TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 7 novembre 2011

François Hollande peine à trouver le ton juste

Au PS, certains s'inquiètent du sentiment de désorganisation autour du candidat.

Candidat, mais pas encore en campagne. Désigné champion de la gauche depuis trois semaines, au firmament des enquêtes d'opinion, François Hollande poursuit sa diète médiatique, limitant ses apparitions pour commenter les principaux événements d'actualité: le sommet européen, le G20… Au risque de paraître parfois absent ou en retrait, alors que l'UMP s'adonne désormais au «Hollande bashing» sans retenue. Pas une prise de parole du candidat socialiste sans une avalanche de communiqués de réactions. En face, au PS, presque rien. Son équipe de campagne n'est pas encore connue. Elle sera dévoilée à la mi-novembre. Quant au programme présidentiel, il attendra janvier. Impression de flottement?
Au-delà du premier cercle des hollandais, les autres responsables du PS commencent à s'inquiéter du sentiment de désorganisation qui entoure le leader socialiste. «Paradoxalement, on était mieux préparé», soupire un proche de Martine Aubry. Sur le fond aussi, on attend des précisions. La crise «plaide pour aller plus vite», explique un membre de la direction «Il est important que François ait un dispositif autour de lui.»

Petites tensions

D'autres s'alarment des petites tensions qui commencent à voir le jour entre l'équipe du candidat et la direction du Parti socialiste. Illustration avec l'affaire Guérini. Les attaques venues du camp Hollande sur l'inaction du PS ont exaspéré Martine Aubry qui, acculée, à demander au nom du PS la démission du président du conseil général des Bouches-du-Rhône, sachant qu'elle était impossible à obtenir. «Voilà pour tous ceux qui se sont exprimés à tort et à travers: on voit la limite», s'agace un proche de la première secrétaire.
Autre sujet de crispation symbolique: la désignation du candidat aux législatives pour la circonscription des Français de l'étranger du Maghreb. Deux prétendants: Faouzi Lamdaoui, très proche de Hollande, et Pouria Amirshahi, soutien d'Aubry. Le candidat voudrait imposer son choix, mais dans le parti, la première secrétaire tient encore le rapport de force. Le match inquiète à Solferino.
Soucieux de préserver l'unité, François Hollande se tient le plus éloigné possible des polémiques et des affaires internes du parti. Sculpter sa stature d'homme d'État, c'est son objectif des semaines à venir. Il veut quitter le terrain du commentaire, dans lequel il excelle mais où ses adversaires voudraient le cantonner. Pour muscler et ajuster son discours sur la crise, il réunit mercredi matin les économistes qui lui sont proches (comme il l'avait déjà fait fin août). Le candidat prépare aussi une intervention à l'occasion du 11 Novembre. François Hollande songe enfin à des déplacements à l'étranger. Mais ils sont plus compliqués à échafauder que prévu.
Parallèlement, le candidat prépare son équipe de campagne. Contrairement à ce qui avait été fait au début de l'été, pour sa première équipe, François Hollande veut prendre son temps pour constituer son entourage. Et éviter les tensions humaines. Pierre Moscovici, chargé de la coordination, et Stéphane Le Foll, chargé de l'organisation, semblent bien placés pour continuer leur tandem. Ils ont soumis un organigramme à François Hollande. «Il ne manque plus que les noms», explique-t-on.
«On respecte le calendrier qu'on a en tête, il n'y a pas à se presser», résume Stéphane Le Foll. Le candidat socialiste ne veut pas se précipiter trop tôt dans la bataille, alors que son adversaire Nicolas Sarkozy ne s'est pas officiellement déclaré. Il ne veut pas non plus commencer à dilapider son budget de campagne alors que le candidat-chef de l'État concentrera ses dépenses officielles sur deux ou trois mois. Le lancement de la campagne PS attendra mi-janvier. Jusque-là, François Hollande espère pouvoir rester en apesanteur, intouchable.

La rigueur sans la vigueur

Dénicher 6 à 8 milliards d'euros supplémentaires, après les 12 milliards du mois d'août : le gouvernement s'y attelle afin de pouvoir annoncer un deuxième plan de rigueur ce midi et proposer un budget 2012 des plus rigoureux. Comme d'habitude, des fuites sont organisées à l'avance, comme sur la deuxième journée de solidarité, pour tester les réactions syndicales et politiques et faire évoluer l'opinion publique. Ces tests doivent permettre de proposer les mesures les plus acceptables, sans forcément être les plus efficaces. La priorité du Premier ministre François Fillon est clairement de séduire les agences de notation afin de conserver le fameux triple A et donc des taux d'emprunt attractifs. L'objectif est louable, surtout en affirmant la volonté d'arriver à un budget à l'équilibre, mais seulement à court terme. Il révèle surtout la frilosité du gouvernement à l'approche de l'élection présidentielle. Avec un taux de prélèvements obligatoires et un niveau de dépenses publiques parmi les plus élevés au monde, face à un endettement public tout aussi imposant, la France ne dispose plus de marge de manœuvre lorsque la croissance est au ralenti. Surtout lorsque les chiffres de 60 à 100 milliards d'économies nécessaires sont évoqués. C'est donc bien plutôt une refonte générale et profonde de la dépense publique et de la fiscalité qu'il faut envisager, plutôt que des mesures d'ajustement ponctuelles, plan après plan. Et que les contribuables, citoyens et entreprises, comprennent les choix de l'État et non subissent sans cesse de nouvelles coupes budgétaires dans tous les sens, rendant l'austérité encore plus incompréhensible et injuste.


Lève toi Socrate...

Jusqu’à cette semaine, la Grèce évoquait pour nous des souvenirs de cours de philo, de livres d’histoire et des images avec des villages blancs sur fond de mers et de ciels tout bleus comme on en voit sur les devantures d’agences de voyage.

Admiratifs devant cette civilisation qui inventa la philosophie, le théâtre, la démocratie et la colonne dorique, enchantés par la beauté de Delphes, le petit ouzo de midi, l’escapade aux Cyclades et les soirées sirtaki immanquablement achevées par les balancements sur les « enfants du Pirée », on ne se méfiait pas.

Ils n’étaient pourtant pas au-dessus de tout soupçon : ce restaurateur de Corinthe prétextant une panne de la machine à carte bleue pour être payé en liquide ; cet armateur du Pirée immatriculé aux Bahamas ; ce pope débonnaire défiscalisant en toute légalité sa taxe foncière ; cet épicier ouvert à 22 heures également fonctionnaire le matin ; ces Papandréou de gauche qui depuis la restauration de la démocratie au milieu des années 1970 succèdent aux Caramanlis de droite à la tête de l’État.

On les prendrait presque pour des chevaux de Troie des Chinois, ces descendants indignes des grands mathématiciens Pythagore et Euclide qui avec leurs chiffres biseautés, leur fraude fiscale et leur dette abyssale ont précipité l’euro vers la décadence. ils ont aggravé leur cas cette semaine en confondant les instances européennes avec une Agora où l’on demande l’avis de tous les citoyens.

»Lève-toi Socrate», ils sont devenus fous imploraient les Européens devant le risque de sinistre politique qu’entraînait l’idée d’un référendum. Ils auraient mieux fait d’appliquer la formule qui clôturait les leçons du philosophe : connais-toi toi-même. Visiblement, l’Europe s’est ignorée elle-même trop longtemps.

Un rêve d'une «autre politique»

Y a-t-il une politique alternative à la rigueur ? Chevènement vient de ranimer le débat en fustigeant la monnaie unique. Une candidature sur laquelle a ironisé Alain Juppé, hier.
Après le coup de cymbale de Georges Papandréou, proposant aux Grecs un référendum qui n'aura pas lieu, voici le coup de clairon de Jean-Pierre Chevènement : à 72ans, l'ancien ministre de la Défense de François Mitterrand, qui fit tomber Lionel Jospin, le 21avril 2002, en obtenant 5,3 % des voix, confirme sa candidature présidentielle : contre la politique décidée par Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et «des banquiers centraux irresponsables» et menant, selon lui, à «la récession généralisée» ; contre un «euro trop fort» qui provoque la désindustrialisation de la France ; et pour une Europe confédérale - le «saut fédéral» s'apparentant, selon lui, à un «saut dans le vide sans élastique» !

Reniements

Le «Che» se ralliera-t-il à François Hollande, comme il se rallia, en 2007, à Ségolène Royal? Pour le candidat socialiste, ce serait un joli coup politique, qui lui permettrait de rassembler jusqu'à la gauche du PS... au prix d'un reniement non avoué de JacquesDelors, dont le sénateur de Belfort n'a cessé de railler «le dogmatisme libéral sans peur et sans reproche, tout enrobé qu'il puisse être de bonne conscience chrétienne moralisante». En attendant, Chevènement ranime le débat ouvert aux deux extrémités du paysage politique français par Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen et, à droite, par le courant «Droite Populaire» de l'UMP et par le candidat NicolasDupont-Aignan, un «séguiniste» qui préconise la transformation de l'euro en simple «monnaie commune».

Effet boomerang

Vieux débat : dans les années 1990-1995, avant l'entrée dans l'euro, Philippe Séguin et CharlesPasqua partaient en guerre contre tout abandon de souveraineté et Jacques Chirac candidat plaidait contre un «franc trop fort» - au risque de s'attirer les foudres du gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet (qui vient, atteint par la limite d'âge, de quitter sa présidence de la Banque centrale européenne). En ce temps-là, Alain Juppé, déjà ministre des Affaires étrangères, était un champion de «l'autre politique». Nommé Premier ministre, il dut, pour faire entrer la France dans l'euro, appliquer un plan de rigueur qui aboutit au désastre électoral de 1997. Ça ne l'empêche pas, aujourd'hui, sous la bannière de Nicolas Sarkozy, de défendre un nouveau plan de rigueur, en ironisant sur Hollande, «grand spécialiste des négociations internationales», et sur Chevènement, «un candidat à 3%, dont la force d'âme mérite le respect». Juppé devrait pourtant le savoir, comme Jean-François Copé et NicolasSarkozy : trop de mépris des «populistes» finit, comme on l'a vu lors du référendum européen de 2005, par provoquer le rejet du peuple.

Après-guerre ou avant-guerre?

Alors cette fois, c’est pour aujourd’hui! Mais à vrai dire, on ne sait plus très bien où l’on en est... Crise d’un modèle ancien ou naissance d’un monde nouveau? Prélude à une longue période d’efforts ou der des ders avant de repartir d’un bon pied? Les dirigeants politiques peinent à mettre un nom sur la séquence déprimante que va ouvrir «l’heure de vérité» annoncée pour ce lundi midi quand le Premier ministre dévoilera son plan.

Seule certitude: c’est reparti comme en quarante... cinq. Curieux mélange de références où l’évocation de la Libération, et d’une France ruinée qu’il fallait remettre sur pied, coïncide avec un dispositif sans précédent pour faire 6 à 8 milliards d’économies supplémentaires destinées à conserver le précieux AAA, indispensable pour continuer d’emprunter au meilleur taux. Étrange emphase, décidément, des ministres qui saluent avec des vivas le budget le plus rigoureux, ou «presque», depuis 1945. Comme s’il s’agissait d’un triomphe!, alors que c’est une punition qui sanctionne l’incapacité de notre pays à maîtriser ses déficits au point de flirter aujourd’hui avec la zone rouge.

La priorité donnée au combat acharné contre l’endettement est parfaitement légitime mais elle ne devrait pas être nouvelle. En fait, elle a cinq ans de retard. En 2007, on savait déjà que la France devait s’attaquer à la dette, et elle ne le fit pas. Quelques éditorialistes - dont ceux des DNA - critiquèrent alors le financement à crédit d’un pari risqué, voire insensé, sur une croissance qu’on irait «chercher avec les dents»... mais qui allait bientôt se fracasser - dès septembre 2008 - sur les écueils de la crise des subprimes et la banqueroute de Lehman Brothers.

Le «courage» dont se prévaut aujourd’hui François Fillon rime donc plutôt avec rattrapage. Et il est poussif. Comment croire que l’empilement de demi-mesures qui sera présenté ce midi est de nature à mobiliser le pays pour sortir du trou financier dans lequel il s’est enfoncé? Du relèvement penaud des taux de TVA intermédiaires à l’abandon d’une nouvelle journée de solidarité sur ordre de l’Élysée, on continue de tâtonner dans un brouillard qu’aucun feu ne semble pouvoir déchirer.

Non, il n’y a rien de courageux dans cette timidité qui n’ose même pas s’étiqueter austérité et ne conjurera même pas l’impopularité. Et pourquoi avoir délibérément zappé le dialogue social qui aurait permis d’élaborer un dispositif auquel la masse des Français auraient pu adhérer par conviction plutôt que par résignation? Tout à l’heure, le chef du gouvernement devra répondre de cette omission volontaire.

L'heure de vérité

Douze milliards fin août, huit aujourd'hui : en moins de trois mois, c'est le second plan que décrète le gouvernement pour respecter ses objectifs de déficit, rassurer les marchés et convaincre les agences de notation. Annoncé il y a dix jours par le président de la République, il traduit une accélération un peu affolante des réajustements, qui pose autant de questions qu'elle n'apporte d'assurances.

Ce nouveau plan sera-t-il suffisant ? Les députés n'ont pas le temps de discuter le budget qu'il est déjà caduc. La commission des Finances du Sénat prévoit un besoin de financement très supérieur à ce serrage de ceinture, de l'ordre de quinze milliards.

Il y a un moment où le niveau des déficits monte si vite que les digues érigées à la hâte ne suffisent plus. À cause de l'addition des plans de rigueur qui, sans volet de relance, ralentiront la croissance, pas seulement en Grèce. À cause de la solidarité européenne qui coûte plus cher que prévu. Et des taux d'intérêts qui augmentent, y compris un peu pour la France.

Ne fallait-il pas agir avant ? « Je suis à la tête d'un État qui est en situation de faillite », disait François Fillon en... 2007. Quatre ans après, les déficits ont doublé, la croissance ralenti, le chômage augmenté. Il faut savoir gré au Premier ministre d'avoir diagnostiqué, à temps, une situation qui aurait supposé, lorsque pointait la crise, que l'on ne diminuât pas les recettes. C'est quand il y avait de la création de richesses qu'il fallait lester les caisses publiques pour anticiper les coups de tabac.

Les tensions économiques soulignent ainsi une différence d'approche entre François Fillon, soucieux de limiter la dépense, et Nicolas Sarkozy, surtout enclin à alléger l'impôt, ce qu'ils n'ont réussi ni l'un ni l'autre. Le paquet fiscal ou la TVA dans la restauration apparaissent ainsi comme des mesures inappropriées que les difficultés obligent à revoir. D'où le sentiment d'un détricotage fiscal illisible, d'abord destiné à tenir jusqu'aux élections.

Cette rigueur est-elle gérable à six mois de la présidentielle ? Pour en limiter l'impact politique, on assiste à un clair partage des rôles. Le président de la République réserve son énergie aux grandes manoeuvres internationales, supposées valoriser ses mérites. Tandis qu'il revient au Premier ministre de dire aux Français qui paiera.

À l'exception de l'impôt sur le revenu, le plus sensible, la hausse des prélèvements obligatoires se chiffre en dizaines de milliards. Aller au-delà suppose une adhésion des Français à la rigueur, c'est-à-dire une pédagogie de la crise, conjuguée à une équité des mesures attendues ce midi.

Les malheurs du pouvoir sont-ils une aubaine pour l'opposition ? Après avoir donné le tempo politique pendant deux mois, voici François Hollande à la remorque de l'agenda présidentiel avec une équipe incertaine et un programme dépassé. Dans le creux médiatique de l'après primaires, et alors qu'il avait fait de la réforme fiscale sa colonne vertébrale, il ne peut pas se contenter de réduire Nicolas Sarkozy à un « animateur » de sommets. Toute attitude moqueuse risque de passer pour une incapacité à opposer au Président une alternative anticrise crédible.

L'heure de vérité a sonné et 2012 se joue désormais chaque jour.

Grèce : Le gouvernement d'union pourrait être dirigé par Lucas Papademos

Il a fallu une réunion de la dernière chance, dimanche soir, entre le Premier ministre et Antonis Samaras, chef de l'opposition de droite, pour que les deux opposants se mettent d'accord pour constituter un gouvernement d'union nationale.

L'UE a nettement accentué hier la pression sur Athènes, en plein marasme politique. « Nous avons appelé à un gouvernement d'union nationale, restant persuadés qu'il s'agit de la manière la plus convaincante de rétablir la confiance et d'honorer les engagements », a ainsi déclaré à l'agence Reuters Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.
Pendant toute la journée d'hier les tractations se sont déroulées à Athènes au sujet de la constitution d'un gouvernement d'Union nationale. Les sondages montrent que plus de 55 % des Grecs demandent, et depuis longtemps, un gouvernement d'union nationale pour remettre le pays en marche. Papandréou a accepté de démissionner dès qu'il eut remporté la confiance du gouvernement, pour autant qu'un gouvernement provisoire soit formé avec une personnalité acceptée de part et d'autre et qu'un mandat en deux temps soit imposé : l'adoption du plan de redressement du pays et la préparation d'élections anticipées en décembre ou janvier. Antonis Samaras, lui, veut mettre la charrue avant les boeufs. Démission immédiate de Papandréou, élections le 4 décembre avant de renégocier le plan d'austérité. Le leader de l'opposition de droite n'a jamais contresigné aucune des mesures d'austérité votées ces dix-huit derniers mois. D'où l'impasse. Fotis Kouvelis, deputé d'extrême gauche qui a rallié le Pasok, ne dit pas autre chose en direct a la télévision : « Cela veut dire quoi que Papandreou et Samaras n'arrivent pas à se mettre d'accord ? Ils viennent de la même classe sociale, des mêmes quartiers huppés, ils ont fréquenté les mêmes écoles, étudié dans les même universités, et ils n'arrivent pas à se mettre d'accord ? »
Pour en sortir, Papandreou a convoqué un conseil ministériel dimanche et le président de la République a invité les deux hommes dans son bureau en fin d'après-midi. C'est à l'issue de cette réunion, que la décision de désigner Lucas Papademos, ancien vice-président de la BCE et ancien gouverneur de la banque centrale de Grèce au poste de Premier ministre aurait été prise. Son nom circulait à Athènes depuis quelques jours pour diriger un gouvernement de « techniciens ». Si cette nomination se confirmait, le nouveau Premier ministre se rendrait dès aujourd'hui à la réunion de l'Eurogroup à Bruxelles pour discuter de la mise en place du plan du 27 octobre..

La Grèce en route vers un défaut de paiement ?

Placer en défaut partiel la Grèce : c'est l'intention annoncée par l'agence de notation Fitch, l'une des trois grandes officines à faire la pluie et le beau temps sur les marchés financiers, vendredi 22 juillet, au lendemain d'un nouveau plan d'aide européen de près de 160 milliards de dollars décidé par les dirigeants de la zone euro et les banques.

Cette sanction était attendue, compte tenu des modalités retenues dans le plan. Sur l'insistance de l'Allemagne, il a été demandé aux créanciers privés d'Athènes de mettre la main au portefeuille en acceptant de facto de ne pas récupérer l'intégralité des prêts consentis au pays. En moyenne, ils ont accepté une perte de 21 % sur la valeur actuelle des prêts, qui prendra la forme de rachat d'obligations à des prix cassés ou d'échange de leurs titres pour des obligations à beaucoup plus long terme.
En conséquence, Fitch a estimé qu'Athènes fera défaut sur une partie de ses obligations. Néanmoins, sur le fond, "les engagements pris par les leaders de la zone euro (...) représentent une avancée importante et positive vers la stabilité financière dans la zone euro", a-t-elle commenté.
Les dirigeants de la zone euro s'attendent à ce que les autres agences de notation parviennent au même verdict. Ils espèrent toutefois que le défaut de paiement sera limité "à quelques jours" et donc maîtrisable, selon un diplomate européen.
L'ISDA :  UN AVIS DIVERGENT
L'International Swaps and Derivatives Association (ISDA) ne voit pas les choses du même œil. Pour cette association d'opérateurs de marchés qui a le dernier mot pour juger qu'un phénomène constitue un événement de crédit, la Grèce ne doit pas être considérée comme étant en défaut de paiement.
Selon David Geen, conseiller de l'ISDA, le plan proposé par l'Institut de la finance internationale d'échange ou de rachat volontaire de dette grecque dans le cadre d'un plan d'aide plus large d'aide à la Grèce repose sur le volontariat, ce qui évite de provoquer un événement de crédit.
RISQUE CALCULÉ
Potentiellement, une situation de défaut de paiement pour la Grèce pourrait provoquer un engrenage périlleux pour le secteur bancaire européen et grec en particulier, qui détient des quantités très importantes de dette publique d'Athènes, aujourd'hui dépréciée. Toutefois, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a assuré dès jeudi soir que "tout a été mis en place pour faire face à toute éventualité".
Concrètement, la zone euro a prévu de soutenir financièrement la BCE pour que les banques grecques puissent continuer à s'y refinancer pendant la période de défaut. Elle a aussi la possibilité nouvelle, avec son fonds de secours financier, d'injecter des fonds dans le secteur bancaire grec si nécessaire. Le risque est donc censé être calculé. Du reste, les marchés financiers ont salué vendredi le nouveau plan d'aide, estimant qu'il devrait permettre, au moins dans l'immédiat, d'enrayer la crise de la dette dans la zone euro.
DEUXIÈME PLAN DE SAUVETAGE
"Je crois que le pays veut réussir et je vais consacrer toutes mes forces à le soutenir", a assuré à Berlin la chancelière allemande, Angela Merkel, à propos de la Grèce. Elle a rappelé que les dirigeants de la zone euro s'étaient aussi engagés à relancer la croissance économique grecque et a promis d'inciter l'industrie de son pays à participer à l'effort.
Le deuxième plan de sauvetage en faveur d'Athènes - après un premier, déjà insuffisant, mis sur pied au printemps 2010 - s'élève à près de 160 milliards d'euros, dont 109 milliards d'euros de nouveaux prêts qui seront apportés par l'Europe et le Fonds monétaire international, le reste provenant des créanciers privés. Le gouvernement grec a parlé de "grand soulagement", assurant que la dette publique du pays était désormais "sous contrôle". L'effort, sous forme de prêts à des taux d'intérêts moins élevés que dans le passé, aura un coût certain pour les partenaires d'Athènes.
"Ceci aura donc une conséquence indirecte, c'est une augmentation d'ici 2014 de notre niveau d'endettement (...), à hauteur d'environ 15 milliards d'euros", a ainsi déclaré le premier ministre français, François Fillon, en raison de l'intégration de garanties apportées par son pays pour débloquer les prêts en faveur de la Grèce.

Plan de rigueur : une accélération de la réforme des retraites serait envisagée

Le gouvernement français envisage d'accélérer le calendrier de transition vers l'âge de départ à la retraite à 62 ans dans le cadre de ses mesures pour le redressement des finances publiques, selon le journal Les Échos à paraître lundi 7 novembre.

La réforme des retraites, entrée en vigueur le 1er juillet 2011, prévoit que l'âge légal de départ à la retraite soit porté progressivement de 60 ans aujourd'hui à 62 ans en 2018, à raison de quatre mois par an. Les personnes nées entre le 1er juillet et le 31 décembre 1951 ont ainsi quatre mois de travail en plus à réaliser, la génération 1952 8 mois et ainsi de suite jusqu'à arriver à 62 ans.
Cette échéance de 2018 serait avancée à 2017 voire 2016, ce qui entraînerait plusieurs milliards d'euros d'économies sur la prochaine législature, avance le quotidien économique. Une telle option risquerait de provoquer de vives réactions parmi les organisations syndicales qui avaient fortement mobilisé les salariés à l'automne 2010.
NOUVELLES MESURES D'AUSTÉRITÉ
Le gouvernement Fillon doit dévoiler lundi 7 novembre de nouvelles mesures d'austérité liées à la révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2012 (1 % contre 1,75 % attendu auparavant). Ce train de mesures prévoirait en outre une désindexation partielle des prestations sociales, un coup de rabot d'environ 500 millions d'euros sur les dépenses d'assurance-maladie, une réduction supplémentaire de 500 millions d'euros des crédits ministériels et une surcote d'impôt pour les grands groupes réalisant un chiffre d'affaires de 120 à 150 millions d'euros, voire 500 millions, ajoute le quotidien Les Echos.

Euro, l'heure de vérité

Journaliste, auteur de VGE, une vie (Flammarion), George Valance donne son analyse sur la crise de la zone euro.
 Un tabou vient de tomber : un pays membre de la zone euro peut la quitter, puisque même Mme Merkel a évoqué l’hypothèse d’une sortie de la Grèce. L’adhésion à la monnaie unique n’est pas irréversible, comme ses fondateurs l’ont toujours proclamé de peur de voir se détricoter la construction européenne. Telle est la première grande leçon de la crise de la dette. La deuxième est que les deux grands pays fondateurs de l’euro, la France et l’Allemagne, font bloc pour sauver cette monnaie unique, symbole de leur réconciliation historique, mais dont la crise actuelle révèle la fragilité.Il n’est pas dans l’Histoire d’union monétaire durable qui ne se soit appuyée sur un pouvoir politique solide. Qu’on se rappelle l’Union latine, premier système monétaire européen créé en 1865 et qui n’a pas survécu à la Grande Guerre. La leçon de l’Histoire s’impose d’elle-même : sans un saut qualitatif de l’Europe vers un système fédéral, l’Union monétaire ira de crise en crise jusqu’à son éclatement final. La méthode Jean Monnet consistant à privilégier le levier économique pour construire l’Europe a épuisé ses vertus : l’heure de vérité a sonné. L’heure du grand saut. Il revient à Nicolas Sarkozy et à Angela Merkel de l’esquisser on non. De parachever ou non un édifice monétaire lancé par leurs prédécesseurs.Jamais construction monétaire ne fut aussi personnalisée, aussi volontariste. En mars 1979, le Système monétaire européen n’aurait pas été mis en place sans l’amitié et l’action conjointe de Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt. L’opposition critique aujourd’hui le leadership franco-germanique dans la gestion de la crise grecque et « l’impolitesse » de Sarkozy et de Merkel. Mais que dire de la désinvolture de Giscard et de Schmidt lorsqu’ils présentèrent à leurs collègues européens stupéfaits un système monétaire qu’ils avaient fait étudier en secret par leurs collaborateurs et dont sortiront un jour l’union monétaire et l’euro? Que dire également du forcing politique auquel s’est livré François Mitterrand à Maastricht le 10 décembre 1991 pour que le chancelier Helmut Kohl fasse le pas de l’union monétaire, et que la réunification allemande s’accompagne d’un accrochage accru à l’Europe.
De Gaulle face à Adenauer, Giscard d’Estaing face à Schmidt, Mitterrand face à Kohl, et maintenant Sarkozy face à Merkel, tous partagent la même obsession : lier toujours davantage l’Allemagne à l’Europe afin qu’elle ne soit pas tentée de jouer en solo sa puissance recouvrée. Le problème est qu’à chaque étape, cette puissance s’est renforcée. Alors que la France a vu son industrie s’affaiblir, sa balance commerciale se déséquilibrer et son endettement se creuser. Dans les années 1960, un ministre allemand des Affaires étrangères s’interrogeait : "Quand les Français cesseront-ils de voyager en première avec un billet de seconde?" À l’époque, la formule était arrogante car la République fédérale restait un nain politique. Ces dernières semaines ont montré que ce n’est plus le cas.

"Il y a une injustice institutionnalisée en Grèce"

Le rendez-vous aura lieu très vite. Parce que Petros Markaris est un homme très en colère. L’écrivain prolifique grec, aussi célèbre dans son pays qu’en Allemagne, estime que la Grèce est devenue un véritable asile de fous depuis la décision du Premier ministre Papandréou, il y a quelques jours maintenant, d’organiser un référendum face aux exigeantes demandes des responsables de l’Union européenne. Cet écrivain de 74 ans qui a crée le personnage du commissaire Charitos, égratigne souvent l’Union européenne dans ses romans mais dénonce aussi la corruption galopante des dirigeants politiques et économiques grecs qui ont profité, depuis l’entrée de la Grèce dans la zone Euro, de cette manne financière. 
La Grèce doit-elle sortir de la zone Euro?
Il n’y a aucun doute, la Grèce a fait un grand pas en avant en entrant dans l’Union européenne. Mais son entrée dans la zone Euro, maintenant j’avoue que j’ai d’énormes doutes. Je pense que cette entrée a en quelque sorte piégé la Grèce, dont l’économie était basée à majorité sur les petites et moyennes entreprises. On a donc commencé à importer un peu puis très vite beaucoup et la production locale est devenue hors de prix, bien évidemment. C’est le problème du labyrinthe. Si vous vous retrouvez devant, vous n’êtes pas obligé d’y entrer, mais si vous vous choisissez de le faire, alors il devient obligatoire d’en trouver la sortie.

La crise qui secoue aujourd’hui le pays relève-t-elle davantage d’une crise politique?
Incontestablement. C’est une crise du système politique que nous vivons depuis plusieurs années. La crise économique n’est que le résultat. C’est comme si aujourd’hui, tout se voyait enfin, qu’on ne pouvait plus rien cacher. La crise prend ses racines dans les années 80, date à laquelle les gouvernants décident de prendre l’argent de l’Europe. Seulement voilà des années plus tard, aujourd’hui, il n’y a plus d’argent. On est tombé dans une situation virtuelle, on a l’impression qu’on a beaucoup d’argent mais en réalité on n’en a pas. On ne cesse de dire qu’on appartient à l’Europe mais ce qui intéresse tout le monde en fait c’est Chypre, la Macédoine… On a crée une illusion. Le seul à avoir compris ce que voulait dire être Européen, c’était Kostas Simitis (Premier ministre Pasok qui connut deux mandats, en 2004 et 2009).
L’Union européenne est-elle en danger?
Je pense effectivement que c’est aussi une crise européenne qui apparait chez le maillon le plus faible, un pays du Sud. Mais c’est bel et bien une crise de l’Europe. Tant qu’il y avait un partage des décisions politiques et économiques, l’attelage semblait tenir bon mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. L’Allemagne et la France n’arrivent plus à convaincre. Donc l’Europe n’est que dans la réaction. Et ce sont toujours des réactions par à-coup, et à chaque fois les pays les plus faibles se recroquevillent toujours un peu plus. C’est Le masque de la mort rouge d’Allan Edgar Poe et traduit par Baudelaire!
Comment avez-vous vécu la conférence de presse, au cours de laquelle, Nicolas Sarkozy a très clairement déclaré que si la Grèce n’était pas en mesure de tenir les exigences demandées, elle devrait envisager une sortie de la zone Euro?
Ce fut une humiliation pour la Grèce. Cela a donné la possibilité à l’Europe de virer la Grèce!

Que pensez de Georges Papandréou et de sa tentative d’organiser un référendum?
En 2009, j’étais avec des amis et on discutait ferme. Tous disaient, on va voter Papandréou. Mais moi j’ai répondu "un jour je serai innocent, je n’ai pas voté Papandréou". Ce jour est arrivé. Cette histoire de référendum est un désastre politique. On sait tous qu’il s’est réuni dimanche soir dernier chez lui avec trois de ses collaborateurs. On dit que deux d’entre sont idiots, moi je dis qu’ils étaient tous idiots! Papandréou a pris cette décision tout seul avec trois imbéciles. Papandréou n’a fait que ce qu’il avait déjà fait, en 2007. A cette époque, il avait crié haut et fort "je démissionne" et puis il a fait volte-face. Aujourd’hui, il recommence! Un journal britannique sérieux a posé la question cette semaine, "Papandréou est-il un fou ou un génie?" C’est un idiot, c’est tout.
Mais les Grecs n’ont-ils pas eux aussi une responsabilité? On les accuse souvent de ne pas payer leurs impôts par exemple.
Des gens qui essaient de ne pas payer leurs impôts, il y en a partout. Mais ici, face à l’Etat, le citoyen grec, depuis 1981, a le sentiment qu’il ne doit rien à cet Etat qui ne lui donne rien. C’est évidemment une raison ridicule mais qui cache une vérité : l’absence de respect des institutions et des citoyens de la part des différents gouvernements grecs. Les institutions ne se résument pas à des défilés. Ce sont des gens honnêtes qui paient la crise, ces gens mêmes qui paient honnêtement leurs impôts! Il y a une injustice institutionnalisée en Grèce. C’est un cancer qui ronge le pays et les politiques, coupés du peuple, joue cette partition entre eux, comme si de rien n’était.
La Grèce est-elle au bord du chaos, voire d’une guerre?
Oui, il y a comme un climat de guerre civile en ce moment, dans le pays. La Grèce depuis sa création n’a vécu qu’une succession de catastrophes. Mais le pays entrevoyait des perspectives. Aujourd’hui, il n’y a plus d’espoir et c’est cela qui tue le peuple. On sait tous que l’on va vers une catastrophe. D’ailleurs, si l’on enlève le crime organisé, le crime économique, il ne reste aujourd’hui que toutes ces violences qui ont lieu depuis 2008. Mais ces violences ne sont que la résultante d’un dépassement des limites de l’être humain. C’est le système politique d’aujourd’hui qui poussent les gens dans leurs retranchements et les forcent à user de violence.
Comment vivez-vous ces moments, vous l’écrivain?
Je ne respire plus. D’ailleurs, j’attends lundi parce que je pars quelques jours. Je ne peux absolument pas écrire en ce moment.
Où se situe votre prochain roman?
Ici, mais par le plus grand des hasards, j’avais décidé de remonter le temps et de revenir à la drachme. Je ne pensai pas que l’Histoire allait me rattraper. C’est comme si le Temps rattrapait le pays.

Le Che se suicide, aux Editions du Point Seuil, et L’Empoisonneuse d’Istanbul au Seuil policier.


Juppé croit en la victoire de Sarkozy

Le ministre des Affaires étrangères a ironisé sur le programme du PS et sur Jean-Pierre Chevènement.
Il se dit "confiant". Invité dimanche du Grand Rendez-Vous Europe 1/i-Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France, Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, a estimé que "l’élection n’[était] pas perdue". "Je suis confiant dans les chances de Nicolas Sarkozy de gagner", a-t-il affirmé, n’hésitant pas à étriller les rivaux du chef de l’Etat. "Nous avons un bon bilan", a-t-il martelé, saluant les "réformes profondes" qui ont été effectuées.
"Nous avons un président qui, dans la tourmente, a la bonne intuition. Il fixe le cap, il tient bien la barre", a-t-il noté, ajoutant que "tout le monde n’aurait pas la même capacité". "Ce que doit faire le président, c’est continuer à faire son job comme il le fait aujourd’hui", c’est-à-dire "excellemment" selon le ministre.

Alain Juppé a défendu le bilan de la droite


Iran : Juppé pour durcir les sanctions par Europe1fr

"L'Italie a un problème de crédibilité" pour Juppé par Europe1fr



Juppé : "nous avons un bon bilan" par Europe1fr

Le PS "complètement déconnecté"

Alain Juppé en a profité pour lancer quelques piques au passage, visant notamment le programme du PS. "Je pense profondément que ce que nous propose aujourd’hui l’opposition est complètement déconnecté par rapport à la réalité du monde", a-t-il asséné.
Le candidat socialiste François Hollande en a également pris pour son grade, Alain Juppé ironisant sur son peu d’expérience à l’international à propos du bilan du G20. "Avec la très longue expérience des grandes rencontres internationales qu’a monsieur Hollande, je ne doute pas qu’il aurait su trouver les moyens par un claquement de doigts de convaincre" les autres pays, s’est-il gaussé.

Admiration ironique pour Chevènement

Jean-Pierre Chevènement, qui a déclaré sa candidature à la présidentielle samedi, a lui aussi fait les frais des sarcasmes d’Alain Juppé, qui a dit avoir "beaucoup d’admiration" pour lui. "Repartir au combat en sachant qu’on fera 3, 4%, c’est une force d’âme qui mérite le respect", a lancé le ministre.
Du côté de la majorité, Alain Juppé a appelé au rassemblement. "Nous avons besoin de nous mettre ensemble, d’être unis", a-t-il répété. Interrogé sur la candidature de François Fillon aux législatives à Paris, objet de tensions au sein de l’UMP dans la capitale, Alain Juppé a estimé que le Premier ministre avait "toutes les qualités" pour se présenter.
Quant à Dominique de Villepin, son ancien directeur de cabinet, il a de son côté "tout son rôle dans notre famille politique", une famille qui doit être "rassemblée autour de Nicolas Sarkozy".

Papandréou : "le Grec de l’étranger"

Le Premier ministre grec, issu d'une lignée de politiciens, a longtemps vécu à l'étranger.
"Yorgakis", le petit Georges en grec, baigne depuis son plus jeune âge dans la politique. Il est fils et petits-fils de Premiers ministres. Son père est le fondateur du Parti socialiste grec, le Pasok. "Il a la politique dans le sang mais pas au point de tout accepter", estiment ses défenseurs. "S’il aime le pouvoir, il ne s’y accroche pas", affirment également ses proches sur Street Generation.
Né à Saint-Paul aux Etats-Unis en 1952, d'une mère américaine, Georges Papandréou y a passé une partie de son enfance avant de rentrer en Grèce. Il en sera ensuite chassé avec sa famille lors de la dictature des colonels en 1967. Il n’y retournera qu’en 1974 lors du rétablissement de la démocratie.

Sa langue maternelle est l’anglais

Elevé aux Etats-Unis, ‘Jeffrey’, de son prénom américain, a pour langue maternelle l’anglais. "On se moque des fautes qu'il commet en parlant la langue d'Homère, qu'il maîtrise moins bien que celle de Shakespeare", raconte le politologue Giorgos Kirtsos à Challenges.fr. Georges Papandréou manie aussi couramment le suédois et l’espagnol. En 2003, il a obtenu d’ailleurs le prix de l’Européen de l’année, au titre de "bâtisseur de pont".
Premier ministre depuis les élections législatives de 2009, Georges Papandréou est aujourd’hui loin de faire l’unanimité. Son idée de soumettre le plan d’austérité à référendum, finalement retiré vendredi, lui a notamment fait perdre des voix au sein de sa majorité. Il a affronté vendredi soir un vote de confiance au parlement grec après avoir mis en balance sa démission jeudi. Le Parlement lui a finalement accordé sa confiance mais il doit désormais composer un gouvernement de coalition et oeuvrer à appliquer le plan de sauvetage européen.

GRECE. Accord sur un nouveau gouvernement, Papandréou se retire

C'est la fin d'un bras de fer qui a duré tout ce week-end. Le nouveau Premier ministre sera désigné lundi.
Un "accord" a été trouvé dimanche 6 novembre au soir à Athènes entre les deux principaux partis politiques grecs pour la "formation d'un nouveau gouvernement qui ne sera pas dirigé par l'actuel Premier ministre Georges Papandréou", a indiqué un communiqué de la présidence de la République.
Le nouveau gouvernement sera chargé de "mettre en oeuvre le plan européen anti-crise" avant "des élections prochaines", a indiqué le communiqué précisant qu'Antonis Samaras, leader de l'opposition et Georges Papandréou auront un nouvel entretien "lundi" pour désigner un nouveau Premier ministre et faire ensemble la composition du gouvernement.
L'accord politique intervenu entre le Premier ministre et son rival de droite après un week-end de bras de fer lance un signal aux Européens, qui attendent d'Athènes un engagement clair sur le plan européen de désendettement et la politique d'austérité qu'il impose, tout en évitant un vide de pouvoir, Georges Papandréou n'ayant pas officiellement démissionné.
Sauf imprévu, le pays pourra donc être représenté lundi lors de la réunion de l'Eurogroupe par l'actuel ministre des Finances et vice-chef du gouvernement sur le départ, Evangélos Vénizélos, en charge des négociations depuis mi-juin.

Une entrevue en début de soirée

Antonis Samaras avait accepté dimanche 6 novembre l'invitation du Premier ministre Georges Papandréou à une rencontre dans la soirée chez le chef de l'Etat.
Cette rencontre visant à "explorer rapidement la possibilité d'une entente" était fixée à 19h30, à l'issue d'une guerre des nerfs menée depuis le début du week-end par les deux hommes, Georges Papandréou conditionnant sa démission annoncée à un accord de gouvernement, le deuxième réclamant l'exact inverse, l'enjeu étant d'éviter au pays faillite et sortie de l'euro.
La fin du bras de fer
Le gouvernement socialiste grec avait pourtant exclu dimanche après-midi toute démission de Georges Papandréou avant qu'un accord entre partis ne soit conclu sur la formation d'une nouvelle équipe de coalition et "la désignation d'un nouveau Premier ministre", selon une source gouvernementale.
Plus tôt dans la journée, le leader de l'opposition Antonis Samaras avait appelé Georges Papandréou à un départ volontaire pour débloquer la crise prise politique grecque.
"Il ne peut pas y avoir de démission sans accord sur un gouvernement car il y aurait un vide de pouvoir, il faut d'abord un accord entre partis et la désignation d'un nouveau Premier ministre", a soutenu la même source gouvernementale.
Elle a souligné que le gouvernement souhaitait un tel accord "aujourd'hui" (dimanche), et rappelé que Georges Papandréou n'avait cessé ces derniers jours de se dire prêt à céder la main une fois le relais de son équipe pris.
Une autre source au sein du parti gouvernemental Pasok a indiqué qu'elle était "sûre" de la démission de Georges Papandréou. "Il y a une possibilité qu'il démissionne aujourd'hui, mais il a besoin d'abord d'un accord de gouvernement", a poursuivi cette source.
"Nous devons trouver la personne qui est acceptée des deux côtés, et ensuite il démissionnera", a-t-elle encore déclaré, "Nous ne pouvons pas perdre plus de temps".
La source gouvernementale a relevé qu'un éventuel accord de gouvernement devait préciser le mandat de la futur équipe.
"Il fait obstacle à toute solution"
Le leader de l'opposition avait rencontré le président grec Carolos Papoulias plus tôt dans la journée. "Tant que M. Papandréou ne décide pas ce qu'il va faire, il fait obstacle à toute solution (...). Je suis décidé à apporter mon aide, s'il démissionne tout suivra son cours", avait déclaré Antonis Samaras à la sortie de ce bref entretien.
Avant son entrée à la présidence, le leader de l'opposition avait jugé que la Grèce devait "envoyer un message de stabilité".
"J'ai conscience de l'angoisse du peuple grec, chacun doit prendre ses responsabilités, nous devons envoyer un message de stabilité et de confiance vers l'extérieur, un message de stabilité et de normalité vers l'intérieur", a-t-il dit.
"Vous dites ce que je voulais dire", a répondu Carolos Papoulias.
Le Premier ministre Georges Papandréou, qui s'est affirmé prêt à passer la main, demande depuis plusieurs mois à l'opposition de droite de contribuer à la formation d'un gouvernement d'union nationale pour sauver le pays d'une dérive le menaçant de faillite et de sortie de l'euro. Mais il s'est heurté au refus de Antonis Samaras, qui conteste une partie du plan d'austérité lié à l'aide financière débloquée par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.