TOUT EST DIT

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mardi 12 avril 2011

Sarkozy acteur du changement en Afrique

Isolé par la diplomatie, abandonné par l'armée, lâché par son propre camp, il opposait une résistance acharnée pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir. La contre-offensive lancée depuis sa résidence-bunker aura été le stade ultime de sa folle fuite en avant. Laurent Gbagbo a été cueilli comme un fruit mûr. Lui que l'on surnommait le boulanger, pour sa capacité à rouler tout le monde dans la farine, ne pouvait plus reculer l'échéance de la bataille d'Abidjan. Il était temps. La capitale ivoirienne était devenue un champ clos dévasté, théâtre de combats à l'arme lourde. Les atrocités se multipliaient, semble-t-il pour des raisons ethniques et à l'initiative des deux camps. La Côte d'Ivoire était au bord de la guerre civile. Il faut retenir que sa souveraineté aura été respectée et que celui qui a usurpé le résultat des urnes sera tombé dans le cadre d'un mandat légal de l'ONU, l'un des rares potentats à être chassé par les armes. De ce point de vue, cette « guerre » pourrait peser sur l'avenir de la démocratie sur le continent africain où dix-huit scrutins doivent encore avoir lieu en 2011. Voilà les dictateurs et les jusqu'au-boutistes prévenus. Est-ce à dire que le vainqueur, reconnu par la communauté internationale, aura été installé par la force, fût-elle légitimée par une résolution de l'ONU ? La réponse est oui et ce sera peut-être aussi la faiblesse d'Alassane Ouattara, à qui il appartient de réconcilier un pays meurtri. La tâche est immense. Quant à la France, à défaut de connaître sa contribution exacte, elle aura joué un rôle de premier plan dans l'assaut conduisant à la capture de Gbagbo. L'ancien pays colonisateur, arbitrant politiquement et intervenant militairement en appui dans un conflit interne en Afrique de l'Ouest, il s'agit bien d'une rupture du dogme de non-ingérence édicté par Nicolas Sarkozy.

« Le cauchemar est terminé » Pas sûr, hélas...

« Le cauchemar est terminé. » On voudrait tellement croire cette affirmation de l’ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro ! On voudrait tellement croire que l’arrestation de Laurent Gbagbo mettra fin à la guerre civile. Et on voudrait tellement croire que dix années d’instabilité ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir, et que le pays retrouvera rapidement le chemin du développement.

Le vainqueur de l’interminable duel qui a mené la Côte d’Ivoire au bord de l’abîme a voulu donner des gages de l’avenir de la réconciliation nationale en se proclamant, à la télévision, comme « le président de tous les Ivoiriens ». Émanant d’un homme qui a loin d’avoir un charisme capable de soulever les montagnes, à la Mandela, cette incantation ne suffira probablement pas.

L’opposition entre le nord majoritairement musulman et le sud, dominé par les catholiques, est sans commune mesure, c’est vrai, avec le type de haine ancestrale que se vouaient Hutus et Tutsies au Rwanda. La déchirure ethnique qui a eu le temps de s’infecter depuis 2000 reste réductible et soignable. En revanche, la violence du conflit va laisser des traces qui ne s’effaceront pas sous l’effet de la volonté de l’ONU. Tout laisse redouter que les massacres, viols et autres exactions perpétrés par les deux camps - qu’on redoute de découvrir maintenant que les armes vont se taire - attisent des pulsions de vengeance que la diplomatie et la logique du rapport de forces peineront à contenir.

Vaincu, le président déchu n’était pas isolé, comme l’étaient Ben Ali et Moubarak. Non seulement, il reste le chef d’un clan mais aux yeux de ses partisans il va continuer d’apparaître comme le porte-flambeau de la résistance d’un nationalisme ivoirien face à la puissance coloniale française. Il incarne aussi le symbole d’une « ivoirité » dont il s’est autoproclamé le héraut et dont les ressorts continuent de jouer dans une nation jeune toujours à la recherche d’une identité collective.

Les conditions de la défaite finale de Gbagbo affaiblissent, paradoxalement, la légitimité de la victoire de son vainqueur. Toutes les précautions oratoires prises par Paris n’y changeront rien : Alassane Ouattara restera, dans les esprits, un président installé par les bombardements et les hélicoptères français... Qu’ils aient pris le soin d’opérer à la demande express du secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki Moon, n’y changera rien !

La France a tout fait pour ne pas être piégée dans ce rôle tutélaire qui est loin d’être un atout diplomatique d’avenir pour compter dans l’Afrique de demain. En vain. Trop d’intérêts économiques et humains étaient en jeu... Il ne lui reste plus qu’à aller jusqu’au bout de son statut en inspirant un règlement apaisé et conciliant du cas Gbagbo, pour faire retomber la pression. Ce n’est pas gagné.

Gbagbo, l’exemple à ne pas suivre

Celui qui bafouait le verdict des urnes depuis quatre mois a donc subi la loi des armes. C’est la fin de l’élection en Côte d’Ivoire, dont le “troisième tour” a provoqué destructions et carnages. Combien de massacres, perpétrés par les deux camps, avant que ne s’impose la volonté populaire ? On le saura plus tard, lorsque le dernier mort sera exhumé du dernier charnier. Le président sortant, refusant de sortir, a permis et encouragé ce déchaînement de violences. Un jour, peut-être, il en rendra compte devant la justice internationale.

En attendant, l’arrestation de Laurent Gbagbo provoque des vagues. Officiellement, les forces d’Alassane Ouattara en revendiquent le mérite. Mais sans l’apport de l’armée française, nul doute que le tyran fanfaronnerait encore sur les ruines d’Abidjan. Tel Néron, jadis, dans Rome incendiée…

Il a bien fallu l’apport des blindés de Licorne pour boucler victorieusement l’opération. Doit-on, pour autant, hurler au “néocolonialisme” ? Sans doute pas. D’abord parce que Gbagbo n’a jamais contrarié les intérêts économiques de la France. Avec lui, au contraire, Total, Bouygues, Bolloré et consorts faisaient de bonnes affaires.

Ensuite parce que Nicolas Sarkozy, même si quelques arrière-pensées l’habitent, a toujours agi sous mandat de l’Onu. Ne pas intervenir, ici, revenait à enterrer la démocratie en Afrique. Alors que dix-huit scrutins présidentiels, pas moins, s’annoncent sur le continent noir en 2011…

Marcel


Ah ! les belles âmes... A peine Gbagbo tombé, elles se sont levées, drapées d’indignation, pour accuser notre Président d’avoir aidé à la chute. Bien sûr qu’il y a aidé, et il a bien fait : voilà des années que Gbagbo narguait la « communauté internationale », comme on dit. Des années qu’il jouait avec le feu sur le baril de poudre des rivalités ethniques. Et des mois qu’il s’accrochait à son fauteuil, poussant son pays vers la guerre civile... Gbagbo est tombé, enfin. Et si le spectacle d’un homme déchu est toujours pitoyable, qui pleurera devant les images de l’ancien dictateur en « marcel » blanc, et de la terrible Simone son épouse, décoiffée et muette ? Les belles âmes diront leur manque de confiance en Ouattara, leur regret d’une issue trop violente. Elles couperont en quatre les cheveux de la Licorne... N’empêche : Gbagbo est tombé, notre Président y a aidé, et c’est une bonne nouvelle.

L'espoir revient à Abidjan


Un grand port, Abidjan. Deux présidents, Gbagbo et Ouattara. Quatre mois d'attente et de manoeuvres en coulisse. Ce sont les éléments du drame ivoirien qui vient, en partie, de se dénouer, hier, avec l'arrestation de Laurent Gbagbo. La Côte d'Ivoire a désormais un seul Président, reconnu internationalement : Alassane Ouattara. Le pire, une guerre civile sans frein, a sans doute été évité. Le plus difficile commence pourtant : la pacification.

Au lendemain de l'élection présidentielle, Alassane Ouattara était dans une situation étrange. Reconnu par Paris, Washington, l'Onu et bientôt l'Organisation de l'unité africaine, épaulé par le ralliement du Premier ministre Guillaume Soro, acteur central du processus politique ivoirien, il était isolé dans Abidjan. Cloîtré, même, à l'Hôtel du Golf, sous la protection des Casques bleus. Contraint d'engager une bataille de légitimité qui semblait devoir rouvrir inexorablement les profondes divisions ivoiriennes.

En quatre mois, Ouattara est parvenu à renverser ce rapport de force. En obtenant d'abord des soutiens extérieurs pour isoler diplomatiquement, politiquement, financièrement, son adversaire. Puis en oeuvrant sur la scène intérieure pour rallier des militaires, avant de porter, à la fin mars, une offensive décisive. Il ne restait plus qu'à prendre le président sortant, cloîtré à son tour dans Abidjan. Avec suffisamment de force pour ne plus lui permettre de jouer la montre. Avec suffisamment de doigté pour ne pas commettre de faux pas.

Ainsi racontée, la stratégie du président élu s'est révélée subtile et payante. Mélange de force et de patience. Ancien fonctionnaire du Fonds monétaire international, Alassane Ouattara a parfaitement saisi l'importance des alliances internationales. Il a compris que, même si sa victoire dans les urnes risquait d'être confisquée, sa reconquête sur le terrain devait être encore plus légitime que le vote.

De ce point de vue, le rôle de Paris a été déterminant. Dès le lendemain de l'élection, avec la reconnaissance immédiate du nouveau Président. Aux Nations unies, où la France a fait adopter des textes décisifs. Auprès des instances africaines, pour isoler financièrement Gbagbo. Sur le terrain, enfin, au moment de l'encerclement final. Un rôle si déterminant qu'il va rester, aux yeux de la population ivoirienne, associé à l'installation du nouveau pouvoir. Pour les douze mille expatriés français qui résident sur le sol ivoirien, c'est un facteur qui peut peser, voire inquiéter, notamment à Abidjan où le camp Gbagbo était majoritaire.

L'arrestation de Gbagbo donne raison à la stratégie déployée depuis quatre mois. Elle ne peut, toutefois, faire oublier les populations civiles victimes de massacres, notamment à Abidjan et dans l'ouest du pays. Dans les deux camps, des crimes ont été commis. Alassane Ouattara a promis de faire juger tous les responsables, quel que soit leur bord. C'est là que va maintenant se jouer sa légitimité.

L'espoir reste fragile, les clivages profonds et les blessures ouvertes. Mais une majorité d'Ivoiriens sont sans doute soulagés de voir la décennie Gbagbo et ses violences prendre fin. Il revient à Ouattara de donner corps à cet espoir, en oeuvrant immédiatement à la réconciliation. Son chantier le plus difficile.





La chute de Gbagbo en huit actes

Après l'arrestation de Laurent Gbagbo ce lundi, retour sur la crise, déclenchée par l'élection présidentielle ivoirienne le 28 novembre 2010 qui a dégénéré en guerre civile.

Acte 1: une élection sous tension
Après six années de report, l'élection présidentielle ivoirienne se déroule dans le contexte d'un pays divisé. Pendant la campagne électorale, les prémices des tensions à venir sont palpables. Le premier tour, organisé le 31 octobre 2010, en porte les traces. Mais c'est au second tour, le 28 novembre, qui oppose le président sortant Laurent Gbagbo à l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, que la situation se détériore. La veille, une manifestation de l'opposition contre le couvre-feu instauré par le président Gbagbo a fait trois morts.  

L'attente des résultats du vote plonge le pays dans la confusion, comme l'illustre cet incident: le 30 novembre, deux jours après l'élection, des représentants de Laurent Gbagbo au sein de la commission électorale empêchent l'annonce de résultats partiels à Abidjan. Cette crispation au sein de la commission retarde l'annonce des résultats; les partisans d'Alassane Ouattara accusent le président sortant de bloquer l'annonce avant le délai initialement prévu, le 1er décembre à minuit.  
Acte 2: deux présidents pour un Etat
Un premier verdict tombe le 2 décembre: la commission électorale indépendante donne le challenger de Gbagbo vainqueur, avec 54,1% des voix. Ces résultats sont aussitôt invalidés par le Conseil constitutionnel, proche de du président sortant. Le Conseil estime que les chiffres, qui ont été annoncés après l'expiration du délai de trois jours prévu par le code électoral, sont nuls. Le lendemain, le Conseil constitutionnel proclame Laurent Gbagbo président de la République. 
Les deux hommes revendiquent alors chacun de leur côté la victoire. Le 4 décembre, Laurent Gbagbo se fait investir président et son opposant prête serment "en qualité de président de la République". Le lendemain, après avoir reconduit comme Premier ministre Guillaume Soro, Alassane Ouattara forme un gouvernement. Son rival réplique en annonçant la nomination de Gilbert Marie N'gbo Aké au poste de Premier ministre. 
Acte 3: Condamnation de la communauté internationale
Dès le 3 décembre, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne reconnaissent la victoire de Ouattara. Le 7, la Cedeao --la Communauté des Etats d'Afrique de l'ouest-- suspend la Côte d'Ivoire. Le lendemain l'ONU appelle au respect des résultats annoncés par la Commission électorale indépendante, sous peine de sanctions. Même la Russie, après quelques jours d'hésitation, adopte la déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU. Le 9 décembre, c'est au tour de l'Union africaine (UA) de suspendre la Côte d'Ivoire, avant de durcir le ton le 18: le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, remet à Laurent Gbagbo une lettre qui lui demande de quitter le pouvoir.  
Le 17 décembre, l'Union européenne (UE) appelle l'armée ivoirienne à se placer sous l'autorité de Ouattara et le président français Nicolas Sarkozy lance un ultimatum à Laurent Gbagbo: il exige son départ avant la fin de la semaine, sous peine d'être frappé par des sanctions de l'UE. C'est chose faite le 20 décembre: Laurent Gbagbo, son épouse ainsi que 17 proches (puis 59 fin décembre), sont privés de visas d'entrée en Europe. Le lendemain, ceux-ci sont interdits de voyager aux Etats-Unis. 
Acte 4: sanctions et bataille pour les leviers financiers
Le 22 décembre, le président de la Banque mondiale annonce que les crédits accordés à la Côte d'Ivoire ont été gelés. Plus important, le lendemain, sept ministres des Finances de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) demandent à la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) d'autoriser uniquement les représentants du président ivoirien "légitimement élu", Alassane Ouattara, à gérer les comptes du pays. 

Les avoirs de Laurent Gbagbo sont gelés le 6 janvier aux Etats-Unis, tandis que l'UE gèle les avoirs du président sortant et de 84 membres de son camp, le 14. 
Dès lors s'engage une bataille entre les deux rivaux sur les leviers financiers du pays. Le 24 janvier, Alassane Ouattara ordonne l'arrêt des exportations de cacao dont le pays est 1er producteur mondial, espérant étrangler financièrement Gbagbo. En réaction, Laurent Gbagbo prend le contrôle de l'achat et l'exportation du cacao, le 8 mars.  
Le 22 février Ouattara obtient le départ du gouverneur ivoirien de la BCEAO, proche de Laurent Gbagbo qui refusait de lui donner la signature au nom de son pays. Laurent Gbagbo ordonne alors la "réquisition" des agences en Côte d'Ivoire de la BCEAO, mais Alassane Ouattara réplique en annonçant leur "fermeture". Cette stratégie d'asphyxie finit par bloquer le système financier du pays. 
Acte 5: Navettes africaines et menace d'intervention militaire
Le 24 décembre, la Cedeao organise à Abuja (Nigeria) un sommet extraordinaire sur la Côte d'Ivoire. Les pays d'Afrique de l'Ouest annoncent l'envoi d'émissaires dans le pays et menacent de déloger par la force Laurent Gbagbo.  
Alors que la pression internationale sur Gbagbo s'accroît, Alassane Ouattara, prône, le 6 janvier, une action commando "non violente" de l'Afrique de l'Ouest pour chasser Laurent Gbagbo de la présidence. mais l'option d'une intervention militaire suscite des interrogations: "Qui est prêt à envoyer des troupes dans un centre urbain comme Abidjan ?", s'interroge un spécialiste nigérian du dossier. Mêmes réserves côté français: une opération militaire de la Cedeao pour chasser Laurent Gbagbo "ne peut être qu'un dernier recours que nous voulons absolument éviter" selon selon la ministre des affaires étrangères française Michèle Alliot-Marie, interrogée le 28 janvier. 
Dans le même temps, l'Union africaine demande au Premier ministre kényan, Raila Odinga, de tenter de résoudre la crise politique, puis met en place un "panel" de chefs d'Etat sur la crise. Plusieurs navettes de la Cedeao et de l'UA se succèdent à Abidjan, en vain. Finalement, le 31 mars, le Conseil de sécurité des Nations unies vote à l'unanimité la résolution 1975 qui exhorte Laurent Gbagbo à se retirer et soumet le président sortant et ses proches à des sanctions. 
Acte 6: montée de la violence
Des affrontements éclatent peu après le scrutin: 173 personnes sont tuées entre le 16 et le 21 décembre, selon l'ONU.  
Les partisans de Gbagbo s'en prennent aussi à l'ONU qu'ils accusent d'être favorable à Alassane Ouattara: Charles Blé Goudé, leader des "Jeunes patriotes" appelle, le 25 février, les jeunes à "s'organiser en comités pour empêcher "par tous les moyens", la force de l'ONUCI de circuler à Abidjan.  
Au mois de janvier, les violences se propagent, en particulier dans l'ouest du pays, région la plus instable du pays, et à Abidjan, La situation se dégrade sérieusement en février et en mars. Après que des manifestants aient été tués par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), dans les quartiers d'Abobo, Koumassi, et Treichville, un "commando invisible" est formé dans les quartiers pro-Ouattara qui mène des embuscades contre les FDS.  

Après la mort d'au moins six femmes, tuées par balles par les forces pro-Gbagbo qui dispersaient une manifestation à Abidjan, le 3 mars, l'ONU craint la "résurgence de la guerre civile" de 002-2003
Des témoignages confirment l'instauration dans le Grand Abidjan d'une terreur milicienne, incarnée par les Jeunes Patriotes, qui, armés de gourdins et de machettes, dressent des barrages sauvages ou incendient maisons, échoppes et minibus. Dans le camp d'en face, l'ex-rebellion des Forces nouvelles (FN) qui durcit sa riposte, se livre elle aussi à des exactions
Les agences humanitaires de l'ONU estiment que près d'un million de personnes ont du quitter leur domicile pour fuir les violences qui ont fait, depuis l'élection présidentielle du 28 novembre, des centaines de morts.  
Acte7: l'offensive des Forces républicaines de Côte d'ivoire
Les ex-rebelles du nord alliés à Alassane Ouattara ont prisdeux localités de l'ouest sous contrôle du camp Gbagbo le 25 février, puis les villes de Toulépleu, le 6 mars et Doké le 13 mars. Le 17 mars, Alassane Ouattara crée les Forces républicaines de Côte d'ivoire (FRCI), composées de de soldats des FDS ayant fait défection et d'ex-rebelles des Forces nouvelles.  
Le 28 mars, les FRCI lancent une grande offensive militaire, quatre mois jour pour jour après le début de la crise post-électorale. Ils progressent rapidement rencontrant peu de résistance, en raison des défections au sein de l'armée notamment, et atteignent Yamoussoukro, la capitale administrative le 30, puis Abidjan le 31. Mais les FRCI se heurtent à la résistance des partisans de Laurent Gbagbo dans leurs bastions d'Abidjan, livrée au pillageet aux violences. Le 4 avril, L'Onuci et la force française Licorne frappent les derniers bastions de Gbagbo, tirant sur des camps militaires et des batteries situées à la résidence et au palais présidentiel. Des négociations sont entamées avec Laurent Gbagbo pour demander sa reddition, mais malgré l'écroulement de son régime, celui-ci, retiré dans sa résidence du quartier de Cocody, s'y refuse.  
Acte 8: la chute de Gbagbo
Après que les forces pro-Gbagbo aient réussi à regagner du terrain à Abidjan à partir du 8 avril, reprenant le contrôle de plusieurs quartiers, les forces françaises de l'opération Licorne et l'Onuci lancent une campagne de frappes sur les bastions du président ivoirien sortant, le 10 avril.  
Le 11 avril, en début d'après-midi, Laurent Gbagbo est arrêté par les forces d'Alassane Ouattara et conduit au Golf hôtel, QG du camp Ouattara dans Abidjan.