TOUT EST DIT

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lundi 5 décembre 2011

Hausse des inégalités : la France moins touchée

Depuis trente ans, les inégalités de revenu sont restées stables en France, quand elles explosaient dans le reste des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Dans un rapport publié lundi 5 décembre, intitulé "Désunis nous restons : pourquoi les inégalités continuent de progresser", l'organisation observe que "l'écart de revenus entre les riches et les pauvres a atteint son plus haut niveau depuis un demi-siècle".
Mais si les inégalités ont progressé partout, la France reste relativement préservée de ce travers. Le niveau de vie des 10 % de Français les plus riches était sept fois plus élevé que celui des 10% les plus pauvres en 2006, alors que ce ratio s'élève à neuf en moyenne dans les pays développés.
Par ailleurs, il a peu évolué en France : de 8 en 1985, il est passé à 6 en 1995. Pour l'OCDE, la raison est simple : "Entre 1990 et 2006, la part de la tranche supérieure de 1 % des revenus n'a que légèrement augmenté en France, de 8,2 % à 8,9 %. Dans le même temps, ces parts ont souvent doublé dans les pays anglophones." Selon l'OCDE, les écarts de salaires français ne se sont pas accrus, notamment en raison de la baisse parallèle du temps de travail des plus pauvres et des plus riches. "Dans la plupart des pays de l'OCDE, l'écart s'est creusé, avec les bas salaires travaillant moins et les hauts salaires travaillant plus", compare le rapport.
PENTE COMMUNE
L'OCDE estime également qu'en France la progression du travail des femmes et de leurs rémunérations a contrebalancé le creusement des écarts de salaires des hommes. Les services publics, pour lesquels la France dépense 16% de son PIB, permettent également de combler les inégalités plus fortement qu'ailleurs.
Le système de prestations sociales et d'impôt en France a aussi atténué les inégalités. Comme l'avait montré l'Insee dans son portrait social 2011, le système français a toutefois tendance à se dégrader. L'impôt sur le revenu est moins redistributif qu'en 1990 et les prestations sociales "n'ont pas suivi le rythme de la croissance des salaires réels moyens".
La France glisserait ainsi sur une pente commune à celle de tous les membres de l'OCDE sans toutefois atteindre, pour le moment, le "record" des injustices dans les pays développés remporté par Israël, la Turquie… et les Etats-Unis.
Outre-Atlantique, les 10% les plus riches gagnent en moyenne quatorze fois plus que les 10% les plus pauvres. En Italie, au Japon, en Corée du Sud et au Royaume-Uni, cet écart est de dix pour un et de six pour un en Allemagne, au Danemark et en Suède. Tandis qu'au Mexique et au Chili, le revenu des "nantis", qui reste vingt-cinq fois plus élevé que celui des plus pauvres, a "finalement commencé à reculer", observe l'OCDE.
L'origine principale de ces divergences réside dans les inégalités croissantes de rémunérations salariales, selon l'organisation.
Au fil des années, les travailleurs hautement qualifiés ont profité des progrès de la technologie quand les autres subissaient les effets de la mondialisation. "L'étude chasse ainsi l'idée selon laquelle la croissance économique profite automatiquement aux plus défavorisés", pointe l'OCDE.
UNE REDISTRIBUTION MOINS PERFORMANTE
Aux Etats-Unis, par exemple, les revenus des 10 % de travailleurs les plus riches étaient 3,8 fois supérieurs à ceux des 10 % les plus pauvres en 1980. Ce rapport est passé à près de 5 en 2008.
Les réformes entreprises dans les pays développés pour améliorer leur compétitivité et fluidifier leur marché du travail (promotion du travail, chômage partiel afin de minimiser les licenciements…), ont contribué à accroître les inégalités de revenus.
Les systèmes d'imposition et de prestations sociales, moins redistributifs, sont aussi un des facteurs d'iniquité croissante, pointe le rapport. Lequel mentionne la réduction des taxes pour les plus riches au regard d'une réduction des transferts fiscaux en faveur des plus pauvres. La redistribution, remède historiquement le plus efficace pour atténuer les inégalités, est devenue moins performante au cours des quinze dernières années, conclut l'OCDE.
L'organisation internationale appelle les gouvernements à agir pour remédier à ces injustices. Et vite. "Le contrat social commence à se fissurer dans de nombreux pays", alerte l'OCDE, recommandant aux pays de revoir leur système d'imposition et d'investirdans la formation des travailleurs. "De loin l'instrument le plus puissant pour contrer les inégalités", estime-t-elle.
Jean-Baptiste Chastand et Claire Gatinois

Le faux plat de la précampagne

Plus que jamais, la crise européenne impose ses urgences et sa dramaturgie. Pour la troisième fois en six mois, les réunions de cette semaine – rencontre Sarkozy-Merkel ce lundi 5 décembre, puis sommet de Bruxelles jeudi et vendredi – vont être présentées comme vitales pour sauver l'Europe. Et ce sera un peu plus vrai encore qu'en juillet ou en novembre, tant la défiance mine la zone euro.

Plus que jamais, cette crise imprime sa marque sur la campagne présidentielle. Non seulement les Français n'ont pas encore la tête à la joute électorale du printemps – ils s'inquiètent bien davantage des menaces économiques et financières du moment –, mais l'incertitude de la situation et de l'avenir à six mois est telle que ni le président sortant, Nicolas Sarkozy, ni celui qui aspire à le remplacer, François Hollande, n'ont intérêt à se découvrir trop tôt. Plutôt que de foncer dans le brouillard, l'un et l'autre diffèrent donc le moment de s'engager à fond.
D'où cette sensation troublante que chacun est en campagne sans y être vraiment, occupe le terrain mais retient son élan, cherche à gagner du temps, presque à meubler la conversation avec le pays. Au point de donner à cette précampagne des allures de pantomime.
Dans cet exercice, le chef de l'Etat est évidemment en position avantageuse : l'actualité se charge de lui fournir un agenda et autant d'occasions de s'exprimer ès qualités, sans compter celles inscrites dans son programme systématique de labourage de terrain engagé depuis des mois. Il en use, voire en abuse, mélangeant les genres et entrelardant tous ses discours de président d'incises de candidat contre la gauche en général et son champion en particulier.
C'est de bonne guerre, dira-t-on. Et surtout bien pratique. Ainsi à Toulon, le 1er décembre, les vigoureux coups de patte contre la retraite à 60 ans et les 35 heures, ces "fautes graves", ou contre ceux, suivez mon regard, qui "boudent le nucléaire" et "renoncent à notre indépendance énergétique", ou encore ceux, les mêmes, qui envisageraient de renoncer au droit de veto de la France au Conseil de sécurité de l'ONU - même si M. Hollande a nettement écarté cette hypothèse -, bref ces attaques ont peu ou prou masqué l'absence cruelle de propositions du président face à la crise.
Ce ministère de la parole, incessant depuis la fin octobre, comme celui de l'activisme qui est dans sa nature ont permis à M. Sarkozy de desserrer l'étau dans lequel il était pris depuis de très longs mois. Sa cote de popularité comme les intentions de vote en sa faveur paraissaient installées à des niveaux irrémédiables. En regagnant quelques points sur ces deux tableaux, il a retrouvé et redonné à ses partisans quelque espoir.
Il est vrai qu'il a été bien aidé par son concurrent socialiste. François Hollande avait soigneusement analysé les campagnes présidentielles précédentes. Il s'était préparé à ce faux plat séparant son investiture de son entrée en campagne effective, en janvier 2012. Il avait prévu de consacrer ces cent jours-là à l'organisation de son équipe, à la décantation de son projet et à des déplacements significatifs à l'étranger. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait.
Mais deux facteurs sont venus chahuter ce beau programme. D'une part, d'étonnants cafouillages ont terni son image. L'ancien premier secrétaire du PS avait réussi à se délester de cette encombrante tunique et à faire de cette liberté l'un de ses principaux atouts, dans la primaire et au-delà. Les négociations laborieuses et les marchandages confus avec les écologistes l'ont renvoyé à ce tropisme-là, qui est aux antipodes de la logique présidentielle. De même, s'il s'est tenu à distance de quelques déclarations intempestives, dans son camp, contre la raideur allemande face à la crise européenne, il ne les a pas clairement condamnées. Dans les deux cas, il est apparu finasseur ou flottant.
D'autre part, les électrochocs de la crise ont cassé le rythme qu'il s'était fixé. Il avait annoncé, au lendemain de la primaire, une période de "diète médiatique". Il s'est presque immédiatement trouvé contraint de la rompre, tant le silence du candidat socialiste eût été incompréhensible. Mais il l'a fait, presque toujours, avec un temps de retard, obligé de réagir, prisonnier, en quelque sorte, des initiatives et commentaires présidentiels. Et justifiant, du même coup, le jugement des Français : selon une récente enquête d'Ipsos (Le Monde du 23 novembre), M. Hollande distance largement M. Sarkozy pour ce qui est des convictions, de la compétence, de la sympathie, de l'honnêteté ou de la sincérité ; mais moins de la moitié des sondés (47 %) le jugent dynamique, très loin derrière le chef de l'Etat (73 %). Dans la période actuelle, c'est une faiblesse.
Pour autant, les partisans de Nicolas Sarkozy auraient tort de se réjouir trop vite. Si la crise lui permet aujourd'hui un léger rebond, elle souligne également sans pitié ses handicaps.
L'enquête mensuelle de conjoncture de l'Insee auprès des ménages rendue publique le 25 novembre est sans appel : la confiance des Français est en recul et se situe à son plus bas niveau depuis février 2009. Qu'il s'agisse de l'appréciation de leur situation financière, de leur capacité d'épargne, de l'évolution de leur niveau de vie (qui a chuté de 20 points depuis juillet et atteint son plus bas niveau historique) ou des perspectives d'évolution du marché de l'emploi, tous les indicateurs sont en baisse. L'aggravation brutale du chômage depuis trois mois (5,1 millions d'inscrits à Pôle emploi) et la menace d'une croissance très faible, voire d'une récession au début de 2012, ne sont pas de nature à redonner confiance aux Français. Ni à exonérer le chef de l'Etat de sa part de responsabilité dans la situation d'un pays qu'il dirige depuis bientôt cinq ans. Rien ne lui servira d'être actif s'il apparaît, tout autant, impuissant et comptable d'un bilan très négatif.
Comme le dit froidement un conseiller de Nicolas Sarkozy, "François Hollande est, intellectuellement, un candidat de crise. L'est-il biologiquement ?" Il lui reste à le démontrer. Sans précipitation, certes. Mais sans hésitation non plus. C'est la condition sine qua non pour créer un élan et une dynamique. Et pour espérer l'emporter.

L'attelage franco-allemand prêt à s'élancer

La crise de la dette des États européens va de nouveau animer la semaine avec un énième sommet annoncé à Bruxelles. Cette nouvelle réunion devrait permettre au couple franco-allemand de présenter ses nouvelles propositions pour améliorer le fonctionnement de l'Europe des 27, ou au moins des 17 pays de la zone euro. En proposant la modification des traités et en se dirigeant vers des règles budgétaires renforcées, le duo Merkel-Sarkozy passe un test important pour l'avenir. Inséparables depuis quelques mois, crise oblige, les deux dirigeants vont donc tester la force réelle de leur attelage vis-à-vis des autres dirigeants. Surtout ceux de pays parfois vexés à force d'avoir été ignorés ou malmenés par le tandem. Si sa capacité d'entraînement est suffisante, le nouveau projet permettra de commencer lentement à sortir du gué. Même sans donner assez de vitesse avant quelques mois, sa traction peut être décisive pour s'extraire de la boue où s'enfonce l'euro. Reste à coordonner une impulsion équilibrée. Les différences entre Sarkozy et Merkel, entre la France et l'Allemagne, entre la volonté et la force, entre l'énergie et la rigueur, la vitesse et la prudence, sont peut-être les atouts qui font une bonne paire de tête, capable de donner l'élan puis le bon rythme. À la France d'impulser son envie, à l'Allemagne d'apporter sa puissance. L'un ne fonctionne plus sans l'autre. Dès lors, les comparaisons historiques sur les liens franco-allemands, osées par certains, paraissent bien vaines face à une situation et une crise qui sont bien du XXIe siècle et non du millénaire passé.

Grèce : le gouvernement d'union fait face à sa première journée de contestation



La "Françallemagne", ou le mariage de la carpe et du lapin

A la veille du discours de Toulon où Nicolas Sarkozy a, selon l'opposition socialiste, "aligné" Paris sur les positions de Berlin, le correspondant en France de la Tribune de Genève donnait sa vision du couple franco-allemand - un assemblage contre nature, estime-t-il.

"Convergence franco-allemande". C'est la formule préférée du président Sarkozy en cet automne où les mauvaises nouvelles économiques tombent au rythme des feuilles de marronniers. En fait de convergence, il s'agit plutôt d'un alignement de la France sur l'Allemagne. Paris s'efforce de rester dans la roue du maillot jaune de l'Union européenne et ne conteste plus à Berlin son rôle de leader. Sarkozy cherche désormais à l'imiter en espérant créer un condominium sur l'Europe, une sorte de "Françallemagne" à la Charlemagne qui dicterait sa loi au reste des pays de l'Union, rétrogradés au rang de figurants plus ou moins intelligents. Nombre de politiciens et politologues français aiment à illustrer cet espoir en usant du cliché: "le couple franco-allemand, moteur de l'Europe".

Drôle de ménage où Madame porte la culotte et Monsieur, la brosse à reluire. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy font de plus en plus penser à ces couples dessinés par Dubout qui met en scène d'imposantes matrones traînant derrière elles un petit mari grimaçant et sautillant.

Plusieurs obstacles se dressent devant la création de cette "Françallemagne". Tout d'abord, les Français se montrent plus déterminés que les Allemands à pousser plus loin leurs marivaudages. Du haut de son sommet, l'Allemagne tend à considérer la France comme un pays du Sud aussi paresseux et endetté que les autres. Alors que ses voisins du Nord démontrent une belle solidité économique et une admirable constance dans l'effort. Pourquoi Berlin privilégierait-il une entente avec Paris plutôt qu'avec Amsterdam ou Stockholm?

Sur le plan diplomatique, les vues allemandes et françaises ont souvent divergé, on l'a vu avec la guerre en Libye où Paris a trouvé à Londres l'appui que Berlin lui a refusé sans prendre de gants. L'organisation économique des deux pays n'a guère de points communs. L'Allemagne est restée une puissance industrielle avec un tissu dense d'entreprises moyennes qui constituent le fer de lance des exportations. Rien de tel en France qui voit mourir son industrie jour après jour et dont les PME n'exportent guère. Par sa "convergence franco-allemande", le président Sarkozy cherche d'ailleurs à puiser dans l'exemple germanique l'impulsion nécessaire au redressement industriel. Mais l'Allemagne l'aidera-t-elle dans cette entreprise au risque de créer de nouveaux concurrents? Une France réduite, comme aujourd'hui, aux services convient bien mieux à Berlin.

Il en va de même dans les rapports sociaux. Multiples syndicats aux maigres troupes en France; peu de centrales mais aux effectifs nombreux en Allemagne. Culture de la rupture d'un côté du Rhin, culture du compromis sur l'autre rive.

La "Françallemagne" illustre la nostalgie française de la puissance perdue. Paris a tenté de la réanimer, au moins partiellement, par le truchement d'une Europe forte politiquement. Ce fut l'échec. Elle essaie désormais de s'appuyer sur l'Allemagne pour donner un peu de corps à son rêve devenu inaccessible.

Miss France, et le désir franco-allemand

L’actualité offre à la presse de moins en moins de parenthèses souriantes. Samedi soir, sur le coup de minuit, elle en a ouvert une. Enfin, une élection sereine! Celle de l’Alsacienne Delphine Wespiser, nouvelle Miss France 2012. Une consécration sans enjeu politique mais dont les commentaires ont mis en évidence, s’il le fallait encore, la bienveillance particulière dont bénéficie l’Alsace dans le cœur des Français. Cette espèce d’affection naturelle, mêlant admiration et identification, qui se manifeste quand la région est distinguée d’une façon ou d’une autre pour représenter la nation toute entière.

La légèreté froufrouteuse de la cérémonie a eu le charme décalé de ces rituels qui traversent le temps en dépit des modernisations d’une mise en scène toujours joyeusement pompière. Comme chaque année, jury, public et téléspectateurs ont volontiers joué le jeu gentiment cocardier de l’exhibition avec écharpe bleu-blanc-rouge pour désigner la vraie, l’unique, l’universelle première dame du pays. La seule, en tout cas, à pouvoir se prévaloir de ce titre, reine républicaine aux cheveux fauves et aux yeux verts, bénéficiant sur l’estrade d’un triomphe dont rêveraient tant d’héroïnes du petit monde du pouvoir.

Ce nationalisme-là, majoritairement visuel et autocentré, est heureusement inoffensif et tranche avec l’incroyable nombrilisme, perverti par la germanophobie latente qui resurgit au moment où la France et l’Allemagne affichent quelques intérêts divergents dans le traitement des convulsions de l’euro. Une (mauvaise) règle d’histoire s’écrit sous nos yeux en temps réel: la crise fait resurgir les vieilles caricatures, nourrit des publicités bien lourdes, et réveille dans certains esprits dépassés les ressentiments recuits entre deux voisins qui, fort heureusement, n’en sont plus là depuis longtemps. Et voilà qu’on reparle «d’hégémonie allemande» sur l’Europe pour qualifier les positions d’une Allemagne qui, après tout, ne fait que défendre ses intérêts et préserver les fruits, chèrement acquis, de dix années d’efforts. A sa place, la France - qui, elle, a préféré laisser filer son déficit - ne ferait pas autre chose...

Au final, c’est un désagréable malaise qui envahit peu à peu les relations du couple franco-allemand à un moment de tension contradictoire: les partenaires sont obligés de lier leurs destins jusqu’à l’aube d’une improbable sortie de crise, quand l’excitation de rendez-vous électoraux à venir leur donne furieusement envie de faire chambre à part.

Accent

Il n’est de bon bec que de Paris, ni de bel accent que parisien. Vu de la capitale, l’accent marseillais dénote la fainéantise noyée dans le pastis. L’accent toulousain, une brutalité fleurie de rugbyman, cong. L’accent du Nord, une bonhomie simplette mais digne. L’accent alsacien, un souvenir de casque à pointe… C’est ainsi, dans notre France parisienne, hors le parler pointu, point de salut. Madame Joly vient de l’apprendre à ses dépens : née en Norvège, elle parle le français avec un accent prononcé. L’écrivain Patrick Besson, Parisien croisé de Russe et de Croate, s’en est moqué dans « Le Point », lui prêtant un accent allemand version Francis Blanche, ou films de guerre du dimanche soir avec officier nazi citant La Fontaine dans le texte… Racisme, a protesté Madame Joly. C’était juste joliment brillant, et bêtement méprisant. En un mot, très parisien. Cong, aurait rajouté le Toulousain.

L'indignation, vertu ou facilité

« Un homme qui s'indigne est sûrement un homme qui ment » : s'il fallait en croire le philosophe Nietzsche, notre monde serait, aujourd'hui, peuplé de menteurs. On ne le suivra pas sur cette pente ! La montée en puissance de l'indignation dans plusieurs pays occidentaux, le succès étonnant rencontré par le petit libelle de Stéphane Hessel nous invitent cependant à une réflexion sur les raisons, mais aussi les limites du phénomène.

Il faut tout d'abord rappeler que l'indignation, lorsqu'elle revendique une fonction politique, peut revêtir deux modalités. La première est positive. Elle consiste non seulement à se révolter contre des situations intolérables, mais aussi à peser sur le pouvoir politique afin d'aboutir à des solutions concrètes.

C'est cette alliance de l'indignation et de la proposition qui alimenta, naguère, les combats menés par l'abbé Pierre et le Père Joseph Wrezinski afin de répondre à la détresse des sans-logis et de mieux faire reculer la grande pauvreté. Mais il existe aussi une indignation négative qui, certes, se nourrit de drames sociaux, mais peine à aller au-delà du sentiment d'indignation lui-même. Or, il faut admettre que les indignations contemporaines, celles de Madrid et d'Athènes par exemple, posent bien des problèmes.

À leur manière, elles sont tout d'abord révélatrices du vide idéologique laissé par la disparition des régimes communistes. Ceux-ci avaient beaucoup perdu de leur charme initial, mais prouvaient cependant qu'un « autre monde » était possible, où l'économie du marché n'était plus souveraine. Ce beau rêve s'est envolé avec la chute du mur de Berlin, mettant par là en péril l'idée même d'une alternative.

L'indignation, au fond, n'est pas autre chose qu'une révolution qui n'a plus, aujourd'hui, les moyens de son ambition. Elle a cependant un aspect plus critiquable. Elle soustrait celui qui s'indigne à la double épreuve de la responsabilité personnelle et du débat col lectif. On ne rencontrera jamais un indigné qui accepte de s'interroger sur lui-même et de se poser la question suivante : n'ai-je pas, moi aussi, une part de responsabilité dans les drames que je dénonce ? Et l'on en rencontrera bien peu qui, au-delà de la dénonciation convenue de la « dictature des marchés », acceptent de s'engager dans un dialogue constructif. Nietzsche n'avait pas tout à fait tort : si l'indignation est parfois une vertu, elle est aussi souvent une facilité !

Reconnaissons-lui cependant un rôle de révélateur du malaise démocratique actuel. Alors que la Grèce et l'Italie viennent de confier les rênes du pouvoir à des « techniciens ». Alors que l'Espagne et peut-être demain la France ne semblent avoir d'autre choix qu'entre une « austérité de droite » et une « austérité de gauche », c'est l'esprit même de la démocratie qui est ici atteint. Tout du moins si nous entendons par démocratie un régime qui, non seulement accepte le conflit des projets et des valeurs, mais fait aussi du peuple l'arbitre de cet antagonisme.

On a souvent, dans le passé, usé et abusé de l'expression « crise de la démocratie ». Il faut malheureusement admettre que si le « peuple souverain » n'avait d'autre choix qu'entre la gestion savante et l'indignation vertueuse, cette expression ne serait pas totalement infondée.

L'euro est mort…vive l'Europe !

Deux ans après la crise grecque, force est de constater que tous les efforts pour préserver la stabilité financière de la zone euro ont échoué. De sommet en sommet, l'objectif des dirigeants européens n'a été que de gagner du temps à tout prix sans s'attaquer aux causes profondes de la crise de l'euro. Derrière le bruit des sommets européens à répétition, des prétendus plans de sauvetage et des remous quotidiens des marchés, c'est une tendance claire vers la désintégration de l'euro qui se dessine.

On nous a promis que la Grèce rembourserait la totalité de sa dette ; elle en remboursera certainement moins de la moitié. On nous a assurés que les banques européennes étaient solides et continueraient de financer l'économie ; elles sont aujourd'hui incapables de se financer sur les marchés et doivent liquider une part importante de leurs actifs. On nous a assurés que la crise ne concernait que les pays périphériques de la zone et que le cœur resterait épargné : l'Italie emprunte aujourd'hui à 7 % et les pays les plus vertueux de la zone se financent à des taux plus élevés que le Royaume-Uni.
La zone euro cumule aujourd'hui tous les handicaps : une croissance zéro, des coûts d'emprunt non soutenables, et surtout l'impossibilité pour les pays les plus endettés de dévaluer leur monnaie et de faire défaut sur leur dette. Or, l'histoire financière nous apprend que l'austérité sans restructuration de la dette ou dévaluation est vouée à l'échec. Pourtant, le conformisme européen fait appliquer simultanément des plans de rigueur partout en Europe et se refuse à toute forme de défaut et de dévaluation monétaire, le défaut grec devant rester un cas exceptionnel. C'est le moyen le plus sûr de plonger tous les pays de la zone euro, y compris les plus solvables, vers la récession… et finalement le défaut.
L'origine de l'impasse politique et économique de la zone euro est claire : une monnaie de réserve internationale telle que l'euro ne peut fonctionner sans fournir un actif sans risque dont la liquidité est garantie par une banque centrale jouant son rôle de prêteur en dernier ressort. Le fait d'offrir aux investisseurs le choix entre des dettes souveraines plus ou moins risquées avec un risque de défaut variant entre les pays au gré des déclarations contradictoires des leaders européens et des bruits de couloir a fini par provoquer une spirale de défiance sur la solvabilité des pays fragiles et par décourager les investisseurs de long terme.
Une conclusion de bon sens s'impose : tant que la zone euro ne financera pas sa dette par l'intermédiaire d'un Trésor européen émettant des euro obligations et financé en dernier ressort par la BCE, le projet de monnaie unique européenne sera voué à l'échec.
Or, ceci semble aujourd'hui hors d'atteinte pour une raison simple : l'opinion publique allemande n'y est pas prête. Rien ne sert d'incriminer les Allemands, ni d'espérer qu'une crise encore plus grave les convainque finalement de franchir le pas. Les Allemands, du fait de leur histoire douloureuse, de l'écart culturel trop important avec les peuples du Sud dont ils ne sentent pas partager le destin, ne prendront pas ce cap, ou bien le prendront quand le bateau européen, et par là-même l'économie mondiale, auront déjà fini de sombrer.
Il faut donc cesser cet acharnement absurde à vouloir contre vents et marées repousser le constat d'échec de l'euro. Toute l'énergie et la volonté de nos responsables politiques doivent maintenant être employées à dessiner pour les peuples européens un chemin porteur d'avenir et d'espoir.
Ceci passe en premier lieu par un plan crédible et exhaustif de sortie de la monnaie unique pour provoquer un choc de confiance et de croissance. Les tenants du dogme de l'euro nous disent que le démantèlement de l'euro est techniquement impossible et représenterait un coût exorbitant pour les citoyens européens. Mais les obstacles techniques sont faits pour être surmontés. Mieux vaut stopper aujourd'hui cette machine infernale et se laisser une chance de renouer avec la croissance en Europe. Les pays pourront alors dévaluer leur monnaie, retrouver leur compétitivité, appliquer des plans intelligents et progressifs de consolidation budgétaire, restructurer leur dette si nécessaire et retourner vers la solvabilité. Nous pourrons relancer en même temps le projet européen en finançant de manière commune des grands projets d'infrastructure, d'éducation, de recherche et développement et de croissance verte. L'exemple récent de l'Islande montre que la dévaluation de la monnaie associée à un défaut partiel sur la dette peut ramener en quelques années un pays surendetté vers la croissance.
Quelles que soient les modalités précises de ce plan, laisser aux partis extrémistes le monopole d'un discours de vérité sur le futur de la monnaie unique est irresponsable et nous amènera avec certitude à un raz de marée populiste lors des échéances électorales de 2012.

ENCORE UN PEUREUX, QUI NE SE MAITRISE PAS.

Biden appelle l'UE à agir sur la crise de la dette

Les dirigeants de la zone euro doivent mesurer les importantes conséquences qu'aurait un échec du règlement de la crise de la dette en Europe, a estimé dimanche le vice-président américain Joe Biden.

En visite en Grèce, Biden a expliqué que la confiance des Etats-Unis dans la capacité de l'Europe à finalement surmonter cette crise ne s'était pas vraiment améliorée au cours des deux dernières semaines.

"Je crois que plus il devient clair qu'il n'y a pas d'autre solution et que le temps presse, pas seulement en Europe, mais aussi aux Etats-Unis et dans le monde, plus il y a des chances que les décisions à prendre soient très difficiles", a-t-il déclaré aux journalistes qui l'accompagnaient d'Istanbul à Athènes.

"Mais au-delà de ça, je n'ai pas de données empiriques qui puissent me permettre de dire que nous devrions être ou ne pas être plus optimistes aujourd'hui qu'il y a deux semaines", a-t-il poursuivi.

Les dirigeants de la zone euro se retrouvent jeudi et vendredi à Bruxelles après une visite du secrétaire américain au Trésor en Europe de mardi à jeudi.

La venue de Timothy Geithner traduit l'inquiétude de Washington face à la crise de la dette européenne qui pourrait saper la fragile reprise qui se dessine aux Etats-Unis.

LE TÉLETHON EXISTE DEPUIS QUE JEAN -BATISTE COFFINHAL PRONONÇA CETTE PHRASE LORS DE LA CONDAMNATION DE LAVOISIER :

" LA RÉVOLUTION N'A PAS BESOIN DE SAVANTS"

LE PLAISIR DE VOTER DANS UN PAYS LIBRE !!!!