TOUT EST DIT

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mercredi 21 septembre 2011

Pourquoi la dégradation de l'Italie ne fait pas de vagues

Alors que les abaissements de la note de la Grèce plombent systématiquement les marchés, celui de l'Italie par Standard and Poor's, mardi, n'a pas ému grand monde. La réaction la plus vive est finalement venue de Silvio Berlusconi mais surtout pour mettre en cause les "considérations politiques" de l'agence. Les explications de Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel Level. 


L'agence d'évaluation financière américaine Standard and Poor's vient d'abaisser la note de solvabilité de l'Italie d'un cran, de "A+" à "A" e n raison des faibles perspectives de croissance, qui vont compliquer la réduction du déficit et de la dette . Quels sont les risques pour la Péninsule ?

Standard and Poor's est la première agence à dégrader la notation de l'Italie qui n'avait jamais été abaissée depuis le début de la crise de la dette, contrairement à celle des autres pays fragiles de la zone euro. Le risque évident désormais est de voir les taux d'intérêt encore un peu plus sous tension. Les rendements à 10 ans aujourd'hui sont à 5,67% soit un spread avec l'Allemagne de 3,90 points de base. Le niveau est élevé mais il reste, somme toute, acceptable. L'Italie peut encore prendre le risque de se financer sur les marchés plutôt que de faire appel au FMI, dont le coût politique serait bien plus élevé.
Pensez vous que les taux d'intérêt vont continuer de grimper ?
Tout dépendra de la décision de l'agence Moody's, qu'elle ne prendra que dans trois mois. Mais concrètement le risque d'envolée des taux est très limité. Car aujourd'hui, les rendements sont déjà très élevés ce qui laisse entendre que les marchés avaient depuis quelques temps pris en compte cette dégradation compte tenu du déficit de croissance du pays et de son instabilité politique chronique. Très honnêtement la situation de l'Italie est grave mais pas catastrophique. Il suffirait que l'activité redécolle un peu, qu'une une deux mesures budgétaires soient mises en place pour faire rentrer les recettes fiscales, pour revenir à un excédent primaire et ainsi diminuer le service de la dette. Du côté du politique, les prochaines élections en 2012 devraient amener au pays plus de stabilité et plus de rigueur.
Cette décision menace d'alimenter les craintes de contagion de la crise de la dette dans la zone euro?
Non. En Espagne, la victoire envisagée de la droite lors des toutes prochaines élections laisse prévoir un plan de rigueur budgétaire qui rassurera les marchés. Quant à la France, même si la croissance est faible, elle émet tout de même des signes positifs.

Faut-il effacer la dette grecque?

L'annulation d'une partie des créances de la Grèce semble inéluctable, tant la dette du pays est hors de contrôle. Mais ce scénario n'est pas sans risque pour la zone euro.


 Dominique Strauss-Kahn aurait-il appuyé là où cela fait mal? L'ancien patron du FMI a évoqué dimanche soir sur TF1 la nécessité d'effacer une partie de la dette grecque. Des propos qualifiés d'"irresponsables" par François Fillon. La question est pourtant bel et bien d'actualité. Les partisans en Europe d'une annulation partielle de la dette grecque semblent en effet prendre l'avantage dans le bras de fer qui les oppose à ceux pour qui l'Etat grec doit continuer à tout prix de rembourser ses créanciers. Aussi inéluctable qu'elle n'y paraît, la restructuration de la dette grecque n'est pas sans dangers. Car ce scénario comporte de nombreuses inconnues. La Grèce est-elle encore solvable?La Grèce négocie actuellement âprement avec ses bailleurs de fonds internationaux (FMI, UE et BCE) pour obtenir le versement de la prochaine tranche de 8 milliards d'euros du prêt consenti en mai 2010. Sans cet argent, la Grèce ne pourra honorer ses échéances de remboursement. Cet événement de crédit a cependant de grandes chances d'être évité, Athènes ayant annoncé de nouvelles mesures d'économies pour 2012 afin de convaincre ses bailleurs de fonds. De quoi offrir trois mois de répit au pays. Mais le problème de la solvabilité de la Grèce reste entier: la dette hellénique atteint le montant record de 350 milliards d'euros, soit 160% du PIB. Pour ne serait-ce que stabiliser le niveau de sa dette, il faudrait que la Grèce dégage un excédent primaire (surplus budgétaire hors charges de la dette) d'au moins six points de PIB pendant de nombreuses années. Or aucun pays avancé (hormis la Norvège grâce à sa rente pétrolière) n'a jamais réussi un tel exploit. On voit mal comment la Grèce, qui devrait connaître en 2012 sa quatrième année consécutive de récession, pourrait y arriver. "Le pays a un tel niveau d'endettement qu'il s'enfonce un peu plus chaque jour dans l'insolvabilité", analyse André Sapir, professeur à l'Université libre de Bruxelles et contributeur du think tank Bruegel.
La restructuration de la dette grecque est-elle envisagée?L'option est envisagée à mots couverts. Car les dirigeants européens ne se font plus guère d'illusions sur la capacité de la Grèce à respecter sa signature. En 2010, leur hypothèse de travail était que le pays souffrait d'un simple problème de trésorerie. Le premier plan de secours de 110 milliards d'euros visait à lui permettre de faire face à ses échéances sans recourir au marché jusqu'en 2011, le temps de redresser ses finances publiques et de réduire sa dette. Un an après, la Grèce ne peut toujours pas emprunter sur les marchés (ou alors au taux d'intérêt prohibitif de 22%, soit une capacité d'emprunt dix fois plus chère que celle de l'Allemagne) et sa dette grossit dangereusement. Selon les dernière prévisions du FMI, elle devrait atteindre 190% du PIB l'an prochain. C'est pourquoi le deuxième plan d'aide voté le 21 juillet, d'un montant de 160 milliards d'euros, implique désormais le secteur privé, autrement dit les créanciers non institutionnels de la Grèce (banques, fonds d'investissements, assurances, etc.) qui vont devoir accepter de perdre une partie des sommes qui leur sont dues. "C'est le début d'un processus de restructuration de la dette grecque", estime André Sapir.
Quelle en sera l'ampleur?Pour le moment, les dirigeants de la zone euro ont privilégié un rééchelonnement (baisse des taux d'intérêt, allongement des durées de remboursement et échange des créances à court terme par des créances à plus long terme) à une véritable restructuration de la dette grecque. Les créanciers privés ont quand même la possibilité de se faire racheter leurs obligations de l'Etat grec au prix actuel du marché, c'est-à-dire à un prix moindre que celui auquel ils les ont acquises. Mais le coût de cette décote semble avoir été sous-évalué. Les banques françaises ont ainsi enregistré dans leurs bilans des pertes d'environ 21% alors que la dette grecque s'échange sur le marché à 50% de sa valeur. Au total, par des méthodes comptables différentes, les banques européennes ont déprécié quelque trois milliards d'euros sur leurs obligations grecques. Or selon plusieurs experts, la Grèce doit faire défaut sur au moins la moitié de sa dette publique pour que celle-ci redevienne soutenable.
Qui va payer?Les premières victimes d'une décote de 50% seraient les banques grecques elles-mêmes, qui détiennent environ un quart de la dette publique grecque. Elles devraient ainsi faire face à des pertes de l'ordre de 25 milliards d'euros. Or elles sont déjà sous perfusion de liquidités de la banque centrale européenne (BCE). Elles auront donc besoin d'être recapitalisées. Une mission qu'assumera le Fonds européen de stabilité financière (FESF) quand il sera mis en place. L'autre grand créancier de la Grèce est la BCE qui depuis mai 2010 rachète de la dette publique des pays fragiles sur le marché secondaire. Selon le Financial Times, l'institut de Francfort détiendrait ainsi 20% de la dette grecque. Les experts d'Open Europe chiffrent à 140 milliards d'euros l'exposition de la BCE à la Grèce (dette souveraine et prêts aux banques). Un défaut de la Grèce sur la moitié de sa dette lui coûterait entre 44,5 et 65,7 milliards d'euros, selon les calculs du think tank. Les banques devront elles aussi assumer une grande partie des pertes liées à la restructuration de la dette grecque. C'est pourquoi le FMI plaide actuellement pour une recapitalisation des banques européennes. Finalement, que ce soit pour garantir les prêts du FESF, augmenter les fonds propres de la BCE ou recapitaliser les banques, ce sont les Etats de la zone euro - et donc les contribuables- qui vont payer le plus lourd tribut à la restructuration de la dette grecque. C'est l'une des raisons pour laquelle ils rechignent à poser cette option clairement sur la table.
 La Grèce sera-t-elle sauvée pour autant?
"Si la dette grecque est réduite de moitié, sa capacité de rembourser sera doublée, explique André Sapir. Toutefois, cette perspective n'est envisageable qu'à une condition: la Grèce doit continuer ses efforts de redressement budgétaire et mettre en place les réformes structurelles nécessaires. Auquel cas, cette restructuration sera un coup d'épée dans l'eau". La Grèce ne pourra en effet durablement sortir de la crise que si elle renoue avec une croissance saine et durable. Autre incertitude: ayant fait défaut sur la moitié de ses créances, la Grèce ne risque-t-elle pas d'être un paria sur les marchés financiers? Les exemples de faillite dans l'histoire récente montrent que non. Les Etats qui ont restructuré leurs dettes au cours des dernières décennies (Argentine, Russie, Pologne, Equateur...) ont en général rapidement regagné leur confiance. "Les investisseurs préfèrent un pécheur redevenu solvable à un parangon de vertu au bord de l'asphyxie", écrit l'économiste Jean Pisany-Ferry dans une chronique publiée dans Le Monde Economie en juin.
Quelles conséquences pour la zone euro?A priori, les marchés devraient être soulagés que le problème de la dette grecque soit enfin résolu de manière réaliste. Mais on ne peut envisager le cas d'un défaut de la Grèce comme celui de l'Argentine ou de la Russie. "La Grèce fait partie d'une zone monétaire et économique intégrée, explique André Sapir. S'il faut envisager une restructuration de sa dette, ce doit être de manière ordonnée, en trouvant un accord avec tous les créanciers." Sinon, il y a un réel danger de contagion de la crise aux autres pays fragiles - Irlande, Portugal, Espagne, Italie- ce qui pourrait se traduire par un défaut généralisé de la zone euro. Cette inconnue - les réactions en chaîne à un défaut de la Grèce - explique en grande partie pourquoi les dirigeants européens refusent encore le scénario de la restructuration et tentent de gagner du temps.

La Troïka de retour en Grèce

Les créanciers d'Athènes reviendront dans le pays la semaine prochaine en vue du débloclage du prêt de 8 milliards d'euros qui permettrait d'éviter le défaut de paiement à la Grèce.

Les chefs de mission de la troïka des créanciers de la Grèce reviendront à Athènes "en début de semaine prochaine" pour boucler les discussions en vue du déblocage de la prochaine tranche de prêts au pays, a indiqué mardi le ministère des Finances à l'issue d'une téléconférence entre ces représentants et le ministre. Cette téléconférence a donné lieu "à un progrès satisfaisant" des négociations en cours, a ajouté un communiqué du ministère, précisant que le ministre, Evangélos Vénizélos, poursuivra aussi ses discussions avec les bailleurs de fond du pays "ce week-end à Washington lors de l'assemblée annuelle du FMI".
Ces négociations visent à éviter un défaut de paiement à la Grèce qui a besoin du prêt accordé par la zone euro et le Fonds monétaire international pour couvrir ses besoins de financement à partir de fin octobre. A Bruxelles, la Commission européenne a fait part d'avancées, indiquant que les négociations avaient permis de trouver un terrain d'entente et confirmant le retour de la troïka. Au cours de la téléconférence, succédant à un premier round lundi, "de bons progrès ont été réalisés", a jugé la Commission dans un communiqué. Des discussions techniques vont se poursuivre au cours des prochains jours à Athènes, a-t-elle ajouté, comme l'indique également le communiqué du ministère grec.
De ces négociations dépend le versement en octobre - vital pour la Grèce - de la sixième tranche de 8 milliards d'euros du prêt consenti en mai 2010 au pays par la zone euro et le FMI. Selon une source du ministère grec des Finances, les négociations menées mardi visaient à avaliser les mesures convenues entre la Grèce et ses créanciers pour réaliser les économies budgétaires prévues et accélérer les réformes structurelles qu'Athènes a promis d'effectuer en échange de son sauvetage de la faillite.
La Commission européenne n'a pas confirmé ces informations et n'a pas fourni de précisions dans son communiqué. Le ministère n'a pour sa part pas fait état non plus d'un accord définitif. Un conseil ministériel restreint a toutefois été annoncé pour mercredi matin, dont les médias grecs attendent un feu vert au lancement des mesures convenues avec les créanciers, centrées sur la compression du secteur public.

Israël en mauvais état aux Nations unies

La Palestine sera-t-elle le 194e État membre de l'ONU ? Longtemps théorique, la question prend une brusque actualité alors que s'ouvre l'assemblée générale des Nations unies, devant laquelle Mahmoud Abbas devrait présenter sa demande d'adhésion vendredi. Face à cette initiative annoncée depuis plusieurs mois, la frénésie diplomatique et les multiples tractations de ces dernières heures, afin de faire revenir les Palestiniens sur leur décision, ont quelque chose d'indécent. Alors que l'actuel gouvernement israélien accentue une politique illégale de colonisation, alors que les négociations israélo-palestieniennes sont dans l'impasse depuis vingt ans - et ne paraissent être relancées que pour mieux ne jamais aboutir - l'« offensive » diplomatique actuelle est peut-être la dernière carte pacifique de l'autorité palestinienne. Mais, en plus d'être juridiquement légitime, elle pourrait tout autant offrir une opportunité de reconnaissance au peuple palestinien… qu'une issue d'avenir pour Israël. Rejeter cette perspective, se crisper dans une position défensive, tabler sur le veto des États-Unis et le soutien tacite d'une partie de l'Europe - l'Union européenne démontrant encore une fois son incapacité à afficher une position commune - serait un mauvais calcul, à terme, pour un État d'Israël de plus en plus isolé depuis les bouleversements géopolitiques au Moyen Orient. La communauté internationale se devrait d'être à la hauteur du rendez-vous historique. Rien n'est moins sûr pour l'instant. Et dans ce contexte, la France doit clarifier au plus vite, elle aussi, sa position.

L'Italie dans un coma berlusconien 

Traditionnellement, le patronat et les syndicats italiens sont rarement d'accord. Mais, depuis la réélection de Silvio Berlusconi en 2008, leur constat converge singulièrement. L'Italie, à en croire la présidente du patronat ou les dirigeants des principaux syndicats, n'est pas vraiment gouvernée. L'exécutif se survit à lui-même, aussi incapable de provoquer une vraie crise parlementaire que d'engager la moindre réforme. Incapable, donc, de faire face à la crise économique la plus sérieuse de l'après-guerre.
Aux commandes de cet exécutif à la dérive, le Cavaliere, à en juger par les écoutes téléphoniques publiées par la presse italienne, aurait d'autres chats à fouetter. La cabine de pilotage serait bondée de péripatéticiennes assidues. Un air décadent de bas-empire flotterait sur Rome où, alliés comme adversaires se demandent, en fait, qui sera en mesure de donner le coup de grâce à César, en chute libre dans les sondages.
Jusqu'ici, ni son ex-femme le déclarant « malade », ni les dizaines d'enquêtes pour corruption contenues par son armée d'avocats, ni le départ de son allié Gianfranco Fini, ni le marquage très serré pratiqué par le président de la République, Giorgio Napolitano, ni les scandales à répétition qui viennent de faire virer la télécratie berlusconienne en pornocratie institutionnelle, rien n'a précipité la chute pourtant annoncée du président du Conseil. Les agences de notation auraient-elles ce pouvoir ?
C'est ce que tout le monde se demande après la décision de Standard & Poor's d'abaisser la note de l'Italie en raison de ses sombres perspectives de croissance et de la fragilité du gouvernement. On savait la Botte en ligne de mire des marchés, après la Grèce, le Portugal et l'Espagne, en raison de l'énorme dette (120 % du PIB) que le pays traîne depuis la fin des années 1980. Tôt ou tard, Rome allait être sur la sellette.
La nouvelle assombrit l'horizon de l'euro mais n'a pas bouleversé les marchés hier. Les spéculateurs avaient amplement anticipé la décision de l'agence de notation. En outre, si l'Italie est la troisième économie de la zone euro, son appareil productif, son tissu bancaire et sa tradition d'épargne rendent hâtive toute comparaison avec la Grèce ou l'Espagne. Mais la faiblesse chronique de la croissance italienne, alliée au vieillissement de sa population, rend toute augmentation des taux d'intérêts politiquement explosive. Même pour Berlusconi.
Le Cavaliere a, d'ailleurs, dénoncé aussitôt une attaque « politique » de la part de Standard & Poor's. Il n'a pas nécessairement tort. C'est bien la faiblesse politique de la situation italienne qui inquiète les marchés. Une faiblesse due au vent de fin de règne qui entoure Berlusconi et à l'absence d'alternative prête à prendre le relais, même si depuis des mois le recours à un gouvernement technique (qu'un Mario Monti, l'ancien commissaire européen, pourrait piloter) est à l'étude.
En occupant, en 1994, l'espace politique laissé vacant par la démocratie chrétienne, par l'ampleur de sa puissance économique ramifiée dans tous les secteurs, Berlusconi a pris une place démesurée, ce qui complique sa sortie de scène. Mais, dans le bras de fer engagé entre les marchés et la classe politique européenne, l'heure de vérité semble sonner pour le maillon italien. Si Berlusconi ne peut sortir de la crise, c'est la crise qui pourrait sonner le glas du berlusconisme.

DETTE/Un défaut de la Grèce pourrait pousser le Portugal vers une nouvelle aide

Lisbonne (awp/afp) - En cas d'éventuel défaut de la Grèce, le Portugal pourrait avoir besoin d'une nouvelle aide financière de l'UE et du FMI, a déclaré mardi soir le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho, réaffirmant toutefois la nécessité pour son pays de respecter ses engagements.

"Dans un scénario de défaut de la Grèce, cette aide pourrait être nécessaire et il est important que nos partenaires européens soient convaincus que cela vaut la peine d'aider le Portugal et, dans ce cas, l'Irlande aussi", a dit M. Passos Coelho lors d'un entretien à la télévision publique RTP.
"Si quelque chose de très négatif arrive, il est important que ceux qui peuvent nous aider -- par un renfort de l'aide au système financier ou par un renfort du programme d'assistance -- puissent le faire en étant convaincus que ce qui arrive à la Grèce n'arrivera pas au Portugal", a-t-il insisté.
"Ce qui dépend de notre action doit bien se passer, nous devons appliquer exactement ce qui a fait l'objet d'un accord" avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international, a ajouté le chef du gouvernement de centre-droit.
Le Portugal a obtenu en mai dernier une aide financière de 78 milliards d'euros sur trois ans et s'est engagé à mettre en oeuvre un exigeant programme de rigueur et de réformes pour assainir ses finances publiques et relancer la croissance de son économie.
En première ligne de la crise de la dette en zone euro, la Grèce a engagé mardi des négociations dont dépend le versement en octobre --vital pour éviter un défaut de paiement de ce pays-- d'une nouvelle tranche du prêt consenti en mai 2010 par l'UE et le FMI.

Dommages collatéraux

Ce qu’on appelle communément « La crise financière » commence seulement à apparaître dans toute sa dimension. Quand on l’appréhende à l’échelon des Etats, on n’aperçoit que sa partie émergée. Le reste, tout ce qui n’est pas immédiatement visible, va provoquer des remous qui tôt ou tard vont secouer les frontières de notre vie quotidienne. Pour décliner la formule, devenue culte, de la mondialisation, le global va peu à peu affecter le local…

La volonté des collectivités territoriales de créer leur propre agence de financement est révélatrice d’une inquiétude qui va bien au-delà de leurs habituelles anxiétés budgétaires. La difficulté grandissante qu’elles rencontrent pour obtenir des prêts fragilise — mécaniquement — la croissance.

Dans une France centralisée où le volontarisme économique semble toujours initié d’en haut, qui sait que les collectivités territoriales représentent plus des deux tiers des investissements publics ? Qui mesure la somme d’activité économique, de projets, de contrats, d’emplois qu’un tel engagement représente ?

Les mentalités sont plutôt mal préparées à accepter les implications de ce statut. C’est presque un réflexe : quelles que soient les majorités parlementaires, l’État conteste les dépenses, toujours jugées excessives, des régions, départements et communes… en oubliant de rappeler que les moyens financiers n’accompagnent pas intégralement les transferts de compétences toujours plus élargies.

Avec l’explosion du déficit, le message est encore plus clair, et d’une certaine façon dédouanant pour les administrations centrales : les économies devront — aussi — être trouvées en dehors des ministères… A tort ou à raison, la gauche, qui détient désormais une majorité d’exécutifs locaux, finit par voir dans ces messages répétitifs une forme de manipulation politique ouvertement dévalorisante.

Les éventuels « gaspillages » ne seraient, de toute façon, que très marginaux comparés aux difficultés de financement des collectivités qui doivent trouver 2 milliards d’euros dans les mois à venir si elles veulent pouvoir honorer les programmes qu’elles ont lancés. Si elles essaient d’anticiper avec la création de cette agence pour conjurer la hausse des taux intérêts et la réduction de la durée d’amortissement imposées par la plupart des banques, elles ne doivent pas se faire d’illusions. Le nouvel outil qu’elles veulent se donner sera sans doute sous-dimensionné pour le marché international, décevant — le coût du crédit sera inévitablement élevé — et trop tardif pour répondre à l’attente immédiate à laquelle il devra faire face.

Concept en vogue dans une période de remise en question fondamentale du système financier, l’affranchissement à l’égard des banques ne sera pas aussi aisé que les collectivités l’imaginent sur papier-monnaie.

FOCUS/DETTE/Sur la Grèce, la France applique la méthode Coué

Surtout, ne pas en parler. Même si plusieurs pays commencent à l'évoquer et que des dirigeants européens semblent l'envisager en coulisses, la France s'en tient officiellement à un message en forme de méthode Coué en excluant toute possibilité de faillite pour la Grèce.

Un défaut de paiement de la Grèce "n'est pas une hypothèse de travail", a affirmé lundi le ministre des Finances François Baroin.

Le Premier ministre François Fillon est allé plus loin en traitant d'"irresponsables" ceux qui suggèrent, à l'instar de l'ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, d'annuler une partie de la dette grecque pour permettre à Athènes de partir sur de nouvelles bases.

Et pourtant, dans plusieurs pays, de l'Allemagne à l'Autriche en passant par les Pays-Bas, on évoque désormais ouvertement la possibilité d'un défaut de la Grèce et d'une restructuration massive de sa dette. Une solution que les Français rechignent à aborder.

"C'est de la méthode Coué", estime Jacques Delpla, membre du Conseil d'analyse économique auprès du gouvernement.

Plus sévère, Charles Wyplosz, directeur du Centre international d'études monétaires et bancaires de Genève, critique une forme d'"aveuglement".

"Le gouvernement français pense pouvoir éviter l'inévitable simplement en disant +non+", déplore cet économiste. Selon lui, "les marchés sont désormais convaincus qu'il y aura un défaut" et le nier ne fait qu'aggraver la situation.

"Les Allemands en ont accepté l'idée, ils se montrent un peu plus réalistes et les Français finiront bien par suivre le mouvement", prédit-il.

La position de la France tient en deux points: il faut mettre en oeuvre rapidement l'accord du 21 juillet, qui prévoit un renforcement du fonds de sauvetage de la zone euro et une nouvelle aide à Athènes avec la participation des banques; et la Grèce doit, d'ici là, tenir ses engagements en matière de réformes, de privatisations et de réduction du déficit.

Inutile de "réfléchir comme certains à une autre stratégie" tant qu'on n'a pas mis celle-ci en musique, a fait valoir François Baroin.

Le problème, c'est que plus le temps passe, "plus on doute que l'accord du 21 juillet sera appliqué", relève Jean-François Robin, économiste chez Natixis. "Du coup, les marchés ne voient qu'une alternative, le défaut".

La situation a déjà évolué depuis juillet: le gouvernement grec semble bien en peine de respecter les promesses budgétaires prises il y a à peine deux mois.

Or, lorsqu'on l'interroge sur ce qui se passerait si les créanciers internationaux décidaient de couper les vivres à Athènes --une solution qu'il n'exclut plus--, le gouvernement français reste muet, quitte à donner l'impression qu'il ne se prépare pas à toutes les éventualités.

En coulisses pourtant, au niveau européen, un défaut de la Grèce et une restructuration de sa dette, avec des pertes sèches importantes pour les Etats et les banques, semble bien être une hypothèse de travail.

Mais selon certains experts, le discours français n'est pas forcément le plus mauvais. Jean-François Robin note d'ailleurs que Paris est sensiblement sur la même position que le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, "l'exemple à suivre".

"Le marché n'aime pas la cacophonie", souligne-t-il, regrettant que l'Allemagne sorte souvent des rangs, jetant une ombre sur la crédibilité des décisions prises en commun.

Pour Jacques Delpla aussi, la France "a raison d'être prudente". "Parler de défaut, c'est dangereux. Une restructuration de dette, ça ne s'annonce pas à l'avance, ça se prépare en coulisses", estime-t-il.

La seule solution, à ses yeux, c'est de se préparer à un éventuel défaut grec en bâtissant des "fortifications" pour éviter que l'Italie et l'ensemble de la zone euro ne soient emportées, via notamment une forme de mutualisation des dettes européennes.

Nuages

Jusqu’ici, tout va bien. L’Italie flanche, l’Europe vasouille, la croissance patine, mais chez nous, en France, tout va bien. Nos banques sont en pleine forme, jure Monsieur Pébereau, le président BNP Paribas. Il est inspecteur des Finances, donc il sait mieux que nous, d’ailleurs sa banque bat des records de bénéfices. La France tient bon, confirme notre Président. Elle a réformé ses retraites, elle jouit d’une politique rigoureuse, elle peut dormir tranquille sur son oreiller AAA... On se doute bien qu’ils nous mentent un peu, ces docteurs Tant Mieux. Nous voyons que l’euro se fissure, que les méchantes agences scrutent notre dette, que les experts envisagent le pire... Mais notre Président a raison, c’est son rôle de rassurer, d’arrêter à nos frontières le nuage d’inquiétude qui traverse l’Europe. Alors qu’on se le dise: jusqu’ici, tout va bien - mais la chute continue.

Crise. La Grèce coule, l’Italie plonge : à qui le tour ?

Dégradée par une agence d e notation en raison de sa dette faramineuse et de la gouvernance Berlusconi, l’Italie a été sanctionnée par une agence de notation et par les marchés. La contagion s’étend, menaçant l’euro, l’’économie, l’emploi dans tous les pays de l’UE qui ne s’entendent pas

D’où vient la crise ?

Elle a éclaté aux Etats-Unis le 15 septembre 2008, avec la faillite de la banque Lehman Brothers, victime de crédits immobiliers à risques (les « subprimes »). La crise de confiance s’est étendue à l’ensemble du système financier et des banques des deux côtés de l’Atlantique. Les Etats ont essayé d’éteindre le feu avec de l’argent public. Mais ils ont ainsi alourdi leurs dettes, et la crise de confiance s’est propagée aux Etats. Aujourd’hui, ils sont pris en étau par les marchés et les agences de notation : il leur faut d’un côté réduire la dette, donc réduire les dépenses et augmenter les impôts ; de l’autre éviter une récession. Le risque est de mourir guéri, sans dette et sans croissance.

La France est-elle à l’abri ?

Elle a un atout, la note « AAA » que les agences donnent à sa dette, marquant leur confiance dans la capacité de la France à la rembourser. « Son trésor national », insiste Alain Minc. Elle le doit, selon le gouvernement, à la réforme des retraites et à la baisse du nombre de fonctionnaires, preuves du sérieux de sa gestion. Mais la France est la plus endettée du club des AAA (Allemagne, Finlande, Autriche…), autrement dit en tête de liste des pays menacés après l’Italie et l’Espagne. Elle vient de décider un plan de rigueur de 12 milliards, en taxant par exemple les mutuelles. « Des mesures supplémentaires seront indispensables », prévient le FMI, après avoir révisé à la baisse ses perspectives de croissance, donc de recettes.

Que fait l’Europe ?

Elle s’active de sommets en téléconférences, sans grande efficacité. Elle doit à la fois aider la Grèce à ne pas faire faillite, éviter la contagion à d’autres pays, et soutenir ses banques. Le problème est que tout le monde n’est pas d’accord : faut-il demander aux mauvais élèves de s’amender avant de les aider (thèse du bon élève, l’Allemagne), ou d’abord les sauver pour qu’ils changent ensuite (réponse des mauvais élèves) ? Problème de mécanique, aussi : les décisions prises dans l’urgence du sommet du 21 juillet attendent pour être appliquées, d’avoir été adoptées par tous les parlements. Problème politique, enfin : la solution est dans plus de solidarité, donc plus d’intégration « fédérale », mais les peuples européens y sont-ils prêts ? Que fait l’Europe ?

Et le reste du monde ?

Les Etats-Unis sont plus endettés que l’Europe, mais plus riches. Ils ont choisi de lutter contre la crise en s’endettant encore davantage, avec le dernier plan de Barack Obama, et pressent l’Europe de les imiter – ce qu’elle refuse. En filigrane, une bataille est engagée entre le dollar, monnaie dominante, et l’euro, son challenger. Ces tensions, note l’économiste Denis Kessler, sont « arbitrées par les pays du Pacifique ». La Chine, qui regorge d’argent, prête aux Etats-Unis et achète en Europe. Elle a fédéré les « Brics » (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui proposeront demain à New York d’aider l’euro : c’est le monde à l’envers, ou plutôt l’amorce d’un basculement de la puissance.

La crise est-elle mortelle ?

Oui pour l’euro, et donc aussi pour l’Union européenne, qui ne résisterait pas au déchaînement des nationalismes suivant la déflagration. La fin peut être progressive (sortie de la Grèce, puis d’un autre pays..), ou rapide, car provoquée par l’Allemagne, avec ou sans la France. Nul doute que ce scénario du pire est aujourd’hui étudié.

Aubry en Une de Libé: Dark Knight ou Blue Velvet?

La photographie de Martine Aubry en Une de Libération fait jaser. L'intéressée n'a pas aimé le portrait qui, selon certains, dessert son propos. 

"Je la trouve horrible, cette photo." En déplacement à Nantes, ce mardi, Martine Aubry, n'a pas manqué, à l'heure du déjeuner, de réagir à la Une de Libération qui lui est consacrée, après sa longue rencontre avec la rédaction du quotidien. Le cliché montre l'ovale du visage de l'ex-première secrétaire sortant de l'obscurité, yeux verts maquillés, lèvres froncées. 
La photo est l'oeuvre de Yann Rabanier, qui a photographié les stars du dernier festival de Cannes pour Libé. A Martine Aubry, qui s'inquiétait de "l'effet photomaton", on a promis que tous les autres candidats à la primaire PS seraient traités de la même façon. "Sinon, je me plaindrai à la haute autorité des primaires", a plaisanté la maire de Lille. 
Depuis qu'elle a commencé à circuler sur Twitter, la Une de Libé a beaucoup fait réagir. "Je pense que Martine a suivi un tuto maquillage sur Youtube pour la une de Libé", vanne marion_mdm.BenjaminPoulin la compare même à "Heath Ledger dans the Dark Knight". 
Pour Rue89, cette Une fait curieusement écho à celle qu'avait consacrée en 1997 le Figaro Magazine à celle qui était alors la ministre du Travail de Lionel Jospin. Un gros plan du visage assez martial qu'accompagnait alors la légende suivante : "Martine Aubry, elle incarne la ligne dure du gouvernement". 
La Une de Libération le 20 septembre 2011.
La Une de Libération le 20 septembre 2011.
Yann Rabanier/ Libération
Sur son blog Parergon, Olivier Beuvelet, enseignant en esthétique de l'image à Paris III, relève l'antagonisme entre le titre de Une ("La politique telle que je l'aime") et le visage de Martine Aubry, qui lui évoque "celui d'un revenant ou d'un Mage inquiétant" ou encore Isabella Rosselini dans l'univers très lynchien d'un Blue Velvet... 
Dans le contexte post-interview de DSK sur TF1, l'effet est, selon ce spécialiste de l'image, dévastateur. "Il y a certainement un projet d'érotisation du sujet dans ce traitement de l'image qui la met du côté de la nuit et du désir subjectif et lui donne une profondeur de femme fatale, écrit Olivier Beuvelet, mais le résultat, dans le contexte précis de ce début de semaine difficile qui a vu DSK faire d'elle une menteuse (tiens, tiens...) et une doublure (ce qui sert parfaitement la tactique de Hollande), est aux antipodes, me semble-t-il, de l'effet apparemment escompté. Elle ressemble à une apparition fantasmatique étrange plus qu'à une femme d'action..." 

Sarkozy: le salut par l'étranger?


Nicolas Sarkozy se prendrait-il pour le général de Gaulle qui a construit son mythe sur la politique étrangère et sur la place de la France dans le monde? Cette politique peut-elle le sauver en 2012? Peu de chance. Le chômage, le pouvoir d'achat, l'échec face à la crise économique en France: voilà ce que retiendront les Français. Sauf aggravation de la crise, Nicolas Sarkozy est condamné à réussir et à être convaincant sur le territoire national.




"Que DSK prenne sa retraite!"

Après l'intervention de DSK, politiques et journalistes commentent les propos de l'ex-directeur du FMI. Les internautes de LEXPRESS.fr aussi. Leurs réponses à nos analyses. 

1. L'attitude de la presse
Lors de son interview sur TF1, Dominique Strauss-Kahn a violemment pris à parti L'Express, le qualifiant de "tabloïd". La réponse de Christophe Barbier: "Le vrai sujet n'est pas l'attitude de la presse, c'est la vôtre". 
[Lire: Lettre de Christophe Barbier à Dominique Strauss-Kahn] 
"M.Barbier. Votre lettre sonne aussi juste que l'intervention de DSK a pu sonner faux. L'Express, vous-même, n'avez pas jugé utile de prendre des gants particuliers pour traiter du sujet durant tous ces mois. En revanche, vous vous êtes attachés à dire tout ce que vous saviez et ce que vous en pensiez. Bon, et alors? Ca gène? Pourquoi?
M. Barbier, je pense que vous lui en voulez de nous avoir tous déçus, et si c'est le cas vous avez rudement raison. Je pense que DSK ne vous pardonnera pas votre pugnacité, et il aura rudement tort. Qu'il n'oublie pas: "ce n'est pas en coupant les cordes de la lyre qu'on empêche les oiseaux de chanter" (Tourlette) 
2. Le rapport médical fait débat
Principal reproche de DSK, la publication par L'Express du rapport d'examen de Nafissatou Diallo à l'hôpital St Luke's Roosevelt. Un document qu'il a tenté de faire passer pour une simple "fiche d'entrée".  
[Lire : M. Strauss-Kahn, un rapport est un rapport] 
"Je suis médecin et un rapport médical est un rapport qui retrace avec mesures et photos les constatations et cela d'autant plus fidèlement que les constatations servent souvent à la justice. Il est vrai qu'un médecin d'un président de la république (socialiste) à fait des rapports mensongers de bonne santé donc a pu porter préjudice à la crédibilité des rapports médicaux mais ici le personnel médical n'avait aucun intérêt à ne pas dire la vérité et n'a pas eu le temps d'être subordonné. Les descriptions des lésions constatées du rapport me laisse songer à une violence. (jansti) 
3. L'avenir de DSK
Dimanche soir, DSK a déclaré vouloir se reposer et ne pas s'immiscer dans la primaire. Mais après? Il n'a visiblement pas l'intention d'abandonner la politique. Quelles pistes s'offrent à lui?  
[Lire: DSK a-t-il encore un avenir politique?] 
"La décence, l'éthique sont les seuls fondements humains qui vaillent. Au regard de ces valeurs qui nous distinguent des autres espèces vivantes, DSK aurait dû non seulement s'excuser, mais surtout ne pas se montrer désireux de revenir un jour "au service du bien public" parce que sa "faute morale" est inexcusable, humiliante pour Mme Diallo, Anne Sinclair, contraire à l'esprit public. Qu'il prenne sa retraite, écrive... Le PS a perdu une compétence, mais a gagné en crédibilité comme en témoigne le 1er débat dans le cadre de la primaire. (alterserein) 
4. Le pacte avec Aubry
Le pacte entre Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry n'aura cessé d'entraver la course de la maire de Lille. Jusqu'à la petite phrase lachée par DSK dimanche soir lors de son interview sur TF1. 
[Lire: La petite phrase de DSK qui a plombé la candidature de Martine Aubry] 
"Je ne vois pas où est le problème d'un pacte passé. DSK était très haut dans les sondages, Aubry a pu estimer à l'époque que sa candidature ne ferait pas le poids. Supposons qu'il lui ai proposé le fauteuil de 1er Ministre, pourrait-on dire qu'un 1er Ministre aurait moins d'ambition ou d'envie qu'un président? (riri) 
5. Claire Chazal contre Twitter
La télévision ne sait pas comment intégrer Internet à ses débats? Aucune importance, Twitter, notamment, fait sa petite cuisine devant l'écran, comme dimanche soir lors de l'interview de DSK. Et ce n'est qu'un début pour David Abiker. 
[Lire: Le jour où DSK sera interviewé par Twitter] 
"Le jour où on scindera en 2 l'écran comme vous dites, j'éteindrai pour de bon ma télé et je supprimerai mon compte Twitter. Ce ne seront pas des échanges ou de l'influence, mais du simple spam. Savoir ce que des centaines de types que je ne connais pas pensent instantanément de la prestation d'un homme politique qu'ils aiment ou qu'ils n'aiment pas, franchement, je m'en contrefous, il y a des élections pour ça. Coup de bol, on en a. Non au spam Twitter." (siboretbora) 

Poubelles et système D

Le 19 septembre, le gouvernement grec a annoncé de nouvelles économies pour rassurer ses partenaires et obtenir la 6e tranche de l’aide internationale. Mais dans les rues d’Athènes, de plus en plus de gens recherchent de quoi manger au moindre coût. 

Jusqu’à présent, ce phénomène était inconnu dans notre pays. Mais avec la crise économique, nous voyons de plus en plus de personnes chercher de quoi se nourrir dans les poubelles. Avant, seuls les Roms ou les clochards le faisaient. Puis sont arrivés les immigrés d'Asie ou d'Afrique qui faisaient entrer le plus de choses possibles dans un cadis de supermarché. Aujourd’hui, ce sont des Grecs qui font les poubelles. Beaucoup cherchent des choses à revendre. Tandis que d'autres recherchent tout ce qui est comestible.
Samat Eftehar est originaire d'Iran. Il est propriétaire depuis 25 ans d'une taverne à Exarchia. "C’est encore un petit quartier vivant. Je connais la plupart des habitants depuis des années. J'ai vu des personnes à bas revenus voir leur salaires réduits, des personnes dignes, mais contraintes de fouiller dans les poubelles pour manger", raconte-t-il.
De temps en temps, il donne à manger à des personnes dans le besoin qu'il connaît. "Je pense que l'on a pas encore vu la dernière scène de cette tragédie. Les choses empirent, il y a une vraie famine, constate Samat Eftehar. Famine ne signifie pas ‘je n'ai plus à manger’ comme en Afrique, la famine, selon moi, c'est aussi quelqu'un qui ne peut même pas acheter de la viande une fois par mois".
En ces temps de récession, beaucoup de nourriture finit aux ordures. Chaque année, 89 millions de tonnes de nourriture sont jetées, ce qui représente 180 kilos pour chaque Européen. Les foyers jettent 43% de cette quantité, souvent à cause des dates de péremption.

A la recherche du yaourt le moins périmé

Giorgos Arabatzoglou travaille au service nettoyage de la mairie de Penteli, dans le nord d'Athenes : "Même dans cette banlieue cossue, les gens font les poubelles, surtout à la fin des marchés. Ce phénomène a augmenté dernièrement", dit-il. On trouve sans cesse des sacs poubelles déchirés, donc on suppose que les gens cherchent. Au-delà des supermarchés et des poubelles, il y a les vendeurs de souvlakis [brochettes]. Récemment, j'ai vu une scène inédite. Une jeune femme, devant un supermarché, bien habillée, cherchait dans un tas de yaourts périmés, le moins périmé de tous."
Giannis Apostolopoulos, conseiller à la mairie d'Athenes, constate que  "le phénomène s’est accru depuis un mois et demi, même s'il existe depuis dix ans dans le pays. On le remarque davantage parce qu’il nous touche directement. Il y a des petits retraités avec moins de revenus, des chômeurs parfois jeunes". Il note que ce phénomène dépasse la ville d'Athènes. "C'est un fait. Mais ici, nous organisons tous les jours une soupe populaire et des personnes habitants d'autres quartiers font le déplacement. De plus, les bennes à ordures d'Athènes sont plus remplies".
Dimitri à 40 ans. Depuis plusieurs années il conduit les grues de la mairie d'Athènes. Il a 4 enfants et a trouvé dans les déchets des autres un meuble pour son entrée. "Je n'avais pas 10 euros en poche pour acheter des cigarettes. La mairie ne nous payait pas depuis plusieurs mois et je voyais les meubles jetés dans le quartier d’Aigaleo. J'ai donc saisit l'occasion. Un collègue m'a dit de les revendre pas cher et la première fois, j'en ai gagné 60 euros en deux après-midi !"
Dimitri a changé de voiture et acheté une petite camionnette. Quand sa fille aînée voit des objets jetés dans la rue, elle l'appelle pour qu'il aille les chercher. Le garage de son immeuble est devenu un atelier d'où il extrait les matériaux (essentiellement du fer et du cuivre) des objets récupérés. "J'en retire 300-400 euros par mois et surtout, je peux avoir de l'argent de poche". Comme lui, de plus en plus de ferrailleurs ont fait leur apparition.


A la Une

Encore des sacrifices

Encore des sacrificesComme la plupart des quotidiens grecs, To Ethnos annonce "du sang et des larmes" à ses lecteurs, expliquant que "le gouvernement envisage des licenciements et une nouvelle baisse de salaire de 20% dans la fonction publique". Car Athènes est sous pression de la troïka UE-BCE-FMI pour annoncer un plan de réduction de son déficit et de réforme de l'Etat si la Grèce veut obtenir la 6e tranche du plan d'aide engagé en 2010. Cette tranche de 8 milliards aurait due être versée courant septembre.

Les enfants de Marx et Microsoft

Ils revendiquent la transparence et la démocratie directe, et près d’un électeur berlinois sur dix vient de voter pour eux. Le Parti pirate n’est plus seulement celui de quelques "nerds", mais défend des revendications qui émanent de l’ensemble de la société, estime la Süddeutsche Zeitung. 

Les électeurs berlinois [qui ont voté le 18 septembre], qui se divisent en une multitude de milieux différents, ne semblent se retrouver que sur deux points : leur désamour pour le FDP [la Parti libéral], qui ne recueille jamais plus de 3%, y compris dans les arrondissements bourgeois de l’Ouest de la capitale – et leur intérêt pour le Parti pirate, qui dépasse allègrement la barre des 5% dans tous les quartiers de la ville.
Souvent, les pirates sont devant les Verts, et parfois même devant la CDU. La base électorale du parti ne se réduit pas à une sorte de cybercommunauté.
Les principes et le programme électoral du Parti pirate de Berlin contiennent des idées telles que la gratuité des transports en commun et le droit à une allocation universelle qui les rapprochent de la gauche radicale. L'habitus du pull à capuche de certains membres renforce peut-être cette impression. Pour autant, les valeurs fondamentales des pirates échappent à la classique dichotomie gauche-droite.

L'idéologie du libertarisme

"Liberté", "ouverture", mais surtout "transparence", sont les mots-clés à retenir du programme du mouvement pirate, qui s’est constitué pour la première fois en parti politique en Suède, voilà cinq ans, au terme d’une lutte contre la législation sur le droit d’auteur. L’un des textes fondateurs du mouvement est la "Déclaration d’indépendance du cyberespace", rédigée par l’ancien parolier des Grateful Dead et cofondateur de la Electronic Frontier Foundation, John Perry Barlow, en 1996. Contre la volonté du gouvernement de réglementer Internet, il invoquait les grands noms du libéralisme, Thomas Jefferson, John Stuart Mill, Alexis de Tocqueville ou Louis Brandeis.
"Ces mesures toujours plus hostiles et colonialistes nous mettent dans une situation identique à celle qu'ont connue autrefois les amoureux de la liberté et de l'autodétermination, qui ont dû rejeter l'autorité de pouvoirs distants et mal informés", peut-on y lire. Et encore : "Nous sommes en train d'établir notre propre contrat social. Nous nous gouvernerons en fonction des conditions de notre monde et non du vôtre. Car notre monde est différent".
Cette idéologie est celle du libertarisme. D’une haute estime accordée à la liberté individuelle découle un scepticisme très marqué à l’égard de l’Etat et du gouvernement, qui ne peuvent parvenir à la légitimité que par la participation directe. En Allemagne, jusqu’à présent, c’était tout au plus le dada d’un petit groupe de libéraux partisans de la ligne dure. Le libertarisme est un mouvement largement répandu aux Etats-Unis, en revanche. En font partie les disciples d’Ayn Rand, la prophétesse du capitalisme radical et égoïste, ainsi que des socialistes libertaires, qui se rapprochent des penseurs anarchistes de la fin du XIXe siècle.

Certains se rallient aux idées de Karl Marx

Mais il ne faudrait pas surestimer l’importance de ces racines théoriques. A l’heure qu’il est, la fidélité à la doctrine n’est pas la vertu première des pirates. Parmi les nouveaux députés berlinois, certains se rallient aux idées de Karl Marx ; quant au président fédéral du mouvement, il avait autrefois sa carte à la CDU. Ce qui est libertaire chez les pirates, c’est leur aspiration à une forme la plus directe possible de démocratie. Les députés doivent représenter la volonté clairement articulée de leurs électeurs, qui évolue sans cesse et peut être entendue grâce aux outils participatifs. La conviction de pouvoir trouver de meilleures solutions pour chaque cas particulier à l’aide des moyens fournis par Internet trouve ses racines dans le cyber-libertarisme de Barlow.
Que ce mouvement plaise autant à l’électorat tient également au fait que c’est aujourd’hui une génération entière qui a été socialisée selon les lois d’Internet. Les gens qui n’ont ni eu besoin de permis de construire, ni été soumis à un contrôle de l’administration lors de l’ouverture d’une entreprise sur Internet ne verront pas l’intérêt d’une réglementation bureaucratique ailleurs. Et ceux qui ont découvert qu’on pouvait suivre en deux clics la trace du moindre euro dépensé par le gouvernement auront du mal à comprendre que les pouvoirs publics invoquent le devoir de réserve à tout bout de champ.

"Oser plus de démocratie"

Beaucoup de membres des partis établis, on l’a vu après l’attentat qui a frappé la Norvège, voient encore Internet comme une menace et entendent le soumettre aux lois du monde "offline". Or, il semblerait qu’une fraction considérable de l’électorat préfère prendre le chemin inverse et étendre son espace de liberté, y compris en dehors d’Internet.
"Oser plus de démocratie", disait le slogan le plus fameux de l’ancien chancelier Willy Brandt. Les pirates l’ont repris à leur compte. Voilà longtemps que l’exigence d’ouverture et de transparence n’est plus l’apanage d’une communauté d’internautes. La protection des "dénonciateurs" fait l’objet d’un article à part entière dans le programme du Parti pirate allemand. Dans l’ère post-Wikileaks, ce programme trouve un écho favorable, en particulier dans une ville où une majorité du gouvernement régional a obtenu – par voie de référendum – que les contrats de privatisation des compagnies des eaux soient rendus publics.

Suède

L’effet de mode est déjà passé

L’effet de mode est déjà passéLes Pirates font “peur aux Verts”, assure la Tageszeitung qui explique que les écologistes allemands pourraient perdre leur originalité auprès de leurs électeurs et par conséquent être affaiblis à long terme.
La Berliner Zeitung est plus circonspecte. En Suède, où le Parti pirate a été créé, le succès "de ce parti monothématique est déjà passé“, constate son correspondant à Stockholm. En 2009, profitant d'un débat houleux sur la protection de la vie privée, les Pirates suédois avaient remporté plus de 7 % des voix et un siège lors des élections européennes. "Ils ont été une sensation à Stockholm, comme maintenant à Berlin. […] Mais ils sont revenus à la case départ, à savoir 0,65 % lors des législatives suédoises en 2010", note le quotidien.
Leur charismatique leader à cédé son poste à une inconnue pour aller assister la création de partis frères partout en Europe et, selon VoteWatch, leur député européen vote à 99 % avec les Verts. "En Suède, maintenant, les Pirates exercent plutôt une influence indirecte que directe", explique la Berliner Zeitung. "Sans eux, les conservateurs au pouvoir n'auraient guère libéralisé leur position sur la propriété intellectuelle. […] Mais ils n'ont pas réussi le saut pour passer d'un parti monothématique à un parti généraliste, comme l'ont fait leur modèle, les Verts."