TOUT EST DIT

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lundi 17 octobre 2011

Indignés par procuration

À New York, Wall Street, les indignés américains défilent grimés et déterminés, devant les colonnes du temple de la finance. À Rome, les ulcérés Italiens, se rassemblent par dizaines de milliers, écœurés par le vote de confiance accordé vendredi par le Parlement à Berlusconi. Les « indignados » espagnols, occupent, marchent, chantent. La Belgique, la Grèce et même le Royaume-Uni dans les facs et les banlieues, ont leurs indignés. Ils se rassemblaient hier à Bruxelles.

Et les Français champions du monde de la manif ? Les « travailleurs », usés par des journées de revendications catégorielles à répétition et désabusés par le résultat des manifs sur la réforme des retraites n’avaient pas une journée de salaire à perdre mardi pour dénoncer l’austérité et la toute puissance des marchés, à l’appel de syndicats divisés et méfiants à l’égard de ces « indignés » de l’étranger que Facebook mobilise mieux que les mots d’ordre de grève.

Chez nous, l’indignation fonctionne par procuration. On se rue sur le livre de Stéphane Hessel (lire page 9), on stresse ou on lève le pied au travail, on vote à la primaire du PS. La vraie manif des indignés français aura lieu lors de la présidentielle. À ce jour, rien ne dit que l’indignation sera majoritaire.

Une question de tempérament

C’est important, le tempérament... Très important. Loin d’être un critère accessoire dans une compétition électorale, il a été bien plus mobilisateur pour ce second tour des primaires que ne l’avait imaginé... Arnaud Montebourg. Plus décisif, au bout du compte, que les programmes en compétition.

Si François Hollande a remporté plutôt aisément le duel final du PS, il doit d’abord son succès à ce qu’il est: un candidat de rassemblement. Le candidat «normal» d’une gauche qui a préféré un discours volontiers tribunicien mais rond et apaisé à celui, plus agressif et à la tonalité plus... sectaire de Martine Aubry.

Les différences de style et de verbe entre les deux finalistes ont bien failli être mortelles, pourtant. La stratégie de la véhémence suivie par la maire de Lille depuis jeudi - qui a contribué à sa perte - a envenimé le match au point de laisser planer quelques doutes sur la réconciliation effective du parti au-delà des embrassades de circonstance de ce dimanche d’euphorie.

Net, aussi bien pour la participation que par l’écart entre les deux prétendants, le résultat va donner une légitimité suffisante à l’élu des socialistes. Mais il ne le dispense pas de devoir composer, au millimètre, avec sa rivale comme avec les protagonistes du premier tour. Martine Aubry n’a pas attendu une minute pour mettre de la tension dans ce rapport de forces. Côté hommage, elle a fait, certes proprement, le minimum, mais en se réinstallant immédiatement rue de Solférino, la première secrétaire du parti a aussi signifié au vainqueur qu’elle avait bien l’intention de le mettre, autant que possible, sous tutelle.

L’osmose entre l’appareil du PS et le candidat du parti - dont l’absence avait tant pénalisé Ségolène Royal en 2006-2007 - n’est absolument pas gagnée d’avance. Elle sera essentielle, pourtant, pour rassembler les familles éclatées de la gauche autour d’une ligne qui reste à tracer au-delà du projet, consensuel mais très général, adopté à l’unanimité par le PS.

François Hollande est conscient que la période tampon qui s’ouvre ce matin est périlleuse. Il n’a pas oublié qu’en 2006 Ségolène Royal avait raté cette transition délicate en prenant trop de champ pendant plusieurs semaines... et qu’elle ne s’en était jamais vraiment remise. Lui, au contraire, veut accélérer et il va essayer de profiter de la dynamique de sa victoire pour mettre le parti en ordre de marche derrière lui. Derrière les bras levés de la réconciliation et des hommages au fair-play de Martine, le bras de fer s’engage...

L’homme qui aime tant les discours en a aligné trois en une heure, installant d’emblée sa présidentialité. En évoquant son «rêve français» dans la nuit de Paris, a-t-il eu conscience que, par un hasard du calendrier, il faisait écho à l’éternel «I have a dream» de Martin Luther King célébré au même moment de l’autre côté de l’Atlantique ?

Un candidat légitimé

Ouf ! Pour les socialistes, la « primaire citoyenne » se termine bien. Très bien, même. Alors que la montée des tensions, ces dernières heures, laissait craindre des dérapages, cette curiosité politique a fait la preuve de sa pertinence.

Pour la droite, qui sait ce matin que son adversaire se nomme François Hollande, elle sonne l'heure de la contre-offensive et d'un retour au pluralisme après sept semaines de présence déséquilibrée dans les médias.

Pour l'opinion, la fin de cette séquence rose va permettre de varier les plaisirs et d'éviter la saturation.

Passé ce soulagement, une observation majeure s'impose : les électeurs de la primaire ont voté utile en choisissant François Hollande, considéré, à gauche, mais aussi à droite, comme le mieux positionné pour battre Nicolas Sarkozy. Notons, au passage, qu'il y a quelque cocasserie à voir le président de la Corrèze gagner grâce à une réforme du parti impulsée, il y a deux ans, par... Martine Aubry ! Et, soyons justes, après de nombreux mois d'une préparation psychologique et programmatique intense.

Ce résultat du second tour n'était pas acquis d'avance. François Hollande en a été inquiet jusqu'à la dernière minute. L'ardeur de la maire de Lille en fin de parcours, l'engagement des écologistes derrière elle et la dispersion des voix Montebourg ont entretenu un suspense - mobilisateur - qu'illustrent la poussée participative - près de trois millions d'électeurs - et l'évolution du corps électoral d'un tour à l'autre.

Pour le PS, la netteté du résultat était le meilleur scénario. L'écart est suffisant pour désamorcer les regrets du camp Aubry ; pour préserver, malgré les inimitiés, l'unité du parti et pour amplifier la dynamique autour d'un vainqueur indiscutable, contrairement à ce qui s'était passé pour Ségolène Royal en 2007. Il traduit même une envie de présidentielle et un désir de victoire que même les détracteurs de la primaire auront du mal à nier.

Pour l'UMP, la victoire de Hollande n'est pas la meilleure nouvelle. Plus insaisissable, plus difficile à combattre sur le terrain du bilan que la « dame des 35 heures », plus centré qu'elle sur l'échiquier politique, moins clivant et vif dans la réplique, il risque de refroidir les espoirs de la majorité au centre, surtout en l'absence de Jean-Louis Borloo. Il peut aussi compliquer la vie de François Bayrou dont certaines thèses, notamment sur l'exemplarité de l'État, sont voisines.

La gauche de la gauche, en revanche, va reprendre espoir. Jean-Luc Mélenchon pourra tirer profit de la thématique de la « démondialisation » mise en avant par Arnaud Montebourg et peu réaliste aux yeux de François Hollande. Les écologistes, qui affichaient leur préférence pour Martine Aubry, retrouvent un espace et quelques raisons supplémentaires de se démarquer du candidat PS.

Pour « réenchanter le rêve français », comme il l'a dit hier soir, François Hollande devra rassembler toute cette gauche. Et, d'ici au 6 mai 2012, lui, le gentil, le consensuel, devra faire la preuve qu'il sera assez fort, assez ferme, assez crédible pour construire sa seconde campagne sur autre chose que le rejet de la personne de Nicolas Sarkozy. Sur autre chose qu'un petit dénominateur commun synonyme de conservateur. Il lui reste sept mois pour convaincre qu'il peut être davantage un Schroeder qu'un Prodi.

BLOG. Politiquement chaud

Lagarde : "la Grèce a beaucoup avancé" (E1)

"Les Grecs ont beaucoup, beaucoup avancé. Ils ont beaucoup travaillé et ont par exemple réduit leur déficit l'année dernière d'à peu près cinq points", a commenté Christine Lagarde sur Europe 1 lundi matin. "On s'est mis d'accord avec eux sur un certain nombre d'actions complémentaires qui, si elles sont bien mises en œuvre, doivent nous amener à approuver la situation et à débloquer la tranche suivante" d'aide, a ajouté la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) alors qu'une délégation d'experts est actuellement à Athènes pour juger la situation.

L'ancienne ministre de l'Economie française a également salué "de bonnes mesures votées" en Italie et en Espagne, pays également en proie à une économie fragile. "Il faut maintenant les mettre en oeuvre, et c'est bien souvent là que le bât blesse", a-t-elle mis en garde. En ce qui concerne la France, comme son "prédécesseur" Dominique Strauss-Kahn, Christine Lagarde se refuse "à faire tout commentaire spécifique sur [son] pays".

Primaires PS : Aubry "barrée" par les hommes

Aubry a du affronter, comme Cresson et Royal avant elle, les réflexes machistes d’un monde dominé par les hommes. Mais si, en 2012, elle prenait sa revanche à Matignon ? 

La défaite –sans appel- de Martine Auby  lors du second  tour de l’élection présidentielle, c’est  aussi (ou d’ab ord) l’échec d’une femme. L’analyse détaillée des résultats du second tour confirmera, tout l’indique,  les enseignements du premier,  et  aussi  ceux des sondages qui s’étaient accumulés durant la campagne des primaires:  indépendamment  du clivage gauche-droite et, à l’intérieur du PS, du clivage classique entre « courants », il y a eu, proportionnellement,  plus de femmes que d’hommes  qui ont voté Aubry et plus d’hommes que de femmes qui ont voté Hollande.
La maire de Lille –qui avait indiqué que sa  première  décision si elle était élue présidente de la République serait d’agir pour une vraie égalité salariale-hommes-femmes-  avait d’ailleurs clos sa campagne en lançant un vibrant aux électrices.  Elle a été entendue, mais pas suivie. Ou, de son point de vue,  pas assez suivie.  Par réflexe « machiste », diront les uns,  par bon sens, diront les autres (en soulignant qu’elle n’a pas inspiré assez confiance), les électeurs hommes  -proportionnellement, répétons-le-  ont plébiscité, en effet, l’élu de la Corrèze.

Vers un tandem Hollande Aubry ?

D’une certaine manière, voici que les destins de Ségolène Royal et de Martine Aubry  se rejoignent, ou se recoupent. Ni l’une ni l’autre n’auront réussi à devenir, comme elles  l’espéraient, la première femme présidente de la République. C’est définitif pour l’ex-compagne de François Hollande, sévèrement battue au premier tour, et qui en a été bouleversée au point de ne pouvoir contenir ses larmes. C’est probablement définitif pour celle qui est redevenue officiellement depuis soir première secrétaire du PS et que beaucoup comparaient  -non sans arguments- à celle qui tient depuis tant d’années les rênes de l’Allemagne:  Angela Merkel.
Le destin des deux femmes ressemble –mais de loin, car elles sont tout de même allées l’une et l’autre beaucoup plus loin, beaucoup plus haut- à celui d’Edith Cresson, première femme Premier ministre :  en 1991-1992, elle n’a « tenu » à Matignon que 11 mois, et les « éléphants » du PS ne lui ont fait à l’époque absolument aucun cadeau . C’est même peu dire.  Cela dit, si la gauche gagne en 2012, qui sait si Martine Aubry n’aura pas l’occasion de « venger » Cresson ? Quoique  disent certains aujourd’hui, un tandem Hollande-Aubry serait, en effet, aussi crédible que le tandem Obama-Hillary Clinton après l’échange de « noms d’oiseaux » qui avait marqué leur propre primaire.
Bien sûr, l‘échec d’Aubry n’est pas réductible à une sorte de réflexe machiste, anti-femmes. Elle a commis des erreurs, elle est partie trop tard, elle s’est fait piéger par DSK (se montrant vis-à-vis de un brin naïve), elle a sous-estimé Hollande. Il n’en reste pas moins que les femmes  politiques en France, si  elles ont marqué depuis vingt ans beaucoup de points,  devront encore à se battre pour s’imposer jusqu’au sommet de l’Etat tant le monde politique reste encore une planète sinon fermée, en tout cas  puissamment masculine.

Jean-Claude Trichet s’adresse aux indignés

Le président de la Banque centrale européenne adhère en partie au message des jeunes manifestants.

A deux semaines de la fin de son mandat à la tête de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet a adressé dimanche un clin d’œil aux « indignés » qui ont manifesté samedi dans le monde entier, en disant adhérer en partie à leur message. Sur Europe 1, celui qui est l’une des bêtes noires des « indignés » fustigeant, partout sur la planète, la finance et les politiques d’austérité, leur a donné en partie raison. « Il y a évidemment un ensemble de leçons à tirer de la crise qui sont des leçons très dures : il n’est pas possible de laisser un système financier et par voie de conséquence un système économique au niveau mondial qui soit aussi fragile », s’est-il exprimé. Ses solutions ? Il prône donc un renforcement des règles et des contraintes imposées à la finance. « J’interprète une partie du message qui nous vient de ce mouvement (des « indignés », NDLR) comme allant précisément dans ce sens », a-t-il ajouté. Il a également ajouté s’opposer cependant à « démolir » les banques car, souligne-t-il, elles financent les trois quarts de l’économie, mais il a dit être d’accord pour renforcer les règles de prudence, et s’est adressé aux banques réticentes. « Même si, de votre point de vue, vous voyez que c’est contraignant, nous vous disons que ça va protéger l’ensemble de l’économie », a-t-il précisé.

Trichet opposé à la "démondialisation"

De la même manière, Jean-Claude Trichet a dit être opposé à l’idée de « démondialisation » mais a dit y voir un message en faveur d’un renforcement de la gouvernance économique mondiale dont, selon lui, il faut tenir compte. Cette idée, défendue par le candidat à la primaire socialiste française pour l’investiture à la présidentielle de 2012, Arnaud Montebourg, est actuellement au centre du débat politique en France.

COUPE DANS L'ECONOMIE GRECQUE.
"BISTOURI !"

Des lendemains qui sifflotent moyen

Sentez-vous ce petit parfum de révolution qui flotte dans l’air ? Ne voyez-vous pas cette petite graine de folie, plantée dans le sol rendu fertile par toute cette pourriture amassée sur tant d’années, et qui ne demande qu’à fleurir en un mouvement mondial et global massif ? Non ? Même pas un peu ? En bien je vous rassure : vous êtes normal.

Oui, je comprends que si vous regardez la télé, si vous lisez les grands titres de la presse, si vous vibrez à l’idée qu’enfin, un grand mouvement mondial vient de se créer dans une communion d’esprits et de partage, vous soyez un peu choqué parce que je viens de dire.

Mais en réalité, non, il n’y a pas de mouvement mondial massif d’indignation.

Enfin, si, mais certainement pas comme le décrivent les frétillants journalistes d’une presse qui érige le Deux Poids Deux Mesures en mode de vie.

Il y a bien des groupements, plus ou moins importants, de quelques centaines de types zindignés dans la plupart des grandes villes médiatiques du monde. J’insiste ici sur « centaines ». On est, bizarrement, très très loin de manifestation de plusieurs dizaine à centaines de milliers de personnes qui ferait réellement traverser la planète d’un courant mondial révolutionnaire. Non, ici, il s’agit, à chaque fois qu’on y regarde attentivement, de poignées de personnes qui se « mobilisent » de façon tout à fait « spontanée » pour aller se zindigner en groupe. Les guillemets sont de vigueur tant on ne peut pas oublier l’aspect un tantinet poussif (une spontanéité étalée sur neuf mois, dont le nom de domaine, 15OCTOBER.NET, est enregistré par une représentante permanente de l’Équateur auprès des Nations Unies, depuis juillet 2011) d’une « mobilisation » qui ressemble beaucoup à une grosse envie de faire la teuf dans un coin.

Hier samedi, nous avions donc droit à quelques croustillants articles de presse relatant cet « authentique » mouvement mondial. Dans de magnifiques tournures typiquement journalistiques, on nous présente donc ces mouvements comme la suite logique des « indignés » de Madrid, dont on se demande d’ailleurs toujours quel fut le résultat.

Comme d’habitude, les protestataires qui se mobilisent pour protester et s’indigner se présentent apolitiques. Leur message, passé au crible précis d’une presse affûtée, est toujours extrêmement clair, condensable en quelques phrases bien troussées et comprises par tous ceux qui viennent s’agglutiner à ce beau mouvement d’ensemble. Il suffit de lire la presse pour s’en convaincre. Mais si. Puisque je vous le dis.

On nous dit ainsi qu’ils refusent que les peuples paient le prix de la crise financière et demandent une vraie démocratie et une révolution éthique. Ce qui, comme on s’en doute, est directement suivi de propositions opérationnelles concrètes sur « Comment c’est-y qu’on va faire pour ne pas payer le prix de la crise financière », « C’est quoi de la vraie démocratie avec des morceaux de vote dedans », et un chapitre sur « La Révolution Éthique Pour Les Nuls ».

De façon tout à fait fortuite, ce genre de manifestation totalement spontanée se termine assez régulièrement par des exactions, des pillages, des débordements, des gens qui se font taper sur la gueule, des charges de police, des voitures brûlées et des arrestations, forcément arbitraires.
L’explication de ces dérapages est simple. Selon Laura, 23 ans, « C’est la faute du gouvernement qui a contraint les jeunes à se comporter ainsi. Ils ne nous laissent pas le choix ». Voilà : le gouvernement fait n’importe quoi, on réclame la démocratie, et concrètement, on brûle des voitures.

Finalement, la confusion la plus totale règne dans ces mouvements, et, par extension, dans une presse qui patauge à essayer de décrypter ce qui n’est pas déchiffrable. Oui, certes, il y a très manifestement quelques personnes, quelques organisations très bien préparées, pas du tout spontanées, qui ont bien compris l’intérêt qu’il pouvait y avoir à canaliser ces mouvements dans le sens qui les intéresse. Mais non, la plupart des personnes qui se déplacent pour aller agiter quelques pancartes le font sans avoir jamais eu de projet concret. Certains sont bel et bien indignés, braillent à qui mieux-mieux qu’il faut que ça change, mais n’explique absolument pas comment.

Il faut bien comprendre que s’il y a bien un fond d’engouement pour ces mouvements hétéroclites et mal boutiqués, c’est parce qu’à la base, le message initial, maintenant difficilement audible dans le brouhaha de ronchonnements variés, est, lui, logique : non, il n’est absolument pas normal que l’argent des contribuables serve à renflouer des banques.

Mais la cohérence s’arrête là où commencent les vociférations. Alors que, par exemple, le mouvement des Tea Parties américain se borne à réclamer, très clairement, une diminution du rôle de l’État fédéral et un retour aux strictes sources de la constitution américaine, en fournissant ainsi un chemin opérationnel envisageable et crédible pour le peuple américain, les divers mouvements zindignés se contentent de réclamer plus d’une chose dont on a déjà mesuré le pouvoir nocif : plus d’État, plus de redistribution, plus d’intervention. Au passage, Occupy Wall Street n’échappe pas à l’observation. En outre, la récupération discrète mais rapide de ces mouvements par les têtes de listes gauchistes, ainsi que la bienveillance des élites (Draghi, le futur patron de la BCE, « comprend » très bien les indignés, par exemple), montre à quel point ce mouvement n’est pas du tout menaçant pour l’establishment et qu’il lui est même, à bien des égards, parfaitement utile puisque réclamant, in fine, plus de pouvoir pour les politiciens. Il suffira d’opposer simplement la finance au monde politique en faisant passer l’une pour l’hydre incontrôlable et l’autre pour la chevaleresque entité chargée de la remettre dans le droit chemin, et tout ira comme sur des roulettes.

On comprend aussi, à cette lumière, pourquoi les mouvements libéraux, qui réclament depuis tant d’années, une diminution du pouvoir des politiciens, une sanction des banques par la faillite, un retrait pur et simple de la monnaie et de son monopole des mains des banques centrales, ne reçoivent pas du tout le même écho, même s’ils déplacent cent fois plus de personnes, ne provoquent pas d’émeutes et de jets de cocktails Molotov, pourquoi ces mouvements sont systématiquement dépeints comme le diable en personne et qu’il se trouve si peu de personne, à la tête des institutions, pour les « comprendre ».

Ces éléments devraient faire réfléchir ceux qui se prétendent pourtant avides de changements. Que des types comme Soros, Draghi ou d’autres les soutiennent devraient les faire bondir. Mais non. Pour eux, c’est le début d’un beau grand mouvement d’ensemble qui, on en est sûr, signe la fin du méchant capitalisme.

Pas étonnant que le lendemain, tout le monde ait déjà quasiment oublié, que la presse n’en parle déjà quasiment plus.

Les lendemains ne chanteront pas. Ils siffloteront à peine, récupérés par des éternels zindignés, ceux-là même qui ont, justement, toujours les moyens de s’arrêter de travailler pour revendiquer. Et si les revendications (« plus d’État, plus de régulations, plus de redistribution ») aboutissent, croyez-moi, les lendemains siffloteront encore moins.

L'UMP juge le PS divisé et Hollande sans expérience nationale

Dimanche soir, la droite a continué son travail de sape de la primaire socialiste, reprenant plusieurs arguments déjà développés ces dernières semaines pour décrédibiliser cette initiative de son principal adversaire politique.

  • Souligner la division entre la "gauche molle" à la "gauche sectaire"
"Ce qu'a montré cette primaire, c'est qu'il y a une fracture au sein du parti socialiste" a déclaré la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse sur iTélé, évoquant "la gauche molle et la gauche sectaire". "Ce n'est pas moi qui l'ai inventé : il y en a un qui était pour la gauche molle, l'autre pour la gauche sectaire, on a là deux marques de fabrique, qui seront assez présentes tout au long de cette campagne", a également souligné Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP sur France 2.
Le patron de l'UMP a ajouté que la droite aurait "beaucoup de questions à poser aux socialistes au pluriel, parce qu'on a compris quand même qu'il y avait une large fourchette, et qu'entre Manuel Valls et Arnaud Montebourg, c'était les deux infinis, quand même", a souligné M. Copé.
"Franchement voir Arnaud Montebourg et Manuel Valls se serrer la main et s'auto-congratuler derrière le même candidat, cela mérite un bon film comique" a dit Thierry Mariani, le ministre des transports sur BFMTV.
"Les socialistes ressortent de ces primaires en ayant un peu mal aux adducteurs. Qu'est-ce qui sort ? Trois tendances: la démondialisation de Montebourg, la gauche dure de Martine Aubry, la gauche molle de François Hollande", a par ailleurs lancé le ministre de l'enseignement supérieur Laurent Wauquiez sur iTélé. "Donc, ce soir, c'est la victoire de la gauche molle mais je trouve que ça risque fort pour François Hollande d'être un peu une victoire à la Pyrrhus. Comment est-ce qu'il va faire ? Les primaires ont dégagé un candidat mais pas de clarté", a-t-il ajouté.
  • Un candidat mal élu, une première secrétaire désavouée
Ministres et députés de la majorité ont également évoqué un manque de légitimité des deux candidats à la primaire : François Hollande, pour n'avoir pas été élu, selon eux, avec un score assez fort et Martine Aubry pour reprendre la tête du parti alors qu'elle n'a pas été élu.
Jean-François Copé a ainsi minimisé la victoire de François Hollande, en estimant qu'avec tous les ralliements qu'il avait engrangés, il aurait dû l'emporter avec "65 ou 70 %" des voix. "Après des mois de campagne, il a réussi à rallier la majorité des électeurs de gauche mais ce n'est pas terrible franchement si l'on regarde le report de voix à l'issue du premier tour, il aurait dû faire quasiment 70 %, mais il fait 55,45 %" a estimé Thierry Mariani.
Nadine Morano, déléguée générale de l'UMP aux élections, a estimé pour sa part que Martine Aubry avait subi "un désaveu des militants et des sympathisants" et que "la première secrétaire du PS devrait démissionner ce soir.
  • Gagner la primaire, ce n'est pas gagner la présidentielle
Le choix de François Hollande comme candidat du PS marquant en quelque sorte le véritable début de la campagne présidentielle, ses adversaires politiques se sont employés à le décrédibiliser en tant qu'homme d'Etat. "Je constate aussi que les votants à cette primaire ont préféré l'inexpérience nationale et internationale d'un François Hollande à l'ancienne ministre et dame de fer des 35 heures, dont la France a eu tant de mal à se remettre", a lancé Mme Morano.
"Etre candidat et gagner la primaire, ce n'est pas la même chose qu'être président pour la France" a estimé M.Mariani. "Quand je vois son expérience, quand je vois ses propositions et surtout quand je vois son bilan, le département le plus endetté de France, je me dis que ce n'est certainement pas la meilleure solution dans quelques mois pour notre pays".
Mme Morano a enfin insisté sur le précédent de la primaire italienne qui avait vu Walter Veltroni investit à 75 % des voix comme candidat par la gauche, perdre quelques mois plus tard lors des législatives face à Silvio Berlusconi.
PLUTÔT QUE DE CRITIQUER À TOUT VA, L'UMP FERAIT MIEUX DE SE METTRE EN ORDRE DE MARCHE ET DE RESTER 
UNIE, RESPECTABLE  ET RESPONSABLE. 
C'EST PAS GAGNÉ !!!

PS : après sa «large» victoire, Hollande veut rassembler

Le plan de Presstalis connu à l'automne

Anne-Marie Couderc, présidente de la première entreprise de distribution de la presse en France Presstalis (ex-NMPP), est l'invitée du Buzz Média Orange-Le Figaro.

 

Deux jours sans quotidiens nationaux en kiosque. C'est ce qui a résulté, lundi et mardi, des grèves organisées à Presstalis par le syndicat du Livre, qui a bloqué la sortie des journaux, craignant une modification de la loi Bichet de 1947. Mardi soir, le Parlement a adopté un aménagement de la loi qui prévoit essentiellement la modification de la gouvernance du système de distribution de la presse, en particulier la composition du Conseil supérieur des messageries de presse (CSMP), et la mise en place d'une autorité de régulation. Le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, a tenu ce mercredi matin à apaiser les esprits en assurant que la loi Bichet n'a été que «toilettée, de manière à ce que toutes les garanties qu'elle offre pour la pluralité et la diversité soient maintenues». Mais les organisations syndicales estiment que cette réforme risque de favoriser les éditeurs les plus puissants.
Au sortir de ces blocages, Anne-Marie Couderc, présidente de Presstalis, estime que si «les soucis ne sont pas vraiment derrière, ce mouvement de grève est en tout cas terminé. Cette inquiétude est légitime mais disproportionnée, poursuit-elle. On ne peut pas bloquer pendant deux jours des quotidiens nationaux en privant les lecteurs de l'information et les éditeurs du produit de leur travail, le réseau des diffuseurs étant, une fois de plus, pénalisé par cette action. Je suis tout à fait défavorable à ce genre de manifestation alors que le débat démocratique était ouvert », martèle Anne-Marie Couderc, ex-dirigeante du groupe Lagardère et ancienne présidente du Syndicat de la presse magazine (SPM).
Presstalis vient de changer de gouvernance, de statut (passant de SARL à SAS) et d'actionnaires, avec la sortie de Lagardère de son capital. «C'est une réforme importante car elle apporte beaucoup de simplification dans l'actionnariat, explique sa présidente depuis le 1er juillet. Le groupe avait par le passé huit coopératives, plus l'actionnaire Lagardère à hauteur de 49%. Aujourd'hui, Presstalis est détenue à 100% par deux coopératives d'éditeurs une des quotidiens, une des magazines-, propriétaires à 100% de la société. L'actionnariat est simplifié, la gouvernance clarifiée, ce qui doit nous permettre de prendre des décisions rapidement. Les éditeurs partagent tous les mêmes contraintes. Ils ont la même ambition de voir la presse française continuer à être distribuée tous les jours, sur les 29.000 points de vente qui existent sur le territoire».


Pertes «divisées par deux»

Presstalis a perdu 40 millions d'euros en 2009 et en 2010. A quand le redressement? «La vente au numéro continue de décroître de manière très significative, ce qui n'est pas forcément le cas de la diffusion dans son ensemble, portée par les abonnements postés ou portés, explique Anne-Marie Couderc. Ce sont bien les efforts menés chez Presstalis au cours des dernières années, et notamment des derniers mois, qui permettront de faire aboutir les réformes et la maîtrise des coûts, afin d'économiser 60 millions d'euros sur deux ans. Nous avons déjà divisé les pertes par deux mais nous ne sommes pas au bout de nos efforts», souligne-t-elle.
Anne-Marie Couderc a engagé une réflexion stratégique qui s'appuiera notamment sur un rapport du cabinet PricewaterhouseCoopers. «Presstalis est un acteur majeur de la filière, qui distribue notamment les quotidiens nationaux, rappelle-t-elle. C'est une distribution très spécifique, puisque c'est chaque jour une prouesse logistique que de faire en sorte qu'un journal sorte à 2h ou 3h du matin pour arriver chez les diffuseurs avant leur ouverture vers 6h30.» Presstalis intervient auprès de 22 sites d'impression, 500 véhicules tournent, et la société doit garantir à chaque éditeur une bonne gestion de ses flux logistiques, d'information et financiers. «C'est d'une rare complexité, analyse Anne-Marie Couderc. Et une source de coûts spécifiques. Nous devons trouver les voies de mutualisation et de «variabilisation» de nos coûts. Nous devons ouvrir la structuration de notre distribution à des partenariats. Par ailleurs, le syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN) réfléchit à des partenariats possibles avec la PQR».
La présidente de Presstalis précise que l'entreprise entretient «actuellement des travaux de réflexion importants avec les éditeurs de la presse magazine et quotidienne. Nous nous rapprochons de l'étude menée par le SPQN. Nous essaierons d'aboutir ensemble à l'automne car il faut que ces réflexions soient partagées et qu'au vu de ces études, les éditeurs puissent prendre les décisions les plus pertinentes».
PRESSTALIS ÉTRANGLE DE PLUS EN PLUS LES DIFFUSEURS DE JOURNAUX, EN EFFET CE SONT EUX QUI CRÉENT LA TRÉSORERIE  DE CETTE SOCIÉTÉ EN PAYANT COMPTANT CE QU'ELLE LEUR LIVRE, TOUT EN LEUR "CRÉDITANT" LEUR COMMISSIONS À 7, 30 VOIRE 60 JOURS. NE VOUS ÉTONNEZ PAS QUE LES KIOSQUES ET LES DISTRIBUTEURS FERMENT LES UNS DERRIÈRE LES AUTRES. 
PRESSTALIS C'EST LE RACKET DE LA PRESSE.