TOUT EST DIT

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samedi 16 juillet 2011

Les socialistes pour des euro-obligations

Le Premier ministre grec Georges Papandréou et les principaux responsables du Parti des socialistes et démocrates européens ont appelé samedi à la création d'une agence de restructuration de la dette et à des euro-obligations.

Cet appel a été formulé à l'issue d'une réunion téléphonique à laquelle ont participé outre M. Papandréou, la Française Martine Aubry, ainsi que le nouveau ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Tuomioja et son homologue irlandais Eamon Gilmore, ainsi que le chef du groupe SD au Parlement européen Martin Schulz.

Il stipule qu'il "est temps pour les gouvernements de la zone euro d'affirmer leur primauté sur les marchés financiers" et réclame des Etats des "mesures courageuses et résolues".

Parmi ces mesures, ils proposent "une agence de stabilité, pour le reprofilage (délais de remboursement plus longs, NDLR) de la dette des Etats de la zone euro et en même temps assurer une correction d'un Etat dont l'économie court le risque de perdre sa stabilité".

"A cet égard, la zone euro pourrait bénéficier de l'émission d'euro-obligations", précise leur déclaration.

Le texte prévoit aussi "un mécanisme véritablement efficace de la zone euro, avec des garanties conjointes, prévu pour aider les pays attaqués par les spéculateurs et qui assure que les investisseurs privés (...) prennent également en charge leur part des coûts des mesures de stabilisation".

Ils proposent aussi "une taxe européenne sur la spéculation pour lever de nouveaux revenus sans faire du mal aux citoyens ordinaires" ainsi qu'une réforme financière qui "limite le pouvoir des agences de notation" et une agence européenne de notation indépendante, financée sur des deniers publics.

"Si nous échouons une nouvelle fois à mater le marché, l'Europe risque de retomber dans la récession et de perdre sa souveraineté", prévient le texte.

Le texte, qui critique au passage l'attitude des dirigeants conservateurs de la zone euro qui "ne parviennent pas à saisir l'urgence de la situation", est publié au terme d'une semaine noire pour la zone euro et à quelques jours d'une réunion extraordinaire des dirigeants de l'Union monétaire.

Ces derniers sont convoqués jeudi prochain à Bruxelles pour plancher notamment sur les modalités d'un nouveau plan d'aide à la Grèce.

Internet change notre façon d'utiliser notre mémoire

Une équipe de psychologues américains a montré que les gens retenaient moins bien les informations qu'ils pouvaient retrouver facilement sur leur ordinateur.

Internet est une révolution en marche. Avec le développement des technologies, on peut maintenant accéder partout et tout le temps à une faramineuse quantité d'informations. Depuis plusieurs années déjà, cet état de fait pose de nombreuses questions. Internet change-t-il notre façon de penser? Nous rend-il idiot? Plus intelligent? Est-ce une chance ou une menace? Les analyses varient d'un spécialiste à l'autre. Des psychologues américains viennent nourrir le débat avec une étude publiée vendredi dans Science. Ils montrent, preuves cognitives à l'appui, que notre mémoire est déjà sous influence.
Placés devant des questions difficiles, auxquelles ils n'ont pas de réponse, les cobayes ont immédiatement à l'esprit la «recherche Google» qui pourrait leur venir en aide. Et lorsqu'on leur demande de stocker des informations dans un ordinateur, ils oublient rapidement ce qu'ils ont écrit pour peu qu'on leur assure que le fichier Word sera bien stocké quelque part sur leur machine. Autre constat intéressant, ils retiennent avec une très grande précision l'endroit où est situé le dossier dans lequel chaque information est classée. Mis bout à bout, les différentes expériences menées par les trois chercheurs des universités Columbia, Harvard et du Wisconsin, sont sans appel : Internet change notre façon d'utiliser notre mémoire.

Internet remplace livres et amis

Pour Emmanuel Sander, responsable de l'équipe de recherche «Compréhension, Raisonnement et Acquisition de Connaissances» de l'université Paris 8, ces travaux viennent confirmer une intuition. «Plutôt que de retenir tous les numéros de téléphones par cœur, les gens préfèrent se rappeler où est rangé l'annuaire. Avec Internet, c'est un peu la même chose, mais à une échelle plus importante», explique-t-il. Cette démarche d'externalisation de la mémoire, bien connue, est appelée «mémoire transactive». Pour Betsy Sparrow, auteur principale de l'étude, Internet s'est en grande partie substitué aux livres et aux amis qui stockaient jusqu'à présent notre savoir «externe».
Les implications de cette découverte restent floues. «Nous n'avons encore aucun protocole qui nous permette de mesurer l'impact de ces changements sur le développement de notre esprit», relève Emmanuel Sander. Le savoir n'est pas une simple accumulation de connaissances rangées dans des tiroirs à portée de main. L'intelligence tient à la capacité à lier les faits entre eux, à leur donner du sens. «Si vous avez acquis de grandes capacités d'analyse, Internet peut vous apporter énormément. Sinon, vous êtes simplement submergé de données», résume le chercheur.
Au final ces travaux posent, en creux, une question devenue récurrente : les procédures d'apprentissage actuelles fournissent-elles aux élèves les meilleurs outils pour se servir intelligemment d'Internet? Le «par cœur» a-t-il perdu tout son sens? Tous les scientifiques ne le pensent pas. Si l'avènement des calculatrices a plongé en désuétudes les fastidieuses tables logarithmiques, il n'a jamais remis en cause l'intérêt pédagogique des tables de multiplication. A sa manière, Internet a déjà bouleversé notre rapport au savoir. Reste à déterminer comment nous allons pouvoir en tirer le meilleur parti dans l'éducation des nouvelles générations.

Les trois étages de l'affaire Strauss-Kahn




Retour sur les origines du défilé du 14 Juillet

Eva Joly fait polémique en évoquant la suppression du défilé militaire du 14 Juillet. Depuis quand ce défilé est organisé ? Pourquoi un caractère militaire ? Comment les autres pays d'Europe célèbrent leur fête nationale ? Réponse point par point.

• Depuis quand organise-t-on des défilés pour le 14 Juillet ?
Le défilé du 14 Juillet tel que nous le connaissons aujourd'hui n'a été instauré qu'en 1880, grâce à un vote de l'Assemblée nationale faisant du 14 juillet le jour de la Fête nationale française. La jeune IIIe République cherche à créer un imaginaire républicain commun pour souder le régime, après des décennies d'instabilité (Directoire, Consulat, premier et second Empire, IIe République ...). C'est dans la même période que la Marseillaise sera adoptée comme hymne national.
La date a pourtant fait polémique au sein de l'hémicycle. Pouvait-on adopter comme acte fondateur de la Nation la sanglante prise de la Bastille? Les conservateurs s'y opposent. Le rapporteur de la loi, Benjamin Raspail, propose alors une autre date : le 14 juillet 1790, jour de la Fête de la Fédération. Le premier anniversaire de la prise de la Bastille avait été célébré à Paris par le défilé sur le Champ-de-Mars de milliers de «fédérés», députés et délégués venus de toute la France. Louis XVI avait prêté serment à la Nation, et avait juré de protéger la Constitution.
«Le 14 juillet 1790 est le plus beau jour de l'histoire de France, et peut-être de toute l'histoire. C'est en ce jour qu'a été enfin accomplie l'unité nationale, préparée par les efforts de tant de générations et de tant de grands hommes, auxquels la postérité garde un souvenir reconnaissant. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire», avait clamé Benjamin Raspail à la tribune. Convaincue, l'Assemblée nationale a donc adopté le 14 Juillet comme Fête nationale, mais sans préciser si elle se réfèrait à 1789 ou 1790.
Un défilé le 14 juillet aura dès lors lieu chaque année à compter de 1880, à l'exception des périodes de guerre. Jusqu'en 1914, il se déroulait à Longchamp.
• Pourquoi un défilé militaire ?
La IIIe République est née en 1870 après la défaite de l'Empereur Napoléon III à Sedan contre la Prusse. La France y a perdu l'Alsace et la Lorraine, ce qui sera vécu comme un traumatisme national.
Dix ans après la défaite, le régime veut montrer que le pays s'est redressé. Jules Ferry, Léon Gambetta et Léon Say remettent aux militaires défilant à Longchamp de nouveaux drapeaux et étendards, remplaçant ceux de 1870. L'armée est valorisée comme protectrice de la Nation et de la République. Hautement symbolique, ce premier défilé du 14 Juillet permet également de montrer à l'opinion nationale et internationale le redressement militaire de la France, qui compte bien reconquérir les territoires perdus.
Le caractère militaire du 14 Juillet est définitivement acquis lors du «Défilé de la victoire» de 1919 sur les Champs-Elysées. «Cette double célébration fut aussi le triomphe définitif du 14 Juillet, fête largement militarisée incarnant la nation qui ne fut plus guère contestée dans cette fonction», selon l'historien Rémi Dalisson.

Une sphère qui ne tourne pas rond

Quel télescopage! En deux jours, le monde a donné en spectacle une succession de signes de fragilité qui résume un déséquilibre général aussi inédit que préoccupant. Aurait-on pu imaginer que la superpuissance de la planète puisse être un jour montrée du doigt par les agences de notation pour son endettement colossal? Que ces États-Unis sortis triomphants du XXème siècle soient désormais au bord de la cessation de paiement au bout de la première décennie du XXIème? A un pas, seulement, de l’abîme? Et qu’au même moment l’euro soit en pleine tourmente, faute d’une croissance suffisante du continent européen? Que Kadhafi traite le président de la République française de criminel et que la Syrie, qui reste une pièce maîtresse d’un règlement au Proche-Orient, sombre dans la répression la plus aveugle et bascule dans l’inconnu?

Le million de manifestants de Damas, Idlem et Deraa ou Alep met la logique des relations internationales à l’épreuve. Et place l’Occident au pied du mur. Que pèsent les rodomontades indignées de Washington et de Paris contre l’impunité des massacres de Bachar al-Assad et la brutalité de Mouammar Kadhafi? Comment croire que ces colères sonores prononcées dans les conforts des chancelleries pourraient déstabiliser ceux-là mêmes qui étaient les invités d’honneur du défilé du 14 juillet 2008 pour le premier, et de l’Élysée en 2007 pour le second? Comment s’étonner du scepticisme des opinions publiques devant une fermeté à géométrie variable?

Le sentiment n’a jamais compté dans le jeu compliqué des relations internationales. Il ne saurait donc être crédible, sinon pour offrir la fausse impression d’une quête de justice. Les peuples ont appris à composer avec ce cynisme-là à condition qu’il corresponde à une stratégie diplomatique et manœuvrière claire. Mais quand, sous la pression des pays émergents, le conseil de sécurité des Nations unies renâcle à adopter une résolution nette contre le maître de Damas et que l’Union Européenne ne parvient à se mettre d’accord que sur d’obscures sanctions brumeuses, alors c’est l’introuvable communauté internationale qui donne le sentiment soit d’une passivité coupable, soit d’une totale impuissance devant des dérives qu’elle prétend pouvoir corriger. Les dictateurs peuvent continuer à narguer ses dirigeants à coup d’invectives démentes où à menacer leurs propres soldats de la peine de mort s’ils ne tirent pas sur des manifestants désarmés. Que risquent-ils dans une logique où les mots n’ont plus de sens mais une utilité camouflante? L’idéalisme est rarement compatible avec la réalité froide des relations internationales mais l’humanité peut-elle trouver une signification à son histoire contemporaine dans un désordre aussi total?

« Rallumer les étoiles de l'espérance »

Révolte, révolution ou réveil, comment appeler le puissant mouvement qui soulève le monde arabe ?

Sans doute le mot réveil est-il approprié car il sous-entend que le mouvement n'est pas seulement orienté contre des gouvernements ou des gouvernants, mais qu'il contient à la fois des frustrations et des espérances concernant la vie économique, le besoin de reconnaissance collective et individuelle, le désir de justice sociale. C'est autre chose que de changer de gouvernement. C'est la vie et aussi les mentalités qui doivent évoluer. C'est l'apprentissage de l'organisation technico-économique. C'est le choix d'un développement possible et cela dans un monde où les exigences écologiques sont incontournables et l'énergie plus rare et plus chère.

Le défi est immense. Aucun de ces pays en réveil ne peut le relever seul. Les coopérations sont donc indispensables si l'on veut assurer dans ces régions la paix intérieure et extérieure. Ces pays partent d'une situation précaire, aggravée par les récentes secousses politiques. Ainsi l'Égypte a vu chuter de 6 % à 1 % la croissance de son PIB. La Tunisie n'est pas en meilleur état. Ces deux pays reçoivent soudain des dizaines de milliers de réfugiés, fuyant la Libye. Ils doivent aussi réinstaller chez eux leurs nationaux qui avaient émigré et les réfugiés libyens dans des camps menacés d'une catastrophe humanitaire.

Indispensable coopérationeuro-méditerranéenne

L'Europe ne peut rester impassible et doit avec netteté, courage et détermination s'engager pour régler en profondeur ces multiples problèmes. Hélas, dans l'Union européenne, tout le monde ne semble pas décidé à mettre en oeuvre les décisions du Conseil européen du 8 mars sur le soutien à la transition démocratique et la création d'une communauté euro-méditerranéenne de l'énergie.

Le défi, d'après Jean-Louis Guigou (1), est de proposer « une vision géopolitique à vingt ou trente ans, susceptible de créer une grande région euro-méditerranéenne, une grande région nord-sud intégrant près d'un milliard d'individus comme l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain) a su le faire en Amérique ou, en Asie, l'Asean (Association des Nations du Sud-Est asiatique) ».

Si l'Europe ne le fait pas, ces pays en mouvement pourraient se tourner vers la Chine, les États-Unis ou vers un fanatisme ethno-religieux, comme le dit Edgar Morin.

Pour Jean-Louis Guigou, la solution c'est, à court terme, se mettre à l'écoute, répondre aux demandes concernant les budgets, la monnaie, les emprunts. C'est, à moyen terme, proposer des plans de modernisation et d'aménagement du territoire ; et aussi de grandes politiques comme une politique euro-méditerranéenne de l'énergie, une politique de sécurité alimentaire.

C'est, à long terme, relancer une union pour la Méditerranée « offrant un ancrage historique entre les deux rives qui pourrait s'appeler communauté méditerranéenne... Elle serait forte de 500 millions d'Européens et de 500 millions d'arabo-musulmans et constituerait une grande région mondiale capable de peser dans la compétition multipolaire. Il faut qu'ensemble, le nord et le sud de la Méditerranée inventent un nouveau modèle d'écologie industrielle et urbaine... un nouveau modèle de développement plus durable et plus humain ».

Ainsi, comme le dit joliment Jean-Louis Guigou, l'on pourra « rallumer les étoiles de l'espérance ».



(1) France Forum, n° 42, juin 2011, 7, rue Saint-Dominique, Paris.

Un Plan Marshall pour la Grèce

Plutôt que d'accabler l'économie grecque avec des prêts et des dettes supplémentaires, l'Union européenne devrait mettre en place un « Plan Marshall » dans le pays pour des investissements stratégiques, comme la modernisation des systèmes d’enregistrement foncier et de perception de l’impôt, écrit Barry Eichengreen.

Barry Eichengreen est professeur d'économie et de sciences politiques à l'Université de Californie à Berkeley. Il a écrit de nombreux livres sur l'économie et l'histoire économique, dont « Exorbitant Privilege: The Rise and Fall of the Dollar and the Future International Monetary System ».
"Il devient évident que l’économie grecque a désespérément besoin d’aide. Le chômage est de 16% et continue de croître. Même après une année de coupes budgétaires, le déficit dépasse encore 10% du PIB. La confiance dans les banques est au plus bas, et plus encore vis-à-vis du gouvernement et de sa politique.
Puisque l’économie a besoin d’aide, voici une idée innovante : apportons lui cette aide. Il est temps que l’Union Européenne présente un plan Marshall pour la Grèce.
Plutôt que d’alourdir d’emprunts supplémentaires le poids déjà insoutenable de la dette du pays, l’UE devrait proposer un programme d’aide étrangère sur plusieurs années. Le gouvernement grec et les donateurs décideraient ensemble des projets à financer. Ces derniers pourraient consister en de nouvelles usines de production d’énergie solaire ou éolienne, de manière à ce que la Grèce devienne leader dans l’exportation d’énergie, ou la réhabilitation des ports pour renforcer sa plateforme commerciale en direction de l’est méditerranéen.
L’expertise et l’aide étrangères pourraient être utilisées pour moderniser les systèmes d’enregistrement foncier et de perception de l’impôt. Les fonds pourraient être utilisés pour recapitaliser les banques et soulager un peu la dette. Ils pourraient être utilisés pour financer le soutien du gouvernement envers les chômeurs, les indigents, et les plus âgés, principales victimes de la crise financière.
L’UE devrait envisager cette option, parce que pour commencer, elle a une grand part de responsabilité dans les problèmes de la Grèce. Elle a proposé une adhésion à un pays qui avait de profonds problèmes structurels. Puis elle a accepté la Grèce dans son union monétaire sachant parfaitement que ses bilans ne valaient même pas le papier sur lequel ils étaient inscrits. Et elle a fermé les yeux sur le gaspillage du gouvernement grec que les banques françaises et allemandes ont imprudemment laissé faire.
Ensuite, la stratégie actuelle, qui revient à tenter d’extraire du sang d’une pierre, ne fonctionne pas. Il y a des limites à la vitesse à laquelle les réformes peuvent être accomplies. Il y a une limite aux peines et aux souffrances qu’une société peut endurer avant de perdre foi dans son système politique. Les responsables de l’UE doivent admettre cette réalité avant qu’il ne soit trop tard."

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Dérapages

Que les Verts n’aiment pas le kaki, c’est tout sauf une révélation. Eva Joly l’a redit à sa manière, lunettes rouges et casque blond, condamnant la France guerrière pour rêver d’un défilé citoyen. Il y a les mots pour le dire, et ceux-là n’ont rien de surprenant ni de scandaleux, ils sont juste polémiques, donc choquants pour certains d’entre nous. C’est là le jeu normal de la politique. Mais il y a aussi les moments pour le dire, et là, le moment est plutôt mal choisi. On peut tenir un discours antimilitariste ou antiguerre, sans agresser la sensibilité des soldats qui viennent de perdre six des leurs au combat. Dérapage il y a. Mais justifiait-il ces attaques aux accents d’anti-France contre l’origine norvégienne d’Eva Joly ? On finirait par en conclure que les dérapages aussi volent en escadrille...

L'UE trouve finalement une date pour enrayer la crise de la dette

Le sommet extraordinaire européen visant à trouver des solutions à la contagion de la crise grecque aura finalement lieu le 21 juillet.

Les dirigeants des pays de la zone euro vont se réunir le 21 juillet à Bruxelles pour un sommet extraordinaire afin de décider d'un nouveau plan d'aide à la Grèce et d'essayer d'enrayer la contagion de la crise de la dette, a annoncé vendredi le président de l'UE. "J'ai décidé de convoquer une réunion des dirigeants des États de la zone euro jeudi 21 juillet, à 12 heures, à Bruxelles", a déclaré Herman Van Rompuy dans un communiqué.
"Notre ordre du jour sera la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble et le futur financement du programme (d'aide) grec", a-t-il précisé. "J'ai demandé notamment aux ministères des Finances (de l'Union monétaire) de faire avancer le travail préparatoire" sur ces points, a ajouté Herman Van Rompuy. Le fait que le président de l'UE fixe une date pour la réunion signifie que les pays de la zone euro sont proches d'un accord pour surmonter leurs divergences sur le sujet à l'origine de la récente poussée de fièvre : la mise au point d'un deuxième programme de prêts promis à Athènes pour mettre le pays à l'abri jusqu'à mi-2014, au moins, et la manière d'y faire participer les créanciers privés du pays.
Un nouveau programme
Vendredi, le gouvernement allemand a encore insisté sur la nécessité de parvenir à une solution sur ce point avant d'envisager une réunion au plus haut niveau. "Ce n'est pas une rencontre en soi qui aidera la Grèce, c'est un nouveau programme", a estimé à Berlin le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, Steffen Seibert. "Une réunion n'aura lieu que si elle fait sens et si elle est nécessaire", a-t-il ajouté.
L'Allemagne, soutenue par les Pays-Bas ou encore la Finlande, insiste pour que le secteur privé - banques, compagnies d'assurances et fonds d'investissement - verse cette fois son écot. La Banque centrale européenne (BCE), la France mais aussi tous les pays de la zone euro actuellement dans le collimateur des marchés, en raison de leur situation budgétaire instable, sont très réservés. Ils redoutent une aggravation de la contagion de la crise.
Fonds de secours de la zone euro
Plusieurs options sont à l'étude pour financer le deuxième plan d'aide à la Grèce : il est question que le fonds de secours de la zone euro (FESF) donne au pays les moyens de racheter sa propre dette auprès des investisseurs, de faire en sorte que les créanciers échangent leurs titres obligataires contre d'autres à échéance plus longue ou encore qu'ils réinvestissent l'argent qu'ils ont prêté à Athènes dans de nouvelles obligations, lorsque les titres arrivent à échéance.
Selon un diplomate, la formule finale pourrait même être une combinaison des trois. Des travaux se poursuivent sur ces points entre les directeurs du Trésor des différents pays de la zone euro. L'Europe a promis un deuxième plan d'aide à la Grèce, d'un montant similaire au premier (110 milliards d'euros) décidé en 2010 par l'UE et le Fonds monétaire international, mais qui ne suffit déjà plus à empêcher la faillite du pays.
Les tergiversations des dirigeants européens depuis des semaines ont créé l'incertitude sur les marchés et ont contribué aux turbulences depuis une semaine, les taux des emprunts d'État à 10 ans de l'Italie s'envolant.

"La France sera le prochain pays touché par la crise de la dette"

Dans une interview au Point.fr, l'économiste Philippe Dessertine estime que la crise de la dette publique en Europe va rapidement toucher la France.

L'Europe continue de trembler. Après l'Irlande, le Portugal et la Grèce, c'est au tour de l'Italie, troisième puissance économique de l'Union européenne, d'être touchée de plein fouet par la crise de sa dette publique. Dans une interview au Point.fr, Philippe Dessertine, professeur de finances à l'université Paris X-Nanterre et directeur de l'Institut de haute finance, qui publie en octobre prochain Seul 'espoir d'un monde nouveau (éditions Anne Carrière), nous explique comment un des piliers de la zone euro a pu être si rapidement contaminé et pourquoi la France doit se préparer à subir le même destin.
Le Point.fr : Comment peut-on expliquer la crise qui touche actuellement l'Italie ?
Philippe Dessertine : Nous assistons à une contamination plus rapide que prévu des crises grecque et portugaise. On a tort d'omettre que la Grèce est une pièce non négligeable du puzzle de la zone euro. D'autre part, il ne faut pas oublier que l'Italie possède déjà un taux d'endettement conséquent, avec 120 % de son PIB, ainsi qu'un déficit annuel de 4,5 %. À ce titre, elle est légèrement en avance sur nous.
La France pourrait-elle être également touchée par la crise ?
Nous nous dirigeons vers l'austérité générale en Europe. En ce qui concerne la France, elle est le prochain pays sur la liste. La question n'est donc pas de savoir si nous serons touchés, mais plutôt quand. Il faut savoir que la France possède une dette publique importante, avec 85 % de son PIB, ainsi qu'un déficit annuel de 7 %. En d'autres termes, la situation de la France est meilleure qu'en Italie, mais empire beaucoup plus vite. D'où la simple question : pourrons-nous nous permettre de ne rien décider avant la fin 2011.
Quelles sont les solutions ?
L'Italie a récemment mis en place un plan rapide d'austérité, qui a partiellement enrayé la baisse, et apporté certaines garanties aux investisseurs. Mais il ne faut pas se leurrer. Il ne s'agit en réalité que d'une rustine qui sert uniquement à stopper l'hémorragie pendant trois jours. Pour résorber la dette, il faudrait que les membres de l'Union européenne mettent en place un véritable plan de sauvetage en accordant des prêts massifs à la Banque centrale européenne ou le Fonds de stabilité européen. Or, ces deux organes sont déjà chargés de résorber les lourdes dettes grecque et portugaise, sans compter que cette échéance demeure trop lointaine par rapport à la vitesse de la contagion de la crise.
Comment cette austérité se traduira-t-elle dans notre quotidien ?
Pour absorber cent milliards d'euros, le gouvernement français n'aura d'autre choix que d'augmenter les impôts et la TVA, comme c'est déjà le cas en Grèce, en Irlande, au Royaume-Uni ou en Espagne. Or, le plus difficile à accepter pour le contribuable reste que ces prélèvements ne financeront pas le service public, mais le remboursement de la dette, et qu'il n'en verra donc pas la couleur. Face à ces sommes énormes, la mesure actuelle de ne pas remplacer les fonctionnaires à la retraite ne pèse pas lourd.
L'euro est-il menacé ?
L'euro est clairement menacé si la Banque centrale européenne s'écroule. Cela représente à la fois le risque d'effondrement du commerce international ainsi que d'une profonde crise géopolitique, qui peut aboutir à une guerre mondiale. C'est ce qui arrive lorsque les États sont confrontés à une impossibilité d'échanger leurs marchandises, que seule une monnaie internationale saine permet.
Cette crise de la dette européenne est-elle plus forte que la crise des subprimes ?
Nous sommes toujours dans la même crise. En 2009, il s'agissait aussi d'une crise de la dette, mais privée, qui touchait des banques et provoquait leur faillite. On a espéré s'en sortir avec la croissance, mais celle-ci n'est pas au rendez-vous. Aujourd'hui, ce sont les États qui font faillite. Cette dette folle traduit simplement le fait que l'Occident vit au-dessus de ses moyens.

Démagogie : Martine Aubry remet une louche « d’égalité réelle »

Plus peut-être que ses petits camarades socialistes, Martine Aubry est friande des formules creuses démagogiques. L’inventrice de la « société du care » souhaite désormais instaurer « l’égalité réelle » en France. Comprenne qui pourra…

« Egalité réelle » ? Et pourquoi pas la « liberté véritable » ou la « fraternité authentique » ? En jouant avec les mots de la sorte, Martine Aubry démontre qu’elle est rompue aux exercices politiciens et que quand la gauche n’a rien à dire et à proposer, elle énonce des slogans pleins de bons sentiments… mais parfaitement creux.

Martine Aubry nous avait déjà sorti sa « société du care »… que la crise de la dette grecque et ses soubresauts européens ont poussé à ranger dans les placards de l’histoire. Avec « l’égalité réelle » elle continue à enfoncer des portes ouvertes et à prendre les électeurs de gauche pour des idiots.

Le PS n’a-t-il rien d’autre en stock que les invocations divinatoires sur une « égalité réelle » que Martine Aubry se garde bien de définir (il faudrait sinon expliquer comment elle compte l’atteindre) ou les éternels jérémiades anti-sarkozy (« on va vous en débarrasser », l’homme des complots et autres absurdités) ?

La candidature de Martine Aubry ressemble en tout cas pour l’instant à s’y méprendre à celle d’Eva Joly. Un discours radical et sectaire pour flatter les militants… avant de se fracasser contre un mur (nommé réalité) en 2012 ?



« Egalité réelle » et autres niaiseries du Parti socialiste

Après la « gauche solidaire » et la « société du care », le Parti socialiste à la sauce Martine Aubry vient de nous dégoter une nouvelle niaiserie parfaitement vide de sens, « l’égalité réelle ». La recherche d’idées semble douloureuse rue de Solférino…

Les socialistes aiment à associer des concepts qui n’ont rien à voir et en faire des slogans dégoulinant de bons sentiments mais totalement creux et déconnectés des réalités de notre société.

Le concept « d’égalité réelle », dont personne ne sait exactement ce qu’il veut dire et en quoi il est censé aider à bâtir le programme socialiste, a pourtant fait l’objet d’une âpre lutte entre réformistes et radicaux.

Ce sont les radicaux, menés par Benoît Hamon (lui-même piloté par Martine Aubry), qui ont eu gain de cause et le PS a adopté un texte « bisounours » pour fonder une société où « on serait tous copains ».

Les réformateurs du parti, un peu fatigués des illuminations qui entrainent la défaite, auraient bien aimé que l’on ne déterre pas cette « égalité réelle » qu’il faudra assumer pendant la campagne… voire pendant le quinquennat à venir en cas de victoire.

Manuel Valls, François Hollande et quelques autres Mohicans du sérieux dans la maison socialiste, ont donc tout fait pour éviter la sortie de cette plateforme pavée de bonnes intentions, mais totalement utopiques et non chiffrées… Pas vraiment un gage de sérieux pour un parti qui se proclame de gouvernement…

 

 

 

 

En intégralité: notre rencontre avec Carla Bruni

 Jour de fête, journée de deuil. Fierté et tristesse. Carla Bruni-Sarkozy naviguait entre ces deux sentiments, à l’heure de recevoir dix femmes de marins, engagés depuis plusieurs mois au large de la Libye.  
En ce 14 juillet, où l’on déplorait la perte de nouveaux soldats français en Afghanistan, la réception « élyséenne » au Fort de Brégançon n’en prenait que davantage de sens, tout ancré dans l’émotion. Une rencontre exceptionnelle et d’une très grande simplicité à laquelle Nice-Matin a pu assister. À l’issue, l’épouse du chef de l’État a reçu votre journal pour une interview exclusive. Avec nous, Carla Bruni-Sarkozy a évoqué son mari, ses passions, ses engagements et sa carrière artistique. Un échange chaleureux et rayonnant.
Au regard de l’actualité, cette rencontre avec des femmes de militaires devient hautement symbolique?
Oui, c’est vrai. En ce jour de deuil, très cruel, je pense beaucoup aux familles des soldats disparus. En même temps, c’est un jour important pour toute l’armée française, et à défaut de pouvoir assister au défilé, j’avais envie de faire un geste. Mon mari m’a dit : pourquoi ne pas inviter les épouses des marins, basés à Toulon ? Cela me semblait nécessaire et important. Et puis pour moi, ça touche aussi une corde sensible…
La fonction de votre mari vous plonge forcément dans cette actualité brûlante? Parlez-vous de ces sujets avec lui ?
Je m’intéresse forcément à son travail. Aujourd’hui, je le sais bouleversé par la mort des soldats. Son discours aux forces armées était très beau et solennel.

Avec les femmes de marins, vous avez insisté sur la notion de courage. Votre époux fait-il lui aussi preuve de courage ?
Je le trouve très courageux. Mon mari n’est pas soldat ni marin, mais en tant que chef de l’armée française, il est professionnellement très impliqué lorsqu’il faut prendre une décision. Après, ce sont les soldats qui sont sur le terrain.Au-delà de ce trouble actuel, le futur annonce un heureux événement, que vous avez de plus en plus de mal à dissimuler. Pourquoi tantde discrétion?
D’abord pour me protéger, pour ne pas exhiber toute ma vie intime. C’est un très grand bonheur pour moi, mais il est somme toute banal, et d’un autre côté, les gens ont bien d’autres problèmes, et ce serait déplacé de trop en parler. Nous sommes déjà tellement exposés médiatiquement… 

Les rumeurs font néanmoins état d’un petit garçon ?

Mais ça, je ne le sais pas moi-même ! Il y a des choses que l’on doit garder secrètes.

Et comment vivez-vous cette grossesse dans le Fort de Brégançon, que l’on qualifiait parfois de « spartiate »?

Je n’ai touché à rien, même pas un rideau ! Il est très confortable. Spartiate, je ne dirais pas ça. Il est surtout magnifique ! Sans doute l’héritage de Bernadette Chirac, une vraie maîtresse de maison. Moi, je suis un peu plus bohème…

Dans ce cadre idyllique comment organisez-vous vos journées ?

Pour moi, ce sont des journées de repos, en vérité. Dans mon état, c’est une chance incroyable de séjourner ici, plutôt qu’en ville. Et puis j’attends mon mari, qui devrait venir ce week-end, avant des vacances en famille en août.

Première Dame de France, ça peut donc rimer avec vacances ?
(rires) Mais pour moi, Dame de France, ce n’est pas un fardeau. C’est une fonction, avec des devoirs, mais ça n’a rien d’accablant. Le poids de la charge est pour mon mari, je ne fais que l’accompagner. Trois ans ainsi, c’est beaucoup moins fatigant que dix ans de mannequinat. Dame de France, c’est une responsabilité, il ne faut pas dire n’importe quoi, mais je ne suis pas d’une nature écervelée, et c’est une parenthèse magnifique dans mon existence. Et puis, c’est d’abord  la rencontre avec l’homme de ma vie.
La naissance à venir va-t-elle changer le regard des gens sur votre couple présidentiel?
Je ne sais pas… Le regard extérieur des gens est tellement différent de ce que nous sommes dans l’intimité, il est si décalé qu’il est difficile d’ajuster leur vision et la réalité.

Vous êtes personnellement blessée par les critiques et attaques dont votre mari fait parfois l’objet?
Président, c’est toujours ainsi. La fonction suscite forcément des critiques et de l’agressivité, ce n’est pas contre mon mari. Mais on ne peut pas choisir ce destin-là sans être critiqué. La critique, c’est l’essence de la démocratie, et ça tient mon mari en éveil. Quand on est élu, il est important de rester conscient et sensible, même si c’est parfois difficile. C’est ce qui permet ensuite de se régénérer, ça donne le pouvoir de faire des choses formidables.

Lui donnez-vous également des conseils ?
Il a déjà tellement de conseillers! Mon mari reste lié aux gens, il n’est pas enfermé dans une bulle, ne crée pas de désert autour de lui. C’est quelqu’un d’humain, il n’est pas distant. C’est la grande différence avec d’autres présidents de la République : mon mari reste humain, les gens le sentent, et une certaine élite s’en exaspère.

Vous souhaitez donc qu’il soit de nouveau candidat en 2012 ?

Oui, je le souhaite pour la France.

Et votre engagement à vous? Contre l’illettrisme notamment ?
À travers ma fondation, j’ai découvert des chiffres éloquents sur le sujet. L’éducation, ce n’est pas un médicament, mais c’est une nourriture de l’âme. Je veux rendre la culture plus accessible à tous, apporter un petit quelque chose à toutes ces personnes qui vivent dans une situation précaire, faute de culture. C’est une goutte d’eau, mais je découvre toutes les difficultés des gens, je n’en avais pas vraiment conscience avant d’être Première Dame de France.

Vous-même, vous ne regrettez pas d’avoir arrêté tôt vos études ?
Pas du tout. J’ai arrêté après le baccalauréat, mais je suis issue d’une famille où la culture était omniprésente. Je n’étais pas une étudiante modèle, mais j’avais accès à tout. J’avais envie de voyager, je me suis sentie libre, mais j’avais déjà un gros bagage culturel dans ma besace.

Vous avez aussi apporté cette ouverture-là à Nicolas Sarkozy ?
Je ne sais pas. Ensemble, en vérité, on se pose. C’est un homme profondément actif, et pour découvrir la culture, la lecture, il faut être dans une certaine paix. Au-delà de moi, je pense qu’il en avait besoin, c’est une façon de se ressourcer, pour mieux repartir.

Et votre carrière artistique :une nouvelle inspiration,née de votre état ?

J’ai fait un album, mais il n’est pas tout à fait terminé, en raison de ce bonheur à venir, inattendu et inespéré. Je me suis aperçue que je ne pourrais pas assurer la promotion de l’album avant plusieurs mois, mais je ne l’ai pas du tout remisé dans un tiroir! C’est juste une parenthèse.

Déçue de n’avoir pas pu monter les marches à Cannes pour Minuit à Paris où vous tenez un rôle ?
Oh, mais j’y suis déjà allée à Cannes! Pas souvent pour un film de Woody Allen , je vous le concède, mais je n’avais pas le choix. J’aurais adoré y aller, mais je ne pouvais pas, uniquement à cause de mon état. Pas à cause de La Conquête !

Pour Julien Clerc, vous avez écrit les paroles de Si j’étais elle. Si vous deviez écrire Si j’étais lui  pour Nicolas Sarkozy, que lui chanteriez-vous ?
(Sourire espiègle). Vous verrez bien dans mon prochain album!

La paralysie

Vendredi 15 juillet, les chefs d'Etat et de gouvernements de l'UE devaient se réunir d'urgence pour débattre des réponses à apporter à la crise de la zone euro. C'était le souhait du président du Conseil européen Herman Van Rompuy, qui tente depuis sa nomination de s'imposer comme l'animateur de ce prestigieux aéropage. Las, les dirigeants européens, Angela Merkel en tête, ont décliné l'invitation, démontrant leur incapacité à agir face à ce qui ressemble de plus en plus à un événement potentiellement mortel pour l'Union européenne telle que nous la connaissons.

Le panorama de la situation est connu : la Grèce s'approche de la faillite malgré la rigueur et l'argent de l'UE et du FMI; les dettes portugaise et irlandaise sont désormais qualifiées de "pourries" par les agences de notation et l'Italie est contrainte d'adopter un plan de 40 milliards d'économies quasiment le couteau sous la gorge. Face à cela, les Dix-Sept de la zone euro, la Banque centrale européenne et la Commission se disputent sur la stratégie à adopter. "Par absence de direction politique, on chicane sur les conditions de la participation du secteur bancaire au nouveau plan d'aide à la Grèce. Mais, messieurs les ministres, c'est s'occuper d'un rhume quand le cancer menace !", se désolait Le Monde au lendemain de la dernière réunion infructueuse des ministres des Finances.

Nos dirigeants ont pourtant des circonstances atténuantes, qui sont en même temps des raisons de s'inquiéter davantage. La première, comme l'explique Die Zeit, est qu'ils doivent choisir entre d'un côté la pression politique intérieure pour ne plus financer des plans de sauvetage visiblement inefficaces qui pèsent sur les populations sans gêner les banques, et de l'autre un secteur financier qui impose son rythme, fragilise les Etats mais garde un argument de poids : son argent est indispensable pour financer les emprunts des Etats.

La seconde vient d'outre-Atlantique. Le 14 juillet, l'agence Standard & Poor's a menacé de dégrader la note des Etats-Unis. A Washington, Barack Obama a jusqu'à présent échoué à convaincre les républicains de l'aider à établir un budget. La crise financière qui ébranle l'Europe menace donc de fragiliser l'Amérique, ce qui aggraverait encore la situation sur notre continent. Sans que les responsables américains semblent plus à la hauteur de la tâche que les Européens.

Indécis, incompétents ou simplement paralysés par l'enjeu et le sentiment de ne plus maîtriser le destin de leurs pays, les dirigeants européens vont pourtant devoir faire preuve de détermination. Mais bien malin qui peut dire quelle est la bonne marche à suivre.