TOUT EST DIT

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samedi 29 octobre 2011

France-Soir: "le journal n'est pas à vendre"

La direction du quotidien a riposté après la présentation d'un projet de reprise par Christiane Vulvert, l'ancienne directrice générale de la publication, aux délégués syndicaux.

"Le journal n'est pas à vendre. Il y a déjà un plan pour le sauver", a déclaré le porte-parole de la direction de France-Soir. Il a précisé qu'un investissement minimum de "25 millions d'euros" était nécessaire pour maintenir à flot le journal. Tandis que Christiane Vulvert, l'ancienne directrice générale de la publication, propose, selon les syndicats, 10 millions.

"Il ne faut pas donner de faux espoirs aux salariés", a ajouté le porte-parole, qui a affirmé que la direction de France Soir n'avait pas reçu d'offre de la part de Mme Vulvert "à ce jour". Le 14 octobre, la direction de France-Soir, au bord de la faillite, a annoncé en comité d'entreprise vouloir abandonner sa version papier en décembre pour se limiter au seul Web, supprimant au passage les trois-quarts des emplois (89).

"Nous avons les moyens de notre plan", a affirmé samedi le porte-parole. Christiane Vulvert, l'ancienne directrice générale du quotidien France-Soir, actuellement placé sous procédure de sauvegarde, a présenté vendredi aux délégués syndicaux un projet de reprise. Christiane Vulvert propose le maintien de la version papier, mais aussi la suppression de 30 emplois, sur 127 au total. La masse salariale passerait à huit millions d'euros, contre douze millions actuellement, selon les syndicats.

Contactée samedi, Christiane Vulvert a précisé qu'elle donnera des informations sur le sujet après avoir déposé son projet à l'administrateur judiciaire le 2 novembre.

Les lois de l'Univers sont contre nous

"Si quelque chose peut mal tourner, cela tournera mal." Etablie empiriquement à la fin des années 1940 par un ingénieur de l'US Air Force qui lui donna son nom, la loi de Murphy, ou loi de la guigne maximum, est dotée d'amusantes extensions dont la plus célèbre est sans nul doute la loi de la tartine beurrée : "La tartine tombe du côté du beurre." D'aucuns expliquent instinctivement le phénomène en disant que la couche de matière grasse provoque une dissymétrie du moment d'inertie du toast ou de son aérodynamique. En réalité, dans une étude aussi pleine de science que d'humour britannique, publiée en 1995, dans l'European Journal of Physics, Robert Matthews a montré que le beurre, si déterminant pour le goût, n'était que quantité négligeable dans l'histoire : si la tartine atterrit du mauvais côté, c'est tout simplement, prouve cet article, parce que les lois de la nature sont contre nous. L'examen de la chute de la tartine beurrée met en lumière le caractère profondément maléfique de l'Univers. On s'en doutait, à regarder le journal télévisé, mais une preuve scientifique vaut mieux qu'une supputation.

Robert Matthews passe au crible la dynamique du toast tombant d'une table. Glissement, friction, rotation, tout y passe. La première conclusion est que la tranche de pain (de baguette ou de pain de mie, les deux sont étudiés) n'a en général pas le temps de faire un tour complet. On aurait pu s'arrêter là et passer au corollaire de cette loi, à savoir : "La probabilité pour qu'une tartine tombe du côté beurré est directement proportionnelle au prix du tapis." Mais Robert Matthews s'intéresse à la physique et non à l'économie, et il aime visiblement aller au fond des problèmes.

Comme on peut s'en apercevoir en lisant les formules dont son article est émaillé, l'élément principal qui provoque le drame de la tartine, si l'on met de côté votre maladresse ou le fait que vous n'auriez pas dû vous rincer à la vodka hier soir, est la hauteur de la table. Or, celle-ci est directement déterminée par la taille de l'humain moyen, qui est elle-même le résultat de l'évolution.

La bipédie que nos lointains ancêtres ont acquise il y a quelques millions d'années est un facteur qui limite de notre taille pour des raisons de sécurité : si l'homme marchait à quatre pattes, il ne risquerait pas, même en mesurant plus de 3 mètres, de se briser le crâne à la moindre gamelle. La hauteur de la table dépend donc de la résistance de nos os à la chute, donc de la structure de la matière, de la masse du proton et de l'électron et de la constante de la structure fine qui régit la force électromagnétique assurant la cohérence des atomes. Sont aussi impliquées la vitesse de la lumière (pour le calcul de l'énergie) et les lois de la gravitation. Au final, tous les organismes humains sont destinés à expérimenter à leurs dépens la loi de Murphy appliquée à la tartine, ce en raison des constantes fondamentales de l'Univers fixées lors du Big Bang.

Pour confirmer son étude, Robert Matthews a, en 2001, fait effectuer un immense test en recrutant des écoliers dans tout le Royaume-Uni. Sur plusieurs milliers de chutes de tartines, 62 % de celles-ci ont atterri côté beurré, ce qui est significativement plus que ce que le pur hasard autoriserait. Et il y a une explication pour les 38 % qui ont fini à l'endroit : on avait beurré le mauvais côté.

La strauss-kahnie entre rage et amertume

Il paraît que, pour tuer le temps, il joue encore aux échecs. Depuis quelques jours, Dominique Strauss-Kahn attend, place des Vosges, à Paris, sa convocation dans l'affaire du Carlton de Lille, où son nom a été cité par des témoins. Il a pris les devants dès que son nom est apparu dans la presse et demandé à s'expliquer.

"Il est chez lui toute la journée, il tourne en rond", confie un proche. Seul, ces derniers jours. Anne Sinclair est restée dans son riad, à Marrakech. Dehors, ceux qui, à la rentrée encore, criaient à l'"opération politique" quand la justice française examinait la plainte pour "tentative de viol" déposée par Tristane Banon, gardent le silence. Y compris Michel Taubmann, le biographe du futur candidat, l'auteur d'un Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn (Editions du Moment) qui devait dire l'histoire officielle. Même Michèle Sabban, la fidèle d'entre les fidèles, celle qui, pour lui, avait endossé toutes les accusations "complotistes", ne répond plus.
L'ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) ne sort pas de chez lui, par peur des insultes, fréquentes. Et ceux qui lui rendent visite dans sa "prison dorée" se comptent sur les doigts de la main. Il y a eu François Pupponi, son héritier dans son fief de Sarcelles (Val d'Oise), lui-même entendu dans une autre affaire, celle du cercle de jeux Wagram. Son ex-lieutenant, Jean-Christophe Cambadélis, rallié à François Hollande. C'est presque tout. "Après le Sofitel, on l'appelait, glisse une de ses têtes chercheuses. Là, c'est fini. On ne lui téléphone plus. Plus envie."
"JE NE VEUX PLUS JAMAIS ENTENDRE PARLER DE CE MEC"
Entre l'ex-favori de la primaire PS et ceux qui se préparaient à devenir ses apôtres, la ligne est définitivement coupée. Un de ceux qui avaient placé en lui ses espoirs et planché depuis des mois sur le scénario présidentiel résume le sentiment d'une strauss-kahnie qui s'avoue trahie : "Je suis très en colère. On a été trompés. Il nous a trompés. Je ne veux plus jamais entendre parler de ce mec." Au lendemain des premières révélations sur le scandale lillois, la phrase a fait florès chez les socialistes : "On devrait édifier une statue à Nafissatou Diallo." "Je ne me dis pas comme certains 'à quoi a-t-on échappé ?', mais bien 'heureusement qu'il n'a pas été élu'", confie Marisol Touraine, strauss-kahnienne et députée de l'Indre et Loire. "Il ne pouvait pas être président. Maintenant, je ne veux plus en entendre parler. C'est derrière moi."
Laurent Fabius a parlé, vendredi 28 octobre, de "tristesse". Sandrine Mazetier, députée de Paris : "C'est plus que de la déception, c'est de la colère. On est tous très marqués par cette affaire. On trouve inimaginable de n'avoir rien su, rien vu. C'est comme dans les dénis de grossesse, où l'entourage immédiat ne voit rien non plus. C'est vertigineux." Même M. Cambadélis ne peut plus le soutenir. Il soupèse une phrase qui, comme toujours chez lui, prend l'allure d'un communiqué. "Aujourd'hui, je ne veux ni l'accabler, ni l'excuser."
Au bord du gouffre, soumis, en conseil fédéral ou réunions de section, aux quolibets de leurs camarades – "franchement, ton Dominique…" – les anciens amis de DSK sont saisis de vertige. Car le scandale les éclabousse un peu, forcément, eux qui ont toujours nié ou refusé de voir la face noire de leur héros. "Les Français doivent se dire, au choix, que nous étions complices, et c'est faux. Ou bien que nous sommes des cons", enrage une élue strauss-kahnienne. Il y a un mois, les fidèles, tels Ramzi Khiroun, porte-parole du groupe Lagardère et proche conseiller d'Arnaud Lagardère, faisaient la leçon aux journalistes : "J'apprends que tu dis que j'ai couvert les frasques de DSK…"
"IL Y AVAIT DEUX DOMINIQUE, ET NOUS NE L'AVONS PAS VU"
Aujourd'hui, à EuroRSCG, Gilles Finchelstein et Stéphane Fouks se taisent. Tous cherchent à plaider leur cause : "Comment peut-on penser qu'on savait qu'il avait un réseau à Lille ? interroge l'un d'eux. Si le cercle politique proche l'avait su, il ne l'aurait pas poussé à se présenter. On n'est pas fous !"
Après l'épisode du Sofitel, ils osaient encore, comme M. Cambadélis, le couple "libre, soixante-huitard". Signe des temps, ils acceptent de parler de "libertinage". Ainsi ce poids lourd de la strauss-kahnie, toujours à la recherche d'explications: "Il y avait chez Dominique une lutte à mort entre la contrainte d'une candidature qui s'imposait à lui, et la pulsion, celle de son mode de vie soit disant libertin. Plus nous avons exercé de contraintes, plus il était obligé d'organiser ses pulsions ailleurs que dans notre espace. Il s'est donc mis avec des gens que nous ne connaissions pas. Tout cela a fini par occasionner une névrose et un personnage clivé. A un moment donné, le disque dur a fondu." Et ce proche conseiller, qui a perdu un mentor et un ami : "Il y avait deux Dominique, et nous ne l'avons pas vu."
Son cercle parisien jure avoir découvert dans le dossier lillois les soirées avec des prostituées dans des établissements parisiens et à Washington, notamment jusqu'au 13 mai, la veille de son arrestation à New York. "Ce qui est sidérant, c'est que c'était très compliqué d'aller voir Dominique au FMI. Et là, on apprend qu'il y avait des flics et des filles qui venaient lui rendre visite", lancent-ils, agacés de comprendre qu'ils ont, en outre, été préférés. Fabrice Paszkowski, chef d'entreprise, militant socialiste mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée et association de malfaiteurs" dans l'affaire du Carlton était l'un des piliers, dans le Pas-de-Calais, du club pro-DSK "A gauche, en Europe !" "Jamais entendu parler", jurent Olivier Ferrand, président de la fondation Terra Nova, et Mme Touraine, qui ont sabordé ce club.
Le commissaire lillois Jean-Christophe Lagarde, mis en examen, pour "proxénétisme aggravé" et "recel d'abus de biens sociaux" ? "On ne connaît pas ces mecs", assurent les proches de DSK. Le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas, qui confirme avoir rencontré les deux hommes à la demande de DSK, et pris le premier "pour un flic", assure "tomber de l'armoire". Cruelle ironie de l'histoire pour le secrétaire national du PS à la sécurité, qui en vue de la campagne présidentielle, était chargé d'anticiper les sales coups qui ne manqueraient pas de s'ourdir contre le candidat…
"DOMINIQUE ET ANNE RESTENT DES AMIS"
"D'un Casanova, il est passé à un érotomane, puis d'un coup à un pornographe", cingle une ancienne collaboratrice. Et une députée ralliée à Hollande : "C'est simple, c'est le dégoût." Seuls quelques rares amis du couple acceptent de soutenir encore l'ancien ministre de l'économie, mais toujours en y mêlant sa femme. L'écrivain Dan Frank, chez qui se tenaient début 2011 les réunions préparatoires et qui se rêvait déjà "plume" de la campagne : "Dominique et Anne restent des amis. Et on n'abandonne pas ses amis s'ils sont à terre, quelles que soient les circonstances."
Las ! Même Anne Sinclair n'est plus cette "Antigone" décrite par Ivan Levaï et tant d'autres derrière lui, cet été. L'ancien mari de la journaliste et ami du couple publiait juste avant l'affaire du Carlton un livre insensé : DSK : chronique d'une exécution (Le Monde du 8 octobre). "Je ne vais pas changer de discours maintenant, persiste le dernier avocat de DSK. Je ne regrette rien, ne retire rien à ce que j'ai écrit et dit. J'en conviens, il y a des questions que je ne veux pas me poser. Les péripatéticiennes belges, ce n'est plus de mon ressort. Je suis fermé comme une huître."
A l'époque, DSK, auquel l'ancien patron d'Europe 1 avait soumis ses épreuves, l'avait remercié et félicité. C'était encore l'époque estivale où l'ex-futur candidat à la présidentielle disait à ses amis politiques : "Je m'en veux, pour vous." Une saison a passé, et DSK désormais murmure, paraît-il : "Je n'aurai pas assez de ma vie pour m'excuser."

La senteur du jasmin, l'ombre islamiste


Ils furent les premiers dans le monde arabo-musulman à se soulever contre un régime autoritaire. Ils chassèrent Ben Ali. Puis organisèrent les premières élections libres depuis le printemps arabe. Ils ont voté dimanche, sans entrave. Choisi, en conscience. Les Tunisiens ont repris en main leur destin. Comment ne pas saluer l'élan démocratique né de la révolution du jasmin ? Le chemin qui mène à la république de Tunisie est encore long. Il faudra écrire une constitution, bâtir un État de droit, réformer la justice. Il appartiendra à Ennahda, le mouvement victorieux, dont l'émergence a surpris et dont la forte identité islamique revendiquée interpelle, de ne pas décevoir l'aspiration du peuple à un vrai changement. Doit-on s'en inquiéter ? Sans doute car si ce parti est libéral en économie, il est ultraconservateur sur le plan des mœurs et sécuritaire sur le plan politique. Car s'il reconnaît le pluralisme, il estime que celui-ci est soluble dans l'islamisme. Mais quelle vision de l'islam ? D'autres questions sont posées, par exemple sur le statut des femmes, un bel acquis dont on pourrait redouter, sous la pression des radicaux, qu'il régresse. Est-ce à dire, comme on l'entend, que les espoirs de liberté seraient à la veille d'être balayés par des « barbus » tapis dans l'ombre ? Nous, Européens, qui avons trop fermé les yeux sur le règne d'un despote, serions avisés de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Et d'admettre que toute transition entre la dictature et la démocratie est imparfaite. Faisons confiance à la société civile tunisienne pour défendre sa révolution et fabriquer son modèle.

Pour M. Hollande, les soucis commencent

François Hollande, après son élection de maréchal aux primaires socialistes, avait prévu de prendre quelques jours de repos bien mérités avec sa compagne. Mais il a vite compris qu’il n’y a pas de vacances qui tiennent pour un candidat majeur à l’élection présidentielle à six mois de l’échéance. Surtout quand son adversaire non déclaré, Nicolas Sarkozy, occupe le haut du pavé à travers son succès européen de Bruxelles et à travers une prestation bien réussie devant 12 millions de téléspectateurs.

François Hollande est donc revenu dare-dare à Paris pour répondre au président de la République sur France 2, ce qui prouve bien que la partie décisive est commencée et qu’elle sera sans merci. Il suffisait d’entendre M. Sarkozy pourfendre le passage à la retraite à 60 ans en 1981 décidé par François Mitterrand seul contre l’Europe et les 35 heures du gouvernement Jospin décidées là encore à contre-courant de nos partenaires. La stratégie de Nicolas Sarkozy se précise : au moment où l’on entre dans une ère nouvelle du monde, les socialistes vivent toujours dans les années 1980-2000 avec comme projet des embauches massives de fonctionnaires et 300.000 emplois d’avenir financés par le budget de l’Etat. François Hollande va donc devoir rapidement préciser ce qu’il compte faire de ses deux propositions originales de la campagne des primaires, les contrats de génération déjà flingués par Martine Aubry et les 60.000 enseignants promis et non financés.

Mais, au-delà de ces questions de programme, M. Hollande va devoir affirmer sa personnalité : l’homme des synthèses socialistes sera-t-il un homme d’autorité, un décideur à la stature d’homme d’Etat comme le fut M. Mitterrand ? C’est dire que même pour ses amis l’état de grâce du candidat socialiste ne durera pas longtemps.

Crise de la dette : Le feu est maîtrisé ! Durablement ?

La nuit bruxelloise a heureusement accouché d’un accord qui, pour un certain temps au moins, va sauver la Grèce et va sauver l’euro. On peut compter sur Nicolas Sarkozy qui en fut, avec Angela Merkel, Jean-Claude Trichet et Christine Lagarde, le principal artisan pour faire avec brio le service après-vente devant les téléspectateurs. A tous ceux, nombreux, qui font déjà la fine bouche, il faut quand même rappeler l’ampleur de la catastrophe qui nous attendait en cas d’échec : faillite de la Grèce, contagion des autres pays vulnérables de l’Europe pouvant atteindre le Portugal, l’Espagne et l’Irlande, voire l’Italie et la France, les marchés prenant cette fois définitivement le pas sur des états incapables de se défendre et de protéger leurs citoyens. Comme disait le maréchal Joffre après une bataille dont on lui disputait la victoire : « Je ne sais pas qui a gagné mais je sais qui aurait perdu. » Sans l’accord, Nicolas Sarkozy eut été le bouc émissaire, en Europe comme en France. Cela étant dit, il n’y aura aucune raison de fanfaronner aussi longtemps que les pays européens n’auront pas réglé deux problèmes de fond, et d’abord celui de la cohérence de leurs économies. Une Europe rassemblant des pays qui roulent en TGV comme l’Allemagne, en TER comme la France et en voiture à cheval comme la Grèce est structurellement fragile et à la merci des événements du monde. Ensuite cette Europe doit pouvoir agir aussi vite que les agresseurs, ce qui suppose de prendre des décisions à la majorité qualifiée et non plus à la lente unanimité actuelle.
Tant que ces questions ne seront pas résolues, même si l’on a le meilleur capitaine des pompiers et les meilleurs pare-feu, on ne pourra pas maîtriser durablement les incendies.

DSK : On l’a échappé belle !

Le temps passe très vite. Il y a six mois à peine, Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, laissait filer avec Anne Sinclair les petits cailloux annonciateurs de son entrée dans les primaires socialistes pour la candidature à la présidentielle 2012. DSK pulvérisait ses rivaux socialistes dans tous les sondages et battait largement Nicolas Sarkozy au second tour. Le presque président profitait de ses passages à Paris pour rencontrer les rédactions des journaux amis et leur distiller quelques confidences. Et puis il y eut les ratés de la Porsche, les révélations sur la fortune, et l’affaire de New York qui emporta tout sur son passage, le futur président et son formidable dispositif de communication politique. Ecarté des primaires et de la campagne présidentielle, DSK, non blanchi parce que non jugé dans les deux graves affaires le concernant (Diallo et Banon), entreprit alors un itinéraire de réhabilitation politique avec un acte de contrition très peu convaincant sur TF1 au micro complaisant de Claire Chazal. Tel le Phénix renaissant de ses cendres, allait-on retrouver bientôt DSK sur la scène politique française en cas de victoire socialiste ? Cela eût été indécent et déplorable, mais certains s’y employaient activement. Jusqu’à l’affaire de prostituées, de partouzes et d’échangisme découverte à Lille, dans laquelle au moins quatre personnes mises en examen ont impliqué DSK. Cette fois, l’ex-futur candidat à l’Elysée risque d’être poursuivi pour des délits allant du proxénétisme à la corruption en passant par le recel d’abus de bien social. Imaginez que tout cela ait éclaté en pleine campagne présidentielle de DSK, avant le premier tour, voire entre les deux tours. Les boules puantes seraient devenues des bombes puantes. L’image de notre pays, les Français en général et les socialistes en particulier l’ont échappé belle !

Steve Jobs : Il se soignait… avec des jus de fruits !

La biographie du génie de l’informatique vient de paraître en France, et on y apprend comment Steve Jobs préférait les carottes au scalpel pour se soigner. 

Il est l’homme qui a révolutionné la technologie. Mais pour soigner son cancer du pancréas, le fondateur d’Apple, Steve Jobs, mort le 5 octobre, a préféré d’étranges méthodes à la chirurgie moderne durant neuf mois, avant de céder au bistouri. C’est ce qu’on apprend dans la biographie du visionnaire qui vient de paraître en France et qui cartonne déjà aux Etats-Unis. « Je ne supportais pas l’idée qu’on m’ouvre le corps, alors j’ai décidé d’essayer d’autres méthodes », a confié un jour Steve Jobs à Walter Isaacson, son biographe, avec une pointe de regret dans la voix. Il raconte dans son livre que le génie « s’était imposé un régime végétarien strict à base de grandes quantités de carottes crues et de jus de fruits frais. A cette alimentation, il ajouta des séances d’acupuncture, divers remèdes à base de plantes, et de temps à autre, quelques traitements dénichés sur Internet ou conseillés par des gens de tous horizons, dont un médium. Pendant un temps, il fut même sous l’emprise d’un naturopathe… »

"Il a perdu du temps"

Une obstination qui a duré neuf mois après l’annonce du diagnostic, jusqu’en juillet 2004, au grand dam de ses proches, pétris d’inquiétude. « Steve est venu me trouver quand il tentait de se soigner en mangeant des racines de pissenlit. Je lui ai dit qu’il était cinglé ! », témoigne dans le livre Andy Grove, patron d’Intel.
« Il a perdu du temps », confirme le Dr Florence Huguet, cancérologue à l’hôpital parisien Tenon. En effet, son cancer était une tumeur neuroendocrine du pancréas, une affection rare, mais au développement lent et donc souvent soignée avec succès, tandis que le cancer « ordinaire » du pancréas ne laisse guère plus de six mois de survie aux malades. Détectée très tôt chez Steve Jobs, la tumeur aurait pu être retirée avant de se répandre dans son corps. « Le problème, se rappelle sa femme, Laurene, c’est que Steve ne voulait vraiment pas qu’on l’opère. C’est difficile de forcer quelqu’un à cela. » « Les méthodes alternatives sont très bien, mais uniquement en accompagnement d’un traitement médical classique, argumente le Dr Huguet. Pour traiter une tumeur, le moyen le plus efficace à ce jour est d’avoir recours à la chirurgie pour l’enlever. »

Diète de carottes au citron

Steve Jobs n’a pas attendu la fin de sa vie pour entretenir un rapport particulier à la nourriture. L’homme était végétarien depuis les années 1970, après avoir lu Diet for a small planet, une bible prônant l’alimentation sans viande. Il a ensuite régulièrement soumis son corps à des régimes extrêmes, comme le fait de ne manger qu’un seul type d’aliments durant plusieurs semaines : diète de fruits, diète de carottes arrosées de jus de citron… En 2009, après sa greffe de foie, Jobs s’est mis à consommer uniquement des jus de fruits frais. « Il exigeait sept ou huit variétés différentes alignées devant lui, qu’il goûtait avec une cuillère pour pouvoir faire son choix », lit-on dans sa biographie. Puis Jobs reprit ses jeûnes, contre l’avis médical, alors que sa maladie s’aggravait. Il pensait pouvoir atteindre « l’illumination » en s’abstenant de manger…
Sans Ritchie, pas de Jobs
Dans l’ombre du grand Steve Jobs, un autre génie a disparu ce mois-ci sans faire de bruit médiatique. Dennis Ritchie, considéré par beaucoup comme l’inventeur de l’informatique moderne, est mort seul en silence à 70 ans, à son domicile dans le New Jersey (Etats-Unis), après un long combat contre la maladie. Très peu de médias ont évoqué sa disparition, au grand dam des « geeks », spécialistes de la technologie, qui savent que sans cet homme, la plupart des ordinateurs, mais aussi des smartphones, des tablettes, des GPS, n’auraient jamais existé. Dennis Ritchie a notamment inventé le langage informatique C, aujourd’hui omniprésent, et cocréé le système d’exploitation Unix. Une base qui est à l’origine de Mac Os, le système d’exploitation de toutes les machines Apple, d’Androïd, le système d’exploitation des smartphones, des modems tels que la Freebox et de nombreux logiciels… Dennis Ritchie était un inventeur discret et peu connu du grand public. Steve Jobs un innovateur, qui a su, lui, utiliser et valoriser la technologie « brute » de Ritchie.


Outrages

Peut-on chantonner le serrement d’une tête de gendarme entre les fesses rebondies d’une matrone ? Et fredonner qu’on adore les pandores sous forme de macchabées ? Georges Brassens nous invitait à le faire en 1955 avec « Hécatombe ». Mais un Breton qui s’était avisé de l’imiter, cette année, a subi la vengeance des cognes et une condamnation pour outrage… Nous ne nous permettrons pas d’imaginer ce juge criant « Maman » sous les assauts d’un gorille : ce serait retomber dans l’outrage avec Brassens. Mais tout de même, il faut bien convenir que les libertés du temps jadis, comme les dames du même tonneau, ont perdu de leur vigueur. Crier « Mort aux vaches » n’est plus toléré qu’à la campagne, et encore, sous réserve de n’être pas dénoncé à Brigitte Bardot. Mieux vaut donc aujourd’hui, sur les conseils de l’oncle Georges, rester silencieux sur son balcon, à voir passer les cons.

Présidentielle. Copé taille le projet socialiste en pièces

Après la séquence « primaire », la majorité présidentielle tente de reprendre la main. Dans un entretien à Ouest-France, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé s'en prend durement aux élus locaux socialistes et à François Hollande.

Pour vous, l'accord européen s'attaque-t-il aux causes de la crise ?

Absolument. C'est d'ailleurs le principal acquis de cet accord historique obtenu par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Pour la première fois depuis le début de la crise des dettes souveraines, nous n'avons pas seulement des mesures de replâtrage. Ça ne veut pas dire que ça règle tout, mais nous avons les quatre piliers structurels pour le moyen terme.

C'est-à-dire ?

Les chefs d'État et de gouvernement ont pris plusieurs décisions majeures. En premier lieu, ils apportent une vraie réponse pour la Grèce. Ensuite, ils ont su mobiliser les banques en exigeant de leur part un abandon d'une partie de leurs créances sur la Grèce et une augmentation de leurs fonds propres pour protéger les épargnants. Par ailleurs, la possibilité d'attirer des investisseurs du monde entier permet de renforcer la capacité d'intervention du fonds européen de stabilité : nous avons désormais une protection plus forte contre les attaques des spéculateurs. Et, enfin, une gouvernance économique de la zone euro est initiée.

Pour que cet accord dure, il y a des contreparties budgétaires. Comment va-t-on faire côté français ?

Je travaille avec Bruno Le Maire à la préparation de notre projet. Mon intuition est que le prochain quinquennat sera celui de la vertu budgétaire. D'ailleurs, il y a dans la feuille de route l'adoption d'une règle d'or pour tous les pays de la zone euro. Il appartiendra aux socialistes de dire ce qu'ils en pensent !

Où trouve-t-on l'argent, en France, pour financer les déficits et rembourser la dette ?

Nous devons à la fois travailler pour améliorer les recettes, mais nous devons aussi impérativement baisser les dépenses inutiles. L'État a fait de gros efforts et n'augmente plus sa dépense depuis près de dix ans. Mais les collectivités locales et, dans une moindre mesure, la Sécurité sociale sont concernées au premier chef. Les dépenses des Régions et des départements socialistes explosent... Pour ne donner qu'un exemple de ce décalage : l'an dernier, l'État a diminué son nombre de fonctionnaires de 35 000, alors que les collectivités locales l'ont augmenté de 38 000 !

Côté recettes, où pouvez-vous « taper » ? La surtaxe sur les hauts revenus rapportera peu...

C'est d'abord une mesure de justice et de solidarité. Mais arrêtons de faire croire que l'on va régler le problème de la dette uniquement en surtaxant les plus fortunés. Ce n'est pas à l'échelle du problème. Au contraire, nous risquons d'encourager les délocalisations des plus fortunés et in fine, ce sont les classes moyennes qui paieront.

Les socialistes proposent de piocher dans les niches fiscales. C'est idiot ?

Ce sont des augmentations d'impôts ! Les déductions fiscales ont été créées pour aider l'économie. Ce serait dommage, par exemple, de supprimer les zones franches dans les quartiers difficiles, le soutien à la création cinématographique ou le crédit impôt recherche. La plus grande niche fiscale, ce sont les allégements de charges sociales. C'est ce qui permet d'être compétitif !

N'y a-t-il rien de bon dans le projet socialiste ?

Nous l'avons chiffré : c'est 255 milliards d'augmentation des dépenses sur cinq ans ! Comment M. Hollande se positionne-t-il sur les 60 000 créations d'emplois publics dans l'Éducation nationale alors qu'il n'en a pas le premier euro pour la financer ? Qu'est-ce qu'il fait sur sa promesse du retour à la retraite à 60 ans ? Ou sur le nucléaire ? Il est tiré vers le bas par sa relation avec Eva Joly qui est plus gauchiste qu'écologiste et qui exige, comme préalable à une alliance avec les socialistes, l'anéantissement de notre filière nucléaire. Être chef de l'État, ce n'est pas simplement faire des bonnes blagues. C'est être capable de prendre des décisions difficiles au service du pays, y compris lorsqu'elles peuvent être impopulaires.

François Fillon a-t-il raison de se parachuter à Paris ?

Je prends acte des choix électoraux du Premier ministre. J'essaie de jouer les Casques bleus. L'image que donne l'UMP à Paris est désastreuse pour notre famille politique. J'ai travaillé avec les élus parisiens à la composition d'une équipe qui créera, je l'espère, une nouvelle dynamique à Paris.

Assise : vers la vérité et la paix

Une fois encore, comme il y a vingt-cinq ans, la plupart des religions du monde se sont rencontrées à Assise. Les musulmans et les bouddhistes étaient nombreux parmi les 300 délégués. Ils voisinaient avec les représentants des Églises d'Orient plongées dans la tourmente et victimes des divers affrontements qui ne cessent de bouleverser ces régions. Pour ceux qui venaient de ces pays tourmentés en recherche de nouveaux équilibres, la paix avait un sens, à commencer par la paix entre les religions.

Celles-ci sont souvent accusées d'être des causes de violence, « mais ce n'est pas cela la vraie nature de la religion, c'est au contraire son travestissement ! », s'est exclamé le Pape. Benoît XVI, à cette occasion, a reconnu comme son prédécesseur, Jean-Paul II, que dans l'Histoire, on a eu recours à la violence au nom de la foi chrétienne. Et le Pape se dit « plein de honte devant cette utilisation abusive de la foi chrétienne en évidente opposition avec sa vraie nature. »

Aujourd'hui, pour conjurer ces déviations, il importe que les religions, tout en s'approfondissant, puissent mieux se connaître pour mieux se comprendre. C'est, aux yeux du pape, « une tâche fondamentale du dialogue interreligieux ».

Dialoguer avec tous

Mais ce dialogue va au-delà des religions. Il s'adresse à tous les hommes, « il va donc y compris vers ceux qui, comme le dit Benoît XVI, ne peuvent croire ». C'est pourquoi, pour la première fois, il avait invité à Assise, parmi les religieux, quatre personnalités non-croyantes dont Madame Julia Kristeva, philosophe et psychanalyste franco-bulgare. Celle-ci estime que « l'humanisme sécularisé est l'héritier souvent inconscient de l'humanisme chrétien... l'ère du soupçon ne suffit plus face aux crises et aux menaces aggravées. Les Évangiles, le Coran, le Rig-Veda, le Tao nous habitent au présent pour que l'humanité puisse se développer et se refonder ; le moment est venu de reprendre les codes moraux construits au cours de l'Histoire sans les affaiblir, en les rénovant. »

C'est la nécessité du dialogue entre tous les hommes qui, une nouvelle fois, a été proclamée et vécue en cette journée à Assise. Ce dialogue repose sur l'ouverture à l'autre, la collaboration avec lui en vue du développement intégral et de la libération totale de l'homme. Il réclame un approfondissement et une compréhension des divers héritages religieux pour partager leurs richesses spirituelles et intellectuelles.

L'Église, au coeur du monde, a su ouvrir des portes pour accueillir et encourager ces chercheurs de vérité qui se veulent ensemble bâtisseurs de la paix.

L’heure des Frères a sonné

En Tunisie, ce 23 octobre, en Libye, en Égypte, en Syrie, et peut-être aussi en Algérie, les fondamentalistes gagnent du terrain. Ils se veulent rassurants. Faut-il les croire ?

La capture et la mort de Mouammar al-Kadhafi le 20 octobre à Syrte (blessé, sans doute lynché, il a été tué d’une balle dans la tête) ont mis fin à quarante-deux ans d’un règne sans partage, au terme de près de huit mois de guerre civile (plus de 30 000 morts et disparus). Dès le 23 octobre, le Conseil national de transition (CNT) proclamait la “libération” de la Libye et la nouvelle règle du jeu : la loi coranique (charia) devient la “source essentielle” du droit, « donc n’importe quelle loi contredisant les principes de l’islam est légalement nulle », confirmait Moustapha Abdeljalil, le président du CNT.


L’islam modéré jusque-là pratiqué en Libye sera durci, avec le retour à la polygamie (jusqu’à quatre femmes, sans leur autorisation), l’interdiction du divorce, la répudiation, la lapidation. Une phase de doute commence, la seule certitude résidant dans la place éminente prise par les islamistes au sein du nouveau régime et de ses forces combattantes, notamment à Tripoli. On observe la même évolution en Tunisie, en Égypte et sans doute déjà en Syrie, en Algérie et ailleurs où souffle le vent des “révolutions ara­bes”. Partout l’heure des Frères musulmans et de leurs cousins fondamentalistes a sonné. En Libye, leur agenda est autant politique que religieux.

Aidés par des fonds venus du Golfe, les plus exaltés d’entre eux croient pouvoir reconstituer un califat islamique. Ancré au cœur de la Mé­diterranée, face à l’Italie et à la Grèce, enserré entre les deux puissances ara­bes du continent africain, l’Algérie et l’Égypte, ce nouvel État islamique modifie le paysage géostratégique méditerranéen et nord-africain. L’enthousiasme religieux, l’organisation et la détermination des militants fondamentalistes et leur réputation d’honnêteté annoncent la même évolution en Égypte, à la veille du vote de fin novembre, comme en Algérie où le régime FLN d’Abdelaziz Bouteflika semble à bout de souffle, même si son régime de fer et sa manne pétrolière le préservent du “printemps arabe”.

À sa façon – douce, démocratique, rassurante –, la Tunisie vient d’ouvrir la route à ces changements qui voient progresser partout la charia. Le pays a voté massivement (90 % de participation), ce 23 octobre, pour la première élection libre depuis la chute du régime Ben Ali en janvier. Le parti Ennahda (“Renaissance”) réalise une belle percée. C’était prévu.

L’AKP turc est érigé en modèle au Maghreb

« La situation a changé », disent les islamistes tunisiens, derrière leur vieux chef, Rachid Ghannouchi, 70 ans, re­venu à Tunis le 30 janvier dernier, après vingt-deux ans d’exil. Ennahda serait le premier mouvement arabe à réaliser ce que le parti “islamiste mo­déré” turc AKP a réussi en Turquie, de­puis sa première victoire en 2002. S’installer au pouvoir et y rester.

Dans chacun de leurs meetings, placés sous une belle couleur bleu Médi­ter­ranée et pas vert islam, les islamistes tunisiens se veulent rassurants. Leur ap­proche de la politique aurait changé, affirment leurs dirigeants. Ils en ont convaincu la diplomatie française, plutôt confiante, comme les propos récents d’Alain Juppé en Égypte et de l’ambassadeur Boris Boillon en Tunisie le montrent.

Les Frères tunisiens – comme en Égypte – affichent un agenda politique national, démocratique, sans aucune intention djihadiste –internationaliste – cachée. Ils se réfèrent en permanence à la Turquie de l’AKP, dont le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a été récemment accueilli à Tunis par les islamistes tunisiens. Mais l’AKP est-il le meilleur exemple à présenter ? Ce parti “islamiste modéré” démantèle en effet le modèle politique national laïc légué par Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne. Ennahda pourrait réserver le même sort à la Tunisie laïque, modèle jugé trop “désarabisé”, c’est-à-dire trop occidentalisé.

On peut faire confiance aux Frères musulmans en Égypte et au parti Ennahda en Tunisie, croire nos diplomates dont on ne sait pas bien s’ils prennent leurs désirs pour des réalités ou si leur analyse est lucide. Il faut aussi écouter ce qui se dit à Tunis et au Caire, dans les milieux laïcs, où on lit et écoute les programmes islamistes, depuis des années. Tous annoncent une poussée du conservatisme religieux  – « Pour-quoi s’en priveraient-ils s’ils ont la majorité ? » –, des reculs progressifs sur le statut de la femme, sur les règles du mariage et de l’héritage, sur les vêtements et l’alcool.

L’Égypte et la Tunisie viennent de vivre des coups de fièvre islamistes : des manifestations “spontanées”, plus ou moins violentes, dans les universités, devant la télévision d’État, devant des cinémas ou des bars. Téléguidés ou pas, ces mouvements sont des signaux qui traduisent l’impatience et l’ambition des fondamentalistes. Réprimés durement par les régimes précédents, ils espèrent beaucoup des urnes : leur revanche et l’application des idées pour lesquelles ils ont tant souffert.

Rachid Ghannouchi a pris ses distances avec les plus exaltés de ses “frères”, notamment ceux qui réclament l’instauration d’un nouveau califat : « La Tunisie sera une société démocratique, un modèle pour le monde arabe », a-t-il récemment dit à Istanbul, approuvé par les dirigeants de l’AKP. Modeste, Ghannouchi annonce qu’il veut gouverner au sein d’une coalition, « pour au moins cinq ans ».

Ne pas décrocher


Ne pas décrocherPour Nicolas Sarkozy, cela devait friser l’overdose. Négocier avec les Allemands, et pas seulement avec la chancelière, n’est pas tout à fait la partie de campagne dont rêvent les socialistes. Entre la création, le 21 juillet, du Fonds européen de stabilité financière et le plan qui devait être annoncé ce mer­credi 26 octobre à Bruxelles, le président français et la chancelière allemande se seront rencontrés à sept reprises en tête à tête ou en session élargie.


Le 19 oc­tobre, à quatre jours du Conseil européen de Bruxelles, le président de la République négociait encore à Francfort, au moment même où son épouse, Carla, était en train de mettre au monde leur fille, Giulia. C’est dire si l’autre accouchement était difficile. Il paraît que les Allemands étaient exaspérés par cette présence inopinée du chef de l’État – et lui-même alors ! Une telle obstination à prolonger de quelques heures, de quelques jours, une négociation pied à pied n’avait d’autre justification que d’éviter absolument toute impasse.


Les marchés financiers y croyaient depuis quinze jours : ils attendaient un accord, en estimant que les Français et les Allemands n’avaient pas le choix. Ou alors, ce serait la déflagration : les investisseurs se seraient mis à attaquer brutalement nos titres. Pour comprendre, encore faut-il savoir ce que sont ces “marchés financiers”, leurs interrogations et leurs réactions. Si nous dépendons d’eux, c’est tout simplement que nous vivons à crédit.


Sous la IVe République, nos ministres des Finances se succédaient à Washington pour y chercher de quoi assurer nos fins de mois. Nous n’allons plus à Wa­shington, mais nous empruntons sur les marchés 220 milliards d’euros par an, ce qui représente trois fois le budget de l’Éducation nationale, quatre fois les cré­dits militaires. La dette nous coûte 50 milliards en intérêts. Or les deux tiers de ces emprunts sont détenus par des fonds étrangers.


Ces fonds, ce n’est pas de la finance virtuelle, des milliards qui se promèneraient ici ou là au gré des spéculations, c’est de l’argent très concret, celui de ­caisses d’assurances, de caisses de retraite, c’est le crédit qui fait tourner nos économies. Que veulent-ils ? Acheter de la sécurité, des placements sûrs. Les États européens ne faisaient pas faillite. Mais, depuis la crise grecque, ils peuvent faire faillite. Alors les investisseurs se tournent vers les gouvernements pour leur demander : quels engagements prenez-vous pour ne pas être en défaut de paiement, quelles garanties nous donnez-vous ?


Tout est là : si l’on soutient la Grèce, si l’on accepte de passer la moitié de sa dette par pertes et profits, ce n’est pas par philanthropie. C’est que, si nous ne le faisions pas, nos banques sauteraient sous les effets cumulés de la contagion qui gagnerait les autres dettes souveraines, nous dissiperions notre épargne en surpayant ce que nous devons emprunter. On peut toujours refaire l’histoire, regretter le franc, le “oui” à Maastricht, le temps de l’inflation et des dévaluations, nous n’échappons pas à nos responsabilités et à nos contraintes. La solidarité européenne en est une, elle passe par la solidarité franco-allemande.


Ce que l’on attendait de Nicolas Sarkozy et d’Angela Merkel, ce n’était ni un compromis ni une pro­messe, mais de la détermination. La décision de transformer la gouvernance économique et financière européenne autrement qu’en la confiant au fantomatique M. Van Rompuy. Quand on crée un Fonds européen de stabilité, on ne peut plus attendre trois mois de délibérations et dépendre du vote slovaque, quelle que soit sa légitimité. Cette détermination nous est aussi nécessaire pour aller chercher en nous-mêmes les ressources de la compétitivité afin de cesser de perdre pied dans la concurrence mondiale.


Samedi dernier, Henri Guaino, le conseiller spécial du président de la République, était à Égletons, en Corrèze, sur des terres chiraquiennes devenues celles de François Hollande, pour y annoncer : « Après un long cycle d’endettement, un cycle de désendettement commence. » Propos qu’il accompagnait par cet avertissement : « Si rien n’est fait pour trouver des solutions raisonnables, c’est la colère des peuples qui dictera ses solutions déraisonnables. »


Le cycle du désendettement que la crise nous impose s’inscrit dans nos engagements budgétaires : 23 milliards d’économies cette année, 45 milliards l’an prochain et 58 l’année sui­vante. Il est en effet urgent de réduire une dépense publique qui dépasse les 56 % de notre production de richesses si nous voulons permettre à nos champions de respirer. Eux ont accompli ces restructurations que l’État commence à entreprendre. Ce n’est pas le mo­ment de décrocher.

Rien n’est jamais perdu

Dans une vie antérieure, j’ai été localier en Corrèze et je me souviens du discours de Chirac à Égletons, en 1976, pour le lancement du RPR. Le dégagement inopiné sur un “travaillisme à la française” avait surpris. Du temps s’est écoulé, Chirac a connu le destin que l’on sait et la Corrèze a renoué avec ses ancrages à gauche en se donnant à Hollande.

Les mannes de Queuille ne s’en plaignent pas. Henri Guaino, le conseiller de Sarkozy, a décidé de s’inviter dans la campagne présidentielle, jugeant peut-être que l’activisme des membres du gouvernement et des responsables de l’UMP manque de cohérence, de conviction et de panache. Le goût concomitant de la symbolique et de la bravade lui a suggéré de commencer sa campagne à Égletons précisément, au cœur de l’ancien fief de Chirac, dans le département où Hollande, lors des primaires socialistes, a réalisé des scores staliniens.

C’était ce samedi 22 octobre. Guaino m’ayant convié à titre amical, je l’ai rejoint d’autant plus volontiers que la rumeur ambiante promet une déroute à Sarkozy. Plus personne ou presque ne se risque à le soutenir, ce serait moche de le lâcher. Parmi les fidèles rassemblés autour du maire d’Égletons, Michel Paillassou et de rares élus “de droite”, j’ai reconnu quelques chiraquiens du temps jadis, venus sous le soleil d’automne entretenir les souvenirs d’un long printemps politique entre l’irruption sur nos arpents du jeune cow-boy pompidolien en 1967 et la prise de l’Élysée en 1995. Guaino savait bien que la Corrèze n’est guère sarkozyste, et pas très gaulliste non plus. Il n’en a eu que plus de mérite à se faire longuement acclamer, au terme d’un discours dont l’auditoire a apprécié l’altitude et la tonalité.

Pas de démago, pas de coups bas, juste un parallèle avec Guy Mollet pour camper Hollande en héritier de la SFIO de la basse époque plutôt que de Jaurès et de Blum. Exaltation des vertus “républicaines”, invocation de De Gaulle, de Malraux et de Péguy, défense du bilan de Sarkozy dont il a loué la perspicacité (crise de 2008), le courage (réforme des retraites), l’audace (Libye). Il a dénoncé l’irrespect vindicatif des médias et des politiciens, ce lynchage quotidien sans équivalent sous la Ve République. Guaino n’est pas stricto sensu un politique, et son naturel le porte à brûler ses cartouches. Il peut, il doit donner du souffle à la campagne car son lyrisme sonne juste et aucun discrédit ne le handicape. Il n’est ni usé, ni désabusé. En 1995 dans l’ombre de Chirac, en 2007 aux côtés de Sarkozy, son influence fut bénéfique. Elle le sera encore si les divers “entourages” ne lui tirent pas dans les pattes.

Le comportement de l’équipe de France face aux All Blacks en finale de la Coupe du monde devrait réconforter Sarkozy. Les joueurs et leur sélectionneur se chamaillaient à ciel ouvert comme font jour après jour les ténors de l’UMP. Contre les Tonguiens puis les Gal­lois, les tricolores ont été aussi calamiteux que l’en­semble des dirigeants de la majorité dans leurs joutes contre les socialistes. Les médias les ont vilipendés, l’opinion a pris ses distances. Les All Blacks avaient gagné tous leurs matchs depuis le début de la compétition, et réglé sèchement leur compte aux Australiens en demi-finale. Bref, la raclée semblait aussi inéluctable que la future déroute de Sarkozy face à Hollande, après ces vagues roses qui ont fini par déloger Larcher du Sénat. Or, Dusautoir et ses équipiers ont pris les Néo-Zélandais à la gorge dans leur antre d’Auckland ; ils auraient amplement mérité une victoire qui s’est refusée par pur caprice des divinités ovales. Humiliation, puis rédemption : ce scénario à la Dostoïevski trahit notre tempérament national ; nous sommes apathiques ou survoltés, misérables ou empanachés. Nos engouements ont la vie courte mais, grâce au ciel, nos désarrois aussi. Rien n’est perdu, surtout quand tout va de mal en pis.

Pendant plus de deux mois, six prétendants à la candidature présidentielle ont monopolisé la scène publique sans aborder la politique internationale, ni l’impact des flux migratoires sur l’avenir de la France. Rien sur l’Allemagne, rien sur la Grèce ; des vœux pieux sur la Chine et les pays émergents. C’était une compétition, soit, il fallait plaire en arrondissant les angles et sans afficher les détestations mutuelles. Mais alors, pourquoi ce délire unanime des commentateurs survalorisant ces “primaires citoyennes” jusqu’à les ériger en modèles de bonnes mœurs démocratiques ? Elles n’auront été qu’un jeu de la fortune télévisuel, ni plus ni moins captivant qu’un concours de beauté.

La Chine à la rescousse... sous conditions

La zone euro recherche un soutien financier des pays émergents, notamment de la Chine. Une perspective redoutée par de nombreux Européens. Côté chinois, le Global Times affirme que tout accord se fera sur la base du donnant-donnant.
Le 27 octobre, les responsables européens sont parvenus à un accord pour réduire la dette grecque. Ils attendent de pays riches en liquidités et extérieurs à l’UE qu’ils financent en partie leur plan de renflouement. La Chine, disposant de la plus grande réserve de devises étrangères, est aujourd’hui une cible prioritaire.
L’Europe développée se tourne vers la Chine en quête de liquidités. Ce qui en dérange plus d’un tant en Europe qu’en Chine. Certains Européens soutiennent que l’UE n’en est pas rendue au point de mendier auprès de Pékin. Apparemment, là-bas, beaucoup estiment que l’UE devrait réclamer des fonds à la Chine, sans pour autant lui proposer de contrepartie.

Le débat fait rage en Chine aussi

En Chine, les débats font rage. Beaucoup ne comprennent pas pourquoi la Chine devrait tendre la main à l’Europe, quand la ville de Wenzhou se trouve elle-même endettée.
Pékin et Bruxelles ne sont pas unis par des liens d’une amitié indéfectible au point de pouvoir tendre sans hésiter la main à l’autre dès qu’il traverse une crise. Les deux camps se livrent pour l’heure à des calculs. Un scénario encore compliqué par les opinions publiques – de part et d’autre, on trouve des analystes qui, au mépris du professionnalisme, préfèrent flatter les bas instincts d’un populisme hystérique.
Peut-être l’ampleur de la participation chinoise au plan de renflouement de la zone euro a-t-elle été décidée au nom de l’intérêt commun, tout en tenant compte de la méfiance mutuelle entre les deux parties.
La Chine ne peut se tenir à l’écart, puisque ses intérêts sont étroitement liés à l’Europe par la mondialisation. Mais d’un autre côté, la Chine ne va pas offrir une “grosse surprise” à l’Europe. Même les économies plus saines au sein de la zone euro répugnent à aider la Grèce. En tant qu’acteur extérieur, Pékin ne peut résoudre un problème que seuls les membres de la zone euro sont en mesure de régler.
Si l’UE tient vraiment à obtenir le financement de la Chine, elle doit envisager d’ouvrir davantage son marché aux produits chinois, tout en acceptant la position de la Chine en tant qu’économie de marché. Si Bruxelles estime qu’il ne vaut pas la peine de passer des “arrangements” de ce type, la Chine ne fera rien pour l’y contraindre.

L'Europe fait figure de pingre

Pour les Chinois, c’est faire preuve d’ignorance que d’établir un lien entre le plan de renflouement de la zone euro et la crise de la dette de Wenzhou. Le premier concerne l’usage que fait Pékin de sa réserve de devises étrangères, qui ne peut pas servir à sauver les entreprises abandonnées par des patrons en fuite à Wenzhou. En tant que puissance mondiale, la Chine devrait aider ceux qui ont été touchés par une crise ou une catastrophe. Les Chinois devraient comprendre qu’un pays qui ne se préoccupe que de ses intérêts en faisant fi de la moralité finira par être détesté.
Mais les Européens devraient, eux, s’interroger sur eux-mêmes au lieu de reprocher à la Chine de jouer les pingres. Ils rejettent le système chinois et ne veulent pas exporter de technologies en Chine. Chaque fois qu’une entreprise chinoise investit en Europe, l’opinion publique locale s’enflamme. Ils redoutent que la Chine n’en apprenne trop auprès d’eux et qu’elle n’ait ainsi encore plus de succès. Tout ce qu’ils veulent, c’est se reposer sur leurs anciens acquis tout en restant aux commandes.
Avec une telle mentalité, c’est l’Europe qui fait figure de pingre. Il ne faut pas trop politiser la participation chinoise au plan de renflouement de la zone euro. Elle devrait se dérouler dans un cadre civilisé, dont les règles tacites seraient claires pour les deux parties.

Point de vue

Une contrepartie cher payée

Une contrepartie cher payéeL'Europe "courtise le dragon" pour sauver la zone euro, titre Gazeta Wybrocza. Mais pour le quotidien polonais, cette aide ne pourra être reçue qu'au prix fort. "L'Europe met tous ses espoirs dans la Chine. Un pays qui détient le record mondial du nombre d'exécutions de peine capitale et qui envoie ses dissidents politiques dans des camps de travail. Un Etat qui persécute les Tibétains et le peuple ouïghour et qui censure l'Internet."
"Alors qu'ils comptent sur la Chine pour renforcer le FESF, les responsables européens devraient répondre à une question simple", écrit Gazeta Wybrocza. "S'ils prennent les milliards [de la Chine] pour sauver la Grèce ou l'Italie, auront-ils toujours le courage de condamner le non respect des droits de l'homme au Tibet ou dans le Xinjiang ? (...) L'Europe doit redouter que Pékin refuse de l'aider ou alors elle devra tout simplement se sentir un peu stupide car il n'est pas possible de demander de l'aide à quelqu'un tout en lui donnant des leçons de morale."

PARIS - Chine: le FESF "perte d'indépendance de l'Europe", pour Bayrou

Le président du MoDem, François Bayrou, a estimé vendredi soir au JT de TF1 que le recours à la Chine pour soutenir le Fonds européen de stabilité financière (FESF) provoquerait une "perte d'indépendance de l'Europe" et "qu'on sera moins armé" dans les relations avec Pékin.
Le leader centriste a jugé que la question était "extrêmement grave et troublante".

"Il s'agit d'une perte d'indépendance de l'Europe. Avoir été obligé de proclamer à la face du monde qu'on allait avoir recours à la Chine pour notre propre rééquilibrage, ça veut dire qu'on sera moins armé lorsqu'on aura des relations cruciales avec ce grand pays", a expliqué le député des Pyrénées-Atlantiques.
François Bayrou a notamment souligné "le jeu que la Chine fait avec sa monnaie, qu'elle sous-estime", faisant baisser les prix des produits chinois, "une concurrence qui n'est pas loyale".
Le président du MoDem a aussi déploré qu'"on (accepte) que la Grèce efface ou en tout cas que la Grèce ne rembourse pas 50% de sa dette".
Conséquence selon lui, un renforcement du "doute" et du "soupçon" à l'égard des autres pays plutôt que de la "confiance". "On est dans la défiance et il n'y a rien de plus contagieux que la défiance, et cela, ça touchera tous les pays, y compris la France", a-t-il estimé.
Le député a regretté que la France "(adhère) à la stratégie de l'Allemagne".
Concernant l'interview télévisée de Nicolas Sarkozy, avec lequel il s'est entretenu mardi à l'Elysée, M. Bayrou a déploré qu'il n'y ait pas d'"avenir" dans le discours du chef de l'Etat.
En revanche, "je veux bien lui faire crédit de ce qu'hier soir il était plus président que candidat en campagne", a déclaré le président du MoDem.
SIMPLET PREMIER A PARLÉ, J'AI UN GRAND VIDE DANS LA TÊTE.

La Grèce caricature Merkel en uniforme nazi

Alors que l'Europe se targue d'avoir trouvé une issue à la crise de la dette et d'avoir sauvé la Grèce de la faillite en réduisant de moitié sa créance, le pays semble avoir pris en grippe Angela Merkel qu'il compare à un officier nazi.

Si tout le monde s'est félicité des accords passés lors du dernier sommet européen, il semblerait que la population grecque n'ait pas apprécié les mesures d'austérité imposées à leur pays en contrepartie d'une réduction partielle de la dette. Ils n'hésitent d'ailleurs pas à comparer le gouvernement d'Angela Merkel, la chancelière allemande, au régime nazi qui occupait le pays durant la Seconde Guerre mondiale.


Angela Merkel est personnellement visée. Traitée de danger public, elle apparaît en uniforme d'officier SS, arborant un brassard dont la croix gammée est aurolée des étoiles du drapeau européen. En dépit d'une réduction de 50% du montant total de leur dette (estimée à 200 milliards d'euro) auprès des banques, les Grecs se montrent furieux des décisions prises lors du sommet européen de mercredi malgré le soulagement du Premier ministre socialiste George Papandreou estimant que les accords évitaient à la mort de la Grèce.

Les partis d'oppositions ont fustigé cet accord historique, furieux de voir leur pays condamné à "neuf années supplémentaires d'effondrement et de pauvreté". Une fureur qui dépasse désormais l'hémicycle du gouvernement et du parlement grec. Outre la photo d'Angela Merkel, de nombreuses satires croquent les représentants du gouvernement grec, que l'on voit la ceinture serrée, en train de reproduire le salut hitlérien, tandis que les touristes allemands qui visitent les monuments historiques de la ville sont accueillis par une population hostile.

L'ingérence de Berlin dans les affaires intérieures grecques a fait renaître une inimitié historique et nombreux comparent celle-ci à la destruction massive du pays par l'armée hitlérienne, il y a plus de 65 ans de cela. (LS)