Depuis plusieurs semaines, les administrations nationales rivalisent d’idées pour finaliser le deuxième plan d’aide à la Grèce. Le dernier scénario en date ferait intervenir une nouvelle taxe sur les activités bancaires. Rapportée par le quotidien allemand Die Welt, l’information a été relayée par des responsables diplomatiques.
Evoquée depuis une semaine, l’option du rachat d’obligations grecques est rappelée dans l’article. Les détenteurs privés de dette grecque pourraient être amenés à céder leurs titres sur une base volontaire. Ils seraient alors contraints d’essuyer des pertes pouvant atteindre 40%. La Grèce pourrait alors racheter ses obligations en recourant à des prêts accordés par le fonds européen de stabilité financière.
Les socialistes sortent du bois
Les déclarations sur la crise que traverse la zone euro se sont multipliées ce week-end. Dans un communiqué du 16 juillet, le Parti socialiste européen réclame la mise en place d’une agence de notation européenne financée par des fonds publics. Ils plaident également pour la création d’une structure dédiée au reprofilage de la dette publique des Etats et à la gestion d’obligations communes émises par ces derniers (eurobonds).
Dans une tribune publiée dans Libération lundi 18 juillet (édition abonnés), Martine Aubry, en lice pour la primaire socialiste, plaide pour un changement d’attitude des dirigeants européens à l’égard de la Grèce. Celle-ci doit pouvoir assurer « le refinancement durable de sa dette à des taux d’intérêts plus bas », préconise-t-elle.
L’assainissement des finances publiques grecques est un « devoir vis-à-vis des générations futures », mais la « justice dans la répartition des efforts demandés » ne doit pas être oubliée, souligne-t-elle.
François Hollande, son rival dans la course à l’investiture, s’est lui aussi fendu d’une tribune, publiée le 18 juillet dans le JDD. La rhétorique sur la solidarité européenne et les eurobonds est similaire, mais le député socialiste de Corrèze va plus loin en prônant un « fédéralisme budgétaire et fiscal » qui reposerait notamment sur un impôt commun. Il propose par ailleurs de « fusionner le président du Conseil européen avec le président de la Commission et de lui confier cette autorité. »
Les deux leaders socialistes plaident enfin pour un maintien du rachat des obligations grecques par la BCE.
Flou sur la restructuration
Jeudi 21 juillet, les dirigeants européens vont tenter de couper court aux atermoiements qui minent la crédibilité de l'eurozone depuis un mois. Il s'agira de répondre aux exigences allemandes liées à la participation financière des banques tout en écartant le risque de défaut de la Grèce.
Ce week-end, la chancelière allemande, dont l'attitude continue d'irriter ses partenaires européens, a rejeté la perspective d'une restructuration de la dette grecque. Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble avait pourtant été parmi les premiers à envisager un rééchelonnement des créances grecques.
Signe que la cacophonie et les revirements sont encore importants à quelques jours du sommet européen.
CALENDRIER:
  • Jeudi 21 juillet : sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro.
  • Mi-septembre : Les ministres des Finances de la zone euro comptent finaliser le deuxième renflouement de la Grèce. L'aide serait évaluée à près de 120 milliards d'euros.