TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 8 mai 2011

Pour les États-Unis, «al-Qaida n'est pas vaincue»

Malgré la mort de Ben Laden, la nébuleuse reste une menace pour les Etats-Unis, estime le conseiller d'Obama pour la sécurité nationale.

Au lendemain de la publication de vidéos montrant le chef terroriste dans sa retraite pakistanaise, le conseiller de Barack Obama pour la sécurité nationale est revenu dans une interview sur l'implication de la mort de Ben Laden pour l'avenir d'al-Qaida.
«Je pense qu'à ce stade on ne peut pas déclarer qu'al-Qaida a été vaincue stratégiquement», a déclaré Tom Donilon sur la chaîne de télévision NBC. Selon lui, le réseau extrémiste «reste une menace pour les Etats-Unis, mais nous avons réalisé une étape importante vers son démantèlement» avec l'élimination de Ben Laden le 2 mai.
Concernant le numéro deux d'al-Qaida, l'Egyptien Ayman al-Zawahiri, vu comme un potentiel successeur de Ben Laden, l'expert en sécurité a estimé qu'il était «loin d'être un chef» comme Oussama Ben Laden, même s'il est désormais «le terroriste le plus recherché du monde». Al-Qaida, qui a reconnu officiellement le décès de son leader, ne lui a pas encore désigné de remplaçant.

Pas de preuve qu'Islamabad savait

Tom Donilon est également revenu sur le degré de connaissances des autorités pakistanaises concernant la cache de Ben Laden. Aucune preuve ne permet d'affirmer qu'Islamabad savait où se cachait le chef terroriste, a-t-il déclaré. Néanmoins, «Ben Laden a bénéficié de certains réseaux d'aide à Abbottabad», la ville de garnison où il était réfugié, a estimé le conseiller présidentiel. Barack Obama a demandé dimanche dans une interview à la chaîne CBS que le Pakistan diligente une enquête sur le «réseau de soutiens» dont aurait bénéficié l'islamiste dans ce pays
Le premier ministre pakistanais Yusuf Gilani avait affirmé dans une interview jeudi au Figaro que les autorités de son pays ignoraient où se trouvait Ben Laden avant le raid. Mais cette théorie laisse de nombreux observateurs dubitatifs, car l'homme a pu vivre 5 ans selon une de ses femmes dans une villa tant luxueuse que mystérieuse construite à proximité d'une garnison militaire, sans être jamais embêté.
Quant aux nombreux documents retrouvés dans la villa d'Abbottabad, Tom Donilon les a comparés à une « petite bibliothèque d'université ». «Il s'agit de la plus grande masse de renseignements trouvée dans le repaire d'un terroriste», a déclaré le conseiller présidentiel. «Si nous recueillons des informations sur un projet de menace ou sur une menace imminente, nous agirons, c'est évident», a-t-il assuré.
Les autorités américaines ont révélé la semaine dernière qu'al-Qaida projetait de commettre des attentats contre des trains aux Etats-Unis, en prévision du dixième anniversaire du 11 Septembre.

LA MORT D'UN CHIEN N'A JAMAIS ANNIHILÉ  UNE MEUTE ENRAGÉE

Degüello

Les flonflons du 10-Mai, c'est la gauche qui joue à Sarkozy cette marche morbide de l'armée mexicaine avant l'assaut d'Alamo.

Le goût de cotillon remâché des beaux jours d’antan imprègne ce pays jusqu’à l’écœurement, et c’est petite surprise de voir les socialistes se complaire dans le 10 mai 1981, trente ans après… Et où étais-tu camarade ce jour où les ténèbres cédèrent la place à la lumière ? Et étais-tu heureux ? Et on fera même un concert à la Bastoche, où les espérants d’aujourd’hui enlaceront des sexas claudiquants, cette génération qui découvrit avec Mitterrand que l’assiette au beurre et les apparats de la puissance pouvaient être roses…

L’amour de l’Histoire a peu à voir là-dedans, au contraire : la contemplation des totems, la mythification de soi-même, et oublier ce que furent les manques et ce que seront demain les défis… Il y a aussi, dans ce bruit, quelque chose de cruel et de prématuré : les flonflons du 10-Mai sont un Degüello politique, à l’intention de la droite et de son chef. Le Degüello, du verbe degollar, égorger, c’est cette marche morbide de l’armée mexicaine, jouée devant Alamo avant l’assaut final, annonçant le massacre aux assiégés. Ainsi la gauche gambillante et le peuple commémorant annoncent sa fin à Sarkozy, promis dans un an au sort de Giscard, éparpillé au vent de l’Histoire par le retour du bien ?

Les souvenirs sont des leurres cruels. L’ignoble affaire des quotas du foot aura un seul mérite : retirer sa valeur prophétique à l’immense joie de 1998. Dans une France que travaille la méchanceté identitaire, nos héros se divisent sur les frontières de l’épiderme, et il faut donc être Thuram ou Vieira, ou le vieux Boli, pour s’écœurer sans réserve de la mise à l’index d’adolescents coupables de binationalité. Les Gaulois ne sont pas racistes, il ne s’agit pas de ça. Mais ils ne comprennent pas, simplement, et c’est la tragédie de ce pays, que la discrimination détruira notre société.

En une semaine, malgré Mediapart, le débat public s’est ramené à la défense de l’équipe de France et de son coach, blessé dit-on par les attaques. Comme d’habitude, les médias se trompent de victime ; ce n’est pas Laurent Blanc qui est à plaindre, mais les milliers de mômes qui réalisent soudain que dans le saint des saints du foot français, on glosait sur leurs infidélités possibles, qui comprennent qu’on pouvait les ficher sur leurs trahisons potentielles, que leur différence était inscrite dans leurs gènes : des transfuges prédestinés, petits Dreyfus en crampons au temps futile du sport-roi.

Il faudrait évidemment un geste terrible, une sanction violente venant de l’État contre cette fédération indigne, pour rétablir l’égalité comme valeur primordiale. Il ne viendra pas. La détresse des moins-Français pèse moins que la préservation d’un aimable grand homme ou du XI de France. Cet “allez les bleus” sonne comme le Degüello de la République."

Les mystères d'Abbottabad

Dans la ville-garnison pakistanaise où Ben Laden s’est réfugié dès 2003, les groupes extrémistes étaient chez eux.

Mohammad habite à quelques mètres de la dernière résidence fortifiée d’Oussama Ben Laden, à Abbottabad. Lundi, il racontait l’assaut de la nuit précédente : l’électricité coupée, le vacarme des rotors d’hélicos, les tirs. Il ajoutait : "Nous, on savait qu’il y avait des Arabes dans cette maison. Et on se doutait bien qu’il s’agissait de combattants étrangers". Depuis, ce jeune homme a été arrêté par les services de renseignement pakistanais. On ne parle pas impunément de la présence, si dérangeante depuis lundi, des occupants de la mystérieuse demeure cachée derrière les hauts murs sertis de barbelés.
Dans le grand bazar de la ville-garnison, on évoque désormais le sujet à mi-voix, comme Sajjad, vendeur d’armes dont la famille est enracinée à Abbottabad depuis des générations. Il n’est pas si étonné que l’homme le plus recherché de la planète se soit caché non loin de son magasin : "Oussama Ben Laden pouvait compter sur plusieurs structures, à commencer par les organisations extrémistes, confie-t-il. Abbottabad est un concentré du djihad. Vous y trouvez des militaires, les agences de renseignement et des antennes discrètes d’au moins trois groupes extrémistes : le Jaish-e-Mohammed, le Sipah-e-Sahaba et le Lashkar-e-Taiba. Bref, toutes les institutions qui se sont impliquées dans le djihad à partir des années 1980 et qui continuent avec l’Afghanistan".

"L’un des endroits les plus surveillés du pays"

L’armée compterait pas moins de 90.000 soldats sur place, avec trois corps d’infanterie, le corps des médecins et l’une des plus importantes académies militaires du pays. "Académie d’où sont sortis des généraux comme l’ancien président Pervez Musharraf et le chef des armées, le général Ashfaq Parvez Kayani", confie encore Sajjad, qui ajoute : "L’ISI (*) possède une douzaine de bureaux ici, sans compter ceux des services de l’armée, du ministère de l’Intérieur, de la police… C’est bien simple, Abbottabad est l’un des endroits les plus surveillés du pays". Un lieu discret où règne une entente cordiale entre militaires et extrémistes.
Petite ville lovée sur les premiers contreforts de l’Himalaya, Abbottabad se trouve en fait sur la route du Cachemire, à quelques encablures des camps d’entraînement de Mansehra, rouverts en 2005 pour former les futurs djihadistes. Des camps tenus par l’armée. "Le Jaish-e-Mohammed et les autres groupes extrémistes y ont leurs entrées. C’est là que leurs meilleures recrues sont formées", affirme Saad, jeune policier d’Abbottabad. Or, ce sont ces groupes qui ont accueilli puis aidé les étrangers d’Al-Qaida après leur fuite d’Afghanistan, fin 2001, quand le régime du mollah Omar s’est effondré. Sajjad, de son côté, ajoute : "Beaucoup de trafiquants sont établis à Abbottabad. À chaque fois que l’un d’eux s’installe ici, il bénéficie forcément de l’aide d’un officiel".

Le responsable des attentats de Bali était venu le voir

La région est en outre marquée par l’idéologie wahhabite, prônée par Al-Qaida. "Depuis trente ans, les responsables des groupes extrémistes font le déplacement à Abbottabad pour s’entretenir avec les officiers, qui partagent les mêmes idées qu’eux, radicales et violentes", raconte Saad. Umar Patek, le terroriste indonésien responsable des attentats de Bali (202 morts) en 2002, a d’ailleurs été arrêté sur injonction américaine fin janvier à Abbottabad. Il cherchait apparemment à s’entretenir avec Oussama Ben Laden et avait rencontré sur place au moins un membre du Jaish-e-Mohammed et des officiers. Une arrestation qui aurait conduit à celle de deux extrémistes français, deux mois plus tard à Lahore, dans l’est du Pakistan.
Grâce à ses complices, Oussama Ben Laden s’est en fait établi dans la région dès 2003, moins de deux ans après avoir fui l’Afghanistan. Il a vécu jusqu’en 2005 dans un petit village situé au sud d’Abbottabad, Chak Shah Mohammad, non loin d’un des principaux camps de réfugiés afghans couramment appelé Little Helmand, du nom de la plus violente province du Sud afghan. Quand le camp a commencé à être sous surveillance des services secrets afghans, alliés aux Américains, Ben Laden aurait été exfiltré jusqu’à Abbottabad. Où il vivait reclus depuis.
(*) Inter-services intelligence, services secrets pakistanais.

Avantage

Mitterrand superstar…

mais moins réformateur que de Gaulle. Alors que le trentième anniversaire du 10 Mai 1981 ressuscite une « tontonmania »,

les Français semblent plus partagés dans leur appréciation du bilan. Au point de donner l’avantage à ce général, dont le chef socialiste avait fait sa cible première. 

Selon un sondage, l’homme du 18 juin 1940 et père de la V e République apparaît largement, y compris chez les jeunes, comme celui qui a le plus changé la France au cours du demi-siècle passé. Il est vrai qu’il a donné au pays un cadre institutionnel si stable que François Mitterrand s’y est installé avec aisance, alors qu’il en avait été le principal pourfendeur.

La conversion a permis au président socialiste de rester quatorze ans à l’Elysée, mais avec deux cohabitations. D’où peut-être le sentiment d’un pouvoir entravé. Ce qui expliquerait aussi le faible score de Jacques Chirac, jugé moins porteur de changement que Nicolas Sarkozy. A croire que l’opinion salue volontiers les présidents puissants. Quitte à le leur faire payer lorsqu’ils bousculent trop les habitudes.

Relâchement

Incorrigibles,

les Français ! L’assouplissement

du permis à point à peine voté, les chauffeurs reprendraient leurs habitudes de Fangio.

Au risque de redevenir

des chauffards. C’est ce que dénoncent les associations de défense de la sécurité routière au vu des derniers bilans. Le nombre de morts sur la route a progressé de 20 % en un an sur avril et de 12,8 % depuis le début de l’année.

Certains avancent

des raisons climatiques :

la neige en hiver ; l’excès

de soleil au printemps,

qui a multiplié les sorties en voiture. D’autres dénoncent l’usage

du téléphone en conduisant

à l’origine d’un accident sur dix. Mais tout indique que les conducteurs se laissent à nouveau aller dès lors que la répression se fait moins lourde. Dommage ! La baisse significative

des tués constituait un net progrès.

Le chef de l’Etat maintient son objectif de moins de 3.000 morts, en 2011.

Pour l’atteindre, il faudra

à nouveau brandir le bâton. Comme si, ici, la capacité

à lever le pied

de l’accélérateur restait proportionnelle à la sanction. Qui parle de sens de la responsabilité ?

Face au gouffre grec

Juré ! La Grèce ne sortira pas de l’euro, ne reviendra pas à une drachme dévaluée en monnaie de singe et Athènes ne demandera pas la restructuration de sa dette colossale (environ 335 milliards €) ! Mais que de rumeurs, après une réunion des ministres des Finances de l’Eurogroupe à Luxembourg, une réunion que l’on voulait confidentielle, sans doute une erreur. Avec pour conséquence une brève déstabilisation de la monnaie unique.

L’incident montre une fois de plus la fragilité d’un système bloqué dans plusieurs impasses, qu’elles soient irlandaise, portugaise ou grecque, de loin l’impasse la plus tortueuse. Il est évident qu’Athènes ne pourra pas faire face à ses obligations. Sur les 110 milliards promis l’an dernier par les Européens et le FMI pour aider le pays à sortir de la crise, la moitié environ a été versée. En contrepartie d’une austérité drastique que l’État, sous la pression de la population, ne peut assumer. Ainsi, les privatisations ne donnent pas grand résultat et les impôts ne rentrent toujours pas. Un bon tiers des revenus en Grèce, au niveau des particuliers comme des entreprises, échapperait toujours au fisc. Et ceux qui paient l’impôt s’acquittent d’un minimum, grâce à un filet fiscal aux mailles généreusement taillées par tous les partis qui se sont succédé au pouvoir. Quant à une reprise économique, inutile de l’évoquer. C’est plutôt une récession encore aggravée par l’austérité, de l’ordre de -3 % ou -4 %, qui est attendue en 2011. Enfin, un autre fléau s’ajoute à tous les autres : l’évasion des capitaux ailleurs dans l’Euroland, par peur d’un retour à la drachme.

Cette éventualité, à l’efficacité hasardeuse et complètement irréaliste car une «nouvelle drachme » serait dévalué d’au moins 50 % par rapport à celle d’avant l’euro, inquiète bien au-delà de l’Europe. Et ouvre la voie à toutes les spéculations monétaires. Le mauvais exemple que donnerait la Grèce ferait, craint-on, tâche d’huile avec le risque de contaminer l’euro. Mais alors, comment sauver la Grèce de la faillite ? Par une restructuration de sa dette abyssale ? Le cauchemar des banquiers européens et des fonds d’investissements (donc également des épargnants qui, souvent sans le savoir, détiennent indirectement de la dette grecque) ! Une restructuration passerait par un «bouillon» que certains estiment déjà à 50 % des mises. Très vite, les instituts financiers en difficulté présenteraient de nouveau leur sébile aux États qui, tout aussi vite, se tourneraient vers leurs contribuables pour éviter de nouvelles faillites. En fait, la faillite de tout un système.

Alors, que faire ? Une «dévaluation interne», c’est-à-dire une baisse sur un pourcentage à deux chiffres de tous les salaires et tous les revenus grecs, comme osent le préconiser les obnubilés de la finance insensibles aux dimensions humaines ? Impensable… Octroyer une nouvelle perfusion à la Grèce, de 20 milliards d’euros ? De l’acharnement thérapeutique, en quelque sorte. Moins pour guérir le malade que pour faire patienter la famille Euro penchée à son chevet. Et incapable, au nom des égoïsmes nationaux, de donner une vraie gouvernance économique à la zone euro. Elle passerait par plus de fédéralisme autorisant aussi une nécessaire ingérence dans les affaires grecques. Mais «fédéralisme» est un mot tabou, indécent…


Les laissés pour compte se rebiffent

Les laissés pour compte du remaniement de novembre, marqué par un « putsch » UMP contre l’ouverture et contre la nomination de Borloo à Matignon, se rebiffent. Hervé Morin (Nouveau Centre), Jean-Louis Borloo (Parti radical) et Jean-Marie Bockel (Gauche moderne) étaient à Versailles hier pour poser la première pierre de la Confédération des Centres à naître cet été. La rupture avec le président de la République est consommée : si l’on en croit les discours, les centristes présenteront un candidat en 2012 et ils ne feront pas de cadeau à celui qu’Hervé de Charette accuse d’avoir « brisé le rêve », et dont Jean-Marie Bockel déplore la « stratégie de tension, de clivage, dans laquelle nous ne nous retrouvons pas ».

Les trompettes sont sorties, les drapeaux flottent au vent, mais Jean-Louis Borloo, le candidat pressenti, a encore un long chemin à franchir avant de se présenter aux suffrages des Français. Et ne lui en déplaise, il n’est pas sûr qu’il arrive au terme de son parcours, même s’il en brûle d’envie et si Hervé Morin est prêt à lui laisser la préséance.

D’abord, le centre ne se réunifie pas en totalité, loin de là. Le MoDem de François Bayrou reste à l’écart de la confédération Morin-Borloo qui affirme, de surcroît, son ancrage dans la majorité : plutôt que de la réunion des « centres », il convient de parler de la reconstitution d’un « centre-droit »… qui est loin d’avoir la puissance de la défunte UDF de Valéry Giscard d’Estaing.

Ensuite, l’espace est encombré. Villepin s’installe au créneau du « gaullisme social » et Bayrou a annoncé qu’il ne manquera pas le rendez-vous de 2012. Même s’il a perdu des plumes depuis ses 18 % de 2007, le leader du MoDem reste un gros morceau à avaler.

Enfin, l’UMP garde un pouvoir de coercition pour faire entendre raison au Parti radical et au Nouveau Centre : tous deux ont besoin des voix de droite pour faire réélire leurs députés (une quarantaine en tout, ce qui n’est pas rien) et tous deux sont aidés financièrement par le parti du président. François Bayrou, qui a rompu les ponts en 2007, a connu sa douleur : il ne lui reste, en tout, que trois députés. Pas sûr que les radicaux et les centristes, qui sont avant tout des notables, acceptent d’aller au casse-pipe pour le seul plaisir d’avoir un candidat à la présidentielle.

Les Etats-Unis diffusent une vidéo de Ben Laden devant sa TV





L’explosion d’un mythe

La crise actuelle au sein de la Fédération française de football a fait une victime : le mythe d’une France black-blanc-beur né de la victoire à la Coupe du monde de 1998. Cette année-là, notre pays se portait mieux et les Français s’y sentaient mieux. Etait-ce l’effet de la cohabitation au sommet de l’Etat d’un président de la République aussi sympathique que peu actif et d’un Premier ministre socialiste qui ne ménageait pas ses efforts avec sa dream team gouvernementale, où figuraient Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, mais on avait l’impression de vivre dans une République apaisée. D’autant plus que le chômage était en régression et le pouvoir d’achat en progression. La victoire de l’équipe de France fut la cerise sur le gâteau et la présence parmi les vainqueurs de joueurs aux trois couleurs fit naître le mythe. Black-blanc-beur, la France qui gagne et le rêve d’une nation où le racisme n’est plus de mise.
La France de 2011 n’est pas celle d’il y a treize ans, elle a connu une formidable crise financière, économique et sociale d’où elle commence à peine à sortir, affaiblie et endettée. Sur le terreau du chômage et du mal-vivre, le racisme prospère, Juifs d’hier, Arabes et Noirs d’aujourd’hui. Le football seul pouvait-il échapper à cette malédiction ? Non, hélas ! l’affaire des quotas, la maladresse d’expression des uns (Laurent Blanc) et l’activisme coupeur de têtes des autres (Thuram et Vieira) ont provoqué une profonde déchirure et la formation de blocs antagonistes où la solidarité de couleur l’emporte souvent. Quel naufrage ! Quel mauvais exemple pour nos jeunes !

La planète ne tourne plus rond

Mais qu’est-ce que c’est que cette météo qui n’est jamais là où on l’attend ? Rappelez-vous début décembre. L’hiver n’avait pas commencé que des tonnes de neige s’abattaient sur nous. Aéroports bloqués, automobilistes naufragés, pénurie de sel, vols planés sur les trottoirs et autorités dépassées. Et voilà que ça recommence. Dans le sens inverse cette fois. Vous vous êtes bien gelés avant l’hiver ? Préparez-vous à transpirer avant l’été. Avril a battu des records de chaleur et le mois de mai est déjà étouffant : températures estivales, clim à fond dans les voitures, sécheresse… Une étude révèle que la vente de boissons, de glaces et de crèmes dépilatoires explose. Il faut déjà ressortir les maillots et, pour le régime, c’est presque trop tard. D’où vient cette impression que tout se dérègle, comme si le contretemps devenait un nouvel art de vivre ? Même le foot s’y met, qui nous ressert une crise de nerf estivale, comme fin juin dernier lors du psychodrame de Knysna. Idem pour la présidentielle et ses candidatures avant l’heure, tant pis si l’élection ne se joue que dans un an. C’est la dictature de l’urgence. Connexion permanente, temps réel, info qui en chasse une autre, tout s’accélère. Un peu sonné, l’homme de la rue se demande s’il est encore de son temps. Regrettant la douceur d’un climat tempéré aux harmonieuses saisons. Mais voilà, l’époque ne fait plus dans la nuance, elle préfère les extrêmes. À en perdre la boule sur une planète qui ne tourne plus rond.

Data Show Bin Laden Plots; C.I.A. Hid Near Raided House

After reviewing computer files and documents seized at the compound where Osama bin Laden was killed, American intelligence analysts have concluded that the chief of Al Qaeda played a direct role for years in plotting terror attacks from his hide-out in Abbottabad, Pakistan, United States officials said Thursday. 
 The C.I.A. had Bin Laden’s compound under surveillance for months before American commandos killed him in an assault on Monday, watching and photographing residents and visitors from a rented house nearby, according to several officials briefed on the operation.
The documents taken at the Abbottabad compound, according to American officials, show that Bin Laden was in touch regularly with the terror network he created. With his whereabouts and activities a mystery in recent years, many intelligence analysts and terrorism experts had concluded that he had been relegated to an inspirational figure with little role in current and future Qaeda operations.

A rushed examination of the trove of materials from the compound in Pakistan prompted Obama administration officials on Thursday to issue a warning that Al Qaeda last year had considered attacks on American railroads.
The documents include a handwritten notebook from February 2010 that discusses tampering with tracks to derail a train on a bridge, possibly on Christmas, New Year’s Day, the day of the State of the Union address or the 10th anniversary of the Sept. 11, 2001, attacks, officials said. But they said there was no evidence of a specific plot.
An Obama administration official said that documents about attacking railroads were among the first to be translated from Arabic and analyzed. The materials, along with others reviewed in the intelligence cache, have given intelligence officials a much richer picture of the Qaeda founder’s leadership of the network as he tried to elude a global dragnet.
“He wasn’t just a figurehead,” said one American official, speaking on the condition of anonymity, who had been briefed on the documents. “He continued to plot and plan, to come up with ideas about targets and to communicate those ideas to other senior Qaeda leaders.”
The C.I.A. surveillance team in the rented house near Bin Laden’s hide-out took pains to avoid detection not only by the suspected Qaeda operatives they were watching but by Pakistani intelligence and the local police.
Observing from behind mirrored glass, C.I.A. officers used cameras with telephoto lenses and infrared imaging equipment to study the compound, and they used sensitive eavesdropping equipment to try to pick up voices from inside the house and to intercept cellphone calls. A satellite used radar to search for possible escape tunnels.
Still, the spying operation had its limits: the American surveillance team would see a man take regular walks through the compound’s courtyard — they called him “the pacer” — but they were never able to confirm the man was Bin Laden.
 
The aggressive effort across the intelligence community to translate and analyze the documents seized from the hide-out has as its top priority discovering any clues about terrorist attacks that might be in the works. Intelligence analysts also were scrubbing the files for any information that might lead to identifying the location of Al Qaeda’s surviving leadership.
Since Sunday night, counterterrorism officials have been alert to the possibility of new attacks from Al Qaeda to avenge its leader’s death. Department of Homeland Security officials have reviewed potential terrorist targets and deployed extra security at airports. And in response to the new evidence seized at the Bin Laden compound, the Transportation Security Administration issued a bulletin to rail companies.
But officials emphasized that the information was both dated and vague, calling it "aspirational" and saying there was no evidence the discussion of rail attacks had moved beyond the conceptual stage.
As the Bin Laden trail grew cold and he stopped broadcasting videos to the world in the last several years, his status as the world’s most influential terrorist seemed to diminish. Still, in the decade since he fled Afghanistan in late 2001, he managed to release four to six audio messages each year, often making reference to current events, showing that his hide-out was not entirely cut off from the outside world.
“If he could get six audio messages out in a year, he could certainly get instructions to his followers,” said Ben N. Venzke, who runs IntelCenter, a Virginia company that tracks terrorist groups’ Internet communications.
That Bin Laden was found not in Pakistan’s rugged tribal areas but in an affluent town less than an hour from the capital, Islamabad, has prompted a rethinking of the widespread notion that he had little control over Al Qaeda.
“Until now, the prevailing wisdom was that he was hiding in a remote, isolated mountain range and cut off from his followers,” said Bruce Hoffman, an expert on Al Qaeda at Georgetown University. “Now we know that was all wrong and reconsider what his role really was.”
American officials and terrorism experts have warned that this is not the end of Al Qaeda. Secretary of State Hillary Rodham Clinton said Thursday that the United States would continue aggressive operations against militants.

Des vidéos inédites de Ben Laden

Alors que Kandahar, la principale ville du sud de l'Afghanistan, a été la cible samedi d'une série d'attentats-suicides, faisant au moins deux morts, un haut responsable du renseignement américain a dévoilé de nouveaux éléments sur Oussama Ben Laden, dont plusieurs vidéos récentes. 

 Près d'une semaine après la mort de Ben Laden, des responsables du renseignement américain ont transmis samedi à la presse plusieurs documents saisis dans la résidence de l'ancien chef d'Al-Qaïda. Une vidéo le montre notamment avec une barbe grise regardant son image à la télévision.

Au total, cinq films sans son, provenant du matériel saisi à Abbottabad, la ville pakistanaise où résidait le terroriste ces dernières années, ont été présentés à des journalistes lors d'une conférence de presse. L'un d'eux, dont la date de réalisation n'a pas été déterminée, montre le chef d'Al-Qaïda, barbe blanche, le crâne recouvert d'un bonnet noir et blotti dans une couverture marron en train de regarder la télévision par satellite. Une autre vidéo, réalisée vraisemblablement entre le 9 octobre et le 5 novembre 2010 selon les responsables américains, montre Ben Laden s'adressant à la caméra comme lors des messages vidéo qu'il a périodiquement transmis depuis 10 ans. Appelée "Un message au peuple américain", elle montre un Ben Laden à la barbe teinte en noir, et un logo en bas à droit de l'écran marqué "As Sahab", le nom de la fondation qui a produit et diffusé de nombreuses vidéos d'Al-Qaïda. Elle aussi est muette.
Outre ces vidéos, les Américains ont livré d'autres détails sur le rôle de Ben Laden au sein de son réseau. Oussama Ben Laden restait un "chef actif d'Al-Qaïda" et continuait de fournir des instructions au groupe depuis Abbottabad, a ainsi noté un responsable des services de renseignement. "Les documents saisis nous ont déjà fourni un aperçu important", a-t-il encore estimé, ajoutant que d'autres informations seront livrées dans les prochains jours. Certaines ont déjà filtré : c'est sur la base de ces documents que les Etats-Unis ont découvert qu'Al-Qaïda envisageait de commettre des attentats dans des trains à l'occasion du 10e anniversaire du 11-Septembre.

La colère des talibans

Six attentats suicide quasi-simultanés, des attaques aux lance-grenades et une série d'explosions. Moins d'une semaine après la mort d'Oussama Ben Laden, Kandahar, la principale ville du sud de l'Afghanistan, a dû affronter la colère des talibans. Armés de fusils et de lance-grenades, ils sont passés à l'action vers 13 heures, heure locale, prenant d'assaut plusieurs bâtiments gouvernementaux. Il y a ensuite eu dix explosions, dont six attentats-suicides et quatre attentats commis avec des véhicules piégés. Le bilan provisoire fait état de deux morts et 29 blessés.
Les talibans ont revendiqué ces attaques, tout en indiquant avoir planifié ces actions de longue date, sans évoquer l'élimination de Ben Laden. Le président afghan Hamid Karzaï ne fait pas la même analyse, son porte-parolat voyant samedi, dans l'opération de Kandahar, une "vengeance" des extrémistes. Vendredi, le réseau Al-Qaïda avait d'ailleurs affirmé vouloir venger leur chef. En fin de journée, les forces gouvernementales afghanes, aidées des soldats de la force de l'Otan en Afghanistan, ont réussi à repousser les insurgés.