TOUT EST DIT

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dimanche 27 mars 2011

Un ferment révolutionnaire en Syrie

Impossible de dire si nous assistons aux prémices d'une révolution, a fortiori si la contestation qui s’étend pourrait déboucher sur un scénario à la tunisienne ou à l'égyptienne. Pourtant, tout se passe comme si le printemps arabe avait semé ses graines d'espoir en Syrie. Comme si, une fois encore, l'explosion des réseaux sociaux servait de levier à la révolte : les Syriens voient le monde changer autour d'eux, ils veulent devenir les acteurs du changement démocratique.

Le phénomène est aussi inédit qu'inattendu. Spontané, populaire, plutôt dépolitisé, au-delà des clivages communautaires, le mouvement semble échapper à toute structure et à une opposition il est vrai réduite au silence d’une quasi clandestinité. Il ne s’inscrit pas moins dans l'ordre naturel des choses. Le parti Baas, parti unique, gouverne par la peur. Il impose un carcan sécuritaire au pays qui, sous la férule de la dynastie Al-Assad, vit depuis un demi-siècle sous l'état d'urgence. C'est contre cet état d'urgence, contre les libertés étouffées, contre la corruption endémique que la rue bien sûr s'insurge.

Si le régime de Bachar Al-Assad est bousculé comme jamais, il est encore loin de vaciller, contrôlant l'armée et la police. Il répond au « péril » que représente pour lui le soulèvement populaire par une alternance de répression et de concessions tactiques. Brutalité sanglante contre les émeutes dont le bilan, faute d'images, reste imprécis. Tentative de désamorcer l'insurrection, hier, en libérant des prisonniers politiques.
Des leçons que le printemps arabe permet d’ores et déjà de tirer, il en est une, indubitable : quand le peuple se dresse, la réponse des régimes autoritaires ne peut plus résider seulement dans la répression. Ça devrait valoir pour la Syrie de Bachar Al-Assad.

José Socrates réélu à la tête du parti socialiste portugais

Quelques jours à peine après avoir été poussé à la démission, le premier ministre portugais José Socrates a été réélu à la tête du parti socialiste, avec 93,3 % des votes des militants, un score qui lui permettra de mener la bataille des élections législatives anticipées.

Ce score est supérieur de dix points à celui obtenu par le secrétaire général du PS à l'issue du dernier vote direct des militants en 2009, a précisé le PS dans un communiqué. Environ 32 000 militants socialistes étaient appelés à voter vendredi et samedi pour désigner leur secrétaire général, dont l'élection sera entérinée au prochain congrès du parti, du 8 au 10 avril. La consécration de M. Socrates intervient quatre jours après sa démission mercredi à la suite du rejet par le parlement de son nouveau programme d'austérité, censé éviter au pays un recours à un plan de sauvetage financier, dans le sillage de la Grèce et de l'Irlande.
CRISPATION AUTOUR DU PLAN DE SAUVETAGE
"Comme le PS, je ne fuirai pas mes responsabilités et je suis prêt à affronter le jugement de tous les Portugais", a déclaré M. Socrates, dans un discours prononcé en fin de journée devant les maires socialistes. Accusant le principal parti d'opposition de s'être "déjà rendu" à la nécessité d'un sauvetage, M. Socrates considère que "le moment est venu pour les Portugais de choisir entre ceux qui veulent un programme d'aide extérieure et le FMI, et ceux qui feront tout pour que le Portugal ne doive pas demander d'aide extérieure".
La démission du chef du gouvernement n'a pas encore été officiellement acceptée par le président de centre-droit Anibal Cavaco Silva, qui a entamé vendredi les consultations obligatoires avant de pouvoir dissoudre l'Assemblée et convoquer de nouvelles élections.
Tous les partis ont appelé à l'organisation rapide d'élections anticipées, mais le scrutin pourrait toutefois intervenir trop tard, compte tenu de l'urgence financière dans laquelle se trouve le pays, qui doit rembourser neuf milliards d'euros de dette d'ici à la mi-juin, les marchés exigeant de leur côté des taux d'intérêt historiquement élevés pour le refinancer.
75 MILLIARDS D'EUROS NÉCESSAIRES
Réunis la semaine dernière à Bruxelles, les dirigeants européens ont assuré qu'ils étaient prêts à "aider" le Portugal en débloquant, avec le soutien du Fonds monétaire international, les quelque 75 milliards d'euros jugés nécessaires, mais ils ont exigé, en échange, que le pays s'engage sur un programme d'austérité et de réformes que José Socrates ne peut plus assumer.
Selon un sondage paru vendredi, l'opposition de centre-droit pourrait obtenir la majorité absolue en cas d'élections législatives anticipées. Successeur probable de M. Socrates, le président du Parti social-démocrate Pedro Passos Coelho a multiplié les gages en direction des marchés et des dirigeants européens, réaffirmant son soutien aux objectifs de redressement des comptes publics et aux réformes structurelles.

Allemagne : percée des Verts et défaite historique de la CDU dans son propre fief

Alors que les Allemands ont défilé, samedi 26 mars, contre le nucléaire et contre leur propre chancelière, Angela Merkel, le camp conservateur-libéral a perdu une élection régionale cruciale, dimanche, au profit des Verts, selon un sondage sortie des urnes.

Les grands gagnants du scrutin dans le riche Etat du Bade-Wurtemberg (sud-ouest) sont les Grünen, qui recueillent 25 % des voix, contre 11,7 % en 2006. Ils peuvent revendiquer pour la première fois de leur histoire le poste de chef d'un gouvernement régional, en s'alliant comme prévu avec les sociaux-démocrates (SPD), qui ont obtenu 23,5 % des suffrages, selon la chaîne de télévision publique ARD.
Bien qu'arrivée en tête avec 38 % des suffrages, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de Mme Merkel n'obtient pas assez de voix pour conserver, avec son partenaire libéral FDP, le pouvoir qu'elle détenait depuis 58 ans.
Selon ces premiers chiffres, le FDP a obtenu 5 % dans ce Land, qui accueille 4 des 17 réacteurs nucléaires du pays, et où la gronde contre la politique nucléaire de Mme Merkel a dominé la campagne depuis l'accident de la centrale japonaise de Fukushima.
Les Verts ont recueilli 17 % des voix dans l'Etat voisin de Rhénanie-Palatinat (ouest), où le SPD, qui gouvernait seul, arrive en tête avec 35,5 % des voix et peut conserver le pouvoir en s'alliant avec les écologistes.
La CDU de Mme Merkel a obtenu 34 % des suffrages et reste dans l'opposition, selon ces sondages. Les Verts font ainsi une entrée fracassante au parlement de Rhénanie-Palatinat, où ils n'avaient pas recueilli en 2006 les 5 % de voix nécessaires pour siéger. A contrario, le parti libéral (FDP) du ministre des affaires étrangères, Guido Westerwelle, en est chassé, ayant réuni seulement 4 % des suffrages, selon ce même sondage.

Libye : Les défections dans le clan Kadhafi s'enchaînent

Les insurgés poursuivent leur marche sur Tripoli. Après Ras Lanouf, ils ont repris Ben Jawad ce dimanche. Selon la diplomatie américaine, les défections s'enchaînent dans le clan Kadhafi. 

Après Ras Lanouf tôt ce matin, les insurgés ont repris la ville de Ben Jawad ce dimanche. Cette localité est située à une cinquantaine de kilomètre à l'ouest du dépôt prétrolier. Les rebelles regagnent ainsi la position la plus avancée qu'ils occupaient début mars lors de leur première poussée vers l'ouest, avant que la ville ne soit reprise par les forces de Kadhafi le 6.
Ce sont une fois encore les frappes aériennes françaises qui, selon les rebelles, ont permis aux anti-Kadhafi de prendre l'avantage. Dans les rues, les insurgés victorieux dansaient ce dimanche et criaient « Mouammar, tu es un chien, nous avons marché droit sur Ben Jawad ». Ils ont ensuite repris la route vers Tripoli : elle passe par Syrte, ville natale du colonel Kadhafi, située à 150 km de là. Selon eux, « les forces de Kadhafi sont effrayées ». Certains auraient abandonné armes et uniformes et préfèrent désormais se vêtir en civil.

Le régime pourrait craquer, selon Gates

Et les soldats ne seraient pas les seuls à prendre leurs distances avec Kadhafi : selon Hillary Clinton et Robert Gates, respectivement responsables de la diplomatie et de la défense américaines, « de nombreux diplomates et chefs militaires en Libye basculent, changent de côté ».  Selon la secrétaire d'Etat, ils font défection « parce qu'ils voient comment ça va se terminer ». Sur NBC, le secrétaire à la Défense a pour sa part déclaré : « Ne sous-estimez pas la possibilité que le régime lui-même craque ».
Si l'intervention de la coalition commence à porter ses fruits, le chemin jusqu'à Tripoli reste long. Et, comme l'a rappelé Robert Gates, une victoire des insurgés ne signifiera pas forcément une stabilisation rapide du pays. En effet, comme l'a rappelé Robert Gates, « un changement de régime est quelque chose de très compliqué ».

Zemmour-Ramadan

Il y a des gens avec qui l’on peut déjeuner, d’autres avec qui l’on signe des pétitions. La même semaine, on a appris que Nicolas Sarkozy déjeunait avec Éric Zemmour, tandis que Martine Aubry ne voulait pas signer avec Tariq Ramadan. Cela fonde une distinction, sur les limites que se fixent les hommes et femmes d’État.
Zemmour et Ramadan, c’est le même débat. Non pas sur la tolérance – il y a des maisons pour ça, et ce n’est pas l’Élysée. Mais sur l’acceptable. Il est des idées qu’on refuse, d’autres dont on peut discuter. La droite admet Zemmour et adhère, pour une part, à ses crépuscules contre l’immigration, la décadence, la législation antiraciste, et les trafiquants qui ne sont pas blancs. Le Monde nous le décrit apostrophant le chef de l’État sur ces Français qui fuiraient les villes pour échapper aux Noirs et aux Arabes. Vérification faite, Nicolas Sarkozy ne s’est pas levé de table. Il a parlé avec Éric Zemmour, condamné pour incitation à la discrimination. "Ton esprit de système te fait sauter des étapes", aurait lancé le président de la République au journaliste qui lui coupait la parole.

Il suffit. L’incapacité à dire "non", l’idée qu’un bretteur liant l’UMP et l’extrême droite puisse être un intellectuel ressource, les avancées de Claude Guéant, tout concorde. Une droite de l’identité nationale s’installe, de moins en moins distincte culturellement d’un Front national que Marine Le Pen "dénazifie" opportunément. La xénophobie n’est plus un obstacle. Et la stigmatisation des musulmans fait partie des opinions admises, qui ne vous mettent pas au ban de la société des chefs. On va devoir vivre avec ça.

L’affaire Ramadan est, à gauche, le pendant de l’affaire Zemmour. Tariq Ramadan, intellectuel islamiste couvé par l’Europe progressiste, est sorti de la banalité en 2003, publiant un texte d’une violence inédite, stigmatisant en raison de leurs origines des intellectuels –Kouchner, Finkielkraut, Lévy, Glucksmann– accusés de ne plus penser en intellectuels, mais en juifs. Cette affaire, jamais purgée, avait exclu Ramadan du possible pour la gauche démocratique. Huit ans après, le voilà sollicité pour une pétition en défense des musulmans, avec la fine fleur des gauches françaises. Signe des temps: ce qui était essentiel en 2003 – le refus de l’alliance islamiste et d’un antisémitisme "progressiste" –s’estomperait au profit des urgences de l’heure– ce que le pouvoir fait aux musulmans. Ramadan, réintégré à gauche? Jean-François Copé en salivait… La réaction de Martine Aubry et Laurent Fabius, retirant leur signature d’un texte qu’ils approuvaient, refusant qu’un théoricien islamiste soit leur commensal en indignation, n’est pas une censure apeurée. Elle est un rappel aux principes, et montre que, pour eux, toutes les barrières n’ont pas sauté. On vit moins mal ainsi.

L’irruption Marine Le Pen

Le Front national n’est donc plus le passager clandestin de la politique. Le père avait terminé de tuer le Parti communiste. La fille siphonne l’électorat populaire et pas seulement à droite. Son intégration dans le jeu politique –et médiatique– peut conduire vers une stratégie à l’italienne: une entrée progressive dans une coalition de droite où le FN serait indispensable pour gagner.
Pourtant les Français ne sont pas fachos mais fâchés. Le succès de Marine Le Pen met à nu les séquelles morales d’une crise qui n’en finit pas. Marine Le Pen sait dire les maux de notre société avec des mots simples quand les autres leaders ne savent pas –pas encore?– susciter un écho populaire à leurs idées. Pleinement libre, elle fait oublier aux femmes les mœurs de soudard de son père. Il y a, bien sûr, l’insécurité. Et plus encore le sentiment d’insécurité, renforcé par l’actualité internationale. Mais le vote Le Pen exprime une désespérance sociale et le rejet d’élites qui ont donné des leçons sans se les appliquer, se sont servies avant de servir.

Il faut donc nommer les maux de notre société. Dénoncer les zones de non-droit. Réprimer les abus et les fraudes, par exemple, à notre protection sociale. Ne pas accepter les dérives communautaristes qui ébranlent la République. Il y a encore trop d’autocensure et de non-dits dus au politiquement correct. On peut le faire en évitant les stigmatisations: un ministre de l’Intérieur (et de l’Immigration) doit assurer l’ordre, c’est un rôle difficile, sans alimenter le désordre des esprits. Il faut surtout discuter les idées du Front national. En économie, la défense des statuts et le protectionnisme sont incompatibles avec une relance de la croissance, donc de l’emploi. Les grandes crises économiques suscitent toujours des mouvements xénophobes et protectionnistes. Nous y sommes. Mais c’est aux autres formations politiques de se ressaisir pour retrouver la capacité d’entraîner sur des projets simples, défendus avec constance.

Sismomètres politiques

Selon de nombreux analystes, les effets de la triple catastrophe au Japon — secousses telluriques, raz-de-marée et radiations nucléaires — ont atteint l’Allemagne, et leur virulence devrait être mesurable, aujourd’hui, juste de l’autre côté du Rhin. Les électeurs de l’important État régional de Bade-Wurtemberg, voisin de l’Alsace, sont en effet appelés aux urnes, et ces dernières risquent de fonctionner comme des sismomètres politiques. Les enquêtes d’opinion promettent un scrutin serré ; des observateurs pronostiquent un revers de la coalition des démocrates chrétiens et des libéraux d’Angela Merkel.

De fait, cette dernière est loin de la forme qui lui valut d’être élue « femme la plus influente du monde » par le magazine Time. La gestion du dossier nucléaire a mis à mal son image. Réélue à la chancellerie en 2009, elle avait repoussé la fermeture de certaines centrales, décidée par la « grande coalition » socialo-conservatrice. Électoralement, la satisfaction de l’industrie n’a pas compensé la consternation des gauches. Puis, le 14 mars, sous le choc de Fukushima, la chancelière a opéré une volte-face et opté pour l’abandon, « le plus tôt possible », de cette filière énergétique. « Pur opportunisme », a réagi l’opposition, surfant sur la perplexité de l’opinion.

L’atome n’est pas seul à avoir ébranlé l’autorité de Mme Merkel. Outre des incongruités gouvernementales qui auraient pu être françaises — désaccords entre ministres ; menus scandales, comme celui de la thèse de doctorat partiellement plagiée de l’ex-ministre de la Défense Guttenberg — elle souffre du sentiment de beaucoup d’Allemands que, dans la crise des dettes, elle ne les protège pas assez de l’obligation de payer pour le manque de rigueur budgétaire d’autres pays. Peu importe qu’il s’agisse d’une caricature. Même la crise libyenne ne lui a encore rien rapporté. En se tenant à l’écart de l’action militaire, elle pense en retirer le même bénéfice que son prédécesseur Gerhard Schröder, quand celui-ci avait refusé la guerre en Irak. Mais cette fois, il y a un mandat de l’Onu et, à Berlin, des voix regrettent l’absence de l’Allemagne dans un conflit dont dépend, peut-être, le progrès démocratique en Afrique du Nord. Et l’approvisionnement en pétrole.

À court terme, les nuages prédominent. Mais l’élection fédérale n’est prévue que dans trente mois.

Un séisme politique ?

Quel séisme politique en Allemagne si le Bade-Wurtemberg, le Land de l’excellence économique, basculait à gauche, avec à sa tête un ministre-président issu des « Grünen » ! Il dirigerait un gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates SPD contre les chrétiens-démocrates CDU, au pouvoir depuis plus de cinquante ans, désormais relégués sur les bancs de l’opposition. Plus cauchemardesque encore pour Berlin, pour le gouvernement fédéral de la chancelière Merkel : ses alliés libéraux FDP disparaîtraient du Landtag de Stuttgart…

Impensable, aussi inimaginable qu’une hypothétique victoire de l’ultra-gauche dans le XVI e arrondissement de Paris ? Pourtant, selon tous les sondages, ce scénario pourrait devenir réalité ce soir. A cause de la catastrophe de Fukushima qui donne des ailes à tous les antinucléaires, surtout face au chef du gouvernement régional sortant, grand sympathisant de l’énergie atomique. A cause de « Stuttgart 21 », ce projet ferroviaire accompagné de destructions architecturales et violemment contesté. A cause, aussi, des incohérences de la politique allemande, telle qu’elle est menée à Berlin.

Nos voisins ne sont pas dupes. Ils mettent au compte de l’électoralisme le plus primaire l’annonce précipitée de la fermeture de centrales nucléaires. Ce qu’a d’ailleurs confirmé à demi-mot le propre ministre de l’ Economie d’Angela Merkel. Et s’ils sont majoritairement opposés à une participation de la Luftwaffe aux raids aériens sur la Libye, les Allemands n’approuvent pas pour autant l’isolationnisme de Berlin traduit en vote d’abstention à l’ONU en compagnie de la Russie et de la Chine.

Difficile, aussi, de comprendre la position des Libéraux FDP incarnée par le ministre des Affaires étrangères Westerwelle. Que le parti des milieux d’affaires, d’ailleurs créé au Bade-Wurtemberg, joue subitement la carte du pacifisme paraît pour le moins suspect. Encore de l’électoralisme ? Il est vrai que le FDP lutte pour sa survie, quitte à faire feu de tout bois.

A cette atmosphère délétère s’ajoutent critiques et dissensions au sein du gouvernement fédéral et de la majorité CDU/CSU-FDP du Bundestag. Sans oublier les propos de l’ancien chancelier Helmut Kohl qui, par voie de presse, vient de tancer vertement celle qu’il appelait « das Mädchen »…

Certes, sur un plan constitutionnel, Angela Merkel n’a rien à craindre de ces élections régionales. Tout au plus vont-elles rendre plus difficile la cohabitation au Bundesrat (la chambre des Länder) qui pèse très lourd pour les questions budgétaires. Mais la chute de la CDU au Bade-Wurtemberg aurait un impact psychologique énorme, à tel point d’ailleurs que l’autre élection régionale en Rhénanie-Palatinat (apparemment acquise au SPD et aux Verts) passe déjà pour secondaire. Une éviction des Libéraux du Landtag de Stuttgart ne pourrait pas rester sans conséquences à Berlin où d’aucuns voient déjà se profiler une nouvelle « grande coalition » réunissant chrétiens-démocrates CDU/CSU et sociaux-démocrates SPD.

Quel que soit le résultat de ces élections, une certitude est acquise : le pouvoir qu’exerce Angela Merkel est bien plus fragile que ne le pensent ceux qui présentent l’Allemagne en modèle. A toute l’Europe d’en tirer les conséquences !