TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 22 novembre 2011

Le couple Strauss-Kahn – Sinclair attaque en justice Henri Guaino et plusieurs médias

Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair ont annoncé, mardi 22 novembre, qu'ils avaient déposé une plainte contre le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, et assigné plusieurs médias pour leur couverture "outrancière" de l'affaire de proxénétisme du Carlton.

"Plusieurs assignations ont déjà été ou vont être délivrées, à L'Express, au Figaro, au Nouvel Observateur, à Paris Match et à VSD", écrivent les avocats du couple, Mes Frédérique Baulieu, Richard Malka et Henri Leclerc. "Les propos tenus par M. Henri Guaino sur la chaîne Paris Première justifient également le dépôt d'une plainte pénale au regard de leur gravité."

"VOYEURISME LE PLUS DÉTESTABLE"
Dans un communiqué transmis à l'AFP le 14 novembre, les avocats de l'ancien directeur du FMI dénonçaient le "voyeurisme le plus détestable" et des "dérapages inquiétants quant au respect des principes élémentaires des droits de la personne". Epaulés par leur confrère Richard Malka, avocat de Clearstream contre Denis Robert et de Charlie Hebdo lors de l'affaire des caricatures de Mahomet, ils  pointaient ceux qui portent notamment atteinte à la vie privée "en fantasmant sur les prétendues intentions ou les états d'âme allégués" du couple "sous couvert d'hypothétiques déclarations de tiers courageusement dissimulés derrière un anonymat revendiqué".
Le Journal du dimanche du 13 novembre avait ainsi publié des témoignages de proches du couple affirmant que DSK était "brisé" et aurait reconnu devoir se faire soigner. Le Figaro annonçait vendredi qu'Anne Sinclair s'apprêterait à tourner la page. Commentant sur France Inter ces articles, Me Henri Leclerc avait dénoncé mercredi "une campagne nauséabonde, racoleuse, grotesque au nom de la vertu" menée par "un certain nombre de journalistes qui préfèrent faire une campagne graveleuse" en provoquant "la mise à mort d'un homme déjà à terre".
"DODO LA SAUMURE AURAIT FAIT IRRUPTION DANS LA CAMPAGNE"
Henri Guaino avait pour sa part estimé vendredi dans l'émission "Zemmour et Naulleau", sur la chaîne Paris Première, que, sans l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn en mai à New York, l'ancien directeur du FMI aurait remporté la primaire socialiste, et que le proxénète présumé "Dodo la Saumure aurait fait irruption dans la campagne". L'affaire Dominique Strauss-Kahn, "ce n'est pas un problème de vie privée, on est à la charnière entre vie privée et délinquance", relevait le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. "Ce qui s'est passé aux Etats-Unis relevait d'un acte judiciairement répréhensible. L'histoire du Carlton de Lille, pardon, mais c'est exactement la même chose. Ce sont ses relations supposées avec des gens qui dirigent des réseaux de prostitution, qui ont d'ailleurs des noms admirables", ajoutait-il.

Le nom de M. Strauss-Kahn est régulièrement cité dans l'affaire de proxénétisme de l'hôtel Carlton de Lille, qui implique des hommes d'affaires et des policiers. Jeudi 10 novembre, le quotidien Libération a ainsi fait état de SMS évoquant des soirées libertines dans plusieurs villes européennes, qui auraient été envoyés par M. Strauss-Kahn à Fabrice Paszkowski, mis en examen pour proxénétisme aggravé et escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs, écroué depuis.
IL N'Y A QU'A VOIR LA PHOTO POUR SE RENDRE COMPTE DE LA JOIE D'ANNE SAINCLAIRE.

Comment déterminer qui est « détraqué » ?

De l'art et la manière de récupérer un fait divers tragique à des fins électorales ! Ils ne sont pas plus fins les uns que les autres. Ni ceux qui, hier matin, réclamaient - ou annonçaient ? - la création de centres fermés à raison d'un par département ; ni le gouvernement qui décidait que « toute personne qui a commis un crime sexuel particulièrement grave doit être placée en centre éducatif fermé lorsqu'il est mineur » et même jusqu'à un jugement et une éventuelle condamnation. À chaque campagne ses symboles. Agnès a été tuée, bon sang ! Messieurs Dames les politiques, vous êtes prompts à appeler les médias à plus de retenue, souvent à raison, mais parez-vous aussi du costume vertueux de la pudeur quand c'est nécessaire. En l'occurrence, on est face à un être humain, un mineur, plutôt bon élève semble-t-il, qui a un problème avec les filles. Un tourment tel qu'il était en attente d'un jugement pour un viol quand il a recommencé, allant jusqu'à effacer la vie de sa victime comme pour gommer son acte odieux. Les psys n'y ont vu que du feu. Les juges s'en sont remis aux psys ; et ont confié ce jeune homme à une communauté éducative. Après coup, il est évident que le meurtrier d'Agnès n'avait pas sa place dans un établissement scolaire, fût-il qualifié de « la dernière chance » ; il ne relevait pas de la compétence des enseignants ; il y a eu « dysfonctionnement » pour paraphraser le ministre de l'Intérieur. Et toutes ces agitations dans l'émotion ne régleront pas le problème de fond : que faire d'un détraqué sexuel, par ailleurs « normal » ? Quatre mois, quatre ans ou quarante ans de prison n'en feront jamais un ange à sa sortie. Il restera dangereux. Et la condamnation des familles des victimes, c'est de toute façon la perpétuité. Mais qui peut prétendre déterminer qui est détraqué ou ne l'est pas ?

Front de maires

Ils sont en première ligne, avec vue sur la crise. Et ils se seraient bien passés de ce poste d’observation qui les expose à toutes les colères et les frustrations de la société. Une situation à la fois inconfortable et paradoxale : ils sont les élus préférés des Français mais on continue de les considérer comme les détenteurs d’un pouvoir secondaire. Ils sont à la fois les bien-aimés de la République… et les mal-aimés de l’État. Les maires qui tiennent leur congrès à partir de ce matin sont bien obligés d’assumer ce statut un brin schizophrène. Un mérite insuffisamment reconnu tant ils parviennent à maintenir la cohésion sociale de la France contre vents et marées, résistant vaille que vaille aux turbulences du microcosme politique.

Plus que jamais, ils doivent affronter des vents contraires. C’est que les tempêtes de l’économie et de la finance ont eu pour effet de concentrer un peu plus encore les centres de décisions à Paris. Elles offrent une revanche au vieux jacobinisme français que Nicolas Sarkozy incarne plus qu’aucun de ses trois prédécesseurs à l’Élysée, et qu’il n’a cessé de renforcer tout au long de son hyperprésidence. Le président de la République, qui n’a jamais oublié les accents du ministre de l’intérieur qu’il fut, a toujours su trouver les mots pour retourner l’humeur maussade, voire la franche hostilité, des séances plénières des 7 000 congressistes de la porte de Versailles. Des succès chaleureux qui ne l’ont pas empêché, le reste du temps, de « charger » assidûment les collectivités locales, accusées - le plus souvent sans distinction - d’être trop dispendieuses.

Cette fois, au prétexte de respecter une neutralité électorale absolue, le chef de l’État ne viendra pas. Cela lui épargnera la grogne des élus un peu traumatisés par une réforme de l’intercommunalité, dont ils acceptaient le principe, mais qu’on a voulu leur imposer d’en haut, à la hussarde. C’est le premier ministre qui s’y collera. François Fillon osera-t-il faire la morale à ces élus locaux dont il a ouvertement et collectivement mis en cause la responsabilité dans l’accroissement de la dette publique? De toute façon, le chef du gouvernement n’aura pas la partie facile en promoteur d’une réforme territoriale que la victoire de la gauche aux Sénatoriales a condamnée pour un bon moment au moins. Quoi de mieux pour éprouver son goût de l’adversité… en pariant sur la résignation de son auditoire.

Besoin de crédit

À cinq mois de l'élection, l'écart entre François Hollande et Nicolas Sarkozy se resserre, au premier tour. Disposant de plus de réserves à gauche que Nicolas Sarkozy n'en possède à droite, à cause du Front national, le candidat socialiste reste très largement favori au second tour.

Malgré un nombre élevé d'indécis, notre sondage BVA (lire page 3) confirme une évolution, pour l'instant, assez logique.

Après l'euphorie de la primaire, François Hollande flottait sur un nuage artificiel. Nicolas Sarkozy, à cause du rejet de sa personne autant que de sa politique, restait au plus bas. Pour des raisons banalement mécaniques, accentuées par une « présidentialisation » du chef de l'État dans la crise, on retrouve des niveaux réalistes.

Deuxièmement, pendant que le Président se démenait sur la scène internationale, François Hollande, rentré d'urgence de quelques jours de repos, a perdu la maîtrise du tempo médiatique. Il a subi les attaques assassines de Jean-Luc Mélenchon et la candidature de Jean-Pierre Chevènement. Il a semblé très politicien par rapport à la gravité de la crise. On ne ridiculise pas un capitaine en pleine tourmente.

Enfin, François Hollande a semblé faire des concessions en réservant soixante circonscriptions aux écologistes. La cacophonie autour de la filière mox, le combustible du futur EPR, et le plan de fermetures de réacteurs ont pu inquiéter par leur ampleur. On n'adresse pas un message rassurant quand, déjà, on peine à conclure avec un petit parti allié.

En réalité, François Hollande n'a pas changé de ligne et n'a même rien cédé, ni sur l'EPR ni sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Son programme, annoncé jusqu'en 2025, correspond, pour ce qui est du prochain quinquennat, à deux ou trois fermetures de centrales, pas plus, compensées par des économies d'énergie et par la mise en service du nouveau générateur de Flamanville. Ce n'est pas demain que l'on s'éclairera à la bougie !

Mais que l'on soit pour ou contre le nucléaire, cette affaire inquiète confusément l'opinion : peut-on mettre des circonscriptions dans un plateau de la balance et notre indépendance énergétique dans l'autre ? Notre avenir peut-il se décider dans le huis clos d'un marchandage électoral ?

Les Français ont le sentiment ¯ fondé ou pas, mais c'est ainsi ¯ que la tactique prévaut sur le projet jusqu'à en modifier le contenu. François Hollande - mais aussi Nicolas Sarkozy quand il exploite la sécurité ou l'immigration pour séduire la droite extrême - doit veiller à ne pas faire passer son avenir avant l'intérêt des Français.

On ne résoudra pas les problèmes avec une moitié du pays qui s'opposerait à l'autre ou qui s'abstiendrait. L'élection ne peut pas se jouer sur le rejet, toujours très fort s'agissant de Nicolas Sarkozy, mais sur l'adhésion à un projet. Faute d'en créer les conditions, on s'exposerait à des lendemains sociaux douloureux.

Nicolas Sarkozy profite, mais ça ne suffit pas, de l'autorité que lui confère sa fonction. François Hollande, lui, va devoir gagner du crédit en démontrant ce que serait, à Bruxelles, une présidence de gauche dans une Europe au bord de l'implosion. Et à Paris, à la tête d'une France menacée de dégradation. Si, avec ça, on n'a pas une vraie campagne...

Comment la Grèce a utilisé sa dette

Sur les 360 milliards d'euros de dette accumulés ces 30 dernières années, l'essentiel a servi à financer des dépenses courantes. Trop peu a été utilisé pour investir et garantir une croissance à plus long terme.

L'histoire de la dette grecque, est celle d'un gâchis. À lire les rapports de divers économistes, la Grèce a fort mal utilisé les 360 milliards d'euros d'emprunts accumulés ces 30 dernières années (soit plus d'une fois et demie ce qu'elle produit en un an). «La dette est devenue extrêmement coûteuse et a été mal employée», assène Jésus Castillo, spécialiste du pays chez Natixis.
Sur les 258,5 milliards d'euros de dette accumulée en 20 ans seulement, 225 milliards consistent en l'accumulation d'intérêts et 33 milliards sont dus au déficit budgétaire dit «primaire», c'est-à-dire avant paiement des intérêts de la dette. En somme, résume l'économiste, «cette augmentation a servi surtout à financer un déséquilibre structurel entre dépenses courantes et recettes de l'État». A contrario, continue-t-il, «les dépenses qui auraient pu avoir un impact à moyen terme sur la croissance (R&D, éducation) sont restées insuffisantes».

Explosion des dépenses

«Les Grecs n'ont pas préparé l'avenir : leur dette n'a pas été productive, ajoute Thibault Mercier, économiste chez BNP Paribas. Le système de protection sociale, par exemple, est très généreux alors qu'ils n'ont pas forcément les moyens de le financer.» Surtout, soulignent dans une étude les chercheurs Thomas Moutos et Christos Tsitsikas, de l'Université d'Athènes, «la hausse des déficits résulte d'une explosion des dépenses publiques», alimentée en particulier par l'augmentation du nombre de fonctionnaires et de leurs salaires.
Les deux économistes relèvent qu'entre 1976 et 2009, «le nombre de fonctionnaires a augmenté de 150%, alors que sur la même période l'emploi privé progressait de seulement 34%». Quant aux salaires, «ils ont augmenté considérablement plus vite dans le public que dans les autres secteurs», estiment-ils. Entre 1995 et 2006, les traitements des fonctionnaires ont bondi de 118%, et jusqu'à 157% dans les entreprises publiques, contre 82% seulement dans le privé.

«Gagner des votes»

Cette évolution s'explique, selon les deux auteurs, «par le désir des deux partis de gouvernement (les socialistes du Pasok et les conservateurs de Nouvelle démocratie) d'utiliser les nominations de fonctionnaires pour gagner des votes». Mais pas seulement : l'emploi public fut aussi un moyen de lutter contre la hausse du chômage, avancent-ils.
L'envolée des effectifs de fonctionnaires n'a pas entraîné d'amélioration de la qualité de service. Ces trente dernières années, défendent les deux économistes grecs, l'État a fait preuve de son incapacité à délivrer les biens et services publics auxquels pouvaient s'attendre des citoyens dont la charge d'impôt, malgré tout, a augmenté (de 13% en 1976, à 23% du PIB en 2009). Résultat, déplorent les chercheurs, «cette inefficacité a légitimé l'évasion fiscale alors que les citoyens estimaient que l'État avait rompu sa partie du contrat social».

Eva Joly : "Les amis de François Hollande se sont révélés archaïques"

Depuis la fin des négociations entre son parti, Europe Ecologie-Les Verts, et le PS, Eva Joly était restée silencieuse, alimentant les spéculations sur son "trouble" concernant l'accord signé entre les deux formations. Elle répond aux question du Monde dans un entretien à lire dans le quotidien daté 23 novembre.

Eva Joly, on vous dit "troublée", pas loin finalement de jeter l'éponge. Quel est votre état d'esprit, là, maintenant ?
Plus décidée que jamais à porter le mandat que j'ai reçu lors des primaires de mon parti. Je veux réussir le rendez-vous entre la France et l'écologie.
Noël Mamère, votre porte-parole, a dit qu'il fallait vous "protéger des discussions". Etes-vous une candidate fragile ?
Je ne me vois pas ainsi. La violence, les accusations, les pressions, je connais, et je vis avec. Noël Mamère a voulu dire qu'une candidate à la présidentielle ne doit pas mettre les mains dans le cambouis des appareils et doit garder de la hauteur.
François Hollande est lui aussi candidat, et il est intervenu dans la négociation de cet accord…
Libre à lui. Je n'ai pas de conseil à lui donner, mais je ne suis pas sûre qu'il ait gagné à se mêler de tambouille politicienne…
On dit que vous posez beaucoup de questions. Quelles sont-elles ?
Elles se résument à une seule : comment restaurer la politique. Je ne suis pas rentrée en politique pour accepter les mœurs de ce petit monde, mais pour les changer. J'ai été outrée, scandalisée, de l'intervention d'Areva dans les discussions avec le PS. Ainsi, donc, une entreprise puissante obtenait en l'espace de quelques heures ce qu'elle voulait, c'est-à-dire le retrait, dans un texte politique, d'une disposition qui la gênait ? Toute ma vie a été construite contre ça, j'ai passé ma vie à lutter contre l'influence des lobbies, quels qu'ils soient.
N'est-il pas normal, dans une démocratie qui fonctionne, qu'Areva fasse connaître son point de vue, et ce publiquement ?
Faire connaître un point de vue est une chose. S'immiscer dans la vie démocratique pour réécrire un paragraphe d'un accord entre partis en est une autre. Au moins, agissent-ils désormais à visage découvert. Pour moi, il y a là une arrogance qui témoigne d'un certain sentiment d'impunité. Que les commentateurs n'aient pas davantage été choqués en dit long sur l'accoutumance à ces mœurs délétères. Mesurons la gravité de ce qui s'est passé. Il pèse désormais sur les socialistes le soupçon d'être du bois dont on fait les marionnettes, et on ne me fera pas croire que c'est bon pour la politique.

Vous n'avez pas été présente dans les négociations entre socialistes et écologistes, et vous n'avez pas été représentée non plus. Le regrettez-vous ?
J'ai pesé à ma manière, j'ai défendu en haussant le ton la sortie du nucléaire, l'arrêt de Flamanville, l'abandon de Notre-Dame-des-Landes. Et j'étais légitime pour le faire, non?
N'êtes-vous pas allée trop loin dans vos interventions en déclarant : "Ce n'est pas le spécialiste de la Corrèze qui va nous dicter notre politique énergétique" ?
Cette phrase doit être remise dans son contexte. Je revenais de Fukushima, et j'ai voulu dire qu'il fallait sortir de France, aller sur place, faire ce déplacement, pour comprendre que la sortie du nucléaire avait non seulement un sens, mais s'imposait à nous. Pour moi, c'est un impératif moral, pas une question technique ou politicienne.
L'accord signé entre votre formation et le PS vous a-t-il déçue aussi dans son contenu ?
Cet accord ne me fait pas rêver. On a listé nos désaccords, sur l'EPR, la sortie du nucléaire, Notre-Dame-des-Landes, la réduction des déficits. Les négociateurs écologistes ont fait de leur mieux. Mais la vérité, c'est que les amis de François Hollande se sont révélés archaïques face à la modernité de notre projet. Face à ces blocages, mon travail plus que jamais sera de convaincre les Français.
Vous expliquez que vous portez le projet écologiste, tandis que Cécile Duflot a fait la "tambouille politicienne", selon votre expression. Ne s'agit-il pas là d'un habile partage des rôles, qui vous permet de récupérer les voix de tous ceux qui ne sont pas enthousiasmés par cet accord ?
Ce n'est pas une mise en scène, Cécile est une négociatrice aguerrie qui sait gérer ce genre de rapport de force. Moi je défends une politique de civilisation. Je vais parler de sortie du nucléaire, bien sûr, et je crois que nous gagnerons cette bataille dans les urnes. Je vais aussi parler des valeurs, du rétablissement dans notre pays d'une "République exemplaire", car la France est abîmée sur ce plan. Je parlerai aussi de la question sociale et de la crise : l'austérité n'est pas une fatalité. Et ce n'est pas aux pauvres de la payer. C'est une question de responsabilité politique : sans justice sociale, la violence gagnera ce pays.
Les écologistes ont de sérieuses difficultés financières. Aurez-vous l'argent nécessaire à une campagne ?
Ce qui m'étonnera toujours, c'est le poids que peut avoir l'argent dans la vie politique. Les écologistes sont depuis toujours une force indépendante et qui dispose de faibles moyens. Nous parviendrons néanmoins à disposer de 2 millions d'euros. C'est peu, mais avec l'énergie militante, les dons de milliers de personnes, nous pouvons mener une campagne citoyenne, sobre et inventive, dont on se souviendra.
Vous revendiquez votre liberté, celle de défendre une certaine éthique. Mais aurez-vous celle d'attaquer votre partenaire socialiste sur ces questions, quand bien des dirigeants de votre parti rêvent désormais d'être ministre ?
L'exigence éthique ne distingue pas entre la droite et la gauche : elle s'impose à tous. Je ferai donc en sorte que ce soit… équilibré ! Par exemple, ce n'est pas parce qu'il est de gauche que je ménagerai le système mis en place par Guérini à Marseille. Mais je sais où sont mes adversaires. Ne craignez rien, je ne risque pas d'oublier Nicolas Sarkozy, j'aurai sur lui et son clan bien des choses à dire durant toute la campagne. Je ne me tairai pas, car je ne suis pas une femme sous influence.

ELLE N'EST PAS RANCUNIÈRE LA JOLY, AVEC SON ŒIL QUI DIT "MERDE" À L'AUTRE UNE TRONCHE À Y FAIRE DU TRIAL, ELLE EST ÉCOLO !!!!
J'EN VOUDRAIS À LA NATURE, MOI !!

Jamais


Plus jamais ça, pleure le père d’Agnès. Et tous les parents l’espèrent avec lui : plus jamais une gamine violentée, tuée par un camarade d’école... Il doit bien y avoir des moyens d’éviter ça, des solutions pour empêcher les dysfonctionnements, comme les appelle notre ministre de l’Intérieur. Alors on va faire une loi, très vite, une de plus. Sortir des décrets qui attendaient, parfois depuis des mois. Tout cela ne sera sans doute pas inutile pour prévenir d’autres crimes, et chaque crime évité suffira à justifier les mesures prises. Mais le pire serait de déclarer ensuite au père d’Agnès, et à tous les parents, qu’on ne verra plus jamais ça. De laisser penser qu’une loi ou un décret permettra d’empêcher que, demain, d’autres parents pleurent leur enfant victime des actes de violence d’un autre mineur... Il est humain de l’espérer, le politique serait criminel de le promettre.

"MAIS NE TOMBONS PAS SYSTÉMATIQUEMENT DANS LA SENSIBLERIE POLITIQUEMENT CORRECTE SVP !"

le gouvernement annonce des exemptions face à la grogne autour d’une nouvelle taxe

A Bruxelles, Papadémos rappelle les partis grecs à leurs devoirs

Les dirigeants des partis politiques grecs doivent adresser aux ministres des Finances de la zone euro la confirmation écrite de leurs engagements en matière de réformes car les créanciers de la Grèce ont besoin d'être rassurés sur la poursuite des réformes après les élections de février, a déclaré lundi le Premier ministre, Lucas Papadémos.
Pour son premier déplacement à Bruxelles en tant que chef du gouvernement d'union nationale grec, il a rappelé que la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) s'étaient eux-mêmes engagés à financer la Grèce pendant une période bien supérieure à l'espérance de vie de son gouvernement, ce qui impliquait des engagements couvrant cette longue période.

Le leader de la Nouvelle démocratie (ND), le principal parti de la droite grecque, refuse toujours de s'engager par écrit à mettre en oeuvre les réformes promises, arguant du fait que son vote au parlement avait valeur d'engagement.
Faute d'une telle lettre, la zone euro ne verserait pas la prochaine tranche de l'aide internationale à la Grèce, d'un montant de huit milliards d'euros, ce qui menacerait Athènes d'un défaut de paiement à brève échéance. Les élections législatives anticipées sont prévues le 19 février.
"Cette lettre des dirigeants des partis soutenant le gouvernement, demandée par l'Eurogroupe et le FMI (...) est nécessaire afin de lever les incertitudes et les ambigüités concernant les mesures qui devront être prises à l'avenir par les partis susceptibles d'être au pouvoir", a déclaré Lucas Papadémos après une rencontre avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
À FINANCEMENT LONG, ENGAGEMENT LONG
"Mais il appartient aux dirigeants des partis concernés de décider quelle forme prendra cette confirmation de l'engagement."
"Je crois, a-t-il ajouté, que nous devrions tous prendre conscience du fait que nos partenaires européens et le FMI s'engagent eux-mêmes à financer la Grèce sur une période de temps prolongée. Et c'est la raison pour laquelle ils attendent un engagement équivalent, non seulement de ce gouvernement mais aussi des dirigeants politiques des partis qui le soutiennent, sur leur soutien durable et leur engagement envers ces politiques, à moyenne et à long terme."
Outre le président de l'exécutif européen, Lucas Papadémos devait rencontrer lundi le président du Conseil européen, Herman van Rompuy et mardi Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe.
A Athènes, des représentants de la "troïka" (Union européenne, FMI et Banque centrale européenne) ont conclu dimanche une première série d'entretiens avec les trois composantes de la coalition: le Parti socialiste (Pasok) de l'ex-Premier ministre George Papandréou, le parti d'extrême droite Laos et la Nouvelle démocratie.
En plus de la tranche d'aide prévue pour décembre, la troïka doit également déterminer si la Grèce remplit les conditions pour recevoir les 130 milliards d'euros de renflouement qui ont fait l'objet d'un accord fin octobre et viendront remplacer le plan initial de 110 milliards.
Le gouvernement Papadémos va se heurter à nombre d'obstacles pour mettre en oeuvre ses réformes, à commencer par la vive opposition des syndicats et la colère de la population, épuisée par des mesures d'austérité qui plongent le pays dans la récession depuis quatre ans.
Jan Strupczewski, Marc Angrand pour le service français, édité par Gilles Trequesser

Téléchargement : le gouvernement prudent après les annonces de Nicolas Sarkozy

"J'ai bien conscience que la technologie évolue. Si la technologie nous permet une nouvelle évolution, on adaptera la législation." En déplacement à Avignon pour un forum sur la culture à l'ère du numérique, vendredi, Nicolas Sarkozy avait expliqué qu'il souhaitait une troisième version de la loi Hadopi, afin de lutter contre la diffusion illégale en continu (streaming) de films, de séries et de musique.

Pourtant, interrogé à ce sujet lundi, le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, a estimé qu'une nouvelle loi n'était pas à l'ordre du jour. Interrogé par Le Figaro, le ministre explique "qu'il  y aura peut-être un jour une nouvelle loi, une nouvelle révolution (technologique, qui la rendrait nécessaire). Mais compte tenu de l'évolution actuelle des technologies, il est certain que la Hadopi sera appelée à élargir son champ de réflexion, à modifier peut-être quelques-unes des méthodes et des procédures."
Toutefois, comme le rappelle Numerama, en ce qui concerne le streaming, la Haute Autorité ne peut pas simplement modifier ses procédures : les décrets d'application de la loi précisent qu'elle ne peut spécifiquement surveiller que les réseaux P2P, une technologie qui n'a rien à voir avec la diffusion en continu. C'était d'ailleurs l'une des faiblesses de la loi, estimaient certains de ses adversaires, qui soulignaient que la Haute Autorité manquerait nécessairement d'efficacité et que le téléchargement illégal se reporterait, après sa mise en place, sur d'autres technologies.
INCERTITUDE SUR LES MOYENS TECHNIQUES
Pour pouvoir avertir ou sanctionner les internautes qui téléchargent illégalement, la Hadopi se base aujourd'hui sur les observations que mènent les ayants droit sur les réseaux P2P. Mais cette pratique est impossible sur les sites de streaming, centralisés et le plus souvent hébergés à l'étranger. Leur surveillance est donc presque impossible, à moins de recourir à des technologies extrêmement invasives comme le deep packet inspection (DPI), une technologie consistant à surveiller, depuis l'extérieur du "tuyau", tous les contenus passant par une connexion à Internet et à déterminer leur nature en fonction de leur "forme". Autre option : recourir à un filtrage directement chez les fournisseurs d'accès, avec les risques que cela présente.
Interrogé sur LCI, le ministre de l'industrie, Eric Besson, s'est bien gardé de trancher. "On va voir, puisque c'est une nouvelle commande très claire du président de la République", a-t-il déclaré, avouant cependant qu'il ne pouvait pas dire si le souhait du président de la République était techniquement possible, et sans se prononcer sur le type de mesure qui serait prise. "Il y aurait des ingénieurs pour le faire, je ne dis pas que ça va se faire dans la facilité."
Pour M. Besson, le plus important reste que "le président de la République dit qu'on a besoin de créateurs, et que l'économie numérique ne peut pas tuer les créateurs. Après avoir beaucoup moqué la France, vous retrouvez dans beaucoup de pays, non pas une loi Hadopi, mais des choses qui vont dans ce sens : la défense du créateur", insiste-t-il.