TOUT EST DIT

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mercredi 17 août 2011

Eva Joly préconise une augmentation des impôts pour faire face à la crise économique

Dans un entretien au Monde, la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts estime que "la solution, pour un budget à l'équilibre, c'est l'augmentation des impôts et une réforme fiscale". Jugeant qu' "on ne peut gouverner s'il n'y a pas de marge de manœuvre", l'ex-magistrate refuse l'inscription dans la Constitution de la "règle d'or" voulue par Nicolas Sarkozy. Elle fustige ainsi durement le président de la République : "Lorsque j'entends Nicolas Sarkozy dire : “Je suis l'homme qui va vous sortir de la crise“, cela me met en colère", dit-elle. Pour elle, M. Sarkozy est "l'un des acteurs dont l'inaction et les décisions prises depuis son arrivée au pouvoir nous ont enfoncés dans la crise ".
A la veille des journées d'été du mouvement – elles s'ouvrent pour trois jours jeudi à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) – Mme Joly dessine les réponses écolos à la crise qu'elle entend développer dans sa campagne. Elle explique qu'elle commencerait par "sanctuariser le service public en arrêtant cette règle stupide du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux". Ensuite, elle "supprimerait les niches, qui sont des privilèges pour augmenter la base fiscale", et lancerait "une véritable lutte contre les paradis fiscaux et la fraude fiscale".
LE "CHANGEMENT JUSTE"

Elle annonce qu'elle augmenterait les impôts, précisant que cette hausse "ne concernerait que, de façon progressive, les 15 % des plus aisés d'entre nous et, plus énergiquement, 5 % des plus riches". La candidate esquisse la réforme fiscale qu'elle souhaite : "augmentation des impôts sur les revenus du capital comme sur les transactions financières", taxation des dividendes et des bonus des banques et "imposition des revenus du capital doit être égale à celle des revenus du travail".

Son slogan pour 2012 sera le "changement juste" qui sera décliné sur les trois volets de la crise économique, écologique et sociale. Estimant que "le moment est venu de dire aux citoyens que le système n'est pas nécessairement ainsi", Mme Joly appelle les électeurs à "faire le choix de l'écologie politique".
BEN VOYONS !

Pourquoi Paris et Berlin ne veulent pas des eurobonds

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont déclarés opposés à la création d'euro-obligations, pourtant présentées comme une solution anti-crise. Explications.

Jusqu'au dernier moment, les marchés ont espéré que le mot magique soit prononcé mardi soir lors du mini-sommet entre la chancelière allemande et le Président français. Las. Les eurobonds, ces obligations européennes, qui pourraient présenter une solution à la crise de la dette, ne sont toujours pas à l'ordre du jour. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel y restent fermement opposés, alors que le débat prend de l'ampleur en Europe. Résultat, les Bourses baissent, déçues par la faiblesse des propositions franco-européennes.
Les Eurobonds, c'est quoi ?Il s'agit d'obligations émises au niveau européen. Pour éviter la très forte dissension de taux d'intérêts entre les obligations émises par les différents Etats de la zone euro, cette dernière pourrait émettre ses propres titres sur les marchés. Le taux serait une moyenne de ceux auxquels les différents pays membres se financent. Ce système reviendrait en quelque sorte à centraliser le refinancement des pays membres de la zone euro via un nouveau produit bénéficiant de la garantie des 17 Etats membres.
En quoi présentent-ils une solution à la crise de la dette ?En raison des doutes qui planent sur la solidité de l'économie européenne, certains pays sont aujourd'hui dans l'incapacité de se financer sur les marchés à des conditions acceptables. Avec des obligations estampillées européennes, ces pays, à l'image de la Grèce, de l'Irlande, de L'Espagne et de l'Italie, pourraient se financer dans de bien meilleures conditions. Si cette solution est de plus en plus réclamée par les marchés, c'est parce que ces derniers craignent, qu'à l'instar de la Grèce, d'autres pays voient leur note prochainement dégradée par les agences de notation. Les risques de banqueroute provoqueraient alors un effet domino sur l'ensemble des pays de la zone euro, ce qui mettrait directement en péril la survie de la monnaie unique. Actuellement, le Fonds européen de stabilité financière (FESF), créé en 2010 par les membres de l'UE, est une sorte de substitut aux Eurobonds, puisque grâce à lui tous les Etats assurent le remboursement des dettes européenne jusqu'à 440 milliards d'euros. Certains Etats voudraient qu'il puisse atteindre les 1.000 milliards d'euros, mais Paris et Berlin y sont opposés.
Pourquoi la France et l'Allemagne ne veulent pas des Eurobonds?L'idée d'une euro-obligation n'est pas nouvelle, mais elle s'est toujours heurtée à l'opposition de Berlin, qui en tant que meilleur élève de la zone euro ne veut pas jouer les pompiers pour les derniers de la classe. De fait, les Eurobonds accroîtraient mécaniquement le coût du crédit des pays les mieux notés, comme l'Allemagne. Aujourd'hui une obligation à 10 ans émise par l'Allemagne coûte au pays un intérêt de 2,3% environ, quand la même obligation émise par la Grèce porte un intérêt de 15,26%. Selon les récentes estimations du célèbre institut allemand Ifo, le surcoût d'euro-obligations pour le budget allemand se chiffrerait ainsi à 47 milliards d'euros par an environ.
Par ailleurs, Paris et Berlin craignent que ces obligations européennes ne dissuadent les pays les plus mal notés, à l'instar de la Grèce d'entreprendre les réformes économiques nécessaires, c'est-à-dire la réduction drastique de leur budget. Mais la raison la plus sensible est avant tout politique: la création d'euro-obligations impliquerait un droit de regard de l'Union européenne sur les budgets nationaux. Comprendre, un fédéralisme économique beaucoup plus poussé. Avant d'évoquer la mise en commun de dettes, il faut se pencher sur l'harmonisation budgétaire et fiscale, explique notamment l'entourage de Nicolas Sarkozy. L'Irlande, par exemple, conserve une fiscalité plus avantageuse pour attirer les sociétés.
Néanmoins, depuis quelques jours certaines réticences allemandes commencent à se briser. Pour la première fois mardi, des députés du parti CDU de la chancelière allemande Angela Merkjel ont levé le tabou des euro-obligations, alors que le débat prend de l'ampleur dans le pays. "Cela ne sert à rien de voir les choses en noir et blanc. (...) Je ne crois pas que (les euro-obligations) soient un instrument du démon", a notamment déclaré le député CDU Johann Wadephul au Handelsblatt, dans un communiqué. Dimanche dernier, c'est le quotidien conservateur Die Welt qui affirmait que Berlin "n'exclut plus, en dernier ressort, un transfert des moyens financiers avec des emprunts publics en commun". Le maintien de la zone euro étant une priorité absolue pour l'Allemagne.

 Qui y est favorable ?
En France, le PS y est depuis longtemps favorable, François Hollande en a même fait une partie de son programme présidentiel. Ce mercredi l'ancien Premier Ministre Laurent Fabius a d'ailleurs fait part de sa "déception" en considérant que Nicolas Sarkozy avait commis une "faute majeure" en laissant de côté les obligations communes. En réalité, les partis de gauche des différents pays sont généralement plus favorables à ce dispositif, à l'image du Parti social-démocrate allemand (SPD), qui plaide depuis des mois pour la création d'eurobonds et, en contrepartie, pour un droit de regard accru de l'Europe sur les budgets nationaux. Depuis quelques jours de nouvelles voix ont émergé dans le débat, comme l'Italie, dont ministre de l'Economie a déclaré ce week end être favorable à la solution des Eurobonds. La ministre espagnole de l'Economie Elena Salgado a quant à elle estimé que les "euro-obligations" étaient "une bonne idée" qui peut faire son chemin, mais qui n'est "pas à l'ordre du jour", certains pays comme l'Espagne devant "faire des réformes" pour apaiser les "réticences" allemandes. Côté marchés, beaucoup d'investisseurs voient dans la naissance des Eurobonds une parade efficace aux attaques subies par les nations les plus faibles de la zone euro.

Heurts et malheurs de DSK et Lagarde

Dans une série peu reluisante pour l’image de marque de la France, deux affaires (parmi d’autres) mettant en cause des personnalités politiques françaises tiennent le haut du pavé : l’affaire de mœurs – présumée « musclée » – concernant Dominique Strauss-Kahn (DSK) et l’affaire – présumée – de « petits arrangements » de détournement de fonds publics concernant Christine Lagarde et Bernard Tapie.

Dans l’affaire du viol avec violence présumé de Nafissatou Diallo, femme de chambre guinéenne de l’hôtel Sofitel à New York, par le « grand chef blanc » friqué et (ex-)patron du FMI Dominique Strauss-Kahn (toujours privé de son passeport et ne pouvant quitter le territoire américain), la pression est montée d’un cran mardi.

A une semaine de la prochaine comparution de DSK devant le tribunal de New York (le 23 août) – audience qui pourrait être décisive –, les avocats de celui-ci ont en effet brutalement fait monter la pression avec le rapport médical de la victime présumée, rendu public.

Dans ce rapport publié dans L’Express, l’examen médical pratiqué sur Nafissatou Diallo quelques heures après son agression présumée par DSK le 14 mai à New York conclu que la femme de chambre avait été bel et bien violée.

« Diagnostic : agression. Cause des blessures : agression, viol. (…) Confusion, douleurs musculaires, tension », indique le document, qui note que la jeune femme est arrivée en ambulance et accompagnée d’un policier aux urgences de l’hôpital St Luke’s Roosevelt de Manhattan à 15 h 39. Et l’auteur du rapport (dans lequel on peut lire les détails plutôt crus de l’agression présumée) de préciser que la patiente est « en larmes » quand elle raconte l’agression, violente, dont elle aurait été victime trois heures plus tôt dans une chambre (une suite) du Sofitel.

A la suite de la publication de ces extraits du rapport médical, les avocats américains de DSK, William W. Taylor et Benjamin Brafman, ont vivement protesté.

Insistant sur le fait que Nafissatou Diallo n’est pas crédible, les défenseurs de DSK estiment que « l’utilisation par les avocats de la plaignante de ce rapport médical pour confirmer ou renforcer les accusations contre leur client est trompeuse et malhonnête ». « La conclusion du rapport de l’hôpital est fondée presque exclusivement sur les propos de Madame Diallo qui a prouvé de manière répétée qu’elle n’était pas crédible », ont-ils ajouté en affirmant que le traumatisme mentionné « peut avoir été provoqué par de nombreuses autres causes qu’une agression sexuelle, y compris un rapport sexuel consenti plusieurs jours avant l’incident ». Le tact, toujours le tact…

Pour l’heure, en attendant le 23 août prochain, tous les coups – fuites dans la presse, communiqués rageurs… – semblent désormais permis entre les défenseurs de DSK et ceux de la femme de chambre. Les défenseurs de Nafissatou Diallo démentent toute motivation financière de leur cliente et insistent dans la plainte au civil sur le caractère « violent et sadique » de l’agression. La stratégie des avocats de DSK est, elle, très claire : détruire sa crédibilité et prouver que ses motivations sont purement financières…

Moins… « spectaculaire » mais tout aussi nuisible pour l’image de la France, l’affaire Tapie/Crédit Lyonnais/Lagarde, contrairement à l’économie française, est en pleine relance.

Mardi, la commission d’instruction de la Cour de Justice de la République (CJR) a en effet été saisie pour enquêter sur le rôle joué en 2008 dans l’affaire Tapie/Crédit Lyonnais par la nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.

Cette saisine était obligatoire après la décision prise le 4 août dernier par la CJR – chargée de juger des faits commis par des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions – d’ouvrir une enquête sur l’ex-ministre de l’Economie.

Les faits concernent l’arbitrage ayant mis fin en juillet 2008 au conflit entre Bernard Tapie et l’ancienne banque publique Crédit Lyonnais, au sujet de la vente d’Adidas en 1993.

Désormais, la commission d’instruction, composée de trois magistrats de la Cour de cassation, va mener des investigations pour savoir si l’ex-ministre s’est rendue coupable de « complicité de faux » et « complicité de détournement de biens publics », délits passibles de dix ans de prison et 150 000 euros d’amende.

Les limites du volontarisme

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ne se quittent plus. Après une balade mémorable sur la plage de Deauville en octobre 2010, un conseil des ministres franco-allemand en décembre et deux visites du président français à Berlin cet été, ils se sont retrouvés le 16 août, à l'Elysée, pour un sommet bilatéral.
Alors que la crise des dettes souveraines déstabilise l'un après l'autre tous les maillons faibles de la zone euro, le but de cette rencontre était évident : démontrer aux marchés et aux spéculateurs que la France et l'Allemagne ne laisseront pas tomber l'euro.
C'est bien le moins qu'ils pouvaient faire. Que la France et l'Allemagne réaffirment leur détermination à défendre la monnaie unique ne peut qu'être salué, même si un tel engagement devrait aller de soi.
Que les deux pays, assumant leurs responsabilités, s'imposent comme le "directoire de l'Europe" est conforme à leur rôle moteur dans la construction européenne depuis un demi-siècle, surtout en temps de crise.
Qu'ils cherchent à mettre sur pied un "gouvernement économique de l'Europe" va également dans le bon sens, tant il est désormais évident qu'une monnaie commune exige une plus grande intégration économique et budgétaire.
Qu'enfin, les deux capitales prêchent l'exemple de la vertu financière et en fassent un impératif européen est salutaire. Mais il n'échappe à personne qu'il s'agit là de promesses de repentis : la France et l'Allemagne ont été les premiers pays, en 2003, à bafouer les règles du pacte de stabilité et de croissance. Cette "règle d'or" était pourtant gravée dans le marbre des traités, autrement plus contraignants, en principe, que les Constitutions nationales.
La chancelière allemande et le président français seront-ils mieux entendus par des marchés soupçonneux et inquiets qu'après leurs précédentes rencontres ? Il est permis d'en douter.
En rejetant - même si ce n'est sans doute pas définitif - la création d'obligations européennes qui permettraient de mutualiser les dettes, et en refusant de doter de nouveaux moyens financiers le Fonds européen de stabilité financière, la France et l'Allemagne ont montré les limites de leur volontarisme. Mme Merkel l'a rappelé sans détour : "Les gens cherchent la panacée universelle. Je ne crois pas à ce type de solutions. Il faut avancer pas à pas."
Le pari franco-allemand est doublement risqué. En refusant aujourd'hui les euro-obligations mais en laissant la porte entrouverte, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel semblent dire aux marchés : continuez à nous attaquer, nous finirons bien par céder. Sur ce point, il est vraisemblable qu'ils seront entendus.
Surtout, les deux dirigeants sont désespérément muets sur le seul remède capable de générer davantage de recettes et de réduire durablement l'endettement public : une croissance économique plus vigoureuse. Pour être prise au sérieux, la vertu budgétaire et financière n'impose pas d'oublier la croissance.
Au contraire.

Nouvelles règles du jeu pour les casinos

Les règles du jeu s'assouplissent pour les casinos français. Depuis le 1e août, il leur est plus facile de tester des nouveaux jeux ou d'organiser des tournois de poker. Une nouvelle martingale contre la concurrence des paris en ligne ?
Changement de donne pour les casinos. La législation s’assouplit pour les établissements des stations balnéaires, thermales ou climatiques autorisés à organiser des jeux d’argent en France.
Depuis le 1e août, les casinos peuvent expérimenter de nouveaux jeux à condition d’en obtenir l’autorisation de la part de la Commission consultative des jeux de cercles et de casinos. Ils pourront aussi ouvrir de nouvelles tables plus facilement - sans autorisation préalable – pour les tournois de poker.
Enfin, les “bandits manchots“ pourront proposer plusieurs jeux et mises différentes sur une même machine et rester ouvertes après la fermeture des tables de jeu, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Ces nouvelles règles, décidées par décret le 29 juillet, s’imposent alors que la concurrence des jeux en ligne pèse sur les casinos traditionnels. Ceux-ci perdent déjà de l’argent depuis 2007. En 2010, le produit brut des jeux ainsi reculé de 2,1% et avoisine les 2,3 milliards d’euros. Depuis l'autorisation des jeux en ligne il y a un an, les Français ont misé 9,5 milliards d’euros sur le web.

"L'Europe est en danger"

Cellule de crise au chevet de l'euro. Mardi 16 août, face à des marchés impatients et affolés par le surendettement des pays de l'union monétaire, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont réunis à Paris pour trouver des réponses à cette crise inédite : refonte de la gouvernance et création d'une taxe sur les transactions financières. Et à terme, peut-être, la mise en place d'euro-obligations pour mutualiser les dettes des pays membres. Elle a été évoquée du bout des lèvres par le président français.

Pour le financier américano-hongrois, George Soros, 81 ans, les dirigeants avancent. Mais ce spécialiste des monnaies affirme qu'il faut aller plus loin, pour gagner la bataille contre les spéculateurs.
Pensez-vous que l'euro soit en danger ?
George Soros : Oui. L'Europe est en danger. La situation est grave et les autorités commencent seulement à prendre la chose au sérieux. Jusqu'à présent, elles ne faisaient que répondre aux pressions des marchés. Maintenant, elles se mettent à discuter de solutions de long terme. Aujourd'hui, on n'a pas d'autre choix que d'améliorer la gouvernance de la zone euro. La question n'est plus de savoir s'il faut une monnaie unique ou non. L'euro existe et s'il s'effondrait, cela se traduirait par une crise bancaire totalement hors de contrôle. Le monde plongerait alors dans une profonde récession.
Vous êtes favorable à la création d'euro-obligations afin de mutualiser les dettes des pays…
Oui, et je pense que Nicolas Sarkozy a eu raison de dire, mardi, que les euro-obligations doivent être envisagées à la fin du processus. Cela doit être l'objectif. Pour sortir de l'ornière, les pays membres doivent se financer à un coût raisonnable. Les euro-obligations sont le meilleur moyen d'y parvenir. Mais le diable est dans les détails ! Par qui, comment et dans quelle quantité ces titres doivent-ils être émis ? Tout cela doit être discuté.
Et cela ne suffit pas. Avec toutes les discussions sur les euro-obligations, on en oublie l'état du système bancaire européen lui aussi en crise. Les établissements sont trop fragiles. Ils sont sous-capitalisés et détiennent beaucoup de titres de dettes européennes, jusqu'ici considérés comme des produits sans risque. Ce n'est évidemment plus le cas. En particulier concernant les titres espagnols et italiens. Il faut lever ce risque avec des euro-obligations et recapitaliser les banques. Elles ont des difficultés à se prêter entre elles et coupent leurs lignes de crédits. Cela pousse l'Europe dans la récession.
Cela pourrait-il aussi pousser une banque à la faillite ?
Personne ne laisserait plus une telle chose arriver. Mais si c'était "autorisé", cela pourrait facilement se produire !
Lancer les euro-obligations réclame la mise en place d'un ministère européen de l'économie et d'une agence de la dette. Or, rien de tout cela n'existe…
C'est exact. Certains, comme le ministre allemand des finances, Wolfgang Schaüble, et Otmar Issing, ancien membre de la Banque centrale européenne (BCE), disent qu'il faut donner à la zone euro une légitimité politique. Ils ont raison.
A court terme, que faire ?
Les euro-obligations sont la solution ultime. En attendant, le conseil des ministres européens des finances doit autoriser la BCE à fournir de la liquidité pour permettre aux Etats de se financer à des taux raisonnables. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pourrait aussi être utilisé comme une banque et emprunter à la BCE avec une garantie des Etats. Cela pourrait être une solution temporaire, jusqu'à la création des euro-obligations. Le problème ensuite sera de fixer une limite aux emprunts des différents Etats.
En 1992, vous avez parié sur la sortie de la livre sterling du système monétaire européen (SME), avec succès. Les marchés peuvent-ils gagner contre l'euro ?
Certainement. La zone euro telle qu'elle est construite n'a pas d'autorité budgétaire et fiscale. Tant que cette puissance n'existera pas, le marché pensera qu'il peut gagner. Il a face à lui la BCE. Mais son pouvoir se limite à résoudre les problèmes de liquidités – pour rendre les marchés plus fluides – sans s'attaquer aux problèmes de solvabilité des Etats.
Après la Grèce, l'Espagne, l'Italie, la France peut-elle être la cible d'attaques spéculatives ?
Cela a déjà commencé ! Est-ce légitime ? Oui. Car si l'Italie et l'Espagne ne sont plus en position d'aider la Grèce, la cote part de la France pour sauver Athènes augmentera. Et encore plus, évidemment, si l'Italie et l'Espagne venaient à réclamer de l'aide. Et ce fardeau s'ajoute aux problèmes internes à la France. Des réformes structurelles importantes sont nécessaires.
Faut-il autoriser des pays à sortir de la zone euro ?
Oui. L'euro peut survivre à la sortie de pays comme la Grèce ou le Portugal, de taille modeste. Mais l'Union éclaterait si c'était le cas de l'Italie ou de l'Espagne. Il faut donc distinguer les petits pays des grands. Mais même si un petit pays comme la Grèce abandonnait l'euro, cela provoquerait un chaos, l'effondrement de son système bancaire. Autoriser un pays à quitter la zone euro réclame donc une préparation minutieuse. Il faut s'assurer que les prêteurs ne sont pas spoliés, garantir les dépôts des épargnants et faire en sorte que les banques restent debout. Tout cela doit être écrit noir sur blanc.
La situation est grave, dites-vous. Pensez-vous qu'un Etat européen puisse faire faillite ?
C'est tout à fait possible. S'il s'agit d'une "faillite organisée", on peut très bien envisager de gommer une partie de la dette. C'est déjà le cas de la Grèce. Si cela n'a pas pris le nom d'une banqueroute, l'accord du 21 juillet a mis sur pied un défaut organisé du pays sans provoquer de séisme.
Au-delà de la dette, le problème fondamental de l'Europe n'est-il pas lié à sa croissance atone ?
Les deux sont connectés. Les problèmes s'aggravent l'un l'autre. Prenons le cas de l'Espagne, lorsque vous avez un taux de chômage de plus de 20 %, il est nécessaire d'augmenter les aides sociales pour éviter de plonger le pays dans la récession. Si vous ne pouvez augmenter le déficit, alors vous êtes piégés.
Que faire ?
En Grèce comme en Espagne, il faut mettre en place des réformes structurelles ; rendre plus flexible le marché du travail et gagner en compétitivité. Mais la demande intérieure doit aussi être stimulée. Il faut établir des règles qui autorisent les pays dont le chômage est élevé à rester déficitaire. Le problème est que l'Allemagne a des idées fausses à ce sujet. Elle aimerait que tous les pays aient des budgets à l'équilibre.
Les Etats-Unis aussi ont un problème de dette et de croissance…
Le problème est d'ordre politique. Il faut mettre en place des stimuli pour accroître la productivité et redémarrer la machine. Mais les pressions politiques contre une hausse des dépenses publiques empêchent ce type de mesures. Dès lors la Réserve fédérale américaine (Fed) peut être le recours. La banque centrale peut déployer un nouveau "QE3", pour injecter plus d'argent dans le système. Cela ferait baisser le coût du crédit, encouragerait les investissements et la consommation. Mais c'est moins efficace. L'argent pourrait rester dans les banques ou se nicher hors des Etats-Unis. Finalement, le blocage est politique comme en Europe. C'est plus grave.
Que voulez-vous dire ?
Les problèmes sont complexes mais les gens veulent des réponses simples. Cela conduit certains à être frustrés et à adopter des positions antieuropéennes comme en Finlande ou en Allemagne où certains se disent opposés aux transferts financiers. Nous devons être unis. Nous n'avons pas le choix.
Vous êtes né à Budapest mais vivez aux Etats-Unis. Vous sentez-vous européen ?
Je suis européen !
Aux Etats-Unis, le milliardaire Warren Buffett propose d'augmenter les impôts des "super-riches" pour participer à l'effort national. Etes-vous d'accord ?
Bien sûr. Warren Buffett est un investisseur talentueux et malin. Il réfléchit à long terme et sait défendre les intérêts des surper-riches. Il a conscience que si les riches ne font rien aujourd'hui, ils se mettront le public à dos dans les prochaines années.

Grèce : les fonctionnaires passent aux 40H, en attendant d'être moins payés

Les quelque 800.000 fonctionnaires grecs sont passés mardi aux 40 heures, soit une heure et demie de travail hebdomadaire de plus, dans le cadre de la cure d'amaigrissement imposée à la fonction publique, qui prévoit aussi une nouvelle réduction de la masse salariale.

MAIS C'EST SCANDALEUX, QUE FAIT MARTINE AUBRY ?

Europe recherche croissance désespérement

Les chiffres de la croissance pour le deuxième trimestre, annoncés ce mardi, sont en berne. Revue de détail.

La croissance n'est pas au rendez-vous de ce deuxième trimestre, d'après les chiffres parus ces derniers jours. Et les politiques d'austérité menées pour éviter une contagion de la crise grecque risquent d'aggraver la situation. Les gouvernements vont de Charybde en Scylla.

Zone euro

La croissance en deuxième trimestre atteint seulement 0,2%, soit 1,7% sur un an. Selon Eurostat, ces chiffres en dessous des prévisions ont été tirés vers le bas par la France et l'Allemagne. Les économistes attendaient plutôt 0,3%. Au trimestre précédent, la croissance annuelle ressortait à 2,5%.

Quant à la production industrielle, elle a reculé de 0,7% en juin par rapport à mai après une hausse de 0,2% le mois précédent (0,1% en première estimation). La production de biens durables et non-durables, elle, est en baisse de 2,5% et 0,5% respectivement d'un mois sur l'autre.

En revanche, les ventes au détail ont plus augmenté que prévu en juin par rapport à mai. Selon Eurostat, les ventes au détail ont progressé de 0,9% en juin d'un mois sur l'autre. Sur un an, elles ressortent en baisse de 0,4% (contre -1% escompté).

France

La croissance a été nulle au deuxième trimestre, selon l'Insee, après une hausse du PIB de 0,9% au premier. C'est la consommation des ménages (-0,7% sur le trimestre) qui a été le maillon faible de l'activité économique. L'acquis de croissance ressort à 1,4%. Par ailleurs, les prix à la consommation ont baissé de 0,4% en juillet par rapport au mois précédent, ce qui ramène leur progression à 1,9% sur un an.

Quant à la prévision de croissance économique pour la France en 2012, elle sera vraisemblablement revue à la baisse, rapporte mardi le quotidien Les Echos en citant l'entourage de Nicolas Sarkozy.

Allemagne

L'économie allemande a elle aussi marqué le pas au deuxième trimestre, affichant une croissance limitée à 0,1% en première estimation alors que les marchés anticipaient 0,5%. Ce niveau est un plus bas sans précédent depuis le premier trimestre 2009.

Sur un an, la croissance ressort à 2,8%, une performance là encore inférieure aux 3,2% prévus. Au trimestre précédent, l'économie allemande avait progressé de 1,3% (chiffre révisé de 1,5%) d'un trimestre sur l'autre et de 5,0% l'an (révisé de 5,2%).

Autre surprise : la baisse de la production industrielle de 1,1% en juin. Les économistes qui avaient anticipé une progression de 0,1%, selon les chiffres publiés par le ministère de l'Economie. Le chiffre du mois de mai a en outre été révisé à la baisse, la hausse étant ramenée de 1,2% à 0,9%. Le ministère de l'Economie a précisé que le mois de juin avait été caractérisé par un nombre inhabituellement élevé de week-end prolongés, ce qui a pesé sur la production.
Il a ajouté que la production industrielle restait sur une tendance favorable, portée par un niveau élevé de commandes.

En, revanche, les commandes à l'industrie ont, contre toute attente, augmenté en juin par rapport à mai, selon les données officielles publiées jeudi. Ces commandes ont augmenté de 1,8%, alors que les économistes interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne une baisse de 0,5%. Après un bond de plus de 10% en mai, la demande intérieure a sensiblement baissé en juin (-10,8%), alors que les commandes en provenance de l'étranger ont connu une évolution inverse, avec une hausse de 13,7% en juin après une baisse de 5,8% le mois précédent, précise le ministère de l'Economie.

Portugal

L'économie portugaise s'est contractée de 0,9% du PIB au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2010, selon une estimation provisoire publiée mardi par l'Institut national des statistiques (Ine).

Ce recul "est lié à une nette diminution de l'investissement et des dépenses de consommation des ménages, surtout en ce qui concerne les biens durables", a expliqué l'Ine dans un communiqué. Le Produit intérieur brut (PIB) du Portugal est en revanche resté stable par rapport aux trois premiers mois de l'année.

L'économie portugaise est entrée en récession fin 2010, avec un recul du PIB de 0,6% au dernier trimestre de l'an dernier et encore de 0,6% sur les trois premiers mois de l'année.


Espagne

La croissance espagnole a également ralenti : +0,2% contre 0,3% au premier trimestre selon l'Institut national de la statistique. Sur un an, elle s'établit à 0,7%, après une année 2010 en légère baisse (-0.1%) et une année 2009 catastrophique (-3.9%). Pour 2011, la Banque d' Espagne espère une croissance de 0,8%. Le gouvernement, plus optimiste, mise sur +1,3%.

Angleterre

Le 10 août, la Banque d'Angleterre a annoncé qu'elle prévoyait une croissance autour de 1,4% à court terme. C'est moins que ce qu'elle prévoyait en mai (+1.8%). Pour 2012, elle attend une croissance située entre 2 et 3%, puis au-dessus de 3% vers la mi-2013.

Ce mardi, la Banque d'Angleterre a également communiqué un objectif d'inflation élevé de 2%. La hausse des prix devrait s'assagir en 2012 mais le gouverneur de la Banque d'Angleterre s'est montré incapable de dire quand et dans quelles proportions. Pour l'heure, en juillet, les analystes anticipent en moyenne une baisse des prix à la consommation de 0,1% en rythme mensuel et une inflation de 4,3% l'an.

Grèce

Le PIB grec a reculé de 6,9% entre les deuxièmes trimestres 2011 et 2010. Ce recul atteignait 8,1% au premier trimestre 2011, selon les chiffres publiés ce vendredi par l'institut national de statistiques EL.STAT.

"Ne laissons pas le coup de frein budgétaire bloquer la reprise mondiale"

Malgré cette situation de crise, Christine Lagarde défend la croissance. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a appelé les Etats du monde entier, et en premier lieu les "économies avancées" à ne pas tuer la croissance en luttant contre la dette. "Le rééquilibrage budgétaire doit résoudre une équation délicate en n'étant ni trop rapide ni trop lent", écrit Christine Lagarde dans une tribune publiée par le Financial Times et intitulée "Ne laissons pas le coup de frein budgétaire bloquer la reprise mondiale".

Pour Christine Lagarde, "l'effervescence actuelle des marchés [...] a ébranlé la confiance dans l'économie à travers le monde et a incité beaucoup de gens à conclure que toutes les possibilités politiques avaient été épuisées", mais "cette impression est fausse et pourrait conduire à la paralysie". La directrice générale du FMI, qui a pris ses fonctions en juillet, assure ainsi la continuité du message de son organisation.

La tribune de Christine Lagarde dans le Financial Times paraît alors que les plans d'austérité votés ou en cours de préparation dans un certain nombre de pays européens nourrissent des inquiétudes du fait même de leur ampleur.

Face aux attaques des marchés, Paris et Berlin se serrent les coudes

Sarkozy et Merkel vont demander l'adoption de la règle d'or sur l'équilibre budgétaire par les 17 membres de la zone euro. Ils tentent de rassurer sur la croissance qui fléchit fortement en France et en Allemagne.

Les annonces de Nicolas Sarkozy et d'Angela Merkel ne sont certes pas révolutionnaires. Mais elles ont eu le mérite d'effacer les pertes enregistrées mardi par l'euro face au dollar. À l'issue d'un sommet bilatéral sur la gouvernance de la zone euro, la France et l'Allemagne ont formulé d'une même voix un certain nombre de propositions, dont les modalités doivent encore être précisées. Paris et Berlin vont ainsi proposer au mois de septembre que l'Union européenne instaure une taxe sur les transactions financières. Cette taxe est une « nécessité évidente », a déclaré la Chancelière allemande, à l'issue de la rencontre. Autre proposition commune sur la table : l'adoption de la « règle d'or » sur l'équilibre budgétaire par les 17 pays membres de la zone euro avant l'été 2012. Déjà en vigueur outre-Rhin, la mesure est programmée en France et dans la majorité des économies de la zone euro. Elle avait aussi été recommandée par le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, au printemps dernier. Paris et Berlin estiment par ailleurs - sans grande surprise - que les euro-obligations ne sont pas la meilleure solution pour résoudre la crise de la dette souveraine qui frappe durement la zone euro. Pas question donc dans l'immédiat pour l'Union européenne d'émettre directement des emprunts. Enfin, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont pris eu engagement fort pour la convergence fiscal franco-allemande, avec le projet de créer un impôt commun sur les sociétés (voir ci-dessous) ; l'idée étant d'être ensuite suivis dans leur initiative par leurs partenaires européens, auxquels ils vont proposer la création d'un gouvernement économique, qui serait dirigé par Herman Van Rompuy. À l'issue de leur rencontre, les deux dirigeants ont également cherché à rassurer sur la croissance en Europe et dans leur pays respectifs. Pourtant, les chiffres sont inquiétants. Après la stagnation de l'économie française révélée vendredi, la première économie de la zone euro a connu une croissance de seulement 0,1 % au deuxième trimestre de cette année (par rapport au premier). Pour l'ensemble de la zone euro, le PIB (composé pour moitié par les économies allemande et française) n'a augmenté que de 0,2 % durant ce même trimestre par rapport au précédent alors que cet hiver il progressait encore de 0,8 %. Les économistes s'attendaient pourtant à mieux. « Ce deuxième trimestre marque un tournant dans le cycle économique allemand : c'est un changement de régime, la période de croissance exubérante est derrière nous », estime Andreas Rees, économiste chez Unicredit à Munich. Cette croissance est la plus faible enregistrée outre-Rhin depuis la sortie de la récession au printemps 2009. Depuis, la locomotive allemande avançait chaque trimestre à coup de 0,8 % de progression. Du coup les économistes d'Unicredit, de la Commerzbank mais aussi de l'institut de recherche DIW de Berlin ont abaissé leur prévision de croissance pour l'Allemagne à 3 % contre 3,4 ? 3,5 % attendus. Mais « s'il s'agit d'un net ralentissement, cela ne signifie pas la fin de la reprise », nuance Ferdinand Fichtner, responsable des études de conjoncture au DIW. « Les exportations ont dernièrement progressé moins fortement mais elles restent un pilier de la croissance », rappelle-t-il. Les firmes allemandes sont tout de même circonspectes face à l'avenir : depuis février leurs attentes pour les six prochains mois se font plus mauvaises. «L'économie allemande habituée au succès ne peut se découpler d'une conjoncture mondiale qui croît plus lentement », explique Jörg Krämer, économiste en chef de la Commerzbank.
Fin d'une croissance insolente
Le made in Germany a toutefois des raisons d'espérer. Certes 40 % de l'export allemand se fait toujours dans la zone euro. Mais « si les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) ne sont touchés par aucune crise économique durable, alors ces pays devraient devenir le groupe le plus important économiquement [pour l'Allemagne] et surpasser de beaucoup tant les États-Unis que la zone euro », explique Michael Hüther, directeur de l'institut IW de Cologne. « Les firmes allemandes sont bien positionnées sur ces marchés », précise-t-il. Aussi Berlin ne craint pas tant une rechute de l'économie américaine ou même européenne qu'une fin de la croissance insolente dans les pays émergents.

CREDIT AGRICOLE : Chute abyssale sous les 6 EUR

Les valeurs bancaires sont au cœur des débats dans la situation actuelle des marchés : Crainte sur les dettes périphériques en Europe et aux Etats-Unis, plan d’austérité dans de nombreux pays en Europe ainsi que des rumeurs de problème de financement de la Société Générale.

Le newsflow sur le groupe Crédit Agricole n'est pas positif : fortement exposé en Grèce, la banque vient d’annoncer au début du mois d’Août la sortie de la cote de sa filiale grecque « Emporiki Bank of Greece ». Au Barheïn, les bureaux vont etre fermés et les employés transférés à Dubaï.

Techniquement, le titre Crédit Agricole subi un vent de panique et revient sur ses planchers de 2009. Le titre a même connu une incursion sous les 6 EUR en séance le 8 Août. Depuis, peu de mouvement, les 6 EUR constituent un niveau de support important et sans nouvelle de la part des différentes autorités financières, il ne faut pas s’attendre à une forte reprise du titre.

Difficile d’avoir un avis tranché sur la valeur Crédit Agricole, les investisseurs étant dans l’attente d’informations concrètes sur l’évolution de la macroéconomie ainsi que des publications semestrielles du groupe qui seront communiquées le 25 Août.

Pour un investisseur patient, les niveaux actuels constituent tout de même un très bon niveau d’entrée sur le titre. Il ne faudra cependant pas fixer de stop de protection et pouvoir assumer une forte volatilité du titre. Dans le cadre d’une Stratégie Trading on restera à l’écart de la valeur.

Rénover la vie politique

Avant que la vie politique ne reprenne son cours habituel avec les Universités d'été on peut s'interroger sur la façon dont elle fonctionne dans notre pays. Ainsi, chez les socialistes qui auront à choisir leur candidat, un critère au moins permettra d'y voir clair : la volonté et la capacité de rénover en profondeur la vie politique, en s'attaquant, notamment, au cumul des mandats. Pour sa part, Nicolas Sarkozy se prépare à faire de cet enjeu un point important de sa candidature, ce qui devrait susciter d'intéressants débats au sein de la droite.

Courant en France, le cumul des mandats est, ailleurs en Europe, marginal, rare ou impossible. Dans notre pays, on peut être député, par exemple, tout en étant maire d'une commune ou président de conseil général. Et il n'y a pas de limitation des mandats dans les collectivités territoriales (communautés urbaines, communes, syndicats mixtes ou intercommunaux).

Le cumul des mandats et des fonctions électives ronge la démocratie. Il est générateur d'absentéisme et d'ignorance des dossiers, alors que bien des fonctions exigent un investissement à plein-temps, un travail, une réflexion, une action en profondeur. Il contribue à la sclérose du système, car ceux qui bénéficient des avantages symboliques et financiers liés à plusieurs mandats s'y accrochent, souvent sur la longue durée. Servir la collectivité devient alors le moyen de gagner sa vie ; la politique se transforme en un métier durable et les dérives sont possibles : corruption, clientélisme, favoritisme, au détriment de l'esprit civique et de l'intérêt collectif.

Plafond de verre

Mais il y a plus. Le cumul des mandats et des fonctions électives en rend difficile l'accès à ceux qui ne jouent pas déjà dans le système politique : les jeunes, les femmes, pour qui il constitue un élément-clé du « plafond de verre » en politique, une négation de la parité. Et que dire des habituelles victimes du racisme et de la discrimination, les enfants d'immigrés, les personnes relevant de la diversité, qui veulent s'engager en politique ?

Pour rénover notre vie politique, il faut commencer par limiter le cumul des mandats, et vite. La volonté ferme des candidats à la présidentielle en la matière sera un critère déterminant du choix des électeurs, alors même qu'au sein des appareils qui les soutiennent, les résistances sont grandes. À gauche, le contraste est marqué, entre notamment François Hollande, très réservé depuis qu'il est candidat à la primaire socialiste, et Martine Aubry, qui entend prendre le problème à bras-le-corps, ce qui lui a valu quelques tensions avec les sénateurs socialistes.

Le scrutin majoritaire favorise le cumul des mandats : le maire d'une grande ville, par exemple, n'est-il pas le mieux placé pour emporter une élection législative dans sa circonscription, ce qui fait que son parti le préférera à tout autre candidat ? Rénover notre vie politique et casser cette logique implique donc aussi d'introduire une dose de proportionnelle, ce qui mérite débat, car des forces politiques exclues du Parlement pourraient alors y accéder.

Mais si l'on veut moderniser notre vie politique, l'ouvrir à la jeunesse, assurer l'égalité hommes-femmes et le respect de la diversité, il convient de mettre fin au détournement de l'esprit démocratique que constitue le cumul des mandats.

Seul le premier pas coûte

L’heure de vérité sonnera ce matin dès l’ouverture des places financières européennes. Cette fois-ci, elles devraient moins réagir sur les mauvaises nouvelles conjoncturelles que sur la question des dettes souveraines. Et on saura si le président Sarkozy et la chancelière Merkel ont convaincu…

Face à des problèmes réels, bien que largement aggravés par les rumeurs et les psychoses propres aux bourses, l’Allemande et le Français ont fait un pas décisif, encore inimaginable il y a un an, notamment devant l’obstruction de Berlin : la création d’un gouvernement économique de la zone euro. Il est accepté dans les principes, encore faut-il savoir comment cet embryon fédéraliste fonctionnera.

Cette instance saura-t-elle décider sous un président – vraisemblablement Herman van Rompuy – investi d’une vraie autorité ou seulement avec l’aval des 17 exécutifs de l’euro ? A une époque où les marchés se décident sur un clic d’ordinateur, les réactions doivent être immédiates. Or les détails concernant l’organisation de cette autorité manquent encore comme ils manquent à propos de la taxe sur les transactions financières et sur la « règle d’or budgétaire »… en dehors des aspects polémiques propres à la politique intérieure française.

Mais quelque chose a enfin bougé, et il était temps ! La zone euro va disposer d’outils pour s’acheminer vers plus d’intégration comme ce Fonds européen de stabilité, déjà qualifié de « Fonds monétaire européen » même si, pour l’instant Paris et Berlin ne veulent pas l’étoffer.

La zone euro prend aussi une certaine indépendance au sein de l’UE vouée à une « confédération », selon le mot de Nicolas Sarkozy. Et cette Europe de la Monnaie unique, semble même vouloir s’affranchir du traité de Lisbonne destiné à l’UE, pas à ce « premier cercle » très « intergouvernemental », du moins jusqu’à présent.

Toutefois, cette intégration ne deviendra réelle que lorsque régnera une vraie concordance économique parmi les 17, et pas seulement une concordance franco-allemande, essentielle mais non déterminante malgré le poids des deux pays.

Et il reste la grande question des « euro-obligations » rejetées de concert par Paris et Berlin. Mais le tabou est brisé. Le sujet est déjà à l’ordre du jour au sein de la coalition gouvernementale allemande longtemps opposée à ce projet jugé dangereux et laxiste.

Or, quand on voit le temps qu’il a fallu depuis les prémisses de la crise grecque en automne 2009 pour que France et Allemagne arrivent, malgré les réticences ponctuées de « Nein », à échafauder des plans crédibles, tous les espoirs sont permis pour les « eurobonds ».

Tôt ou tard, devant les incertitudes mondiales, les marchés exigeront cette mutualisation des dettes souveraines européennes. Évidemment, sous des conditions drastiques pour rendre ces euro-obligations sûres. Et l’euro avec eux qui enfin méritera son nom de « monnaie unique »…

Un sommet avant un tour de vis

En ce mois d'août qui ébranle la zone euro, pas de trêve à la corbeille ni de répit pour le couple Merkel-Sarkozy. La planète financière reste en état de choc et les marchés réagissent toujours avec fébrilité. Il convient donc de rassurer les investisseurs, les mesures pour lutter contre la crise de la dette annoncées lors du sauvetage de la Grèce n'ayant pas suffi. Le sommet de Paris vise d'abord à montrer que le couple franco-allemand est pleinement mobilisé autour de son rôle moteur pour la préservation de l'euro. Il est jugé crucial quand bien même, paradoxe, il ne faut pas en attendre d'initiative spectaculaire. Rien en tout cas sur la création d'obligations européennes, encore taboues outre-Rhin. Il s'agira d'afficher la solidarité et l'unité de vues des deux partenaires, de délivrer les bons messages pour enrayer la spirale de défiance dans laquelle la zone euro est entraînée. C'est un sommet décisif pour Nicolas Sarkozy. La France a subi les attaques des marchés et la menace de dégradation de sa notation continue de planer sur elle. Le soutien de Berlin lui est plus que jamais nécessaire. Il sera d'autant plus appuyé que Paris saura convaincre de sa capacité à mener des efforts de rigueur plus substantiels. Gageons que la chancelière sera curieuse de savoir comment son homologue va procéder pour tenir son engagement de réduction du déficit budgétaire, condition sine qua non pour conserver le fameux triple A. Le signal fort passe par un budget 2012 de super-austérité et 10 milliards d'économies. Cette rencontre bilatérale tend aussi à préparer les esprits à de nouveaux sacrifices... côté français.

Un axe franco-allemand pour protéger la zone euro

Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel se sont entendus hier pour proposer une série de mesures pour protéger la zone euro. Cette dernière est en effet soumise depuis plusieurs semaines à la pression des marchés . Un “gouvernement de la zone euro”

Les deux dirigeants ont proposé qu‘un gouvernement économique de la zone euro soit dirigé par l’actuel président de l’Union européenne Herman Van Rompuy. Ce gouvernement serait nommé pour deux ans et demi et se réunirait deux fois par an.

Une taxe sur les transactions financières

“Les ministres des Finances allemand et français déposeront sur la table des instances européennes une proposition commune, dès le mois de septembre prochain, de taxe sur les transactions financières”, a déclaré Nicolas Sarkozy. Il s’agit d’une vieille demande des altermondialistes qui consiste à taxer à un taux très faible les mouvements internationaux de capitaux. Règle d’or

Les deux dirigeants vont par ailleurs proposer que les 17 pays membres de la zone euro adoptent avant l’été 2012 la “règle d’or” sur l’équilibre budgétaire. Cette dernière, qui vise à inscrire dans la Constitution le principe de l’équilibre des finances publiques, est déjà en vigueur en Allemagne et en cours d’adoption en France.

Un impôt sur les sociétés communPour Nicolas Sarkozy, l’objectif est “qu’à partir de 2013, 50 e anniversaire du traité de l’Élysée, nous puissions, Allemands et Français, avoir un impôt sur les sociétés commun dans son assiette comme dans son taux”. Il s’agit pour le président de la République d’un “exemple de convergence”.

Pas d’euro-obligationsNicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont en revanche déclaré opposés à la création d’euro-obligations. Ceux-ci remplaceraient les bons du Trésor émis par chaque État, une mesure qui avait été préconisée par la Commission européenne pour apaiser les marchés de la dette.

Sommet Sarkozy-Merkel : Tout ça, pour ça ?

Pour tenter d'enrayer la crise de la dette de la zone euro et dans l'espoir de rassurer les marchés, Paris et Berlin ont proposé mardi la mise en place d'une gouvernance économique commune de la zone euro et une taxe sur les transactions financières. Les réactions politiques n'ont pas tardé. 
 Martine Aubry : une réunion "très décevante". La candidate à la primaire socialiste a jugé sur i>Télé la réunion entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel "très décevante", estimant qu'il existe "des solutions sur la table". "J'attendais une proposition sur les eurobonds, comme nous le proposons pour mettre en commun la dette, j'attendais le doublement du fonds européen et des mesures pour relancer la croissance", s'est désolée l'ancienne patronne du PS.

Jean-Luc Mélenchon : "consternant". Le candidat du Front de gauche à la présidentielle a jugé dans un communiqué "consternant" le sommet Merkel-Sarkozy. Il "prétendait combattre la crise, il va l'aggraver. Au lieu de mesures concrètes pour protéger les peuples de l'assaut des marchés, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel persistent, sans imagination, à se soumettre aux exigences de la finance.", tempête Mélenchon. "Pour eux, le système financier n'a aucune responsabilité dans la crise et seuls les peuples sont coupables. La prétendue "règle d'or" imposée à tous les Etats européens serait pour nos économies des semelles de plomb."




Jean-Michel Baylet : "un premier pas dans la solution de la crise financière". Le président du Parti Radical de Gauche "se félicite de l'annonce par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel de la création d'un gouvernement de la zone euro, et espère que ces annonces se traduiront effectivement par un renforcement des pouvoirs économiques de l'Union par rapport à la situation actuelle".  Le candidat à la primaire socialiste estime aussi que l'accord franco-allemand, "même formulé en des termes encore vagues, est un premier pas dans la solution de la crise financière actuelle et un premier avertissement aux spéculateurs". 

Jean-Louis Borloo : "le premier étage de la fusée anti-crise et anti-spéculation". Dans un communiqué, le président du parti radical a salué la décision de mettre en place une taxe sur les transactions financières, "seule mesure juste et efficace pour financer le fonds de stabilisation et lutter contre la spéculation." "C'est le premier étage de la fusée anti-crise etanti-spéculation, mais il faut dès maintenant mettre en place des mesures complémentaires: interdiction des ventes à découvert, régulation des hedge funds, réflexion sur la séparation des activités de dépôt et d'investissement", propose l'ancien ministre.

Jean-François Copé : une décision "courageuse et historique". Le patron de l'UMP s'est réjouit de l'annonce de la création d'un gouvernement économique de la zone euro. "Cette décision courageuse et historique doit permettre de mieux coordonner nos politiques économiques", a ajouté Jean-François Copé.

Marine Le Pen : "irresponsable". La présidente du Front national a estimé dans un communiqué que ce sommet n'avait qu'un seul but : "déterminer comment la France et l'Allemagne se partagent le fardeau de la crise de l'euro. Décider combien de nouvelles dizaines de milliards d'euros la France et l'Allemagne verseront pour tenter de renflouer les pays victimes de l'euro." "En panne sèche de croissance, la France et l'Allemagne préparent ainsi leur propre surendettement, c'est irresponsable", prédit Marine Le Pen
José Manuel Barroso : des décisions "importantes". Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a salué mardi les décisions "importantes". Les propositions du président français et de la chancelière allemande, notamment celle d'un gouvernement économique pour la zone euro, "représentent une contribution politique importante de la part des deux plus grandes économies de cette zone au débat et au travail en cours sur ces questions".
 Laurent Fabius : "C'est le pyromane qui souhaite être chef des pompiers". L'ex-Premier ministre exprime lui ce mercredi au micro de RTL sa "déception" estimant que "les décisions immédiates ne sont pas prises et les orientations au long terme sont flous". "Le gouvernement économique (de la zone euro) est une bonne chose. Nous en sommes partisans", explique l'ex-ministre de l'Economie au sujet de l'une des annonces de la réunion Merkel-Sarkozy, ajoutant: "Encore faut-il savoir ce que l'on met dedans. Quand on nous dit que c'est un gouvernement qui va se réunir deux fois par an, on commence à lever le sourcil". Sur les eurobonds, refusés par le couple franco-allemand, l'ancien ministre est sévère : "M. Sarkozy s'est rangé, j'allais dire même s'est couché. C'est une faute majeure". Au sujet de la règle d'or que Nicoals Sarkozy et Angela Merkel veulent étendre aux 17 membres de la zone euro, Laurent Fabius estime que "c'est le pyromane qui souhaite être le chef des pompiers".

Y'A QU'À, FAUT QU'ON, COMME TOUJOURS; CETTE GAUCHE SANS IDÉE NOUVELLE N'A POUR ELLE QUE LE CHAGRIN DE LA RINGARDISATION DE SON DISCOURS MITEUX, QUI TOC ET MESQUINE.
NUL QUOI !!!

Paris et Berlin veulent une règle d'or pour la zone euro

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont proposé trois mesures pour renforcer l'intégration économique européenne. 
Montrer qu'en pleine tempête estivale, il y a un capitaine à la barre de la zone euro. Et même deux ! À l'issue d'une réunion de travail, mardi à l'Élysée avec la chancelière allemande Angela Merkel, Nicolas Sarkozy - qui a interrompu ses vacances pour l'occasion - a remis en avant le rôle moteur du couple franco-allemand pour sortir la monnaie unique de l'ornière. Les deux dirigeants ont réaffirmé leur «volonté absolue de défendre l'euro ». Avec, à la clef, une proposition choc: «Nous allons proposer que les 17 pays membres de la zone euro adoptent, avant la mi-2012, une règle d'or budgétaire.» Concrètement, Paris et Berlin veulent que chaque pays membre s'engage sur une trajectoire de réduction de ses déficits et la fasse graver dans le marbre de sa Constitution. Une ­telle mesure permettrait de rassurer les marchés financiers en leur démontrant la volonté absolue des pays de la zone de réduire leurs déficits et leur endettement. Pour assurer la croissance à moyen terme de la zone euro, il est essentiel, selon Nicolas Sarkozy, « de ramener la confiance avec des programmes de soutenabilité de la dette».
Au sein des dix-sept, l'Allemagne est la plus avancée en matière de règle d'or budgétaire. Votée en 2009, elle prévoit qu'à partir de 2016, le budget fédéral ne pourra pas afficher un déficit structurel supérieur à 0,35% du PIB. Elle s'étendra aux régions allemandes à partir de 2020.
En France, le processus parlementaire est pour le moment suspendu. Le Sénat et l'Assemblée nationale ont voté un texte avant l'été, prévoyant la mise en place de lois-cadres d'équilibre des finances publiques, fixant une date de retour à un déficit zéro. Chaque année, les lois de finance devront respecter les impératifs de la loi-cadre, faute de quoi elles pourraient être censurées par le Conseil constitutionnel. Mais pour être inscrit dans la Constitution, ce texte doit maintenant être adopté par le Congrès, où le gouvernement ne peut pas compter, en l'état, sur la majorité requise des trois cinquièmes des voix. Dans ces conditions, «le premier ministre François Fillon prendra les contacts nécessaires avec les différentes forces politiques françaises pour voir si un consensus est possible pour faire adopter cette “règle d'or”», a indiqué Nicolas Sarkozy.
Une pierre dans le jardin du Parti socialiste qui refuse de voter une telle règle. «Si un consensus n'est pas possible, les Français seront juges des forces politiques qui auront été favorables à une règle d'or et de celles qui ne l'auront pas été», a poursuivi Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État fait donc le pari qu'un refus du PS sera sanctionné par les électeurs lors de la présidentielle de 2012.

Convergence franco-allemande 

La réunion de mardi a également été l'occasion pour Paris et Berlin de faire deux autres propositions pour renforcer la gouvernance de la zone euro. La première est d'ordre institutionnelle, avec la création «d'un véritable gouvernement économique de la zone euro». Les chefs d'État de la zone se réuniraient deux fois par an et éliraient un président stable pour deux ans et demi. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy proposeront que le premier président de cette nouvelle instance soit Herman Van Rompuy, qui préside actuellement le Conseil européen.
Dernière proposition commune franco-allemande: l'adoption d'une taxe sur les transactions financières. Ce faisant, les deux capitales emboîtent le pas de la Commission européenne, qui a fait cette proposition au printemps pour financer le budget européen. Mais une telle taxe se heurte à de nombreuses réticences, notamment du côté de Londres et des pays du nord de l'Europe. Il ne sera pas simple de les convaincre. Au-delà des problèmes de la zone euro, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont décidé de nouvelles mesures de convergence économique entre la France et l'Allemagne. La plus spectaculaire est la mise en place, à partir de 2013, d'un impôt sur les sociétés (IS) commun pour les entreprises françaises et allemandes. L'IS étant proche des 30% en Allemagne, contre 33% en France, les entreprises hexagonales pourraient y gagner. Sauf si l'alignement se fait par le haut.
Toutes ces propositions permettront-elles de rassurer les marchés? Les deux capitales sont en tout cas apparues sur la même ligne pour refuser deux mesures réclamées à cor et à cri par les investisseurs. Ainsi, il n'est pas question d'augmenter la taille du fonds européen de stabilité financière (Fesf). Ce fonds, doté de 440 milliards d'euros, est «suffisant», ont-ils assuré. Ce faisant, Nicolas Sarkozy donne des gages à Angela Merkel, soumise à une forte pression de son opinion publique, de plus en plus réticente à l'idée de voler au secours des pays périphériques. De même, Paris est d'accord avec Berlin pour ne pas mettre en place d'euro-obligations. «Un jour, peut-être, nous pourrons l'envisager, mais cela ne viendra qu'à la fin du processus d'intégration de la zone euro et non au début », a insisté Nicolas Sarkozy. Faute de quoi, ces euro-obligations mettraient «gravement en danger » les pays les mieux notés, a martelé le président français.




Paris-Berlin: Barroso salue les décisions.

Les propositions françaises et allemandes font figure d'étapes vers un renforcement de la gouvernance de la zone euro, a estimé mardi la Commission européenne.Paris et Berlin ont proposé mardi la création d'un gouvernement économique de la zone euro ainsi que l'adoption, par tous les pays de la monnaie unique, d'une "règle d'or" de bonne gestion de leurs finances publiques.

"Les propositions émises aujourd'hui par le président (Nicolas Sarkozy) et la chancelière (Angela Merkel), sont des pas bienvenus vers notre effort commun de renforcer la gouvernance de la zone euro", ont déclaré le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso et le commissaire européen aux Affaires monétaires, Olli Rehn dans un communiqué commun.

Selon eux, l'idée d'organiser des sommets biannuels contribuerait à créer "un leadership politique plus stable et plus fort". "La volonté d'entériner le principe d'un frein à la dette dans la constitution nationale est un fort engagement politique supplémentaire pour la viabilité des finances publiques", ont-ils ajouté.

Concernant la proposition d'une taxe sur les transactions financières également évoquée lors de la rencontre franco-allemande, ils jugent que c'est un moyen de s'assurer que "le secteur financier contribue de façon plus juste aux comptes publics."