TOUT EST DIT

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vendredi 11 novembre 2011

Les Grecs attendent Papadémos au tournant




Nouveau gouvernement en Grèce




Papademos, Premier ministre par interim de la Grèce





Grèce : l'extrême droite participe à l'union nationale

Le nouveau gouvernement grec, qui a prêté serment vendredi, compte dans ses rangs un ministre d'extrême droite. Une première depuis 1974.

Le nouveau gouvernement grec de coalition formé par le premier ministre Lucas Papademos, qui a prêté serment vendredi en fin d'après-midi lors d'une imposante cérémonie d'intronisation à la résidence présidentielle, marque l'entrée au pouvoir dans le pays de l'extrême droite. Une première depuis la chute de la dictature des Colonels, en 1974.
Makis Voridis, avocat de 47 ans issu de l'organisation de jeunesse du parti d'extrême droite Epen, créé après le régime militaire et longtemps proche du Front national français de Jean-Marie Le Pen, a été nommé ministre des Transports, tandis qu'Adonis Georgiadis, notamment co-éditeur d'un pamphlet antisémite, accède au secrétariat d'Etat au développement et à la Marine marchande.

Les trois conditions de l'extrême droite

Tous deux sont aujourd'hui des députés du parti Laos (Alerte orthodoxe populaire) dirigé par Georges Karatzaferis. Lorsqu'il a été créé en 2000, ce parti est venu occuper un vide dans le paysage politique qui ne comptait alors aucune formation d'extrême droite. À coups de slogans xénophobes et antisémites, il a d'abord engrangé des succès lors d'élections municipales (13,7% des voix à Athènes-Le Pirée dès 2002) et régioanles (à l'époque, quatre néo-nazis étaient présents sur la liste de Georges Karatzaferis).
À la faveur d'une quête de respectabilité, le Laos est parvenu en 2007 à franchir aux élections législatives le seuil de 3% des voix lui ouvrant les portes du parlement. Un succès qu'il a reproduit au scrutin de 2009 où il a obtenu 5,63% des suffrages. Il compte aujourd'hui 16 députés. Hétéroclite et opportuniste, le Laos n'en reste pas moins figé sur un nationalisme intransigeant. En 2010, lors du débat sur l'adoption d'un projet de loi assouplissant la législation sur les immigrés, il avait dénoncé haut et fort un risque d'«invasion» étrangère et défendu «l'homogénéité» du pays.

Les trois conditions de l'extrême droite

Depuis le début de la crise grecque, le Laos a tenté de s'afficher en partenaire politique responsable allant jusqu'à approuver, seul avec les députés socialistes, le premier plan de sauvetage international de la Grèce accordé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international en mai 2010. Ce plan avait décidé l'octroi de 110 milliards d'euros en échange de mesures de rigueur et de réformes d'assainissement budgétaire. Laos s'est toutefois opposé au nouveau plan, élaboré à Bruxelles fin octobre, que l'exécutif aura pour mission de ratifier et de mettre en œuvre.
Georges Karatzaféris avait fixé trois conditions pour une participation de sa formation au nouveau gouvernement : l'arrêt des réductions de salaires et de retraites, le maintien de la souveraineté nationale et la suspension des privatisations. Georges Karatzaféris s'était également opposé à la nomination de Philippos Petsalnikos, président socialiste du parlement grec, au poste de premier ministre, lui préférant l'ancien gouvernement de la Banque de Grèce, Lucas Papademos.

Une équipe resserrée

La nouvelle équipe de Lucas Papademos compte au total 17 ministres, dont 14 de la majorité de gauche. Douze ministres socialistes sortants sont ainsi maintenus à leurs postes, dont Andréas Loverdos, Anna Diamantopoulou et Georges Papaconstantinou aux ministères sensibles, au vu des réformes en cours, de la Santé et de l'Education, et de l'Environnement-Energie. Le ministère grec des Finances reste ainsi dans les mains d'Evangélos Vénizelos, poids-lourd socialiste.
Deux conservateurs font également leur entrée dans ce gouvernement resserré, chargé de rassurer les marchés financiers sur la cohésion du pays à l'approche d'élections législatives anticipées en février 2012. Dimitris Avramopoulos décroche le portefeuille de la Défense tandis que l'ex-commissaire européen Stavros Dimas, devient ministre des Affaires étrangères. Ce dernier, âgé de 70 ans, est vice-président de la Nouvelle Démocratie, le principal parti d'opposition qui s'est rallié dimanche à l'idée de participer à ce gouvernement de coalition pour sauver la Grèce de la faillite.
Vendredi, Nicolas Sarkozy s'est dit certain que le nouveau premier ministre grec «aurait à cœur» de faire le nécessaire pour ancrer son pays dans l'Europe. «La France, amie de la Grèce, continuera à lui apporter son soutien et son assistance pour mener à bien les réformes qui permettront à votre pays de retrouver le chemin de la compétitivité et de la croissance», a assuré le président de la République.

Les Etats désunis d'Europe

Seules les crises font avancer l'Europe. Telle est la bouée à laquelle s'agrippent ses partisans, en pleine mer démontée. Pourtant, la situation est paradoxale : la solution fédérale recueille un assentiment inédit chez les dirigeants et les experts, alors même que la confiance des peuples dans l'Union européenne se disloque et que sa renationalisation se confirme. Certes, l'idée d'une discipline budgétaire est enfin admise sur le continent entier, pour que le feu grec ne s'étende pas. Mais derrière ce consensus subi, voici la réalité : les grandes capitales ont repris la main, les institutions européennes sont inaudibles.

La crise ne se résume pas à une affaire de dettes. Elle a un coeur politique. Les nations - surtout deux d'entre elles, l'Allemagne et la France - ont décidé de répondre à la plus grave remise en cause de la maison commune en confisquant les clés. C'est la victoire par KO du Conseil sur la Commission, au mépris de la pratique du consensus à Vingt-Sept.
L'opposition entre "ancienne" et "nouvelle Europe" (les derniers entrants à l'Est) est périmée. L'orthodoxie budgétaire dresse le Nord contre le Sud. Une Europe à dix-sept, celle de la zone euro, se détache en silence. Ce mouvement tectonique improvisé ne résoudra pas les défauts structurels de l'UE, sans une vraie ambition politique et une pédagogie sans précédent.
On dit que l'Allemagne a gagné ; elle a aussi perdu. La ligne Merkel - l'austérité - s'est imposée à tous. Mais la chancelière se retrouve à la barre d'une petite Europe, celle de la zone euro, plombée par des pays aux déficits abyssaux et des banques au pouls incertain. Les nations proches politiquement de Berlin, comme la Suède, la Lettonie ou la Pologne, restent à la porte, avec leur propre monnaie.
Face à ces tensions internes, cristallisées par le sauvetage de la Grèce, Paris et Berlin ont choisi de parer au plus pressé, sous l'oeil sévère des marchés, afin de contourner la règle paralysante du vote à l'unanimité. Mais aucune solution durable n'émergera tant que les Européens n'auront pas affronté un paradoxe historique. Depuis vingt ans, ils construisent une maison sans plan d'architecte.
Les Européens n'ont jamais répondu au dilemme entre élargissement et approfondissement. La chute du mur de Berlin aurait dû provoquer ce rendez-vous. Mais on a préféré poursuivre l'extension vers l'Est et le Sud-Est sans définir les frontières ultimes de l'UE. "On avance en marchant", nous disait-on. Malgré la réussite éclatante de l'élargissement en 2004 (Pologne, République tchèque, etc.), un sentiment de fuite en avant s'est imposé.
Quant à l'approfondissement, on s'est arrêté à l'euro. Le pari était que l'intégration politique suivrait forcément, par paliers. Faux. Les intérêts nationaux ont repris le dessus. Aujourd'hui, dans la fébrilité générale, la France et l'Allemagne essaient d'imposer un simili de gouvernance économique, une camisole passée aux Etats en faillite. Quelle ironie de voir la France "délinquante", qui a si peu respecté les critères de Maastricht sur l'endettement, se métamorphoser en gendarme !
C'est justement lors du débat sur le traité de Maastricht, signé en 1992, que ce défaut de fabrication dans l'Europe politique avait émergé. Il était remonté à la surface lors du référendum français sur le traité constitutionnel en 2005. Pour une majorité d'électeurs, l'Europe ressemblait davantage à une soumission qu'à une espérance. Les pères fondateurs de l'Europe avaient voulu la paix et la prospérité sur le continent. Que faire lorsque la première paraît acquise, et la seconde déjà perdue ?
Depuis, l'idée même d'un référendum sur l'Europe suscite l'effroi. Les dirigeants ont peur de leurs peuples aux abois, laminés par la crise. Seuls les gouvernements polonais et estonien ont été reconduits lors d'élections législatives en 2011. Une tendance prospère : le repli sur soi, sur sa famille, sur son identité.
Pour éviter cette impasse, l'Europe a besoin d'institutions plus souples, confortées par le vote des citoyens. Les capitales ne pourront reporter sans fin l'enjeu de la légitimité démocratique de Bruxelles. La Commission européenne, invisible dans cette crise, ne souffre pas seulement de la pâleur de son président, José Manuel Barroso, et de son orientation libérale. Son premier handicap est son mode de désignation indirect.
Alors, faut-il des Etats-Unis d'Europe ? Méfions-nous des slogans. Ce dessein paraît inaccessible. Il existe une limite à ne pas dépasser dans l'intégration politique, sous peine d'accentuer les crispations identitaires. La nation ne sera jamais une bannière ringarde.
Chaque pays a ses traditions, sa mentalité. Il ne serait pas réaliste, par exemple, de vouloir imposer une législation unique en matière de moeurs. Mais on peut avancer ailleurs ; créer une police aux frontières communes, ou encore harmoniser la vie publique (statut des élus, financement des partis, etc.).
Surtout, l'intégration doit se concrétiser en matière économique. Cela concerne aussi bien la préparation des budgets, la lutte contre les paradis fiscaux, l'harmonisation de la fiscalité, les grands chantiers et la révision de la politique agricole commune. Faut-il avancer à vingt-sept Etats, à dix-sept, à deux ? Si l'avenir de l'Union européenne réside dans la constitution de plusieurs cercles, plus ou moins intégrés, disons-le clairement. Cela nécessitera une modification des traités et une refonte des institutions.

VIDEO DE LA GRÈCE EN CRISE




Grèce: Vénizélos reste aux Finances, un conservateur aux Affaires étrangères

Le ministère grec des Finances reste dans les mains d'Evangélos Vénizelos, un poids lourd socialiste, tandis que les Affaires étrangères échoient à un libéral, l'ex-commissaire européen Stavros Dimas, dans le nouveau gouvernement de coalition grec formé vendredi.
M. Vénizélos, 54 ans, également maintenu au poste de vice-Premier ministre, a joué un rôle clé ces derniers mois lors de l'aggravation de la crise grecque.

M. Dimas, 70 ans, est vice-président de la Nouvelle Démocratie, le principal parti d'opposition, qui s'est rallié dimanche à l'idée de participer à un gouvernement de coalition pour sauver la Grèce, au bord de la faillite.
Le nouveau Premier ministre Lucas Papademos et les membres de son gouvernement ont prêté serment dans la résidence présidentielle en présence du chef de l'Etat Carolos Papoulias, lors d'une cérémonie religieuse orthodoxe présidée par le chef de l'Eglise grecque Mgr Iéronymos, retransmise en direct par la télévision publique grecque.
L'Eglise et l'Etat ne sont pas séparés en Grèce.
La nouvelle équipe, composée de 47 personnes, est marquée par l'entrée de l'extrême droite, avec un ministre, deux secrétaires d'Etat et un ministre adjoint, une première depuis le retour de la démocratie en Grèce en 1974 après la chute de la dictature des colonels.
Le parti d'extrême droite Laos auquel ils appartiennent est la quatrième formation parlementaire, qui a rallié l'alliance gouvernementale formée par la majorité socialiste et par l'opposition conservatrice.
Le parti communiste, troisième parti représenté au parlement, et les partis de la gauche radicale avaient refusé d'entrer au gouvernement après l'appel à l'union nationale lancé par le président de la République Carolos Papoulias et par le précédent Premier ministre socialiste Georges Papandréou pour favoriser l'adoption de mesures de sauvetage du pays menacé de faillite.
Un avocat de 47 ans, Makis Voridis, issu de l'organisation de jeunesse du parti d'extrême droite Epen, créé après le régime militaire et longtemps proche du Front national français de Jean-Marie Le Pen, a été nommé ministre des Transports, tandis qu'Adonis Georgiadis, notamment co-éditeur d'un sulfureux pamphlet antisémite, accède au secrétariat d'Etat au Développement et à la Marine marchande.
Parmi les 17 ministres, 14 appartiennent à la majorité socialiste, deux sont conservateurs, avec M. Dimas et Dimitris Avramopoulos à la Défense, et un appartient au Laos, M. Voridis.
Dimitris Avramopoulos a déjà occupé plusieurs sièges ministériels dans les gouvernements de droite de Costas Caramanlis (2004-2009) et il est l'un des cadre du parti de droite Nouvelle Démocratie et ancien maire d'Athènes.
Douze ministres socialistes sortants sont maintenus à leurs postes, dont Andréas Loverdos, Anna Diamantopoulou et Georges Papaconstantinou aux ministères sensibles, au vu des réformes en cours, de la Santé, de l'Education et de l'Environnement-Energie respectivement.
Georges Stavropoulos, ex-juge du Conseil d'Etat et ex-conseiller juridique de M. Papandréou, est nommé porte-parole du nouveau gouvernement.
A la tête du ministre de l'Intérieur est nommé Tassos Yannitsis, ex-ministre dans les gouvernements socialistes de Costas Simitis (1996-2004), qui remplace Haris Kastanides, qui s'était exprimé en faveur du projet de referendum avorté de M. Papandréou, facteur catalyseur de la démission de la précédente équipe et de la formation d'un gouvernement de coalition.

Heureux qui comme un armateur vit en Grèce

Pour vivre riche et heureux dans une Grèce en crise, mieux vaut rester discret. L'idée de parler au président de l'Union des armateurs grecs - ou à un membre de cette Union - semble saugrenue à son assistante : "Seul, explique-t-elle, le président parle aux journalistes, et il ne parle que lors de conférences de presse." Qui sont rares.

"Nous aimons parler business, mais nous n'avons pas besoin de communiquer", relève Georges Gourdomichalis, armateur, quadragénaire, né à Londres mais revenu aux pays : "Tous les Grecs veulent retourner à la maison, comme Ulysse."
Ses bureaux sont au Pirée, sur l'Akti Miaouli, un quai à grande circulation, où se trouvent pratiquement tous les armateurs, mais aussi les banques spécialisées, les brokers, les assurances, tout ce qui gravite autour de la marine marchande.
Le bureau de M. Gourdomichalis est sans luxe particulier. Les maquettes de bateau, les marines au mur, et les exemplaires de la Lloyd's list indiquent la vocation du lieu. Une salle de conférences permet de parler avec les capitaines des bateaux.
M. Gourdomichalis est un petit armateur, représentatif de la majorité de la profession. Les trois quarts des armateurs grecs ont moins de dix bateaux.
"Les armateurs sont les chauffeurs de camionnettes de la mer, qui transportent n'importe quoi, n'importe où, pour n'importe qui", explique Nicolas A. Vernicos, l'un des rares armateurs aimant parler. Lui appartient à une famille d'armateurs originaire de Sifnos, dans les Cyclades, qui a développé une flotte de remorqueurs.
Ces armateurs sont fiers de la Grèce, mais pas à n'importe quel prix. "Je me suis installé ici par choix, explique M. Gourdomichalis. Le cadre légal est l'un des meilleurs du monde. Il y a une grande expérience professionnelle. Si ce cadre changeait, je pourrais revoir mon implantation. C'est un business mondial que je peux pratiquer aussi depuis Chypre ou Hongkong."
Le message a toujours été bien reçu par les divers gouvernements grecs. Aucun d'entre eux n'a jamais eu envie de voir ces armateurs - espèce sacrée et qui représente plus de 6 % du produit intérieur brut (PIB) - quitter le pays.
"Ce sont les entrepreneurs les plus intelligents du monde", s'enthousiasme Haris Pamboukis, qui a quitté le gouvernement fin août : "Ils demandent simplement de la stabilité et de l'anonymat." Et que l'Etat les aide à tenir leur rang de numéro un mondial du secteur.
Les armateurs ne veulent surtout pas qu'on coupe le "cordon ombilical" - l'expression est du président de l'Union des armateurs, Théodore Véniamis - qui les relie à l'Etat grec.
Ce cordon, c'est l'article 107 de la Constitution. En termes techniques, celui-ci renvoie aux dispositions d'une loi portant sur "l'imposition des navires, l'établissement d'une taxe pour le développement de la marine marchande, l'installation d'entreprises maritimes étrangères et la réglementation de matières connexes".
Cette loi indique que les armateurs ne payent pas d'impôts sur leurs bénéfices, mais seulement une taxe en fonction du tonnage du navire.
"Sans cette protection constitutionnelle, avec cette culture grecque de changer de lois et d'impôts tous les ans, aucune banque ou investisseur n'accepterait de nous prêter de l'argent, assure M. Vernicos. C'est un métier cyclique, avec des hauts et des bas. Si la Constitution ne protège pas notre investissement, c'est la réaction des marchés financiers qui nous obligera à changer de drapeau."
Un avocat d'affaires résume : "Je peux changer le régime fiscal d'un bateau en moins de sept heures."
Même si, dans les manifestations, les armateurs sont associés à la ploutocratie, le gouvernement des riches, leur statut privilégié ne fait pas débat en Grèce, beaucoup moins que les exemptions fiscales de l'Eglise.
"Cela n'a pas été discuté depuis très longtemps, ce n'est pas dans l'agenda politique", explique Georges Kastrougkalos, professeur de droit à l'université de Thrace et membre du groupe qui demande un audit sur la dette grecque.
"Ils ne payent pas d'impôts sur leurs activités en dehors de Grèce, comme c'est le cas dans d'autres pays, explique Michalis Chryssohoïdis, ministre du développement et de la marine marchande dans le dernier gouvernement Papandréou. C'est une industrie très importante, qui rapporte au pays entre 12 et 15 milliards d'euros par an. Et ils payent des impôts pour leurs immeubles, leurs maisons, y compris sur les investissements immobiliers offshore."
"A un taux prohibitif de 10 % par an, s'indigne M. Vernicos, ce qui a comme résultat de geler les investissements immobiliers internationaux en Grèce."
Si la Grèce dispose de la première flotte du monde, ses bateaux portent le plus souvent des pavillons libériens, chypriotes ou maltais. Seulement un sur quatre a le drapeau grec.
"Le choix du drapeau est une décision commerciale, explique M. Vernicos. Les bateaux à pavillon grec sont obligés d'employer un certain pourcentage de salariés grecs. Les armateurs sont aussi patriotes que les autres Grecs. Mais je préfère un bateau rentable qui appartient à des Grecs avec un pavillon des Kerguelen ou de Chypre plutôt qu'un bateau à pavillon grec qui appartient à une société qui a déposé son bilan, et qui ressemble à un "cercueil" emballé dans un drapeau grec."
Les relations entre les armateurs et le gouvernement de Georges Papandréou n'étaient pas bonnes. Ils n'ont jamais admis qu'on supprime ce qu'ils considèrent comme leur ministère, celui de la marine marchande.
Le ministre des finances, Evangelos Venizélos, avait aussi demandé, en septembre, un effort pour aider davantage le pays en crise. Les armateurs n'ont pas entendu.
Citant les fondations des plus riches armateurs, Onassis ou Niarchos, les investissements qui sont faits dans les musées, les hôpitaux, les îles, les armateurs trouvent qu'ils en font déjà beaucoup. M. Vernicos sort l'arme suprême : "Les armateurs sont les plus grands bienfaiteurs du pays et en particulier des îles d'où ils viennent.

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11/11/11 : l'Egypte ferme la pyramide de Khéops

Nous sommes le 11 novembre 2011. Et pour les adeptes de l'ésotérisme, un alignement numérique rare interviendra à 11 h 11. L'occasion pour des milliers de personnes de se retrouver à travers le monde pour des cérémonies ou des danses. Plusieurs pages consacrées à cette date ont fait leur apparition sur Facebook.

Certains attribuent au nombre onze des pouvoirs paranormaux qui offrent un canal de communication avec le subconscient, d'autres voient un caractère mystique dans ce nombre selon eux régulièrement lié à des catastrophes, comme les attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
L'Egypte a pris les devants en fermant la pyramide de Khéops à la suite de rumeurs sur des célébrations ésotériques à l'occasion du 11/11/11.
Cette décision intervient "après de nombreuses pressions" d'internautes égyptiens faisant état de célébrations à caractère ésotérique "prévues le 11 novembre 2011 dans l'enceinte de la pyramide", a déclaré à l'AFP Atef Abou Zahab, directeur du département d'archéologie pharaonique.
Le Conseil suprême des antiquités a officiellement confirmé la fermeture vendredi du célèbre site touristique, invoquant toutefois dans un communiqué la nécessité d'y opérer des travaux d'entretien après une forte affluence lors de la fête musulmane de l'Aïd el-Adha, qui vient de s'achever.
Situé à Guizeh, à proximité de la capitale égyptienne, le tombeau du pharaon Khéops, vieux de plus de 4 500 ans, est l'une des sept Merveilles du monde antique, et la seule encore conservée.

Le 11 Novembre sans eux

On cherchera en vain le visage du vieux poilu que la République décore in extremis, autant pour ses vertus de témoin que de combattant. Voici le premier 11 Novembre sans survivant de 14-18. La Grande Guerre, dépossédée de ses acteurs, appartient désormais aux historiens.

Mais l’ombre de la lointaine et sauvage boucherie plane encore sur l’âme collective. Le déclin de l’Europe, qui vacille actuellement sous les coups de la finance, n’a-t-il pas commencé là ? À Verdun, Douaumont ou Craonne, lieux de mémoire devenus touristiques, les foules accourent. Près d’un siècle plus tard, vibre encore l’écho de l’horreur qui faucha des générations entières. Ce massacre insensé scella la fin d’un monde. Et pourquoi, grand Dieu ? “On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels” écrivait Anatole France après l’armistice. De quoi mieux apprécier, crise économique ou pas, le bonheur d’une paix retrouvée.

Ce matin, Nicolas Sarkozy rendra hommage à Charles Péguy. Le chef de l’État ira à Villeroy-sur-Marne, là où tomba le poète à l’automne 1916. Lui qui écrivait, quelques mois plus tôt : “Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle/Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre”.

Un bon choix, Péguy, libertaire converti au pur catholicisme et haute figure du Panthéon français. À côté du sacrifice qu’il consentit, les efforts que nous réclame aujourd’hui le gouvernement ne pèsent rien. D’ici à en tirer un argument électoral…

La paix est toujours fragile

Il y avait ceux qui redoutaient un conflit entre la France et l'Allemagne. Ils savaient qu'une telle guerre serait meurtrière, destructrice, qu'elle épuiserait les belligérants. Les structures d'État, pensaient-ils, risquaient de voler en éclats ainsi que la civilisation européenne. Il était à leurs yeux si déraisonnable de se lancer dans une telle aventure que, croyaient-ils, personne ne s'y risquerait.

Mais il y avait aussi ceux qui souhaitaient l'affrontement : les uns pour dominer, les autres pour se venger, pour reconquérir les terres aimées d'Alsace et de Lorraine perdues quarante ans plus tôt. Ils se refusaient à laisser leurs malheureux compatriotes sous la domination étrangère.

Et l'explosion eut lieu. On partait de chaque côté avec la certitude d'obtenir la victoire en quelques mois d'une guerre « fraîche et joyeuse ». À l'Ouest, on criait « À Berlin ! ». À l'Est, on criait « À Paris ! »...

Et ce fut l'enlisement dans une guerre longue de quatre ans, l'enfouissement dans les tranchées écrasées par une artillerie de plus en plus perfectionnée. Ce fut la boue, le sang, les larmes. La folie guerrière, au nom du patriotisme, s'était emparée des esprits. On se livrait d'épouvantables batailles, comme celle de Verdun ou de la Somme, où l'on perdait des centaines de milliers d'hommes de chaque côté en quelques semaines. Le massacre fut considérable. L'Europe en sortit épuisée. Le vaincu traîna son malheur durant des années et, pour en sortir, accepta de se fier à celui qui lui promettait monts et merveilles et savait galvaniser les foules.

L'Union européenne, gardienne de la paix

Le vainqueur se crut vainqueur pour toujours. Il se reposa sur ses lauriers jusqu'au jour où, de nouveau, le désir de revanche et l'instinct de domination réveillèrent les vieux démons. La Deuxième Guerre mondiale avait été conçue dans les entrailles de la Première et provoquée par ce malheureux traité de Versailles hautain, méprisant, écrasant. Ce fut de nouveau la tourmente abominable, entraînant des millions de morts.

Cependant, comme les soldats engloutis dans ces horribles tueries d'hier, ceux qui périssent dans les conflits d'aujourd'hui subissent les mêmes souffrances. Leur disparition cause à leurs proches les mêmes chagrins. Ils devraient recueillir les mêmes honneurs. Qu'aujourd'hui l'hommage aux morts de 14-18 soit élargi aux soldats tués au combat dans des affrontements plus récents n'est donc que justice.

Tout cela devrait nous mobiliser pour la paix, pour l'entente et la coopération entre les peuples. Avec l'Irak, avec l'Afghanistan, nous voyons bien que la guerre n'apporte pas les solutions espérées.

En ce 11 novembre, nous allons célébrer, une fois de plus, la victoire de 1918. Mais, pour la première fois, nous allons pouvoir dire notre reconnaissance à tous ceux qui sont morts, à l'époque, comme à tous ceux qui, depuis, ont donné leurs vies dans trop de conflits. Nous devrions évoquer ensemble toutes ces jeunesses, de quelque nation qu'elles soient issues, qui n'ont pu accomplir les promesses de la vie.

En même temps, songeons que la paix est toujours fragile. Heureusement, grâce à l'union de l'Europe, nous avons su éviter tout conflit depuis près de soixante-dix ans sur ce continent qui, de mémoire, n'a jamais connu une si longue période de paix. L'Union européenne en est devenue la gardienne. Ses détracteurs d'aujourd'hui seraient bien inspirés de garder tout cela en mémoire.

La crise de la zone euro, késaco


À y perdre son latin. Disons-le : nous attendons du meilleur économiste de France - s'il se reconnaît, qu'il lève le doigt - qu'il nous explique quel bout va devant. Car entre les marchés toujours aussi nerveux et les investisseurs toujours aussi méfiants, selon les formules d'usage, nous n'y comprenons que dalle. Nous voyons défiler les sommets de la dernière chance, s'enchaîner les plans de rigueur - à chaque fois nécessaires, jamais suffisants -, et les problèmes s'aggraver. Depuis hier, le spectre de la récession repointe le nez. La crise de la dette souveraine semblait jugulée au printemps ; à l'automne, la zone euro est loin d'être protégée malgré un troisième plan anticrise. Quant à la France, à peine dévoilé un deuxième plan d'austérité censé la prémunir contre la perte du triple A, elle figurerait sur la liste des pays attaqués. Priée de préparer un nouveau train de mesures pour réduire plus vite et plus fort son déficit. Si elle est exposée à la contagion, c'est que le voisin italien est entré dans le rouge, promis à un destin à la grecque. Détenteur de la plus grosse dette en Europe, le doute qui plane sur sa solvabilité ferait craindre un effet domino. La France, fragilisée par sa dette à risque, en serait la cible, victime de la défiance des investisseurs. Bref, le scepticisme s'est invité à tous les étages de la société européenne. Celle d'en haut qui ne se satisfait pas des replâtrages de Bruxelles, celle d'en bas qui se désespère des sacrifices à venir. Nous voilà revenus à la case départ : l'éclatement de la zone euro n'est pas un tabou. Vraiment, l'obsession de la lutte contre les déficits donne le tournis.

Part de marché et CA en baisse, la série noire continue pour TF1

TF1 a annoncé jeudi qu'il abaissait sa prévision de chiffre d'affaires pour 2011 après la nette dégradation des recettes publicitaires de sa chaîne vedette au troisième trimestre, sur fond d'incertitudes sur la conjoncture.
Le groupe de télévision prévoit désormais un chiffre d'affaires en recul d'environ 1% pour l'ensemble de l'exercice, alors qu'il tablait précédemment sur une stabilité de ses revenus.
"Nous préférons rester prudents car la visibilité sur le marché publicitaire reste assez faible", a déclaré le directeur financier Philippe Denery lors d'une conférence téléphonique, en précisant que les trois derniers mois de l'année ne devraient pas montrer d'amélioration par rapport au troisième trimestre.
Le groupe est exposé aux aléas de la conjoncture, près des trois-quarts de son chiffre d'affaires étant généré par la publicité.
Comme anticipé par les analystes, sa chaîne TF1 a traversé un mois de septembre difficile, marqué par une baisse sensible de ses recettes publicitaires en dépit de la diffusion par la chaîne des matches de la Coupe du monde de rugby.
"La Coupe du monde de rugby a eu un effet positif sur les prix en septembre mais celui-ci a été plus que contrebalancé par la chute des volumes, notamment lors de la deuxième moitié du mois, en raison des incertitudes économiques", a expliqué le directeur financier, en indiquant que les volumes publicitaires avaient dégringolé de 13% sur l'ensemble du trimestre.
Certains annonceurs ont réduit drastiquement leurs investissements, avec des baisses à deux chiffres enregistrées dans certains secteurs comme les produits d'entretien.
Cette tendance s'est poursuivie en octobre et sur les premières semaines de novembre et le quatrième trimestre ne s'annonce pas meilleur, en raison notamment de bases de comparaisons défavorables, a précisé le directeur financier.
Sur la période de juillet à septembre, le chiffre d'affaires publicitaire de la chaîne TF1 s'est établi à 296,6 millions d'euros, en baisse de 3,2%, alors que le marché attendait en moyenne une baisse de 3,8%, sur la base des estimations de six analystes.
TF1 VEUT MUSCLER SES PROGRAMMES D'AVANT-SOIRÉE
Sur la même période, sa concurrente M6 a plutôt bien résisté, en affichant un chiffre d'affaires stable sur la période à la faveur notamment du succès de certains de ses programmes comme "Scènes de ménage" ou "L'Amour est dans le pré".
TF1 en revanche a vu sa part d'audience reculer à 23,4% en moyenne sur le troisième trimestre, contre 24,0% lors de la période correspondante l'an dernier.
Le chiffre d'affaires global du groupe ressort néanmoins en hausse de 3,7% sur la période à 561,2 millions d'euros, grâce notamment aux bonnes performances des chaînes de la TNT, TMC et NT1, rachetées l'an dernier.
Son résultat opérationnel courant s'établit à 9 millions d'euros, en baisse de 56,1%, mais reste supérieur aux 7,7 millions attendus en moyenne par le marché.
Le coût de la grille de TF1 a encore reculé sur les neuf premiers mois de l'année pour s'établir à 639,4 millions d'euros à fin septembre, contre 693,1 millions d'euros l'an dernier.
Le groupe a précisé avoir commencé à réinvestir dans les programmes au troisième trimestre en ciblant en particulier le créneau stratégique de "l'access", c'est à dire l'avant soirée.
La chaîne, qui souffrait déjà de la fragmentation de ses audiences avec la montée en puissance des chaînes de la TNT, risque d'être confronté à une concurrence encore accrue avec l'arrivée annoncée de Canal+ dans le gratuit et l'attribution l'an prochain de six nouvelles fréquences sur la TNT.
Avant la publication des résultats, l'action a terminé en hausse de 0,82% à 9,051 euros, faisant ressortir une capitalisation de 1,9 milliard d'euros. Depuis le début de l'année, elle perd 30,4% alors que l'indice paneuropéen des médias a cédé 14,32% dans le même temps.

Une "zone euro restreinte" ? Berlin jure ne pas y songer

A Berlin, Steffen Seibert dément fermement un article de Reuters selon lequel certains responsables allemands et français auraient discuté d'une intégration économique plus poussée, potentiellement avec un groupe restreint de pays européens. La France, elle n'a pas encore démenti.
Le gouvernement allemand n'envisage pas une zone euro restreinte et ses politiques se concentrent sur la stabilisation de l'ensemble du bloc de la monnaie unique, a déclaré jeudi le porte-parole de la chancelière Angela Merkel.
Dans un courrier électronique, Steffen Seibert dément fermement un article de Reuters selon lequel certains responsables allemands et français auraient discuté d'une intégration économique plus poussée, potentiellement avec un groupe restreint de pays européens.
"Le gouvernement allemand ne poursuit absolument pas un tel projet", a déclaré le porte-parole.
"Au contraire, nos politiques visent à stabiliser la zone euro dans son ensemble et a s'attaquer aux problèmes à la racine."
Une "stupidité", selon Juncker
Plus tard dans la journée, Jean-Claude Juncker, le président de l'eurozone, a également réfuté l'idée : "Je suis allergique à ces stupidités qui sont énoncées par certains et qui visent à mettre en place des divisions au sein de l'euro, qui est un groupe solide", a-t-il déclaré à Lisbonne. "Je déteste cette idée, d'ailleurs elle n'a aucune chance d'aboutir" a même ajouté le premier ministre luxembourgeois.

La Grèce confie son salut à un banquier central

La Grèce a mis fin jeudi à un suspense de quatre jours entre farce et politique, en confiant à l'ex vice-président de la Banque centrale européenne la tâche de former un gouvernement de coalition avec la mission de sauver le pays de la faillite, et d'éviter sa sortie de l'euro.
Dès sa première déclaration, Lucas Papademos, 64 ans, qui deviendra le nouveau Premier ministre en remplacement du socialiste Georges Papandréou, a estimé que l'avenir de la Grèce est dans l'euro, même si sa situation actuelle, à un "carrefour crucial", est très difficile.

Il a appelé à "l'unité et la coopération" des partis pour mener à bien la difficile tâche qui l'attend, mais s'est par contre abstenu de préciser quelle sera la durée exacte de son gouvernement, dont la droite souhaite qu'il débouche sur des élections anticipées "rapides", et dont la composition doit être dévoilée vendredi matin.
Quasi simultanément, l'Union européenne, principal créancier du pays au bord de la faillite, l'a exhorté --dans un communiqué conjoint de son président et du chef de la Commission, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso -- à rassurer ses partenaires quant aux engagements de rigueur d'Athènes pour réduire dette et déficits.
L'administration Obama a pour sa part salué le "consensus obtenu en Grèce à propos de la nécessité de mettre en oeuvre les engagements de réforme du pays pris auprès du FMI et de l'Union européenne".
La mission de M. Papademos a de fait été définie sur cette ligne par les trois partis de la majorité socialiste et de l'opposition de droite qui l'ont porté au pouvoir. Ils sont convenus qu'il devra "mettre en oeuvre les décisions du sommet de la zone euro du 26 octobre et la politique économique liée à ces décisions", a précisé la Présidence de la République.
En clair, mener à bien -et de front- deux gigantesques chantiers: poursuivre les mesures d'assainissement budgétaires et boucler les négociations avec les banques détentrices de dette grecque pour réduire de 100 milliards d'euros son montant de plus de 350 milliards.
Les principaux médias pariaient en soirée sur le maintien du ministre sortant, Evangélos Vénizélos, au poste-clé des Finances pour seconder M. Papademos dans cette tâche.
A ce prix, avec les nouveaux sacrifices qui en découleront pour les Grecs, le pays peut espérer être sauvé dans l'immédiat de la faillite, en décrochant avant la date-limite du 15 décembre le versement de nouveaux prêts cruciaux de 8 milliards d'euros, et à terme rester dans la zone euro.
Dans l'attente, la Grèce s'enfonce dans la récession comme l'ont montré des chiffres publiés jeudi à Bruxelles.
Jeudi soir, avant une manifestation du syndicat communiste Pame à Athènes pour dénoncer un choix dicté par "la ploutocratie et l'UE", le patronat grec a, lui, salué le choix de M. Papademos.
Le patronat a fait valoir que ce technocrate socio-libéral, qui passe pour avoir été le moteur intellectuel de la BCE au côté de Jean-Claude Trichet, et fut l'un des artisans de l'arrimage de la Grèce à l'euro au poste de gouverneur de la Banque de Grèce, constitue le "dernier espoir" pour le pays. A condition d'un "soutien" des Grecs.
Le compromis inter-partis sur M. Papademos a conclu quatre jours d'intenses tractations politiques, suivies avec inquiétude par l'UE et le FMI après l'imbroglio noué le 31 octobre par M. Papandréou avec son projet, avorté, de référendum sur le plan européen de désendettement.
Avant la prestation de serment fixée vendredi à 12H00 GMT de la nouvelle équipe, les partis impliqués ont participé jeudi soir à une réunion avec M. Papademos, qui a ensuite poursuivi l'élaboration de son équipe.
L'opposition de droite a indiqué que sa participation au gouvernement sera "substantielle", même si les médias prévoyaient des changements limités, notamment aux ministères de l'Intérieur, Police, Justice et Défense, pour ne pas freiner la mise au travail.
Depuis dimanche, et le ralliement de la droite au principe d'une alliance en échange du départ de Papandréou désavoué par la rue et ses troupes, les tractations se sont déroulées dans une atmosphère électrique.
Le point d'orgue de cette tragi-comédie relayée en direct par les télévisions est intervenu mercredi soir, lorsque les discussions ont brusquement tourné court, toujours en mondiovision, au risque de laisser le pays sans direction et au bord du gouffre.
M. Papandréou et son rival conservateur Antonis Samaras venaient apparemment de conclure un accord a minima pour désigner un apparatchik socialiste, président du Parlement sans expérience internationale au poste de nouveau Premier ministre, mais une bronca au sein de leurs bases respectives les en a dissuadés.
Pendant ce temps à Pékin, la directrice générale du FMI Christine Lagarde réclamait une nouvelle fois une "clarification politique" en Grèce ainsi qu'en Italie, alors que les Bourses dans le monde entier étaient bousculées par l'incertitude politique dans ces deux pays européens au coeur de la crise de la dette publique.
En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a souhaité jeudi "tout le succès possible" à quiconque prendra les rênes du gouvernement en Grèce tout en affirmant que le "seul objectif" de l'Allemagne depuis le début de la crise, était de "stabiliser la zone euro dans sa forme actuelle".
Jeudi soir, dans le centre d'Athènes, l'avocat quinquagénaire Evthymios Mavridis, estimait que M. Papademos "est à la hauteur du poste" et qu'il est "un bon choix pour la Grèce" tandis que pour Athanasios Thedosis, 43 ans: "les pions changent mais le jeu reste le même".

Au tour de la France ?

Maintenant, quitte ou double ! Ou un nouveau gouvernement italien sous un Mario Monti qui aurait les mains vraiment libres va calmer les marchés… et, par ricochet, donner un répit à la France. Ou ce sera au tour de l’Hexagone d’essuyer le gros de la tempête qui, après avoir ravagé la Grèce, touché le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et l’Italie, va s’abattre sur d’autres terres européennes.

Et, malheureusement, les terres françaises semblent propices à ces déferlements. Théoriquement, davantage que l’Italie dont la dette publique est certes énorme mais surtout détenue par sa propre population, avec un « budget primaire » (sans les charges de la dette) en quasi-équilibre et un solide tissu de PME exportatrices. Débarrassée de la gouvernance « bunga-bunga », la Péninsule pourrait très vite regagner sa crédibilité. Pas la Grèce, de toute façon ravalée au rang de protectorat du FMI et de l’Eurogroupe. Les tractations byzantines qui viennent d’aboutir à la nomination du Premier ministre Papademos montrent que les partis Pasok et Nea Demokratia continuent à se préoccuper plus de leur avenir que de celui du pays. Une nouvelle crise ne saurait tarder.

Et la France ? Les récents taux appliqués aux emprunts français laissent entrevoir la cruelle vérité : les marchés anticipent la dégradation de la note « triple A ». Parce que la politique actuelle n’est pas convaincante. Parce que les deux plans de rigueur déjà décidés portent plus sur la hausse des prélèvements que sur la baisse des dépenses. En présentant le risque de rogner encore davantage une croissance que l’UE n’estime qu’à 0,6 % pour 2012. Car pour mille raisons, tenant autant de la coûteuse nostalgie des prestiges d’antan que d’une décentralisation ratée, la France est l’Etat dont le fonctionnement est le plus cher d’Europe, plus de la moitié de son PIB.

Changer de cap à six mois de la présidentielle est, certes, impossible. Donner un énième tour de vis en raison de la nouvelle baisse des prévisions de croissance serait politiquement désastreux. Dans les semaines à venir, le pays n’aura d’autre choix que de naviguer le plus discrètement possible dans l’étroit sillage de l’Allemagne, elle-même soucieuse de ne pas lâcher son fidèle « second ». En effet, les dirigeants allemands qui n’ont jamais mâché leurs mots sur la Grèce et l’Italie, quitte à envenimer la situation, restent étonnamment discrets quant aux faiblesses françaises…

Mais patience ! Le grand choc viendra en mai-juin…

Un jour de haine ordinaire

Cette année, à Varsovie, la traditionnelle marche de l’Indépendance organisée le 11 novembre par des militants de la droite nationaliste pourrait bien se heurter aux membres d'un mouvement d'extrême-gauche. 

Antek se demande s’il a raison de me parler. Cela fait trois fois qu’il me le dit en une demi-heure. "Tu fais partie du système et moi, j’emmerde le système", dit-il en secouant la tête. Vêtu d’un pull à capuche noir et d’une paire de sneakers, Antek ne ressemble pas à un hooligan. Pâle et maigre, il fume cigarette sur cigarette. Antek est un anarchiste et il appartient à la gauche radicale baptisée Antifa.
Alors pourquoi me parle-t-il, à moi, grand représentant de la presse générale ? "C’est que tu pourrais croire que c’est juste un jeu de manifestation et contre-manifestation. Bien sûr, les performances, les manifestations, la présence de personnalités et les banderoles, tout ça est important pour sensibiliser le public. Mais les fascistes n’en ont rien à faire des banderoles. La seule chose qui leur fasse peur, c’est nous. Alors il faut nous montrer".

"Bloquons la marche nazie"

La marche de l'Indépendance de cette année [organisée par la droite nationaliste] devrait atteindre des proportions inégalées. Les organisateurs espèrent ajouter deux "1" à la date de l’événement (11.11.11) pour symboliser le nombre de participants. Ils ne sont toutefois pas les seuls à se mobiliser. Leurs opposants ont prévu d’unir leurs forces pour la seconde année consécutive et ont créé un mouvement d'extrême-gauche baptisé Accord du 11 novembre.
Ils estiment que les nationalistes sont en réalité des fascistes et qu’il faut mettre fin à leur défilé. Pour la première fois cette année, ils seront soutenus par un grand nombre de militants de gauche et d’anarchistes venus de toute l’Europe.
Sur son site Internet, l’Alliance propose des textes en anglais et en allemand et des organisations comme Siempre Antifascista et Antifascist Left Berlin, considérées comme extrémistes et violentes, appellent à soutenir la contre-manifestation. A Berlin, à Stuttgart, à Rostock et dans plusieurs autres villes d’Allemagne, les anarchistes ont organisé des rassemblements informels avec pour mot d’ordre "Bloquons la marche nazie à Varsovie".
Les extrémistes de gauche allemands promettent de faire comme à Dresde où les heurts avec les mouvements neo-nazis lors de l’anniversaire des bombardements alliés, ont compté parmi les plus violents qu’ait connus le pays au cours des dernières années. L’année dernière, les anarchistes étaient près de 10 000 et des centaines de personnes ont été blessées dans les deux camps.

L'internationale la mieux organisée au monde

Si l’Allemagne est le bastion des anarchistes européens, les antifascistes polonais comptent essentiellement sur les militants de l’Est. Les anarchistes ukrainiens, biélorusses et russes sont considérés comme les plus féroces car habitués aux altercations avec les courants d’extrême droite, qui dans ces pays ressemblent davantage à des organisations terroristes qu’à des bandes de voyous.
Des anarchistes d’autres pays, comme les Pays-Bas, l’Espagne, la Serbie, la République tchèque et la Slovaquie, sont également attendus. Les anarchistes sont probablement l’internationale la mieux organisée du monde aujourd’hui.
En Pologne, la notion de groupe extrémiste évoque essentiellement la droite. La contre-manifestation de l’année dernière a toutefois montré que l’extrême gauche était de mieux en mieux organisée et aussi dangereuse que son pendant de droite.
Ses activités sont désormais soumises à la surveillance de l’Agence de la sécurité interne (ABW), ce qui n’est pas surprenant quand les militants se présentent ouvertement comme des extrémistes recherchant la confrontation physique et idéologique avec l’extrême droite. Les groupes les plus actifs s’appellent les Antifa Hooligans. Conformément à l’idéologie anarchiste, ils n’ont ni hiérarchie, ni structure, ni leaders.
Ils ne manquent en revanche pas d’idées : mélanges de théories révolutionnaires et socialistes mâtinées d’anarchisme, hip hop et punk rock, grosses boots de skinheads et dreadlocks de rasta. Ce sont des habitants des grandes villes ou de villages, des étudiants, des chômeurs, ou des ouvriers, même si les marginaux sont certainement mieux représentés que les cadres d’entreprise.
Tout le monde peut devenir Antifa du moment qu’il est contre le fascisme et accepte la règle de base de l’organisation : aucune forme de coopération avec la police ou avec un parti politique. Comme vous le savez, ils font partie du système.

Le but : faire peur

Leurs activités ne sont soumises à aucune règle. Seul l’objectif compte. "Les ultras de droite n’ont aucun scrupule et s’en prennent à quiconque ne correspond pas à leur vision du 'vrai Polonais'. Nous acceptons tous les moyens permettant de changer cela. Ce n’est pas en distribuant des fleurs qu’on se bat contre le fascisme", explique un militant Antifa surnommé Rot.
En réalité, l’idée n’est pas de convertir les opposants à leur cause. Aucun militant Antifa ne se fait d’illusion, explique Rot. Nous savons bien que ce n’est pas parce qu’il s’est fait tabasser qu’un fasciste va tout d’un coup se mettre à aimer les homosexuels, les immigrés et les juifs. Le but est de leur faire peur.
Il faut leur montrer qu’il y a des gens très déterminés juste derrière leur dos. Comme dans beaucoup de guerres, le combat idéologique est rapidement mis de côté. Plus personne ne se rappelle des grandes et nobles idées de départ. Ne reste que la violence.
Antek explique qu’il est devenu anarchiste à l’école primaire. Les concerts de punk rock où il allait étaient presque toujours envahis par les skinheads. Les pierres, les bouteilles et les poubelles fusaient de toutes parts. Mais le public ne bronchait pas. Antek non plus. Il a souffert de deux commotions cérébrales, a eu un bras cassé et a perdu trois dents. Mais il ne se s’est jamais enfui.
"Les Antifas sont là pour montrer qu’une véritable résistance est possible. On peut agir plutôt que de vitupérer contre les fascistes autour d’une bouteille de bière", déclare Rot avant d’ajouter que si cela ne tenait qu’à lui, ils les liquiderait tous d’un seul coup. Le monde serait enfin tolérant et tout le monde pourrait enfin être soi-même sans crainte. Ne serait-ce pas là une forme de fascisme ? Antek balaie l’idée d’un geste de la main. Juste de la haine ordinaire.

Mario Monti, l’antidote qui sauvera le pays ?

L’incertitude qui a suivi la démission annoncée — mais non remise — de Silvio Berlusconi a fait planer le spectre d’un défaut de paiement de l’Italie qui coulerait avec elle la zone euro. La seule solution, esquissée hier par le président de la République, semble passer par la formation rapide d’un gouvernement d’unité nationale mené par l’ancien commissaire européen. 

A sept heures du soir, le 9 novembre, le président de la République Giorgio Napolitano a joué son joker le plus prestigieux, qu’il tenait en réserve depuis un moment : Mario Monti.
La journée dramatique d’hier, la pire pour l’Italie depuis la crise de 1992, avait besoin d’une réponse très forte, d’un signal qui sonne comme un antidote, mais aussi comme un avertissement.
Un antidote à l’effondrement de notre système et un avertissement aux forces politiques : le temps est écoulé. Il n’y a plus de place pour les renvois, les distinguos, les attentes et les jeux masqués. Les marchés et les analystes, mais aussi les médias du monde entier nous ont hurlé à la figure, avec une férocité et une détermination impressionnante, que notre crédibilité est presque totalement évaporée et que l’on ne pourra se sauver qu’à travers une forte rupture par rapport au passé.

Le point de non retour est atteint

L’ancien commissaire européen Mario Monti n’est aujourd’hui plus un technicien, c’est un sénateur à vie, dont le décret de nomination a été contre-signé par Silvio Berlusconi. A présent, Monti est clairement désigné comme la solution sur laquelle les forces parlementaires peuvent bâtir les conditions politiques pour donner vie à un nouveau gouvernement.
Le choix d’hier n’est certes pas sans inconnues, et il n’exclut pas pour l’heure des élections anticipées, mais il indique une direction possible. Surtout, il sert à pousser les partis politiques à prendre leurs responsabilités et à dire clairement aux Italiens ce qu’ils veulent faire, sans petits jeux tactiques ni pièges.
La tempête financière qui s’est abattue hier sur l’Italie, et qui, selon de nombreux observateurs, a atteint le point de non-retour, a contaminé et entraîné vers le fond les Bourses du monde entier ; elle a terrorisé les fonds de pension et les spéculateurs les plus avisés et tout cela à cause de nos vieux vices.
Hier matin, certains en Italie se sont étonnés des réactions mondiales, car, en fin de compte, nous avions imité le modèle espagnol : démission du chef du gouvernement, approbation par la majorité et l’opposition parlementaires des mesures d’ajustement nécessaires et exigées par l’UE et promesse de nouvelles élections. Mais alors, pourquoi l’Espagne de José Luis Zapatero est sortie rapidement du tunnel, alors que nous nous y sommes précipités à vitesse folle ? Parce-que nous avons farci le tout avec une opacité et des byzantinismes tel que nos choix ont fini par être incompréhensibles.

Une politique prisonnière de ses rites ancestraux

Mettez-vous à la place d’un étranger –  un investisseur, un journaliste, un diplomate ou un analyste, peu importe –  et vous comprendrez pourquoi ils n’ont pas compris et ont réagi en paniquant. La démission de Zapatero avait été annoncée et remise au même moment ; en Italie, on a inventé la "démission différée", dont on ne sait exactement quand elle devient effective et qui n’est écrite ni signée nulle part.
Il y avait ensuite le maxi-amendement à la loi de stabilité, celui qui devait mettre l’Italie en conformité avec les engagements pris avec Bruxelles…dommage que, hier matin, personne n’en connaissait le contenu et que même le chef de l’Etat n’avait pas eu le privilège de le lire.
Enfin, il y a la date des élections. L’Espagne l’avait immédiatement fixée, alors que chez nous, on savait seulement qu’après la démission de Berlusconi –  fixée à une date incertaine à la fin du mois –  les consultations [entre le chef de l’Etat et les partis] auraient commencées, et elles auraient pu mener à des résultats en complète contradiction : gouvernement technique, élections, revirement de majorité, exécutif mené toujours par le Peuple de la liberté, le parti de Berlusconi. En somme, un casse-tête insurmontable.
Hier matin encore, notre politique, fascinée et prisonnière qu’elle est de ses rites ancestraux, était prête à se jeter dans l’éternel jeu des négociations et des marchandages, en tentant encore une fois de tirer son épingle du jeu sur le dos du pays. L’initiative du président de la République a fait table rase des stratégies et des tactiques et elle oblige chacun à se mesurer à la gravité de la situation et à nous dire ce qu’ils valent.


Crise de la dette

Le syndrôme grec s’empare de l’Italie

Le syndrôme grec s’empare de l’Italie L'annonce de la démission prochaine de Silvio Berlusconi n'a pas eu l'effet espéré sur les marchés financiers qui s’apprêtent à "appliquer une thérapie de choc à l’Italie", comme le titre en Une le Handelsblatt. "Le rendement sur les obligations italiennes à 10 ans a atteint hier [9 novembre] un nouveau record, avec 7,46 %. Une telle envolée équivaut à un refus d'accès au marché", estime le quotidien économique allemand. Le signal des investisseurs qui continuent à garantir le financement de l'Etat italien est clair : "les problèmes de ce pays sont plus grands que le problème Berlusconi". Si l'Italie était désormais contrainte de payer 8 % au lieu de 5 % sur ses obligations, le poids des intérêts augmenterait de 635 milliards d'euros dans les 10 ans à venir, "ce qui est écrasant", estime le Handelsblatt.