TOUT EST DIT

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mardi 11 octobre 2011

Le coup de pouce de la "troïka" à la Grèce

Athènes, Correspondance - La "troïka" a finalement donné son accord, mardi 11 octobre, au versement d'une nouvelle tranche de 8 milliards d'euros au gouvernement grec. Mais que l'accouchement fut laborieux ! La mission était censée se terminer début septembre. L'accord est intervenu le 11 octobre. Il doit encore être approuvé par l'Union européenne et par le conseil d'administration du Fonds monétaire international, au vu du rapport de la mission envoyée à Athènes. La Grèce devrait recevoir l'argent début novembre.

Les relations entre le gouvernement et les représentants de la Commission européenne, du FMI et de la Banque centrale européenne, désignés sous le nom de "troïka", sont de plus en plus difficiles et tendues, mais le gouvernement grec a cette fois senti passé le vent du boulet. Il sait qu'il n'a plus aucun moyen de gagner du temps, comme il avait tendance à le faire entre deux inspections. Ce qui a conduit les inspecteurs de la "troïka" à claquer la porte le 2 septembre. Depuis, le gouvernement a mis en place une série de nouvelles mesures d'austérité (augmentation d'impôts, baisses des salaires et des retraites, chômage technique des salariés du secteur public) qui rassurent la "troïka" et inquiètent la population.

Dans son communiqué, la "troïka" brosse un portrait plutôt sombre de l'avenir et des efforts du gouvernement. Il n'y a guère qu'une seule bonne nouvelle : le contrôle de l'inflation, qui devrait "rester en dessous de la moyenne européenne". Mais le même jour, l'autorité statistique grecque a annoncé une hausse de l'inflation pour septembre, avec un taux qui atteint désormais 3,1 %. La "troïka" confirme que le gouvernement n'atteindra pas son objectif de réduction du déficit public, qui devait être de 7,5 % du PIB (contre 10,5 en 2010 et 15,4 en 2009), en raison d'une plus forte récession (qui devrait être de 5,5 % en 2011), mais aussi "à cause des retards de l'application de certaines mesures convenues".

Si les mesures de rigueur devraient suffire pour 2012, la "troïka" demande des actions additionnelles pour 2013-2014, comme l'avait expliqué le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, le 3 octobre, après un nouvel échec d'une rencontre des ministres des finances de la zone euro.

LES RÉFORMES STRUCTURELLES, UN "DÉFI PRÉPONDÉRANT"

La "troïka" précise que ces mesures devraient être tournées vers la croissance, et se concentrer sur la réduction des dépenses de l'Etat (plutôt que des augmentations d'impôts). Après avoir constaté les retards dans la préparation des privatisations, la "troïka" insiste - comme si elle avait quelques craintes - sur la nécessité que le fonds en charge des privatisations "reste indépendant des pressions politiques".

Mais le "défi prépondérant" porte sur les réformes structurelles, dont la mise en œuvre a été "inégale". La "troïka" se félicite du gel de deux ans des accords de branche, qui ne s'imposeront plus aux entreprises. Ce qui signifie une "plus grande flexibilité du travail" pour la "troïka" et des risques de diminution de salaires pour les syndicats.

Les deux grands syndicats du privé et du public ont appelé à une grève générale, le 19 octobre. De nombreux mouvements sociaux ont lieu tous les jours. Les transports publics ne fonctionnaient pas à Athènes, lundi 10 octobre. Les éboueurs sont en grève depuis près d'une semaine. Les musées et les sites archéologiques seront bloqués mercredi et jeudi. Et les avocats annoncent une grève d'une semaine.

La Slovaquie risque de mettre en péril le sauvetage de l'euro

La Slovaquie risque de bloquer mardi le renforcement du Fonds de secours financier des pays de la zone euro et d'aggraver encore la crise de la dette, qui selon la Banque centrale européenne risque désormais de déstabiliser l'économie mondiale.
Les députés slovaques sont réunis mardi dans une séance marathon pour se prononcer sur le renforcement du bras armé de l'Union monétaire destiné à faire face à la crise, avec un vote négatif qui se profile en raison des divisions au sein de la coalition au pouvoir.
"Nous allons voter aujourd'hui. Mais ce sera peut-être dans la nuit", a prévenu le chef du Parlement, Richard Sulik, qui est également le chef d'un petit parti de la coalition, le mouvement Liberté et Solidarité (SaS), décidé à voter contre ce Fonds FESF.
Estimant que les Slovaques sont trop pauvres pour payer les erreurs des autres, M. Sulik s'oppose au FESF, à moins que la Slovaquie ne soit dispensée de payer son écot, une éventualité balayée par Bruxelles.
Le Premier ministre slovaque Mme Iveta Radicova, a de son côté mis sa démission dans la balance.
Car sans le soutien du parti SaS, le camp de Mme Radicova n'a pas la majorité pour faire ratifier les mesures destinées à muscler le Fonds.
Face à un risque de paralysie, le ministre slovaque des Finances Ivan Miklos a laissé entendre qu'un deuxième vote, cette fois-ci positif, pourrait intervenir plus tard cette semaine alors que certains jugent probable un changement de majorité entre temps.
De son côté, la Commission européenne a mis la pression, en disant "espérer fortement" un vote positif qui doit permettre de garantir "la stabilité de la zone euro".
Si tel n'est pas le cas, l'Union monétaire ne sera pas pour autant démunie. Mais elle en reviendrait au FESF ancienne formule, doté d'une capacité de prêts inférieure et privé des nouveaux outils censés permettre d'endiguer une contagion de la crise à des pays comme l'Espagne et l'Italie.
"Depuis trois semaines, les choses se sont détériorées, la crise est devenue systémique", a averti le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, mardi à Bruxelles, au lendemain de la liquidation annoncée de Dexia, première banque victime de la crise de la dette.
Les dirigeants européens ont décidé le 21 juillet de doter le Fonds de secours de nouveaux pouvoirs en augmentant notamment sa capacité de prêts à 440 milliards d'euros. Une enveloppe qui pourrait servir à recapitaliser les banques européennes.
Mais pour entrer en vigueur, ces mesures doivent être entérinées par les Parlements des 17 pays de la zone euro, qui s'étaient fixé jusqu'à mi-octobre.
Seize pays ont approuvé ces modifications.
Reste la Slovaquie, qui avait déjà refusé de participer au premier plan d'aide à la Grèce décidé au printemps 2010.
Le renforcement du FESF représente une contribution de de 7,7 milliards d'euros pour ce petit pays, entré dans la zone euro en 2009.
En dépit de ces incertitudes, une chose est sûre: les décisions prises le 21 juillet sont en partie obsolètes.
D'une part, le FESF va devoir probablement être encore musclé pour démultiplier sa force de frappe afin de rassurer les marchés sur sa capacité à faire face à une éventuelle propagation de la crise à l'Italie ou l'Espagne.
D'autre part, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker a reconnu lundi que les pertes que vont subir les banques créancières de la Grèce seront probablement plus importantes que prévu.
Mises à contribution exceptionnellement dans le cadre du second plan d'aide à la Grèce, décidé le 21 juillet, les banques s'étaient engagées à accepter à terme une dépréciation de 21% sur leur portefeuille d'obligations grecques, ceci afin de soulager Athènes, qui croule sous une dette de près de 350 milliards d'euros.
Mais ce chiffre de 21% paraît aujourd'hui dépassé. "Les discussions portent sur une décote de 50%" aujourd'hui, a indiqué une source gouvernementale européenne à l'AFP.
Si ce seuil est atteint, la Grèce s'acheminerait vers un défaut de paiement comparable à celui de l'Argentine en 2001.
Les créanciers du pays avaient dû au final accepter une décote de quelque 70% sur une dette quatre fois moins importante que celle d'Athènes.
La Grèce a cependant arraché mardi à la troïka réunissant les créanciers du pays (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) la promesse du versement en novembre de 8 milliards d'euros, ce qui lui évite une faillite immédiate et lui permet de gagner du temps dans les négociations de restructuration de sa dette à l'intérieur de la zone euro.
Les craintes pesant sur le système bancaire ont conduit les Européens à accepter de recapitaliser leurs banques. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, fera d'ailleurs mercredi des "propositions" en ce sens qu'il présentera aux commissaires européens.
Dans l'attente du résultat du vote slovaque, les bourses européennes ont évolué en ordre dispersé mardi dans un marché marqué par la prudence.

Audrey Pulvar et ses liaisons dangereuses

L'omniprésence de la journaliste aux côtés d'Arnaud Montebourg sur les écrans pose question. Le CSA pourrait décompter son temps de parole au profit du PS.

La présence d'Audrey Pulvar aux côtés de son compagnon, Arnaud Montebourg, dimanche 9 octobre, a surpris. Très discrète pendant la campagne pour la primaire socialiste, la journaliste s'est affichée sur tous les écrans de télévision depuis le QG de campagne du chantre de la démondialisation qui brandit une rose à la main. À tel point que le CSA se pose la question de comptabiliser son temps de parole au profit du Parti Socialiste lorsque la campagne pour l'élection présidentielle sera officiellement lancée.
«En période électorale, chaque soutien à un candidat est décompté» précise le CSA. «Si à ce moment là Mme Pulvar exprime un soutien en faveur d'un candidat, elle sera décomptée, comme tous les autres soutiens. Ainsi, les interventions des artistes qui s'expriment en faveur de tel ou tel candidat sont-elles prises en compte.»
Même si elle affirme qu'elle n'a pas voté à la primaire socialiste, l'omniprésence de la journaliste pose question dans la mesure où elle anime la tranche de 6 h à 7 h chaque matin sur France Inter et participe au talkshow de Laurent Ruquier, «On n'est pas couché» le samedi soir sur France 2.

Des précédents

Sur internet et twitter, les Français s'interrogent sur un soutien si médiatique de la part d'une professionnelle amenée à interviewer des hommes et des femmes politiques, de gauche comme de droite. «Elle s'est affichée au résultat de la primaire comme si elle était déjà femme de ministre», lance l'un. «Il suffit qu'elle interroge ses invités sur France 2 pour voir clairement non seulement son camp mais aussi ses choix. Elle n'est vraiment pas impartiale», déplore l'autre.
Alors, la jurisprudence Anne Sinclair (elle a renoncé à son émission 7 sur 7 sur TF1 quand DSK est devenu ministre), Béatricre Schöneberg (l'épouse de Jean-Louis Borloo ne présente plus de JT ni d'émission politique) ou Valérie Trierweiler (la compagne de François Hollande a annoncé la semaine dernière qu'elle renonçait à animer l'émission «2012 : Portrait de campagne» sur Direct 8) doit-elle s'appliquer à Audrey Pulvar?

«J'ai étanchéifié notre vie»

Arnaud Montebourg «n'aura un rôle majeur que pendant les quelques jours qui viennent pour décider de son vote au deuxième tour. Après dimanche, il n'aura pas de rôle particulier. Je ne vois pas pourquoi ça devrait m'empêcher de continuer», a-t-elle plaidé lundi sur le point.fr. «En 11 mois de campagne d'Arnaud, je n'ai jamais été de ses déplacements. Je ne connaissais même pas son équipe de campagne. J'ai étanchéifié notre vie par rapport à sa campagne. Je ne me suis montrée à ses côtés dimanche que parce que sa campagne est finie».

La Grèce obtient enfin son prêt de 8 milliards d'euros

Les créanciers d'Athènes (UE, BCE, FMI) ont validé le prêt de 8 milliards d'euros à la Grèce pour lui éviter le défaut de paiement. Le versement aura lieu "début novembre".

La troïka UE-FMI des créanciers de la Grèce a donné mardi son feu vert au déblocage, prévu "début novembre", d'une nouvelle tranche du prêt consenti au pays en mai 2010, vitale pour lui éviter la cessation de paiement.
Dans un communiqué, cette délégation tripartite indique avoir obtenu "un accord avec les autorités sur la politique budgétaire et économique requise pour ramener le programme économique sur les rails". Une fois ces conclusions approuvées par la zone euro et le FMI, "la tranche de 8 milliards sera disponible, le plus probablement début novembre", ajoute le texte.
Les créanciers prévoient néanmoins que des "mesures additionnelles" soient nécessaires dans les budgets 2013 et 2014 de la Grèce pour parvenir à remplir les objectifs de réduction du déficit fixés par le plan. A l'issue d'un audit entamé début septembre, puis suspendu pour contraindre le gouvernement à un sursaut de rigueur face au dérapage budgétaire constaté, la délégation juge "essentiel que les autorités mettent davantage l'accent sur les réformes structurelles" de réduction du secteur public et de libéralisation de l'économie en Grèce.
La troïka relève aussi que le succès du plan de sauvetage du pays surendetté "continue de dépendre de la mobilisation du financement adéquat" de la part des partenaires et créanciers privés du pays. Les dirigeants européens, qui doivent confirmer leur intention en la matière lors du prochain sommet européen du 23 octobre, discutent désormais d'une restructuration générale de la dette grecque plus importante que prévu, pour extraire le pays et la zone euro de la crise du surendettement.

Sarkozy sur la primaire PS : "La Ve République ne peut être l'otage des partis"

Le président de la République a critiqué, mardi, la primaire socialiste, selon plusieurs responsables de sa majorité.

Nicolas Sarkozy a critiqué la primaire PS mardi devant des responsables de sa majorité, laissant entendre qu'elle était contraire à l'esprit de la Ve République, qui prévoit une élection présidentielle "à deux tours, pas à quatre", selon l'un des responsables UMP. "La Ve République ne peut être l'otage des partis politiques et le candidat (à la présidentielle, NDLR) pris en otage par son parti, le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours", a dit le chef de l'État, selon ce participant au petit- déjeuner des ténors de la majorité à l'Élysée. "Les socialistes s'occupent des socialistes, nous devons nous occuper de l'ensemble des Français", a aussi dit Nicolas Sarkozy d'après cette même source.
La primaire socialiste pour désigner un candidat à l'élection présidentielle de 2012, dont le principe même a monopolisé le débat politique depuis plusieurs semaines, a été marquée d'un succès populaire au premier tour dimanche, d'où un certain embarras de l'UMP. Plusieurs ténors du parti présidentiel ont dû admettre ces derniers jours la "modernité", voire le "succès", du processus. "La primaire semble être un vrai succès", ce qui "doit nous faire réfléchir", disait l'ex-secrétaire d'État Dominique Bussereau (UMP) dimanche au vu de l'affluence dans les bureaux de vote dès la mi-journée.
"Je pense que c'est un processus moderne qui convient à droite comme à gauche, pour toutes les grandes élections", avait déclaré François Fillon, mercredi dernier, lors d'une conférence de presse. Tout en précisant qu'il s'exprimait sur l'après-2012, ne remettant pas en cause la très probable candidature de Nicolas Sarkozy à un second mandat, le Premier ministre avait aussi qualifié la primaire d'"évènement politique majeur qui concerne l'avenir de notre pays".

Le troisième homme fait durer le plaisir

N'était l'embarras d'un Jean-François Copé réduit à sortir sa calculette pour relativiser la mobilisation, la cause est entendue : cette primaire est saluée, jusqu'à Marine Le Pen, comme une respiration démocratique réussie. Elle passionne et fera école, à condition de transformer l'essai dans une compétition plus indécise encore et pas sans danger. Il ne faudrait pas que l'acte II se termine tragiquement - par un petit meurtre entre camarades -, ou que celui ou celle qui incarnera le leadership de gauche sorte abîmé de la course aux ralliements. Le premier tour a permis au PS de montrer que la participation citoyenne l'emporte sur la logique d'appareil ; le second ne doit pas annuler cet avantage. Les finalistes ont cinq jours pour se différencier sans se déchirer, pour pouvoir se rassembler ensuite. Martine Aubry pourrait être portée par le vent d'antisarkozysme qui souffle et pousse à une certaine radicalité. Elle va être tentée de jouer son va-tout, de dénoncer « l'eau tiède » du concurrent. François Hollande bénéficie de la prime du vainqueur mais le risque de se « balladuriser » le guette. A l'heure de la clarification - chacun voulant déborder l'autre sur sa gauche -, le PS vit un choix cornélien dans lequel le troisième homme se pose en arbitre. Voisins de palier dans la maison social-démocrate, au final les deux rivaux marqueront leur différence en fonction de la place qu'ils réserveront aux idées d'Arnaud Montebourg. Reste que le héraut de la démondialisation est placé devant un dilemme : comment dire, ou pas, sa préférence entre Aubry-bonnet-blanc et Hollande-blanc-bonnet ? Pour l'instant, il savoure son succès...

Un second tour à trois inconnues

Des larmes de Ségolène Royal au sourire triomphant d’Arnaud Montebourg, d’une participation inespérée au suspense du second tour : on aura eu droit, dans cette primaire citoyenne, à de multiples surprises qui témoignent toutes de la sincérité de la consultation. Et on n’a peut-être pas tout vu.

Le danger vient moins des risques inhérents au duel télévisé de mercredi soir : les protagonistes ne seront pas assez inconscients pour oublier qu’ils appartiennent au même camp, pour confondre concurrence et adversité, au point de faciliter la réélection de Nicolas Sarkozy. Tout est possible, mais pour d’autres raisons.

Première inconnue : on ignore si les 2,5 millions d’électeurs de dimanche dernier iront voter dimanche prochain. Si ce seront les mêmes. S’ils seront le double ou moitié moins.

La participation peut déjouer les pronostics. Elle peut provoquer une victoire nette qui préserverait la capacité à s’unir autour d’un vainqueur incontesté. Elle peut aussi conduire à un score serré susceptible – le pire scénario – de reproduire le psychodrame de 2008, quand Martine Aubry priva Ségolène Royal de la présidence du PS pour 102 voix.

La seconde raison d’être prudent tient aux désistements, clairs ou ambigus, dont l’effet automatique reste à démontrer. Parce que les différences entre les projets ne suivent pas des lignes nettes de démarcation.

Sur la moralisation de la vie politique, défendue par Arnaud Montebourg, on pourrait penser François Hollande plus convaincant que Martine Aubry, qui a protégé le sulfureux Jean-Noël Guérini à Marseille. Sur les licenciements boursiers, que Ségolène Royal voulait interdire, bien malin qui peut prédire les préférences de l’électorat entre la sanction financière (Hollande) ou la mise de l’entreprise sous la tutelle d’un administrateur (Aubry). En matière de dette et de déficit, l’électorat de Ségolène Royal et de Manuel Valls semble préférer la rigueur de François Hollande aux dépenses sociales de Martine Aubry qui défend ses 300 000 emplois d’avenir. À l’inverse, François Hollande redevient dépensier lorsqu’il aborde l’école ou les contrats de génération…

En matière environnementale, la maire de Lille s’est montrée plus offensive que le président de la Corrèze, plus timoré – plus réaliste ? – sur le nucléaire. Autant d’exemples montrant qu’il n’y a pas d’électorats acquis.

La troisième inconnue tient à des considérations plus subjectives sur les candidats : leur apparence, la qualité de leur expression, leur caractère, leur capacité à tenir le cap dans la tempête.

François Hollande affiche une volonté consensuelle incontestable. Mais sa recherche constante du dénominateur commun n’explique-t-elle pas son immobilisme, comme lorsqu’il dirigeait le PS ? Martine Aubry sait être rugueuse et entêtée. Mais sa persévérance n’est-elle pas une qualité pour contredire l’impuissance en politique ?

Dans un second tour, où on élimine, cette relation particulière entre l’électeur et un(e) président( e) potentiel (le), peut jouer de manière inattendue. La question de savoir qui serait le plus présidentiel, le mieux placé pour battre Nicolas Sarkozy – le fameux vote utile – peut encore corriger les choix du premier tour.

C’est dire si, avec huit points d’écart entre Martine Aubry la sociale gestionnaire et François Hollande le gestionnaire social, le jeu reste ouvert.

L'irrésistible inclinaison de Big Ben

La Tour de l'Horloge du Parlement à Londres, plus connue sous le nom de Big Ben, prend des allures de Tour de Pise. Si le symbole de la capitale britannique est encore loin de concurrencer la belle italienne, son inclinaison s'accélère et est désormais visible à vue d'œil. Dans un rapport réalisé pour le métro londonien et le département des domaines du Parlement, des experts ont constaté que la tour, construite en 1858, s'affaisse de manière inégale dans le sol londonien, ce qui la fait pencher vers le nord-ouest.

"L'inclinaison commence à être visible. Vous pouvez le voir si vous êtes place du Parlement et que vous regardez à l'est, vers le fleuve", a dit au Sunday Telegraph John Burland, professeur et directeur de recherche à l'Imperial College de Londres. "J'ai vu des touristes prendre des photos et se dire 'Je n'ai pas l'impression qu'elle soit vraiment verticale' - et ils ont plutôt raison", a-t-il reconnu.
4 000 ANS POUR RIVALISER AVEC LA TOUR DE PISE
Le rapport, achevé en 2009, révèle qu'entre novembre 2002 et août 2003, un "événement" mystérieux à fait tanguer la tour, inclinant la face de l'horloge de 33 mm à la verticale. Aucun facteur unique ne permet d'expliquer cet "événement", selon les experts. Mais, depuis 2003, l'inclinaison empire de 0,9 mm chaque année, contre un rythme annuel de 0,65 mm les années précédentes, selon le rapport. Ce rythme ne pose aucun risque en termes de sécurité, ajoute-t-on.
Big Ben est aujourd'hui inclinée en direction du nord-ouest à un angle de 0,26 degré, ce qui signifie que le sommet de la tour du Palais de Westminster penche de quelque 50 cm à la verticale, notent les experts. Un mouvement qui, s'il n'était pas corrigé, pourrait voir la Tour de l'Horloge s'effondrer un jour. Mais, note le Sunday Times, à la vitesse d'inclinaison actuelle, il faudrait 4 000 ans à Big Ben pour ressembler à la Tour de Pise, dont l'inclinaison est de quatre degrés. Et encore davantage d'années pour que l'inclinaison atteigne un point de non-retour.
"S'il y avait une accélération plus rapide, nous devrions envisager quelque chose mais je ne pense pas que ce soit le cas avant quelques années", a dit John Burland.
Les travaux successifs dans le sous-sol londonien ont contribué à l'accélération de l'inclinaison de Big Ben, dit le rapport, notant que certains murs et plafonds de la Chambre des communes commencent à se fissurer.

Le bateleur de la démondialisation

Quel numéro ! Même si les tours de ce bateleur ne surprennent plus guère les journalistes, Arnaud Montebourg n’a fait son entrée sur la piste aux étoiles politiques qu’hier soir sur le plateau de France 2. Il y avait de la jubilation, à peine dissimulée, dans ce moment de reconnaissance médiatique : le trublion du PS le tenait enfin son quart d’heure de gloire en pleine lumière !

Avec le ton triomphant du sale gosse provocateur, l’insolent a évoqué les deux finalistes des primaires du PS avec condescendance : c’est tout juste s’il ne les a pas traités en direct de vieux ringards. Hollande-Aubry ? « Les deux faces de la même pièce ». Et pas l’une pour racheter l’autre ! Tellement nuls, à l’entendre, qu’ils vont devoir se soumettre à son examen. L’épreuve leur sera consignée par lettre, écrite de la main du professeur, et mercredi soir ils devront démontrer à l’oral, celui du grand débat qui les opposera, leur faculté à intégrer les leçons du maître. Avec ses 17 %, il se paie le luxe, superbe, de renvoyer dos à dos, comme des losers, les deux candidats - qui, eux, ont fait 70 % des voix ! Cela ne l’empêchera pas de soutenir le vainqueur.

C’est donc cela la nouvelle façon de faire de la politique ? Ce culot autosatisfait qui fait penser à celui de... Nicolas Sarkozy dans ses meilleurs moments. Ce mépris sans complexe pour tout ce qui était «avant». Arnaud Montebourg fait écho à Jean-Luc Mélenchon et à son «qu’ils s’en aillent tous». Apôtre du non-cumul des mandats, le député-président du conseil général de Saône-et-Loire s’est cependant réservé le droit de s’exonérer de ses propres principes pour se hisser à la tête de son département. Pour la bonne cause sans doute... Sa promesse d’arrêter le cumul en 2012 suffira bien. Avec un bon mot, tout passe.

Car notre homme, énergique et solaire, volontiers sympathique et chaleureux en petit comité, est un formidable séducteur. Bon orateur - ils sont devenus si rares - il s’y entend pour vendre ses concepts avec l’efficacité du bonimenteur. Ainsi l’avocat est-il parvenu à faire passer sa «démondialisation» pour une idée de gauche. Elle scintille, en effet, dans les ténèbres d’un monde qui s’interroge. Et rassure les «enfants naïfs» que seraient devenus les Européens face à leurs redoutables concurrents asiatiques. Mais en grattant le vernis, on découvre surtout une forme de protectionnisme terne, assez classique, et qui ne fait pas rêver : le génialissime postulat joue, quoi qu’en dise son promoteur, sur la méfiance à l’égard d’un monde «prédateur». Son inspiration, c’est un populisme de gauche qui préfère ignorer la réalité d’un commerce extérieur européen excédentaire infirmant toute démonstration hexagonale.

Cette résignation à un enfermement anachronique sera-t-elle la monnaie d’échange imposée par Arnaud Montebourg pour arbitrer le second tour? Gali-gala, abracadabra...

Résoudre la crise de la dette, un jeu d'enfant pour les Nobel d'économie

Pour les Américains Thomas J. Sargent et Christopher A. Sims, récompensés lundi 11 octobre du prix Nobel d'économie, résoudre la crise de la dette publique de la zone euro est chose facile. D'un point de vue économique du moins. Car, reconnaissent-ils, "la difficulté, c'est la politique".

"Je pourrais dire qu'il n'y a pas de questions nouvelles pour la théorie économique avec l'Europe et l'euro", a déclaré lundi M. Sargent lors d'une conférence de presse à l'université de Princeton, dans l'Etat du New Jersey, aux Etats-Unis.
LA CRISE BUDGÉTAIRE DE 1776 POUR MODÈLE
Ce chercheur a expliqué qu'il prônait de suivre la voie choisie par les Etats-Unis pour résoudre la crise budgétaire de ses treize Etats fondateurs après l'indépendance en 1776, qui décidèrent de restaurer leur crédibilité en unissant leurs budgets avec la Constitution de 1787.
"Nous sommes nés avec une solution déterminée aux problèmes auxquels est confrontée l'Europe actuellement. Et ce fut une solution globale, mise en œuvre dans un certain ordre. Cela s'est fait de manière simultanée grâce à un processus qui ressemble à un miracle", a-t-il rappelé. "Est-ce que quelque chose de ce genre pourrait se passer en Europe ? Certainement", a-t-il indiqué.
UN FÉDÉRALISME BUDGÉTAIRE
L'adoption du fédéralisme budgétaire par l'Europe est la solution, estiment Thomas J. Sargent et Christopher A. Sims. "Mon point de vue est que si l'euro doit survivre, il faudra que la zone euro conçoive une manière de partager les fardeaux budgétaires et de relier la compétence budgétaire à la Banque centrale européenne (BCE) et son rôle de prêteur en dernier ressort", a estimé M. Sims.
Selon lui, "aujourd'hui, aucun de ces liens n'est clair et si ces liens restent aussi peu clairs et qu'ils [les Européens] essaient de revenir à un système où il n'y a de fait aucun pendant budgétaire à la BCE, les perspectives pour l'euro seront sombres".
M. Sims a rejeté l'idée que les problèmes de la zone puissent être résolus en faisant abandonner la monnaie unique aux Etats les plus faibles. "L'idée selon laquelle les choses s'arrangeront en zone euro si tout simplement quelques pays la quittent est irréaliste. Cela pourrait se produire dans le cadre de l'évolution du système, mais ce n'est d'aucune manière un remède", a-t-il prédit.

Une grève à l'imprimerie empêche "Le Monde" de paraître

Pour la deuxième édition consécutive, Le Monde n’a pas été imprimé, lundi 10 octobre, à la suite d’un mouvement social dans son imprimerie d’Ivry-sur-Seine. Cette grève fait suite à un comité d’entreprise extraordinaire, mercredi 5 octobre, au cours duquel la direction du Monde a ouvert la procédure d’examen du projet de réorganisation de l’imprimerie. Celui-ci prévoit la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi qui devrait se traduire par le départ de plus de 150 personnes sur un effectif total d’environ 230 salariés.

Une partie des salariés, entre 35 et 40, devraient être reclassés dans un centre d’impression "presse et labeur", c’est-à-dire travaillant à la fois pour les journaux et pour l’impression de magazines ou d’autres supports. Celui-ci verrait le jour en région parisienne et le groupe Riccobono en serait l’opérateur. D’autres seront pris en charge dans le cadre du plan "Imprime", signé avec la presse quotidienne nationale en 2009, qui prévoit notamment le maintien de 85 % de leur salaire pendant trois ans grâce à des aides de l’Etat.
LE SGLCE DÉNONCE UN "RECOURS À LA SOUS-TRAITANCE"
La direction du Monde souhaite ne conserver qu’une seule rotative sur trois dans l’imprimerie d’Ivry et la moderniser par l’ajout de sécheurs, qui permettent d’obtenir une meilleure qualité d’impression. Elle veut également effectuer une partie du tirage, soit environ 100 000 exemplaires (sur 380 000), en région, sur les imprimeries de la presse quotidienne régionale. L’objectif est de rendre Le Monde disponible plus tôt en kiosque dans les villes de province. Ce point suscite particulièrement l’opposition du Syndicat général du Livre et de la communication écrite (SGLCE). Celui-ci dénonce en outre un recours à la sous-traitance à l'imprimerie d'Ivry. "Les travailleurs de l’imprimerie verraient leur charge de travail confiée à d’autres tandis qu’ils iraient pointer à Pôle Emploi, ce qui est intolérable", s’indigne-t-il dans un communiqué, lundi 10 octobre.
Pour sa part, Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde, affirme que "cette stratégie industrielle est vitale". "L’imprimerie devrait accuser en 2011 une perte d'exploitation de plus de 3 millions d'euros, hors éléments exceptionnels. Après le départ de son seul et unique client extérieur Les Echos, en novembre 2012, les pertes prévisionnelles seront supérieures à 10 millions d’euros en 2013 si rien n'est fait", indique M. Dreyfus à La Correspondance de la presse (10 octobre).