TOUT EST DIT

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jeudi 17 mars 2011

Kersauson renoue avec l'America's Cup

Pour la première fois, Olivier de Kersauson se lance dans l'aventure de la Coupe de l'America. Un essai que le marin aimerait transformer en 2013 à San Francisco.


Olivier de Kersauson fâché avec l'America's Cup ? Ca c'était avant. Avant que le defender américain Oracle choisisse de passer au multicoque. Une aubaine que le skippeur chevronné n'allait pas laisser passer. L'ancien second de Tabarly s'est donc associé à Stéphane Kandler, challenger pour la Coupe de l'America 2009, et Hervé Devaux, dirigeant d'HDS, pour mener à terme leur projet. Une union de formidables, qui coule de source pour «l'Amiral» : «Avec Devaux, Kandler et moi, c'est une synergie de gens qui se connaissent et s'apprécient. Ce n'est pas un hasard.» confiait-il au Télégramme. Un trio complémentaire, où chacun sait quel rôle jouer : «Mon boulot sera de faire marcher le bateau et l'équipage. De gérer le maritime.» De Kersauson en chef d'orchestre donc, et Kandler en manager : «il y a aussi l'organisation et tout le reste. Je laisserai cela à Stéphane Kandler.» Des attributions qui restent encore hypothétiques, puisque la team «Kersauson» n'est toujours pas inscrite à moins de deux semaines de la clôture des inscriptions. Sur le projet depuis septembre 2009, l'emblématique skippeur laisse planer le mystère quant au nom de leur partenaire. Même si l'inscription n'est toujours pas finalisée, nul ne doute que Kersauson/Kandler rejoindront les deux autres équipes françaises déjà engagées, Team Energie des frères Peyron et Aleph de Gautier/Pacé.

Un projet coûteux
Tous les rêves sont permis. Mais leurs réalisations peuvent coûter cher. Et le songe de Kersauson est estimé à 75 millions d'euros. Juste assez pour payer les quelques cinquante employés et la construction du bateau. Un minimum si le Français ne veux pas faire pâle figure : «A mon avis, si on veut rivaliser avec les Américains, […], il faut 25 millions d'euros par an pendant trois ans.» Une somme dérisoire comparée à celle déboursée par les «superproductions» américaines ou néo-zélandaises, qui peuvent atteindre allègrement les 110-120 millions d'euros. La différence de moyen ne freine pas les ardeurs de Kersauson qui joue la gagne à tout prix : «Nous, si on y va, ce n'est pas pour figurer, c'est pour gagner.» A une condition sine qua none : boucler le budget. «Sinon ça ne sert à rien.» Une casquette de conquérant que «l'Amiral» porte bien.

De la concurrence
Entre les Américains et les Australiens, le vivier concurrentiel est bien fourni. Tout autant de monde qui n'effraie pourtant pas plus que ça de Kersauson. Le choix d'un catamaran de 72 pieds à aile rigide par la team Oracle n'intimide pas l'expérimenté marin : «Ce n'est pas impressionnant. Avec Xavier Joubert, en 1980, on a été les premiers à mettre du carbone à l'eau.» Voilà qui remet à leur place les Américains et leur catamaran en carbone. «J'y crois, sinon je n'irais pas» explique-t-il au Télégramme. Côté français, la multitude de candidatures laisse de Kersauson perplexe, qui se demande si chaque équipe s'est posée la bonne question : «Sommes-nous capables de relever ce défi de façon cohérente ?» En ce qui concerne son équipe, pas de doutes. Il explique que son expérience alliée à celle de Kandler et de Devaux a permis de «former une équipe cohérente» et que «tout cela compte.» Au moment de donner une réponse pour «les autres…», de Kersauson reste sans voix.

Sorti au premier tour

Les derniers sondages confirment la forte possibilité de voir l’élection présidentielle de 2012 se transformer en un 21 avril 2002 à l’envers : les deux premières places étant occupées au premier tour par Dominique Strauss-Kahn et Marine Le Pen tandis que Nicolas Sarkozy connaîtrait l’humiliation de l’exclusion, comme Lionel Jospin dix ans plus tôt. Cette perspective désastreuse pour la droite, où l’on verrait dans la foulée avec les élections législatives une Assemblée nationale dominée par les socialistes, marquerait un basculement tout à gauche de nos pouvoirs exécutif et législatif. Mais ce schéma catastrophique est-il inéluctable et le président de la République forcément battu dès le premier tour ? Absolument pas un an avant l’échéance réelle, il suffit pour s’en convaincre de se souvenir du match Balladur-Chirac en 1995. Nicolas Sarkozy est aujourd’hui au fond du trou, au plus mal, au plus bas dans l’opinion. Rien ne marche, tout ce qu’il touche ces jours-ci se retourne contre lui, du Mexique à la Libye, des remaniements ministériels à l’ISF.D’autant que face à lui s’est installé, grâce à une stratégie de communication astucieuse signée Euro-RSCG, un superman, un sauveur aussi présidentiel que virtuel qui s’appelle DSK, prince du FMI. Nicolas Sarkozy, largement élu en 2007, aurait pu être le favori de 2012, aujourd’hui il n’est même plus le challenger, tout juste un outsider depuis l’intrusion de Martine Le Pen. C’est peut-être sa chance ? Il aime se battre contre l’adversité, il est pour l’heure servi !

Stress


On aimerait parler d’autre chose. Du printemps qui vient, malgré la pluie. De nos footballeurs en Ligue des champions. Et même, pourquoi pas, des élections cantonales… Mais non, chaque matin, sur les radios et dans nos journaux, c’est le même mot qui écrase tout le reste : nucléaire. Et Fukushima, hier inconnu, mais qui risque de nous devenir aussi tragiquement familier que Tchernobyl. Ces mots charrient une sourde inquiétude, comme un stress qui ne nous quitte plus. Nous vivons et rions ici, mais là-bas, que se passe-t-il ? Ces fumées qui tournent en boucle sur les écrans, sont-elles bientôt pour nous ? Et nos centrales, sont-elles si sûres qu’on nous le dit ? On aimerait dénoncer l’excès de ces peurs. Inviter à prendre exemple sur le calme dont font montre les Japonais. Mais rien à faire : chaque matin depuis une semaine, de nos radios et nos journaux, monte un stress nommé Fukushima…

La diplomatie tâtonne, Kadhafi pilonne

Il y a peu, non sans imprudence, on décrivait un régime chancelant, un autocrate cramoisi. Il suffisait de tendre la main pour cueillir le trophée. Eh bien ! non seulement Kadhafi ne capitule pas, mais il est en train d'inverser le cours de la guerre civile et de regagner le terrain perdu sur l'insurrection. Au point peut-être de reconquérir Benghazi, ville symbole et bastion des révoltés. Le retour de balancier paraît presque inéluctable tant les forces d'opposition luttent à armes inégales face à l'artillerie lourde de Kadhafi. La communauté internationale a-t-elle laissé passer sa chance de faire pencher la situation en faveur des rebelles ? La question se pose dès lors que la France n'a pu rallier le G8 et les Européens à l'option d'une zone d'exclusion aérienne pour clouer au sol les avions du Guide. Elle repose sur une idée simple : les autorités libyennes ne sont plus légitimes, les exactions commises contre la population sont patentes, il y a donc urgence à mener une opération militaire ciblée, faute de quoi le mouvement pour la démocratie sera étouffé dans l'œuf. La Libye est aujourd'hui sur le fil du rasoir. Le moral des insurgés s'étiole, lesquels vivent l'inertie des diplomates comme un sentiment d'abandon, voire une forme d'encouragement aux dictateurs contestés par la rue. Un échec de la révolution libyenne ferait planer des nuages noirs sur le printemps arabe. De ce point de vue, la combativité du président français, qui lui vaut de recevoir des philippiques délirantes du clan Kadhafi, n'a pas été saluée à sa juste mesure, quand bien même Nicolas Sarkozy, emporté par sa fougue, a trop fait cavalier seul en Europe. Parlons-en, de l'Europe : elle pourrait se mordre les doigts de n'avoir pas forcé le destin si l'illuminé de Tripoli accomplissait son sinistre dessein.

Fukushima la maudite

Le destin est en marche à Fukushima. Les réacteurs explosent à tour de rôle. L'une des enceintes de confinement de la radioactivité, ce coffre-fort inviolable du nucléaire civil, est pour le moins fragilisée, sinon au bord de la rupture.

Sans tomber dans un catastrophisme morbide, sans tremper sa plume dans les prophéties de malheurs - les Japonais traumatisés n'en ont que faire - la vérité doit être regardée en face : le scénario du pire s'est produit. Désormais, tout peut arriver : l'explosion, le nuage radioactif, Tokyo menacée. Fukushima n'est pas Tchernobyl, isolée aux confins de l'Ukraine et de la Biélorussie. Au gré de la météo et des vents dominants, la menace pèse sur une région et un pays surpeuplé.

À Tchernobyl, une fois l'incendie éteint, et le nuage dispersé, l'Occident a pu se rassurer. Ce désastre était l'oeuvre d'apprentis sorciers de l'atome, la conséquence d'un réacteur conçu à la soviétique, rustique à souhait, à l'abri d'une fragile enveloppe de tôles. Pas d'enceinte de confinement. Pas de dôme en béton. Le nucléaire à la bonne franquette, indifférent à la sécurité des personnes. Le régime soviétique était en cause, et d'ailleurs, la catastrophe de 1986 a précipité sa chute.

Rien de tel à Fukushima. Certes, les réacteurs ont plus de trente ans d'âge. Mais ils répondaient à tous les critères de sécurité de l'époque. Construction parasismique. Enceinte de confinement. Les experts japonais ont excellente réputation. L'autorité de sûreté est jugée sérieuse. Et l'exploitant privé, Tepco, est l'une des plus puissantes compagnies électriques au monde, avec, ilest vrai, une certaine tendance à la dissimulation des incidents, une répugnance à la transparence.

C'est toutefois l'idée même de l'implantation de centrales nucléaires au bord du Pacifique, et dans l'une des zones les plus sismiques de la planète, qui pose question. Un séisme de force 9, accompagné d'un tsunami ravageur, comme il s'en produit tous les 250 ans paraît-il en Asie, n'était en rien improbable. Mais comme le dit le philosophe Jean-Pierre Dupuy, « il ne suffit pasde savoir pour accepter ce que l'on sait et agir en conséquence ».

Les nucléocrates japonais ont donc fait comme s'ils ne savaient pas. La population n'a pas eu son mot à dire. Au Japon, comme en France, le nucléaire relève du domaine réservé de l'État. Pas de débat au Parlement. Le nucléaire civil obéit à la même opacité que le nucléaire militaire. À Paris, il relève du pouvoir jupitérien élyséen.

On peut certes trouver dérisoires les bisbilles actuelles franco-françaises - êtes-vous pour ou contre un référendum ? - alors que le Japon vit sous la menace. On peut, au gré de ses convictions, trouver qu'Angela Merkel a tort ou raison de vouloir fermer sept des plus anciens réacteurs d'Outre-Rhin. Mais Fukushima impose le débat sur l'avenir du nucléaire civil. Sur cette Terre qui nous est prêtée par nos enfants, comme le rappelle une très belle maxime amérindienne, disséminera-t-on ici et là, dans des pays parfois politiquement mal assurés, des réacteurs, seraient-ils les plus sûrs du moment ? Au nom du réalisme et de l'intérêt bien compris, imagine-t-on la France livrer, demain, clé en mains, des centrales à des Kadhafi sanguinaires ? Fukushima la maudite est un rappel au bon sens et à la prudence.

Donnons leur chance aux jeunes

Malgré un assouplissement des conditions du plan de sauvetage, décidé par les Etats de la zone euro le 11 mars, les Grecs sont de plus en plus pessimistes sur la capacité de leurs dirigeants à les sortir de la crise. Ils disposent pourtant d'une richesse inestimable : les jeunes, pour l'instant sacrifiés. 


Les fameux e-mails du "banquier" qui annonce la faillite pour le 25 mars [jour de la Fête nationale et du prochain Conseil européen] et le retour à la drachme sèment le doute dans un corps social déjà dubitatif. Les analphabètes du net et les néophytes qui gobent l'"explication" des mystères de l'univers transfèrent massivement cet e-mail, diffusent cette rumeur stupide et sèment la panique.
Bien sûr, le mail de l'Apocalypse est semé sur une terre prête à l'accepter et à lui faire donner ses fruits : selon le sondage de l’agence Public Issue, l'insécurité et le pessimisme des Grecs envers l'avenir bat des records. Neuf Grecs sur dix se sentent menacés, huit sur dix croient que nous allons dans la mauvaise direction, sept sur dix sont convaincus que leur situation va encore empirer.
Cela renforce le sentiment largement répandu que le pays est en chute libre. Et l'inaction a tout envahi : elle engourdit les corps et les esprits. C’est très visible dans le secteur public, où les services restent gelés et dorment, soit parce qu'il ne reçoivent pas d'orientation de la part des responsables politiques, soit parce qu'ils manquent de ressources, soit parce que la crainte d’être contrôlés inhibe les fonctionnaires de base.
L’inaction est également évidente au sein du gouvernement : l'impulsion initiale pour l'application des dispositions [du plan d'austérité] est très rapidement retombée, et même la mise en œuvre de certaines mesures nécessite une énergie et une foi. Et c'est ce qui manque.
Exploiter l'originalité de l'économie méditerranéenne
Nous vivons une crise terrible de leadership, mais aussi une terrible crise d'identité. L’élite dirigeante actuelle n’existera plus dans quelques années sous sa forme actuelle. De nombreux visages vont disparaître de la scène, quelques-uns survivront et d’autres vont vouloir exprimer la société telle qu'elle se forme à travers les affres de la nouveauté.
Le combat de l’expression collective semble déjà largement répandu, avec des manifestations diverses : collectifs, groupes bénévoles, journaux, blogs d'entreprise. Mais les jeunes générations en particulier, humiliées par un horizon violent, reviennent lentement mais sûrement vers l'univers individualiste des années 90 et 2000.
Les 20-40 ans sont une précieuse source de main-d'œuvre, malheureusement sous-estimée et étouffée. L'élite actuelle a écarté les nouvelles forces des centres de décisions, sauf si elles appartiennent à une grande famille. Après le point culminant de la mobilité sociale, dans les années 80 et 90, les mouvements ont été freinés drastiquement.
Cet immobilisme social à eu des effets négatifs sur la scène politique et l'administration publique, où prévalent les familles et les intermédiaires. Il a aussi affecté le milieu des affaires : le petit marché national est obsédé par le néolibéralisme importé et n'exploite pas le caractère original de l’économie méditerranéenne (petites entreprises, petites administrations.). Le résultat, nous le voyons : cartels, corruption, Etat privatisé et destruction des classes défavorisées.
Des jeunes exclus, sous-évalués et étouffés
La grande majorité de jeunes Grecs qui entrent dans la vie active avec de sombres perspectives ont une formation de haut niveau et, surtout, un esprit cosmopolite que n'avaient pas les générations précédentes. C'est la jeune génération de la mondialisation et d'Internet. Elle est le meilleur élément dont dispose notre société vieillissante à faible natalité, une société sans morale et largement pessimiste.
Mais ces jeunes sont exclus, sous-évalués, étouffés. Notre pays n'a pas misé sur eux pour sa renaissance, car le système n'est intéressé ni par sa renaissance ni par sa survie. Il ne s'adresse pas à cette génération, il l'ignore, il la sacrifie.
Les parents de la classe moyenne, après avoir dépensé de l'argent et des sentiments pour leur progéniture, observent cette situation, impuissants, craintifs, et ne peuvent ni se défendre ni protéger leurs enfants et la société misérable qu’ils ont construite ou tolérée. Nous sommes confrontés à un paradoxe dramatique : la Grèce sacrifie ses enfants pour les péchés d'une élite inutile.
Comment ces jeunes vont-ils s'en sortir dans ces conditions ? Il est terrible de constater que notre gouvernement manque d'enthousiasme et de motivation. Il nous manque aussi une dose d'amour-propre et un minimum de sentiment de cohésion. Des carences qui se renforcent mutuellement
Ces lacunes et ce système forment une bulle. Cette bulle va bientôt exploser, inévitablement. De la douleur et des ruines de cette rupture, émergera une nouvelle Grèce, avec un amour-propre, une mobilité sociale, un espoir et un objectif commun. Un objectif surtout, le plus dur : survivre dans la liberté.


Plan de sauvetage

Souplesse contre rigueur

Le 11 mars, les 17 pays de la zone euro se sont mis d'accord pour abaisser le taux d'intérêt sur les prêts effectués par la Grèce de 5,2% à 4,2% et pour allonger la durée de leur remboursement de 3 à 7 ans et demi. Cette décision, que réclamait le Premier ministre Georges Papandréou et qui doit être confirmée lors du Conseil européen du 25 mars, a été prise en contrepartie d'un engagement du gouvernement grec d'accélérer et étendre son programme de privatisations à 50 milliards d'euros dont 15 d'ici à 2013. Alors qu'Athènes s'est félicité de cet accord, le quotidien To Ethnos a considéré pour sa part qu'il accentuait la politique d'"austérité pour tous".