TOUT EST DIT

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jeudi 27 octobre 2011

Tous à la merci de l’Allemagne

Les dirigeants de la zone euro ont allégé la dette grecque et augmenté le montant de leur aide. Mais pour Eleftherotypia, qui considère en Une que “les tanks allemands sont dans le plan de sauvetage”, cette décision place les Grecs et tous les Européens sous la coupe de Berlin.
Encouragée par plus de 80% des députés qui lui ont donné le feu vert, Angela Merkel s’est rendue au sommet de Bruxelles pour trouver une solution au problème grec.
Or la décision prise par les dirigeants européens avait été annoncée presque point par point par la chancelière devant ses deputés ! Il semblerait qu’elle n’ait même pas tenu compte de l’échange de points de vue avec les autres dirigeants européens, comme s’il n’y avait pas d’autres joueurs en Europe.
Bien entendu, tout le monde sait que l’Allemagne est le joueur le plus fort en Europe. Tout le monde sait que son avis pèse plus lourd que les autres. Mais elle ne peut pas toujours avoir le dernier mot. Parce qu’en politique, il ne faut pas appliquer les mêmes règles qu’au football, où "à la fin, ce sont toujours les Allemands qui gagnent", comme le disait un ancien joueur anglais.
En fait, au train où vont les choses, on se retrouve dans le scénario inverse. Parce qu’en football, les Allemands perdent souvent alors qu’en Europe, ils imposent toujours leur avis. Ils ne rencontrent d’ailleurs aucune objection. Même le président français est critiqué par sa propre presse parce qu’il soutient les positions allemandes.

La chancelière fait ce qu'elle veut

D’autres dirigeants, comme le Premier ministre luxembourgeois Jean Claude Juncker, s’inquiètent de l’hégémonie allemande. Mais tout cela ne sert à rien. La chancelière Merkel fait ce qu’elle veut. Par rapport à la Grèce, elle a imposé la solution comprenant une décote de la dette de 50% et des réformes structurelles en profondeur, avec des mesures de rigueur à la clé.
Voilà en effet la contrepartie du “cadeau” de la restructuration : la rigueur. Même si Merkel à expliqué à ses députés qu’elle a du “respect” pour les sacrifices consentis par les Grecs, cela ne change rien à la réalité de l’austérité. Cela vaut pour la Grèce mais aussi pour les autres pays dans le collimateur, comme l’Italie, au-delà de la réticence de Berlusconi.
La Grèce, comme l’ensemble de la zone euro, est donc à la merci de l’Allemagne. Quand les décisions majeurs sont en discussion et qu’au final, elles sont imposées par un pays qui ne recule devant rien, les autres font forcément marche arrière. Si l’on continue sans que d’autres pays imposent leur point de vue, rien de bon ne pourra arriver en Europe, en particulier pour les petits pays, les maillons faibles de la chaîne.

La famille UE

Le gouvernement grec va devoir nationaliser ses banques

Une des conséquences paradoxales de l'accord conclu dans la nuit de mercredi à jeudi 27 octobre entre les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro est qu'Athènes va devoirnationaliser une partie de ses banques.

Jusqu'ici Bruxelles et le Fonds monétaire international (FMI) ont multiplié jusqu'ici les pressions pour que le gouvernement mette en oeuvre un programme ambitieux de privatisations, qu'il a bien du mal à faire avancer.
"Il est très probable qu'une partie importante des actions des banques passera sous le contrôle de l'Etat", a reconnu le premier ministre grec, Georges Papandréou, jeudi à Bruxelles. Il s'est toutefois voulu rassurant : "Après une restructuration, nous les remettrons sur le marché, comme d'autres pays l'ont fait. C'est une procédure normale et il n'y a aucune raison d'en avoir peur."
Dans son programme de privatisations, le gouvernement grec s'était engagé, en juin, à céder ses participations dans la Banque Postale fin 2011 et dans la Banque agricole en 2012.
Depuis plusieurs jours, les banques grecques ont tiré la sonnette d'alarme. "Ceux qui soutiennent une grande décote des obligations sont soit ceux qui n'ont rien à perdre de l'effondrement de la Grèce (...), soit ceux qui n'ont rien compris à la nature de l'opération", avait expliqué, le 14 octobre, le président de la Banque du Pirée, Michalis Sallas.
L'ancien ministre des finances, Georges Papaconstantinou avait également fait part de son inquiétude : "Une décote importante mettrait en grand danger l'économie du pays, le système bancaire, les caisses de retraites et les liquidités."
Mais Georges Papandréou et son ministre des finances, Evangélos Vénizélos, se sont rangés du côté des partisans d'un "hair cut" bien franc.
"Les banques devront avoir recours au Fonds européen de stabilité financière, qui constitue, quand même un filet de sécurité", explique Nicolas Georgikopoulos, économiste au Centre pour la planification et la recherche stratégique, à Athènes.
"Dans un pays où l'on sait que l'Etat ne fonctionne pas, on lui confie la gestion des banques. C'est absurde", s'étonne Stéphane Manos, député libéral et ancien ministre des finances.
L'autorité bancaire européenne a estimé à 30 milliards d'euros les besoins en recapitalisation des banques grecques. Celles-ci détiennent 44 milliards d'euros d'obligations grecques. Elles souffrent également d'un manque de liquidités et ne peuvent désormais se financer qu'auprès de la Banque centrale européenne (BCE).
Inquiétudes
La récession a eu pour conséquence une chute des dépôts, qui ont fondu de près de 50 milliards d'euros en deux ans. Le groupe américain Black Rock réalise en ce moment un audit des banques grecques, qui suscite des inquiétudes.
Le gouvernement grec vient déjà d'intervenir pour sauver la banque Proton, dont les problèmes viennent davantage des malversations de son principal actionnaire, que de la crise.
Le ministre des finances, Evangélos Vénizélos, s'est, de son côté, voulu rassurant, mercredi 26 octobre, à propos des caisses de retraites, qui détiennent 8 milliards d'euros de dette grecque. Il a expliqué que "le gouvernement prévoit de prendre toute mesure adéquate pour la sécurité sociale (et) pour garantir les caisses de retraite et améliorer leurs fonds."

L'Europe au bout de la nuit dans la douleur

Crise de l'Europe, de l'euro, de l'endettement. Crise de la gouvernance, de méfiance des marchés et de défiance des opinions. Sans parler de la crise de nerfs qui sans doute a failli jaillir des crânes des dirigeants réunis au chevet de la zone euro. Hier soir, ils avaient toujours un pied dans le vide, un autre à Bruxelles, en quête du sursaut permettant d'éviter le précipice. Si des progrès étaient accomplis sur le Fonds de stabilisation financière, si la recapitalisation des banques faisait l'objet d'un accord, le niveau de l'effacement de la dette grecque demeurait l'écueil majeur devant la résistance des banques créancières. Surtout, la solution globale espérée, condition pour enrayer la contagion de la crise aux maillons faibles, peinait à se dessiner. Or, sans geste fort, comment rassurer les opérateurs financiers ? Le scénario catastrophe semblait évité, mais les ambitions étaient revues à la baisse. Cependant, personne n'a droit à l'échec, à commencer par le couple franco-allemand, qui vit ses heures les plus tourmentées de son histoire. Ni Angela Merkel, laquelle n'entend pas débourser plus que prévu. Ni Nicolas Sarkozy, lequel cherche à empêcher à tout prix que la France ne soit attaquée par les marchés. Ce sont deux visions différentes de la solidarité européenne qui en réalité s'affrontent, la chancelière parvenant à imposer sa ligne et à se poser en chef d'orchestre. Quelle que soit l'issue finale des négociations, la monnaie commune ne pourra longtemps survivre avec un orchestre aussi désaccordé et dix-sept instrumentistes jouant chacun sa propre partition économique.

Encore un tour ?

Catastrophisme ambiant

Hier à Bruxelles, la chevauchée des Walkyries s’était substituée à l’hymne à la joie. On nous promettait Apocalypse now et un scénario comme seul Hollywood sait en produire pour l’avenir de l’euro. Roulements de tambour avant chaque inspiration d’Angela Merkel par qui passe le salut de l’Eurogroupe. Faute d’accord, le continent dériverait en territoires inconnus.

Pourtant, au café du commerce, lassé ou dépassé par cette dramaturgie qui se trame depuis deux ans, l’ambiance était plus à radio Nostalgie qu’à radio Londres. Même pas peur ? Une décennie que l’Occident va de psychose en psychose. De quoi se blaser. Quand ce n’est pas la dette ou la bulle spéculative, c’est le climat et la menace que notre civilisation s’autodétruise. Nous sommes 7 milliards et avec la nature aussi on vit à crédit.

De verts messagers de la fin du monde tendent à culpabiliser l’homme, l’exhortant à réduire son train de vie, voire la vie. Sans parler de ces pandémies ou du terrorisme qui entretiennent l’incertitude de notre sort. “Aujourd’hui, l’anxiété est élevée au rang de vertu politique”, écrit Bruckner dans son dernier livre, “le fanatisme de l’Apocalypse, sauver la Terre, punir l’Homme”. Cette récurrence dans le catastrophisme banalise et brouille notre perception de la gravité. Ce soir, Nicolas Sarkozy s’exprime à la télé. Peut-être, citant son vieux mentor, nous appellera-t-il “à faire des sacrifices”. Ainsi parlait, déjà, Balladur en 1994. Ô temps béni de l’allégresse insouciante.

Le diable est dans les détails

Ce n’est pas en une nuit de négociations et dans des sommets à répétition que les chefs d’État et de gouvernement arrêteront miraculeusement le double plan de sauvetage de la Grèce et de l’euro. Le croire relève de la pantomime politicienne ! Car il y a les « détails »… et le « diable est dans les détails ». Or seuls ces « détails » comptent en expliquant noir sur blanc les décisions. Dès ce matin, marchés financiers en tête, le monde va les étudier à la loupe, ou les interpréter en spéculant sur leur manque, pour rendre un premier verdict positif ou négatif.

Certes, il sera de bon ton de saluer la volonté politique d’Angela Merkel dûment légitimée par le Bundestag pour négocier, toutefois dans l’étroit cadre d’une limite à ne pas franchir. Une limite qui porte sur le rôle de Banque centrale européenne que nos voisins veulent à tout prix « indépendante », en lui interdisant d’acheter des obligations compromises, ce qu’a pourtant fait Jean-Claude Trichet à hauteur de 170 milliards, sauvant sans doute l’euro durant les tourmentes de l’été. Or, contredisant la chancelière, Mario Draghi, futur patron de la BCE, affirme qu’il continuera, s’il le faut, cette « politique non conventionnelle ». Heureusement, d’ailleurs.

Ce n’est pas le seul « couac » constaté hier. Un autre porte sur la « décote » de la dette grecque. Nul ne sait encore comment, sans connaissance des fameux « détails », les banques exposées mettront – ou voudront mettre — en œuvre cette restructuration. Quant à l’effet levier du Fonds de stabilité FESF, là encore les précisions s’imposent. Multiplier 440 milliards par quatre ou cinq en les transformant en « assurances-crédit partielles » augmente l’efficacité de l’apport initial… quand tout va bien. En multipliant les risques d’autant. Et ce FESF recèlerait aussi, en son sein ou en marge, un « fonds fantôme » nourri de capitaux chinois, surtout destiné à faire face aux déficiences des « poids lourds » comme l’Italie. En quelque sorte, l’Europe vendrait son indépendance, son âme aussi. Voilà qui serait pourtant bien plus lourd de conséquences que sortir la BCE du dogmatisme primaire dans lequel l’enferme l’Allemagne au nom de sa puissance politique synonyme de sa relative bonne santé économique.

Tout repose sur ces « détails » si déterminants. On les connaîtra peut-être aujourd’hui. On verra aussi si une Europe politique existe encore.

L'Europe, de l'Allemagne à la... Chine

L'Europe, de l'Allemagne à la... Chine Au fil de sommets à répétition, le plus souvent sauvés in extremis, on avait fini par croire qu'une fois de plus l'Europe, le dos au mur d'une crise existentielle gravissime, allait s'en sortir à l'heure propice du journal télévisé. Comme d'habitude, au prix d'un habillage politique consensuel de façade. L'histoire retiendra peut-être que le 26 octobre 2011 aura marqué une rupture dans cette dramaturgie trop bien orchestrée, sous l'égide de l'Allemagne.

Plus que jamais maître de la partie cruciale qui se joue sur l'avenir de l'Europe, Angela Merkel ne veut plus, apparemment, se payer de mots, en rassurant au rabais avec des promesses floues et non gagées. Les marchés jugeront. Ce qui est sûr, et cela ne risque pas de leur échapper, c'est que l'Europe est de plus en plus sous la coupe peu suspecte de démagogie de l'Allemagne et de sa chancelière.

Elle impose son parler vrai : fini les déclarations lénifiantes ou artificiellement volontaristes. Elle impose son calendrier. Elle impose surtout sa politique - une potion de rigueur et de conservatisme - sur pratiquement tous les sujets vitaux : la recapitalisation des banques, le rôle autonome de la Banque centrale européenne, l'ampleur limitée du fonds européen de solidarité financière, l'effacement très contrôlé de dette grecque, la mise au pas sévère des mauvais élèves. N'en déplaise à Nicolas Sarkozy, l'Europe roule à l'heure allemande. Et tant pis pour ceux qui voulaient croire, en France, à l'alliance du volontarisme sarkozien et de la rigueur merkelienne.

Le poids de la tutelle allemande sur l'Europe ne doit pas occulter l'autre événement inédit et peut-être décisif du énième sommet de la dernière chance : l'apparition surprise de la Chine au guichet du fonds ad hoc de sauvetage collectif (FESF). Imaginer la Chine en sauveteur de la « vieille Europe », il y a seulement cinq ans, était impensable. La roue de l'histoire tourne aujourd'hui à une vitesse qui donne le tournis.

Sans préjuger du rôle précis de Pékin, cela démontre que le centre de gravité du monde est en train de basculer très vite vers l'Asie, marquant le déclin de l'Europe face aux « émergents » d'hier. Le problème, c'est que la Chine n'est pas seulement ce pays dont on condamne de plus en plus mollement la politique en matière de droits de l'homme. C'est un rouleau compresseur politique et économique qui s'embarrasse assez peu des règles du jeu de nos « vieilles » démocraties, profitant d'effets de masse et de vitesse jamais connus dans l'histoire.

Depuis qu'elle a rejoint le concert des grandes puissances, la Chine fait preuve d'un sens aigu de son intérêt national, qui n'a que peu à voir avec une philanthropie désintéressée. Personne ne peut croire qu'elle signerait un chèque en blanc à cette Europe affaiblie, cabossée de partout, écartelée entre les 17 de l'euro et les 27 de l'Union, les fédéralistes et les souverainistes, les vertueux et les laxistes, les volontaristes et les traîne-savates.

Reste la lancinante question : que penseront les marchés au terme du laborieux sommet de Bruxelles ? Ce sont eux qui ont posé le garrot de taux d'argent prohibitifs aux mauvais élèves de la zone euro. Ce sont eux qui peuvent l'appliquer, demain, à l'Italie ou le desserrer sur des critères qui ne sont pas toujours éclairés par l'intérêt général... Eux que les politiques avaient envisagé de mieux contrôler au coeur de la crise en 2009. Ils doivent amèrement le regretter. Car les marchés peuvent encore faire éclater la zone euro.

Valéry Giscard d'Estaing estime qu'"on exagère" la gravité de la crise européenne

L'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing a relativisé, mercredi 26 octobre, la portée de la crise européenne, appelant ceux qui sont en train de paniquer à "voir un peu plus loin". "On exagère", a estimé sur RTL l'ancien chef de l'Etat, fervent partisan de la construction européenne, en rappelant le sens de cette union.

"Nous avons une monnaie unique. Aujourd'hui qu'est-ce-qu'elle fait ? Elle monte. Elle n'est pas en crise. Donc, dans toute cette affaire, je suis frappé par le fait qu'elle est traitée dans l'agitation et avec un niveau de compétence relativement faible", a-t-il estimé à l'adresse des commentateurs. Quant aux politiques, "ils disent toujours que l'heure est grave parce que si cela va mal, ils l'auront annoncé et si cela tourne bien ils auront le mérite d'avoir résolu les problèmes", a-t-il fait valoir.
"TOUT LE MONDE PANIQUE MAIS LE PIB DE L'EUROPE EST 3 FOIS CELUI DE LA CHINE"
Sur la situation des banques, l'ancien président a jugé que la question de leur recapitalisation était "incompréhensible pour les citoyens". "En mai-juin dernier, on a fait subir des tests à toutes les banques européennes qui ont montré qu'il n'y avait pas de problème sérieux et qu'elles avaient de la trésorerie. Alors, trois mois après, on parle de les recapitaliser. Comment voulez-vous que les citoyens s'y retrouvent ?", a-t-il souligné. "Et, d'autre part, ce ne sont pas des sujets pour les chefs d'Etat ou de gouvernement, mais pour les banquiers centraux", a-t-il ajouté.
Pour l'ancien leader centriste, fondateur de l'UDF, "il y a un sujet intéressant : est-ce que les dix-sept États de la zone euro, qui sont les seuls à vouloir faire avancer l'Europe, vont former pour les années 2030-2040 une puissance économique et monétaire forte, de la taille des USA ou de la Chine". "Tout le monde est là à paniquer mais le PIB de l'Europe est trois fois celui de la Chine. Et l'on se conduit comme si nous n'étions rien, insignifiants, désordonnés, incapables de créer et de produire", a-t-il déploré.
"Le problème, pour l'ex-chef de l'Etat, c'est de revenir à une conception gaulliste de la stratégie politique, c'est-à-dire de voir un peu plus loin". "Est-ce-que cette crise sert à donner à l'euro le symétrique économique dont l'Europe a besoin depuis le début. Si c'est oui, c'est très bien, et il n'y a pas lieu d'en faire un drame", a-t-il conclu.

plantu voit la tunisie !

Euro: vers un FESF à plus de 1000 Mds

Le Fonds européen de stabilité financière (FESF), dont les fonds encore disponibles atteignent entre 250 et 275 milliards d'euros, sera démultiplié par un facteur au moins égal à quatre, ont indiqué mercredi deux sources participant au sommet de la zone euro à Bruxelles.

Ce recours à l'effet de levier portera la capacité totale du fonds de soutien à l'euro à 1.000 milliards d'euros au moins. "L'effet de levier sera "au minimum de 4", a dit l'une des sources, qui a précisé que les dirigeants européens ne communiqueraient toutefois aucun chiffre mercredi soir.

Le chiffre final sera connu une fois que les discussions sur le deuxième plan de sauvetage de la Grèce seront finalisées.

Une longue nuit pour sauver la zone euro

Les chefs d'État et de gouvernement étaient réunis mercredi pour venir au secours de la Grèce et de la monnaie unique.

L'Europe a engagé mercredi soir un marathon à suspense pour reprendre le contrôle de sa monnaie et de son destin. Mais aux premières heures de ce nouveau sommet de crise à Bruxelles, l'espoir d'un règlement tous azimuts de la crise de la dette butait toujours sur la Grèce, révélateur du malaise, et sur le fonds de sauvetage, censé stopper la contagion pour l'avenir.

Angela Merkel, rassérénée par un soutien très majoritaire au Bundestag, a confirmé l'existence de blocages dès le début du sommet: « Il y a encore beaucoup de problèmes à régler et de négociations à mener, donc le travail n'est pas terminé», a-t-elle fait savoir à son arrivée à Bruxelles. Du côté français, après un nouveau tête-à-tête d'une heure entre la chancelière et le président, on se voulait pourtant rassurant: «Le fossé n'est pas insurmontable.»

Contrairement à l'objectif initial du double sommet (Europe entière puis zone euro seule), les chances semblaient néanmoins s'amenuiser d'une réponse assez complète et précise pour enrayer la contagion. Dix-huit mois après la première alerte sur la Grèce, les négociations avec les banques créancières se sont à nouveau enlisées. Berlin brandit la menace d'une restructuration précipitée de la dette grecque, avec une décote d'au moins 50%, «imposée aux banques si elle n'est pas volontaire». Mais les établissements financiers refusaient de franchir ce seuil en début de soirée.

La France est en retrait sur la question, par crainte de déclencher une réaction en chaîne catastrophique aussi bien pour le système financier que pour d'autres pays endettés, telles l'Italie et l'Espagne. Les derniers milliards sont les plus difficiles à trouver, explique un haut responsable, laissant prévoir que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel pourraient faire directement valoir leurs arguments aux représentants de l'industrie bancaire, eux aussi réunis à Bruxelles.
Négociations nerveuses

Au cœur de négociations nerveuses entre banquiers et hauts fonctionnaires, la décote grecque est la variable de départ d'une série d'additions-gigognes que les dirigeants européens s'étaient donné pour mission de verrouiller la nuit dernière. De l'allégement du fardeau consenti à Athènes dépend largement le montant de la recapitalisation des banques, officieusement chiffré à 108 milliards d'euros.

Au bout de ces inconnues en cascade, c'est la force de frappe du FESF, le fonds de sauvetage européen, qui vient en question. Le chiffre, jalousement gardé secret, est celui qu'attendent les marchés pour jauger le nouvel arsenal de défense de l'euro. Pour ce trésor de guerre, des montants allant jusqu'à 2000, voire 3000 milliards d'euros ont circulé ces dernières semaines. Mercredi soir, tout portait à croire que le sommet s'entendrait sur un chiffre moins ambitieux.

Sous la pression d'Angela Merkel et malgré les réticences de Nicolas Sarkozy, la zone euro a volontairement bridé ses moyens: elle a renoncé dimanche à faire de la BCE et de ses capacités de financement théoriquement illimitées le ressort principal de la défense de l'euro. La question posée mercredi au sommet était de mieux mobiliser les ressources existantes, qu'il s'agisse des fonds encore disponibles du FESF ou de ce que des acteurs externes, comme la Chine ou le FMI, seraient disposés à investir dans des emprunts publics européens.
Force de frappe

Du côté français, on assurait mercredi soir que les Européens s'entendront sur un effet de levier «supérieur à quatre», afin de démultiplier les interventions du fonds européen. Ce qui aboutirait à une force de frappe d'un peu plus de 1000 milliards d'euros.

Il faudrait y ajouter ce que les fonds souverains chinois, japonais ou russe, bientôt directement sollicités par l'UE, pourraient apporter au dispositif. Dans tous les cas, il y avait peu de chance que le fameux chiffre soit divulgué à l'issue du sommet: «Nous n'allons surtout pas dire aux marchés à quel endroit ils doivent nous attendre», lâchait mercredi un haut responsable européen.

Les marchés, justement, feront très vite connaître leur verdict sur le résultat du sommet. Ils semblaient l'attendre mercredi dans une certaine sérénité, contrastant de façon surprenante avec la fébrilité bruxelloise: les Bourses européennes sont restées stables, les places américaines étaient en hausse à l'ouverture du sommet, et l'euro a touché un plus haut quelques heures plus tôt depuis sept semaines face au dollar.

Retour sur les problèmes financiers de la Grèce