la plus grosse des Etats-Unis, 16.000 personnes vont y être rattachées. Pour mémoire, au plus fort de la lutte contre l'insurrection, 170 .000 soldats étaient présents sur 505 bases.
Les Américains laissent un pays plongé dans une crise politique, avec la décision du bloc laïque Iraqiya de l'ancien premier ministre Iyad Allaoui, de suspendre sa participation aux travaux du Parlement. Second groupe parlementaire avec 82 députés contre 159 à l'Alliance nationale, coalition des partis religieux chiites, il déplore «l'exercice solitaire du pouvoir» du premier ministre Nouri al-Maliki. Ce dernier va demander au Parlement de retirer sa confiance à son vice-premier ministre Saleh Moutlak, membre d'Iraqiya. Ce sunnite, qui fut accusé d'avoir appartenu au Baas (l'ancien parti de Saddam Hussein), a déclaré à CNN que Washington laissait l'Irak «aux mains d'un dictateur pire que Saddam Hussein qui ignore le partage du pouvoir, qui contrôle les forces de sécurité du pays et qui a arrêté des centaines de personnes ces dernières semaines».
La fin de l'opération Iraqi Freedom conclut la guerre la plus controversée menée par les Etats-Unis depuis celle du Vietnam, un demi-siècle plus tôt. «Il faudra des décennies avant que l'Histoire ne puisse juger ce conflit», note le New York Times. «Mais cette guerre sera à jamais entachée par ses faux-pas initiaux: renseignements erronés sur les armes de destruction massives de Saddam Hussein et ses liens supposés avec al-Qaida, mauvais traitements à la prison d'Abou Grahib, scandale des mercenaires de Blackwater». «Ces erreurs ont altéré le prestige des Etats-Unis dans le monde arabe et leur influence mondiale», souligne le quotidien. «Ce retrait est une victoire pour Obama qui avait promis de ramener les troupes à la maison mais ce triomphe est doux-amer pour les Irakiens. Ils sont débarrassés d'un dictateur mais leur vie ne s'est pas améliorée». En presque neuf ans de guerre, qui aura coûté 770 milliards de dollars, 4.474 soldats américains ont péri, 32.000 ont été blessés et plus de 100.000 civils irakiens sont morts.
DIX ANS DE PRÉSENCE AMÉRICAINE EN IRAK

Irak : le retrait discret des troupes américaines

Neuf ans après avoir envahi l'Irak de Saddam Hussein, l'armée américaine a quitté le pays par la petite porte, laissant Bagdad plongée dans une grave crise politique. 

Cela s'est passé dimanche à l'aube, à un poste-frontière irako-koweitien : le dernier convoi de l'armée américaine a quitté l'Irak qu'elle avait envahie il y a neuf ans. Les 110 véhicules transportant environ 500 soldats sont partis des quartiers de cantonnement proches de Nassiriya – la base Imam Ali pour les Irakiens, le Camp Adder pour les Américains – peu avant 3h du matin (1h du matin, heure française). Ils ont traversé le désert dans la nuit pour s'éclipser à l'aube du théâtre irakien.
Les GI's en Irak, c'est donc fini. Il ne restera plus que 157 soldats américains chargés d'entraîner les forces irakiennes et un contingent de Marines pour protéger l'ambassade. Une présence anecdotique à comparer aux 170.000 hommes présents dans 505 bases américaines au plus fort de la lutte contre l'insurrection. Face au refus de l'Irak d'accorder l'immunité à des milliers de soldats américains chargés de poursuivre la formation, le président Obama avait décidé le 21 octobre, le retrait total des troupes.

Plus de 104.000 pertes civiles en neuf ans

Il y a huit ans et neuf mois, l'Amérique de George W. Bush et une coalition internationale avaient envahi l'Irak de Saddam Hussein, lors de l'"Opération Iraqi Freedom" qui s'est révélée être la guerre la plus controversée depuis celle du Vietnam, un demi-siècle plus tôt. Une invasion lancée sans l'aval de l'ONU pour trouver des armes de destruction massive qu'auraient cachées Saddam Hussein. Il s'est avéré depuis que celles-ci n'existaient pas.
Depuis la chute de Saddam Hussein, jugé et pendu en avril 2003, l'Irak a traversé plusieurs crises politiques, dont une guerre confessionnelle entre chiites et sunnites qui a fait des dizaines de milliers de morts en 2006 et 2007. Depuis la mort de l'ancien dictateur, l'ONG britannique IraqBodyCount estime d'ailleurs que les pertes civiles s'étaleraient entre 104.035 et 113.380 morts.
Le bilan est également lourd pour l'armée américaine – 4.474 soldats ont été tués dont 3.518 au combat et plus de 32.000 militaires ont été blessés. Outre l'impact humain, les finances du Pentagone sont une autre raison du retrait total des troupes : Washington a alloué près de 770 milliards de dollars (environ 590 milliards d'euros) en neuf ans à la guerre. Il aurait fallu 500 milliards d'euros (plus de 380 milliards d'euros) pour endiguer la crise des subprimes qui a provoqué, en 2008, krachs et récessions à échelle mondiale.

Crise politique en cours

A charge désormais pour l'armée irakienne de stabiliser le pays. Les Américains laissent un pays plongé dans une crise politique, avec la décision du bloc laïque Iraqiya de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui de suspendre à partir de samedi sa participation aux travaux du Parlement. Second groupe parlementaire avec 82 députés contre 159 à l'Alliance nationale, coalition des partis religieux chiites, il a dressé un réquisitoire contre "l'exercice solitaire du pouvoir" du Premier ministre Nouri al-Maliki.
S'estimant lésés par le gouvernement à majorité chiite, les sunnites, jadis partisans d'un Etat centralisé, veulent aujourd'hui gérer leurs régions de manière autonome, comme les Kurdes, ce qui comporte un risque d'éclatement du pays. Si l'Irak exporte environ 2,2 millions de barils de pétrole par jour, lui rapportant 7 milliards de dollars par mois, les services de base comme la distribution d'électricité et l'eau potable sont toujours défectueux. Le pays est sous tension, mais les Etats-Unis de Barack Obama ne peuvent plus assumer, financièrement et politiquement, son rôle de "gardien de la paix".