TOUT EST DIT

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samedi 12 novembre 2011

Pour la droite, M. Hollande n'est pas un homme d'Etat

Ne rien laisser passer, c'est le mot d'ordre, au sein de la majorité, face à François Hollande. Les chefs de file de la droite se sont ainsi élevés, vendredi 11 novembre, contre les déclarations du candidat socialiste à l'élection présidentielle. A Clermont-en-Argonne (Meuse), non loin de l'ossuaire du Bois de la Gruerie, où il venait de rendre hommage aux poilus de la Grande Guerre, M. Hollande a "constaté que les marchés ont déjà anticipé" une dégradation de la note française.

"Nous payons nos emprunts d'Etat avec un taux d'intérêt supérieur aux Allemands. D'une certaine façon, c'est comme si nous étions déjà dégradés", a expliqué le député de la Corrèze aux journalistes qui l'interrogeaient sur l'annonce erronée, faite jeudi par l'agence Standard and Poor's, d'une perte par la France de son triple A.
Les dirigeants de la majorité sont vite montés au créneau. "Ce sont des propos contraires à l'intérêt national", a ainsi jugé le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, interrogé par Le Figaro. Brice Hortefeux, animateur de la cellule riposte de l'UMP et proche du chef de l'Etat, estime pour sa part qu'"être homme d'Etat, ça ne s'improvise pas : un homme d'Etat doit être responsable, or M. Hollande ne l'est pas ; dans toute cette séquence, il ne l'a pas été".
MOUCHE DU COCHE
Pour M. Hortefeux, "M. Hollande parle à contretemps" et "il est très mauvais". "Quand il devait s'exprimer sur la crise grecque, on ne l'a pas entendu et quand il ferait mieux de se taire, il parle. Jouer la mouche du coche comme il le fait ne sert à rien", assène le député européen.
Le manque supposé de crédibilité du candidat socialiste est l'axe d'attaque majeur des dirigeants de la droite, qui se concertent, depuis plusieurs semaines, dans diverses réunions hebdomadaires à l'Elysée et au siège de l'UMP. La porte-parole du gouvernement et ministre du budget, Valérie Pécresse, s'en est également prise à M.Hollande. "La gauche spécule sur l'aggravation de la situation et ce n'est pas très respectueux des Français à qui sont demandés des efforts", a-t-elle estimé.
François Hollande "l'irresponsable", c'est aussi la petite musique qu'entend faire entendre Jean-François Copé. Sur un autre sujet, celui du nucléaire, le secrétaire général de l'UMP a ainsi demandé "au nom de la France" à M. Hollande "d'arrêter les négociations avec les Verts sur le nucléaire".
S'exprimant en marge de l'inauguration du Musée de la Grande Guerre construit dans sa ville de Meaux (Seine-et-Marne), où il recevait Nicolas Sarkozy, M. Copé a confié à la presse être "très inquiet" des discussions ouvertes entre le PS et les Verts dans la perspective de 2012, estimant que les deux partis étaient "en train de négocier sur le dos des Français" au sujet du nucléaire.
Interrogé par Le Monde, vendredi soir, François Hollande a refusé de réagir aux critiques de la majorité, préférant laisser ses lieutenants mener la contre-attaque. En ce 11 novembre propice aux envolées patriotiques, l'ancien ministre de l'économie Michel Sapin a ainsi rétorqué que les négociations entre les socialistes et les écologistes servaient bel et bien "les intérêts fondamentaux de la France".

"COMBAT DE COUR DE RÉCRÉATION"
"Accoyer n'est pas à la hauteur de sa fonction et Copé est pétri de mépris : laissons-les à leur arrogance et à leur vulgarité et à leur grossièreté", estime quant à lui Pierre Moscovici. Le député du Doubs, probable futur directeur de campagne de M. Hollande, explique que "la droite est mal placée pour faire passer la gauche pour l'anti-France".
Et s'emporte : "Qui est Nicolas Sarkozy sinon le président d'un groupe ou d'une classe, qui n'a cessé de diviser et n'a jamais voulu unifier les Français ?" Face à une droite qui n'hésite pas à faire flèche de tout bois contre lui, le candidat socialiste n'a-t-il pas, jusqu'alors, manqué de répondant ? Restant lui aussi dans un registre très "11-Novembre", M. Moscovici assure que "François Hollande a raison d'opposer à ses adversaires le calme des vieilles troupes et de refuser d'entrer dans un combat de cour de récréation".
Imposée par les circonstances de l'après-primaire socialiste, marquée à la fois par un rééquilibrage du temps de parole médiatique au profit de la droite et par une certaine désorganisation du camp Hollande, cette stratégie défensive devrait bientôt prendre fin.
Mercredi 16 novembre, l'équipe de campagne du candidat devrait être connue. "Il y aura alors une division des rôles très claire : le candidat fera ses propositions, les principaux dirigeants seront là pour les grands débats, et, pour répondre aux snipers de la droite, nous aurons nous aussi nos combattants", assure M. Moscovici.
Vanessa Schneider et Thomas Wieder

REPORTAGE. En Grèce, les professeurs se font attendre

Salaires réduits, taxes qui se multiplient, commerces qui ferment… la population grecque est usée par une crise économique et politique sans fin. Le Nouvel Observateur a suivi quelques jours, Maria, dans son quotidien. Sarah Diffalah à Athènes 

Devant l'école de sa fille Eleni à Halandria au nord d'Athènes, vendredi 11 novembre, Maria essaye de se renseigner. Le professeur de danse a-t-il été nommé ? "Bon, normalement, l'enseignant arrive lundi, ouf !", se met à espérer la jeune femme.
A la rentrée, en septembre, elle a appris qu'aucun professeur de danse n'avait été envoyé. "Certains disent que l'Etat ne peut plus payer des professeurs de danse, que cet enseignement est considéré comme un luxe et donc qu'on peut le supprimer pour faire des économies. Ce serait absurde !" s’indigne Maria. Personne n'a pas été en mesure de confirmer la raison de l'absence de ce professeur mais ce qui est certain en revanche c'est que l'Education a été l'un des premiers budget de dépenses à être raboté. Cette année, une partie des livres ne sont pas arrivés dans les écoles grecques, Maria a été obligée de payer la moitié de l'autre partie. La collation fournit par l'école pour le déjeuner a été supprimée, impliquant ainsi des dépenses supplémentaires à Maria qui prépare chaque matin de quoi nourrir les enfants à midi.
"Je m'achète mois de vêtements"
Eleni a 13 ans et a toujours aimé la danse classique. Le ballet l'enchante. Aidée par sa mère, célibataire, elle décide de travailler dur pour passer l'examen d'entrée d'une école publique d'art. Elle décroche le sésame après plusieurs mois de stress et d’angoisse.
Maria, elle, n'a pas souhaité économiser en taillant dans le budget des activités de ses deux enfants. Cours d'anglais, de volley, de tennis et de basket… elle s'est appliquée à ce qu'Eleni et Yiannis, son fils de 9 ans, puissent se défouler tout en apprenant. "Ils ont tellement d’énergie et d'envie. Je ne peux les empêcher de faire ce qu'ils aiment. Pour compenser, je sors moins et je m'achète moins de vêtements".
Cette année, Maria a comparé les prix des cours et elle a réussi à dénicher des prix "imbattables" : 20 euros par mois le cours de basket pour son fils au lieu de 45 euros, 65 euros par mois le cours d’anglais pour sa fille au lieu de 100 euros.
A ses enfants, elle ne cache rien. Au supermarché, devant l’hésitation de Maria entre deux produits, Yiannis la tire par le bras : "Allez viens de toute façon c'est trop cher". "Si un jour ma mère a trop de problèmes d'argent, moi je veux bien arrêter mes activités", promet le garçon.

Grèce et Italie : le retour des technocrates qui ont contribué à générer la crise

Lucas Papademos et Mario Monti sont-ils les plus qualifiés pour sortir leur pays de la crise ? 

Lucas Papademos a été vice-président de la Banque centrale européenne. Ce gestionnaire sans esbroufe a quitté son bureau tranquille, à l'université de Harvard, où il enseignait l'économie. L'intitulé de son cours ? "La crise économique mondiale : réponses et défis". Les Grecs en premier, les dirigeants de la zone euro derrière, tous espèrent que celui qui a accepté, au terme d'interminables tractations, de devenir Premier ministre de Grèce arrive à Athènes avec, dans sa besace, suffisamment de réponses pour relever le défi d'éviter la faillite à son pays.
En Italie, Mario Monti est fortement pressenti pour succéder à un Silvio Berlusconi totalement démonétisé. Ce discret professeur d'économie politique s'est aussi fait prier. Pragmatique, il disait récemment que la sortie de crise de son pays passait par "des réformes impopulaires à réaliser en unissant les franges les plus sensées de chaque parti politique". Avant d'occuper la fonction de président de la prestigieuse université Bocconi à Milan, Mario Monti a passé dix ans à Bruxelles, en tant que commissaire européen au Marché intérieur puis à la Concurrence. Il s'y est taillé une réputation de rigueur, n'hésitant pas à monter au feu contre les plus grandes multinationales, Microsoft notamment, ou à s'opposer aux gouvernements des États membres qui poussaient leurs entreprises à la fusion en un mécano industriel européen. Ce technocrate un peu terne a quitté Bruxelles avec un surnom, "Super Mario", mais aussi avec un héritage contesté : certaines interdictions de fusions - comme celle des groupes français Schneider et Legrand - ont été rejetées par la justice européenne, obligeant la Commission à réformer en profondeur sa gestion d'une matière aussi sensible que la concurrence. Puis Mario Monti a émargé chez Goldman Sachs, la banque qui a aidé la Grèce à maquiller ses comptes pour rejoindre l'euro.

Rouages
Papademos en Grèce, Monti bientôt en Italie : deux caciques de l'Union européenne appelés à la rescousse... là où l'Union européenne a échoué. Car si l'incendie qui risque de ravager l'Europe en carbonisant les emplois, voire les économies des citoyens, a été allumé par les pyromanes des marchés qui vendent à découvert et spéculent sur la chute d'un pays sans se soucier de l'économie réelle, l'allumette, elle, leur a été fournie par ces mêmes institutions européennes qui, aujourd'hui, crient au feu. C'est en effet la Commission européenne qui a mis en oeuvre, à la demande des États membres, la dérégulation des Bourses et son corollaire, la création de marchés échappant à tout contrôle. La Commission a rédigé des lois et des règlements adoptés collégialement par les commissaires entre 1995 et 2004. Et, à cette époque, le commissaire italien n'était autre que... Mario Monti.
Lucas Papademos était gouverneur de la Banque centrale de Grèce entre 1994 et 2002. À ce poste, il a largement contribué à faire entrer son pays dans la zone euro. Avec des comptes publics maquillés. Une manoeuvre qui avait recueilli un large assentiment en Grèce, tandis que les gouvernements amis, comme la France, préféraient regarder ailleurs. L'arrivée aux commandes de ces deux technocrates désireux de construire des gouvernements d'unité nationale est bien accueillie en Europe. "Nous avons depuis longtemps mis l'accent sur la nécessité d'un vaste consensus politique pour sortir la Grèce de la crise économique dans laquelle elle est plongée. Nous saluons donc chaleureusement cette annonce", ont déclaré, jeudi, José Manuel Barroso, président de la Commission, et Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, à l'annonce de la nomination de Lucas Papademos. Une chose au moins est certaine : Mario Monti et Lucas Papademos connaissent bien tous les rouages de la machinerie qu'ils sont censés sauver.

Contre le vertige

Le monde ne nous lâche plus. Il déferle en funestes accélérations qui défient toute maîtrise. Accélération démographique de la fourmilière humaine : il fallut 7 millions d'années pour qu'elle atteigne, il y a deux siècles, son premier milliard, mais elle l'aura depuis multiplié par sept : vertige ! Accélération de la crise du système marchand né d'un fol endettement occidental : vertige ! Accélération, sur notre Vieux Continent, d'un incendie politique qui, parti du foyer grec, met tout l'Euroland dans la panique : vertige ! Accélération, enfin, de l'impitoyable imbrication d'une planète globalisée. Les 20 nations les plus riches de la Terre ont vu, à Cannes, leurs louables gamberges bousculées par une onde de choc prémonitoire : après le coma de la petite Grèce, les convulsions de l'Europe ont remué jusqu'à l'immense Chine, inquiète d'une clientèle aux abois.

Pour l'heure, ces séismes et leurs répliques ébranlent surtout le piédestal occidental. Aux Français, fort exposés, il ne reste que l'usage et le courage de la raison. Elle suggère des soins radicaux avant que ne s'imposent les soins palliatifs.

Sur l'accélération démographique mondiale, je suis loin de partager l'enjouement des religions natalistes et de maints démographes. Ils sont ravis - nous aussi - de constater, contre Malthus, que la Terre est encore théoriquement capable de nourrir les 9 milliards qui se profilent. Ravis encore de saluer la chute impressionnante de la fécondité dans les pays riches et émergents. Et d'en déduire que la population humaine va enfin décroître dans un demi-siècle.

Hélas, la décrue annoncée, lente et inégale, discrédite toute comptabilité globale. Six milliards de pauvres décroîtront moins vite que le milliard de riches. L'Europe rétrécit mais l'Afrique, en doublant, atteindra les 2 milliards. La Chine, avec plus de 20 % de l'humanité, ne détient que 10 % des terres arables et reparle d'"espace vital" ! Surtout, l'inégalité est grosse de migrations massives, de tensions et de conflits autour de ressources limitées en eau et en énergies fossiles. Enfin, et ce n'est pas le moindre, la prolifération actuelle accroît la surcharge écologique, l'effet de serre, les mégalopoles polluées.

Les remèdes ? Chez les pauvres, évidemment, l'éducation, l'école des filles : instruites, elles limitent des naissances pour 40 % non désirées. Mais, en Afrique (voire en Amérique), le déclin des puissantes religions natalistes - chrétienté, islam - n'est pas pour demain. Et chez les riches, et ceux qui le deviennent, le frein à la surconsommation, non plus ! Or les pauvres et les émergents en rêvent. Si toute l'humanité consommait comme nous, la vie sur Terre deviendrait intenable. On en est encore loin. Et l'optimisme niche pour les uns dans ce répit. Pour d'autres, dans le refus de rêvasser aux énigmes d'un avenir reculé. L'espérance aux ailes rognées ne vole pas si loin.

L'avenir immédiat suffit d'ailleurs amplement à occuper la France. Sa longue incurie lui impose une dure épreuve politique et culturelle. Elle a vécu, trente années durant, au-dessus de ses moyens. Elle l'ignore ou veut l'ignorer. Son peuple vit dans la sacralisation des "avantages acquis", des certitudes acquises."Une société en fin de course vivant d'acquis sociaux", dit un financier chinois.

Dans l'Europe, qu'une majorité, à droite et à gauche, soutient encore de ses voeux, la France n'a pas le prestige qu'elle affiche. La fermeté et l'énergie indiscutables de Sarkozy l'ont à deux reprises, en 2008 et ces jours-ci, écartée du gouffre. Mais elle doit ce sauvetage à une entente étroite, acharnée, avec une Allemagne qui se porte mieux qu'elle.

La France parle mieux qu'elle n'agit. Elle a plus d'imagination que de capacité. Sarkozy lui-même a, dans ses débuts euphoriques, cédé aux sirènes du déficit et refusé, dans l'état de grâce de son élection, la diète sévère qui désormais s'impose avec une sévérité accrue. La Grèce est agonisante. L'Italie sous une semi-tutelle. La France sent le vent du boulet.

On sait où, chez nous, le bât blesse. C'est que le peuple refuse de plus en plus sa confiance aux dirigeants qui ne l'ont que trop abusé. La démocratie représentative bat de l'aile. Le pire se cache dans sa décadence. Quand la providence défaille, c'est l'homme providentiel que l'on invoque vainement avec ses recettes à l'emporte-pièce. Quant à notre élection présidentielle, elle jettera dans la balance le pire : la démagogie. Et le meilleur : la pédagogie de vérités longtemps cachées.

Contre le vertige souverainiste, l'Euroland ne se sauvera qu'avec un supplément vital de gouvernance commune. C'est peu dire que le consensus sera difficile à débusquer. S'il advient, il obéira aux règles des pays vertueux. La France doit, mordicus, en faire l'apprentissage. Faute de quoi sa voix, encore audible, se perdra dans le vent...

Ni prolifération atomiqueni attaque préventive

Alors que nous commémorons la fin d'une guerre effroyable, et que nous évoquons les morts et les destructions des conflits qui ont suivi pendant près d'un siècle, à l'heure même où les occidentaux se retirent d'Irak et d'Afghanistan, voici que l'on entend à nouveau bruits de bottes et cliquetis d'armes.

En effet, il est question, ces jours-ci, d'une intervention militaire d'Israël contre l'Iran pour neutraliser ses centres de recherche et de production nucléaires susceptibles de lui permettre d'accéder à l'armement atomique et à son transport.

Il n'est pas question de nier le danger que représente, depuis plusieurs années, l'orientation des recherches iraniennes. Celles-ci persistent malgré les mises en demeure et les sanctions qui ont déjà été appliquées à ce pays par la communauté internationale. Il est légitime de s'opposer à ce genre de projet qui va à l'encontre des efforts réalisés pour éviter la prolifération atomique. Malheureusement, l'échec en ce domaine est évident. Déjà plusieurs pays ont contourné ou ignoré les obligations du traité de non-prolifération.

L'Inde, le Pakistan, Israël et sans doute la Corée du nord disposent déjà de cette arme dont nous savons qu'elle peut aboutir à l'anéantissement de la vie sur notre planète. Une telle prolifération est redoutable : plus il y a d'armes de ce type, plus le risque est grand de les voir utilisées, un jour, même simplement dans un conflit régional. Ce pourrait être le détonateur d'une explosion en chaîne.

Ne pas incendierle Moyen Orient

Dans le cas présent, on comprend parfaitement les craintes d'Israël : les leaders iraniens n'ont-ils pas souhaité publiquement, à plusieurs reprises, que l'État d'Israël soit « rayé de la carte » ?

De plus, d'autres États voisins de l'Iran, telle l'Arabie Saoudite, s'inquiètent car ils se sentent aussi menacés. N'oublions pas non plus qu'une grande partie des approvisionnements du monde en pétrole dépend de la libre circulation dans le détroit d'Ormuz. On voit combien de difficultés surgiraient d'un chantage à l'arme atomique conduit par l'Iran.

La question est donc de savoir comment éviter que ce pays ne parvienne à ses fins. Rien, jusqu'à présent, n'a pu l'arrêter dans son projet bien réel, comme l'a confirmé ces jours-ci l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Malgré cela, nous ne pouvons envisager de recourir à des frappes contre l'Iran. Elles seraient sans doute peu efficaces, vu la dispersion des sites visés. Elles seraient politiquement contre-productives car, au lieu d'abattre le gouvernement iranien, celui-ci sortirait probablement conforté par l'union nationale du peuple iranien ainsi provoquée.

Tout est en train de changer au Moyen Orient, ne prenons pas le risque de l'incendier. Ni d'étendre l'incendie au monde entier.

Crise > Grèce, Italie, Espagne... cherchez la femme! greece

Arguments et analyses abondent pour expliquer pourquoi les pays du sud de l'Europe sont les plus durement frappés par la crise économique.
Le démographe américain John Weeks suggère
de regarder du côté des femmes, et plus particulièrement du taux d'emploi des femmes.

L'Italie, la Grèce et l'Espagne présentent les taux d'emploi des femmes les plus bas parmi les pays européens membres de l'OCDE.
Alors que la moyenne OCDE s'établit à 56% (en incluant le Mexique, le Chili et la Turquie qui font fortement baisser la moyenne), le taux d'emploi des femmes âgées de 15 à 64 ans n'est que de 46,1% en Italie, 48,1% en Grèce et 53% en Espagne.
"Ces pays gaspillent d'énormes ressources économiques, comme le fait le Japon, souligne Weeks, directeur de l'International population center de l'université d'Etat de San Diego (Californie). Donc, ce n'est pas seulement d'austérité que ces pays ont besoin. Ils ont également besoin d'une révolution culturelle pour intégrer plus pleinement les femmes dans la force de travail."

Il n'y aura pas de limite d'âge pour les députés socialistes

Arnaud Montebourg a proposé de limiter à 67 ans l'âge d'investiture pour les élections législatives.

La proposition n'ira pas plus loin. Le PS n'imposera pas de limite d'âge aux candidats qu'il va désigner, dans les semaines qui viennent, pour les élections législatives. L'idée d'Arnaud Montebourg de limiter à 67 ans l'âge d'investiture restera lettre morte. «C'est une habitude! Mais les lettres d'Arnaud Montebourg mises précipitamment à la poubelle deviennent la ligne du parti plus tard», s'amuse l'un de ses proches, Thierry Mandon, en pensant à ses positions sur l'affaire Guérini (le PS a fini par demander la démission du président du conseil général). Sur l'âge des députés, «sa proposition n'aura pas forcément de suite, mais elle aura des effets», ajoute le maire de Ris-Orangis. Il espère qu'elle fera réfléchir certains.
Elle a en tout cas suscité de l'ironie ou de la colère à la direction du PS. Un échange violent a opposé Martine Aubry et Arnaud Montebourg à l'issue du bureau national mardi soir. La première secrétaire lui a reproché de faire un «coup médiatique» et de vouloir se comporter en «chevalier blanc». Une attitude «insupportable», selon elle. Quoi qu'elle en dise, il a quand même pris tout le monde au dépourvu, en pleine discussion sur les investitures.

Faire bouger le PS

«Je suis légitime à porter ce débat, rétorque-t-il. Et j'ai bien l'intention de le porter le plus loin possible.» Pour lui, le PS reste très en deçà des objectifs de renouvellement du personnel politique qu'il devrait se fixer: «Toute une génération n'arrive pas à accéder à la représentation nationale.» Pour Montebourg, la seule méthode pour faire bouger le PS, c'est de le bousculer. «Sa méthode de rénovation consiste à jeter des pavés dans la mare», s'agace le bras droit de Martine Aubry, François Lamy. Autour de la première secrétaire, on revendique d'avoir imposé réellement le non-cumul des mandats au PS, et on refuse de recevoir des leçons.
Dans un parti si rétif à ses idées et qui a désigné comme candidat le plus social-démocrate des «impétrants», Montebourg, l'homme de la démondialisation, doit s'interroger sur sa place. «Que veut Arnaud? La réponse n'est pas claire» , explique un de ses amis. Se sent-il à l'aise au PS? Après un silence de réflexion, Thierry Mandon répond: «Je pense.» Mais les ennemis du président du conseil général de Saône-et-Loire en sont moins sûrs. «Il est en voie de chevènementisation. À terme, je le vois quitter le PS», estime un proche de François Hollande. «C'est une manière de me discréditer», réplique Montebourg, qui défend sa «fidélité» au PS. Et aussi à ses idées. «Je suis le porte-parole des centaines de milliers de Français qui se sentent écrasés par l'économie et je ferai en sorte qu'ils soient entendus.»
Montebourg a obtenu 17% des voix à la primaire. Pour faire vivre ses idées, il veut lancer son propre «mouvement politique» , qui devrait prendre forme en janvier. Et plus tard? Son avenir est ouvert, assure-t-il. «Ma liberté est totale. Tout m'est possible, y compris le retour à la vie professionnelle.» En juin 2012, il quittera l'Assemblée, puisqu'il ne sera pas candidat.

L'UMP fustige la «légèreté» de François Hollande

Le candidat socialiste a estimé vendredi «que les marchés ont déjà anticipé» une dégradation de la note de la France. 
Il ne voulait parler de rien d'autre que du 11 Novembre. Mais la crise de la dette s'est imposée à François Hollande. Dans le discours qu'il a prononcé vendredi à Vienne-le-Château, dans le cadre des cérémonies du 93e anniversaire de l'armistice de 1918, le candidat PS a évoqué les conséquences «redoutables» de la crise au niveau économique, mais aussi «la montée des égoïsmes qui alimentent les extrémismes et font ressurgir les haines». À court terme, c'est plutôt la perte du AAA qui menace la France. Une décision «par rapport à une gestion passée, pas un risque futur», a-t-il confié aux journalistes, en mettant en cause le bilan de Nicolas Sarkozy.
Quant à Standard's & Poors, qui a annoncé par erreur une dégradation de la note de la France ? «Je ne souhaite pas que la note soit dégradée. Je ne veux rien dire qui affaiblisse la France. Je constate simplement que les marchés ont déjà anticipé», ironise François Hollande à propos de la bourde de l'agence de notation. «Nous payons nos emprunts d'État avec des taux d'intérêt supérieurs aux Allemands, c'est comme si nous étions déjà dégradés», a-t-il ajouté.

«Des propos contraires à l'intérêt national» 

«Il faut garder sa sérénité», a répliqué Valérie Pécresse. «La gauche spécule sur l'aggravation de la situation et ce n'est pas très respectueux des Français à qui sont demandés des efforts», a ajouté la ministre du Budget, qui a expliqué que «la France sera au rendez-vous de ses engagements de réduction des déficits» et que l'Europe «a donné un satisfecit» aux nouvelles mesures de rigueur présentées par le gouvernement.
«Ce sont des propos contraires à l'intérêt national, à l'intérêt de chacun de nos compatriotes, de nos entreprises et de nos salariés», a pour sa part jugé le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer. C'est, selon lui, «très inquiétant de la part d'un responsable politique qui prétend aux plus hautes responsabilités».
«Il aurait mieux fait de tourner sept fois sa langue dans sa bouche», soupire de son côté Hervé Novelli. Pour le secrétaire général adjoint de l'UMP, les dernières déclarations de François Hollande sont «d'une grande légèreté». «Anticiper un tel événement, c'est soit le souhaiter, soit se tromper. Dans les deux cas, c'est désolant», estime Novelli.
François Hollande n'est cependant pas le premier à juger que la France a déjà perdu de facto sa note triple A. «Ne nous faisons pas d'illusions : sur les marchés, la dette (française) n'est déjà plus AAA», avait ainsi estimé jeudi Jacques Attali. Une déclaration qui avait indigné la ministre du Budget, Valérie Pécresse. «Des propos de ce type sont irresponsables» , avait-elle répliqué.


"GRECQUES, GRECS"...."JE SUIS LÀ VAS-Y"

La CGT craint que "France Soir" ne devienne un organe du FN

Le syndicat Info'Com CGT de France Soir redoute que le quotidien fondé par Pierre Lazareff devienne un organe de propagande du Front national, après que son propriétaire russe a annoncé qu'il voterait pour Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2012.



Interrogé sur ses intentions de vote dans l'édition Médiasphère de LCI, vendredi 11 novembre, Alexandre Pugachev, qui a la nationalité française, a déclaré dans un français approximatif : "Je tente vers Marine Le Pen." Alors que le journaliste lui demande s'il parle sérieusement, l'homme d'affaires répond : "Il y a 20 % quand même des intentions de vote pour elle." "Il n'y a pas beaucoup qui se déclarent [publiquement en sa faveur] mais je ne vois pas pourquoi, c'est pas une fasciste", ajoute-t-il.
"UNE LIGNE ÉDITORIALE POPULISTE NAUSÉABONDE"
Dans un communiqué, le syndicat Info'Com CGT de France Soir estime que le "faux-nez du projet Pougachev vient de tomber". "Pour le milliardaire, le repreneur idéologique de France Soir, c'est le Front national !", écrit le syndicat, dénonçant une "nouvelle dérive" après la publication de communiqués validant "les déviations d'une ligne éditoriale populiste nauséabonde", selon lui.
"Jamais le Comité Inter CGT et Info'Com CGT ne pourront accepter que France Soir devienne un nouveau canal des thèses de l'extrême droite", met en garde le syndicat.
Réagissant à cette confidence, la Société des journalistes (SDJ) de France Soir a également exprimé sa "vive consternation" dans un communiqué. "Qu'il vote pour la candidate Front national lors de la présidentielle ne regarde que lui ; qu'il l'affirme, publiquement et ès qualité, engage, malgré eux, tous les salariés de l'entreprise qu'il préside et ses journalistes en particulier", ajoute la SDJ, qui "souligne sa volonté de préserver une forme de neutralité et d'équilibre politiques".
Selon Renaud Revel, journaliste de L'Express spécialisé dans les médias, M. Pougachev aurait notamment proposé une série de couvertures sur l'immigration en 2010.

INQUIÉTUDE SUR L'AVENIR DU QUOTIDIEN
Les salariés de France Soir et leurs soutiens ont manifesté jeudi devant le ministère de la culture et de la communication à Paris pour exprimer leur inquiétude sur l'avenir du quotidien.
Le journal a été placé sous protection de la justice (clause de sauvegarde) en août et M. Pougachev a annoncé en octobre qu'il envisageait l'arrêt de l'édition papier pour faire un journal gratuit sur Internet, en supprimant 89 emplois sur 127. L'arrêt de l'édition papier est théoriquement prévue mi-décembre et la fin de la procédure de sauvegarde juste avant Noël.
France Soir, qui vendait plus d'un million d'exemplaires dans les années 1960 quand il était le titre phare de la presse quotidienne française, deviendrait ainsi le premier quotidien national en France à quitter le support papier.
M. Pugachev, fils d'un milliardaire russe, a expliqué sa décision par l'impossibilité de redresser les comptes du journal, qui devrait perdre encore 19 millions d'euros cette année. France Soir, qui vend en moyenne 70 000 exemplaires par jour, visait selon sa direction 100 000 exemplaires pour devenir rentable.
LA CGT EN APPELLE AU GOUVERNEMENT
Vendredi, il s'est dit aussi prêt à vendre France Soir pour un euro symbolique si le repreneur s'engage à faire vivre le journal sur le papier et à en payer les dettes, soit 3 millions d'euros, selon lui.
De son côté, Christiane Vulvert, ancienne directrice générale du journal, a proposé une reprise du titre, moyennant un apurement des dettes et du passif, une participation du vendeur aux pertes de la première année et la suppression d'une trentaine de postes.
Le syndicat Info'Com CGT de France Soir en appelle au gouvernement et en particulier au ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, qui s'est engagé jeudi à soutenir tout projet qui s'articulerait autour du papier et du Web, et non sur le seul Web. "Les aides à la presse peuvent-elles aider au développement des idées nauséabondes du Front national ?", demande-t-il.
Des personnalités de la presse et des élus ont apporté leur soutien au quotidien, à l'image des députés Marie-George Buffet (PCF), Claude Bartolone (PS), Noël Mamère (EE-LV), Jack Lang (PS) et Christian Estrosi (UMP).
AH !! LA CGT (CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DES TARÉS), RAMASSIS DE COMMUNISTES, DE CRÈVE PETITS. CELA NE M'ÉTONNE PAS DE SA RÉACTION.

La Grèce et l’Italie, destins parallèles

A Athènes comme à Rome, la crise a balayé les dirigeants élus pour les remplacer par des technocrates. Leur mission : la mise en oeuvre les plans d’austérité exigés par Bruxelles et par les marchés et que leurs prédécesseurs n’ont pas pu appliquer. 

Au pic de la crise économique et après une multitude de mauvais choix des dirigeants politiques, et en premier lieu des Premier ministre sortant, les non-politiques entrent en jeu. Ici, en Grèce, c’est le banquier central Lucas Papademos.
En Italie, le nouveau maillon faible de la zone euro dans la crise de la dette souveraine, il en va de même : le gouvernement a disparu. Et c’est un ancien membre de la Commission européenne, Mario Monti, qui entretient de bon rapports avec le système bancaire européen, qui devrait prendre la tête du gouvernement.
Les similitudes sont remarquables. Dans les deux cas, le système politique n’a pas su gérer la crise. En Grèce, le gouvernement du socialiste Georges Papandréou, bien qu'il se soit entièrement mis en conformité avec les exigences des prêteurs européens, a perdu la confiance du peuple, surtout après la décision du Premier ministre sortant d'organiser –  avant de se raviser –  un référendum. Cela a marqué le début de la fin et a grandement facilité la formation d'un gouvernement de coalition avec la droite.

La perte de confiance de Berlin, Paris et Bruxelles

Berlin, Paris et Bruxelles ont profité de l'occasion pour exiger la coopération des deux principaux partis en mettant à leur tête un technocrate, puisqu’ils ne faisaient plus confiance aux leaders politiques. M. Papandréou a été mis hors jeu par sa proposition de référendum.
Après avoir hésité entre ses ambitions personnelles et les exigences de sa base, son rival Antonis Samaras, leader de Nouvelle démocratie, est revenu sur ses positions de départ, en soutenant pleinement Papademos et en approuvant les décisions que son gouvernement sera amené à appliquer au cours de son mandat. Un mandat qui, selon l'accord passé entre les deux partis, devrait prendre fin en février prochain.
Mais une nouvelle réalité est visible. Le gouvernement Papademos doit sceller le budget 2012 et faire ratifier l’accord européen du 27 octobre dernier, qui prévoit la réduction de 50% de la dette et des mesures d’austérité supplémentaires. Il n’est pas dit qu’il y arrive d’ici la fin de son mandat. Il a le soutien des Européens, qui, a priori, lui font plus confiance pour appliquer l’accord du 27 octobre. Et ils ne seraient pas opposés à voir le mandat de ce gouvernement prolongé.
Bien entendu, tout cela dépendra du cadre intérieur, des appétits et besoins des partis politiques, des leaders et des députés. Mais beaucoup de choses ont changé et il n’est pas exclu que Papedemos mène à bien sa mission.

Which way now, Prime Minister Papademos?

The late Irish comedian Dave Allen had a great line about why his homeland was his favorite place to ask for directions. “If I were you, I wouldn’t start from here,” was usually the response, Allen said. New Greek Prime Minister Lucas Papademos is unlikely to be familiar with the musings of the irreverent Irish comic but he’ll be fully aware that his premiership is starting from a particularly disadvantageous point.
The new government will need to immediately rebuild the bonds of trust with Greece’s eurozone partners, which were so spectacularly blown sky-high by George Papandreou on his kamikaze referendum mission last week -- not that they were that strong before. A steadying of the listing ship Hellas should be enough to secure the next EU-IMF loan installment of 8 billion euros, all of which will be needed to cover maturing bonds over the next few weeks.
With the threat of a disorderly default removed from the table -- at least for now -- Papademos and his team will have to begin negotiating the nuts and bolts of the next bailout. The outline of the deal achieved on October 26 foresees Greece receiving another 130 billion euros in loans from the EU and IMF and its bondholders accepting a 50 percent haircut. However, the mechanism that will make the wheels go around for the next few years has not been constructed yet. The new prime minister will have to agree with the Europeans what measures Athens must take to ensure the agreement runs smoothly.
Many of the steps for the months ahead, including tax reform and economic liberalization, have been decided and in certain policy areas, such as privatization, a time line has been set until 2015. This will bind this interim government and the one that is elected after that. However, Greece will need to sign up to new -- or extra, if you prefer -- terms as part of the October 26 deal, which will come with a new memorandum of understanding with the EU and IMF. Despite the demands made by Brussels for Greece’s top government officials to sign up to the principles of the agreement, as well as the latest austerity measures demanded by the EU and IMF, the implementation of the program is somewhat of a movable feast. The so-called troika of the European Central Bank, European Commission and IMF, produces regular reports on Greece’s progress, based on which corrective measures are demanded. However, it also gives Athens the ability to negotiate these measures with the troika, something that the PASOK government was very poor at doing. Given that Greece’s economy is on course for greater contraction than previously forecast by the troika (5.5 percent of GDP this year and 2.8 percent next year according to Commission forecasts published on Thursday), then there are grounds to discuss a realignment of targets and measures.
This is where the interim prime minister could earn his place in history, even if his time in office will only be brief. The measures that Greece will adopt over the next few years -- if its membership of the eurozone lasts that long and, indeed, if the euro last that long -- will likely define its course, and the quality of life for its citizens, for the next few decades. New Democracy leader Antonis Samaras has long claimed he wants to renegotiate the terms attached to the bailout but offers no revenue-raising or -saving measures to counterbalance his persistent demand for lower taxes. His position is understandable, his economic policies aren’t. It might take someone with Papademos’s experience and knowledge to put forward a credible plan that would allow room for the green shoots of recovery to sprout while not ignoring the effort to root out bad seeds such as public sector waste, ineffectiveness and overspending.
If the 64-year-old ex-banker is unable to shift the eurozone and IMF from their demands for unsustainable austerity and asphyxiating fiscal targets, Greece is destined not to keep up. Instead, it will become a fresh risk to the euro’s stability and will be sent flying out of the single currency and possibly the European Union. Only a viable program would give Athens any chance of meeting targets, preventing the eurozone’s patience being tested and instilling some hope in Greeks. A less oppressive program is the only opportunity that Greece has of working its way back to economic growth and job creation, which would allow it to produce primary budget surpluses and begin paying its own way -- a development that would be welcomed just as much by the man on the street in Athens as taxpayers in Berlin, Paris or Helsinki.
Papademos has to stand before a set of 16 highly skeptical eurozone leaders and convince them that for all of Greece’s ills, piling more debt on top of a mountain of the stuff (the Commission predicts it will reach a staggering 198.3 percent of GDP next year and 200% in 2013) while pushing measures that are undermining the country’s growth prospects will have devastating consequences for everyone. He has to leave his counterparts in no doubt that Greece will not be able to survive socially, let alone economically, if unemployment -- already at 18.4 percent, according to Thursday’s figures -- keeps rising. Maybe last week’s drama helped concentrate a few minds in Europe as well as Greece. Hopefully, Angela Merkel, Nicolas Sarkozy and the others will realize that imposing an austerity program the likes of which Europe last saw during Nicolae Ceausescu’s regime in Romania on an economy that has suffered a deeper recession than the US did during the Great Depression is fiscal madness.
It may be that thanks to his referendum proposal, Papandreou’s parting gift to Greece will be to make Europe realize there are limits to the austerity that can be imposed on the citizens of a eurozone member state and that we have reached them in the Greek case. Putting aside Papandreou’s humiliation last week at the G-20 meeting in Cannes, Sarkozy and Merkel were clearly scared of the prospect that the key decisions affecting the euro would be taken not in Paris, Berlin, Strasbourg or Brussels but in Greek polling booths, or even on Greece’s streets. However, if the eurozone is able to mold the European Financial Stability Facility into a convincing firewall against contagion from a bankrupt Greece, what happens in Athens will not matter much. Also, with the markets homing in on teetering Italy, it may be that Greece soon becomes irrelevant. The time Athens has to leverage a better position is running out fast.
However, it won’t be all high politics for Papademos, who will have to deal with the complexities of the Greek political scene. Negotiating with officials in Brussels may seem like a doll house tea party compared to the parliamentary roughhousing in Athens. The former central banker will be surrounded on all sides by political parties that will be scrambling against their slide into irrelevance and are likely to be mainly interested in serving their own narrow interests rather than the nation’s.
In PASOK, he will be left with the dregs of a crumbling party whose future may depend on whether George Papandreou is determined to maintain an active role in the party or whether he will slip into the background. A departing Papandreou that will act as a magnet for all the public’s negativity means that the Socialists will begin from tomorrow their effort to rebuild the party ahead of the next election. If Papandreou stays on the scene, an internal battle for power will ensue. Either way, PASOK’s focus is unlikely to be on helping steer Greece through the storm.
New Democracy, meanwhile, could only wait for a few hours after Samaras and Papandreou reached a tentative coalition agreement on Sunday night before distancing themselves from the yet-to-be-created administration. The conservatives wanted their members to be kept in some kind of quarantine, as far away from the interim government as possible, so they would not be tainted before the next election. It doesn’t bode well for your vacation with your new girlfriend if she wants to stay in a different hotel to you.
Papademos will also have to deal with the fact that since the nationalist Popular Orthodox Rally (LAOS) is part of the triumvirate government, the Communist Party (KKE) will be the main parliamentary opposition. KKE and the Coalition of the Radical Left (SYRIZA) have recently enjoyed a rise in their poll ratings. With elections just a few months away, Papademos can expect nothing but militant resistance to reforms and austerity from KKE and SYRIZA. A few minutes before he arrived at the Presidential Palace on Thursday to begin talks on assuming the premiership, the Public Power Corporation’s militant GENOP union issued a statement that any attempt to privatize the firm would be treated as “war.” Papademos had better suit up because he is unlikely to find many politicians standing in the trenches with him when the barrage from the interim government’s opponents begins.
The former central banker will also be forced to confront the issue of political legitimacy. For all his knowledge of economic and financial issues, Papademos will be the unelected leader of a government that has the half-hearted support of two crumbling parties that will struggle to garner a combined backing of 50 percent at the next elections. When it comes to signing up to the next set of unpopular austerity measures, this democratic deficit could become a key rallying tool for opponents to the deal.
There are also those who will remind him that he was governor of the Bank of Greece when the country entered the euro, seemingly based on flawed economic thinking and statistics. Some within PASOK who are close to Papandreou or Evangelos Venizelos will not forget that Papademos worked closely with former Prime Minister Costas Simitis, who still has enemies within the party. Others might point out that while he served at the ECB between 2002 and 2010, the Frankfurt-based bank failed to react to the emerging weaknesses in the eurozone and instead remained focused on maintaining price stability at the expense of tackling other growing problems. For some, Papademos will be an unrepentant representative of Europe’s politico-financial system, the same system at the heart of today’s crisis. They will believe that the 64-year-old is more likely to guarantee the interests of Germany and others rather than protect Greece’s.
Minutes after being named as the new prime minister on Thursday, Papademos said Greece stands at a crossroad. Papademos is at the front of the queue and in whichever direction he looks, he’ll see treacherous roads ahead. Their incline is steep and their surfaces marked by potholes. The path to safer ground will be difficult to follow. If we’re honest, none of us would want to start our journey from here.
[Kathimerini English Edition]

L’Europe contre le peuple ?

Les efforts pour sauver la zone euro ne peuvent pas aller indéfiniment à l'encontre de la volonté des électeurs, écrit The Economist. 

L’Europe a demandé la tête de deux dirigeants européens en deux jours, ou presque. Georges Papandréou, le premier ministre grec, a d’abord promis de démissionner, avant que Silvio Berlusconi ne lui emboîte le pas en Italie.
Tous deux se trouvaient en fâcheuse posture depuis quelque temps déjà, mais la cause directe de leur chute ne fait pas de mystère : c’est l’ultimatum que leur ont lancé les dirigeants de la zone euro lors du sommet du G20 à Cannes pour qu’ils réforment leurs économies. Dans le cas contraire…

Deux tabous brisés

Deux tabous ont été brisés à Cannes. C’est la première fois que des dirigeants de la zone euro ont accepté qu’un Etat membre se retrouve en situation de défaut de paiement et quitte l’euro (et, puisque l’impensable est possible, pourquoi s’arrêter à la Grèce ?). C’est également la première fois que des gouvernants se sont immiscés de manière aussi délibérée dans les affaires politiques internes d’autres pays.
Certes, voilà longtemps que l’influence de l’Union européenne pèse sur les politiques nationales. Souvenons-nous des divisions du camp conservateur à travers l’Europe, qui ont contribué à la démission de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne en 1990, des transformations subies par les nouveaux Etats membres avant de rejoindre l’UE, ou encore de la réforme italienne des finances publiques pour que le pays puisse adhérer à l’euro en 1999. Au cours de l’année qui vient de s’écouler, la crise a provoqué la chute des premiers ministres d’Irlande et du Portugal lorsque le renflouement a été jugé inévitable.
Mais quelque chose a changé. Les Européens se considèrent eux-mêmes comme une famille ; ils se chamaillent, mais personne ne remet en cause le droit d’un Etat membre de faire partie du clan. A Cannes pourtant, les dirigeants de la zone euro ont clairement fait comprendre que des membres de la famille pouvaient être abandonnés, voire déshérités.

La légitimité de l'entreprise européenne va souffrir

Certains y voient une attaque contre les démocraties nationales de la part d’élites européennes non-élues ou auto-proclamées (comme dans le cas de "Merkozy", le duo franco-allemand composé d’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy). On a beaucoup écrit sur l’assujettissement de la Grèce, berceau de la démocratie victime d’une deuxième occupation allemande.
Pour l’essentiel, un tel raisonnement est absurde. L’Italie et la Grèce ont choisi de rejoindre l’euro de leur plein gré, et chaque club a son code de conduite. Dans une union monétaire, l’irresponsabilité de l’un des membres met en péril le bien-être des autres. Si l’Italie et la Grèce n’avaient pas été aussi surendettées et aussi sclérosées, elles ne seraient pas dans un tel guêpier aujourd’hui.
Les pays qui offrent leur aide financière ont le droit d’imposer leurs conditions pour s’assurer que leurs prêts soient remboursés. L’autre solution au diktat de la zone euro est la subordination à la loi des marchés. Et si une réaction s’impose, celle-ci sera inévitablement orchestrée par la France et l’Allemagne.
Pourtant, les esprits critiques n’ont pas totalement tort. Dans beaucoup de pays, dont l’Espagne, l’Union européenne a été la planche de salut de la démocratie. Mais alors que la crise persiste, que l’austérité prend racine et que la zone euro se replie sur elle-même pour survivre, la légitimité de l’entreprise européenne va souffrir. Les tourments seraient supportables si les créanciers donnaient l’impression d’être confrontés à une menace existentielle.
Mais plutôt que d’engager toutes leurs ressources dans résolution de la crise, ils cherchent à limiter leur responsabilité. Ce qui fait naître un sentiment du deux poids, deux mesures : une démocratie pour les créanciers, une autre pour les débiteurs. Tout le monde doit comprendre la nature des contraintes auxquelles est soumise Angela Merkel. Mais Georges Papandréou commet un "abus de confiance" s’il convoque un référendum.
Par ailleurs, les débiteurs doivent supporter le coût des erreurs des créanciers. En Grèce, le FMI a demandé (à juste titre) que le programme d’ajustement soit axé sur les réformes structurelles porteuses de croissance ; les Européens ont donné la priorité à la réduction des déficits. Plus grave que prévue, la récession contraint la Grèce à durcir toujours plus sa politique d’austérité dans le but de remplir des objectifs budgétaires intenables. Lors de son premier renflouement, elle s’est vu proposer des prêts à trois ans à des taux d’intérêt exorbitants, sans réduction de sa dette.
Le dernier plan de sauvetage lui propose des taux préférentiels sur plus de trente ans, avec une décote de 50% pour les porteurs d’obligations privées. L’une de ses options au moins était mauvaise, et aucune des deux n’est sans doute suffisante pour sauver le pays.
L’Allemagne a reconnu tardivement que le fonds de sauvetage devait être étoffé et assoupli. Si cela avait été fait plus tôt, la crise aurait peut-être été contenue plus facilement, et aurait coûté moins cher.

Le départ de ceux qui ne veulent pas des règles allemandes

Pour l’heure, la priorité est d’éteindre l’incendie. La maison Italie est en feu, et le reste de la zone euro pourrait être touché à son tour. De telles décisions ne peuvent pas être les otages des vicissitudes des 17 parlements nationaux. Et réfréner la Banque centrale européenne comme le fait l’Allemagne revient à utiliser des seaux à la place des camions-citernes.
A plus long terme, toutefois, la zone euro aura besoin de nouvelles consignes en cas d’incendie. Les traités européens devraient être révisés, une fois de plus. Les membres de la zone euro devront se soumettre à un durcissement des règles budgétaires et autoriser des inspections étrangères. La perte de souveraineté serait mieux acceptée par les débiteurs si les créanciers reconnaissaient enfin la nécessité d’émettre des euro-obligations communes.
Des institutions indépendantes sont nécessaires au bon fonctionnement du système. Même si elle n’est pas élue, beaucoup préféreraient la Commission européenne à une instance intergouvernementale chapeautée par le couple "Merkozy". D’autant que la Commission jouerait le rôle de trait d’union entre les 17 pays "in" et les 10 pays "out" de la zone euro, évitant ainsi la sorte d’Europe à deux vitesses à laquelle la France est aujourd’hui ouvertement favorable. Plus d’Europe ne veut pas dire plus de Sarkozy et moins de marché commun.
Le sauvetage de l’euro implique que certains acceptent de souffrir davantage, que d’autres daignent se montrer plus généreux, et que tous consentent à un changement fondamental. En vaut-il la peine ? Un jour ou l’autre, il faudra poser la question aux citoyens.
Sans leur soutien, aucune réforme ne saurait durer. Et un vrai choix inclura nécessairement l’option de la sortie. Désormais que ce tabou a été brisé, la zone euro devrait commencer à réfléchir à la meilleure manière d’organiser le départ de ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas vivre sous les règles allemandes.

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