TOUT EST DIT

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mercredi 9 novembre 2011

Rigueur: les précisions de François Fillon



Quand Sarkozy enterre le sarkozysme

Encore quelques pelletées de terre et tout sera terminé. Le sarkozysme des années 2007 sera définitivement enterré. Une cérémonie rondement menée par un ordonnateur des pompes funèbres extrêmement efficace qui, en bon professionnel, ne laisse rien paraître de ses émotions: Nicolas Sarkozy lui-même.

C’est la première partie de la campagne 2012. Rompre avec la rupture. Sans état d’âme particulier même si l’arrachement aux promesses a été, sûrement, une épreuve douloureuse. Le président de la République a changé de costume, et il découvre que celui qu’il vient d’endosser par défaut ne lui va pas si mal. Lui qui n’avait pas assez d’énergie pour condamner la résignation des gouvernements gestionnaires s’est résolu à gérer la crise du mieux qu’il peut, comme le firent, d’une manière ou d’une autre, ses trois prédécesseurs à l’Élysée.

A Strasbourg hier, le chef de l’État a donc joué ce rôle tranquille, si inhabituel chez lui, d’une petite voix fluette qui se voulait, enfin, sage. Il a bien distillé quelques attaques à l’opposition mais tout en miel devant les étudiants, en raisonneur avisé, ce père la rigueur presque débonnaire s’est d’abord présenté comme le protecteur des enfants du pays et de leur avenir. Pinay percerait donc sous Bonaparte?

Cette métamorphose iconoclaste s’annonce redoutablement efficace. Il inquiétait? Le voilà qui rassure. Il semble avoir digéré le renoncement à séduire pour cultiver la satisfaction, moins audacieuse, de tranquilliser. Il incarnait le mouvement jusqu’au bougisme, il laisse désormais parler l’avocat d’une continuité qui serait simplement légitimée par la peur du changement. En période de crise, cela peut marcher.

L’avantage, pour lui, c’est qu’il a déjà tout perdu. Il ne peut que regagner du terrain sur un adversaire, François Hollande qui, lui, ne peut qu’en perdre. Avec l’énergie d’un survivant capable de gagner du terrain avec ses dents centimètre par centimètre. Non seulement il est loin d’être déjà battu, comme l’ont laissé imaginer les sondages, mais il peut compter sur l’énergie autodestructrice produite par la certitude d’avoir déjà gagné qui habite, quoi qu’ils en disent, les socialistes. Les marchandages avec les écologistes sur la centrale nucléaire de Flamanville donnent une petite idée des menus plaisirs qui attendent le vainqueur triomphal de la primaire du PS. Plus que six mois à tenir pour celui qui se présente comme «le futur président»? Six mois... Autant dire une éternité où tout peut encore arriver!

Nègres

Vous connaissez sans doute « Dix Petits Nègres » : un roman d’Agatha Christie dans lequel dix négrillons, disposés sur une table de salle à manger, disparaissent à mesure que sont assassinés les dix personnages du roman… C’est à cela que ressemble de plus en plus la politique en Europe, à un jeu de massacre chamboulant l’un après l’autre les dirigeants. L’Irlandais Brian Cowen a chuté le premier, en février. Puis ce fut l’Espagnol Zapatero, par forfait anticipé en avril. En juin vint le tour du Portugais Socratès. Depuis, le rythme des meurtres s’emballe : d’abord le Grec Papandréou, après une longue lutte, maintenant l’Italien Berlusconi. La différence avec le roman d’Agatha Christie est que le nom du meurtrier est déjà connu, il s’appelle Monsieur Euro. L’incertitude, elle, concerne l’identité du prochain petit-nègre qui chutera – et qui ne saurait être, bien sûr, le Français Sarkozy.


Berlusconi va démissionner

Ce n'est pas un mystère, Silvio Berlusconi a toujours été en délicatesse avec les règles du jeu. Dans les affaires, les médias, la politique. Les règles, le Cavaliere préfère les dicter que les respecter. On estime d'ailleurs à une quarantaine le nombre de lois « sur mesure » adoptées par sa majorité depuis qu'il gouverne.

Les règles du jeu parlementaire italien, aussi brumeuses qu'elles puissent être parfois, imposent pourtant, depuis plus de soixante ans, que le président du Conseil, lorsqu'il ne dispose plus d'une majorité au Parlement, remette son mandat au président de la République.

Du temps de la Démocratie chrétienne, c'était même souvent le plus sûr moyen d'être reconduit. Depuis hier, Berlusconi ne dispose plus d'une majorité absolue. Il a eu beau s'accrocher à son poste ces derniers jours, il a dû l'admettre. Et promettre au président Napolitano que cette fois, c'est promis.

Après le vote de confiance dans les prochains jours sur le paquet de mesures économiques exigées par Bruxelles, il démissionnera.

Depuis l'été, l'étau se resserrait de jour en jour. Les marchés financiers, la City, Obama, Merkel, Sarkozy, le patronat italien, des voix dissidentes au sein de son parti, même Umberto Bossi, l'allié de la Ligue du Nord, tout le monde n'a cessé d'envoyer un seul message : le temps de Berlusconi est fini.

Son inaction à la tête du gouvernement devenait non seulement embarrassante pour ses partenaires durant les sommets, mais avec l'agravation de la crise financière, elle pouvait se révéler mortelle pour toute la zone euro compte tenu de l'ampleur de la dette italienne. Avec un taux de près de 7 % pratiqué sur les marchés pour le refinancement de cette dette, un cap a été franchi ces derniers jours, un point de non retour, fatal au Cavaliere.

Le Cavaliere veut des garanties

Le départ désormais annoncé de Berlusconi va poser une question centrale. Qui occupera l'espace politique du centre-droit dont il s'était emparé, à la hussarde, en 1994 ? Il avait alors comblé le vide laissé par la Démocratie chrétienne, laminée par les grandes enquêtes judiciaires.

Compte tenu du fonctionnement très personnalisé de son parti, ce même vide risque de se représenter. Les grandes manoeuvres ont déjà commencé au centre de l'échiquier. Les marchés sont aujourd'hui catégoriques dans leur demande de changement, ils pourraient demain rester très circonspects si une nouvelle instabilité parlementaire devait succéder à l'inertie décadente du berlusconisme.

Toutefois, si Berlusconi a autant résisté, depuis des mois, à l'évidence de son échec politique, c'est pour d'autres raisons. Personnelles, surtout. Objet de nombreux procès toujours en cours, il veut des garanties. Pour cela, il a longtemps disposé d'un levier redoutable : la loi électorale. Concoctée par ses ministres - qualifiée par eux-mêmes d'authentique « saloperie » - elle fonctionne sur un vote de liste à la proportionnelle.

Autrement dit, 80 % des élus du parti majoritaire l'ont été non pas en raison de leur mérite dans telle ou telle circonscription, mais grâce au bon vouloir du « patron » lorsqu'il a composé les listes des candidats. Ils ne sont pas redevables aux électeurs, mais à Berlusconi. Ceci explique la lenteur de son agonie politique, pourtant annoncée depuis plus d'un an.

Généreux avec ses « amis », Berlusconi l'aura été beaucoup moins avec son pays. L'Italie devra non seulement faire bientôt l'inventaire - éthiquement affligeant - du berlusconisme, elle devra avant dresser l'addition d'une crise financière que le Cavaliere, après en avoir nié les effets, vient de contribuer à alourdir.

Grèce : la droite refuse de s'engager par écrit concernant le plan d'aide de l'UE



En Grèce, l'opposition refuse de s'engager par écrit auprès de Bruxelles sur la volonté du prochain gouvernement à mener une politique d'austérité. Une condition que les ministres de l'Eurogroupe ont toutefois jugé indispensable au déblocage de la prochaine tranche d'aide internationale à la Grèce soit 8 milliards d'euros tirés du premier plan de sauvetage de la Grèce, au printemps 2010. Sans cette somme, dont le versement a été repoussé à plusieurs reprises, la Grèce sera en cessation de paiement mi-novembre.
  En proposant la semaine dernière un référendum - finalement abandonné - sur le plan européen d'austérité,  Georges Papandréou, alors Premier ministre, avait pour le moins surpris ses partenaires européens, qui avaient dès lors cessé de le considérer comme un « partenaire », justement, fiable.
Il semble que le chef de ses opposants, Antonis Samaras, de la Nouvelle Démocratie, la droite, ait la même manière de fonctionner que Papandréou, puisque le 8 novembre il a laissé entendre qu'il refusait la demande des représentants de la zone euro : une demande exigeant que les deux principaux partis grecs envoient une lettre signée dans laquelle ils s'engagent à respecter le plan européen d'aide à la Grèce, tout comme les mesures décidées pour assainir ses comptes publics.
En substance, Antonis Samaras a expliqué qu'il avait déjà dit, à plusieurs reprises, qu'il allait respecter le plan, il n'y a donc aucune raison de douter de sa parole, et puis explique-t-il, « il y a une dignité nationale ». Mais la Commission européenne est revenue à la charge mardi soir : elle veut des garanties sinon les huit derniers milliards du premier plan de 2010 ne seront pas débloqués.
Alors est-ce qu'on se dirige vers un nouveau bras de fer ? Le premier avait fait des dégâts, et au final Georges Papandréou l'avait perdu, maintenant pour Oli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, « il faut réparer la confiance »

OUF !!!
(C'est presque l'image du bonheur, et il a raison. Les vérités ne sont jamais bonnes à dire. Ne tuait-on pas le messager quand il apportait de mauvaises nouvelles ?
Le peuples est ainsi, qu'il soit Grec ou Français, en zoologie cela s'appelle faire l'autruche.)
 LA POLITIQUE, C'EST DE LA MERDE !!


PARU DANS ETHNOS journal Grec de gauche

Fillon répond aux détracteurs de sa rigueur

Invité du 20 heures de TF1, lundi soir, François Fillon a répondu aux critiques adressées à son "plan d'équilibre des finances publiques". "Il y a 55% de réduction de dépenses contre 45% d'augmentations d'impôts sur mon plan pluriannuel", a-t-il argué, niant le fait que "les plus modestes soient les plus touchés". Et de tacler le PS, "un parti qui défend un retour à la retraite à 60 ans, (...) qui veut recruter des fonctionnaires dans ce contexte [de crise]". 


François Fillon semblait sur la défensive, lundi soir, sur le plateau du 20 heures de TF1. Face au flot interrompu de critiques, adressées par l'opposition politique et les syndicats, le Premier ministre a défendu point par point son "plan d'équilibre des finances publiques", qu'il a détaillé en milieu de journée.
Concernant la critique faite au gouvernement d'avoir bâti un plan qui touche d'abord les classes populaires, François Fillon a répondu que c'était une "critique polémique, politicienne" et souligné que le gouvernement n'avait pas touché ni aux minimas sociaux, ni aux salaires. "Ce n'est pas exact d'affirmer que les plus modestes soient les plus touchés", a-t-il répondu. Reste que, selon l'opposition, les Français payent davantage la rigueur – via les prélèvements supplémentaires – que la réduction du train de vie de l'Etat. Faux, répond encore le Premier ministre : "Il y a 55% de réduction de dépenses contre 45% d'augmentations d'impôts sur mon plan pluriannuel".

La hausse de la TVA "parfaitement raisonnable"

Il a également estimé que le relèvement de la TVA à taux réduit de 5,5% à 7% était "parfaitement raisonnable", jugeant "pas crédibles" les critiques selon lesquelles cette décision allait étouffer l'emploi. "S'agissant de la restauration, la TVA était à 19,6%, nous avions pris l'engagement de la mettre au taux réduit. Le taux réduit était à 5,5%, on la laisse au taux réduit", qui "passe désormais de 5,5 à 7% en France", a expliqué le chef du gouvernement. "Dans les difficultés que nous connaissons, un taux réduit de TVA à 7% c'est parfaitement raisonnable. Et toutes les catastrophes qui sont annoncées par les uns et par les autres ne sont pas crédibles", a-t-il poursuivi. S'il a dit comprendre "que ça soit difficile", le Premier ministre a fait valoir que "tout le monde" devait "participer à l'effort". Il a également relevé que cette mesure permettait de se mettre "au même niveau que l'Allemagne". "Je vous rappelle que nous avons aussi engagé un effort de convergence" avec Berlin, a-t-il dit.
Alors que ce nouveau plan de rigueur a pour objectif de permettre à la France de conserver son "triple A", François Fillon a par ailleurs assuré que le gouvernement n'était "pas obsédé par les agences de notation". "La question c'est moins les agences de notation que le volume d'emprunts que nous avons faits depuis 30 ans. Si nous n'avions pas une dette aussi lourde nous n'aurions pas à être préoccupés par les agences de notation", a-t-il souligné. François Fillon s'est dit "convaincu" que l'ensemble des mesures prises allaient "rassurer les investisseurs sur les capacités de la France, qui sont par ailleurs immenses".
Dans un second temps, le Premier ministre a taclé un PS "qui défend le retour de l'âge de la retraite à 60 ans", l'embauche de fonctionnaires "dans ce contexte [de crise] et qui est en train de marchander avec les Verts une espèce de vraie-fausse sortie du nucléaire". "Au vu de tout ça, franchement, on n'a pas de leçon à donner au gouvernement", a-t-il lancé. Après la défense, une attaque en règle qui inscrit ce plan de rigueur dans la campagne présidentielle.

Le projet de l'UMP pour 2012 élaboré "en liaison" avec la CDU allemande

L'Allemagne est décidément omniprésente dans le débat politique français autour de la fiscalité. Jeudi 27 octobre, Nicolas Sarkozy, à la télévision, a replacé au rang de priorité la "convergence" entre les modèles des deux pays. Dans la foulée, le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, également chargé de l'élaboration du projet présidentiel de l'UMP pour 2012, a annoncé vendredi 28 octobre sur France Info que "pour la première fois", une partie du programme de la majorité sera réalisée "en liaison"pouvoir outre-Rhin. avec la CDU, le parti conservateur d'Angela Merkel, actuellement au pouvoir outre-Rhin.
"Je retournerai fin novembre à Berlin pour regarder un certain nombre de propositions, que ce soit sur la question de la compétitivité, de l'industrie, des PME et des TPE", a expliqué Bruno Le Maire.
Le délégué général de l'UMP chargé du projet a précisé que toutes les thématiques du programme ne seraient pas concernées : "Il y a des choses chez les Allemands qui ne correspondent pas à notre modèle et où eux pourraient s'inspirer de nous. Deux exemples très concrets : le salaire minimum (...) et la politique familiale." (voir dans la vidéo ci-dessus à 4'40)

La concertation avec l'Allemagne dans l'élaboration d'un programme n'est toutefois pas nouvelle dans le champ politique français. Le Parti socialiste a plusieurs fois annoncé qu'il travaillait avec le parti social-démocrate allemand, le SPD, pour une plateforme de propositions communes. "Nous n'avons jamais autant travaillé avec le SPD pour préparer une échéance présidentielle", déclarait ainsi Benoît Hamon, le porte-parole du PS, dans un entretien à Basta !, fin septembre. Il avait alors cité "la question du travail", sur laquelle "PS et SPD s'accordent". "Les Allemands sont également prêts à aborder la question du libre-échange, pour qu’un produit fabriqué dans des conditions de dumping environnemental et social soit taxé spécifiquement", ajoute-t-il, rappelant des éléments du programme PS.

En juin, le PS et le SPD ont signé une déclaration commune appelant à un "gouvernement économique européen", qu'ils souhaitent mettre en l'oeuvre en cas d'arrivée au pouvoir dans les deux pays. Après l'élection présidentielle française en 2012, l'Allemagne connaîtra des élection générales l'année suivante, en 2013.