TOUT EST DIT

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jeudi 10 novembre 2011

Les ratés du prochain président

« Je ne suis pas un contre-président, je suis le prochain. » Cette étonnante déclaration de François Hollande faisait avant-hier la une de Libération. On pourrait trouver le candidat socialiste culotté de vendre ainsi la peau de l’ours avant de l’avoir abattu, mais il avait l’excuse de sondages très prometteurs sur sa victoire en 2012. Au premier tour, 32,5 % pour Hollande, 25,5 % pour Sarkozy, 19 % pour Marine Le Pen ; au second tour, 57 % pour Hollande contre 43 % au président sortant, cela donnerait des ailes à n’importe qui. Pourtant la réalité est moins chatoyante, y compris en termes de sondage, puisque la courbe Hollande descend tandis que celle de Sarkozy grimpe et qu’elles peuvent un de ces jours se côtoyer à 27-28 %. Mais ce n’est pas le plus ennuyeux pour le candidat socialiste qui a essuyé ces derniers jours quelques ratés dans son moteur de campagne. Par exemple était-il opportun pour lui de s’attarder au Salon du livre de Brive au milieu des écrivains et des bobos parisiens pendant que Nicolas Sarkozy se bagarrait au G20 contre M. Papandréou et sa pulsion référendaire ? Quelle était la position de fond du candidat socialiste sur un éventuel référendum grec ? Etait-il nécessaire pour lui de cosigner un communiqué avec Martine Aubry comme s’il était un premier secrétaire bis ? Etait-il habile de sous-estimer une candidature Chevènement ? Est-il avisé de prévoir deux directeurs de campagne (MM. Moscovici et Le Foll) et deux équipes, les penseurs et les opérationnels ? Etait-il politiquement astucieux de s’attirer les foudres des écologistes en se prononçant à la hâte pour la continuation de l’EPR de Flamanville qui fait éructer Mme Joly et ses amis ? Est-il enfin possible de se faire élire sur la thématique quasi unique de l’échec de Nicolas Sarkozy sans lui opposer deux ou trois propositions fortes ? Faute de réponses pour réenchanter le rêve, le désenchantement guette.

Nationalité: "Dérive de la droite" (PS)

Najat Vallaud-Belkacem, secrétaire nationale du PS aux questions de société, a dénoncé aujourd'hui "l'inexorable dérive de la droite républicaine", après la proposition de l'UMP de revenir à la loi Pasqua de 1993 sur l'acquisition de la nationalité française. Le parti majoritaire veut ainsi conditionner l'obtention de la nationalité française, à 18 ans, pour les enfants nés en France de parents étrangers, à l'expression d'une volonté expresse.

"Le Front national et la Droite populaire peuvent se réjouir: ils viennent de remporter une victoire idéologique et politique majeure au sein de l'UMP qui renonce, dans l'élaboration de son programme présidentiel, au droit du sol dans l'acquisition de la nationalité française", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, dans un communiqué.

"Désormais, ce sont tous les enfants nés en France de parents étrangers qui sont soupçonnés -avant même d'être nés!- de représenter un danger pour la Nation, une menace pour la République, un ennemi de l'intérieur", dénonce-t-elle. Selon Najat Belkacem, "de phobique, l'UMP est devenue paranoïaque lorsqu'on sait que l'automaticité de la nationalité qui est aujourd'hui remise en cause concerne environ 3000 jeunes par an !"

"Ce n'est pas de méfiance et de défiance dont les jeunes issus de l'immigration ont besoin, mais de confiance: il est urgent maintenant de hausser le niveau du débat politique si nous voulons une campagne présidentielle à la hauteur des enjeux pour la France", affirme l'élue de Lyon.

Grèce : Lucas Papademos, un rassembleur qui fait l’unanimité

C’est entre les mains d’un technocrate que la Grèce a décidé de placer son destin. Lucas Papademos, 65 ans, a l’avantage de faire l’unanimité, auprès de la classe politique grecque tout d’abord, mais aussi des créanciers internationaux et des marchés financiers.
C’est aux Etats-Unis qu’il fait ses classes. Dans les années 70, il y décroche une licence en physique, un master en Génie électrique et un doctorat d‘économie, une matière qu’il va enseigner à l’université de Columbia. Brillant, il est recruté comme conseiller dès 1980 par la Federal Reserve Bank de Boston.
Fort de cette aura internationale, il rentre au pays en 1984, pour être nommé, l’année suivante, économiste en chef de la Banque de Grèce, dont il devient le gouverneur en octobre 1994.

Européen convaincu, il fait ardemment campagne pour l’adoption de l’euro, présentant la monnaie unique comme le bouclier idéal pour protéger les petites économies des chocs extérieurs. Son rêve est exaucé en 2001.
L’Union européenne l’en récompense dès 2002 en lui offrant le poste de vice-président de la Banque centrale européenne. Il restera le bras droit de son président, Jean-Claude Trichet, jusqu’au 31 mai 2010. Le gouvernement Papandréou fait alors appel à son expertise pour le conseiller sur le sauvetage de la Grèce.
Connaisseur de l’Europe et connu des Européens, il est, selon l’analyste Zolt Darvas, l’homme de la situation : “Lucas Papademos a fait partie du conseil des gouverneurs de la BCE et autant que je sache, il est au dessus des partis politiques, il peut être une personne qui rassemble des partis politiques différents et peut diriger un gouvernement largement soutenu par le parlement actuel et par la population”.
Pour autant, les Grecs n’en auront pas fini du “tout austérité” qui alimente leur colère depuis plus d’un an. Les priorités de Lucas Papademos resteront la réduction de la dette et du déficit pour éviter une faillite du pays.
Gage de stabilité politique et de rigueur économique, il rassemble, en tout cas, les meilleurs atouts possibles pour rassurer des marchés financiers échaudés.

Sarkozy pense aussi à... 2017 !

Le président de la République brise le tabou et évoque l'hypothèse de sa défaite en 2012. 

Il est un scénario que n'ont imaginé ni François Fillon, ni Jean-François Copé, ni les jeunes loups de la majorité - trop occupés à se positionner pour l'après-Sarkozy : le candidat de la droite en 2017 pourrait être... Nicolas Sarkozy ! Le président a tout récemment brisé un tabou : désormais, il lui arrive d'évoquer, devant des visiteurs, l'hypothèse de sa défaite en 2012. "Si je perds...", commence-t-il. Dans cette perspective (funeste), il s'imagine non pas en avocat qui "fait du fric" - son rêve maintes et maintes fois ressassé -, mais en architecte de la "recomposition de la droite", réussissant ce que Giscard n'a pas su faire en 1981 : être le chef de l'opposition. Que Copé et consorts se le tiennent pour dit : en 2017, la primaire à laquelle la droite n'échappera sans doute pas pourrait se jouer avec Sarkozy. Il n'aura "que" 62 ans.

Grèce: Lucas Papademos Premier ministre

L'ancien vice-président de la BCE succède à Georges Papandréou. Il souhaite cumuler son nouveau poste avec celui de ministre des Finances. 
Lucas Papademos est nommé nouveau Premier ministre grec. L'ex-gouverneur de la BCE est arrivé ce jeudi en fin de matinée au palais présidentiel grec, où a lieu une réunion entre les partis grecs, en vue de la désignation d'un chef de gouvernement de consensus. 
Après trois jours de tractations intenses et une série de coups de théâtre médiatiques, la presse a repris ce jeudi matin le nom de Lucas Papademos, 64 ans, comme figure de favori dans la succession à Georges Papandréou, qui a officiellement démissionné mercredi soir. 
Pourquoi son profil faisait débat
Ce mercredi, le choix de l'ex vice-gouverneur de la BCE, favori des milieux d'affaires, banquiers et partenaires internationaux en début de semaine, semblait pourtant s'éloigner. Le quotidien Kathimérini évoquait les réticences de la droite à mettre au premier plan une personnalité étiquetée comme un socialiste modéré juste avant les élections.  
De son côté le ministre socialiste des Finances, Evangélos Vénizélos souhaite conserver la haute-main sur le ministère des Finances, un poste que Papademos entendait cumuler avec celui de Premier ministre. 
Mais il est revenu au premier plan, mercredi soir, après l'échec des discussions visant à nommer le président socialiste du parlement Philippos Petsalnikos chef du gouvernement. Mercredi soir, Georges Papandréou a accepté les conditions posées par Lucas Papademos pour prendre la tête d'un nouveau gouvernement de coalition. 

Hors-jeu, Berlusconi continue le match

La chance lui avait souri, l'aidant à contourner les obstacles, politiques ou dressés par la justice. Elle a fini par l'abandonner. Le Cavaliere est tombé de son cheval. Lâché par ses amis, il a été mis en minorité. La situation n'était plus tenable. Silvio Berlusconi avait coalisé contre lui l'Église, le patronat, la gauche, et une part grandissante de l'opinion, consternée par ses frasques et ses blagues douteuses. On retiendra que ce sont les marchés financiers qui ont donné le coup d'assommoir et précipité sa démission. Ayant perdu sa crédibilité, il avait fait perdre la sienne à son pays, lequel ne pouvait se permettre de rembourser sa dette à des taux records. Son image dégradée aurait entraîné la dégradation de la note italienne. Jetant l'éponge, il évite une contagion de la crise de l'euro. Son départ restera-t-il l'acte majeur du berlusconisme ? En tout cas, le bilan est maigre. Il laisse un pays divisé, terni par les scandales et l'affairisme. Il emporte avec lui le souvenir d'un personnage fantasque : inventeur du bunga bunga, ce jeu érotique, et revendiquant une libido à rendre jaloux un DSK. Il lègue des réformes impopulaires, nécessaires pour replacer l'Italie sur les rails budgétaires mais qui exigeront des sacrifices. Son retrait annoncé n'a convaincu ni les marchés, ni ses concitoyens. Ils doutent de sa sincérité, notent qu'il n'a pas évoqué la fin de sa carrière. Que s'il va perdre son immunité, il va aussi chercher, étant poursuivi pour corruption et prostitution de mineure, à gagner un autre match, sa tranquillité judiciaire. Cette nuit, l'Italie et la Bourse ont eu un cauchemar. Berlusconi partait pour mieux revenir...

Didier LOUIS Hors-jeu, Berlusconi continue le match
La chance lui avait souri, l'aidant à contourner les obstacles, politiques ou dressés par la justice. Elle a fini par l'abandonner. Le Cavaliere est tombé de son cheval. Lâché par ses amis, il a été mis en minorité. La situation n'était plus tenable. Silvio Berlusconi avait coalisé contre lui l'Église, le patronat, la gauche, et une part grandissante de l'opinion, consternée par ses frasques et ses blagues douteuses. On retiendra que ce sont les marchés financiers qui ont donné le coup d'assommoir et précipité sa démission. Ayant perdu sa crédibilité, il avait fait perdre la sienne à son pays, lequel ne pouvait se permettre de rembourser sa dette à des taux records. Son image dégradée aurait entraîné la dégradation de la note italienne. Jetant l'éponge, il évite une contagion de la crise de l'euro. Son départ restera-t-il l'acte majeur du berlusconisme ? En tout cas, le bilan est maigre. Il laisse un pays divisé, terni par les scandales et l'affairisme. Il emporte avec lui le souvenir d'un personnage fantasque : inventeur du bunga bunga, ce jeu érotique, et revendiquant une libido à rendre jaloux un DSK. Il lègue des réformes impopulaires, nécessaires pour replacer l'Italie sur les rails budgétaires mais qui exigeront des sacrifices. Son retrait annoncé n'a convaincu ni les marchés, ni ses concitoyens. Ils doutent de sa sincérité, notent qu'il n'a pas évoqué la fin de sa carrière. Que s'il va perdre son immunité, il va aussi chercher, étant poursuivi pour corruption et prostitution de mineure, à gagner un autre match, sa tranquillité judiciaire. Cette nuit, l'Italie et la Bourse ont eu un cauchemar. Berlusconi partait pour mieux revenir...

Grèce : Papandréou démissionne, Petsalnikos pressenti

Le Premier ministre grec, George Papandreou, a annoncé ce mercredi qu'il démissionnait pour ouvrir la voie à un nouveau gouvernement de coalition. Alors que le nom de Lucas Papademos, ancien vice-président de la BCE, circulait jusqu'alors pour le remplacer, les dirigeants politiques sont tombés d'accord sur le nom de Filippos Petsalnikos, actuel président du parlement, pour diriger le futur gouvernement de coalition, sauf rebondissement possible de dernière minute.
 Le Premier ministre grec, George Papandreou, a annoncé ce mercredi qu'il démissionnait pour ouvrir la voie à un nouveau gouvernement de coalition. Mais il n'a pas cité le nom de son successeur, lors d'une allocution télévisée à la nation. "J'adresse tous mes voeux de réussite au nouveau Premier ministre", a déclaré M. Papandréou Un accord est trouvé...  sauf rebondissement
En revanche, les dirigeants politiques sont tombés d'accord sur le nom de Filippos Petsalnikos, actuel président du parlement, pour diriger le futur gouvernement de coalition sauf rebondissement possible de dernière minute, a-t-on appris ce mercredi auprès des deux principales formations, le Pasok et la Nouvelle Démocratie.
"Nous nous sommes mis d'accord sur Petsalnikos mais les choses peuvent encore changer entre maintenant et la rencontre prévue entre le Premier ministre et le chef de l'Etat", a indiqué à Reuters une source proche des tractations sous le sceau de l'anonymat.
M. Papandréou a estimé que le nouveau gouvernement "de consensus politique" allait lancer "un fort message" aux partenaires européens de la Grèce "que nous Grecs savons assumer nos responsabilités et coopérer". Il a également souligné que le choix de son successeur était "particulièrement institutionnel, ce qui renforce les institutions".
Après son entretien, le chef de l'Etat Carolos Papoulias devait recevoir M. Papandréou, son rival conservateur Antonis Samaras et le chef du quatrième parti grec, d'extrême droite, Laos, mais ce dernier est reparti avant le début de la réunion, s'affirmant en colère contre le choix final du Premier ministre.
Ce rendez-vous, décliné par l'opposition de gauche communiste et radicale, doit formaliser l'alliance gouvernementale. C'est à son issue que devrait être annoncée la composition du nouveau gouvernement grec et le nom de son chef.
Mercredi, le gouverneur de la Banque de Grèce , Georges Provopoulos, a exprimé l'exaspération générale en Grèce face au risque de banqueroute rapide du pays, en soulignant que la formation "immédiate" du nouveau gouvernement était "impérative" pour "garantir l'avenir du pays dans la zone euro" et sauvegarder son système bancaire.
Il a aussi souhaité un "gouvernement fort" pour mettre en oeuvre le plan européen de désendettement adopté par la zone euro fin octobre et le surcroît d'austérité en découlant pour le pays. Deux importants ministres socialistes, Iannis Ragoussis aux Transports et Anna Diamantopoulou à l'Education, ont renchéri, mettant en garde contre le risque d'un compromis a minima avec des figures de second plan.
Mercredi, la presse criait grâce : "La Grèce est dénigrée à l'étranger et le peuple grec voit ses dirigeants politiques jouer avec son avenir", déplorait le journal libéral Kathimérini. Le quotidien socialiste Ta Néa dénonçait, lui, un "jeu byzantin", tandis que l'hebdomadaire en langue anglaise Athens News déplorait un "naufrage sans capitaine".
D'autant, soulignaient les journaux, que l'entrée de l'Italie en crise politique, elle aussi sous le poids de la dette, pourrait décourager encore plus les partenaires européens et créanciers de la Grèce de se démener en faveur de ce petit pays, maillon faible de la monnaie unique.
Lucas papademos écarté des tractations
Le nom de Lucas Papademos, ex-vice-gouverneur de la Banque centrale européenne, qui faisait figure de favori en début de semaine, n'était plus retenu par les médias mercredi soir, en raison notamment de rivalités politiques intérieures en Grèce .
Selon Kathimérini, la droite est réticente à mettre au premier plan une personnalité étiquetée comme un socialiste modéré juste avant les élections. De son côté, le ministre socialiste des Finances, Evangélos Vénizélos, souhaite conserver la haute-main sur les Finances, un poste que M. Papademos voudrait cumuler avec celui de Premier ministre.
Ce ministère clé est au coeur de la crise de l'euro et des négociations avec les banques pour appliquer une décote de 50% à la dette grecque, processus qui devrait déboucher sur une nationalisation de plusieurs banques.
Le nouveau Premier ministre devra relever le défi d'accentuer l'austérité et réussir l'effacement de près d'un tiers des 350 milliards de la dette grecque. S'il disposera pour ce faire d'un soutien politique théoriquement élargi, il devra aussi compter avec d'inéluctables tiraillements internes, et préparer des élections anticipées pour février.
Un test de la future cohésion gouvernementale sera la présence, ou non, dans le nouveau cabinet de figures politiques conservatrices, alors que le patron de l'opposition de droite s'était jusqu'à présent refusé à soutenir l'austérité mise en oeuvre par le gouvernement socialiste de Georges Papandréou.
Antonis Samaras a aussi irrité Bruxelles en refusant mardi de s'engager par écrit à respecter les promesses d'économies budgétaires et de réformes conditionnant le deuxième plan de sauvetage européen. La zone euro réclame notamment ces garanties pour débloquer d'ici le 15 décembre un versement de 8 milliards d'euros sans lequel le pays sera en cessation de paiement.
L'Union européenne a besoin de plus que des "déclarations d'intention" pour résoudre la crise de la dette, a rappelé la chancelière allemande Angela Merkel. M. Papandréou a, lui, rassuré dans la matinée le président français Nicolas Sarkozy sur la formation "imminente" du nouveau gouvernement.

Inquiétude et impuissance

Depuis 2002, les «cinq plus un» (les permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne) négocient avec l’Iran sur son programme nucléaire. En vain. Depuis 2002, les intentions de Téhéran ne laissent aucun doute : développer la bombe sous les apparences d’un programme civil, une bombe encore à fabriquer mais qui dispose déjà de missiles à moyenne portée. Le rapport de l’AIEA ne fait que conforter cette certitude. Or ce rapport a été largement débattu – notamment en Israël – avant même sa publication. Pourquoi ?

Pour ouvrir les yeux à la Russie et à la Chine opposées à de sanctions plus dures envers l’Iran ? Peine perdue : les conceptions qu’ont Moscou et Pékin de l’équilibre du monde reposent sur l’existence de facteurs d’instabilité gênant les Américains et leurs alliés.

Pour souligner l’imminence d’une menace ? Elle n’est pas à écarter. Les prêches du clergé chiite évoquent «la fin des temps», le président Ahmadinejad éructe sur la destruction d’Israël et, question fanatisme religieux avec son cortège terroriste, le monde sait à quoi s’en tenir depuis la révolution iranienne de 1979. Il y a aussi l’activisme chiite qui inquiète les sunnites, en premier lieu l’Arabie saoudite. Le vieux partage des zones d’influence entre Perses, Arabes et Ottomans refait surface.

Alors, une option militaire avec des frappes sur les sites nucléaires ? En Israël, elle n’est plus écartée. Mais quel désastre ! Téhéran répliquera, jettera le Hezbollah libanais dans la bataille, remettra Bachar el-Assad en selle pour détourner l’opposition syrienne contre l’«ennemi sioniste», provoquera de nouveaux troubles en Irak et en Afghanistan. Sans oublier les nuisances du Hamas et une « guerre du pétrole » que déclencherait la fermeture du détroit d’Ormuz.

Enfin de vraies sanctions économiques ? Russes et Chinois s’y opposent et, de toute façon, la seule sanction vraiment efficace consisterait à boycotter le gaz et le pétrole iraniens, coupant ainsi les ressources au pays. Mais ce serait jouer au poker-menteur ! Le prix du baril s’envolerait, aggravant encore la récession en Occident. L’Europe et les Etats-Unis ont vraiment d’autres soucis…

À terme, Téhéran aura sa bombe, sous les protestations des Européens et des Américains et dans leur espoir toujours déçu de voir naître une démocratie en Iran. Officieusement, Israël possède déjà l’arme atomique. La Turquie et l’Arabie saoudite la voudront aussi. Un nouvel équilibre de la terreur va s’installer…

Présomption


Nicolas, 25 ans, a avoué hier le meurtre d’Océane. Mais deux jours durant, c’est un retraité qui a été déclaré coupable… Le soir de la découverte du corps, le procureur Gelli annonce la garde à vue d’un homme, précisant qu’il habite Bellegarde. Encore quelques heures, et il ajoute que c’est un retraité de 73 ans, vivant près du domicile d’Océane, et connu pour des agressions sexuelles… Las, le retraité ne lâche rien, comme le confie une source judiciaire. Prudence, intime le procureur, qui prolonge la garde à vue. Mais le lendemain soir, il le remet en liberté. Peu avant les aveux de Nicolas, mais après deux jours de garde à vue sous les yeux de tous les médias. Monsieur le procureur Gelli, que direz-vous au retraité de Bellegarde, si vous le croisez ? Lui réciterez-vous ce que vous avez appris durant vos études : tout homme est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable ?

La bombe et la guerre contre la bombe

Quand une nouvelle puissance se rapproche du seuil nucléaire, il y a danger. A fortiori quand elle brave les autorités internationales et que ceux qui la gouvernent, animés par un nationalisme religieux intransigeant, prônent la destruction de « l'ennemi », Israël. L'Iran est de nouveau au cœur des préoccupations des chancelleries occidentales. Celles-ci ont acquis la conviction de son activité nucléaire à des fins militaires. L'Agence internationale de l'énergie atomique, le gendarme du nucléaire, a annoncé hier soir qu'elle en avait recueilli les preuves « crédibles ». Nul ne sait au juste si la République islamique serait en train de fabriquer l'arme atomique ou si elle détiendrait la capacité technologique d'y parvenir. On est pourtant fondé à se demander s'il n'est pas déjà trop tard pour l'empêcher de se nucléariser. Dans cette course contre la montre, les diplomates semblent assez démunis, et leurs exhortations pour amener Téhéran à coopérer enfin, vaines. La sincérité et le pacifisme présumés de Mahmoud Ahmadinejad valent ce que l'on dit des promesses. Elles n'engagent que ceux qui les reçoivent ! L'arme des sanctions économiques est certes nécessaire, mais pas suffisante : le programme nucléaire iranien a été ralenti, il n'a pas été interrompu. Dans ce contexte de tension, deux déclarations à glacer le sang. L'une de l'Iran, qui prévient n'avoir nul besoin de l'ogive atomique pour défier les Américains et leurs alliés. L'autre d'Israël, pour menacer Téhéran de frappes militaires préventives. Entre les deux, fort heureusement qu'il existe un chemin pour la sagesse, fût-il sinueux : la voie politique.

La carte du monde des dettes d'État

Les pays émergents ont retrouvé en vingt ans les premiers rangs, alors que les États occidentaux sont relégués en fond de classe. Pour ces derniers, le redressement pourrait durer dix ans.

1991-2011. En l'espace de vingt ans, les mauvais élèves sont devenus les modèles d'aujourd'hui. En 1991, les pays «en voie de développement» (on ne les appelait pas encore les «émergents») sont endettés. Les pays occidentaux leur font la leçon et leur impose la bonne gestion de leurs comptes via la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
Aujourd'hui, les rôles sont inversés: Européens et Américains se font tancer par les puissances émergentes, Brésil et Chine en tête. Deux chiffres pour saisir l'écart actuel entre les finances publiques de ces deux grands groupes de pays : en 2010, la dette des États occidentaux était plus élevée de deux tiers de celle des émergents (70% contre 45%), d'après une étude Moody's.

Les émergents reviennent de loin

«L'essentiel des pays qui se trouvaient à l'épicentre des crises précédentes (Mexique en 1994, pays asiatiques et Russie en 1998, Brésil et Argentine début 2000, NDLR), sont désormais sortis hors de la zone dangereuse en matière de finances publiques», expliquent les économistes Daniel Cohen et Cécile Valadier dans une étude récente. Un exemple : l'Indonésie, frappée par la crise asiatique à la fin des années 1990, traînait une dette publique représentant 95% de son produit intérieur brut (PIB) en 2000. Aujourd'hui, elle se limite à 27%.
Les pays émergents reviennent donc de loin. «Pendant la dernière décennie, et spécialement entre 2003 et 2008, les pays émergents se sont désendettés, note Jean-Louis Martin, économiste chez Crédit agricole. Cette évolution contraste avec celle des pays développés, où la dette a stagné par rapport au PIB, avant de s'envoler depuis trois ans.»
Deux principaux facteurs expliquent la bonne santé des émergents aujourd'hui. D'abord, ils ont amélioré leur discipline budgétaire au tournant des années 1990-2000 sur les conseils de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ils ont également profité d'une croissance beaucoup plus forte que les pays développés, ce qui a contribué à réduire leur dette (grâce à plus de recettes fiscales notamment). Le Pérou a par exemple connu une croissance de 5,5% sur la dernière décennie. En outre, 29 pays ont bénéficié de l'effacement de leur dette par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Cette dernière politique a beaucoup profité aux États africains entre 1994 et 2009.

Explosion des dettes

En revanche, les pays occidentaux n'ont pas connu de très forte croissance et n'ont pas non plus, pour certains, appliqué une discipline budgétaire à toute épreuve. La plupart ont abordé la crise avec des finances publiques déjà mal en point. Résultat, les pays qui connaissent le plus de problèmes d'endettement* ont vu leur ratio de dette sur PIB exploser de 134% depuis le début de la crise, ont calculé les économistes américains Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff.
Selon leurs travaux effectués sur les pays émergents ces vingt dernières années, il faut sept ans à un État pour assainir ses comptes. Ils prédisent, pour les pays occidentaux en difficulté, une douloureuse «décennie de la dette» jusqu'en 2017, au moins.

* États-Unis, Royaume-Uni, Irlande, Islande, Portugal, Espagne, Grèce

Accord pour que Petsalnikos devienne Premier ministre en Grèce

Les dirigeants politiques grecs sont tombés d'accord sur le nom de Filippos Petsalnikos, actuel président du Parlement, pour diriger le futur gouvernement de coalition sauf rebondissement possible de dernière minute, a-t-on appris mercredi auprès des deux principales formations, le Pasok et la Nouvelle Démocratie.
"Nous nous sommes mis d'accord sur Petsalnikos mais les choses peuvent encore changer entre maintenant et la rencontre prévue entre le Premier ministre et le chef de l'Etat", a indiqué à Reuters une source proche des tractations sous le sceau de l'anonymat.
George Papandréou, chef du gouvernement, et le chef de l'Etat, le président Karolos Papoulias, devait se rencontrer à partir de 16h00 GMT, selon la télévision nationale.