TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 12 août 2011

Les muscles de Mr. Cameron

Les catastrophes servent souvent les destins des hommes politiques parce qu’ils sont des révélateurs de caractère. Ce sera peut-être le cas de David Cameron, prototype parfait, jusque-là, d’un Premier ministre sans grande envergure. Il n’a ni l’incroyable culot d’une Margaret Thatcher, ni le brio de Tony Blair. Et s’il a gagné les élections après une longue période de disette pour les conservateurs, c’est d’abord en raison de l’usure des travaillistes et du manque absolu de charisme d’un Gordon Brown à bout de souffle. M. Cameron n’a pas eu de chance non plus avec le timing de l’histoire : quand il a enfin pu entrer à Downing Street, c’était à un moment où le Royaume-Uni était en déclin après avoir connu une période économique faste.

Et c’est ce chef du gouvernement en demi-teinte qui a dû affronter les pires émeutes de l’histoire de la Grande-Bretagne depuis des décennies. C’est lui aussi qui a considéré l’heure suffisamment grave pour convoquer les députés de la Chambre des Communes à Westminster en pleines vacances, un symbole qui est loin d’être anodin dans une démocratie aussi soigneusement codifiée et où les usages ne se bousculent pas à la légère.

Le discours d’hier à Westminster a donc été pour lui une sorte de rite de passage qu’il a accompli en se glissant sans surprise dans les habits rigides et résistants d’un dirigeant aussi responsable qu’inflexible. Il sait qu’il a le soutien d’une immense majorité de la population et de la presse anglaises. Qui pourrait trouver des excuses au déchaînement de jeunes dont la seule motivation a semblé se résumer au vol, au pillage et au vandalisme ? Le Labour de M. Milliband n’a pratiquement aucun angle d’attaque politique. Même le discours sur les conséquences de la gestion ultralibérale du pouvoir depuis plusieurs mois n’a pratiquement aucune chance d’être audible.

M. Cameron qui avait surtout à convaincre son propre camp de sa capacité d’homme d’État, et à contrer des personnalités alliées mais critiques comme le maire de Londres Boris Johnson qui avait mis en cause son manque de réactivité initial, a pu annoncer une « riposte » musclée sans craindre de heurter les préventions démocratiques du pays de l’habeas corpus.

En revanche, la chasse ouverte aux réseaux sociaux est étrange de candeur et révélatrice de l’ignorance sidérante de nombreuses personnalités politiques à l’égard d’un mode de communication qu’ils ne comprennent pas. Comment peut-on prétendre séparer le grain de l’ivraie sur Twitter ou réglementer l’usage du réseau fermé de Blackberry (BMB) ? Les Britanniques seraient-ils prêts à abdiquer devant la peur en renonçant à leur traditionnel attachement aux libertés publiques pour des gages de sécurité ? Rien n’est moins sûr mais cette grande question de l’après-émeutes est désormais posée à toute une société traumatisée.

Crise boursière : au secours Angela...

Les étés ordinaires, les sondages portent sur des questions cruciales. Êtes-vous plutôt tongs ou sandales, glace au chocolat ou au citron ?

Cette année, les sondeurs ont du boulot, ils doivent réviser leurs classiques de fond en comble. Côté météo déjà, ressortir le questionnaire jauni des années précédentes sur les crémes solaires ou les boissons fraîches passerait pour une provocation. Cette fois-ci, l’estivant doit trancher un dilemne cornélien : êtes-vous ciré ou parapluie, polaire ou doudoune ?

Avec la crise ensuite, un institut de sondage a posé une autre question hors de saison. La question de confiance, celle qui fâche : sur qui comptez-vous pour éviter la crise financière et économique fatale ?

Et là les Français n’y vont pas par quatre chemins: ils font d’abord confiance à eux-mêmes. C’est sauve-qui-peut, les femmes et les enfants d’abord.

Parmi les sauveurs possibles, les Français voient tout de même Angela Merkel. C’est gentil pour Nicolas Sarkozy et Barack Obama à peine mieux traités que les traders et les agences de notation en fond de classement. Pareil voisinage leur ira droit au cœur. La Chancelière allemande malmenée dans son pays n’a plus qu’à traverser le Rhin pour s’aligner à la Présidentielle de 2012...

Une autre consultation lancée par un magazine met tout le monde d’accord. Les sondés remettent majoritairement leur sort entre les mains du Bon Dieu. Les ventes de cierges vont exploser...

La bourse n'est pas qu'un jeu de société

« L'argent est un bon serviteur mais un mauvais maître ». Le constat d'Alexandre Dumas restera moderne pour l'éternité. « Dis papa, c'est quoi la bourse ? C'est quoi la crise ? » Allez expliquer ça simplement aux enfants. On pourrait répondre que la société repose de plus en plus sur de l'argent virtuel. On utilise des euros qu'on n'a pas - et les États sont les plus dispendieux en la matière - souvent prêtés par des banques. Ou alors on achète des bouts immatériels d'entreprises - des parts - pour leur donner les moyens de se développer, et surtout en espérant les revendre plus tard quand elles auront pris de la valeur. « Ça veut dire que plus on a de l'argent, plus on peut en gagner, sans travailler ? C'est pas juste ! » Ils comprennent vite, les petits. On peut aussi perdre de l'argent juste parce qu'une rumeur annonce qu'on va en perdre ! La bourse, c'est un grand jeu de société, où l'on bluffe, on gagne, on perd, et ça va de plus en plus vite, on s'affole ; ça monte et ça descend sans aucune logique. C'est virtuel, mais avec des conséquences dans la vie réelle. Ce que Brassens disait pour la chanson est vrai pour tous les secteurs d'activité : « C'est très emmerdant, cette histoire d'argent. Ça ne nous rapporterait rien qu'on le ferait quand même ! Si on était payé comme un fonctionnaire pour faire ce que l'on fait, on continuerait . » Est-il possible de remettre en cause cette suprématie du dieu argent, surtout le virtuel, sans passer pour un utopiste rétrograde ? Peut-on réinjecter dans la société des valeurs humaines, plus précieuses, mais qui ne font apparemment pas avancer l'économie ?

Quelle note la France mérite-t-elle pour sa dette ?

Dagong, jeune agence de notation chinoise, attribue à la France une note nettement moins bonne que ses consoeurs anglo-saxonnes. A-t-elle raison?

Les trois grandes agences de notation anglo-saxonnes ont tenu à rassurer après la dégradation de la note de la dette américaine par Standard & Poor's: la France, dotée d'un AAA, ne suivra pas le même chemin. Du moins dans les prochains mois. Une agence fait exception, la chinoise Dagong. Elle attribue au pays une note AA-, tout en prévenant qu'elle pourrait bientôt l'abaisser. Des grandes agences et de la petite nouvelle, qui a raison?
Dagong n'est pas sévère qu'avec la France. «Elle a une vision beaucoup plus négative que les agences occidentales des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de la Belgique, de l'Italie, de l'Espagne, observe dans une note Patrick Artus, responsable de la recherche économique chez Natixis. En ce qui concerne la situation des finances publiques et la croissance potentielle, nous ne pouvons que donner raison à Dagong par rapport aux trois grandes agences de notation.»
Mais la note financière d'un État, qui reflète le risque que ce dernier ne rembourse pas -ou mal- sa dette, n'est pas basée uniquement sur des critères purement comptables. D'ailleurs, la France ne mériterait qu'un AA si seuls les seules statistiques étaient prises en compte par Standard & Poor's, d'après les calculs de Natixis.

Risques politiques

«Le fossé entre Dagong et les trois grandes agences s'explique ainsi dans l'appréhension des risques politique et de gouvernance», relève Juan Carlos Rodado, économiste chez Natixis et auteur d'une étude sur la méthodologie des agences de notation. Un exemple: le Venezuela est noté plus sévèrement par Standard & Poor's (BB-) que par Dagong (BB+), parce que la première a moins confiance dans le gouvernement Chavez. Moody's, Fitch et Standard & Poor's, contrairement à Dagong, font aussi peser sur une note le poids de l'histoire. Si un pays a mal remboursé ses créanciers par le passé, comme la Russie en 1998, le jugement final sera plus sévère. Ce facteur défavorise les pays en développement, et profite aux Occidentaux.
Au coeur même des arguments chiffrés, l'agence chinoise valorise plus fortement la croissance économique et les réserves de change, c'est-à-dire la trésorerie dégagée par l'ensemble d'une économie grâce notamment aux exportations. Cette manière de faire favorise clairement les pays émergents, grands exportateurs (comme la Chine) et en phase de rattrapage économique.
L'agence Dagong se montre toutefois bien trop sévère en général, estime Jean-Christophe Caffet, économiste en charge de la France, chez Natixis également: «Elle n'a placé quasiment aucun grand pays en catégorie AAA, et ceux qu'on y retrouve sont des marchés de la dette plutôt étroits dans lesquels on ne peut pas réellement investir, comme la Norvège, le Danemark le Luxembourg ou la Nouvelle-Zélande.»

Question d'indépendance

Certains émettent en outre des doutes sur la crédibilité de l'agence Dagong. Elle ne compte qu'une vingtaine d'analystes pour noter 67 pays, contre 70 à 80 pour 126 chez Standard & Poor's. De plus, ses liens avec le gouvernement de Pékin font douter certains économistes chinois, rapporte Le Monde. Enfin, sa méthode même, comme le glisse Juan Carlos Rodado, n'est pas innocente: «quand Dagong sous-estime à ce point le risque politique, on comprend l'intérêt sous-jacent». À savoir favoriser les pays émergents proches de la Chine.

"On ne touche pas à la TVA" (Baroin)

Le ministre de l'Economie François Baroin a exclu vendredi sur RTLun relèvement de la TVA pour concourir à la réduction des déficits publics, y voyant une "solution de facilité".
"On ne touche pas à l'impôt sur les sociétés, on ne touche pas à l'impôt sur le revenu, on ne touche pas aux prélèvements sociaux et on ne touche pas à la TVA", a asséné le ministre alors que le gouvernement doit annoncer le 24 août un train de mesures supplémentaires pour contenir les déficits.

Il y a à cela "deux raisons", a-t-il ajouté. "C'est un choix politique assumé par le gouvernement de ne pas faire porter l'effort de réduction des déficits sur une augmentation d'impôts car c'est la solution de facilité".

Ensuite, "le modèle économique français est assis sur la consommation et la TVA impacte sur la consommation, on accélérerait donc la réduction de la consommation des ménages et ça abîmerait notre croissance en profondeur", a assuré M. Baroin. "On a fait nous le choix de travailler sur les dépenses, donc on réduit les dépenses de l'Etat, de l'assurance-maladie, des collectivités locales. On ne veut pas augmenter les prélèvements obligatoires", a-t-il souligné.

WAOUHH ELLE A TROUVÉ ÇA TOUTE SEULE ????



Sauvez les jeunes, pas les banques

L’Europe vole au secours de ses marchés financiers mais pas de sa jeunesse, dont les droits élémentaires en matière d’éducation, de travail et de logement sont de plus en plus bafoués. Alors, pour se défendre, elle applique ce qui est devenu la règle : prends ce que tu peux et file. 

La jeunesse n’est ni un groupe social homogène, ni une place financière au bord de l’abîme. Et c’est bien dommage pour elle, car si elle était l’un ou l’autre, cela fait longtemps que des plans de sauvetage nationaux et internationaux auraient fait pleuvoir les milliards pour lui assurer une éducation, un travail, un logement – bref un avenir  – ainsi que le voudrait le principe de solidarité entre générations.
L’incapacité des responsables politiques ou leur absence de volonté pour parvenir à un consensus sur ces questions mine progressivement les piliers d’une société de consommation, au sein de laquelle un nombre croissant de citoyens se retrouvent à vue d'œil spectateurs d’un capitalisme joyeux, mais réservé à une élite.
Le système capitaliste n’est supportable qu’à condition qu’une majorité puisse y participer. Il perd tout attrait dès lors qu'il devient le jouet de marchés aussi libres qu’instables. Il devient alors un système dépassé et sans alternative qui crée chez les jeunes citoyens, nouveaux arrivés dans la société, un sentiment d’incertitude, de scepticisme et d’angoisse pour l’avenir. Privés de toute perspective d’avenir, les jeunes finissent alors par se présenter par milliers à la porte de ceux qui les ont dépouillés pour réclamer leur dû.
La Grèce, l’Espagne, le Chili, Israël et le Royaume-Uni en font aujourd’hui l’expérience à une échelle différente. Aussi nationales que soient les revendications de ces différents mouvements, ils comportent tous les mêmes revendications fondamentales : les jeunes veulent accéder à l’éducation, au travail et au logement.

L'esprit des traders est dans la rue

Les jeunes d’aujourd’hui vivent dans des conditions qui ne leur permettent pas, ou plus, de satisfaire ces exigences, qui sont en réalité des droits fondamentaux. Dans bon nombre de villes israéliennes ou anglaises, il ne suffit plus d’avoir fait de bonnes études et d’avoir un travail pour pouvoir se loger et encore moins envoyer ses enfants à l’école.
Pendant que les gouvernements injectent des milliards d’euros sur les marchés simplement pour ne pas fâcher le sacro-saint Dow Jones, les prestations sociales partent en fumée. Seuls les quelques gagnants du système, ceux qui suivent avec angoisse l’évolution des cours de la bourse ou discutent de la différence entre jeunes frustrés et jeunes criminels en sirotant leur thé, eux seuls peuvent s’étonner de voir ces politiques dénoncées comme pur cynisme dans des pays comme l’Espagne, la Grèce ou le Royaume-Uni où le taux de chômage atteint respectivement, 44%, 38% et 20% des jeunes.
Les sommes évaporées à la bourse ne sont rien comparées à l’affaiblissement du lien social. Lorsqu’on se bat pour étudier dans des amphithéâtres bondés sans pouvoir nourrir l’espoir de réaliser un jour ses rêves, Facebook ne suffit plus comme exutoire. Il suffit alors, comme en Angleterre, d’un incident certes tragique mais banal, pour laisser libre cours à la frustration réprimée, à l'abri dans la foule. C’est ainsi que les gens dont les revendications sont justes se transforment en vandales et en pillards. On reproduit à petite échelle ce à quoi on assiste à grande échelle : prendre tout ce qu’on peut et ficher le camp. L’esprit des traders est dans la rue.
Ni les forces de police, ni les belles paroles ne mettront un frein à ces débordements. Les dirigeants politiques doivent agir, et vite. La génération qui est aujourd’hui dans la rue, aura-t-elle la chance de voir un jour cela? On peut en douter.


Jeunes

Un vent de révolte souffle en Europe

"Les jeunes de l’Europe ont-ils perdu confiance en l’avenir?" s’interroge en une le quotidien danois Jyllands-Posten qui rappelle, alors que la police anglaise essaye de calmer les émeutiers, qu'il y a six mois seulement un tout autre groupe de jeunes anglais, en l’occurrence des étudiants de la prestigieuse Université de Cambridge manifestait également. Et qu’à Rome, Madrid et Athènes les jeunes sont aussi descendus dans les rues très récemment.
Le journal poursuit en expliquant que selon plusieurs experts ce n’est qu’une question de temps avant que les émeutes britanniques s’étendent à d’autres régions européennes : "Beaucoup de pays en Europe ont les mêmes problèmes sous-jacents d’une jeunesse mise à l’écart dans des quartiers populaires", analyse le professeur de l’Université de Stirling en Ecosse, David Bell.
C’est notamment la crise financière qui rend la vie des jeunes difficile, explique Jyllands-Posten. Car, si les jeunes ont grandi dans des temps de prospérité, cette époque semble maintenant derrière nous. Et ce développement heurte surtout les jeunes, note le journal en citant une étude de l’institut d’analyse IZA, montrant que si les jeunes profitent en général des relances économiques, c’est aussi eux qui sont les plus touchés par le déclin économique.

Après l’immobilisme, la panique

Les hésitations des dirigeants européens et la multiplication des rumeurs sont à l’origine du nouveau plongeon subi pas les bourses mondiales. Pour éviter que l’euro ne soit emporté par la tourmente, une intégration fiscale est nécessaire. Et seule Angela Merkel peut faire peser la balance dans un sens ou dans l’autre.
La tranquillité qu’a amené l’intervention de la Banque centrale européenne le 8 août aura été de courte durée : les bourses du monde entier ont connu hier une journée de panique sans précédent depuis la crise financière de 2008. Madrid, notamment, a dévissé de 17 points en neuf sessions seulement.
Il est à craindre désormais que la dette française ne soit la prochaine cible des mouvements spéculatifs, ce qui ne fait qu’accroître l’agitation. Le président français n’a pas hésité à interrompre ses vacances, une décision qui en dit long sur la gravité de la situation, et même les déclarations bienveillantes des agences de notation n’ont guère suffi à calmer le jeu.
Nicolas Sarkozy ne sera certainement pas le seul à devoir écourter ses congés, et d’ailleurs le président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso, devrait revenir dès que possible à Bruxelles pour s’attaquer à cette situation très grave. Et Zapatero devrait faire de même, étant donné les conséquences de cette conjoncture désastreuse sur l’économie espagnole et le système financier, sans parler de l’appauvrissement des familles.

L'intégration complète ou la disparition de l'euro

Il est évident que l’objectif du sommet du 21 juillet, à savoir éviter la contagion à l’Espagne depuis les pays en difficulté, n’a pas été atteint. La BCE a dû sauver in extremis l’Italie et l’Espagne, respectivement troisième et quatrième économie de la zone euro ; quant à la France, qui occupe la deuxième place, elle est d’ores et déjà en ligne de mire.
L’Allemagne pourra-t-elle continuer à ignorer cette situation du haut de son insolente prospérité ? Jusqu’à présent, Merkel a accepté avec réticence le courant majoritaire aux Conseils européens, favorable à des opérations de sauvetage, qui, dans le cas de la Grèce, n’ont d’ailleurs pas fonctionné. D’où une fronde interne qui menace de plus en plus la stabilité politique de l’Allemagne.
Tout indique que le moment approche où il n’y aura plus que deux solutions : soit une intégration budgétaire complète de la zone euro, que refusent de nombreux économistes allemands, soit la disparition de la monnaie unique, ce qui signerait l’arrêt de mort du projet européen. Merkel a fait preuve jusqu’à présent d’un engagement sans faille en faveur de l’Europe, mais elle a aussi été capable de faire volte-face sur des questions aussi graves que l’énergie nucléaire. Une fois de plus, l’avenir de l’Europe dépend de ce que va décider l’Allemagne.

Socgen rime-t-elle avec amen ?

Au coeur des ténèbres du marché, la banque française est ballotée de rumeurs en spéculations. Une habitude.
Engluée dans les PIGS (Portugal, Irlande, Grèce et Espagne), la banque rouge et noire n’a pas vu venir le coup de l’Albion jamais trop perfide. Une rumeur lancée par le Daily Mail a officiellement provoqué une vertigineuse chute de son cours en bourse, en partie provoquée l’ouverture du parapluie de l’Autorité des marchés financiers (suspension des ventes à découvert) et fait surgir le spectre glaçant d’un défaut de paiement, de sa part et de sa mère patrie, le vibrant hexagone.
 - JPG - 54.5 ko
Bien heureusement, son patron Frédéric Oudéa se montre fier et droit dans la tempête, faisant montre d’un aplomb digne de son surnom,« la poire belle hellène », récolté du temps de son enthousiasme pour l’économie qui gît désormais sous l’acropole.
Depuis des mois pourtant, comme l’a relevé Bakchich, les difficultés de la SG s’accumulent. Et le mauvais vent a commencé de souffler bien avant les rumeurs propagées par le Daily mail.
Pour rappel :
- la baisse, annoncée le 5 mai, de 14% de ses profits du premier trimestre par rapport à l’année dernière
- la chute de 51,9% depuis le début de l’année (au 25 juillet) du cours de l’action de sa filiale, Geniki Bank, détenue à 88% et qui ne lui a jamais ramené un centime d’euro depuis son acquisition en 2004. Le 4 mai, Geniki rendait compte d’une nouvelle perte de 98,6 millions d’euros au premier trimestre, le double de celle subie l’année précédente
- l’annonce par Moody’s Investors Service, le 15 juin, d’une surveillance de la note SocGen, avec une perspective de révision à la baisse
- la dégringolade de 14,4% du cours de l’action Société Générale entre le 1er et le 11 juillet suivie d’une inquiétante réplique le 18 juillet (-5,5%) à l’annonce des résultats des tests de résistance de 90 banques européennes, (« les tests montrent que la Société Générale est en queue de peloton des grandes banques européennes avec une position en capital plus tendue que celle de ses grandes rivales » confiait aux médias François Chaulet de Montsegur Finance).
 - JPG - 169.6 ko
De plus, lorsqu’ils font état de l’exposition de la banque aux « fameuses » créances souveraines européennes, les commentaires des professionnels sont en règle générale majoritairement sévères pour ne pas dire franchement flippant : « Un défaut de la Grèce déclencherait une catastrophe pour la Société Générale » (Jacques-Pascal Porta de Ofi Gestion Privée).

Dans la grotte d’Oudéa

Quant à l’aptitude de ses équipes de direction à faire face aux défis de l’avenir, elle est diversement appréciée. Comment ne pas évoquer à ce chapitre, les propos très durs récemment tenus par Deminor, la société belge dont la mission consiste à conseiller les actionnaires floués.
Evoquant par exemple le rôle de Frédéric Oudéa, patron des finances de la banque de 2003 à 2008 avant d’en prendre la présidence, Fabrice Remon, patron du bureau de Paris de Deminor, n’y est pas allé par quatre chemins : « La Société Générale aurait du mettre à sa tête quelqu’un n’ayant pas eu de conflit d’intérêt et de suffisamment indépendant plutôt qu’Oudéa qui est si impliqué dans la crise  ». Comme en écho, Anis Bouayad, fondateur de Stratégie Alliance est plus expéditif encore : «  Oudea a de la chance de ne pas avoir été viré avec Bouton. La logique aurait voulu que pas un membre du Comité de Direction ne soit épargné, à commencer par Oudéa, bien qu’il n’aurait pas été dans l’intérêt de l’actionnaire de décapiter toute la direction générale de la banque…  »

PIGS, des économies de cochons

Le coup le plus terrible a sûrement été porté bien involontairement par Kian Abouhossein, analyste chez JP Morgan à Londres qui a cru bien faire en déclarant que «  La Société générale possède une superbe affaire dans les dérivés actions  » allant même jusqu’à prévoir qu’elle est le leader mondial de ce business en 2011 devant Goldman Sachs Group.
Et tout cela, donc bien avant la rumeur du Daily Mail. Ou la montée en flèche de l’indice des CDS (credit défault swap) de la Société Générale. Comme si l’on s’attendait effectivement à un défaut de paiement…
A lire ou relire sur Bakchich
Canal+ et ses satellites faisaient l’objet d’une valorisation très optimiste lors de la fusion Vivendi Universal. Heureusement, Daniel Bouton n’était pas loin.
BNP, Crédit Agricole, Société Générale. Les grandes banques françaises ont trouvé leur dernier motif d’angoisse, que les Grecs les envoient se faire voir.
 
 
Du statut de « terroriste » à celui d’icône, pour Jérôme Kerviel, il n’y a qu’un pas. Celui de la guerre de communication que se sont livrés la banque et son trader désormais vedette. Avec l’incarcération de ce dernier, la SocGen gagne la première (…)
Le procès de Jérôme Kerviel, accusé par la Société générale de lui avoir fait perdre en 2008 près de 4,9 milliards d’euros, s’ouvre mardi. Un vrai débat de société… à responsabilité limitée.
Quel monde odieux que la finance ! Jérôme Kerviel, accusé d’avoir fait perdre la bagatelle de 5 milliards d’euros à la Société générale, début janvier 2008, se fait fort, dans l’ouvrage qu’il publie, de nous instruire sur un monde sans pitié. « Aucun trader (…)
Dans la presse cette semaine, on apprend que les banquiers ne sont ni des gens téméraires, ni des de grands résistants et que les petits noirs font Obama.

Le taux de chômage atteint 16,6% en mai en Grèce, nouveau record

Le taux de chômage a grimpé à 16,6% au mois de mai en Grèce, alors que le gouvernement a obtenu une aide internationale pour faire face à la crise de la dette, ont annoncé jeudi les services en charge des statistiques.
A la même période l'an passé, le taux de chômage s'élevait à 12%, et en avril 2011, à 15,8%.
L'agence nationale de la statistique a fait état jeudi de 220.534 personnes sans emploi de plus en mai dernier par rapport au même mois en 2010, soit une augmentation de 36,6%, pour un nombre total de 822.719 chômeurs dans un pays qui compte environ 11 millions d'habitants.
Les dirigeants européens ont accepté en juillet de mettre en oeuvre un deuxième plan de sauvetage financier de 109 milliards d'euros en faveur de la Grèce. En contrepartie, le gouvernement a imposé des mesures d'austérité drastiques, augmentant les impôts et réduisant les retraites et les salaires dans le secteur public.