TOUT EST DIT

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vendredi 2 décembre 2011

M. Juppé accuse "les socialistes " de "ressusciter les vieux démons de la germanophobie"

 Le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, a dénoncé, vendredi 2 décembre, dans un communiqué "les socialistes" qui "prennent les risques de ressusciter en France les vieux démons de la germanophobie", et ce "par pure tactique politicienne, avec pour seul objectif l'affaiblissement du président français".

Dans le cas d'espèce, M. Juppé s'est essentiellement attaqué aux propos tenus par le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg :  "'Nationalisme allemand', 'politique à la Bismarck', 'droite prussienne'. L'emploi de ces termes fait froid dans le dos. Il est honteux, par hargne partisane, de fragiliser notre acquis le plus précieux : la réconciliation, l'amitié franco-allemande."
Le ministre a aussi critiqué "les dirigeants socialistes [qui] accusent la France de se mettre à la remorque de l'Allemagne. Par exemple, François Hollande qui déclare : 'Depuis plusieurs mois, c'est Mme Merkel qui décide et M. Sarkozy qui suit'. Non seulement c'est faux – et il sera facile de le démontrer – mais c'est irresponsable".
"CE N'EST PAS L'ALLEMAGNE QUE J'ACCUSE"
La veille, le ministre des affaires européennes, Jean Leonetti, avait également accusé "les responsables socialistes" de faire preuve de "germanophobie hystérique".
Arnaud Montebourg, troisième homme de la primaire du Parti socialiste, avait plaidé mercredi en faveur d'une confrontation dure avec Angela Merkel qu'il a accusée d'être en train de "tuer l'euro" et de mener "une politique à la Bismarck", en référence au chancelier allemand qui a vaincu la France en 1870.
Le soir même, face aux prises de distance de plusieurs membres du PS, dont François Hollande, M. Montebourg avait précisé : "Ce n'est pas l'Allemagne que j'accuse, c'est l'annexion par la droite prussienne de la droite française que je condamne." Il a ensuite développé son propos dans une tribune publiée sur le site Rue89.

Une souveraineté...européenne

Pourquoi à Toulon ? Par plaisir d’aller défendre une perte de souveraineté en pays frontiste ? Par superstition, en espérant réitérer l’effet du discours du 25 septembre 2008 qui lui avait permis de frapper l’opinion et de prendre la barre de l’Europe ?
Trois ans après avoir annoncé la fin de la crise, la réforme du capitalisme financier et des agences de notation, la maîtrise de la dette, le président de la République risque de mettre en relief les limites de son volontarisme. Et d’afficher le temps perdu.
Alors, relativisant sa responsabilité en période électorale, il replace nos difficultés dans le temps : trente ans de laxisme, la faute à la gauche avec les 35 h (jamais abrogées) et la retraite à 60 ans, une Europe qui fonctionne mal… Il rappelle qu’aucune banque n’a fermé, note que les salaires et les retraites n’ont pas fondu, souligne que les amortisseurs sociaux rendent la crise moins douloureuse.
Bien. Mais face à l’urgence d’un effondrement de l’euro ? Face à des emprunts et à une dette qui risquent de devenir incontrôlables ? Nicolas Sarkozy met la discipline nationale au service d’une souveraineté… européenne.
Au plan intérieur, le message est assez convenu. Il confirme la rigueur pour amplifier le désendettement : réduire la dépense publique, ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux, travailler plus (heures supplémentaires), réformer le financement du modèle social, contrôler l’immigration, réfléchir au coût du travail, inscrire une règle d’or antidéficit dans la Constitution. La diète pour alléger la dette.
Le plus important, mais aussi le plus flou, c’est ce qu’a dit le Président de l’Europe. Qu’il faille un nouveau traité est une évidence. Mais il faudra du temps avant de construire cette Union plus politique - qui ne serait pas une super-administration qui dirait la règle et les sanctions - mais qui s’accompagnerait de davantage de démocratie. Qui lierait solidarité et discipline. Qui combinerait relance industrielle et réciprocité commerciale aux frontières de l’Union. À ce stade, on en reste au niveau des principes, pour après-demain.
Demain matin, à défaut de changer le rôle de la BCE d’un coup de baguette magique, la solution - qui sera précisée lundi - consiste à jouer solidaire et à harmoniser les politiques budgétaires et sociales pour réduire les écarts qui menacent la monnaie unique. Avec cette idée clé : on maîtrise mieux son destin et sa souveraineté à plusieurs que tout seul.
Cette idée, à cinq mois d’une présidentielle, est un risque pour Nicolas Sarkozy. À cause de ses désaccords avec Angela Merkel, mais aussi des différences d’approche au sein de la droite : le Front National, les souverainistes comme Nicolas Dupont-Aignan, ou la « droite populaire » au sein de l’UMP vont y trouver matière à se démarquer du président sortant.
Mais il est aussi un violent activateur de divisions à gauche. Quand on entend Jean-Pierre Chevènement, Jean-Luc Mélenchon ou Arnaud Montebourg, on voit bien que le clivage européen est moins entre droite et gauche qu’entre intégration et souveraineté. L’approche partisane qui caractérise la présidentielle ne facilite pas le consensus pour construire ce qui aurait dû l’être depuis le traité de Maastricht.

Les trois leçons à tirer du discours de Toulon

Nous n'avons pas le choix: il faut embrasser la voie allemande, même si la discipline budgétaire ne nous fait pas plaisir. Notamment parce que Nicolas Sarkozy a échoué à nous protéger de la crise et à réguler le capitalisme. Enfin, le président est candidat par le haut et Hollande doit s'élever au même niveau, car l'élection à venir nécessite des candidats d'une hauteur himalayenne.


Présidentielle 2012 : François Hollande pédale dans la choucroute !

Le dernier sondage TNS Sofres confirme la tendance des trois dernières semaines : le candidat socialiste François Hollande obtiendrait au premier tour de la présidentielle 31 %, contre 28 % à Nicolas Sarkozy et 16,5 % à Marine Le Pen. L’écart ne cesse donc de se resserrer entre les deux principaux candidats et l’avance mirobolante de M. Hollande au lendemain de la primaire n’est plus qu’un souvenir. Cette primaire dont on a tant vanté les mérites a donné une fausse impression et se retourne en fait contre son vainqueur. Beaucoup de dirigeants socialistes croyaient que la primaire serait une formidable rampe de lancement pour attirer les électeurs, or elle apparaît aujourd’hui comme un simple parcours éliminatoire à destination des militants et des sympathisants du Parti socialiste. Après la primaire tout reste à faire et à construire, et le candidat victorieux n’était pas prêt. D’où un parcours désastreux, et l’impression partagée même au PS que le candidat pédale dans la semoule. L’accord électoral « réacteurs nucléaires contre sièges dorés de députés » ne cesse de montrer sa nocivité et d’alimenter les polémiques entre écologistes et socialistes. La manière dont le candidat prend ses distances avec cet accord l’enfonce, et l’ouverture faite au centriste François Bayrou jette un trouble supplémentaire.Dans notre système, il faut d’abord gagner le premier tour avant de prendre des initiatives pour le second et pour les élections législatives qui suivront. Cette curieuse démarche de François Hollande commence à troubler ses partisans. La première secrétaire du PS n’hésite pas à choisir un des siens contre un proche de François Hollande pour un siège en or, ce qui est un signe. Enfin, le candidat ne sait même pas où il habite ! Son QG électoral navigue entre la rue de Grenelle, la Madeleine et la place Vauban ; c’est tout un symbole, car dans le même temps Martine Aubry tient fermement la Rue de Solferino, et Nicolas Sarkozy l’Elysée.

Et maintenant il veut refonder l'Europe

À situation de crise, discours anti-crise et dramatisation de l'enjeu. Au soir du discours de Toulon, acte II, il est vain de se demander quel Nicolas Sarkozy s'est adressé aux Français dans un discours solennel, aux accents graves, sinon catastrophistes quand il a mis en garde contre le spectre des années 30. Président ou candidat, le personnage du Janus élyséen est bien installé, la dialectique de campagne rodée. Il nous mijote un slogan du genre : dans un monde en désordre, confiez votre destin à celui qui dit la vérité ! La symbolique du retour sur les lieux de la crise du capitalisme lui a permis de légitimer sa politique de rigueur. Elle se poursuivra, ainsi le maintien du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Car hors le désendettement de la France, point de salut ! Plus prédicateur que professeur, Nicolas Sarkozy a usé d'images simples, parfois simplificatrices. L'entrée en pré-campagne l'a conduit, certes pas à abuser d'engagements - l'État étant impécunieux, il n'a rien à promettre, sinon l'effort - mais à exhorter les valeurs traditionnelles de la droite, tout en éreintant son rival socialiste. À la veille d'un sommet devant jeter les bases d'une « refondation » de l'Europe - après celle, en jachère, du capitalisme, son grand chantier -, il s'est employé à réconcilier souverainistes et pro-européens. Un vrai exercice de funambulisme quand il s'agit de tenir les deux bouts de la corde, unité nationale et intégration européenne, et de répondre aux critiques sur la perte d'influence de la France. Enfin, avocat de la règle d'or, il a donné les gages attendus à l'intransigeante Angela Merkel.

Union


Angela Merkel, 57 ans, deux mariages. Nicolas Sarkozy, 56 ans, trois mariages. Les tourtereaux ne sont plus de prime jeunesse, ils ont laissé loin derrière eux l’âge des emballements et des passions... C’est donc bien un mariage de raison que nous proposent Nicolas et Angela. Une union anti-crise, en quelque sorte. Car rester seul, nous explique Nicolas, c’est être faible face aux malheurs de la vie, et courir le risque de perdre sa liberté... Pourquoi pas ? Mais nous, sa famille, on constate que la promise est bien puissante. On a même l’impression que le contrat de mariage a été rédigé en allemand, Nicolas étant prêt à signer tout pour s’attacher les avantages d’Angela. On a déjà connu ça: il y a vingt ans, François s’unissait à Helmut à Maastricht, pour l’empêcher d’aller vivre sa vie avec sa cousine est-allemande. Ils ont eu un enfant, l’euro. C’est décidément curieux, la vie...

Sarkozy : «L'Europe a besoin de plus de politique»

A Toulon, le chef de l'État a annoncé qu'il recevrait Angela Merkel lundi pour élaborer des propositions de réforme de l'Europe. Retrouvez les points forts de son discours.
Nicolas Sarkozy a choisi Toulon pour prononcer son discours sur la sortie de crise. En ligne de mire, le sommet européen des chefs d'État et de gouvernement les 8 et 9 décembre.
Vers moins de décisions à l'unanimité en UE
«L'Europe a besoin de plus de politique. Je veux dire de plus de responsabilité politique». Tout en soulignant son attachement à un fonctionnement intergouvernemental de l'Union européenne, le président français estime qu'il «nous faut décider maintenant d'aller sans crainte vers davantage de décisions prises à la majorité qualifiée» au sein de la zone euro. Jusqu'à présent, les décisions importantes aux sommets européens se prennent à l'unanimité, ce qui rallonge d'autant les négociations.
Un sommet franco-allemand lundi prochain
«La France milite avec l'Allemagne pour un nouveau Traité» européen. Le chef de l'État a insisté sur son attachement à l'axe franco-allemand. Il a annoncé qu'il recevrait lundi prochain la chancelière Angela Merkel à Paris : «Ensemble nous ferons des propositions pour garantir l'avenir de l'Europe». Propositions qui seront soumises aux partenaires européens lors du sommet des chefs d'État et de gouvernement, jeudi et vendredi prochains.
Règle d'or budgétaire
Nicolas Sarkozy a rappelé l'importance d'une règle d'or sur les déficits publics, que les socialistes refusent d'adopter. «Chaque pays de la zone euro doit adopter une règle d'or qui inscrira dans son ordre juridique l'objectif d'équilibre budgétaire. La France doit l'adopter. L'idéal, si chacun faisait preuve de responsabilité, serait de le faire avant la présidentielle», a-t-il assuré.
«L'Europe peut être balayée par la crise»
«L'Europe peut être balayée par la crise si elle ne se ressaisit pas», a prévenu Nicolas Sarkozy. «Au cœur de la crise européenne, il y a la crise de l'euro, a-t-il ajouté. C'est la plus grave. Elle peut tout emporter.» La fin de l'euro multiplierait la dette française «par deux», a prévenu Nicolas Sarkozy.
«La peur est revenue»
«La peur est revenue», celle «pour la France de perdre la maîtrise de son destin» dans la crise de la zone euro, assure le président. Il a évoqué «cette peur qui détruit la confiance» et «qui paralyse les consommateurs, qui empêche l'investisseur d'investir, l'entrepreneur d'entreprendre, le patron d'embaucher, le banquier de prêter», assurant que «la seule façon de conjurer cette peur, c'est de dire la vérité».
Un sommet sur l'emploi en janvier prochain
«En janvier prochain, j'inviterai tous les partenaires sociaux à participer à un sommet sur l'emploi pour que chacun puisse apporter des solutions, faire des propositions», a annoncé Nicolas Sarkozy. La feuille de route est fixée : «Lever les tabous sur les freins à la compétitivité française». «Sur l'emploi, on n'a pas tout essayé», a insisté le président. «Mais à la fin, il n'y a que la croissance qui viendra à bout du chômage».
Un cycle de désendettement
Nicolas Sarkozy annonce «un nouveau cycle économique», celui du «désendettement, qui ramènera le balancier de l'économie vers le travail et la production que les pays développés avaient eu tendance à trop sacrifier». Le chef de l'Etat veut que la France réponde à la crise «par le travail, par l'effort et par la maîtrise de nos dépenses.»
• Réforme du financement de la protection sociale
Le président Nicolas Sarkozy a déclaré que «la réforme du financement de notre modèle social est devenue urgente». «On ne peut pas financer notre protection sociale comme hier en prélevant uniquement sur les salaires quand les frontières sont plus ouvertes et qu'il faut faire face à la concurrence de pays à bas salaires».
• Les critiques contre «les fautes graves» de la gauche
Le chef de l'Etat a distillé des piques à l'encontre de la gauche et de ses mesures les plus emblématiques, «des fautes graves dont nous payons aujourd'hui les conséquences». Le PS avait accusé cette semaine Nicolas Sarkozy de confondre son rôle de chef de l'Etat et de candidat à la présidentielle et de faire campagne avec les deniers de l'Elysée.
«La réforme des retraites ne pouvait plus être différée»
«Permettre la retraite à 60 ans sans financement était une décision socialement injuste», a-t-il lancé, en référence à la mesure mise en place en 1983 par François Mitterrand. «Depuis trente ans, ceux qui travaillent et qui sont proportionnellement de moins en moins nombreux ont vu peser lourdement sur leurs revenus la charge de ceux, de plus en plus nombreux, qui vivent plus longtemps (…) C'est pour cette raison que la réforme des retraites ne pouvait plus être différée et qu'il a fallu en accélérer le calendrier. Contester cette réalité, c'est mentir gravement aux Français.»
«Il faut travailler davantage»
Idem sur les 35 heures : «Ce n'est pas en choisissant une politique de partage du travail qui a échoué partout dans le monde que la France tirera le meilleur parti de ses ressources», a expliqué Nicolas Sarkozy. «Entre gagner moins et travailler davantage, je suis convaincu que la deuxième solution est préférable à la première. C'est plus juste et cela nous permettra de sortir de la crise au lieu de l'aggraver», a-t-il ajouté.
Suppression du veto à l'ONU : «une faute»
Le chef de l'Etat a également fait plusieurs allusions à l'accord conclu entre socialistes et écologistes. «Nous avons connu l'époque des marchandages entre partis. Le résultat, ce fut l'impuissance, l'abaissement et la confusion», a-t-il assuré, en référence à la IVe République. Il s'est aussi fermement opposé à la suppression du droit de veto de la France au sein du conseil de sécurité de l'ONU, une proposition évoquée dans l'accord. «Ce ne serait ni plus ni moins qu'une faute», a-t-il jugé.
Contre un renoncement au nucléaire
Sur la question du nucléaire, Nicolas Sarkozy, qui avait déjà accusé les socialistes de brader l'industrie française dans le cadre de l'accord signé avec les écologistes, a réitéré ses critiques. «Ce n'est pas en renonçant à notre indépendance énergétique et en boudant l'énergie nucléaire dans laquelle la France a investi depuis un demi-siècle tant d'intelligence et d'argent qu'elle valorisera au mieux ses atouts. Cette voie tourne le dos au progrès», a-t-il assuré.

SOYONS SÉRIEUX, A-T-IL VRAIMENT LA TRONCHE D'UN PRÉSIDENT ? 

DSK prend ses distances avec le livre de Michel Taubmann

Dominique Strauss-Kahn s'est dit jeudi 1er décembre "engagé ni par les écrits, ni par les déclarations ou témoignage de quiconque, souvent inexacts", alors qu'un livre de Michel Taubmann défendant la thèse du complot dans l'affaire du Sofitel de New York, sort le jour même en librairie. "Comme mes avocats ont eu l'occasion de le dire, je réserve mes explications à la justice, qu'elle soit française ou américaine", ajoute l'ancien directeur du FMI dans un communiqué transmis par son avocate Frédérique Baulieu.

Comme le journaliste américain Edward Epstein, Michel Taubmann, biographe et ardent défenseur de Dominique Strauss-Kahn, estime que l'ex-favori de la présidentielle française a été victime d'un complot, dont la femme de chambre américaine aurait été un maillon. Dans le livre intitulé Affaires DSK, la contre-enquête, Dominique Strauss-Kahn dit regretter une "relation consentie mais stupide avec Nafissatou Diallo. Ce jour-là, j'ai ouvert la porte à toutes les autres affaires", admet-il.
>> Lire "Les chevaliers blancs de la cause strauss-kahnienne"
Ces affirmations ont été qualifiées de "délire total" par les avocats de Nafissatou Diallo, qui accuse DSK de l'avoir contrainte à une fellation dans une suite du Sofitel de New York le 14 mai dernier.
"DÉLIRE"
"Le délire est plutôt de leur côté que du mien", a répondu jeudi le journaliste français de 55 ans, qui relaie dans son livre une enquête de son confrère américain Edward Epstein, parue dans le magazine de l'intelligentsia new yorkaise The New York Review of Books.
Taubmann soutient la thèse d'une relation sexuelle consentie voire provoquée par Mme Diallo qui pourrait, selon lui, avoir volé l'un des téléphones portables que DSK a perdu le 14 mai. "Dominique Strauss-Kahn a été piégé. Cet homme-là n'a violé personne ni à New York ni à Paris ni nulle part", a affirmé M. Taubmann mercredi soir sur Canal+. Pour lui, "c'est une affaire politique, ce n'est pas une affaire de moeurs" et elle soulève "des questions qui concernent les services secrets".
>> Lire notre éclairage : "DSK au Sofitel, le masque du complot"
Parmi ses soupçons : le 13 mai, DSK se rend compte "que sa messagerie internet a été piratée et que des informations confidentielles le concernant sont maintenant en possession des plus hauts dirigeants de l'UMP".
"C'EST FINI"
C'est le commissaire Jean-Christophe Lagarde, mis en examen dans l'affaire de proxénétisme du Carlton de Lille, qui informe DSK que des mails se trouveraient au siège de l'UMP, selon Taubmann. "La scène racontée par Nafissatou Diallo est invraisemblable, elle n'a pas eu lieu", écrit M. Taubmann, évoquant "les lois de la physique" pour démontrer que cette femme, plutôt grande et forte, n'a pu être maintenue, agenouillée, par DSK.
M. Taubmann décrit la scène d'un DSK "sortant de la salle de bains en tenue d'Adam". Nafissatou lui lance "un regard suggestif". DSK, selon lui, "a vu une proposition". M. Taubmann mentionne un épisode jamais rapporté jusqu'alors : en sortant de sa chambre, pour quitter l'hôtel, DSK croise Nafissatou Diallo dans le couloir, à l'étage.
"'Hello', lui lance-t-il tout en faisant un geste de la main. Elle lui répond du regard", écrit le narrateur selon lequel la femme de chambre, comme en témoignent les vidéos qu'il a vues, a ensuite un comportement "décontracté".
M. Taubmann s'attarde aussi sur l'affaire du Carlton de Lille, dans laquelle le nom de DSK est cité. Celui-ci juge "insupportable" que son nom soit associé à la prostitution mais reconnaît avoir "participé à des soirées libertines". "Mais d'habitude, les participantes à ces soirées ne sont pas des prostituées", dit-il. "La prostitution, le proxénétisme, je les ai en horreur", ajoute DSK, qui, à propos de son mode de vie, dit avoir "décidé de rompre avec tout cela. C'est fini".

L'UE se donne un mois pour frapper le pétrole iranien

Après le cri d'alarme de l'AIEA sur le nucléaire, les Vingt-Sept durcissent leurs sanctions contre Téhéran.

Le compte à rebours est lancé pour frapper Téhéran là où ça fait mal. L'Union européenne a décidé d'adopter, en janvier au plus tard, un train de sanctions présentées comme sévères contre la finance, le transport et l'énergie - en clair le pétrole iranien dans toutes ses dimensions.
Après le cri d'alarme de l'AIEA sur le nucléaire militaire, la mise à sac de l'ambassade britannique à Téhéran a balayé les réticences. «Nous avons décidé de travailler sur des sanctions plus dures et sans précédent», assure jeudi Alain Juppé, dans une allusion transparente à un éventuel embargo sur le pétrole. Le texte arrêté, jeudi à Bruxelles, vise aussi les Gardiens de la révolution, branche de l'armée chargée de réprimer toute dissidence interne.

Rappel des ambassadeurs

La formulation retenue est assez diplomatique pour couvrir les pays en pointe - la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne - et ceux qui ont émis des réserves - l'Italie, l'Espagne et la Grèce. Il s'agit «d'atteindre sévèrement le système financier iranien, celui des transports et celui de l'énergie». L'embargo, soutenu par Paris et Berlin, n'est plus à exclure. Londres milite aussi pour isoler financièrement Téhéran. Les États-Unis l'on fait en novembre, paralysant de fait une partie des rentrées pétrolières.
À ce jour, les Vingt-Sept ont déjà frappé les actifs de centaines d'entreprises iraniennes. L'UE applique depuis juillet 2010 une interdiction des nouveaux investissements dans le pétrole et le gaz. Jeudi, elle a ajouté à sa liste noire les noms de 143 sociétés et 37 personnes, visées par des gels d'avoirs et des interdictions de visa. Elle a aussi marqué son «indignation» face à l'attaque contre la représentation britannique et prévoit de coordonner les rappels d'ambassadeurs. Pour d'éventuelles sanctions pétrolières, la difficulté à surmonter est l'inégale répartition du fardeau entre le sud et le nord de l'Europe. L'UE a importé 5,8% de son brut d'Iran l'an dernier. Mais le sacrifice serait plus rude pour l'Espagne (15% de ses approvisionnements), la Grèce (14%) ou l'Italie. S'ajoute dans ces trois capitales une fatigue avouée de devoir assumer, après la Libye et la Syrie, le contrecoup des sanctions à chaque rebondissement politique dans le monde musulman.
Cette fois, c'est Athènes qui appelle à l'aide. Ses finances à sec, la Grèce a trouvé à Téhéran un fournisseur très obligeant qui lui fournit le pétrole à crédit. «Il faut en tenir compte et veiller à ce que l'interruption des livraisons de l'Iran puisse être compensée par une hausse de production ailleurs», explique Alain Juppé. À ses yeux, c'est tout à fait possible.
Les réticences de la Grèce et les réserves de l'Italie expliquent le délai que s'accorde l'UE, comme ce fut le cas avec la Libye au début de l'année. Des contacts vont donc être noués avec d'autres puissances pétrolières de la région. Il s'agit aussi d'éviter un effet pervers bien connu des professionnels: tout embargo risque de provoquer un effet temporaire de rareté qui, par le biais d'une hausse des cours, bénéficie au producteur sanctionné s'il trouve d'autres clients…