TOUT EST DIT

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jeudi 15 décembre 2011

Moscovici, la jeunesse (en stage) te dit merci !

Pierre Moscovici, le Directeur de campagne de François Hollande, cherche à renforcer son équipe parlementaire et vient de faire paraître une offre de stage de six mois sur le site de Sciences Po Paris. Des conditions d'emploi assez éloignées de l'esprit des propositions du candidat PS en matière de jeunesse...

François Hollande a fait de l'avenir de la jeunesse sa priorité présidentielle. Les jeunes, cette génération sacrifiée sous l'ère Sarkozy, à cause de Nicolas Sarkozy... "Chômage élevé, précarité, dévalorisation des diplômes, perte d’autonomie, accès au logement plus difficile", les mots ne manquent pas pour dénoncer une situation que vivent malheureusement (et effectivement) de plus en plus de nouveaux entrants dans la vie active ou d'étudiants (qui font souvent des études trop longues faute d'avoir pu trouver un emploi suffisamment rémunéré avant). 
Sur un plan plus pratique, pour mettre ses idées en musique et devenir aux yeux des Français l'homme à élire pour tourner la page d'une jeunesse spoliée par la crise et le cruel patronat UMP, François Hollande s'est organisé et a fini par annoncer le 17 novembre dernier avoir officiellement choisi Pierre Moscovici comme directeur de campagne. L'ancien Ministre est donc sur le terrain et enchaîne médias sur médias, notamment pour dire qu'il faut "rendre à la jeunesse un espoir" car "son avenir représente moins que pour la génération précédente".
En conséquence, beaucoup de travail en plus pour Pierre Moscovici... Et oui, ce sont des sujets sérieux ces choses-là. Le voici contraint de recruter de nouveaux collaborateurs pour faire le job à ses côtés (à sa place ?). Tant qu'à faire, autant choisir parmi les meilleurs en allant proposer à un jeune (ou presque) diplômé de Sciences Po Paris de venir travailler à l'Assemblée nationale avec lui. 
L'annonce postée est très claire : on cherche un assistant parlementaire junior à plein temps, disponible tout de suite et jusqu'à la fin de la campagne. Le candidat (on imagine les prétendants nombreux) retenu devra s'occuper des tâches administratives classiques (réponse au courrier, gestion de l'agenda, réponse au téléphone, etc.), du blog du député, de la veille législative, des affaires locales du parlementaire... 
On cherche le gendre parfait : autonome, réactif, disponible, très gros bosseur, organisé, qui sait écrire et qui se passionnera pour les affaires politiques et publiques. Bref, un mec bien. 
Bon, par contre, ce travail à plein temps est seulement... "défrayé". Même pas sous-payé, juste "défrayé" [NDLR : les stages conventionnés avec Sciences Po sont cependant au moins rémunérés au minimum légal (417€)]Donneur de leçons, Pierre Moscovici avait pourtant insisté il y a peu en demandant à ce que soit rétablie une hiérarchie saine des salaires qui limiterait l'écart entre le plus gros et le plus faible salaire dans une même organisation. En sachant que Pierre Moscovici touche une retraite en tant qu'ancien Ministre, une indemnité élevée (nette d'impôt) en tant que député, un salaire en tant que prof à Sciences Po et probablement un petit chèque mensuel en tant que Président de la communauté d'agglomération du pays de Montbéliard, et qu'il gagne, à la louche, plus de 10 000 euros par mois, on ne peut pas dire qu'il s'applique ce qu'il réclame aux autres. 
Pour mémoire, dans son programme publié au printemps dernier, le Parti socialiste prévoyait notamment d'encadrer le recours abusif aux stages dans les entreprises. Ce qui lui avait d'ailleurs valu de se faire moquer par Valérie Pécresse, alors ministre de l'Enseignement supérieur, qui avait souligné que le gouvernement avait déjà mis en oeuvre la mesure et qu'il est déjà "procédé à un encadrement des stages pour éviter les abus en mettant en œuvre la rémunération obligatoire des stages à partir de deux mois et en interdisant par décret les stages hors cursus". 
Pour sa part le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) défend quant à lui l'interdiction de "tous les stages qui ne sont pas nécessaire à l’obtention d’un diplôme pour mettre fin au travail gratuit de près d’un million d’étudiants". Ce stage devenu, "le symbole de la précarité qui frappe les jeunes et de l’absence de confiance de la société en sa jeunesse. Ce sont ainsi des dizaines de milliers de jeunes qui sont condamnés à accepter ce statut précaire, véritable sas de pré-emploi. En jouant sur la peur du chômage, la droite a laissé faire un moins-disant social avec les stages".
Elle est belle la sociale-démocratie socialiste... Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais. En espérant que François Hollande entendra vraiment le cri de la jeunesse, peu respectée par ce genre de pratiques désobligeantes malgré les années d'études et d'efforts qui correspondent à ce que recherchent certains employeurs peu scrupuleux... ou contraints par la réalité économique.  
A moins que Pierre Moscovici - dont il se dit dans les couloirs du PS que son poste de Directeur de campagne est en train de perdre de sa substance au profit de Manuel Valls - ne soit en fait en train de viser un poste de ministre de l'Enseignement supérieur d'ouverture dans un gouvernement de Nicolas Sarkozy ?
POSONS L'EQUATION SUIVANTE : QUELLE EST, EN FONCTION D'UNE CONNUE NOMMÉE COMPÉTENCE, LA PROBABILITÉ D'INTELLIGENCE DE CES DEUX CRÉTINS ?

A quoi ressemblerait une Grèce sortie de l’euro ?

Après l’annonce par le Premier ministre Lucas Papadémos du retour de son pays à la drachme, la monnaie qui prévalait avant l’euro, la Grèce se retrouve dans une situation de chaos général, imagine le New York Times
Au lieu de se rendre au travail, les Grecs affluent devant leurs banques aux portes fermées, dans l’espoir de récupérer les liquidités de leur crédits, alors que la valeur de la drachme plonge, et que les prix affichés par les quelques magasins ouverts explosent.  Les crédits accordés à la Grèce sont coupés, après que le pays a fait défaut sur sa dette. Ce chaos économique est suivi d’un chaos politique : l’armée prend le contrôle du gouvernement.
Le New York Times s’inspire sans doute des prévisions de deux organismes d’analyses, qui ont échafaudé  en novembre le scénario d’une sortie de l’euro et d'un retour à la drachme. Nomura a ainsi prévu une dévaluation de 60% de la nouvelle drachme. Pour UBS, il y a un risque sérieux d’hyperinflation, de coup d’Etat militaire et d’une possible guerre civile.
Le quotidien relativise : ces évènements ne seront peut-être pas aussi graves. Mais il souligne que le risque de voir la Grèce quitter la zone euro est réel, et pourrait avoir des conséquences sérieuses sur son économie. Si cette perspective n’est officiellement, pas même un sujet de discussion ente les responsables de la zone euro, le prix que la Grèce devrait payer pour rester dans l’Union monétaire, impliquant plus de rigueur et plus de sacrifice, fait que de plus en plus d’analystes financiers, y compris en Grèce, se penchent sur le scénario d’un retour au drachme.
"Nous ne devrions avoir aucune fausse prétention quant au fait que nous sommes actuellement dans le train du retour vers le drachme", estime ainsi Jason Manolopoulos, un gérant de fonds d’investissement grec. Pour un avocat britannique, Charles Proctor, "une monnaie unique ne convient pas à de vastes mesures d’économies". Reste que dans le cas d’un retour à la drachme, l’économiste Hal S. Scott de la  Harvard Law School, estime que le plus difficile serait que les Grecs adhèrent à une mesure qui rendrait leur monnaie de plus en plus faible et l’euro de plus en solide.

A quoi servent les notes des agences ?

Les notes de crédit attribuées par les agences de notation sont sous les projecteurs. Le gouvernement français redoute une perte imminente de son triple A, tout comme les régions et grandes villes françaises, ainsi que plusieurs autres pays et entreprises européennes. Dans l'affolement de la crise de la dette européenne, on en aurait presque oublié à quoi ces fameuses notes sont censées servir.
Lorsqu'une entreprise, une banque, un assureur ou bien un Etat s'endette sur les marchés, il peut payer une agence de notation afin qu'elle lui délivre une note qui aidera les investisseurs à lui prêter en toute connaissance de cause. Ce principe de l'emetteur-payeur a fait l'objet de nombreuses critiques dénonçant un flagrant conflit d'intérêts depuis le début de la crise.

La note reflète l'opinion des analystes sur la capacité qu'aura l'émetteur à rembourser ses dettes intégralement et aux échéances prévues. Plus la note est élevée, moins le risque de défaut est jugé probable, selon une grille désormais bien connue.
Un suivi permanent
Pour chaque émetteur, une équipe de deux analystes attribuent la note et suivent tous les événements susceptibles de la faire évoluer. Parfois, ce sont les entreprises elles-mêmes qui décrochent leur téléphone pour informer les agences d'une évolution de leur situation, comme ce fut le cas pour le directeur général de Groupama cette semaine, pour éviter, sans succès, une dégradation à BBB-.
S'il y a lieu, les analystes en charge convoquent un comité de notation. Composé d'au moins cinq analystes, d'expérience et de spécialité sectorielle différentes, celui-ci doit parvenir à un consensus pour dégrader, relever ou laisser inchangée une note.
Douze heures de préavis en Europe
"En cas de modification de la note, nous envoyons un projet de communiqué de presse à l'émetteur, qui dispose de douze heures pour nous signaler si certains faits que nous y énonçons sont faux ou si nous y avons mentionné par mégarde des informations confidentielles", détaille un cadre de Fitch, l'une des trois agences qui dominent le marché avec Standard & Poors (S&P) et Moody's. "Ensuite, nous rendons notre décision publique. En aucun cas, l'émetteur ne peut commenter le bien-fondé de la note". Ce qui est aisément compréhensible, puisque ce sont les emetteurs qui paient pour cette évaluation indépendante.
Le délai de douze heures est imposé par la réglementation européenne de 2009 à tous les analystes exerçant dans l'Union européenne. Mais si Fitch affirme le respecter dans le monde entier, les analystes de S&P ou de Moody's situés hors d'Europe laissent parfois des délais bien plus courts.
"La plupart des analystes travaillant sur les notes européennes sont établis en Europe et surtout, sauf extraordinaire, un changement de note ne se manifeste pas d'un jour à l'autre", minimise l'un d'entre eux, sous couvert d'anonymat. "Notre travail n'est pas de surprendre les émetteurs, mais plus le délai est court, plus nous limitons les risques de fuite et de potentiels délits d'initiés".
L'heure de publication de la nouvelle note n'est pas soumise à un quelconque réglementation, mais tient généralement compte des horaire d'ouverture des marchés concernés. Si l'émetteur est une société française cotée à Paris, l'agence attendra la clôture de la Bourse pour lancer son communiqué de presse afin de ne pas susciter de réactions exagérées des marchés au moment de l'annonce.
Plus que la dégradation de leur note, c'est la hausse de la rémunération demandée par les investisseurs qui en découle que redoutent les émetteurs. Il faut cependant signaler que cette conséquence, pour logique qu'elle paraisse, n'a rien d'automatique. Ainsi, les Etats-Unis, qui ont vu leur note dégradée le 5 août dernier de AAA à AA+ par S&P, une première historique, n'ont pour l'instant pas souffert d'un renchérissement conséquent de leur dette. Le 14 décembre, le Trésor américain affichait des taux d'emprunt à dix ans sous la barre des 2% tandis que la France, du haut de son triple A, paye plus de 3,2%.

Poutine moque la contestation et assure qu'il tiendra le pays

Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, a écarté, jeudi 15 décembre, toute remise en cause de la victoire du pouvoir aux législatives du 4 décembre, ironisé sur l'opposition, et assuré, à trois mois de la présidentielle, qu'il tiendrait le pays face à la crise et aux menaces de déstabilisation étrangères.

"A mon avis, le résultat de ces élections reflète indéniablement l'état des forces dans le pays", a déclaré M. Poutine au cours d'une émission rituelle – un marathon de questions populaires qui aura duré plus de quatre heures et demie, un record. "L'opposition dira toujours que les élections ne sont pas honnêtes, c'est le cas partout, dans tous les pays", a-t-il poursuivi, minimisant la portée de la mobilisation qui a suivi l'annonce des résultats du scrutin, sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 1999.
Malgré un recul de 15 points par rapport à la précédente élection législative, en 2007, le parti de M. Poutine, Russie unie, est arrivé en tête des législatives avec 49 % des voix. L'opposition dénonce des fraudes et a mobilisé des dizaines de milliers de manifestants samedi dernier à travers le pays.
MOQUERIES
Le premier ministre a moqué les manifestants, affirmant les avoir pris, le lendemain des élections, pour des militants défilant contre le sida. "Franchement, quand j'ai vu à l'écran ce que certains avaient sur la poitrine, ce n'est peut-être pas très correct mais j'ai cru que c'était pour la propagande de la lutte contre le sida, que c'était, disons, des contraceptifs", a ironisé M. Poutine à propos du ruban blanc devenu le symbole de la contestation.
Le premier ministre a dénoncé à nouveau des tentatives de "déstabilisation" ourdies depuis l'étranger, et présumé que des étudiants avaient été payés pour participer aux défilés de l'opposition. Vladimir Poutine a particulièrement visé les Etats-Unis, "policiers du monde" en quête de "vassaux", pas "d'alliés", selon lui. "Les gens en ont marre du diktat d'un seul pays", a-t-il martelé, avant d'assurer de la volonté de Moscou de "continuer" à chercher de meilleures relations avec Washington. Déjà la semaine dernière, Vladimir Poutine avait nommément visé Hillary Clinton, accusée de donner "le la à certains activistes [qui], avec le soutien du département d'Etat, ont commencé à travailler activement".
"J'EN AI ASSEZ DE CES QUESTIONS"
M. Poutine a par ailleurs répété que les manifestations étaient acceptables tant qu'elles restaient dans les limites fixées par la loi. "De mon point de vue, le résultat des élections reflète indubitablement l'opinion publique du pays", a-t-il dit.
Bien rare signe d'inflexion dans cette posture de fermeté : Vladimir Poutine a proposé d'améliorer la transparence du processus électoral en équipant les bureaux de vote de caméras pour la présidentielle à venir. "Je propose et demande l'installation de webcams dans tous les bureaux de vote du pays", a-t-il dit. Par la suite, il s'est tourné vers le présentateur pour lui dire: "J'en ai assez de ces questions sur les élections."
Sur les sites sociaux, qui ont grandement contribué à la mobilisation, les commentaires étaient généralement négatifs. "C'est fini. Poutine a totalement perdu le contact. Et cela devient de plus en plus évident", écrivait sur Twitter un certain Oleg Kozirev, ajoutant que le premier ministre "insulte son peuple".
Une nouvelle journée de mobilisation est annoncée pour le 24 décembre. L'opposition devrait réitérer ses exigences, dont l'organisation de nouvelles élections, le limogeage du président de la commission électorale, l'enregistrement de partis d'opposition et la libération des "prisonniers politiques".
AVEC SA PETITE SALE GUEULE D'ARROGANT DE BANLIEUE, CE CONNARD FERAIT BIEN DE RENONCER À SES MAGOUILLES.

La crise distille son poison

Le meurtre de deux Sénégalais à Florence est la dernière manifestation en date de la montée d’un sentiment de haine en Europe. Avec le massacre d’Utøya, les réactions véhémentes à la crise et la montée de l’extrême droite, cette tendance prend des formes multiples mais toutes aussi inquiétantes. 

Y a-t-il un lien entre la crise de l’euro, l’impuissance des politiques et l’assassinat par un extrémiste de droite de deux vendeurs ambulants sénégalais hier [13 décembre] à Florence ?
A première vue, non : d’un côté, il y a un continent opulent et ses dirigeants incapables de redémarrer après un demi-siècle de succès ; de l’autre, un extrémiste néofasciste, raciste et armé.
Mais, si l’on regarde plus profondément, on voit comment les pires poisons de notre histoire sont en train de revenir à la surface, suite aux remous provoqués dans les consciences par l’atmosphère de récession.
Lorsqu’il est rentré à Londres après le divorce avec l’Europe, le Premier ministre britannique David Cameron a été certes critiqué par les observateurs de la City qu’il affirmait vouloir défendre. Mais les députés conservateurs de Westminster l’ont acclamé en criant “Bulldog spirit !”, l’esprit du bulldog cher à Winston Churchill.

Les clichés les plus nauséabonds ressortir

En quelques mois de débat sur l’euro, nous avons vus les clichés les plus nauséabonds ressortir de l’album des mauvais souvenirs que nous avions cru fermé pour toujours.
En Grèce, on a demandé des "réparations de guerre pour l’occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale" en échange du paiement de la dette d’Athènes.
Les journaux allemands, Bild en tête, ont décrit les Grecs comme des paresseux et nous autres Italiens comme des partouzards dépensiers. En réponse aux critiques des économistes berlinois quant à nos comptes publics, les sites italiens regorgent de commentaires anonymes se limitant à dire “Allemands = SS”.
La performance de Cameron a suscité des évocations de la "perfide Albion" chère à Mussolini. Haine, rancoeur, racisme, mépris des autres, intolérance : c’est le même ADN qui se manifeste en temps de crise, comme ce 13 décembre à Florence.
En 2003, à la veille de la guerre en Irak, les Etats-Unis et l’Europe, les alliés qui, 15 ans auparavant, avaient remporté sans coup férir la Guerre froide, se sont divisés et insultés avec une véhémence inattendue.
Vous vous souvenez ? Les Americains viennent de Mars, les Européens de Vénus… des bêtises qui avaient gâché le climat, mis en évidence un malaise et marqué une distance qui ne s’est pas encore comblée.
Au printemps 2003, le Congrès des Etats-Unis avait invité 4 témoins européens pour une audition, afin de combler le fossé qui s’était crée entre Washington et Bruxelles. J’en faisais partie, ainsi que l’actuel ministre polonais des Affaires étrangères, Radek Sikorski. Nous avions affirmé à l’époque que, dans le climat de difficultés économiques de ce début de siècle, jouer avec le feu du populisme et du nationalisme était dangereux.

S'en prendre à l'"autre" deviendra chose courante

Et aujourd’hui, de sérieux observateurs européens, comme Gideon Rachman et Martin Wolf, de même que le prix Nobel d’économie Paul Krugman, disent voir dans la haine qui monte sur Internet et dans la récession, déclenchées par les choix manqués de la chancelière Angela Merkel et du président Nicolas Sarkozy, les prémices d’une saison tragique comme celle des années 1930 en Europe, avec le totalitarisme fasciste en Italie, en Espagne et en Allemagne, et les purges staliniennes à Moscou.
Krugman écrit que "la récession […] est en train de créer une colère immense […] contre ce qui apparaît à de nombreux Européen uniquement comme une sévère punition allemande. Quiconque connait l’histoire de l’Europe ne peut que trembler face à ce retour de l’hostilité.”
Le prix Nobel écrivait avant la tuerie de Florence, mais il évoquait déjà les néo-nazis proches du Parti de la liberté en Autriche, la xénophobie des Vrais Finlandais à Helsinki, le groupe anti-Roms et antisémite Jobbik et les tentations autoritaires du gouverment de la Fidesz en Hongrie. On pourrait ajouter les néofascistes en Angleterre et en France et nos racistes italiens, qui ont fait couler le sang dans la très civilisée Florence, capitale de la culture européenne depuis un demi-millénaire.
Krugman exagère ? J’espère que oui. Je ne pense pas, au contraire de mes confrères anglo-saxons, que les années 1930 vont se répéter et que nous verrons à nouveau des chemises brunes dans les rues : l’histoire ne procède pas de façon mécanique ; le Mal fait preuve d’imagination et de capacité à se métamorphoser.
Je pense toutefois que, face aux temps économiquement difficiles qui nous attendent, s’en prendre aux derniers, invoquer une supposée identité, accuser les Européens à Londres et les Anglais sur le continent, s’en prendre systématiquement avec les "autres" pour "nous" défendre sera chose courante.
Les leaders politiques qui souhaiteraient exploiter cette épidémie pour une voix de plus, les journalistes qui sèment la haine et le populisme pour une copie ou un clic de plus, préparent une potion qui peut faire beaucoup de mal.
Ce n’est pas la crainte du retour d’un passé autoritaire qui doit nous pousser à défendre le bien-être, la croissance, le dialogue et la tolérance. C’est la peur des démons à venir que l’intolérance évoque : ils ne portent pas la chemise noire, mais, du massacre des étudiants près d’Oslo à la tuerie de Florence, ils montrent déjà leur horrible visage.

Grèce

Les immigrés boucs émissaires

Frappée par la crise, la Grèce est également confrontée à une montée alarmante de violences contre les étrangers. Dans un reportage, le Volkskrant raconte comment les immigrés sont devenus les boucs émissaires : “la hausse du chômage et l’austérité douloureuse semblent stimuler davantage les violences contre les étrangers”, écrit le quotidien néerlandais.
Par ailleurs, ajoute-t-il, depuis que la Grèce est devenue la principale porte d’entrée de l’UE via la Turquie, Athènes accueille chaque année 40 000 migrants, qui squattent les immeubles désaffectés ou dorment dans les parcs publics, alimentant le ressentiment contre eux. "Toute personne pouvant être assimilée à un migrant risque d’être passée à tabac, indépendamment de son statut légal ou de son niveau d’intégration", déclare au Volkskrant Judith Sunderland, de l’ONG Human Rights Watch Europe.
Plusieurs aggressions à caractère raciste ont été dénombrées, mais, depuis 1999, aucun de leurs auteurs, dont certains sont suspectés d’appartenir à des groupes d’extrême droite, n’a été jugé, ajoute-t-elle : “Prendre des mesures contre ce phénomène n’est pas une priorité du gouvernement.”


Jack Lang réinvente la chaise musicale

Les caricaturistes de tout poil le donnaient ministre sous Nicolas Sarkozy. Opportuniste, Jack Lang ? Que nenni ! Juste au bon endroit au bon moment. Le père de la fête de la Musique est en train de réinventer la chaise musicale. Ancien maire de Blois, voilà qu'il termine son deuxième mandat dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais. Le Parti socialiste ne l'a pas réinvesti sur la Côte d'Opale et il attendait que la musique s'arrête pour sauter sur un siège vacant. Il n'a pas fallu aller bien loin. Car dans les stratégies plus ou moins démocratiques du PS, la circonscription d'Amiens-Ouest et Abbeville, dans la Somme, a été gelée pour un autre parachutage : celui de Christophe Borgel, proche de Martine Aubry. Une décision pas du tout partagée par la fédération locale et son premier prétendant : Nicolas Dumont, le maire d'Abbeville. Filou - ou malin -, Jack l'éventreur d'urnes a laissé l'Abbevillois lever le voile sur sa stratégie. Jack Lang tête de liste se fait investir par les militants, et non par Solferino. Lui, Nicolas Dumont, se contente d'un poste de suppléant. Et comme François Hollande ne peut se passer d'un si fidèle serviteur, s'il est élu, il fait entrer Jack Lang dans un ministère : il connaît déjà la Culture, la Communication et l'Éducation nationale. Nicolas Dumont s'assoit alors dans le fauteuil de député convoité. Demeure une inconnue : le vote. À force de jouer avec cette circonscription, celle de Maxime Gremetz, la Bête de Somme, en la croyant acquise à la gauche, le Parti socialiste va peut-être réussir à la perdre. Car ce sont les électeurs qui font les élections. Pas les partis. Ni les divas de la politique.

Poutine maintient que les élections ont été justes, ironise sur l'opposition

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a écarté jeudi toute remise en cause des résultats des législatives, affirmant que ceux-ci reflétaient "l'état des forces dans le pays" et ironisant sur l'opposition qu'il aurait pris pour un mouvement de "lutte contre le sida" .
"L'opposition dira toujours que les élections ne sont pas honnêtes, c'est le cas partout et dans tous les pays", a déclaré M. Poutine, interrogé sur la contestation sans précédent en Russie après les législatives, lors d'une séance de questions-réponses télévisées.
"A mon avis, le résultat de ces élections reflète indéniablement l'état des forces dans le pays", a-t-il ajouté, alors que l'opposition dénonce des fraudes massives et exige l'invalidation des résultats.
"Le fait que les gens s'expriment sur ce qui se passe dans le pays, c'est une chose absolument normale, tant que cela reste dans le cadre de la loi", a poursuivi M. Poutine en dénonçant en même temps ceux qui veulent organiser en Russie une révolution destinée à renverser le pouvoir.
Il a déclaré avoir vu sur les images des manifestations beaucoup de jeunes gens "actifs, et formulant clairement leur position".
"Cela me réjouit, si c'est le résultat du régime Poutine", a-t-il dit.
Quelques minutes plus tard, il a cependant ironisé sur la mobilisation de l'opposition, affirmant avoir cru dans un premier temps qu'il s'agissait de lutte contre le sida.
Les mouvements d'opposition qui ont mobilisé samedi des dizaines de milliers de personnes à Moscou pour contester le résultat des élections du 4 décembre mais aussi, selon certains slogans, pour réclamer une "Russie sans Poutine", avaient décidé qu'un ruban blanc à la poitrine serait le symbole de leur mobilisation.
"Franchement, quand j'ai vu à l'écran ce que certains avaient à la poitrine, ce n'est peut-être pas très correct mais j'ai cru que c'était pour la propagande de la lutte contre le sida, que c'était, disons, des contraceptifs", a dit M. Poutine à ce propos.
L'ex-agent du KBG est connu pour ses plaisanteries parfois curieuses sur ses contradicteurs, comme lorsqu'il avait proposé à un journaliste européen qui l'interrogeait sur la guerre en Tchétchénie de le faire "circoncire" de manière à ce que "plus rien ne repousse".
"Pour moi, il est clair que les attaques sur les élections qui viennent d'avoir lieu ne sont pas le plus important, l'objectif principal(de ces critiques, ndlr), c'est la prochaine élection présidentielle", a poursuivi M. Poutine.
Jugeant que ces tentatives visaient à "priver de légitimité le pouvoir dans le pays", il a indiqué avoir ordonné d'installer des web-caméras de surveillance dans tous les bureaux de vote pour la présidentielle.
"Je propose d'installer des caméras vidéo qui fonctionnent jour et nuit et qui permettent à chacun, à n'importe quelle heure, qu'elle soit à la maison ou au travail, de cliquer avec sa souris et de regarder (sur internet) ce qui se passe" dans un bureau de vote, a ajouté M. Poutine.
Vladimir Poutine, président de 2000 à 2008 puis chef du gouvernement faute d'avoir pu enchaîner plus de deux mandats consécutifs, a annoncé en septembre son intention de revenir au Kremlin à la présidentielle de mars.

POUTINE EST UN HOMME TRÈS NÉFASTE POUR LE PEUPLE RUSSE, IL FAUT L'ÉLIMINER 
PUREMENT ET SIMPLEMENT, ET CE, PAR TOUS LES MOYENS.

Blanchissage

Le Front national n’est pas antisémite, il ne l’a jamais été. C’est Monsieur Aliot, son vice-président, qui nous le jure. Il est vrai qu’il revient d’Israël, où quelques juifs extrémistes lui ont délivré un diplôme de bonne conduite. C’est donc la nouvelle vérité, le Front n’est pas antisémite. Jean-Marie Le Pen n’a jamais fait l’apologie d’Hitler, jamais plaisanté sur Michel « Durafour crématoire ». Le Front n’est d’ailleurs, selon Madame Le Pen, ni d’extrême droite ni raciste. S’il a comparé un jour les immigrés au sida, c’était un compliment. Si les musulmans ont été assimilés par Madame Le Pen aux nazis occupant la France, c’était juste une petite phrase pour rire. Un détail, aurait commenté son père. Et vous verrez : dans la grande opération de blanchissage, on nous jurera bientôt que Marine Le Pen n’est pas la fille de Jean-Marie Le Pen. La vérité si je mens, dirait Monsieur Aliot.

Russie : le tsar est nu

Sifflé sur un ring le mois dernier. Contesté dans la rue la semaine dernière. Humilié dans les urnes lors du vote du 4 décembre où son parti, Russie Unie, n'a pu obtenir une courte majorité qu'au prix de fraudes massives. Vladimir Poutine, après douze ans de pouvoir, n'est plus populaire dans son empire. Depuis près de vingt ans, jamais on n'avait vu une telle contestation. C'est une gifle politique cinglante pour l'ancien officier du KGB qui, malgré les dénis officiels, n'a échappé à personne à Moscou.

Comme dans le monde arabe, les réseaux sociaux ont joué un rôle dans cette contestation. Depuis quelques années, la parole en Russie n'était plus aussi blindée qu'à l'époque soviétique. Le meurtre de journalistes, les pressions sur les internautes n'avaient pas empêché l'émergence d'une certaine liberté de ton dans les échanges. Le 4 décembre, la diffusion des images des fraudes perpétrées dans les sièges électoraux a eu un effet décapant. Ce que tout le monde savait, le trucage des élections, était subitement visible. Notoire. Rendant non seulement inaudibles les mensonges officiels, mais pire encore, ridicules.

Plusieurs facteurs expliquent ce retournement de l'opinion russe vis-à-vis de Poutine. L'annonce, dès septembre, de son intention de briguer un nouveau mandat présidentiel, après le tour de passe-passe effectué en 2008 avec Medvedev, a été perçu comme une arrogance insupportable. Le mandat présidentiel ayant été allongé à six ans, renouvelable une fois, les Russes savent qu'avec la présidentielle de mars, ils risquent d'en reprendre pour douze ans. C'est beaucoup, même si le simulacre de constitutionnalité est respecté.

C'est d'autant plus insupportable que la machine économique russe donne des signes d'essoufflement. La croissance, cette année, sera de 4 % et de 3,7 % en 2012. Manifestement, la Russie ne tient pas le pas des autres émergents du club des « Bric » (Brésil, Inde, Chine).

En outre, cette croissance est largement dépendante de l'économie de rente que produisent les hydrocarbures (gaz, pétrole) plus que d'une dynamique propre. Faute de modernisation, l'argent qui coule à flots chez les oligarques n'a pas bénéficié au fond de commerce de tout populiste : le peuple.

Dans les années 2000, Poutine était parfaitement parvenu à mener de front trois objectifs majeurs de sa politique : la relance de l'économie favorisée alors par l'envolée des prix des matières premières ; la centralisation du pouvoir reposant sur la fin des autonomies régionales et le soutien accordés aux oligarques ; la construction de sa popularité autour d'une image d'homme musclé, moderne et résolu. Comme il sied à un empire tenté par l'autocratie, qui fascine et afflige les Russes tout à la fois.

Cette recette a eu un prix : le recours systématique à la corruption. Elle est aujourd'hui omniprésente en Russie au point que le pays flotte 143e au fond du classement établi par l'ONG Trasparency International. C'est une des raisons de l'exaspération et de la mobilisation des jeunes Russes. C'est d'ailleurs un mal planétaire.

Secoué par les urnes qui viennent de briser son icône de tsar, Poutine n'en garde pas moins tous les leviers du pouvoir. Et rien ne permet de penser qu'il puisse rater la marche de la présidentielle en mars. Le « professionnalisme » des forces de répressions anciennement soviétique n'est plus à démontrer. Mais l'avertissement est suffisamment sonore pour laisser craindre un raidissement de Moscou. Sur le front intérieur, et pas seulement...

Poutine se moque des opposants

Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a ironisé aujourd'hui sur le ruban blanc qu'arboraient samedi dernier les manifestants d'opposition, affirmant avoir cru reconnaître le symbole de "la lutte contre le sida", lors d'une séance de questions-réponses télévisées.

Les mouvements d'opposition qui ont mobilisé samedi des dizaines de milliers de personnes à Moscou pour contester le résultat des élections du 4 décembre mais aussi, selon certains slogans, pour réclamer une "Russie sans Poutine", avaient décidé qu'un ruban blanc à la poitrine serait le symbole de leur mobilisation.

"Franchement, quand j'ai vu à l'écran ce que certains avaient à la poitrine, ce n'est peut-être pas très correct mais j'ai cru que c'était pour la propagande de la lutte contre le sida, que c'était, disons, des contraceptifs", a dit Vladimir Poutine. La lutte contre le sida est symbolisée par un ruban rouge.

«Le manifestant», «personne de l'année» du Time

L'hebdomadaire américain rend hommage aux millions de contestataires qui ont défilé cette année dans les rues de nombreux pays pour défier les pouvoirs en place. Un choix qui a fait consensus parmi les jurés.

Tunisie, Égypte, Syrie, Libye, Russie, États-Unis… Pour son palmarès 2011, le Time rend hommage aux millions de personnes qui ont manifesté cette année pour défier les pouvoirs en place dans leur pays. C'est «le manifestant», en général, que l'hebdomadaire américain a décidé de sacrer comme sa «personne de l'année». En couverture, on peut voir le portrait d'une personne jeune, à la bouche et au nez recouverts d'un foulard, les cheveux cachés par un bonnet, barré du titre: «Le manifestant. Du printemps arabe à Athènes, d'Occupy Wall Street à Moscou».
Ces manifestants «ont déjà changé l'Histoire et ils changeront l'Histoire à l'avenir, a expliqué Rick Stengel, le directeur de la rédaction du magazine. Partout les gens ont dit qu'ils en avaient assez. Ils ont contesté, ils ont exigé. Ils n'ont pas désespéré, même quand les réponses sont arrivées sous forme de gaz lacrymogènes ou de balles».
«Personne n'aurait pu savoir que lorsqu'un vendeur de fruits tunisien s'est immolé sur une place, cela générerait des manifestations qui ont fait tomber des dictateurs en Tunisie, Égypte et Libye, et secoué les régimes en Syrie, au Yémen ou à Bahreïn», a-t-il poursuivi. «Ou que l'esprit de contestation mènerait les Mexicains à se dresser contre la terreur des cartels de la drogue, les Grecs à manifester contre des dirigeants injustifiables, les Américains à occuper des espaces publics pour protester contre les inégalités et les Russes à se rassembler contre une autocratie corrompue», a ajouté le directeur de la rédaction. Dans ses pages, le Time fait le portrait de cinquante de ces manifestants dans le monde, dont un chien repéré lors des défilés organisés dans les rues d'Athènes.

Une tradition pour le Time depuis 1927

«La personne de l'année», est une tradition pour le Time depuis 1927. Elle est désignée, après un vote du public, par ses journalistes. Ce n'est toutefois pas la première fois qu'un groupe ou un concept sont sacrés «personne de l'année». Ainsi, en 2006, «vous» (les internautes, ndlr) l'avait emporté. En 1998, c'était «la planète en danger», en 1982 «l'ordinateur», en 1969 «la classe moyenne» et en 1950 «GI Joe», le soldat américain lambda.
Alors que le choix entre les finalistes fait parfois l'objet d'âpres discussions, il s'est imposé facilement cette année. «Il y avait un vrai consensus parmi nos correspondants et journalistes. Tout le monde a pensé que c'était le bon choix, le plus sérieux. Cela nous a semblé juste», a précisé Rick Stengel. Parmi les autres finalistes figuraient Kate Middleton, l'épouse du prince Williams, l'amiral William McRaven, qui a dirigé les opérations contre Ben Laden en mai dernier au Pakistan et l'artiste chinois Ai Weiwei.
L'an dernier, c'est le jeune fondateur du réseau social Facebook, Mark Zuckerberg, qui avait remporté ce titre. Il avait succédé Ben Bernanke, le président de la banque centrale américaine, et au président américain Barack Obama, couronné en 2008.

Le gouvernement prépare la France à la perte de sa note AAA

Le gouvernement français semble désormais préparer les esprits à la perte de la note "triple A" de la dette souveraine du pays en multipliant les annonces visant à minimiser l'importance d'une hypothèse naguère présentée comme catastrophique.
Après Nicolas Sarkozy en début de semaine, c'est au tour du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé d'envisager la dégradation de la signature française qui permet à Paris d'emprunter à des taux avantageux sur les marchés financiers.
"Ce ne serait pas une bonne nouvelle, bien sûr, mais ce ne serait pas non plus un cataclysme", dit Alain Juppé dans un entretien publié sur le site des Echos (www.lesechos.fr).
"Ce n'est pas en cassant le thermomètre qu'on fait retomber la fièvre", ajoute-t-il avant de critiquer la subjectivité des agences de notation.
"Elles sont parfois dans l'appréciation subjective et politique. Sans doute faut-il aussi leur accorder moins d'importance dans le débat politique", estime-t-il.
L'agence Standard & Poor's a placé sous surveillance négative les pays de la zone euro et envisage d'abaisser de deux crans le AAA de la France. Moody's menace de faire de même et les valeurs bancaires réagissent mal à cette éventualité.
Si la France perdait son triple A, "nous affronterions cette situation avec sang-froid et calme", déclarait Nicolas Sarkozy lundi dans Le Monde. A ses yeux, "ce serait une difficulté de plus mais pas insurmontable".
Le mois dernier, l'ancien conseiller du président socialiste François Mitterrand et ex-président de la Banque européenne de Développement (BERD) Jacques Attali, avait estimé que la France avait déjà perdu de facto sa note triple A compte tenu du grand écart entre les taux d'emprunt d'Etat consentis à la France et ceux, plus favorables, accordés à l'Allemagne.
Des propos alors jugés "irresponsables" par Valérie Pécresse.
UN "AVEU D'ÉCHEC" ?
La ministre du Budget a assuré mercredi que la France restait une "valeur sûre".
"Nous ne spéculons ni dans un sens ni dans l'autre sur les décisions qui seront prises par les agences" de notation, a-t-elle assuré lors du compte rendu du conseil des ministres. "Nous ne changerons pas de cap".
L'opposition socialiste, qui espère arriver au pouvoir lors de l'élection présidentielle du printemps 2012, voit dans une possible dégradation un "terrible aveu d'échec" du gouvernement.
"Si malheureusement la France est dégradée, ça veut dire que M. Sarkozy sera le président de la République qui aura laissé dégrader la France", a déclaré l'ancien ministre socialiste Laurent Fabius. "Donc c'est un bilan cataclysmique : un million de chômeurs en plus, 500 milliards de dettes en plus".
"Si on perd le triple A, ce qu'il nous restera c'est le double "I", c'est-à-dire à la fois l'inefficacité et l'injustice", a-t-il ajouté lors de l'émission "Questions d'Info" LCP/France Info/Le Monde/AFP.
Des critiques balayées par Alain Juppé.
"Si l'opposition arrivait au pouvoir, le risque de dégradation serait maximal", dit le chef de la diplomatie française, qui accuse François Hollande "d'hésiter et d'entretenir le flou le plus total sur ses propositions".
Le candidat PS a fait de la réduction de la dette une priorité et posé un objectif "zéro déficit" pour 2017.
Au chapitre européen, Alain Juppé juge "solide" l'accord conclu vendredi à Bruxelles sur un renforcement de la gouvernance et de la discipline budgétaire dans la zone euro - accord auquel les autres pays de l'Union à l'exception du Royaume-Uni se sont joints.
Le ministre critique l'idée de François Hollande de renégocier ce texte s'il arrive au pouvoir.
"Tout cela n'est pas très sérieux", dit-il. "Les déclarations de François Hollande nous fragilisent. Il y a des moments dans la vie des peuples où il faut faire prévaloir les intérêts collectifs sur les stratégies de campagne".